Le méchant est outrageusement beau 126

Extra 1 partie 5


Après avoir recopié le texte sacré vingt fois, les mains de Sa Luo tremblaient rien qu’en tenant une tasse d’eau. Avant, il pouvait s’entraîner toute la journée avec son épée en bronze qui pesait plus de cent jin sans jamais se sentir aussi fatigué que ça.

Maintenant que ses méridiens avaient été purifiés et qu’il n’avait plus de pouvoir spirituel, il devait boire et manger afin de vivre, comme les gens ordinaires. Comme il avait été gravement blessé, Yue Wuchen lui avait préparé durant ces derniers jours du porridge avec un peu de viande hachée pour l’aider à se rétablir. Tout en mangeant, Sa Luo avait secrètement reniflé de mépris. Quand il était encore au Dao Démoniaque, personne n’aurait osé le priver d’alcool et de viande. Comment cette minable viande hachée aurait-elle pu satisfaire son appétit ?

Mais là…


En contemplant le plat de chou chinois, le plat de tofu et le bol de riz blanc sur la table, Sa Luo se sentit insulté.

C’est pour nourrir un mouton ou quoi, putain ?

Sa Luo ne dînait pas avec les autres disciples mais jouissait d’un traitement de faveur : il mangeait à une table à part dans le Palais de Bambou Vert.

Une fois que les disciples eurent apporté les plats, il ne resta plus que Yue Wuchen avec lui dans la salle.

Sa Luo contint sa colère et demanda à l’autre homme :

« … C’est tout ce qu’il y a ? »

Yue Wuchen était allongé sur un lit de jour, sans ses bottes et vêtu de manière informelle, ses longs cheveux retombant sur ses épaules sans être retenus par un guan. Il porta une jarre à sa bouche et prit une gorgée de liqueur de Rosée Blanche d’Automne. Il répondit :

« Tous les disciples mangent la même chose. »


Incrédule, Sa Luo souleva un morceau de tofu avec ses baguettes.

« Ce truc fade et sans goût, ça se mange vraiment ? »

Yue Wuchen étira les lèvres en un sourire.

« Si tu ne le manges pas, tu n’auras rien d’autre. »

Furieux, Sa Luo reposa ses baguettes en perdant son calme.

« Je refuse de manger ça, même si je dois mourir de faim ! »

Yue Wuchen ne chercha pas à le convaincre et continua de boire tout seul.

Cet homme adorait boire de l’alcool, alors il se concentrait là-dessus sans se laisser perturber par l’extérieur. Il était capable de boire de la liqueur de patates douces brûlées Un alcool rustique et pas très bon. (1) comme s’il s’agissait d’un nectar divin. Le fait de le voir boire si intensément réveilla le petit alcoolique en Sa Luo et il déglutit plusieurs fois d’envie.

… Mais il préférait encore mourir que d’ouvrir la bouche pour demander de l’alcool à Yue Wuchen.


Très vite, l’autre homme prit un air enivré et s’endormit sur le lit de jour.

Sa Luo se demanda un moment s’il devait en profiter pour l’étrangler à mort. Sauf qu’en le voyant tellement sans défense, il soupçonna une sorte de piège à son intention.

En effet, puisque Yue Wuchen savait qu’il était Sa Luo, il n’allait certainement pas lui faire aussi facilement confiance. Puisque Sa Luo voulait faire semblant d’être amnésique, il devait faire semblant jusqu’au bout, jusqu’au moment où il serait sûr et certain de pouvoir tuer Yue Wuchen afin de ne pas rater son coup.

Fais chier. Ne pense pas à ça, va te coucher.


* * *


Vers minuit.

Il y avait une différence de rang entre un maître et son disciple, alors ils ne pouvaient pas dormir dans le même lit. Sa Luo dormait donc sur une natte par terre au pied du lit de Yue Wuchen, mais il n’arrêtait pas de se tourner et de se retourner, incapable de trouver le sommeil. Il avait les bras autour de son estomac qui grondait, serrant les dents.

À cause de la faim, Sa Luo avait l’impression qu’une boule de feu était en train de ronger son estomac et il transpirait avec profusion de partout. Pourquoi devait-il endurer de telles souffrances ? Il serra les dents pour réprimer sa faim dévorante et froissa complètement sa tunique de nuit.

Les légumes et le tofu n’avaient pas été retirés. Les plats avaient été posés dans un coin de la pièce avec un couvercle de soie verte dessus. Il s’en échappait encore une légère odeur.

Étant très affamé, cette légère odeur suffit à titiller le cœur du garçon.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Pendant qu’il était en train de s’agiter sur sa natte, hésitant à manger ou pas, l’homme sur le lit parut entendre quelque chose. Il se tourna pour se mettre assis en bâillant, puis l’appela d’une voix basse avec le ton nasal de celui qui venait juste de se réveiller :

« Shisan ? »

Sa Luo fit le mort mais en même temps, il rougit de colère.

… En se basant sur le ton confus de Yue Wuchen qui venait à peine de se réveiller, cela voulait donc dire qu’il s’était vraiment endormi ?!

Alors s’il ne s’était pas autant pris la tête jusque là, ah, il aurait pu directement prendre un vase et l’exploser sur la tête de Yue Wuchen pour le tuer ?


Pendant ce temps, Yue Wuchen retira discrètement son sort de protection autour de lui.

Il se leva du lit et appela de nouveau :

« … Shisan ? »

Son ton était très doux et ne contenait plus rien de la sauvagerie de cet homme qui avait bien failli le tuer l’autre jour. La voix douce et claire apaisa un peu le cœur du garçon.

Voyant qu’il n’obtenait pas de réponse, Yue Wuchen enfila une tunique et sortit du Palais de Bambou Vert en verrouillant la porte derrière lui.


… Il est parti ?

Sa Luo ne s’attarda pas là-dessus : il courut pieds nus jusqu’à la table basse et souleva le couvercle en tissu. Il ne prit même pas la peine d’utiliser des baguettes et enfourna un morceau de tofu dans sa bouche avec ses doigts.

Après l’avoir mâchonné, son estomac se sentit bien mieux.

Craignant que Yue Wuchen ne remarque quelque chose à son retour, il arrangea délibérément les morceaux de tofu restants avec des baguettes pour donner l’illusion que le plat n’avait pas été touché. Puis il retourna à sa couche en courant, remit la couverture en place et se rallongea, faisant semblant de dormir profondément.


Après un certain temps, la porte du palais s’ouvrit un grinçant et une forte odeur de viande s’engouffra de l’extérieur. Les cils de Sa Luo frémirent et il déglutit, lui qui venait à peine de prendre une petite bouchée et qui n’était pas du tout rassasié.

L’odeur voyagea de la porte jusqu’à la couche du garçon.

Yue Wuchen s’accroupit à côté de lui et lui secoua le bras.

« Shisan, réveille-toi. »

L’estomac du garçon choisit ce moment pour gronder de nouveau. Sa Luo fit semblant de se réveiller seulement maintenant et il s’étira.

« Maître ? »

Yue Wuchen lui tendit un sac en papier.

« Tu as copié un livre toute la journée, tu ne peux pas tenir le coup sans manger. J’ai acheté ça au pied de la montagne : des sabots d’agneau marinés. C’étaient les deux derniers du stand, mais ils sont encore bien chauds. »


Pris par surprise, Sa Luo serra contre lui les deux sabots d’agneau bien parfumés. Sa première réaction fut de se dire que Yue Wuchen les avait forcément empoisonnés, sinon pourquoi se montrerait-il aussi gentil avec lui tout à coup ?

« Mange, fit Yue Wuchen sans savoir à quoi pensait le garçon. Ce n’est pas bien pour toi de devenir complètement végétarien du jour au lendemain. Le mieux, c’est de t’habituer lentement et progressivement au jeûne. Ce sera bénéfique pour ta cultivation mentale par la suite. »

Sa Luo se dit alors que cet homme n’avait probablement que de bonnes intentions et en plus, il avait vraiment très faim. Alors il accepta simplement :

« Merci, maître. »


Il ouvrit le sac en papier et mordit dans un des sabots.

Quand la sauce parfumée et épicée coula entre ses dents, il ressentit de nouveau le bonheur d’être humain.

« Ce n’est qu’un peu de nourriture, inutile de me remercier. »

Quand Yue Wuchen le vit manger avec autant d’appétit, il lui caressa les cheveux et ajouta avec un sourire :

« Si tu veux vraiment me remercier, continue à copier les textes demain. »

Sa Luo s’étouffa et toussa deux fois, mais la viande dans sa bouche n’était plus aussi délicieuse.

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* * *


Bien entendu, Sa Luo continua de vouer une haine implacable à cet homme pour avoir détruit ses racines spirituelles. Il n’allait pas renoncer à son plan de le tuer juste à cause de cette petite faveur.

Il décida donc d’empoisonner Yue Wuchen, mais il se rendit vite compte qu’il s’était fait des illusions.

Bien qu’il l’avait nommé au rang de second disciple de la Montagne de la Tombe du Vent du jour au lendemain, Yue Wuchen continuait de se méfier de lui de manière flagrante. Tous les disciples d’alchimie de la secte lui dirent que le maître avait spécialement précisé que leur second grand frère martial n’avait pas encore cultivé ses racines spirituelles, alors qu’il ne devait pas se rendre dans des endroits comme les salles d’alchimie. S’il prenait un mauvais médicament, ce serait terrible.


Quand un de ses plans échoua, Sa Luo en trouva un autre : il se conduisit bien pendant sept ou huit jours, ce qui lui permit d’obtenir enfin la permission du sévère maître Guang Fu d’aller se promener librement dans la montagne pendant une demi-journée.

Mais après avoir longtemps parcouru la montagne, il était revenu découragé.

… Comment se faisait-il que la Montagne de la Tombe du Vent soit si propre ? Il n’avait pas pu trouver une seule plante toxique.

Ces revers cumulés le rendirent de plus en plus anxieux.

Alors en désespoir de cause, il songea de nouveau au petit poussin envoyé par son beau-frère.

… En tant que membre des Démoniaques, ce garçon devait au moins avoir un cœur résistant et impétueux, non ?


Il se trouvait que Xu Xingzhi était également très curieux au sujet de son second petit frère martial du nom de Luo Shisan. Quand il apprit que ce dernier s’était presque remis de ses blessures, il se rendit un jour au Palais de Bambou Vert en personne vers midi pour l’inviter à déjeuner dans son palais.

Sa Luo accepta, comptant bien en profiter pour avoir une bonne conversation après le repas avec ce garçon qui était nominalement son quatrième petit frère martial, mais en réalité le neveu de sa défunte belle-sœur, afin de jauger s’il pouvait l’aider dans ses projets.


À sa grande surprise, Xu Xingzhi avait directement invité aussi Jiu Zhideng pour ce déjeuner et Xu Pingsheng était également présent. Les quatre jeunes gens s’assirent autour d’une table et ils avaient tous le même plat végétarien devant eux.

Après plusieurs jours de ce régime, Sa Luo sentait sa colère monter dès qu’il voyait le moindre truc vert. Au contraire, ce petit poussin du nom de Jiu Zhideng semblait beaucoup apprécier ce repas. Il mangeait tranquillement et poliment, alternant les bouchées de légumes et les bouchées de champignons. Cela rendit Sa Luo encore plus furieux.

Cela ne faisait même pas dix jours et il était déjà capable de manger la nourriture locale sans la moindre difficulté ?!


Jiu Zhideng avait beau être taciturne, il avait développé une certaine sensibilité depuis l’enfance. Il pouvait voir que ce second grand frère martial en face de lui avait plutôt mauvaise opinion de lui, bien qu’il en ignorait la raison. Il se sentit donc secrètement mis à l’écart et préféra se concentrer sur Xu Xingzhi qui était bien plus remarquable.

Xu Xingzhi avait une personnalité joyeuse et il était très énergique quand il parlait et riait. Jiu Zhideng se contenta de l’observer de loin, rempli d’admiration pour lui.

Il n’aurait jamais cru qu’il pouvait exister quelqu’un de si joyeux et de si libre en ce monde.

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Plus Sa Luo regardait ce Jiu Zhideng, plus il se sentait furieux. Il cessa d’agiter ses baguettes et se tourna vers Xu Xingzhi pour lui demander :

« Grand frère martial Xu, tu arrives à boire de l’alcool ? »

Il y avait une jarre en cuivre sur la table de Xu Xingzhi, mais il n’avait pas eu le temps de boire une seule gorgée depuis le début du repas.

En entendant la question du garçon, il répondit :

« Je m’en sors plutôt bien. Pourquoi, petit frère martial Luo est aussi capable de boire ? »

Sa Luo eut un sourire.

« Bien entendu. Si tu ne me crois pas, et si on faisait un concours ? »

La capacité de Sa Luo à boire de l’alcool était comparable à la mer. Personne dans le Dao Démoniaque ne pouvait le battre dans ce domaine alors naturellement, il n’allait pas s’inquiéter d’un gamin qui n’avait pas encore fini de grandir.


Cependant, on pouvait dire que Xu Xingzhi était vraiment très choyé par Yue Wuchen. Alors si Sa Luo rendait ivre ce garçon du nom de Xu, il pourrait trouver des outils magiques bien utiles dans sa chambre en prétextant veiller sur lui.

Il avait préparé son plan de manière si méticuleuse, pourtant Xu Xingzhi ne sortit qu’une petite coupe et fit bien attention à n’en remplir que le fond pour lui.

« Très bien. Je vais te laisser boire un peu pour étancher ta soif. »

Le visage de Sa Luo devint bleu.

« Grand frère martial Xu, tu ne peux pas être aussi radin, hein ?

– Tu viens juste de récupérer de graves blessures, alors ce ne serait pas bon de trop boire. Une gorgée, c’est plus que suffisant. »

Sa Luo : « … »


Xu Xingzhi ajouta :

« En plus, tu es encore jeune. Si je me lance dans un concours de beuverie avec toi, ce serait trop inégal, non ? »

Sa Luo faillit ricaner.

Il prit la coupe de bonne liqueur tendue par Xu Xingzhi et la vida cul sec.

Mon garçon, je vais te montrer ce qu’est un dieu de l’alcool.

Au bout d’un moment, Sa Luo perdit soudain l’équilibre, les joues rouges, et il roula sous la table avec un bruit sourd.

Il avait oublié le fait qu’il était à présent un mortel sans le moindre pouvoir et un enfant qui plus est, alors comment aurait-il pu supporter de l’alcool ?


Quand il l’avait vu vider la coupe, Xu Xingzhi avait cru que ce garçon possédait une certaine tolérance à l’alcool. Jamais il n’aurait cru que l’autre allait s’écrouler aussi vite. Il resta un moment sans savoir s’il devait en rire ou en pleurer, puis il tendit la main vers le garçon.

« Xiao Deng, file-moi un coup de main. Aide-moi à le porter sur mon lit pour qu’il se repose, hein ? »

Jiu Zhideng n’avait jamais été appelé de manière aussi affectueuse. Il rougit un peu, puis s’approcha. Cependant, Sa Luo repoussa Xu Xingzhi et se lassa tomber de travers sur Jiu Zhideng, faisant vaciller le garçon.


Xu Xingzhi voulut s’approcher de nouveau, mais Sa Luo le repoussa une fois encore.

Il fit claquer sa langue.

« Ce gamin est assez sauvage. »

Jiu Zhideng arrivait à peine à porter Sa Luo avec son corps frêle, pourtant il fit :

« Grand frère martial, laisse-moi le mettre seul au lit. »

Sa Luo semblait ne pas vouloir de sa présence et en plus, ce n’était qu’une petite distance, alors Xu Xingzhi n’y prêta pas trop d’attention et fit d’un ton nonchalant :

« Va, va. Fais vite et reviens après. »


* * *


Quand il entendit des bruits de disputes et de chute, Xu Xingzhi se rendit compte qu’il se passait quelque chose. Il se leva pour se précipiter dans sa chambre, mais Jiu Zhideng était déjà tombé par terre. Il pressait son bras gauche et semblait avoir mal, son petit visage un peu bleu.

Sa Luo était allongé sur le lit, marmonnant et insultant :

« Espèce de déchet… À quoi tu, à quoi tu peux servir… À manger dans ton bol tout en lorgnant ce qui reste dans la marmite Ne pas être content de ce qu’on a. (2), oubliant tes propres origines… »

Xu Xingzhi aida d’abord Jiu Zhideng à se relever. Il remonta ses manches pour examiner sa blessure et vit que son coude gauche était très enflé. Après l’avoir massé et pressé, il fut soulagé :

« Dieu merci, tu ne t’es rien cassé, tout va bien… Qu’est-ce qui lui arrive ? »

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Jiu Zhideng était aussi perplexe quant à la raison pour laquelle Sa Luo avait soudain piqué une crise et s’était défoulé sur lui. Il répondit :

« Je n’en sais rien. »

Sa Luo continua à marmonner dans son sommeil :

« Un membre du Dao Démoniaque… Tu prends des grands airs et tu fais semblant d’être honorable… »

Jiu Zhideng s’étouffa soudain et son visage pâlit un peu. Il baissa sombrement la tête pour s’incliner devant Xu Xingzhi et fit d’une voix faible :

« Grand frère martial, je vais y aller.

– Hé, Xiao Deng… »

Jiu Zhideng fit de son mieux pour prétendre ne pas être affecté par tout ça. Il recouvrit son bras gauche, se tourna et quitta la pièce.


Quand Xu Xingzhi regarda de nouveau Sa Luo, son expression était devenue très glaciale.

Il retroussa ses longues manches et s’approcha du garçon qui était allongé dans son lit et continuait de marmonner.

Xu Pingsheng l’avait également rejoint dans la chambre et il avait vu ce qui venait de se passer. En voyant que Xu Xingzhi avait un air mauvais, il s’empressa de s’interposer :

« Qu’est-ce que tu vas faire ?

– Le corriger, répondit Xu Xingzhi de manière très concise.

– Il est ivre, pourquoi tu en fais toute une histoire ?

– Parce qu’il a blessé quelqu’un en étant ivre, on peut considérer qu’il ne l’a pas blessé ? »


Xu Pingsheng se renfrogna.

« Ne fais pas d’histoires, ah. C’est le deuxième disciple que le maître a pris. Si tu as des ennuis après ça, j’ai bien peur que même le maître ne pourra pas te protéger. »

Xu Xingzhi était encore en mesure de comprendre ce que venait de lui dire son grand frère. Il réfléchit un moment, puis s’approcha du lit. Il adoucit sa voix pour faire à Sa Luo :

« Shisan, tu te rends compte du mal que tu viens de faire à Xiao Deng ? Quand tu te réveilleras, tu iras lui présenter tes excuses, tu m’entends ?

– Va te faire foutre, » répliqua vulgairement Sa Luo.


… Xu Pingsheng leva les yeux au ciel.

C’était terminé.

Même lui ne pouvait plus arrêter son petit frère.

Xu Xingzhi garda les yeux fixés sur Sa Luo sans tourner la tête et fit :

« Grand frère, quand j’aurais fini de le corriger, j’irai recevoir moi-même ma punition. »

Xu Pingsheng tenta encore de le sauver :

« Il est blessé. … Ne le cogne pas trop fort.

– Je n’utiliserai qu’une main, » assura Xu Xingzhi.


* * *


Quand son pantalon fut tiré vers le bas jusqu’à ses genoux, Sa Luo avait déjà senti qu’il se passait quelque chose d’anormal. Il marmonna et voulut se lever, mais il était déjà trop tard.

Un bruit sec retentit derrière lui.

Sa tête bourdonna et il crut un moment qu’il était seulement en train de rêver. Sa main droite trembla et caressa ses fesses endolories suite à ce coup. Dès qu’il sentit clairement la douleur intense, il explosa :

« … Tu as osé me fesser ?! »

Xu Xingzhi le repoussa au bord du lit et demanda en retour :

« Parce que toi, tu as le droit de frapper les autres mais moi, je ne peux pas te frapper ? »

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Sa Luo fut si furieux que le sang monta droit à son cerveau. Il se débattit pour se relever, mais comment son corps de mortel aurait-il pu résister face à Xu Xingzhi, un cultivateur qui avait déjà atteint le niveau de Noyé Doré à un si jeune âge ? En un clin d’œil, il se prit une douzaine de fessées ou plus. Son ébriété se dissipa aussitôt suite aux coups sans laisser de trace.

À deux doigts de vomir du sang, il hurla et jura à pleins poumons jusqu’à ce que la douleur devienne insupportable. Ce ne fut que là que son attitude arrogante diminua énormément. Il siffla de l’air froid et se tordit de tous les côtés afin d’éviter les coups de Xu Xingzhi.

Après l’avoir ainsi violemment battu, Xu Xingzhi retourna au Palais de Bambou Vert en portant Sa Luo dans ses bras, puis il reconnut son crime.

Contre toute attente, cet enfoiré de Xu Pingsheng était même venu témoigner en faveur de Xu Xingzhi comme quoi Sa Luo s’en était pris à Jiu Zhideng le premier.


Le plus enrageant fut qu’après avoir entendu leurs explications, Yue Wuchen ne punit même pas Xu Xingzhi : il agita juste la main et lui dit de retourner dans son palais. Par contre, il dit à Sa Luo que comme il avait fait du mal à un de ses condisciples, il devait recopier dix fois Les Annales de la Montagne de la Tombe du Vent comme punition.

Sa Luo devait tenir son pantalon à deux mains et ses yeux étincelèrent de fureur.

Le Dao honorable, cette bande d’hypocrites est pire qu’un nid de serpents et de rats ! Aucun d’entre eux n’est bien !

Le nom de Xu Xingzhi grimpa en flèche sur sa liste de personnes à tuer, passant instantanément de la quatrième à la première place.


Trois jours plus tard, quand la douleur dans son derrière avait fini par se calmer peu à peu, Sa Luo grinça des dents et le fit descendre à la seconde place.

Xu Xingzhi ignorait naturellement les pensées meurtrières et incendiaires qui trottaient dans la tête de ce petit frère martial. Il lui envoya des médicaments l’après-midi même après qu’il l’ait frappé, mais Sa Luo les jeta tous dans la forêt de bambous derrière le Palais de Bambou Vert.

Cela bouleversa un moment Xu Xingzhi de voir que son petit frère martial était aussi difficile à apprivoiser. Mais l’anniversaire de Wen Xuechen lui fit vite oublier cette dispute avec le garçon.


* * *


Le jour de l’anniversaire de Xue Wuchen, Xu Xingzhi portait un coffret d’encens en or et argent qu’il avait préparé depuis longtemps, ainsi que dix livres de textes anciens sur le Feng Shui qu’il avait commencé à collectionner depuis six mois. Au moment où il allait sortir, il aperçut Yue Wuchen aux portes de la montagne. Ce dernier s’était aussi changé pour revêtir sa tenue de voyage.

Surpris, Xu Xingzhi le salua :

« Maître, tu viens aussi ? »

Yue Wuchen sourit tel un gentilhomme, aussi lumineux que de l’eau.

« … Je t’accompagne. »


Cela réjouit l’adolescent.

« Alors quel cadeau tu vas offrir, ah ? »

Yue Wuchen sortit une petite boîte de son dos et fit :

« Xuechen a une maladie de cœur très grave. Je vais lui donner quelques pilules pour protéger son cœur.

– Le maître est vraiment attentionné, plaisanta Xu Xingzhi sans se soucier de l’étiquette. On y va ? »

Yue Wuchen baissa la tête et eut un sourire aussi léger qu’une brise :

« … Allons-y. »


Xue Wuchen aimait la tranquillité, alors il n’avait invité que quelques amis pour participer à sa fête d’anniversaire dans la vallée. Yue Wuchen avait peur que les jeunes gens ne soient intimidés par sa présence alors avant d’entrer dans la vallée, il quitta Xu Xingzhi pour aller retrouver Fu Yao et jouer aux échecs tout en buvant.

Xu Xingzhi agita son éventail, admirant la Vallée de la Pure Fraîcheur qui était pour une fois animée. Tous les disciples qu’il croisait l’appelaient poliment ‘grand frère martial Xu’ et il répondit en hochant la tête.

Quand il franchit les secondes portes de la Vallée de la Pure Fraîcheur, il vit un long chemin de montagne qui allait vers le bas.

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La lumière du soleil coulait comme une chute d’eau, extrêmement étincelante, et une légère brise soufflait, soulevant le bandeau de soie verte noué sur la tête de Xu Xingzhi. Il posa son éventail sur sa tête pour s’abriter du soleil et plissa les yeux pour regarder au bout du chemin de la vallée. Il vit alors quelques silhouettes familières qui se tenaient là-bas à discuter. Ce fut alors qu’il arbora un sourire brillant et incomparable.

« Gros Zhou ! Wen Cheveux Blancs ! Qu Chi ! Xiao Xian’Er ! »

En entendant cet appel venant de derrière, Zhou Beinan, un jeune homme vêtu d’une tunique bleu foncé et qui croisait les bras, roula des yeux et se tourna vers lui, se plaignant d’un ton pas content :

« … Tu es vraiment très lent, ah. »

Il y avait plusieurs perles de jade incrusté dans l’ornement en forme de demi-lune sur sa tête et elles brillaient vivement au soleil.


Un autre jeune homme vêtu d’une tunique blanche et vermeille eut un léger rire à cet appel et répondit :

« Xingzhi, tu es là ? »

Wen Xuechen pinça son bracelet Yin et Yang, et fit d’un ton sec :

« C’est inconvenant de crier. »

Zhou Xian, qui poussait le fauteuil roulant de Wen Xuechen, leva une main à sa bouche pour cacher son sourire.

« Grand frère martial Xu, viens vite. Frère Wen venait juste de demander pourquoi tu n’étais pas encore là. »

Le concerné fronça les sourcils et argua :

« … Ne dis pas n’importe quoi. »


Zhou Xian eut un léger rire, puis elle se pencha pour murmurer à son oreille :

« Entendu, je ne dirai pas n’importe quoi. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de frère Chen, alors frère Chen est le meilleur. »

À ces mots, Wen Xuechen détourna la tête, mal à l’aise, et une légère rougeur apparut sur ses joues pâles.

Xu Xingzhi referma son éventail dans un claquement sec et descendit les marches en courant pour rejoindre ses amis, les yeux remplis de rire.


Note de Karura :

Sœur Guang, en larmes : Ça fait déjà cinq chapitres et je ne suis toujours pas apparu dans l’histoire ! Pourquoi ?!


Notes du chapitre :
(1) Un alcool rustique et pas très bon.
(2) Ne pas être content de ce qu’on a.






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