Chapitre 119
« On a juste partagé une chambre de dortoir, et cela n’a duré qu’un mois, » répondit Shen Jue d’un ton léger.
Ji Yao fit claquer sa langue.
« Je le savais, tu es vraiment sans cœur. Pas étonnant que ça fait quelques jours que tu vis avec moi et que tu n’as pas une seule fois demandé des nouvelles de Shao Ge. Lui par contre, ça fait huit ans que vous êtes amis et il est le père biologique du petit dans ton ventre. Tu n’es pas curieux de savoir ce qu’il a fait pendant ce temps ?
– Même si je suis curieux, tu vas me le dire ? répliqua Shen Jue en lui lançant un regard.
– Bien sûr que non, mais tu vas bientôt pouvoir le revoir. »
Ji Yao arbora un sourire lourd de sens.
Trois jours plus tard, Shen Jue revit bel et bien Shao Ge.
Ce dernier emménagea dans l’appartement avec un sac d’affaires. Après être entré, il ne regarda pas Shen Jue mais seulement Ji Yao :
« Où est-ce que je m’installe ? »
Peut-être que Ji Yao l’avait fait exprès ou pas, mais la chambre qu’il avait préparée pour Shao Ge se trouvait à gauche de sa propre chambre, tandis que celle de Shen Jue se trouvait à sa droite. Par conséquent, si l’un d’eux voulait se rendre dans la chambre de l’autre, il devait passer devant la chambre de Ji Yao.
Le premier jour de l’emménagement de Shao Ge, Ji Yao semblait très excité et n’arrêtait pas de regarder les deux autres jeunes gens. Mais après un moment, il fut un peu déçu. Il se rendit compte que les deux autres étaient bien trop calmes et que même s’ils vivaient sous le même toit, ils agissaient comme des étrangers.
Quand Shen Jue prépara à manger le soir, il fit quatre portions — Ji Yao allait en manger deux à lui tout seul. Il n’appela pas Shao Ge pour manger et en fait, Shao Ge ne vint pas non plus manger.
Il était allé au restaurant pour son dîner et quand il revint, il était déjà onze heures du soir.
Shen Jue était déjà au lit à cette heure.
Il ne dormait pas encore. Il entendit du bruit à l’extérieur et même la voix de Ji Yao. Après un moment, on toqua soudain à sa porte.
Shen Jue attendit un peu avant de demander :
« C’est qui ?
– C’est moi », fit la voix de Ji Yao à travers la porte.
Shen Jue réfléchit un moment, puis se leva pour ouvrir.
« Il y a un problème ?
– En effet. Puisque vous vivez tous les deux ici maintenant, nous devons encore nous arranger pour les jours, afin qu’aucun de vous ne soit jaloux, fit Ji Yao avec un sourire vicieux, les yeux remplis de malveillance. Shao Ge a dit que ça lui était égal, alors je suis venu te demander ton avis. »
Shen Jue haussa les sourcils.
« Je ferai comme tu veux, tu peux décider. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Ji Yao pencha la tête sur le côté.
« Alors on va dire que tu feras les jours impairs, et lui les jours pairs. Aujourd’hui on est le 10, alors je vais dormir dans sa chambre.
– Vas-y, fit Shen Jue. Au fait, puisque c’est lui qui est de service, il s’occupera de la cuisine demain. »
Ji Yao se renfrogna subitement.
« Pourquoi ? »
Shen Jue raisonna patiemment avec lui.
« J’ai bien préparé les repas aujourd’hui, n’est-ce pas ?
– Oui.
– Et tu dors bien avec lui cette nuit, n’est-ce pas ?
– En effet.
– Et ensuite, tu vas coucher avec moi demain, c’est bien ça ?
– Oui, mais c’est quoi le rapport ? »
Le visage de Shen Jue devint alors glacial.
« Alors c’est bien normal pour lui de faire la cuisine demain, ah. Si tu n’es pas impartial, je ne suis pas d’accord. Pourquoi il devrait juste te servir au lit alors que moi, je devrais en plus faire la cuisine ? »
Après ça, Shen Jue détourna la tête, comme s’il était vraiment en colère.
Voyant ça, Ji Yao laissa échapper un ricanement.
« Tu crois me faire peur en disant ça ? Ce n’est pas simplement toi qui ne veux pas que je passe la nuit avec lui ? Quoi, tu ne pourrais pas le supporter, ah ? »
Shen Jue ricana à son tour. Profitant de sa taille, il baissa les yeux vers Ji Yao d’un air condescendant.
« Ce n’est pas que je ne pourrais pas le supporter, c’est juste que je m’inquiète pour ta santé. »
Il se pencha pour murmurer à son oreille :
« Rappelle-toi bien de prendre des médicaments, sinon ton engin va pourrir. »
Le visage de Ji Yao s’assombrit aussitôt et il alla même jusqu’à pousser Shen Jue de ses deux mains. Il était assez fort et en plus, Shen Jue fut pris au dépourvu : il tomba lourdement par terre.
À ce moment, plein de choses défilèrent dans son esprit. Très vite, il posa les mains sur son ventre et inspira brusquement. Puis il s’allongea par terre et poussa un cri, prenant un air très misérable.
On entendit des bruits de pas dans la pièce d’à côté.
Shao Ge apparut aussitôt à la porte de la chambre. Il vit tout de suite Shen Jue allongé par terre et poussa Ji Yao, qui était resté à la porte. Il s’avança pour aider le jeune homme à se relever.
« Shen Jue, tu vas bien ? »
Shen Jue fronça les sourcils, puis se jeta dans les bras de Shao Ge. Il fit d’une toute petite voix :
« Shao Ge, mon ventre me fait si mal. Je crois que je viens de tomber sur le ventre. »
Le visage de Shao Ge prit un air très grave. Il leva la main mais n’osa pas toucher le ventre de Shen Jue. En fin de compte, il ne put que soulever l’autre et le déposer sur le lit. Il leva ensuite les yeux vers Ji Yao qui était toujours à la porte.
« Il y a un docteur dans la base, non ? Tu pourrais lui demander de monter ? »
Son ton était poli, mais ses yeux étaient glaciaux.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Ji Yao avait assisté à la chute de Shen Jue. Quand il l’avait vu tomber, l’autre n’avait heurté le sol qu’avec ses fesses et son coude, absolument pas son estomac. Il ne put s’empêcher de renifler.
« Il n’a pas besoin d’un médecin. Il est clairement sain et très actif. »
Le regard de Shao Ge s’assombrit un peu. Shen Jue saisit légèrement sa chemise.
« Laisse tomber, il ne fera jamais venir un médecin pour moi. Je ne suis qu’un cuisinier gratuit ici, c’est tout. »
À ce moment, ses longs cils se baissèrent et ses yeux s’emplirent de tristesse.
« Il a même dit une fois que j’étais un monstre. »
Quand Shao Ge apprit ça, son visage et ses yeux s’assombrirent aussitôt. Il lança un regard mauvais à Ji Yao à la porte et fit d’un ton accusateur :
« Tu m’avais pourtant dit que tu prendrais bien soin de lui ! »
Ji Yao ne se serait vraiment jamais attendu à ce que Shen Jue se plaigne devant l’autre homme, mais le plus drôle dans tout ça, c’était que Shao Ge y croyait pour de bon !
« Où ça, je l’ai maltraité ? Regarde un peu son visage, il a bien grossi. »
À ces mots, Shen Jue détourna un peu le visage.
« Depuis que je suis enceint, mon visage a gonflé. Je n’ai pas grossi. »
Shao Ge parut en avoir assez d’entendre ces deux-là se disputer. Il retira la main de Shen Jue du pan de sa chemise, se leva et partit. Quand Ji Yao le vit s’en aller, il partit à son tour.
Shen Jue resta allongé sur le lit et après un moment, Ji Yao revint.
Il entra dans la chambre et referma la porte du revers de la main. Il s’approcha de Shen Jue sur le lit pas à pas.
« Ton petit jeu de tout à l’heure n’était pas trop mal, mais cela ne suffira pas. Shao Ge nous a vus ensemble de ses propres yeux, j’ai bien peur qu’il ne va pas te pardonner si facilement.
– Parce qu’il peut t’accepter peut-être ? »
Sans Shao Ge, Shen Jue cessa de jouer la comédie et se rassit directement.
« Non seulement tu l’as rendu cocu mais en plus, tu l’as obligé à être avec toi. La seule raison pour laquelle il est avec toi, c’est parce que tu l’as obligé à accepter ce pari. Si je ne me trompe pas, tu l’as menacé en te servant de moi ? Ou bien tu as utilisé ton envoûtement ? »
Ji Yao rétrécit les yeux.
« Tu sais montrer les crocs. »
Shen Jue entendit ce commentaire mais préféra se rallonger.
« Il est très tard, je vais me coucher. Sors d’ici.
– Comment tu veux que je sorte ? J’ai promis à Shao Ge de veiller sur toi ce soir, de crainte que tu n’aies des complications avec ton ventre, » fit Ji Yao tout en faisant mine de se coucher dans le lit.
Shen Jue étendit directement la jambe pour l’en empêcher.
« Aujourd’hui, c’est un jour pair, alors tu vas dormir là-bas, par terre. »
Les gens comme Ji Yao aimaient contrarier les autres. Voyant l’air de rejet de Shen Jue, il voulut encore plus rester. Il repoussa aussitôt le pied du jeune home.
« Je dors ici ce soir. Si je te vois tomber, serait-il possible que tu perdes cet enfant dans ton ventre cette nuit ? »
Le lit n’était pas si large que ça, alors Ji Yao dut se faire une place. Inévitablement, leurs bras et leurs jambes se touchèrent.
Shen Jue jeta un regard un peu dégoûté à l’autre homme, puis se décala sur le côté. Quand Ji Yao le vit bouger, il le suivit également sur le côté, jusqu’à ce que Shen Jue se retrouve au bord du lit et n’ait plus nulle part où aller.
Shen Jue resta tranquille un moment, puis recula. Ce faisant, il entendit Ji Yao s’écrier :
« Toi ! Toi ! Relève-toi ! Relève-toi ! Tu m’écrases les cheveux ! »
Shen Jue fit mine de n’avoir rien entendu et se pressa plus près contre Ji Yao.
« La clim a l’air d’être réglée trop bas. Et si on dormait l’un contre l’autre cette nuit ? »
Tout en disant cela, il tira en cachette sur les longs cheveux de Ji Yao.
Note de Karura : Sacré Shen Jue, il est vraiment prêt à profiter de toutes les occasions pour atteindre son objectif.
Il semble aussi avoir un penchant pour tirer les cheveux du gong. Vous vous rappelez de la première nuit avec Yu Ci (cf chapitre 47) ?
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