Extra 1 partie 2
Alors que Guang Fu avait le cœur serré pendant la seconde moitié de la nuit, Qing Jing revint enfin précipitamment de la Montagne de la Tombe du Vent.
Il était parti pieds nus et revint pieds nus. Comme il avait beaucoup marché sur les sentiers de la montagne, ses pieds étaient un peu écorchés et tout son corps était trempé.
Voyant ça, Guang Fu mit de côté son envie de le sermonner et alla d’abord prendre de l’eau pure d’un torrent de la montagne. Il la réchauffa et servit son grand frère martial en lui lavant les pieds et en le peignant.
Qing Jing retira sa tunique et se plongea dans l’eau chaude. Il se frotta le corps jusqu’à ce que de la vapeur s’en dégage.
Guang Fu et Qing Jing avaient vécu ensemble depuis tout petit. Il leur était même arrivé de partager le même lit. Guang Fu avait donc l’habitude de le voir nu, alors il resta dans la pièce et ne partit pas.
Il prit la théière et se servit une tasse d’eau pour s’humecter la gorge, se préparant ainsi à un long sermon.
« Grand frère martial, où es-tu allé ? »
Qing Jing répondit honnêtement :
« Je voulais voir Xingzhi, alors je suis retourné sur la Montagne de la Tombe du Vent. »
Guang Fu s’étrangla sur une gorgée d’eau et toussa longuement.
« … Xingzhi ? »
Qing Jing plongea une serviette dans l’eau et se ressuya le torse dont il avait été séparé pendant si longtemps.
« En.
– Grand frère martial ! explosa l’autre homme. Tu as une idée de la situation actuelle ?! Juste pour voir Xu Xingzhi, tu as quitté un lieu stratégique…
– Xiyun, il en vaut la peine, » l’interrompit Qing Jing.
Même avec une main en moins, même seul face au Dao Démoniaque dont la victoire avait été écrasante, Xu Xingzhi était quand même retourné dans la Montagne de la Tombe du Vent pour venger son maître. Il méritait donc vraiment que Qing Jing fasse tout pour lui.
Guang Fu remarqua alors quelque chose de bizarre chez lui.
— Par le passé, même si son grand frère martial choyait énormément Xu Xingzhi, quand Guang Fu le critiquait et le punissait, Qing Jing avait tendance à prendre sa défense de manière douce et sans réelle obstruction. Jamais encore il ne s’était montré aussi direct.
Alors Guang Fu demanda avec hésitation :
« … Grand frère martial, que t’arrive-t’il ? »
Qing Jing ne voulait pas révéler tout ce qui lui était arrivé, non pas parce qu’il craignait que son petit frère martial ne le croie pas, mais parce qu’il avait peur de divulguer la volonté du Ciel et de provoquer un désastre. Alors il trouva une excuse :
« Le maître m’est apparu en rêve cette nuit. »
En l’entendant mentionner leur maître Chi Hong, le visage de Guang Fu se crispa.
« Qu’est-ce que le maître a dit ? »
Qing Jing répondit lentement :
« Le Livre du Monde… Ce n’est pas l’artefact tout puissant que nous imaginions. »
Pendant que Qing Jing se lavait et trempait ses pieds écorchés dans l’eau, il raconta à Guang Fu tout ce qu’il avait appris dans sa vie précédente :
« Le Livre du Monde dans le corps de Xingzhi n’est plus qu’une forme incomplète, il n’a absolument pas le pouvoir de rendre réel ce qui est écrit sur papier. Notre méfiance vis-à-vis de Xingzhi n’est pas du tout justifiée. »
Guang Fu savait que même si son grand frère martial pouvait se montrer saugrenu, il avait toujours respecté leur maître Chi Hong et n’aurait jamais employé son nom à la légère. En l’écoutant expliquer tout dans les détails et de manière très claire et réaliste, Guang Fu se sentit un peu ébranlé. Il réfléchit en silence et ne dit plus rien.
… Aucun des quatre Artefacts n’était vrai. Ce fait servit à débloquer sans le moindre doute la dernière réserve dans le cœur de Guang Fu.
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Au bout d’un long moment, il soupira.
« … Si le Dao Démoniaque l’emporte cette fois et que nous échouons à protéger les fondations laissées par notre maître, ce sera difficile d’expier nos péchés, même si notre corps meurt et que notre âme se dissipe, ah. »
À ces mots, Qing Jing caressa la lame de son épée Maître du Destin et fit calmement :
« Nous pouvons les protéger. »
Guang Fu crut seulement que son grand frère martial disait ça pour se rassurer, alors il fit :
« Grand frère martial, ne t’en fais pas. Je n’ai peut-être pas d’arme magique, mais j’ai une épée à ma ceinture, ainsi que ma vie. … Je protégerai la Montagne de la Tombe du Vent de ma vie, jusqu’à ce que je meurs. »
Qing Jing savait que l’autre homme disait vrai.
Dans la vie précédente, Yue Xiyun s’était bel et bien battu de toutes ses forces jusqu’au dernier moment.
Dans le charnier des Terres Sauvages, Meng Chongguang l’avait tué plus d’une dizaine de fois sans jamais reconnaître ce monstre qui mangeait de la chair humaine et des cœurs. Mais Qing Jing et Guang Fu avaient grandi dans la même secte et étaient des frères martiaux, alors comment Qing Jing aurait-il pu manquer de le reconnaître ?
Il sentit son cœur se serrer mais refusa de montrer le moindre sentiment sur son visage. Il plaisanta d’un ton indolent :
« Xiyun doit rester en vie pour pouvoir gérer les affaires de la secte, hein ? Autrement, ce serait horrible de me laisser seul en ce monde, avec personne pour contrôler ma consommation d’alcool et ma manière de vivre. »
Guang Fu fut un peu embarrassé par ce qu’il venait de dire, quelqu’un capable de nobles aspirations avait déjà changé ses objectifs. Il ne put donc s’empêcher de faire d’un ton irrité :
« Grand frère martial parle beaucoup aujourd’hui, ce doit être parce qu’il a bu bien trop d’alcool. Interdiction de boire avant le combat. Où est ta jarre, grand frère martial ? Je vais la garder pour toi en attendant. »
Qing Jing sourit.
« … Cherche-la ! »
Guang Fu n’aurait jamais pensé que l’autre homme se montrerait aussi joueur et malicieux en un tel moment. Il s’écria d’un ton agacé :
« … Grand frère martial ! »
Qing Jing le fixa avec affection, ce qui calma aussitôt l’autre. Guang Fu fit claquer sa langue avec résignation, puis retira ses bottes pour monter sur le lit. Il souleva les couvertures une par une en fouillant soigneusement, tout en marmonnant :
« Ce n’est pas bon pour la santé de boire de l’alcool et ce n’est pas non plus bénéfique pour la cultivation. Grand frère martial devrait arrêter de boire le plus vite possible… »
Qing Jing ferma les yeux et écouta sans rien dire. Il avait l’impression que le sermon amical faisait partie des bruits de la nature.
… À présent qu’il avait revu ses vieux amis et proches, il était temps de revoir ses ennemis.
Trois jours plus tard à l’heure Yin De 3 à 5 h du matin. (1), alors que les gens dormaient le plus profondément et que les esprits étaient les plus las, Nian Zai conduisit la majeure partie des troupes des cultivateurs démoniaques droit sur la montagne de la Paix Précieuse.
Il avait estimé que les cultivateurs des quatre sectes avaient été tendus ces derniers jours, prêts à se battre à tout moment. Ils devaient donc être au bord de l’épuisement. Mais qui aurait cru que dès que la bataille avait commencé, Nian Zai pâlit un peu.
… Les disciples des quatre grandes sectes semblaient être bien préparés. Ils se montraient tous méthodiques, calmes, prudemment rangés en ordre de bataille et offrant une défense sans faille. C’était comme s’ils avaient su le moment exact où les Démoniaques attaqueraient, alors ils avaient simplement ouvert une brèche et attendu que leurs ennemis entrent dans le bocal.
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Considérant que Nian Zai avait péniblement attendu tant de jours pour une occasion favorable, cela semblait à présent une bonne blague.
Il était en train de se demander s’il n’y avait pas des traîtres dans le Dao Démoniaque quand il vit les rangées de l’autre côté se fendre en deux. Un beau et mince jeune homme en sortit à pas nonchalants.
Qing Jing était vêtu de blanc avec des nuages flottants brodés sur sa tunique et une longue épée pendue à sa ceinture. Il n’avait pas du tout l’air d’un cultivateur de l’épée, mais plutôt d’un lettré et d’un gentilhomme.
Sa Luo n’avait pas un grand intérêt pour les quatre sectes, mais il se réjouit dès qu’il aperçut Qing Jing :
« Yo, que voilà un mouton à la peau fine et la chair tendre. »
Bien que Nian Zai n’était pas du genre à sous-estimer ses adversaires, il fallait reconnaître que cet homme en face était effectivement une beauté frêle et distinguée, pas très grand. Il n’était pas aussi héroïque et imposant que le disaient les rumeurs.
Sa Luo rit et se mit à faire des remarques excessives sans mâcher ses mots, ne cherchant pas non plus à masquer sa voix :
« J’arrive à voir tes fesses même dans ces vêtements larges. C’est qu’elles doivent être bien rebondies, ah. »
Quand les disciples autour de Qing Jing entendirent le chef des Démoniaques manquer ainsi de respect à cet aîné de l’autre côté, ils s’agitèrent aussitôt. Cependant, Qing Jing posa simplement sa main droite sur la poignée de son épée, se sentant très calme.
Dans la vie précédente, quand Qing Jing avait combattu Sa Luo, il n’avait pas du tout fait attention à son apparence. Il se rappelait seulement que l’autre était arrogant et flamboyant. En le regardant attentivement aujourd’hui, il s’apercevait que ce type avait juste son visage pour lui.
Malgré tout, Qing Jing n’était pas pressé d’agir. Il ne cessait de peser le pour et le contre dans sa tête :
Durant la précédente bataille, il avait décapité Sa Luo mais son Esprit Naissant s’était échappé et avait été récupéré par son disciple, Liu Yunhe.
Toutefois, il n’y avait que très peu de personnes au monde dont le corps pouvait contenir son Esprit Naissant, alors Sa Luo était resté une âme désincarnée pendant plus de dix ans avant de trouver difficilement une occasion : il se servit de Jiu Zhideng à son insu pour s’emparer du corps de Qing Jing.
Du coup, telle était la question : devait-il d’abord tuer Sa Luo ? Ou bien détruire ses racines spirituelles et ensuite simplement anéantir son noyau d’âme ?
Voyant le regard calme et indifférent du petit mouton, Sa Luo se sentit d’humeur encore plus taquine.
Il sortit des rangs et demanda à dessein :
« Ma jolie, je peux te demander ton nom et ton âge, ah ? »
Derrière lui, les disciples Démoniaques éclatèrent d’un rire salace.
Les paroles de Sa Luo n’étaient pas entièrement fausses. La personne devant lui n’avait pas l’air très poilue, hormis ses cheveux nettement et proprement coiffés en un chignon nuage. Il n’y avait même pas l’ombre d’un chaume sur ses joues. Il était glabre comme une jeune fille, pourtant il possédait une élégance et un raffinement auquel aucune jeune fille ordinaire ne pouvait prétendre. Cela donnait envie de gens de lui retirer ses épingles et d’emmêler ses cheveux.
Qing Jing ne broncha pas malgré les rires. Il fit lentement :
« Je suis Yue Wuchen et je viens demander conseil. »
Sa Luo ricana devant sa demande en duel polie et le mépris dans son cœur grandit davantage.
De son côté, Guang Fu, qui suivait son grand frère martial, remarqua de nouveau quelque chose d’anormal.
— Les cultivateurs d’immortalité se présentaient toujours au monde extérieur de la manière suivante : d’abord leurs nom et prénom de courtoisie, suivis de leurs nom et prénom d’usage, et enfin le nom de leur secte. Étant donné le statut de son grand frère martial, il aurait dû se présenter en une telle occasion par : “Qing Jing / Yue Wuchen de la Montagne de la Tombe du Vent”.
Le fait de simplement annoncer “Yue Wuchen” était contre les règles. Cela ne ressemblait donc pas à une demande en duel pour appliquer la justice au nom du Ciel, mais plutôt pour se venger d’une rancune personnelle…
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Avant que Guang Fu n’ait eu le temps d’achever sa pensée, Sa Luo avait déjà tendu sa longue manche et une ancienne épée en bronze en sortit comme un serpent venimeux, se ruant droit vers la taille de Qing Jing !
Sa Luo n’avait pas l’intention de le tuer avec cette attaque, il voulait juste lui retirer sa ceinture avant le combat afin de faire perdre à la face à Yue Wuchen. Cependant, l’épée se rua tout au long du chemin mais ne rencontra que le vide.
Sa Luo en resta ébahi un moment, puis une lumière bleu rouge apparut soudain devant ses yeux et un mauvais pressentiment s’empara de son cœur comme un feu ardent !
Il s’avança prestement et esquiva de justesse, mais il sentit tout de même un rayon glacial passer le long de son cou, suivi par un flot de chaleur qui en sortait.
En à peine un instant, Qing Jing s’était déplacé derrière Sa Luo comme un fantôme. Son corps était devenu nuage, son épée était devenue feu et il avait bien failli trancher la tête de Sa Luo !
Tant que Qing Jing n’avait pas bougé, ça pouvait aller. Mais après juste une attaque, Sa Luo comprit que cet homme n’était définitivement pas aussi faible et facilement intimidable qu’il en avait l’air.
Il mit de côté son mépris et brandit la longue épée de bronze dans sa main. Une brume de sang s’éleva de son corps, dansant furieusement comme un dragon de feu.
La brume de la secte de sang était formée par le pouvoir spirituel du cultivateur de sang qui l’invoquait et elle contenait un poison singulier. Une fois qu’il pénétrait dans les yeux, il y avait un risque de cécité. Elle permettait aussi d’absorber le pouvoir spirituel de ses ennemis et de s’en servir comme du sien.
Qing Jing s’était souvenu que durant son premier combat avec Sa Luo, ce dernier avait profité du vent de nord-ouest pour l’empêcher de se rapprocher et en même temps répandre la brume de sang parmi les rangs des quatre grandes sectes, ce qui avait causé de nombreuses victimes.
Sa Luo se tint au milieu de la brume de sang. Il étira son cou et la lueur bleu de corbeau dans ses yeux s’intensifia. Il fit avec un sourire mauvais :
« … Yue Wuchen, approche, ah. »
Sa Luo s’était imprudemment avancé en front de ligne et sans même l’avoir consulté, il avait lancé la brume de sang. Nian Zai sentit soudain une migraine poindre mais heureusement, l’endroit où ils se trouvaient était dans le sens du vent par rapport à la brume de sang. Au moment où il allait faire signe à ses disciples de jeter de l’huile sur le feu et de profiter de la brume de sang pour attaquer, il entendit un cultivateur vêtu de vert cigale crier fermement de l’autre côté :
« Disciples de la Vallée de la Pure Fraîcheur, formation du vent ! »
… Nian Zai en resta muet. Jamais il n’aurait cru que les disciples des quatre sectes avaient déjà préparé un cercle magique de vent !
Pourquoi ?
Le fait que les quatre sectes connaissaient à l’avance le moment où ils allaient attaquer, cela pouvait s’expliquer par une taupe. Mais là, Sa Luo venait d’invoquer une brume de sang sans autorisation. C’était clairement un mouvement aléatoire, pourtant l’ennemi semblait avoir aussi prévu ça ?!
Nian Zai n’avait guère le temps d’y réfléchir plus. Il hurla à Sa Luo comme un fou :
« Sa Luo ! Retire la brume de sang ! »
Hélas, la flèche était déjà tirée et la formation de vent fut lancée.
En un instant, le vent de nord-ouest devint un vent de sud-est. La brume de sang autour de Sa Luo se dispersa soudain, roulant dans la direction opposée et attaquant en direction du Dao Démoniaque !
Dès l’instant où la brume de sang protectrice s’éloigna du corps de Sa Luo, Qing Jing s’approcha de nouveau de lui sur le côté et abattit son épée !
Sa Luo n’eut donc guère le temps de gérer sa brume de sang qui s’échappait. Son épée de bronze bloqua de justesse le Qi d’épée. Ce fut alors que les cris des rangées de disciples Démoniaques parvinrent à ses oreilles.
Les disciples des premiers rangs se couvrirent leurs yeux rouges et enflés et tombèrent les uns après les autres, roulant par terre. Bien que Nian Zai s’était retiré très vite, ses yeux furent également irrités. Il se frotta les yeux avec ses manches à cause de l’irritation et de la douleur, des larmes coulant sur son visage.
Voyant que le devant des troupes du Dao Démoniaque souffrait à cause de leurs propres sorts, tous les disciples des quatre grandes sectes se réjouirent. Guang Fu de la Montagne de la Tombe du Vent, Fu Yao de la Vallée de la Pure Fraîcheur, Ming Zhao du Pic du Yang Vermillon et Zhou Yunlie de l’Île du Fleuve Céleste, qui se trouvaient aux premiers rangs, échangèrent un regard. Puis ils levèrent tous leur épée et ordonnèrent :
« Disciples des quatre grandes sectes, à l’attaque ! Éliminez les Démoniaques ! »
Nian Zai avait beau avoir les larmes aux yeux et la vue troublée, son ouïe s’était affinée.
— Il put clairement entendre que les bruits de combat ne venaient pas que de devant, mais aussi des deux côtés et même du fond !
… Ils avaient été pris en étau ?!
L’ennemi avait même pu prévoir leur trajectoire ?
Nian Zai en eut la tête qui tourna. Il pouvait uniquement entendre les cris paniqués et les hurlements des disciples à côté de lui à cause de sa cécité. Dès qu’il perçut le grondement d’épées devant lui, il paniqua. Tendant la main vers une source de gémissements, il poussa devant lui deux disciples temporairement aveuglés d’un coup de paume !
Du sang jaillit, éclaboussant le corps du seigneur des Démoniaques et le plongeant encore plus dans la panique. Il saisit tous les boucliers de chair sur lesquels il put mettre la main et les jeta devant lui jusqu’à ce qu’il se soit retiré dans une zone non touchée par la brume de sang. Il se fit alors rapidement protéger par un groupe de disciples. Sa force le quitta d’un coup et il se laissa tomber assis sur le sol humide.
… C’était terminé.
… Il avait conduit les disciples Démoniaques dans un piège auquel on ne pouvait pas réchapper qui avait été minutieusement concocté à l’avance.
Quand il s’extirpa en sursaut de ses pensées, couvert de sueur, il se rappela soudain de quelque chose de très important et hurla :
« Sa Luo ! Reviens ! Reviens vite ! »
Mais où pouvait-on voir l’ombre de Sa Luo devant les troupes ?
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Sa Luo et Yue Wuchen se battaient férocement dans la forêt dense avant de s’envoler dans les airs. Le flux sans fin des Qi d’épées qui s’entrecroisaient était si oppressant que Sa Luo n’avait même pas le temps de jurer.
Putain ! Ce Yue croyait qu’il avait tué son père et volé son épouse pour le haïr à ce point ?
Il ne s’était pas encore familiarisé avec le style d’épée de Yue Wuchen, qui était aussi tourbillonnant qu’une feuille qui tombait et aussi vif et rapide qu’un démon. Par contre, on aurait dit que Yue Wuchen le connaissait depuis des années : il pouvait prévoir soigneusement chacune de ses attaques vicieuses et les parer sans souci.
Sa Luo ne pouvait pas réchapper au déluge de Qi d’épée, alors il n’eut pas d’autre choix que de se retirer en reculant de la montagne de la Paix Précieuse à la montagne de la Sérénité voisine. La lame de son épée de bronze était déjà ébréchée depuis longtemps et tout son corps était couvert de petites et grandes entailles provoquées par l’épée de son adversaire.
Il fut contraint de s’enfoncer dans une forêt de pins sur la montagne dans l’espoir d’éviter temporairement les attaques, mais Qing Jing ne le laissa pas filer aussi aisément qu’il l’aurait souhaité. Il envoya son épée le suivre sans hésitation.
Des éclairs parcouraient la lame qui était prête à couper tout ce qu’elle verrait.
Arbustes, buissons, pins, Yue Wuchen ne voyait absolument pas ces obstacles et ne leur prêtait aucune attention.
La seule chose qui emplissait son regard, c’était Sa Luo.
Finalement, un pin qui s’effondra entailla le dos de Sa Luo, qui se tournait dans tous les sens et s’agitait afin de se sauver. Il laissa une entaille sanglante horizontale dans son dos et la vitesse de Sa Luo en fut diminuée un bref moment.
Mais dans ce court instant, Yue Wuchen l’avait déjà rattrapé. Il pressa son fourreau d’une main contre la nuque de son adversaire et tint son épée de l’autre. Impitoyablement, il transperça l’épaule de Sa Luo, puis le fit basculer la tête droit dans le sol boueux !
Sa Luo sentit un goût cuivré dans sa bouche mais n’eut pas le temps de cracher le sang. Sa bouche et son nez se retrouvèrent enfoncés dans la boue et son sabre en bronze s’envola en tourbillonnant. Avec un bourdonnement, il transperça le tronc d’un arbre centenaire.
Sa Luo était un adepte de ‘lutter par tous les moyens’ mais c’était également la première fois qu’il avait affaire à un cultivateur orthodoxe aussi acharné et violent que lui.
Malgré tout, Sa Luo restait fidèle à lui-même : il refusait de mourir aussi facilement dans une telle situation. Alors il souleva ses épaules et poussa la lame de l’épée Maître du Destin pour qu’elle s’enfonce totalement dans son épaule jusqu’à la garde. Avec un grand cri, il se releva du sol, roula sur le côté et saisit la tunique de Yue Wuchen. Il passa ses bras autour de la taille de l’autre et le serra contre lui, enfonçant la pointe de l’épée ensanglantée dans le torse de Qing Jing !
En un clin d’œil, la réaction de Qing Jing fut à la hauteur de la sienne : il saisit la lame de l’épée à main nue et la fit tourner à l’horizontale pour la pousser brusquement. Il trancha ainsi la chair de Sa Luo sur le côté de sa blessure !
Le Démoniaque hurla de douleur et ses yeux devinrent injectés de sang. Il leva le genou pour frapper le bas-ventre de son adversaire mais il eut beau y mettre toutes ses forces, ce fut comme s’il frappait un mur de fer et d’acier inébranlable.
Du sang coula sur la paume de Yue Wuchen, mais il ne parut pas sentir la douleur. Il rassembla son pouvoir spirituel à l’endroit où se trouvait le Dantian de son adversaire. Peu de temps après, son regard se raidit et il mobilisa toute l’énergie spirituelle de son corps pour la modeler en un lourd marteau. Il s’en servit pour l’abattre directement sur l’Esprit Naissant dans le corps de Sa Luo !
La douleur d’un Esprit Naissant qui subissait des blessures était intolérable. Les yeux de Sa Luo s’ouvrirent en grands et dans un cri, il perdit toute son énergie. Son corps devint tout mou et il s’effondra, complètement inconscient.
Yue Wuchen s’assit dans la forêt avec du sang plein les mains et les cheveux en bataille. Il expira seulement là l’air trouble qu’il avait réprimé dans son torse depuis le début de cette bataille furieuse.
Il haleta lourdement et de la sueur froide coula le long de ses joues.
Si Guang Fu avait assisté à tout cela, il aurait probablement été fort choqué de voir le style de combat meurtrier et frénétique de son grand frère martial.
… Que s’était-il passé ?
Yue Wuchen avait toujours été propre et net. Quand il faisait danser son épée, il ressemblait à un gentilhomme gracieux et aérien. Pourquoi s’était-il roulé dans la boue et l’eau avec cet homme comme ça ?
On aurait dit un combat de rue.
Mais dès que Yue Wuchen avait repensé à la main droite de Xu Xingzhi dont les os avaient explosé, ainsi qu’à l’impuissance et le désespoir dans son regard quand il avait été cloué au pilier de jade blanc devant le palais principal, il n’avait pas pu se calmer et n’avait plus qu’une idée en tête : faire payer à Sa Luo tout ce qu’il devait.
… Quand il avait retrouvé vraiment sa lucidité, l’autre homme était déjà gravement blessé et mourant.
Sa Luo ne le savait pas mais même s’il s’agissait effectivement de la première fois qu’il se battait contre Yue Wuchen, ce dernier avait au contraire déjà lutté contre lui plus d’une fois. Et durant les longues années sombres, il avait imaginé des milliers de fois comment régler son compte à son vieil ennemi.
Yue Wuchen avait remporté le combat et il avait même gagné un demi-shichen plus tôt que la dernière fois.
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Après avoir assouvi sa vengeance personnelle, Yue Wuchen inspira longuement, puis redevint de nouveau l’affable Qing Jing.
En s’appuyant d’une main contre un arbre, il se releva lentement et dissimula dans sa manche sa paume qui saignait. Il s’approcha de Sa Luo et observa le visage couvert de sang de l’autre homme sous la lumière des étoiles.
… Il n’y avait plus qu’à écraser son noyau d’âme et tout serait terminé.
Mais au moment où il retira Maître du Destin du corps de l’autre homme d’une main et s’apprêtait à frapper, Sa Luo fronça les sourcils, arborant une grimace de douleur. Après avoir gémi et s’être agité un moment, son corps se rétrécit peu à peu et sa tunique aux manches tachées de sang devint vide.
… Yue Wuchen abaissa brusquement son épée.
Ce n’était pas Sa Luo qui avait fait ça exprès, c’était juste que l’Esprit Naissant dans son corps avait été gravement blessé alors afin de se protéger, il s’était rétréci, provoquant le rajeunissement du corps.
C’était exactement ce qui était arrivé quand Jiu Zhideng avait contraint Xu Xingzhi à reprendre son corps de cinq ans.
Le Démoniaque, qui faisait huit chi de haut, rapetissa rapidement jusqu’à sa taille d’enfant. Il semblait n’avoir plus que dix ans tout au plus, ne faisant que plus quatre chi et demi de haut. Ses lèvres étaient éraflées, sa bouche enflée et son visage était pâle. Il y avait un peu d’écume de sang au coin de ses lèvres. Au premier regard, il avait l’air vraiment faible et pitoyable.
Le cœur de Yue Wuchen se mit à trembler. Il aurait bien voulu enfoncer son épée dans son ennemi mais il eut beau faire, il ne put abaisser sa lame et trancher cette gorge bien trop faible.
Il y avait une règle sur la Montagne de la Tombe du Vent : une épée ne devait jamais être souillée du sang d’une femme ou d’un enfant. Pourtant, il y avait une autre règle toute aussi capitale : éradiquer totalement le mal.
Dans cette situation où un enfant était également une personne extrêmement maléfique, Qing Jing ignorait s’il devait suivre la première ou la seconde règle.
Face à ce petit garçon dont les membres étaient agités de soubresauts, Yue Wuchen hésita un moment, puis finit par prendre une décision.
Il s’accroupit et bloqua une grande partie des méridiens dans le corps de Sa Luo. Il rassembla ensuite son pouvoir spirituel dans la main et l’infiltra dans le corps du garçon, éliminant les méridiens Démoniaques.
Dans son inconscience, Sa Luo trembla violemment et gémit comme un petit animal. À cause de la douleur extrême, des larmes coulèrent de ses yeux, laissant des sillons propres sur ses joues couvertes de boue.
La purification dura encore un bon demi-shichen. Au moment du chant du coq, Qing Jing retira la main du torse agité de spasmes et tremblant.
… Il avait finalement décidé de ne pas tuer Sa Luo.
Ce dernier venait de subir une défaite écrasante aujourd’hui. Ses racines de cultivation avaient été endommagées, ses veines spirituelles étaient détruites et Qing Jing avait purifié tous ses méridiens de Démoniaques. Sa Luo ne pouvait donc plus pratiquer la moindre cultivation démoniaque et son pouvoir d’Esprit Naissant avait perdu tout moyen de circuler dans son corps. Alors dorénavant, il ne pourrait plus faire le mal.
Il n’y avait donc qu’à le laisser gisant là. Quand le Dao Démoniaque le retrouverait, ils le ramèneraient à la capitale du Royaume des Démoniaques pour le soigner.
De sa main gauche, Qing Jing remit son épée couverte de sang dans son fourreau. Il s’éloigna de quelques pas, puis se retourna pour regarder Sa Luo qui était blotti dans la pile de vêtements, grimaçant et gémissant. Qing Jing baissa la tête et épousseta la boue qui avait éclaboussé sur son col, puis il bondit sur le vent astral et s’en alla loin dans les airs.
Peu de temps après son départ, un groupe de disciples Démoniaques en piteux état s’introduisit dans la montagne de la Paix Précieuse comme des fantômes. Leur chef, Liu Yunhe, agita les mains et fit à voix basse :
« Éparpillez-vous. Nous devons retrouver le maître et le ramener ! »
Les disciples Démoniaques obéirent sans discuter pour se lancer dans des recherches séparées.
Un disciple aux yeux triangulaires était resté avec Liu Yunhe. Quand il vit du sang humide sur le front de l’autre homme, il tendit un mouchoir avec empressement :
« … Grand frère martial, ressuie ton front. »
Agacé, Liu Yunhe repoussa sa main.
« File. Retrouve vite le maître. »
Yeux Triangulaires n’était clairement pas très motivé à ce sujet. Il tâcha de le persuader dans un murmure :
« Grand frère martial, je viens juste d’entendre des disciples dire qu’ils ont vu Yue Wuchen quitter la montagne de la Paix Précieuse. Hormis un peu de sang sur ses manches, il allait très bien… »
Le visage de Liu Yunhe changea radicalement d’expression et une violente gifle fut lâchée dans un bruit sec. Yeux Triangulaires tomba par terre.
« Si tu oses porter malheur au maître par tes paroles, crois-le ou pas mais je te ferai aussitôt mourir d’une manière horrible ! »
Yeux Triangulaires se retrouva aussitôt avec une moitié de visage enflée. Sa langue cessa de s’agiter pour parler à tort et à travers. Le bout de sa langue lécha le sang qui coulait d’une dent qui venait de tomber. Pourtant, il continua ses critiques mais dans sa tête :
Le fait que Qing Jing reparte indemne ne pouvait pas dire trente-six choses. Du coup, soit Sa Luo était mort ou bien invalide à présent.
S’il était mort, cela réglait tous les problèmes et c’était une fin propre et nette. Mais s’il était encore en vie, cela provoquerait assurément une vive agitation.
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— Dans le Dao Démoniaque, cela avait toujours été la loi du ‘le vainqueur devient roi, le vaincu devient hors-la-loi’, la puissance faisait tout. Par contre, on ne s’encombrait pas de gens inutiles. De plus, Sa Luo n’était pas très populaire parmi le Dao Démoniaque.
Quand il avait besoin de sang pour tonifier sa cultivation, il n’allait jamais se servir chez les mortels. Ce n’était pas une question de miséricorde mais c’était qu’à ses yeux, il n’y avait guère de différence entre un mortel et un porc. Seuls les disciples qui avaient cultivé jusqu’à un certain niveau étaient dignes de lui servir de tonifiant.
Son talent inné pour la cultivation avait fait de lui un atout, mais l’avait aussi rendu furieusement arrogant. Il n’était pas rare que des disciples se fassent tourmenter par cet homme à l’humeur capricieuse sans pouvoir se plaindre. Et quand Sa Luo était fâché contre quelqu’un, il ne se privait pas de lui arracher le foie.
Pour dire les choses clairement, Sa Luo était un méchant pur et dur. Sa propre secte le haïssait, le Dao Démoniaque le haïssait et même Yeux Triangulaires avait déjà souffert par sa faute avant et avait été battu plus d’une dizaine de fois.
Yeux Triangulaires lécha donc la plaie dans sa bouche et attendait avec impatience de trouver un Sa Luo estropié et en piteux état. S’ils le ramenaient dans le royaume des Démoniaques, Nian Zai et Liu Yunhe tâcheraient forcément de le protéger. Mais combien de temps un homme faible et inapte pourrait-il attirer la compassion des autres ?
Sa Luo se ferait inévitablement abandonner peu à peu. Et à ce moment, il y aurait certaines personnes ravies de bien le servir.
Peu de temps après, un disciple Démoniaque qui avait pénétré dans la forêt de pins s’écria soudain :
« Grand frère martial Liu Yunhe, par ici ! »
Liu Yunhe se précipita vers l’origine de cet appel et vit alors le disciple soulever de la pointe de son épée un morceau de tissu un peu dissimulé par les feuilles tombées des arbres. Il était couvert de sang mais le vêtement était doux et luxueux. Il provenait de la tunique que portait Sa Luo aujourd’hui. Il y avait aussi des traces de sang par terre en direction de l’autre bout de la forêt.
Les yeux de Liu Yunhe devinrent rouge.
« … Trouvez-le vite ! Le maître est blessé, il n’a pas dû aller bien loin ! »
Les disciples remplis de mauvaises intentions répondirent tous en chœur :
« À vos ordres ! »
Dans une clairière à découvert non loin de la forêt de pins, un faible garçon rampait en tremblant.
Ses membres étaient empêtrés dans la tunique pourpre bien trop large pour lui, alors ses mouvements étaient maladroits, un peu comme un lézard qui venait de perdre sa queue pour la première fois.
À cause du frottement des cailloux, ses doigts étaient ensanglantés. Malgré ça, il tint bon et grimpa au sommet d’une colline sur le côté.
Pendant qu’il se débattait vainement pour avoir la vie sauve, il aperçut soudain du coin de l’œil une paire de botte blanches ornées de nuages blancs.
Le garçon haleta deux fois, puis leva les yeux.
À contre-jour des nuages empourprés du matin se tenait une silhouette non souillée par la poussière de ce monde. L’homme portait des vêtements blancs qui formaient comme de la brume l’enveloppant. Seule sa manche droite était tachée de sang rouge vif.
Le jeune garçon marqua une pause, puis changea de direction pour ramper vers lui.
Yue Wuchen ne bougea pas d’un pouce et se contenta de le regarder sans rien dire.
Il avait fait demi-tour à mi-chemin.
Il s’était rendu compte que lorsqu’il avait aboli la cultivation de Sa Luo, il n’avait pas suffisamment réfléchi à la question.
N’appartenant pas au Dao Démoniaque, il ignorait bien des choses à leur sujet. Il pouvait y avoir des pilules magiques permettant de restaurer les méridiens qu’il avait purifiés. Dans ce cas, si Sa Luo était récupéré par le Dao Démoniaque, ne serait-ce pas laisser un tigre regagner sa montagne Ce qui pourrait possiblement engendrer des catastrophes futures. (2) ?
Pendant qu’il réfléchissait à présent à ce qu’il allait faire de ce garçon, ce dernier était déjà arrivé à ses pieds. Il saisit un pan de ses vêtements et s’écria en sanglots :
« Grand frère, sauve-moi… J’ai si mal, ah. »
Le visage de Yue Wuchen changea d’expression.
… Il ne s’était pas attendu à un revirement pareil.
Sans doute à cause de la dissipation de son pouvoir spirituel de Démoniaque, le bleu de corbeau dans les yeux du garçon avait disparu. Les larmes étincelèrent dans les deux yeux noirs sur fond blanc et le garçon implora d’un ton hébété :
« Grand frère… »
Yue Wuchen baissa la tête et demanda :
« Tu te souviens de qui je suis ? »
Le garçon le fixa un long moment, puis secoua la tête. Cependant, la main qui tenait le bout de sa tunique se serra plus fort, pétrissant et froissant la tunique en soie grège.
Yue Wuchen le fixa sans rien dire et se demanda à quoi le garçon pouvait bien penser.
Le garçon parut avoir épuisé toutes ses forces. Sa tête tomba vers le bas et il perdit connaissance.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Les bruits de pas des disciples Démoniaques émergèrent peu à peu de la forêt. Yeux Triangulaires fut le premier à en sortir, mais il ne vit pas la scène qu’il espérait tant voir.
— Les traces de sang qui s’étiraient sur tout le chemin dans la forêt de pins disparaissaient à plus de dix pas de la colline.
Yeux Triangulaires se précipita au bord de la falaise. Il ouvrit de grands yeux et regarda partout, mais il ne vit rien d’autres qu’une étendue rocheuse et aucune silhouette en vue.
Devant le temple de la Petite Clarté, les disciples des quatre grandes sectes qui avaient remporté la victoire nettoyaient joyeusement le champ de bataille. Les cadavres abandonnés par le Dao Démoniaque furent placés devant le temple, attendant que leur âme soit purifiée et leur karma dissipé. Puis ils se feraient enterrer sur place.
Très anxieux, Guang Fu faisait les cent pas devant la porte. Ce ne fut qu’en voyant revenir une silhouette à l’apparence neigeuse portée par le vent qu’il respira de nouveau. Il poussa un soupir de soulagement, puis monta sur sa propre épée pour aller à sa rencontre.
Au moment où il allait demander à Yue Wuchen ce qui s’était passé, il vit un enfant couvert de sang sur son dos.
Il en fut surpris :
« Qui est ce garçon ?
– Sa Luo, » répondit directement Qing Jing.
Pendant un bon moment, Guang Fu crut qu’il avait mal entendu. Le temps qu’il reprenne ses esprits, il se demanda si son grand frère martial ne se payait pas sa tête.
Il se plaça derrière l’autre homme et souleva les paupières de l’enfant inconscient. Il s’assura que les yeux qu’il voyait étaient bien d’un noir d’encre, puis il fut soulagé.
« Grand frère martial, ce n’est vraiment pas gentil de me faire une telle blague. Tu es blessé à la main droite ? Laisse ce garçon aux disciples et rentrons vite, je vais soigner ta main. »
Cependant, Qing Jing insista :
« Regarde bien son visage. »
Le visage de Guang Fu se crispa, puis il baissa de nouveau les yeux.
Toutefois, il n’avait jamais eu vraiment l’occasion de voir Sa Luo de près avant, voilà pourquoi il ne put le reconnaître. Il vit seulement que ce garçon avait la peau foncée, que les traits de son visage étaient splendides et qu’il n’y avait aucune énergie démoniaque dans son corps.
Qing Jing lui raconta alors en détail tout ce qui s’était passé sur la montagne de la Paix Précieuse. Guang Fu haussa simplement les sourcils.
« Grand frère martial, tu crois qu’il est vraiment amnésique ou bien qu’il t’a menti pour sauver sa peau ?
– Je pense qu’il me ment. »
Le cœur de Guang Fu fut un peu apaisé : Heureusement, grand frère martial est toujours lucide et ne se laisse pas avoir par les paroles de ce Démoniaque.
Il demanda ensuite :
« Alors qu’est-ce que grand frère martial compte faire de lui ?
– J’ai l’intention de le ramener sur la Montagne de la Tombe du Vent.
– … »
Guang Fu trouvait que depuis que son grand frère martial s’était réveillé après son rêve de la nuit dernière, il n’arrivait plus à comprendre sa manière de penser.
Qing Jing expliqua :
« Si on le laisse retourner dans le royaume des Démoniaques, j’ai bien peur que ce serait comme laisser un tigre revenir sur sa montagne.
– Alors il n’y a qu’à le tuer ! »
Voyant que Qing Jing ne disait rien, une lueur d’impatience apparut dans le regard de Guang Fu :
« Grand frère martial, dans un moment pareil, il serait absolument inacceptable de se laisser aller à la clémence ! Détruire le mal à sa racine doit être notre priorité absolue !
– … Ce n’est pas ce que je voulais dire, fit doucement Qing Jing. Je veux dire que le tuer, ce serait bien trop facile pour lui. »
Guang Fu : « … »
« J’ai purifié ses méridiens de Démoniaques, alors il ne pourra plus jamais recultiver le Dao Démoniaque, expliqua Qing Jing d’une voix très lente. Ramenons-le à la Montagne de la Tombe du Vent et observons-le pendant que nous le garderons là-bas. S’il compte encore faire le mal, nous l’éliminerons comme tu l’as dit, petit frère martial. Mais s’il se tient bien et compte corriger ses vices et rentrer dans le droit chemin, s’il s’oriente de tout son cœur vers le Dao, il pourra peut-être le moment venu s’avérer bien utile pour autre chose. »
Cela intrigua Guang Fu.
« Quelle autre chose ? »
Qing Jing eut un léger sourire :
« … En un mot, cela a un rapport avec Xingzhi. »
Guang Fu fut de plus en plus perdu. Il ne comprenait pas ce que Xu Xingzhi venait faire dans tout ça.
Heureusement, ils avaient retiré les crocs de ce tigre et coupé ses griffes. Il ne restait plus qu’une langue douce et en plus, c’était devenu un petit tigreau. À cette idée, Guang Fu se dit qu’il n’avait aucune raison d’avoir peur de lui.
… Sa Luo qui était inconscient ne savait absolument pas que son destin venait d’être scellé.
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Quand Sa Luo se réveilla, il se trouvait sur un lit de jour dans une salle de méditation. La peau et la chair qui avaient été éraflées par le sable et les cailloux avaient été recouvertes de bandages. Tout son corps était enveloppé comme une boulette de riz blanc.
Sans doute à cause de sa chair tendre de bébé et de ses petits yeux, Sa Luo sentit la douleur à travers tout son corps dès qu’il bougea un tout petit peu et des larmes coulèrent sur son visage.
Il se mit à pleurer sans pouvoir se contrôler, tout en grinçant des dents.
Bien sûr qu’il n’avait pas perdu la mémoire. Tout ce qui s’était passé dans la forêt de pins ne cessait d’être rejoué devant ses yeux, chaque détail bien visible. Il se disait qu’il ne pourrait jamais oublier cette humiliation de toute sa vie.
… La douleur de la destruction de son pouvoir spirituel était bien plus accablante que la douleur physique.
Plus jamais il ne pourrait intégrer le Dao Démoniaque.
S’il n’avait pas eu conscience du très grand nombre d’ennemis qu’il s’était fait chez les Démoniaques, il ne se serait jamais autant démené pour s’enfuir après avoir repris connaissance. Il refusait de tomber entre les mains de ces gens, quitte à se jeter du haut d’une falaise.
Si Yue Wuchen n’avait pas fait demi-tour pour revenir, Sa Luo serait à présent mort au pied de cette falaise.
Et quand il avait vu son ennemi, l’envie de survivre avait contraint Sa Luo à renoncer provisoirement à sa dignité et à ramper vers lui désespérément. Pire encore, dans son état de conscience obscurcie, il avait même ressenti un peu de joie et de gratitude ridicules envers cet homme.
À présent qu’il était pleinement conscient, il se sentait extrêmement humilié et aurait bien voulu pouvoir étrangler ce Yue Wuchen jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Hélas, il savait qu’avec son corps actuel de mortel, il n’arriverait même pas à effleurer sa tunique.
En songeant à toutes ces années de cultivation qui avaient été anéanties d’un coup, Sa Luo devint furieux et anxieux à la fois. Il aurait aimé pouvoir frapper le lit afin de défouler sa colère.
À cet instant, la porte de la salle de méditation s’ouvrit. Yue Wuchen entra en tenant un livre dans sa main gauche et aperçut les yeux sombres et remplis de larmes du garçon sur le lit. Après un moment de surprise, il fit doucement :
« … Tu es réveillé ? »
Sa Luo ravala son ressentiment et hocha sagement la tête.
Yue Wuchen s’approcha et sortit un mouchoir de sa manche. Il le pressa gentiment au coin des yeux du garçon.
« Ne pleure pas. Tu ne vas pas pouvoir guérir si tes larmes mouillent les plaies. »
Cet homme avait une légère odeur de liqueur, sans parler de son visage. Sa Luo, qui avait toujours adoré boire, aurait bien voulu le mordre très fort pour défouler sa colère.
Yue Wuchen continua à l’interroger :
« Comment tu t’appelles ? Pourquoi tu t’es retrouvé aussi gravement blessé dans la montagne ? »
Sa Luo fit semblant de réfléchir intensément, puis secoua la tête d’un air peiné.
« Je ne me rappelle pas.
– Le passé et les vies antérieures ne sont qu’un fardeau, mieux vaut tout oublier. »
Yue Wuchen semblait étonnement très tolérant.
« Dorénavant, tu intégreras ma Montagne de la Tombe du Vent pour devenir mon second disciple. Je vais te donner le nom de Luo Shisan Treize soies. On retrouve le même caractère Luo que dans Sa Luo, en plus du numéro qui semble être une obligation chez les Démoniaques. Si ça, ce n’est pas un indice subtil pour dire à Sa Luo que Qing Jing sait très bien qui il est… (3), ça te plaît ? »
Sa Luo : « … »
Il n’aurait jamais cru qu’il se retrouverait affublé d’un nom aussi grossier. Il faillit briser ses dents argentées tant il les serra.
Mais quand il entendit Yue Wuchen dire qu’il l’acceptait au sein de la Montagne de la Tombe du Vent, son cœur manqua un battement.
Sans surprise, ces Daoïstes puants avaient le cœur aussi tendre que celui d’une femme.
Étant donné que Yue Wuchen n’avait pas l’intention de détruire le mal à sa racine, Sa Luro n’avait donc pas besoin se venger tout de suite. Il devait d’abord se trouver un endroit où rester, puis préparer lentement ses plans de vengeance.
… S’il entrait dans la Montagne de la Tombe du Vent, il n’aurait pas s’inquiéter de ne plus avoir l’occasion de tuer cet hypocrite.
En songeant à ça, il eut un sourire grimaçant, ses yeux noirs remplis d’une pure lueur. Il fit d’un ton docile :
« Merci, maître, de prendre soin de moi. »
… Toi du nom de Yue, le futur est long. Attends un peu et tu verras.
Yue Wuchen acquiesça. La lueur claire dans son regard s’atténua un peu, dissimulée par l’ombre de ses longs cils. Ses yeux semblaient contenir de la mélancolie, tout comme de l’auto-dérision.
… Après toutes ces années où il était mort, il n’était plus le Yue Wuchen d’origine.
Cependant, mieux valait vivre en gardant l’esprit lucide que mourir dans la confusion. Dans cette vie, il ferait tout pour que Xingzhi ait la belle vie.
Alors cette fois à son retour, il commencerait à mettre une dot de côté pour lui.
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En songeant à ça, Yue Wuchen se sentit enfin plus heureux et il étira les lèvres en un sourire.
Sa Luo était en train de rouler des yeux avec impatience, tâchant de mobiliser son pouvoir d’Esprit Naissant épuisé dans son corps. Ce fut alors qu’il tomba sur le visage souriant de l’autre homme.
Il en fut un peu surpris, puis se dit que l’autre souriait simplement pour lui-même.
… Sans parler du fait qu’il était plutôt beau.
Mais ce sentiment d’appréciation fut vite noyé sous l’envie pressante de l’étrangler à mort. Sa Luo se moqua en secret de la stupidité de Yue Wuchen et continua à songer au moyen de s’y prendre.
Tout comme dans les souvenirs de Yue Wuchen de sa vie précédente, après une défaite écrasante et la disparition de Sa Luo, l’arrogance des Démoniaques diminua franchement et Nian Zai envoya une lettre de capitulation dans les jours qui suivirent.
Afin de témoigner de la sincérité de sa reddition, Nian Zai offrait d’envoyer son fils cadet sur la Montagne de la Tombe du Vent comme disciple.
Quand il reçut cette lettre, Yue Wuchen était sur le point de quitter la montagne de la Paix Précieuse pour rentrer dans sa secte. Après avoir lu la lettre présentée par un émissaire du Dao Démoniaque, il la rangea dans sa manche et dit qu’il allait y réfléchir.
L’épaule droite de Sa Luo avait été transpercée par la lame de Yue Wuchen, alors il aurait bien du mal à s’en servir très facilement plus tard. En plus, ses deux jambes avaient subi des dommages pendant qu’il avait rampé.
Puisqu’il n’arrivait pas bien à marcher, Yue Wuchen resta à ses côtés nuit et jour et il le porta sur son dos quand il retourna sur la montagne.
… Il ne pouvait pas se sentir rassuré s’il confiait le garçon à d’autres personnes pour qu’elles s’en occupent.
Sa Luo avait aussi entendu parler de la demande de paix de la part du Dao Démoniaque. Tout en haïssant secrètement l’incompétence de son beau-frère, il s’attendait aussi vaguement à ce que l’autre lui envoie ainsi un bras puissant pour l’assister dans sa grande cause de tuer ce maître.
Mais pour le moment, il voulait prétendre être inoffensif pour les humains comme pour les animaux afin d’endormir la méfiance de Yue Wuchen et de gagner peu à peu sa confiance.
Du coup, quand il vit les veines de son cou fin à portée de main, Sa Luo résista à l’envie de le mordre et resserra plutôt ses bras autour de son cou. Tandis que son corps, qui avait perdu énormément de sang, se pressait contre le corps de l’autre homme, il ressentait une certaine chaleur.
Xu Xingzhi avait conduit tous les disciples aux portes de la montagne pour attendre le retour du maître. Quand il vit Yue Wuchen revenir avec un bel enfant à la peau foncée sur le dos, il ne put cacher sa curiosité :
« Maître qui est-ce ?
– C’est un garçon que j’ai recueilli, répondit Qing Jing. Il sera ton second petit frère martial. »
Xu Xingzhi parut aussitôt intéressé.
« Mon second petit frère martial ? »
Sa Luo était à présent sans la moindre raison d’une génération plus jeune que Qing Jing. C’était déjà difficile de s’habituer au fait qu’il occupait le corps d’un gamin, cela le déprimait énormément, mais voilà qu’il devait à présent appeler ‘grand frère martial’ ce petit enfoiré. Pendant un moment, Sa Luo eut vraiment envie de tuer quelqu’un.
Mais afin de se faire une place sur la Montagne de la Tombe du Vent, il dut réprimer sa colère et appeler d’un ton docile :
« … Grand frère martial. »
Xu Xingzhi s’était enfin trouvé un petit frère martial et cela remplissait son cœur de bonheur. D’un ton taquin, il fit :
« Ai. Dis-le encore. »
Sa Luo : « … »
Il pencha la tête sur le côté et se rallongea sur le dos de Yue Wuchen, ses veines aux tempes battant violemment. Il fit le mort.
Guang Fu arriva derrière Yue Wuchen et observa attentivement ce que faisait Sa Luo, craignant un mauvais tour de sa part.
Xu Xingzhi avait toujours respecté et craint Guang Fu alors quand il le vit, il se redressa automatiquement.
« Oncle martial, vous avez travaillé dur pour vaincre les Démoniaques. »
En l’entendant, Guang Fu plissa légèrement le front.
Autrefois, il craignait constamment que Xu Xingzhi ne soit assis sur une arme très puissante. Si Guang Fu ne corrigeait pas son tempérament nonchalant, les conséquences seraient inimaginables si jamais Xu Xingzhi déviait du droit chemin. Cependant, à présent qu’il savait que le Livre du Monde était incomplet et que même si Xu Xingzhi apprenait son existence, cela ne nuirait en rien aux quatre grandes sectes, il trouva pour la première fois que cet adolescent en face de lui était plutôt agréable et son ton s’adoucit énormément :
« … En. Tu as aussi travaillé dur pour protéger la montagne. »
Surpris de recevoir une telle faveur, Xu Xingzhi ne put qu’en rester bouche bée.
Voyant sa trop forte réaction, comment Guang Fu aurait-il pu poursuivre dans sa lancée ? Son visage redevint sévère et il fit à Sa Luo qui était couché sur le dos de Yue Wuchen :
« Luo Shisan, descends. Une fois les portes de la montagne franchies, tu dois faire tout seul le reste du chemin à pied. Pour qui tu te prends à laisser grand frère martial te porter sur le dos ? »
Sa Luo le maudit en lui-même : Yue Wuchen ne me fait déjà pas peur alors toi, pour qui tu te prends ?
Mais son oncle martial lui avait donné un ordre, alors il devait obéir. Sa Luo descendit lentement du dos de Yue Wuchen et se dirigea en boitant vers le Palais de Bambou Vert, conduit par Guang Fu.
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En voyant Sa Luo s’éloigner, les yeux de Yue Wuchen redevinrent doux. Il prit la main de Xu Xingzhi et marcha avec lui depuis les portes sous les regards envieux des disciples.
Xu Xingzhi se sentit un peu gêné de se faire ainsi choyer par son maître en public, mais il ressentit une douce chaleur dans son cœur en dépit de ce sentiment de gêne.
Il se demanda vaguement : si son père était encore en vie, est-ce qu’il le traiterait aussi bien que le maître ?
Pendant que les deux marchaient vers le Palais de Bambou Vert côte à côte, Yue Wuchen fit à son disciple :
« Xingzhi, le Dao Démoniaque veut envoyer un garçon pour qu’il soit mon disciple.
– Le Dao Démoniaque ? »
Bien que Xu Xingzhi ne comprenait pas pourquoi le maître lui en parlait comme pour le consulter, il suivit ses paroles et remarqua :
« … Ils parlent de disciple, mais ce sera en fait un otage, n’est-ce pas ?
– Xingzhi veut qu’il vienne ?
– … Vous me posez la question ? »
Surpris, Xu Xingzhi se frotta le menton.
« Celui qu’ils vont envoyer ici n’est certainement pas quelqu’un de bien vu là-bas et il doit vivre en tremblant de peur au Dao Démoniaque… Cela dépendra de la nature de cet enfant : s’il est bien disposé, autant l’envoyer ici. Ça évitera qu’il subisse des persécutions dans le Dao Démoniaque et ça me fera un petit frère martial en plus… »
En parlant de ça, Xu Xingzhi se dit qu’il n’avait pour le moment qu’un seul petit frère martial, ce garçon à la peau foncée. Ne serait-ce pas encore mieux s’il y avait un autre petit frère martial Démoniaque ?
Ce qu’il redoutait le plus dans la vie, c’était la solitude. Et cela pouvait être ennuyeux de vivre seul dans le palais du premier disciple. Si tout à coup, il y avait deux disciples internes de plus pour lui tenir compagnie, cela lui apporterait le même sens de satisfaction que lorsqu’un parent voyait subitement des enfants courir autour de ses genoux.
Yue Wuchen fit d’un ton doux :
« Entendu. Je vais faire comme l’a dit Xingzhi et je te le ramènerai pour qu’il soit ton compagnon. »
Xu Xingzhi partit d’un grand éclat de rire désinvolte.
« Dites, maître, si oncle martial entendait ça, il me punirait à coup sûr.
– … Il ne te punira plus autant dorénavant, » assura tendrement Yue Wuchen.
Bien entendu, Xu Xingzhi crut que son maître disait ça pour le rassurer, alors il rit, faisant comme s’il était dupe.
Après quelques pas de plus, Yue Wuchen ajouta :
« Xingzhi, il y a un autre disciple que j’aimerais accueillir récemment. »
Xingzhi n’aurait jamais pensé qu’en à peine une journée, il se retrouverait avec trois petits frères martiaux. Il ne put s’empêcher de faire joyeusement :
« Maître, vous êtes devenu accro au fait de prendre des disciples ces temps-ci ? »
Yue Wuchen eut un léger sourire.
« C’est un disciple externe. J’ai entendu dire qu’il travaille très dur et que son talent est façonnable. Son nom est Xu Pingsheng. Je me demande si Xingzhi a déjà entendu parler de lui ? »
Note de Karura : L’auteuse me met KO dès le second chapitre de l’extra. Au secours, c’est bien trop long !
D’un autre côté, il s’est passé énormément de choses dans ce chapitre. Yue Wuchen qui connaît l’avenir et veut le changer VS Sa Luo qui fait semblant d’être un gentil petit garçon. Qui va démasquer l’autre en premier ?
Notes du chapitre :
(1) De 3 à 5 h du matin.
(2) Ce qui pourrait possiblement engendrer des catastrophes futures.
(3) Treize soies. On retrouve le même caractère Luo que dans Sa Luo, en plus du numéro qui semble être une obligation chez les Démoniaques. Si ça, ce n’est pas un indice subtil pour dire à Sa Luo que Qing Jing sait très bien qui il est…
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