Extra 1 Fin
Demandez-vous un peu, qui ne voudrait pas savoir à quoi il ressemblait vraiment dans le cœur de son bien-aimé ?
En cet instant, Sa Luo lui-même ne savait pas exactement ce qu’il espérait trouver. Il plongea un filament de conscience spirituelle dans la mer de connaissances de Yue Wuchen. Son cœur battait à tout rompre, si fort que même lui s’en alarma.
Au moment où il entra, les environs devinrent silencieux. Le cœur de Sa Luo semblait enduit de miel et il se serra doucement.
Mais en un instant, la protection de pouvoir spirituel enfouie dans le corps de Yue Wuchen explosa !
Sa Luo fut pris par surprise quand son pouvoir spirituel rebondit vers lui. Ce fut comme si sa tête se faisait frapper par le battant de la cloche en acier de la Montagne de la Tombe du Vent, qui avait été balayée et lessivée par le vent et la pluie pendant des milliers d’années. Il roula sur le lit, frappé par une douleur atroce.
Rien qu’avec ce bref contact, d’innombrables fragments d’images défilèrent dans son esprit et des larmes coulèrent du coin de ses yeux sans qu’il ne puisse les retenir.
Cette douleur ne provenait pas de lui, mais des souvenirs de Yue Wuchen.
Une quantité inimaginable de bribes de souvenirs envahirent sa vision et ce fut encore pire que si on frottait des tessons de verre dans ses yeux.
— Il vit Yue Wuchen boire devant le miroir dans le Palais de Bambou Vert. Les décorations du palais semblaient différentes et l’homme en face de miroir avait une attitude et un comportement complètement différents du vrai Yue Wuchen. Ses pupilles avaient une étrange couleur bleu de corbeau et il parlait dans le vide :
« … Tu as caché le restant de mon âme pendant toutes ces années et il y a six mois, tu as utilisé une jarre de liqueur pour m’envoyer à la Montagne de la Tombe du Vent et ainsi me procurer cet excellent corps… »
Au départ, Sa Luo eut un sentiment d’étrangeté. Il se dit simplement que ces yeux semblaient familiers, ainsi que le ton de la voix. Après que l’homme ait dit quelques mots, il fut soudain choqué.
… C’était clairement ses propres yeux et sa propre voix !
… Ce serait donc un rêve de Yue Wuchen ?
Mais quand on lisait la mer de connaissances de quelqu’un, les rêves n’étaient jamais inclus dedans.
Alors tout ce qu’il voyait et entendait provenait entièrement de l’expérience de Yue Wuchen.
La scène se brisa et changea pour passer à la forêt de bambous dans l’arrière montagne. Le corps de Yue Wuchen était mou à cause de l’ivresse, mais il ne pouvait pas s’empêcher de rouler et de gémir parmi les branches de bambous qui bruissaient, comme si une personne invisible était en train d’abuser de lui, le déshonorant avec frivolité. La lune était blanche dans le ciel et les feuilles vertes de bambous bruissaient doucement. Yue Wuchen était allongé par terre sur le dos, ses doigts agrippant une boule de feuilles détrempées.
Sur le terrain, le monstre tapi dans le corps de Yue Wuchen s’empara sans vergogne de son corps et agit de manière à menacer la vie de Xu Xingzhi. Il activa ensuite cette fichue clochette en argent pour déchiqueter la chair et les os, faisant exploser la main droite de Xu Xingzhi.
Pendant tout ce temps, Yue Wuchen était prisonnier de son corps. Il hurla d’une voix stridente à déchirer le cœur jusqu’à en perdre la voix, incapable de dire le moindre mot.
Après ça, la personne que Sa Luo souhaitait actuellement chérir de tout son cœur lutta pour sa vie. Avec juste une moitié de corps restante, il s’extirpa en rampant de sa mer de connaissances puis, endurant en silence la douleur des membres brisés, il amadoua Xu Xingzhi avec des paroles douces, disant qu’il avait retiré sa conscience spirituelle de son corps. Il le supplia de le tuer avec celui qui s’était emparé de son corps.
Une fois Yue Wuchen mort s’ensuivit une longue conquête, puis le chaos.
Les bannières de ses pairs tombèrent une par une. La Vallée de la Pure Fraîcheur fut massacrée, l’Île du Fleuve Céleste se rendit, la Montagne de la Tombe du Vent et le Pic du Yang Vermillon dispersèrent leurs troupes.
Une paire d’yeux contempla tout cela avec douleur. Il vit la mort de ses proches et de ses amis. Il vit les ossements des belles jeunes filles et le crépuscule des jeunes hommes. Il vit les loyautés se renverser et le sang chaud se refroidir peu à peu. Mais il ne pouvait que regarder, non pas comme un observateur insouciant, non pas comme un immortel ivre détaché du monde, mais comme un fantôme solitaire rempli d’anxiété et de chagrin.
… Jusqu’à ce que son corps physique se réveille dans une salle de méditation remplie du parfum de la liqueur à l’osmanthe et qu’il renaisse en tant qu’être humain.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Les yeux de Sa Luo faillirent se fendre.
Le miroir avait beau refléter de la beauté, tout ce qu’il voyait, c’était un corps de boue et de chair sale. Comment pouvait-il accepter ça ?
Il en avait assez vu ! Il ne voulait plus regarder ça !
Hélas, les images s’enchaînèrent et les ombres s’empilèrent. Comment aurait-il pu endurer ça ? Sa tête lui fit un mal de chien et il recula de plusieurs pas, renversant dans sa précipitation un fourneau.
Quand les barrières de protection qu’il avait dressées dans son corps s’activèrent et que son âme fut ébranlée, Yue Wuchen se réveilla aussitôt, même très ivre. Il se releva du lit de jour avec du mal et massa fortement ses tempes. Son dos fin trembla de manière incontrôlable à cause de la douleur et de la stimulation de la barrière.
Sa Luo vit son visage pâle et résista de justesse à l’envie de le prendre dans ses bras pour le réconforter.
Il l’appela d’une voix rauque :
« Yue Wuchen ? »
Les tremblements se calmèrent peu à peu chez l’autre homme. Son dos trempé de sueur se redressa lentement, mais Yue Wuchen lui tournait toujours le dos.
La voix de Sa Luo se fit plus forte :
« … Yue Wuchen ! »
Ce n’était que comme ça qu’il parvenait à contrôler les sanglots dans sa voix.
Après un bref moment de silence, Yue Wuchen eut un soupir d’émotion.
« … Tu as tout vu ? »
Ces quatre simples petits mots coupèrent tout espoir pour Sa Luo qui recherchait encore désespérément une explication.
Au milieu de sa colère et de son chagrin extrêmes, il voulut jurer et déverser un torrent de toutes les injures qu’il connaissait sur Yue Wuchen. Sauf que tous les sons qui sortirent de sa gorge furent scellés par ses dents
Horrifié, il se rendit compte qu’il n’était même pas capable d’insulter Yue Wuchen.
Il n’y avait pas de raison particulière, hormis le fait qu’il ne pouvait pas s’y résoudre.
Après plusieurs sons étouffés par ses dents serrées, il lâcha finalement un cri comme un gémissement :
« Yue Wuchen, comment as-tu pu te jouer de moi ainsi ?! »
L’autre homme tourna enfin la tête pour le regarder. Les mèches éparses sur son front était brillantes de sueur.
Baignant sous un tel regard, Sa Luo fit d’un ton à la fois enragé et triste :
« … Pendant plus de dix ans, tu m’as gardé sur la montagne, et tout ça pour quelle raison ?! Pour changer le destin de ton disciple ? Pour toi, je ne suis qu’une branche sur l’arbre du destin, un pion sur l’échiquier ? »
Par son silence, Yue Wuchen le poignarda dans le cœur de manière impartiale.
« Parle ! »
Les yeux de Sa Luo étaient devenus rouges.
« Yue Wuchen, parle !!! »
L’autre homme le fixa droit dans les yeux et fit froidement :
« … Pour quelle autre raison ? »
Sa Luo se figea net, son cerveau bourdonnant.
Les yeux rougis, il étira le coin de ses lèvres en un sourire amer.
« Yue Wuchen, comment ai-je pu ne pas me rendre compte que tu n’as vraiment pas de cœur, ah. »
Son ton était calme, mais il contenait un désespoir indescriptible.
« Comment as-tu pu me faire ça ? »
Il se leva du sol et s’approcha du lit de jour de Yue Wuchen en titubant. Il braqua une paire d’yeux écarlates sur l’autre homme.
« Je n’ai jamais rien fait de tout ça, pourquoi devrais-je être blâmé pour ce que cette personne a fait ? »
Cela faisait longtemps qu’il avait renoncé à l’idée de tuer Yue Wuchen. Il avait fait de son mieux pour devenir la personne que Yue Wuchen voulait. Même s’il n’avait pas totalement accompli ce but, il y avait mis tout son cœur.
C’était si injuste. Pourquoi devait-il porter le poids des péchés de cet autre Sa Luo ?
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Il se mit à moitié à genoux devant le lit, cette attitude humble et suppliante le faisait étouffer de l’intérieur.
Avant qu’il ne puisse s’en rendre compte, Yue Wuchen avait utilisé l’amour comme appât pour le transformer en mouton. Il l’avait laissé s’enfoncer dans les filets de l’amour jusqu’à ne plus être capable de s’en sortir, tout ça pour l’abandonner ensuite !
Yue Wuchen garda le silence, ce qui énerva encore plus Sa Luo. Les cheveux défaits et les yeux remplis de larmes, il ne put plus contrôler sa bouche. Il se mit à menacer à moitié et supplier à moitié :
« Yue Wuchen, tu n’es pas un cultivateur ? Tu n’es pas censé secourir le monde et te montrer compatissant ? Ah ? Pourtant, tu m’as menti pendant des années, aboli ma cultivation et tu m’as rendu incapable de vivre sans toi. Comment as-tu pu faire une chose pareille ? »
Pendant qu’il disait tout ça, il ne se sentait pas bien. L’organe dans son torse se tortillait et lui faisait de nouveau mal. La douleur rendit ses yeux injectés de sang, puis sa voix s’adoucit :
« … Maître, regarde, j’ai changé. Je ne vais pas te tuer, je ne vais faire de mal à personne… Je ne vais plus faire de mal à personne au monde. Regarde-moi, je suis Luo Shisan. Je n’ai plus le sang d’un Démoniaque et je n’ai plus nulle part où retourner. Mon visage est différent, tout comme mon cœur. Regarde-moi, ah… »
Au moment où Sa Luo était prêt à s’arracher le cœur pour le montrer à Yue Wuchen, ce dernier prit la parole :
« Shisan. »
En prononçant ce nom, sa voix avait repris ce doux timbre nasal.
« Ces dix dernières années, tu t’es montré à la hauteur de mes attentes. Tu es le second disciple que j’ai élevé et tu es digne d’être un disciple de la Montagne de la Tombe du Vent. Ne te rabaisse pas. »
Alors que Sa Luo allait sourire, Yue Wuchen ajouta lentement :
« … Mais toi et moi, c’est absolument impossible.
– … Pourquoi ? »
En un instant, d’innombrables arguments et justifications surgirent dans l’esprit de Sa Luo.
Ce n’était pas lui qui avait fait du mal et abusé de Yue Wuchen. Étant donné que Yue Wuchen était parvenu à devenir le joyau dans le cœur de Sa Luo, même s’il était extrêmement fâché en ce moment, il répugnait à le frapper, l’insulter et l’étrangler.
Toutefois, Yue Wuchen brisa tous ses espoirs et promesses avec ces six simples mots :
« Tu as changé mais moi, non. »
Pour cette simple raison.
Sa Luo n’était effectivement plus le même Sa Luo, mais Yue Wuchen était resté le même Yue Wuchen. Il se souvenait clairement de l’origine de tous ces malheurs et il ne pouvait pas effacer ce souvenir de son cœur.
Pendant plus de dix ans, il n’y avait jamais eu un seul instant où Yue Wuchen avait vraiment appartenu à Sa Luo.
Comme il l’avait dit à de nombreuses reprises :
« Sa Luo, il est absolument impossible que je sois avec toi. »
Sa Luo ne sut comment il sortit du Palais de Bambou Vert.
Le clair de lune était comme du sel, dissolvant et rendant flou le paysage autour de lui. Par contre, les souvenirs qu’il avait vus dans l’esprit de Yue Wuchen restaient bien clairs dans son esprit.
Chaque scène était une lame affûtée qui le séparait de Yue Wuchen.
Marchant sur un couteau après l’autre, la douleur était si horrible que Sa Luo n’arrivait plus à respirer.
Personne ne lui avait appris à endurer la douleur d’un cœur brisé, alors il ne put que se traîner dans son nouveau palais vide, se jeter sur les couvertures par terre et se rouler en boule dans un état d’extrême embarras.
Le serment audacieux qu’il avait fait autrefois résonnait encore à ses oreilles :
« … Je suis prêt à traverser les océans et à franchir tous les fossés naturels. »
Cependant, ce qui le séparait de Yue Wuchen n’était ni un océan ni un fossé, mais les péchés de son ancienne vie.
Si seulement quelqu’un pouvait lui apprendre à revenir dans sa vie précédente, ah.
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Une fois en été, le soleil se levait bien tôt. Bien qu’il avait eu fort à faire pour tout ranger la nuit dernière, Xu Pingsheng se leva de bonne heure comme à son habitude. Il se lava avec du sel vert et du savon au pin, puis prit l’arrosoir pour s’occuper des fleurs et des plantes dans la cour. Il se dit alors qu’il irait ensuite à côté pour rappeler à son petit frère qu’il devait se lever tôt et emmener Meng Chongguang au palais de Bambou Vert pour saluer le maître.
Pendant qu’il songeait à ça, il entendit un salut venant des portes de son palais :
« Grand frère. »
Meng Chongguang était vêtu d’une robe blanche toute simple et il souriait, les mains croisées dans le dos. Une couleur si simple ne pouvait que contrebalancer énormément sa brillance naturelle. Cependant, Xu Pingsheng avait vu son beau visage pendant toutes ces années et il était toujours aussi éblouissant.
Meng Chongguang entra dans le palais et souleva gracieusement le devant de sa tunique pour s’agenouiller.
« Bonjour, grand frère. »
Ce ne fut qu’à ce moment que Xu Pingsheng se rappela que cet homme avait rejoint la famille Xu et qu’ils étaient à présent parents. Il ne savait cependant pas s’il devait vraiment l’appeler ‘belle-sœur’ ou autre chose. Il oublia même de poser son arrosoir et hocha la tête d’un air réservé :
« Bonjour. »
Meng Chongguang se releva sans problème. Xu Pingsheng l’examina tout attentivement et se rendit compte que l’autre se déplaçait comme d’habitude. Il trouva ça un peu étrange.
… Bien que lui-même soit encore vierge et n’avait jamais pratiqué la double cultivation, il en avait entendu parler et comprenait certaines choses. La posture droite et légère de Meng Chongguang était très différente de ce à quoi il se serait attendu.
Mais il ne s’attarda pas plus là-dessus.
« … Qu’est-ce que tu fais à venir me rendre visite en premier ? Xu Xingzhi et toi devez d’abord aller au Palais de Bambou Vert pour saluer le maître. »
À ces mots, Meng Chongguang prit un air embarrassé. Il se mordit les lèvres et fit d’un ton de détresse :
« Grand frère martial ne se sent pas bien. Il a essayé plusieurs fois ce matin, mais il est incapable de sortir du lit. Grand frère ne pourrait-il pas excuser grand frère martial ? »
Xu Pingsheng : « … »
Depuis l’instant où il avait vu Meng Chongguang sortir seul en se portant comme un charme, il s’était douté que quelque chose clochait. Quand il rumina soigneusement ce que l’autre venait de dire, ses yeux s’assombrirent aussitôt et le sang brûlant lui monta à la tête en bourdonnant.
… Son petit frère chéri, qui était gracieux et brillant, s’était en fait retrouvé sous Meng Chongguang ?
La belle-sœur était subitement devenue un beau-frère,
un tel coup était trop fort pour Xu Pingsheng. Il se précipita
dans le palais voisin pour voir son petit frère mais le trouva
endormi, recouvert d’une couverture en brocart.
La
couverture d’été était fine et douce,
alors elle ne recouvrait pas grand-chose. Xu Xingzhi avait des
marques bleu-rouge de suçons sur son cou et ses épaules.
Une paire de longs cils retombait avec une fatigue extrême,
tremblant un peu à chaque respiration. On aurait dit qu’il
avait énormément souffert.
La mentalité de Xu Pingsheng connut un changement radical. Quand il tourna de nouveau la tête vers Meng Chongguang, son beau visage fut rempli de toutes sortes de désillusions.
« Tu l’as nettoyé ? »
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Meng Chongguang répondit honnêtement :
« C’est fait.
– Et là où… Keuf keuf, là où il a été blessé ?
– J’ai bien vérifié. Ne t’en fais pas pour ça, grand frère. C’est juste qu’on y est allé un peu trop fort et grand frère martial a épuisé toutes ses forces. »
Meng Chongguang s’assit au bord du lit et caressa lentement le dos de Xu Xingzhi, qui était à moitié réveillé et à moitié endormi.
« Il pourra de nouveau se lever après un peu de repos, mais j’ai bien peur que nous ne rations l’heure pour saluer le maître. »
Malgré ça, Xu Pingsheng ne put se défaire de son inquiétude. Il retourna en vitesse dans son palais pour prendre un onguent pour activer la cicatrisation et éliminer l’infection, ainsi que des pilules pour revigorer le Qi et nourrir l’essence.
Dès que Xu Pingsheng fut parti, Xu Xingzhi, qui faisait semblant de dormir sur le lit, leva les bras pour recouvrir ses yeux. Il grinça des dents.
« … Je ne sortirai jamais plus d’ici pour le restant de ma vie. »
Ce qui s’était passé cette nuit avait été un coup dévastateur pour lui, tout ce qu’il avait cru savoir pendant plus de dix ans avait été balayé d’un seul coup. Ce petit enfoiré de Meng avait contre toute attente été doué dans ce domaine, mais Xu Xingzhi ne voulait plus jamais se rappeler de toute sa vie la scène où l’autre avait retiré des couches de longs vêtements rouges et s’était pressé sur lui pour une séance torride de sexe.
Pendant qu’il déprimait encore, une paire de lèvres douces se rapprocha de son oreille, émettant une voix étouffée au travers de la couverture.
« Grand frère martial, tout va bien. Personne d’autre n’est au courant pour nous deux, hormis grand frère. »
Meng Chongguang amadoua son époux d’une voix minaudière :
« Je vais te donner de bons remèdes et un peu de pouvoir spirituel. Et quand nous irons voir le maître, je ferai semblant de boiter un peu pour que personne ne se rende compte de rien, d’accord ? »
Avec l’aide des médicaments internes et externes, les jambes de Xu Xingzhi, qui étaient à la base aussi molles que des nouilles cuites, retrouvèrent finalement leur usage. Il fit de son mieux pour ignorer la douleur sourde dans son ventre et son derrière. Il redressa le dos et se rendit au Palais de Bambou Vert.
Meng Chongguang joua vraiment les affaibli, complètement différent de la petite bête qui l’avait torturé à loisir la nuit dernière, le suçant et le mordant. Du coup, quand ils croisaient d’autres disciples qui les saluaient, ces derniers arboraient tous des sourires ambigus de légère compassion.
Une fois dans le Palais de Bambou Vert, il fallait respecter le rituel de servir le thé et rendre hommage. Xu Xingzhi nota que le coussin de sol que maître Qing Jing lui avait prévu était deux fois plus épais et doux que celui de Meng Chongguang.
… C’était vraiment son cher maître, ah.
Xu Xingzhi en fut très touché. Après avoir passé le thé, il s’agenouilla sur le coussin de sol et fit :
« Le maître était tellement ivre hier, pourtant il s’est réveillé tôt ce matin.
– … Il s’est passé quelque chose. »
L’expression de Yue Wuchen était très détachée.
« Ton second petit frère martial a laissé une lettre avant de quitter la montagne, disant qu’il voulait quitter la secte pour se frayer un chemin dans le monde. Xiyun est parti à sa recherche, mais il a fait ses bagages et est parti durant la nuit. Au vu de son avance, Xiyun ne va sans doute pas pouvoir le rattraper. »
Cela surprit beaucoup Xu Xingzhi.
« … Petit frère martial Luo ? »
Mais Yue Wuchen n’en dit pas plus.
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Dans la lettre laissée par Sa Luo, il avait certaines choses non-dites.
Sa Luo disait qu’il voulait parcourir le monde pour se faire un nom et ne plus être une nuisance en restant à ses côtés.
Sa Luo écrivait aussi qu’il comprenait qu’il n’était absolument pas en droit de demander ça mais il espérait que si un jour, il devenait un cultivateur honorable et digne, il pourrait supplier Yue Wuchen de changer d’avis et de lui laisser une chance de se tenir sur un pied d’égalité avec lui.
Yue Wuchen porta une main dans sa manche et caressa l’encre verte qui avait déjà séchée. Ce faisant, il effleura précisément une tache qui avait bavé sur le papier.
Il retira sa main, faisant comme s’il ne s’était aperçu de rien.
… Cela aussi, c’était tout aussi bien.
Après ça, plus d’une décennie s’écoula.
Durant ce temps, le Dao Démoniaque avait été pris par une longue période de guerre interne et n’avait pas le temps de se soucier des autres, ce qui apporta une longue période de paix et de stabilité pour le monde séculier.
Ces jours où on brassait de la liqueur avec des fleurs de pins et où on infusait du thé avec de l’eau de source passèrent comme l’onde.
Il se pouvait que l’histoire de Xu Xingzhi et Meng Chongguang, qui avait été transmise avec approbation et enjolivement, devint un exemple. Deux ans après ce somptueux mariage, le jeune seigneur de l’Île du Fleuve Céleste, Zhou Beinan, s’agenouilla dans le palais de son père et obtint finalement l’approbation de son père qui, au nom de son imbécile de fils, proposa le mariage à Lu Yujiu, un disciple intermédiaire de la Vallée de la Pure Fraîcheur.
Wen Xuechen et son épouse, Zhou Xian, coulaient des jours paisibles dans une parfaite harmonie. Quant à leur fille, Wen Wang, allez savoir duquel des deux elle tenait son caractère, mais elle était malicieuse et courait partout en portant deux longs sabres en bronze malgré son jeune âge. Elle adorait particulièrement s’amuser et faire du raffut avec Xu Xingzhi, ce qui causait souvent des migraines à un Wen Xuechen démuni.
Depuis l’ascension de maître Ming Zhao, Qu Chi lui avait succédé comme maître du Pic du Yang Vermillon. Personne ne savait depuis combien de temps il y avait un jeune serviteur à ses côtés qui n’osait pas parler trop fort et parlait toujours doucement, prenant méticuleusement soin de lui. Depuis lors, dès que Qu Chi sortait de son palais, ses vêtements étaient toujours nets et impeccables. Bien que son visage avait gardé son expression solennelle, il y avait dorénavant un sourire chaleureux sur ses lèvres.
Après avoir surmonté sa tribulation de l’amour et fait disparaître toutes ses mauvaises pensées, la cultivation de Jiu Zhideng augmenta à pas de géant. Il devint le premier disciple de la Montagne de la Tombe du Vent à réussir l’ascension dans le monde supérieur depuis maître Chi Hong.
Quant à Xu Xingzhi et Meng Chongguang, ils avaient décidé d’un commun accord que ce serait vraiment trop ennuyeux de devenir un dieu, alors ils n’étaient pas pressés de cultiver. Ils se contentèrent de vivre paisiblement sur la Montagne de la Tombe du Vent, admirant les fleurs en se réveillant, s’amusant en buvant. Et même s’ils ne faisaient rien de particulier, rien que le fait d’être allongé ou assis face à face était extrêmement splendide pour eux.
Yue Wuchen put voir cela de ses propres yeux et estima qu’il avait enfin protégé celui sur qui il devait veiller dans cette vie. Du coup, il ne regrettait pas de vivre.
Seulement de temps en temps, il recevait des cadeaux anonymes. Il s’agissait de bonnes liqueurs et d’alcools rares en provenance de partout dans le monde, tous scellés uniformément dans des jarres en argile jaune et livrées par quelqu’un.
Aujourd’hui encore, une autre jarre venait d’être apportée au Palais de Bambou Vert. Yue Wuchen ouvrit le bouchon et baissa la tête pour renifler. C’était vraiment une très bonne liqueur, ce devait être une recette secrète exclusive d’un petit village reculé de montagne.
Yue Wuchen prit la jarre et se rendit près du bassin à liqueur nouvellement construit dans sa cour. D’un geste de la main, tout le contenu de la jarre fut mélangé avec le liquide du bassin.
Il transporta ensuite la jarre en s’enfonçant dans la forêt de bambous. Il y avait beaucoup de jarres en argile jaune accumulées là-bas au fil des années. Elles avaient été disposées une par une pour former un grand mur de jarres.
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Dès que Yue Wuchen revint et s’assit, Xu Xingzhi entra dans le palais pour faire son rapport quotidien sur la secte.
Dès que le jeune homme entra, ses yeux s’illuminèrent.
« Maître, la liqueur d’aujourd’hui a vraiment un goût très particulier. Où est ce bon alcool ? »
Yue Wuchen tordit doucement ses manches et répondit lentement :
« Xingzhi n’a pas de chance, j’ai déjà tout bu. »
Au même moment, dans une petite ville au pied d’une montagne qui se trouvait à moins de trente li de la Montagne de la Tombe du Vent, un jeune cheval s’emballa et rompit ses rênes. Il hennit et se mit à galoper le long de la route. Son propriétaire lui courut derrière en hurlant son nom, mais ne put rattraper l’animal qui avait filé dans un nuage de poussière.
Les passants sur la route l’évitèrent l’un après l’autre. Une jeune femme était en train de se pousser sur le côté quand elle se fit bousculer par l’épaule d’un autre homme de très grande taille. Avec un cri de surprise, elle perdit l’équilibre et tomba la tête la première au milieu de la rue.
Le cheval continua de galoper sans s’arrêter quand soudain, un homme vêtu de rouge et de vert arriva sur le côté. Terrifié et excité, l’animal se cabra en levant ses sabots avant bien haut. Voyant que les pattes allaient s’abattre sur la frêle jeune femme, un bras droit surgit de nulle part pour bloquer les sabots !
La main gauche du nouveau venu parut voler, saisissant son épée et frappant du fourreau les pattes du cheval en un éclair.
L’animal tapa le sol de ses sabots et voulut se cabrer de nouveau, mais l’autre homme lui jeta un simple regard. Aussitôt, le cheval se calma tout de suite. Son maître haletant put alors facilement le récupérer et offrir des excuses et des compensations.
L’homme remit son épée à sa ceinture, guère intéressé de voir si la femme pouvait se relever ou pas.
Cependant, la femme sauvée n’eut qu’à jeter un regard au visage splendide de cet homme pour qu’elle rougisse aussitôt.
Elle se releva toute seule et le salua avec minauderie. Elle fit d’une voix timide :
« Je suis la seconde fille du magasin de soie et de satin de la ville de la Tombe du Vent. Puis-je, puis-je demander le nom de mon sauveur… ? »
En entendant sa requête, le cultivateur à la peau foncée et à la tunique noire haussa ses épais sourcils et annonça gracieusement le nom que lui avait donné cet homme :
« … Luo Shisan de la Montagne de la Tombe du Vent. »
Note de Karura : Ceci conclut le premier extra.
Je sais que Sa Luo n’est qu’un salaud qui a bien mérité ce qui lui arrive, mais j’ai quand même eu un petit pincement au cœur en voyant qu’il ne finirait pas avec Yue Wuchen.
C’est la vie.
Les prochains extra se passent après l’histoire principale. Cela permet de savoir ce que sont devenus nos personnages favoris.
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