Chapitre 125
À ce bruit, les deux personnes dans la pièce se figèrent.
Ji Yao s’arrêta alors qu’il se rendait en cuisine et se tourna pour regarder la porte. Après un moment, il s’approcha lentement de la porte. Il ne demanda pas qui c’était, mais ouvrit directement.
Quand la personne dehors vit Ji Yao, son regard se fit glacial et il entra directement. Quand il vit ensuite Shen Jue attaché sur une chaise, ses pupilles se contractèrent et il balança un coup de poing au visage de Ji Yao.
Cela faisait presque quatre mois que Shen Jue n’avait pas vu Shao Ge, et la première chose que fit ce dernier en apparaissant, ce fut de se battre contre Ji Yao.
Les deux semblaient comme enflammés, du genre ‘tu me donnes un coup de poing, je te réponds par un coup de pied’. C’était pratiquement un combat à mort.
Shen Jue observa attentivement et se rendit compte que toutes les attaques de Ji Yao visaient le visage de Shao Ge, tandis que ce dernier le frappait plutôt dans les côtes et le torse.
Alors à la fin de ce combat, le visage de Shao Ge était enflé et couvert de bleus, tandis que le visage de Ji Yao restait relativement intact, hormis quelques bleus au coin des lèvres. Malgré ça, il fut incapable de se relever.
Une fois que Shao Ge avait suffisamment battu Ji Yao pour le mettre à terre, il s’avança vers Shen Jue. Avec son visage aussi enflé, on avait bien du mal à se dire qu’il était l’un des trois plus beaux visages du monde.
Il se baissa pour défaire la corde autour de Shen Jue, puis l’aida à se lever pour partir.
Gisant au sol, Ji Yao avait les mains crispés sur son torse et ses yeux étaient extrêmement féroces.
« Comment oses-tu me le prendre ?! »
Il fixait Shao Ge du regard comme un loup qui regardait son chasseur, un regard féroce et rempli de haine.
Shao Ge resserra sa prise autour des épaules de Shen Jue puis lança un regard glacial à Ji Yao :
« Et pourquoi je ne devrais pas l’emmener ? Si ce n’était pas la fin du monde, je t’aurais traîné en justice pour viol, enlèvement et séquestration ! Estime-toi plutôt heureux de ne pas devoir moisir en prison !
– Il est à moi ! »
Le regard de Ji Yao se fit encore plus féroce. Ses yeux qui, en temps ordinaire, étaient de charmants yeux de renard manifestèrent un cet instant toute la brutalité d’une bête sauvage.
En entendant ça, Shao Ge se contenta de renifler de mépris. Il ignora Ji Yao et fit directement sortir Shen Jue de la pièce. Dès que Ji Yao bougea, il ressentit une douleur atroce dans le torse alors il dut s’arrêter. Ses yeux continuèrent de fixer les deux dos qui s’éloignaient.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Pour être plus précis, c’était Shen Jue qu’il fixait. Quand il s’aperçut que ce dernier ne tournait même pas la tête en arrière pour le regarder et que, depuis que Shao Ge était apparu, Shen Jue n’avait regardé que l’autre homme, son expression se modifia peu à peu.
La férocité dans son regard s’évanouit, devenant de la vulnérabilité et un sentiment de perte.
Il parut alors passer d’un loup sauvage à un chiot abandonné, couvert de blessures et de bleus, qui ne pouvait que rester par terre.
Personne ne se souciait de lui.
Shao Ge ne dit pas un mot de tout le trajet jusqu’à ce qu’il ramène Shen Jue à son domicile. À ce moment-là, la première chose qu’il dit fut :
« Je venais juste de rentrer quand mon voisin m’a appris que quelqu’un était venu pour me voir, un homme enceint. J’ai aussitôt pensé à toi. »
Shen Jue émit un faible En.
Au départ, il avait voulu se couper les cheveux avant de revoir Shao Ge mais là, non seulement il avait les cheveux longs et des vêtements de femme mais en plus, Shao Ge l’avait vu dans cet état humiliant d’être attaché à une chaise.
Shen Jue restait après tout un homme et même dans une situation pareille, il éprouvait de la honte. C’était honteux qu’un homme adulte comme lui ait dû compter sur un autre pour le sauver.
Shao Ge parut sentir que Shen Jue n’était pas dans un bon état d’esprit. Il garda le silence un moment, puis aida Shen Jue à s’asseoir.
« Je vais aller me laver et prendre de quoi me soigner. Si quelqu’un toque à la porte, ne réponds pas. »
Après le départ de Shao Ge, Shen Jue explora les lieux. En parlant de ça, c’était la première fois en plusieurs vies que Shen Jue se trouvait dans l’appartement de Shao Ge dans la base de la ville de M.
Dans les autres vies, il savait seulement que Shao Ge était quelqu’un de plutôt important ici et menait une belle vie. Alors il avait été encore plus réticent à l’idée de l’approcher, de crainte qu’il ne lui fasse trop honte.
Il avait donc seulement pu survivre grâce à son aide dans une minuscule petite chambre individuelle, aussi misérable qu’un insecte, tandis que Shao Ge, qui avait été autrefois dans le même groupe que lui, restait encore dans la lumière.
La demeure de Shao Ge était effectivement très grande, bien plus que celle de Ji Yao. Les meubles semblaient neufs, même le séjour et la chambre étaient équipés de la clim. Shen Jue alla même voir dans la cuisine pour ouvrir le réfrigérateur : il était rempli de nourriture et il y avait une pile de chocolats.
Shao Ge adorait vraiment tout ce qui était sucré.
Shao Ge revint rapidement de la douche.
Quand il appliqua le désinfectant devant le miroir, il ne put s’empêcher de siffler entre ses dents. Shen Jue regarda ça un moment avant de proposer :
« Viens, laisse-moi faire. »
Shao Ge se figea un moment, puis soupira. Il tendit à Shen Jue le désinfectant et le coton-tige.
Pour les soins, les deux durent s’asseoir l’un en face de l’autre. Shao Ge le fixa un moment avant de demander :
« Comment ç’a été ces derniers temps ? »
Shen Jue prit le coton-tige et appliqua gentiment le désinfectant sur les plaies aux lèvres de Shao Ge. Après avoir réfléchi un moment, il répondit :
« Ça peut aller. Au moins, mon enfant et moi sommes en vie. »
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Quand il mentionna le bébé, les yeux de Shao Ge se baissèrent automatiquement. Le ventre de Shen Jue était à présent très gros. Peu importait ce qu’il portait comme vêtement, il ne pouvait pas cacher son ventre proéminent.
« Le bébé… il va bientôt naître, hein ? fit Shao Ge après avoir calculé le temps.
– En effet, » répondit Shen Jue.
Une fois qu’il eut fini les soins, Shao Ge hésita un bon moment avant de demander :
« Je peux le toucher ?
– Vas-y, » accepta Shen Jue.
À cette réponse, Shao Ge tendit la main. Il se montra très précautionneux : il toucha d’abord délicatement le ventre du bout des doigts avant d’y poser lentement la main.
Dès que la main fut posée, Shao Ge tressaillit et prit un air choqué.
« Que… quelque chose a bougé ?! »
Quand il eut dit cela, il sentit de nouveau des bosses et un creux sous sa paume.
« Il te donne des coups. »
Shen Jue avait déjà l’habitude.
Depuis le septième mois, les mouvements du fœtus étaient devenus de plus en plus manifestes. À partir du huitième mois, le petit gars dans son ventre semblait être rempli de vigueur, donnant des coups à tout bout de champ.
Toutefois, il donnait des coups de pieds à des heures régulières en général. Il était rare qu’il bouge à cette heure-ci.
Quand Shao Ge entendit l’explication de Shen Jue, il en resta ébahi un moment puis fit, d’un ton rempli de surprise :
« Tu veux dire que c’est le bébé qui me donne des coups ?
– En, » fit Shen Jue en hochant la tête.
L’expression qu’arbora Shao Ge en cet instant fut très complexe : un peu de surprise et un peu de crainte. C’était après tout la première fois qu’il allait devenir père. Bien qu’il n’avait pas vraiment eu son mot à dire au départ, il avait fini par accepter ça.
Toutefois, Ji Yao avait kidnappé Shen Jue avant qu’il ne puisse vraiment sentir la nouvelle vie dans le ventre de Shen Jue. A présent qu’ils se retrouvaient, son bébé lui donnait des coups et il y allait plutôt de bon cœur.
« Ça te fait mal ? s’empressa de demander Shao Ge. Il te donne toujours des coups aussi forts ?
– Un peu. »
Dès que Shen Jue eut dit cela, Shao Ge fit aussitôt :
« Si c’est un garçon, il va avoir une bonne fessée dès qu’il sera né. »
Shen Jue : « … »
Après avoir discuté un bon moment, Shao Ge se leva pour cuisiner. Il faisait presque nuit à présent. Pendant que Shao Ge s’occupait de faire à manger, Shen Jue se rendit seul dans la salle de bain. Il avait demandé des ciseaux à Shao Ge et s’en servit pour couper ses longs cheveux, mèche par mèche. Il voulait aussi se doucher mais le repas était déjà prêt, alors il alla manger d’abord.
Shen Jue n’était pas un coiffeur professionnel et il n’avait eu que des ciseaux à disposition. Du coup, on aurait dit que c’était un chien qui lui avait rongé les cheveux. Malgré ça, Shen Jue se sentait nettement mieux. Shao Ge lança des regards bizarres à sa coupe de cheveux et ne put s’empêcher de tendre la main pour les caresser.
« Je t’arrangerai ça plus tard, quand tu te laveras.
– En. »
Shao Ge aida Shen Jue à se laver. Il y avait une baignoire dans la salle de bain et Shen Jue ne put que s’asseoir dedans. Ce qui le surprit, c’était que Shao Ge lui avait même préparé des vêtements de rechange.
Une fois ses vêtements retirés, la peau de Shen Jue était d’une pâleur maladive et on pouvait distinguer clairement les veines, ce qui était effrayant. Shao Ge avait continué à parler mais il s’était tu dès qu’il avait commencé à le laver. Quand Shen Jue portait des vêtements, il avait l’air normal mais à présent qu’il était nu, Shao Ge se rendait compte à quel point son corps n’était pas dans un état normal.
Le corps de Shen Jue avait pris un aspect bizarre : il avait un ventre énorme, ses mollets étaient enflés et même ses pieds étaient gonflés. Par contre, ses bras étaient très fins.
En plus, Shao Ge avait noté des lignes rouge pourpre sous le ventre de Shen Jue. C’était comme si son ventre était une immense pastèque et que c’étaient les rainures de la pastèque.
Shao Ge ferma les yeux et ses mouvements se firent plus doux. Ce ne fut qu’en cet instant qu’il se rendit clairement compte à quel point c’était difficile pour l’autre de porter un enfant. Une grossesse, c’était embarrassant pour un homme. Pourtant, Shen Jue avait accepté ça et il avait même dû endurer les déformations de son corps.
Shao Ge eut soudain l’impression qu’il avait été trop loin. Au début, il avait juste pensé que Shen Jue n’avait aucune honte du moment qu’il s’agissait de survivre, alors il l’avait repoussé. S’il avait accepté par la suite, c’était principalement parce qu’il n’avait pas pu supporter l’idée qu’un ancien membre de son groupe en soit réduit à ça.
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« Pardon, fit Shao Ge en caressant les cheveux mouillés de l’autre. Je n’ai pas bien pris soin de toi. »
Comparé à lui, Shen Jue était bien trop calme. Il avait déjà vécu ça plusieurs fois dans les autres vies, alors il ne se sentit pas du tout touché par les excuses de l’autre homme. Cependant après un moment, Shen Jue se rendit compte que sa réaction n’allait pas du tout.
S’il était trop calme, cela voudrait dire qu’il était trop indifférent.
Alors il réfléchit un moment puis passa ses bras autour de Shao Ge. Cependant, ce à quoi il pensait en cet instant était quand il allait pouvoir tuer Shao Ge.
Il avait enfin retrouvé l’autre homme, mais Ji Yao restait une menace latente et cachée. Il trouvait ça très étrange d’avoir pu partir sans problème aujourd’hui, alors il avait l’impression que Ji Yao n’avait pas dit son dernier mot.
« Shao Ge, l’appela-t’il doucement. Je ne veux plus jamais revoir Ji Yao de toute ma vie. »
Tout en parlant, ses longs cils frémirent et il baissa vivement la tête.
Shao Ge ne dit rien pendant un moment. Puis il prit l’autre jeune homme dans ses bras dans la baignoire et le réconforta :
« Ça va aller, tu ne le verras plus jamais. »
Après cette phrase, son ton se refroidit.
« Je t’en fais la promesse. »
Shen Jue se laissa docilement étreindre par Shao Ge, mais une lueur défila dans son regard.
Mieux valait laisser d’abord Shao Ge régler son compte à Ji Yao, et ensuite Shen Jue se chargerait de Shao Ge. Si Ji Yao restait en vie, il continuerait à poser problème.
Shen Jue ne pouvait pas tuer Ji Yao, par conséquent il ne pouvait que laisser Shao Ge s’en occuper.
Après ce bain, Shen Jue s’assit sur le lit et remarqua soudain qu’il y avait un berceau dans un coin de la chambre. Il était complètement rose et il y avait quelques poupées dessus.
Il ne put s’empêcher de lancer un regard à Shao Ge :
« C’est pour… ? »
Shao Ge toussota.
« Je l’ai vu une fois et je l’ai trouvé très mignon. Je me suis dit que ça pourrait servir plus tard, alors je l’ai acheté. »
Mignon, oui, c’était mignon. Mais c’était un garçon dans son ventre…
Dans les vies précédentes, le bébé avait toujours été un garçon mais rien ne disait que ce serait pareil pour cette vie. Après tout, la conception n’avait pas eu lieu à la même date.
Si c’est de nouveau un garçon, j’espère que ça ne le gênera pas d’avoir un berceau rose bonbon.
« Tu as aussi prévu des vêtements de bébé ? demanda Shen Jue juste comme ça.
– Oui ! »
Shao Ge se leva aussitôt et ouvrit une armoire sur la gauche. Shen Jue vit alors des piles de vêtements pour bébé, tous roses sans exception.
Shen Jue : « … »
Shao Ge ne parut se rendre compte de son humeur. Il sortit joyeusement une gigoteuse rose.
« Je trouve que ce vêtement est particulièrement adorable, qu’en dis-tu ? »
Pour Shao Ge, un homme hétéro, les jolies petites filles ne pouvaient qu’aimer le rose. Et si cela ne plaisait pas à l’enfant, ce serait parce qu’il n’avait pas acheté suffisamment de rose.
« Tu aimerais avoir une fille ? » demanda Shen Jue avec hésitation.
Shao Ge fronça les sourcils.
« Non, voyons. Je ne suis pas du genre à me soucier du sexe de l’enfant. »
Mais juste après, il montra les barrettes rose et les bandeaux roses qu’il avait déjà achetés, et il y en avait tout un tiroir plein.
Shen Jue : « … »
Note de l’auteur : Hé, moi, j’adore le rose !
Note de Karura : Désolée, mais c’est typiquement le genre de scène de mpreg dont j’ai horreur. Je sais qu’il y a des gens qui apprécient, mais pas moi. Cela dit, même s’il s’agissait d’un couple hétéro, ce serait le genre de scène de grossesse dont j’ai horreur, bien trop gnangnan ! 🤢
Heureusement qu’à côté de ça, on retrouve notre Shen Jue impitoyable et calculateur.
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