Extra 1 partie 4
Jiu Zhideng ne résida pas dans les quartiers des disciples.
Dans la vie précédente, Qing Jing avait découvert seulement après plusieurs années que Jiu Zhideng avait énormément souffert dans les quartiers des disciples.
Martyriser la jeune génération n’avait jamais été une habitude sur la Montagne de la Tombe du Vent, mais il pouvait y avoir de temps en temps des brebis galeuses, et aussi un cas isolé.
À peine un peu plus d’un an avant l’arrivée de Jiu Zhideng, il y avait eu un disciple provenant d’une longue lignée d’immortels qui avait intégré la secte et qui se reposait sur ses origines. Il avait frappé Xu Pingsheng qui venait alors d’entrer lui aussi dans la secte pour cultiver. Ce disciple s’était fait presque battre à mort par Xu Xingzhi qui n’était pas encore le disciple en chef à l’époque.
Cette histoire avait fait scandale et les maîtres des trois autres sectes avaient dû intervenir. Après avoir puni Xu Xingzhi et le disciple impliqué, Guang Fu avait remis de l’ordre dans la moralité de la montagne. Depuis, tous les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent s’étaient auto-disciplinés et n’oseraient jamais faire des choses stupides en comptant sur leur séniorité.
Toutefois, on ne pouvait pas nier les origines de Jiu Zhideng. Même si ses condisciples ne l’avaient pas martyrisé, ils n’avaient pas pu le considérer comme l’un des leurs. Comme en plus, Jiu Zhideng n’était pas du genre extraverti, il s’était peu à peu habitué à être seul et isolé.
Toutes ces années à vivre en communauté n’avaient apporté rien de bon à Jiu Zhideng, hormis le fait de lui faire prendre de plus en plus conscience qu’il était d’un autre genre.
Alors pendant que Xu Xingzhi coiffait Jiu Zhideng en un style plus Daoïste, Qing Jing fit à Nian Zai :
« Mon premier disciple, Xu Xingzhi, vit seul dans un palais tandis que mon troisième disciple, Xu Pingsheng, vit dans le palais de gauche. Du coup, le palais de droite est vide. Que diriez-vous si Jiu Zhideng l’occupait ? »
Sous le regard de tous les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent, Nian Zai était déjà très anxieux. Son visage était couvert de sueur brûlante et il avait l’impression d’étouffer douloureusement. Il n’avait pas le cœur à discuter avec Qing Jing de choses aussi triviales que le logement, alors il joignit les mains et fit d’un ton désintéressé :
« Je laisse maître Qing Jing arranger tout cela. »
Nian Zai ne s’attarda pas trop sur ce que Yue Wuchen venait de dire. Dès que la cérémonie de disciple, qui faisait perdre la face au Dao Démoniaque, fut conclue en beauté, Nian Zai se dépêcha de quitter la montagne avec Liu Yunhe. Ce ne fut qu’en cours de route qu’il se rappela de quelque chose —
Durant la cérémonie de disciple, il avait bien vu Xu Xingzhi et Xu Pingsheng qui se tenaient toujours aux côtés de leur maître. Par contre, le “second disciple” pas du tout connu ne s’était pas montré une seule fois.
… Cependant, l’impétuosité du Dao Démoniaque avait subi un cuisant échec cette fois. Comment Nian Zai pouvait-il se soucier du nom et de l’apparence d’un second disciple ? C’était juste une question qui lui trottait en tête comme ça.
Après avoir demandé à Xu Xingzhi de conduire Jiu Zhideng pour qu’il s’installe dans son nouveau logis, Yue Wuchen se rendit de nouveau dans la salle des élixirs. Il prit une potion fraîchement raffinée et l’apporta en personne comme cadeau d’un maître envers son nouveau disciple.
Malgré son jeune âge, Jiu Zhideng connaissait l’étiquette et avait bien conscience des gens qui le traitaient avec sincérité. Tenant le flacon en main, il s’inclina bien bas devant Yue Wuchen.
« Merci, maître.
– Inutile de me remercier, fit Yue Wuchen d’une voix chaleureuse avant de demander : … Tu veux envoyer une lettre à ta mère pour lui dire que tu es bien arrivé ? »
Le cœur rempli de chaleur, le garçon répondit :
« Merci de vous en inquiéter, maître. Mais avant de venir, j’ai pu faire mes adieux à ma mère. »
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… En effet, les choses avaient bien changé.
Lors de la vie passée, Qing Jing n’avait pas prêté énormément d’attention à l’arrivée de cet otage, alors Jiu Zhideng avait été déposé sans prévenir. Il se trouvait qu’à ce moment-là, les trois autres disciples en chef étaient présents sur la Montagne de la Tombe du Vent pour une affaire officielle : faire le compte des blessés et morts durant la guerre entre les immortels et les Démoniaques. Rien n’avait donc été décidé sur la montagne, tout avait été confus et personne n’avait eu le temps de se soucier de l’état d’esprit de cet otage.
Seul Xu Xingzhi s’était montré enthousiaste et avait demandé à Jiu Zhideng pourquoi il était aussi soucieux. Ensuite, il avait fait appel à Qu Chi pour s’infiltrer de force dans la capitale du Dao Démoniaque afin de livrer une lettre. Pour ça, il reçut trente coups du bâton de la Tortue Noire.
Qing Jing n’avait découvert ça qu’une fois qu’il avait dessaoulé et même s’il avait été très bouleversé à l’époque, il ne pouvait plus rien y faire.
Alors cette fois, il ne laisserait pas Xu Xingzhi souffrir.
Il retira une tablette en jade de sa ceinture et la tendit à Xu Xingzhi. Il fit à Jiu Zhideng :
« Tu es encore jeune et tu as dû partir tôt de chez toi. C’est normal que ta mère te manque. Si tu veux envoyer une lettre chez toi, va trouver ton grand frère martial Xu et demande-lui d’utiliser cette tablette pour aller livrer la lettre en ton nom. »
Jiu Zhideng ne dit rien mais s’inclina profondément devant lui.
Xu Xingzhi agita son éventail et fit avec un sourire :
« Regarde, je te l’avais bien dit, pas vrai ? Le maître traite bien les gens et c’est le meilleur maître au monde. »
Yue Wuchen sourit mais se dit en lui-même : Même si c’est déjà mieux, ce n’est toujours pas assez.
Après avoir quitté le nouveau palais, avant d’entrer dans le Palais de Bambou Vert, Yue Wuchen entendit le cri furieux de son petit frère martial en provenance de son palais :
« Alors tu vas rester debout pour moi ! »
Yue Wuchen fronça un peu les sourcils. Il poussa la porte pour entrer et vit seulement que son bureau était renversé. Tous les parchemins avaient roulé un peu partout au sol, l’encre cinabre fraîchement moulue s’était à moitié répandue dans la pièce et le porte-plume en jade était tombé et s’était brisé en deux.
Le coupable de tout ça se tenait debout contre le mur. En voyant Yue Wuchen entrer, il leva une main et se gratta le nez nonchalamment.
Dès que Guang Fu vit son grand frère martial arriver, il se plaignit d’un ton furieux :
« Grand frère martial, je l’ai surpris en train de fouiner dans la salle, alors je lui ai dit de s’asseoir et de se concentrer sur la copie des textes sacrés sans aller n’importe où. Mais dès qu’il s’est assis, il a commencé à se comporter de manière agitée ! »
Guang Fu ne savait toujours pas comment discipliner cet ancien général Démoniaque car bien qu’il n’avait plus de pouvoir spirituel, plus de souvenirs et ressemblait à un mortel, il ne devait pas être autorisé à circuler où il voulait sur la Montagne de la Tombe du Vent !
En entendant ça, Yue Wuchen se pencha pour ramasser la pierre à moudre le cinabre. Puis il souleva le bureau pour le remettre en place et reposa la pierre à encre dessus. Il demanda ensuite lentement à Sa Luo :
« Pourquoi tu t’es énervé ? »
Le garçon haussa ses sourcils d’un air flagrant et désigna Guang Fu.
« Il m’a demandé de recopier des textes sans la moindre raison. Je n’ai pas envie de faire ça. »
… Ce n’était certainement pas la raison principale de son accès de colère.
Même s’il avait décidé de tuer lui-même Yue Wuchen après que Nian Zai lui avait laissé un gamin parfaitement inutile avant de s’en aller, Sa Luo avait commencé à s’ennuyer à mourir. Il s’était donc mis à fouiller dans le Palais de Bambou Vert pour tâcher de trouver des outils magiques qu’il pourrait cacher et utiliser en cas d’urgence. À son grand dam, tout ce qui pouvait contenir des outils magiques dans la salle avait été scellé par du pouvoir spirituel.
Yue Wuchen n’avait même pas employé des sceaux de haut niveau. Si cela avait encore été l’ancien Sa Luo, il aurait pu les ouvrir d’un claquement de doigts.
… Mais là, il ne pouvait que gratter vainement les boîtes.
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Alors même avant que Guang Fu ne débarque dans le palais, Sa Luo était déjà rempli de ressentiment et il n’avait plus du tout envie de jouer les faibles petits agneaux. Après, profitant du fait que Guang Fu lui avait ordonné de recopier un texte, il avait explosé en un instant et renversé le bureau de ses propres mains.
Il avait enfin ressenti un peu de satisfaction en voyant le regard furieux de Guang Fu. Au contraire, Yue Wuchen resta de marbre, comme si les dégâts causés par Sa Luo ne méritaient pas qu’il se mette en colère. Du coup, la majeure partie de la joie ainsi provoquée disparut aussitôt.
Yue Wuchen l’écouta expliquer la raison de son mouvement d’humeur, puis il fit d’une voix douce :
« Recopier des textes sacrés est utile pour la cultivation de ton esprit et de ton caractère, c’est une bonne chose. »
Une veine sur le cou de Sa Luo battit.
« Je refuse de copier. »
Yue Wuchen demanda d’un ton incisif :
« Tu refuse de copier ou bien tu ne sais pas copier ? »
Sa Luo : « … »
Il perdit aussitôt la face.
… Dans le Dao Démoniaque, il avait compté uniquement sur son sang de Démoniaque et son superbe talent qu’il avait réussi à éveiller dès sa naissance. Quand il était encore petit, il avait réussi à vaincre un groupe de Démoniaques du même âge rien qu’en s’inspirant des illustrations d’un manuel d’escrime. Du coup, son maître et les autres aînés n’avaient pas prêté une attention sérieuse à son éducation et l’avaient traité comme un enfant gâté. Alors personne n’avait osé l’obliger à apprendre à lire et écrire.
Pour dire les choses franchement, Sa Luo ne savait pas lire un seul mot à part son propre nom. Il avait même mal à la tête et aux yeux dès qu’il soulevait un pinceau.
Alors quand Guang Fu l’avait tiré de force pour s’asseoir au bureau et qu’il avait vu le parchemin rempli de mots sacrés, il ne repéra aucun mot qu’il connaissait dans ce vaste océan de caractères. Cela l’avait rendu si furieux qu’il avait fait toute cette scène.
Le visage de Sa Luo alterna entre le rouge et le blanc, vraiment très honteux. Alors quand Yue Wuchen pressa une main sur son épaule pour le rasseoir de nouveau au bureau, il ne se débattit que deux fois en un geste symbolique.
« … Qu’est-ce tu tu fais ? »
Yue Wuchen fit un signe du regard à Guang Fu de se retirer pour le moment. Puis il s’agenouilla derrière Sa Luo et prit un pinceau ainsi qu’un rouleau qui était tombé à côté. Il déplia le papier sur le bureau et trempa le pinceau dans un reste d’encre sur la pierre à moudre. Ensuite, il plaça le pinceau dans la main gauche de Sa Luo et sa propre main gauche se referma sur celle du garçon.
Sa Luo se mit à trembler de tout son long. Il avait l’impression que son corps était immergé dans une douce chaleur assez parfumée.
Avant, Sa Luo avait l’habitude d’être seul. Il se sentait irritable rien que lorsque quelqu’un posait la main sur son épaule et avait envie de trancher la main de l’autre. À présent, premièrement, il était confortable dans les bras de l’autre et deuxièmement, il avait perdu le pouvoir de trancher les mains des gens. Voilà pourquoi il ne perdit pas son calme.
« Tu es blessé au bras droit, fit Yue Wuchen tout en rectifiant sa manière de tenir le pinceau. Puisque tu ne sais pas écrire, tu n’as pas besoin de faire la distinction entre ta main gauche et ta main droite en commençant à zéro. »
Quand Yue Wuchen parlait, sa voix était nasale et un peu grave. Un souffle chaud partait de sa bouche pour glisser sur les oreilles de Sa Luo, ce qui était assez agréable. Mais dès que le garçon entendit les mots ‘blessé au bras droit’, sa cicatrice s’ouvrit et il devint de nouveau furieux, ayant une furieuse envie de filer un bon coup de coude dans le ventre de cet homme derrière lui.
Cependant, par-delà sa colère, il remarqua un léger détail.
Il se rappelait clairement que durant leur précédent combat à mort, Yue Wuchen avait utilisé sa main droite mais là, il pouvait tenir un pinceau de la main gauche…
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Il demanda l’air de rien :
« Maître, tu es gaucher ?
– Je peux me servir à la fois de la main droite et la main gauche, » répondit Yue Wuchen d’un ton indifférent.
Sa Luo en prit fièrement note mentalement : s’il voulait tuer Yue Wuchen plus tard, il devrait faire attention au fait que l’autre pouvait manier son épée des deux mains.
Sans plus attendre, Yue Wuchen le guida pour commencer à écrire.
Sa Luo éprouva un certain sentiment de nouveauté. Ce sentiment ne venait pas des caractères bien droits que son pinceau formait un par un, mais de la présence de Yue Wuchen dans son dos.
Cet homme qui avait été un peu plus petit que lui avant était à présent bien plus grand que lui et son menton effleurait très délicatement ses cheveux. Il n’avait pas retiré sa tunique blanche et son guan de jade portés durant la cérémonie, mais les muscles de son torse restaient clairement visibles sous les couches de vêtements fins et doux.
Sa Luo n’avait pas besoin de tourner la tête pour savoir qu’il y avait un visage sérieux et gentil à quelques cun de lui.
Sa Luo n’avait jamais été vraiment intéressé par les hommes ou les femmes auparavant. Il méprisait même les disciples de la secte de l’Acacia qui pratiquaient justement la cultivation de la chair. Alors il ne pensa pas à autre chose et se dit seulement que quand Yue Wuchen le prenait dans ses bras pour lui faire pratiquer la calligraphie ainsi, c’était vraiment très intéressant et confortable.
Il se dit même que si tous les précepteurs du monde apprenaient aux gens à écrire en les prenant dans leurs bras comme Yue Wuchen, ne serait-il pas alors possible de maîtriser n’importe quel langage ?
À son grand regret, Yue Wuchen ne le guida que pour écrire trois lignes avant de retirer sa main.
« Tu vas pouvoir continuer ? »
Naturellement, le garçon secoua la tête.
Bizarrement, Yue Wuchen ne se laissa pas avoir. Il se releva et récupéra un livre, puis fit d’un ton gentil :
« Voici le texte dont je viens d’écrire le début de mémoire avec toi. Tu n’as qu’à recopier les symboles marqués.
– Je ne sais même pas ce qui est écrit, argua Sa Luo. Alors à quoi bon le recopier ? »
Yue Wuchen reposa le pinceau.
« Si tu ne comprends pas, tu peux toujours demander à ton oncle martial Yue. »
Sa Luo sourit.
« Maître, je ne sais toujours pas comment bien tenir un pinceau. Tu pourrais me le montrer encore ? »
L’autre homme ignora sa minauderie et lui demanda plutôt :
« Tu veux apprendre à manier une épée ? »
Sa Luo hocha la tête bien docilement. En cet instant, il n’avait plus rien du petit diable qui avait fait tout une scène tout à l’heure.
Yue Wuchen reprit :
« Si tu veux apprendre l’art de l’épée, tu dois d’abord apprendre à lire. L’art de l’épée de la Montagne de la Tombe du Vent vient de l’esprit. Si tu refuses de cultiver ton esprit, tous les mouvements d’épée que tu apprendras seront beaux mais sans substance. »
Sa Luo se sentit rempli d’impatience. Après tout, il devait commencer à apprendre l’escrime afin d’avoir plus de chances de tuer Yue Wuchen.
Il demanda donc :
« Maître, quand est-ce que tu vas m’apprendre à manier une épée ? »
Yue Wuchen posa le livre sur le table, puis pointa son doigt sur le côté.
« Quand tu auras recopié et compris tous ces livres, je t’enseignerai. »
Sa Luo leva les yeux et un caillot de vieux sang se coinça dans sa gorge.
C’était une étagère qui occupait tout un pan de mur entier. Il y avait autant de rouleaux et de livres que de gouttes d’eau dans la mer, tous empilés les uns sur les autres. Il devait y avoir au moins des milliers d’ouvrages !
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… Sa Luo commença à soupçonner Yue Wuchen de ne pas vouloir du tout lui enseigner l’art de l’épée.
Il fut si furieux qu’il grinça des dents, mais il n’osa pas se rebeller directement contre son maître. Alors il répondit d’un ton qui masquait son agressivité :
« Bien, maître. Ce disciple comprend. »
Yue Wuchen poussa le livre vers lui sur le bureau.
« … Pour aujourd’hui, tu vas me copier vingt fois ce livre. »
Sa Luo s’étrangla soudain et protesta :
« … Pourquoi ?! »
Yue Wuchen regarda le porte-plume en jade par terre et fit lentement :
« J’aimais beaucoup ce porte-plume. Tu mérites d’être puni pour avoir perdu ton calme. »
Le visage de Sa Luo devint bleu.
Yue Wuchen épousseta ses genoux, puis fit à Guang Fu qui attendait un peu plus loin :
« Xiyun, je vais te déranger : reste avec lui et guide-le. »
Après ces paroles, il quitta le Palais de Bambou Vert.
Il ne resta plus que Sa Luo agenouillé devant le bureau, ses mains tremblant de rage. Son esprit était rempli de : Toi du nom de Yue, j’emmerde tes ancêtres jusqu’à la dix-huitième génération !
Pendant un moment, il songea même : Ce Vénérable n’a qu’à se tirer, c’est tout. Le monde est si grand, ne puis-je pas aller où je veux ? Pourquoi rester ici et m’énerver ?
Cependant, il réalisa très vite qu’il ne pouvait vraiment pas aller ailleurs.
Retourner dans le Dao Démoniaque serait comme chercher la mort. Et s’il allait dans le monde des mortels, il n’avait pas d’argent ou de pouvoir, alors il ne se trouverait même pas un endroit où rester.
Par contre en restant ici, il y avait quand même une chance de se venger.
Il serra le pinceau vicieusement et recopia les caractères du livre dont il ne connaissait même pas la signification. Ses traits de pinceau se tortillaient comme des vers de terre dans tous les sens, ce qui contrastait fortement avec les trois premières lignes bien droites et régulières.
Pour une raison inexplicable, quand Sa Luo regardait ses trois lignes de caractères nets et rafraîchissants et qu’il repensait à la paume chaude et sèche de l’autre homme qui lui avait montré à tenir un pinceau, son irritation se dissipait un peu.
Yue Wuchen poussa un soupir de soulagement dès qu’il sortit du Palais de Bambou Vert.
… À présent que Xiyun a une autre personne à surveiller, il ne devrait pas faire trop de difficultés à Xingzhi, pas vrai ?
Il avait à peine formulé cette pensée qu’il entendit un craquement familier. Son cœur manqua un battement et il leva les yeux, apercevant alors un adolescent en fauteuil roulant qui passait non loin à côté du palais, poussé par quelqu’un.
Yue Wuchen ne put s’empêcher d’appeler :
« … Xuechen. »
L’adolescent aux cheveux noirs teintés de quelques mèches blanches tourna la tête à cet appel et dévoila son visage froid et fier.
En voyant Yue Wuchen, l’adolescent très sérieux pour son âge fit un signe de main et le disciple de la Vallée de la Pure Fraîcheur derrière lui comprit. Il le poussa jusque devant le Palais de Bambou Vert.
À cause de ses jambes fragiles, il salua Yue Wuchen en restant dans son fauteuil roulant.
« Maître Qing Jing. »
Yue Wuchen ravala le souffle amer dans sa gorge et demanda avec un sourire :
« Xuechen est venu voir Xingzhi ?
– En effet. Je viens aujourd’hui pour une affaire personnelle, alors je ne me suis pas officiellement annoncé en entrant dans la montagne. Je vous prie de bien vouloir m’en excuser, maître Qing Jing. »
Wen Xuechen s’inclina légèrement et expliqua :
« … Dans deux semaines, ce sera mon anniversaire. Je suis venu inviter Xingzhi à venir dans la Vallée de la Pure Fraîcheur à cette occasion. »
Note de Karura : Sa Luo est presque drôle… mais il ne faut pas oublier tout ce qu’il a fait dans l’histoire principale !
J’ai l’impression que l’auteuse s’est un peu contredite dans ce chapitre : elle dit que Sa Luo n’était pas intéressé par les hommes et les femmes, tandis que dans l’histoire principale, elle a dit qu’il avait eu beaucoup d’amants mais pas de relation sérieuse. Bon, en tout cas, je sens qu’il va de nouveau céder au charme de Qing Jing !
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