Le méchant est outrageusement beau 145

5. Une jolie fille dans la secte


Depuis qu’elle était revenue dans le monde réel, Zhou Wang était restée sur le Pic du Yang Vermillon afin d’apprendre auprès de Qu Chi à diriger une secte et gérer des gens.

Au départ, elle avait seulement pour tâches des petites choses, comme ranger des documents et revoir des dossiers.

Éduquée par Zhou Beinan, Qu Chi, Yuan Ruzhou et Lu Yujiu depuis toute petite, bien son talent pour la poésie et la calligraphique ne valait rien comparé à ses compétences martiales, cela lui suffisait amplement pour le quotidien. Cela lui demanda juste un peu plus d’efforts quand elle passa des branches aux pinceaux et à l’encre.


Au fur et à mesure où elle progressa et put gérer plusieurs documents avec facilité, Qu Chi lui confia une charge pour laquelle elle était plus que douée — il lui confia l’entraînement des nouveaux disciples du pic au combat.

Le visage de Zhou Wang ressemblait à 60 % à son père et à 40 % à sa mère. Bien qu’étant née et ayant grandi dans les Terres Sauvages pendant des années, son visage n’avait pas été endurci par le vent, les épées, le soleil brûlant, le froid et la neige. Par conséquent, elle avait une peau extrêmement pâle et tendre, ainsi que des membres fins.


Du coup, quand les disciples qui venaient tout juste d’intégrer la secte interne arrivèrent et virent la jeune fille, qui était aussi mince et blanche que de la neige, ils eurent tous la même pensée.

Cette petite fille a la peau si délicate et la chair si tendre, comment pourrait-elle se battre ?

Ce ne fut que lorsqu’elle souleva d’un bras un long sabre en bronze qui pesait plus de cent jin pour le poser sur son épaule que tout le monde retint son souffle et ne se posa plus de question.

Zhou Wang savait que quand on dirigeait un entraînement au combat, le seul moyen de se faire respecter était de s’y coller.


Elle regarda autour d’elle, faisant des rotations de la nuque.

« … Pas de pouvoir spirituel, uniquement à l’épée. Qui veut commencer ? »

Ce jour-là, elle se battit en utilisant le plat de son sabre et remporta trente-sept combats d’affilée.

Depuis ce jour, les disciples nouvellement promus dans la secte interne du Pic du Yang Vermillon l’admiraient de tout cœur. Toutefois, elle était encore si jeune que cela aurait été bizarre de l’appeler ‘maîtresse’. Zhou Wang s’en moquait bien alors après discussions, les disciples se mirent à l’appeler ‘mademoiselle Zhou’ l’un après l’autre, très gentiment.


* * *


Comme cela faisait plus d’un an qu’elle était revenue dans le vraie monde, mademoiselle Zhou était assez âgée pour comprendre la soi-disant distance à respecter entre un homme et une femme, mais elle ne s’en souciait pas vraiment pour elle-même.

Du coup, quand un disciple de son âge se posta devant elle après un cours, le visage tout rouge, Zhou Wang n’y songea pas plus.

Elle demanda plutôt :

« Qu’y a-t’il ? Il y a quelque chose que tu n’as pas compris dans le cours d’aujourd’hui ? »

Afin que ce soit plus pratique de manier l’épée, ses longs cheveux d’un noir de jais étaient retenus en queue de cheval par un ruban, dévoilant sa nuque fine. Il y avait de petites gouttes de sueur qui y brillaient.


Les paumes du jeune homme étaient moites et ses yeux n’osaient pas se poser plus haut que sur les bottes de la jeune fille. En même temps, il lui présenta une lettre à deux mains.

Son attitude était si respectueuse et solennelle que Zhou Wang crut qu’il s’agissait d’un message pour Qu Chi. Alors elle prit la lettre d’un geste nonchalant et fit :

« … Ce sera tout ? »

Le disciple rougit et tritura le devant de ses vêtements.

« Désolé de vous avoir dérangée, mademoiselle Zhou… »

Le fait de prononcer ces sept mots d’une voix tremblante épuisa tout son courage. Le jeune homme se tourna et se mit à courir, détalant comme un lapin. Même si Zhou Wang le rappela, il ne se retourna pas.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Avec perplexité, la jeune fille regarda le dos du disciple qui s’éloignait rapidement, puis elle examina de nouveau la lettre.

Il n’y avait pas de nom sur le devant et elle était scellée avec de la cire. La forme du sceau était également différente du sceau rond conventionnel. C’était un motif de deux poissons qui se suivaient en cercle, le tout était très raffiné.

Comment aurait-elle pu savoir que ce garçon avait gravé cette cire dans cette forme pour exprimer son cœur ? Elle retourna dans sa chambre avec la lettre, la mit avec d’autres et envoya le tout chez Qu Chi pour qu’il en prenne connaissance.

Après avoir déposé le courrier, elle repartit afin de se préparer pour l’entraînement du soir.


* * *


La lettre avait été placée juste au-dessus des autres, alors Qu Chi n’eut qu’à tendre la main pour tomber dessus.

Il fut un peu surpris en voyant la forme du sceau, mais ouvrit tout de même la missive.

Il la lut rapidement la première fois, mais ne put en comprendre le sens. Il finit par se rendre compte qu’il ne s’agissait pas d’un document officiel. À la moitié de sa seconde lecture, son visage de jade se mit à rougir aussitôt.

Il posa la lettre, ferma les yeux et prit un moment pour se calmer. Puis il se leva pour allumer la lampe de clairvoyance.


Quand il était revenu des Terres Sauvages, Xu Xingzhi avait ajusté et modifié les différentes lampes. Le montant principal était en jade bleu, avec deux branches, trois pieds et trois bougies. Si on voulait contacter juste une personne, il suffisait d’allumer la bougie spécifique et vous pourriez communiquer mentalement.

Qu Chi commença par allumer la bougie de l’Île du Fleuve Céleste. Après réflexion, il tendit son doigt au bout duquel dansait une flamme spirituelle pour allumer aussi les bougies de la Montagne de la Tombe du Vent et de la Vallée de la Pure Fraîcheur.


Le petit pêcher entendit l’agitation dans la salle et pointa une branche à l’intérieur. Il fut choqué de voir les trois bougies briller.

— Il devait se passer quelque chose de très grave pour que les trois bougies soient allumées !

Et après avoir vu Xu Xingzhi, Zhou Beinan, Yuan Ruzhou et Lu Yujiu se ruer au Pic du Yang Vermillon pendant la nuit, le petit pêcher fut de plus en plus inquiet. Après avoir bu quelques gorgées d’eau spirituelle pour le dîner, il adossa silencieusement ses branches contre la fenêtre pour écouter ce qui se passait à l’intérieur.


Pour les maîtres actuels des quatre sectes, c’était effectivement quelque chose de très grave.

Étant donné qu’aucun d’entre eux n’avait eu à élever une fille avant, cet audacieux jeune homme inconnu qui avait surgi de nulle part était arrivé à faire paniquer ce groupe d’hommes dont le niveau de cultivation était depuis longtemps au rang d’Esprit Naissant.

Anxieux, Zhou Beinan croisa les bras et fit les cent pas dans la pièce.

« Je te l’avais bien dit ! Qu Chi, à force de la laisser traîner toute la journée au milieu de ces jeunes gamins pleins de vigueur, rien de bon ne pouvait arriver ! »

Qu Chi avait vraiment l’air désolé.


Lu Yujiu tenta de le réconforter :

« Ce n’est rien de mal, hein ? C’est juste une lettre.

– Ce sera bien trop tard quand il se sera passé quelque chose ! » répliqua Zhou Beinan en le foudroyant du regard.

De son côté, Xu Xingzhi lisait attentivement la lettre d’amour remplie des pensées charmantes d’un jeune homme. Il commenta en agitant son éventail :

« C’est un joli poème, il convient tout à fait à Ah Wang. »

Zhou Beinan lui arracha la lettre des mains et fit :

« C’est juste recopié du Classique des Vers, comment ça pourrait être mauvais ?! »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Il jeta un regard rapide au poème et se fâcha encore plus. Il jeta la lettre par terre.

« Regardez-moi un peu cette écriture. Les coups de pinceau manquent de vigueur. On voit tout de suite qu’il est faible du poignet, alors comment ose-t’il avoir des sentiments pour Ah Wang ? »

C’était vraiment chercher la petite bête. Lu Yujiu ne put en entendre davantage :

« Assez, assez. Tu ne l’as même pas encore vu de tes propres yeux, alors ne fais pas de conclusions hâtives, ah.

– Mieux vaut pas que je le voie ! » réagit violemment Zhou Beinan.

Sur le côté, Yuan Ruzhou s’accroupit pour ramasser la lettre. Elle la lut soigneusement.


Xu Xingzhi posa son menton sur la pointe de son éventail et analysa soigneusement :

« Cette lettre n’a aucun nom ni signature. C’est juste marqué en en-tête que c’est pour Ah Wang. On dirait bien que le petit est timide. Il a dû lui falloir beaucoup de courage pour donner cette lettre.

– Aussi peureux qu’une souris ! » ricana Zhou Beinan.

Bien que son commentaire ne soit pas très juste, Xu Xingzhi fut d’accord avec son jugement pour une fois :

« Son tempérament est très différent de celui d’Ah Wang. J’ai bien peur que ce serait très difficile pour eux d’avancer main dans la main pour toute leur vie. »

Yuan Ruzhou : « … »

Elle trouvait que ces petits vieux en faisaient vraiment de trop.

Ce n’était qu’une lettre d’amour qui n’était même pas encore arrivée à sa destinataire, alors pourquoi ça devenait “avancer main dans la main pour toute la vie” ?


Pourtant, Xu Xingzhi ne vit rien de mal dans ses paroles. Il demanda plutôt à Qu Chi :

« Tu en as déjà parlé à Ah Wang ? »

Le jeune homme, qui était toujours solide comme un roc, arbora une mine triste et soucieuse, choses rare chez lui.

« Pas encore. Une chose pareille… comment pourrais-je lui en parler ? »

Lu Yujiu hasarda :

« Cela ne coûte rien de s’informer de ses sentiments, non ? »

Qu Chi se massa les tempes.

« Xiao Lu, pourquoi tu n’essaierais pas ? Durant toutes ces années dans les Terres Sauvages, je n’étais pas moi-même. À l’époque, je pouvais lui parler de tout mais si maintenant j’allais la voir pour lui parler de ça, je vais forcément…

– Moi ? »


Lu Yujiu s’empressa d’agiter les mains devant lui.

« Je ne peux pas, elle et moi, parler de ce genre de choses… »

Il paniqua et ses oreilles devinrent rose pâle. Il tendit la main pour saisir le pan de la tunique de Zhou Beinan :

« Beinan, tu es son oncle, donc tu es le plus proche d’elle et tu tiens le plus à elle. Va lui parler.

– Je vais le faire, je vais le faire ! »

Bizarrement, après avoir lâché ces mots, Zhou Beinan resta silencieux un bon moment.

Il finit par inspirer comme s’il avait une rage de dents et ravala sa proposition ambitieuse de tout à l’heure :

« … Comment l’interroger, ah ? C’est une fille. J’ai beau être proche d’elle, il y a certains sujets qui sont difficiles à aborder… »


Après avoir divagué un moment, il changea de cible :

« Xu Xingzhi, tu n’es pas doué pour parler ? Vas-y, toi ! »

Le coin des lèvres du concerné frémit, comme pour se moquer. Une veine palpita sur le front de Zhou Beinan tandis que l’autre souriait. Cependant, dès que Xu Xingzhi ouvrit la bouche, ce fut pour refiler le bébé à quelqu’un d’autre :

« … Ruzhou, tu y vas. »

Après avoir utilisé le remède inventé par Xu Xingzhi, la chair et la peau de la jeune femme avaient commencé à repousser, mais le traitement n’était pas encore terminé. Yuan Ruzhou ne pouvait pas s’exposer à la lumière, alors elle était encore emmitouflée dans une cape noire. On ne pouvait voir que des poignets blancs comme de la neige et ses mains tenaient la lettre remplie des sentiments d’un cœur jeune.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Yuan Ruzhou fit doucement :

« Grand frères martiaux, pouvez-vous écouter ce que Ruzhou a à dire ? Ce sont les affaires des enfants, mieux vaut laisser Ah Wang décider de la manière de régler ça. Si je devais intervenir, je scellerais de nouveau la lettre comme elle était avant et je la renverrais chez Ah Wang. Ce serait ensuite à elle de décider quoi faire. »

Les quatre hommes présents arrêtèrent tous de parler.

C’était rare de voir les maîtres des quatre grandes sectes confus et hébétés. Yuan Ruzhou ne put s’empêcher de rire un peu.

C’était sûrement ce qu’on appelait “si vous vous souciez de quelqu’un, vous devenez confus” Le proverbe entier est : Si vous n’avez aucun désir, vous serez fort. Si vous vous souciez de quelqu’un, vous devenez confus. (1).


Au moment où elle pensait à ça, elle entendit le soupir de Xu Xingzhi.

« Si c’était ma fille, elle pourrait être avec qui elle voudrait et je serais de son côté. Je la laisserais agir selon son bon vouloir et sans se soucier de rien, fit-il doucement. Mais Ah Wang est la fille de Xuechen. Si je ne prends pas bien soin d’elle, je n’oserai plus me présenter devant lui. »

Tout le monde dans la salle en resta stupéfait un moment. Puis on entendit toquer à la porte. Les lampes vacillèrent deux fois et l’air stagnant reprit son cours.

Zhou Wang ouvrit la porte et entra. Elle parut surprise de voir tant de gens réunis dans la pièce.

« Mon oncle, ma tante, parrain, grand frère martial Xu, grande sœur martiale Yuan, vous… »


Qu Chi se ressaisit et demanda avec un sourire :

« L’entraînement nocturne est déjà terminé ? Qu’est-ce qui t’amène ? »

Après que la jeune fille ait salué simplement les aînés présents, elle fit d’un ton naturel et distingué :

« J’ai fait un travail qui s’est accidentellement retrouvé mélangé au courrier que j’ai apporté à mon parrain aujourd’hui, alors je suis venue le récupérer. »

Zhou Beinan haussa les sourcils.

« … Un travail ?

– Je me suis entraînée à la calligraphie dans le Classique des Vers, répondit sa nièce, et j’ai recopié mon poème favori. Pour m’amuser, j’ai même écrit mon nom sur l’en-tête de la lettre, comme si c’était une lettre d’amour qui m’était destinée. Mais je n’y ai plus pensé quand j’ai préparé le courrier aujourd’hui et je l’ai mise avec les autres documents officiels. J’espère que mon parrain ne m’en veut pas. »


Après une telle explication, Zhou Beinan poussa un soupir de soulagement et ses sourcils froncés se détendirent. Il garda un air sévère, comme si de rien n’était, et prit la lettre des mains de Yuan Ruzhou. Il la rendit à sa nièce avec l’enveloppe et fit du ton docte d’un aîné :

« Fais attention à l’avenir, ne refais plus jamais une telle erreur. »

Zhou Wang s’inclina.

« Oui, mon oncle.

– Tu as une belle écriture, la félicita-t’il, élégante et raffinée. Si tu continues à pratiquer, tu t’amélioreras encore plus. »


* * *


Une fois qu’elle eut récupéré la lettre qui avait failli provoquer une catastrophe, Zhou Wang sortit du palais et regarda par-dessus son épaule pour s’assurer que la porte était bien refermée. Puis elle se rendit rapidement auprès du petit pêcher et murmura :

« Merci, marraine. Si tu ne m’avais pas avertie, mon oncle et les autres en auraient sûrement fait toute une histoire. »

Le petit arbre s’agita et ses branches fines effleurèrent le dos de sa main ;

Zhou Wang comprit ce qu’il voulait dire et elle caressa ses branches avec affection.

« Je sais, je sais. J’ai mon propre avis, marraine n’a pas besoin de s’inquiéter. »

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Elle s’éloigna avec la lettre dans ses bras et non loin de là, elle vit quelqu’un qui l’attendait dans la pénombre.

Cela ne la surprit pas du tout.

Elle savait que son mensonge n’était pas très élaboré. Cela avait suffi à berner son oncle, mais son parrain et Xu Xingzhi n’étaient pas aussi faciles à berner. Son parrain était bien trop gentil pour lui poser des questions, alors le seul qui pouvait venir l’interroger ne pouvait être que son grand frère martial Xu.

Elle s’arrêta donc et appela :

« Grand frère martial Xu. »

Le jeune homme sortit bel et bien de l’ombre et fit avec un sourire :

« Ah Wang, que dirais-tu de boire un coup avec ton grand frère martial Xu ? »


Tous les deux se trouvèrent un palais retiré et s’assirent sur les marches du perron.

La nuit était fraîche et humide, mais la liqueur était chaude. Xu Xingzhi versa le fond d’une coupe pour la jeune fille qui le vida d’un trait, puis lui montra la coupe vide. Xu Xingzhi comprit et remplit cette fois la coupe avec un sourire.

« Bois lentement, tu dois garder la tête claire. »

Zhou Wang obéit et prit une petite gorgée.

Xu Xingzhi se servit à son tour et sans la moindre timidité, il demanda directement :

« Et alors, comment est ce garçon ? À quoi ressemble-t’il ? Quel est son tempérament ? Comment s’appelle-t’il ? »


Zhou Wang se gratta le nez et fit avec un sourire :

« Grand frère martial Xu, tu me mets dans l’embarras. J’enseigne à tellement de disciples que j’ai bien du mal à me rappeler des noms et tempéraments de tous. En plus, il était tellement timide qu’il ne m’a pas bien montré son visage. »

Sans attendre d’autres questions, elle ajouta franchement :

« Mais tu n’as pas à t’en faire, grand frère martial Xu. J’ai l’esprit bien clair et je sais ce que j’ai à faire. Quand j’étais petite, ma marraine m’a raconté toutes sortes d’histoires d’amour et j’ai vraiment envie de connaître ça. Mais la Vallée de la Pure Fraîcheur et l’Île du Fleuve Céleste ont les yeux braqués sur moi. Je ne peux pas faire honte à mon oncle, ni à mes parents dans l’autre monde. Puisque j’ai décidé de rester vivre dans ce monde vaste et infini et de ne pas retourner dans les Terres Sauvages, alors je dois vivre selon les règles en vigueur. Quant à l’amour et les sentiments, je m’en remets au destin : si ça ne vient pas, alors ça ne vient pas. Mais à présent que c’est venu, je n’aurai pas peur et je ne m’en cacherai pas. »


Elle était si avisée que Xu Xingzhi, qui avait préparé tout un discours, n’eut pas besoin de la persuader.

Alors des milliers de mots se transformèrent en un simple sourire.

« Bien, alors assez discuté. Viens, buvons. »

Tandis que les deux trinquaient, Xu Xingzhi ne put s’empêcher de songer que le jeune homme qui avait écrit cette lettre d’amour à Zhou Wang avait des horizons bien plus étroits.

Une fille telle que Zhou Wang aurait mérité bien mieux que le poème : « Diluer la tendresse dans le monde commun, l’idéal gracieux reste dans les nuages. »

Si Xu Xingzhi avait été encore inquiet pour Zhou Wang, il fut totalement rassuré en entendant ses paroles.


* * *


Durant l’entraînement du lendemain, Zhou Wang reconnut parmi les centaines de disciples le jeune homme qui lui avait donné cette lettre d’amour. Alors que personne ne regardait, elle lui fit un signe de tête pour lui dire de la rejoindre une fois l’entraînement terminé.

Le jeune homme arriva, tout excité, mais se retrouva avec sa lettre d’amour qui lui fut rendue.

Face au jeune homme qui était bien trop dépité pour parler, Zhou Wang le regarda droit dans les yeux et fit :

« Je suis désolée. »

Le jeune homme se frotta le nez rougi et fit d’une voix faible.

« Je ne suis pas assez bien pour vous.

– Ce n’est pas une question d’être assez bien ou pas, répliqua-t’elle. Moi, Zhou Wang, ne suis pas quelqu’un d’inaccessible. »

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À ces mots, le jeune homme releva la tête, surpris et abasourdi.

Il y avait un peu de vent qui agitait la longue queue de cheval de Zhou Wang.

« … Jiang Misheng, fit-elle d’un ton gracieux en mettant les mains dans le dos, si tu es vraiment intéressé par moi, tu peux demander la permission à mon parrain et mon oncle. Ils m’ont élevée depuis toute petite et se sont toujours montrés bons envers moi. Si tu souhaites une relation avec moi, tu dois obtenir leur approbation et te démarquer à leurs yeux. Sans ça, j’ai bien peur que ce ne sera pas possible. »

Le jeune homme la regarda bêtement, son cœur battant la chamade.

« Mademoiselle Zhou, vous vous rappelez de mon nom ? »

Zhou Wang ne dit rien et se contenta de sourire un peu.

… Avec la brise printanière pour maquillage, son sourire n’avait pas de prix Tiré d’un poème de Yan Jidao. (2).


Le disciple du nom de Jiang Misheng rougit et parla un peu plus fort :

« Mais là… je viens à peine d’entrer dans la secte interne. Si je veux me démarquer aux yeux du maître du pic et du maître Zhou et accomplir des exploits, j’ai bien peur que cela sera difficile et qu’il me faudra du temps… »

Zhou Wang saisit une de ses mèches et la ramena derrière son oreille. Elle fit avec un sourire :

« Alors dépêche-toi de progresser. Moi, Zhou Wang, suis du genre impatiente et je n’ai jamais aimé attendre sur les autres. »

Jiang Misheng eut enfin le courage de la regarder dans les yeux.

Il la fixa d’un air sérieux et solennel, et fit comme pour un serment :

« … Je le ferai. »


Zhou Wang hocha la tête avec un sourire. Au moment de se tourner pour partir, elle se rappela subitement de quelque chose. Elle prit le sceau en cire avec les deux poissons de sa taille et le tint entre ses doigts, l’agitant un peu.

« La gravure n’est pas trop mal, le félicita-t’elle. Je vais la garder en souvenir. »

Ce ne fut que lorsque la fine silhouette de la jeune fille disparut de sa vue que Jiang Misheng souleva la lettre d’amour chaude et molle, puis en sortit le papier qu’elle contenait.

Sur une fine couche de papier était écrit son poème d’amour qu’il avait soigneusement recopié au pinceau au beau milieu de la nuit.


Il y a des plantes grimpantes dans l’étendue sauvage,

Et comme elles sont chargées de rosée, oh !

Il y a une belle jeune femme, claire, aimable et gracieuse, oh !

Nous nous sommes rencontrés par hasard

Et ainsi, mon vœu a été comblé, oh !


Il y a des plantes grimpantes dans l’étendue sauvage,

Et comme elles sont chargées de rosée.

Il y a une belle jeune femme, claire, aimable et gracieuse.

Nous nous sommes rencontrés par hasard

Et depuis, nous avons vécu heureux ensemble.


Le jeune homme pressa doucement la lettre contre son cœur et dans ses yeux doux, deux flammes de l’amour se mirent à briller, brûlant un peu son visage.


La parole à l’auteuse :

J’ai eu bien du mal à me décider : je ne savais pas quoi écrire dans le dernier chapitre de l’extra. C’était soit la vie harmonieuse de sœur Guang et de grand frère martial, ou bien le quotidien amusant et animé des quatre grandes sectes.

Au final, j’ai choisi de terminer avec l’histoire de Xiao Zhou Wang car on peut la considérer comme une lueur d’espoir pour un avenir radieux.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Dans le cœur de chacun, il y a sûrement un ‘méchant’, mais il y a aussi quelqu’un ‘d’outrageusement beau’.

En commençant par la belle sœur Guang et en terminant par la belle Ah Wang, on peut considérer qu’il y a un certain écho lointain.

Il y a trois coupes de liqueur dans le monde des mortels et une théière pour les grandes causes futures. Quand la liqueur a été bue et qu’il ne reste plus que le thé, il est temps de terminer.

Le méchant est outrageusement beau texte + extras est officiellement terminé, merci pour tous vos encouragements.


Le prochain roman « Don’t pick up boyfriends from the trash bin » sera publié à partir du 1er mai. Je compte sur vous pour me soutenir !


Note de Karura : Un dernier petit poème à traduire, cela aurait été dommage de passer à côté de ça ! 😁

Ça me fait toujours bizarre quand je termine une histoire, surtout cette histoire qui a été si riche en émotions et en larmes. J’espère que cela vous a plu.


Concernant le prochain roman de l’auteuse, les 14 premiers chapitres ont été traduits en français mais la team a renoncé au projet. La version anglaise en est à 180 chapitres environ. Oui, je me suis demandée si je n’allais pas le traduire. Mais pour le moment, j’ai d’autres projets, dont un nouveau : Comment élever un sacrifice. J’aimerais tant pouvoir traduire tous les romans qui me plaisent, mais ça demande pas mal de temps.


Notes du chapitre :
(1) Le proverbe entier est : Si vous n’avez aucun désir, vous serez fort. Si vous vous souciez de quelqu’un, vous devenez confus.
(2) Tiré d’un poème de Yan Jidao.






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