Cent façons de tuer un prince charmant 141

Chapitre 141


Même s’il se plaignait, il devait quand même aller servir l’empereur. En effet, l’autre était l’empereur tandis que lui n’était qu’un officiel.

Après avoir pris un bain, Shi Ji partit en faisant la tête. À la tombée de la nuit, la garde impériale qui les escortait avait déjà monté le campement. La tente de l’empereur se trouvait au centre. Au moment où Shi Ji allait y entrer, il fut arrêté par un eunuque.

L’eunuque s’inclina devant lui.

« Seigneur Shi, veuillez suivre cet esclave pour changer de tenue.

– Changer de tenue ? Pour quoi faire ?! »

Les sourcils de Shi Ji tressaillirent, puis il comprit que c’était parce que Shen Jue n’aimait pas le tissu de ses vêtements qui était trop rugueux et avait donc envoyé quelqu’un pour qu’il change de tenue. Contrairement à Wen Yurong qui était plus soigné, Shi Ji se fichait bien du tissu de ses tenues, du moment qu’il pouvait les porter.

À la cour comme à la guerre, Shi Ji portait ses vêtements usuels mais il n’aurait jamais pensé qu’il se referait refouler à cause de ça.


Pendant qu’il se changeait, son visage devint encore plus horrible à voir. Le serviteur à côté de lui vit ça et n’osa pas dire un mot. Le grand-père de Shi Ji était un vétéran de la Guerre des Trois Royaumes et son père était un général aux nombreux exploits militaires. Même Shi Ji avait des exploits militaires à son actif. Alors on pouvait en déduire qu’il était tout à fait capable de faire une tête qui faisait peur à voir.

Cependant, quand il arriva devant la tente de l’empereur, il inspira profondément et se départit de son air horrible. Il entra et sentit qu’il faisait très chaud dans la tente.

Malgré cette chaleur intense, la personne emmitouflée dans la couverture ne semblait pas la sentir du tout. Son visage était pâle et ses lèvres encore plus.

« Approche. »

Dès que Shi Ji entra, il entendit l’autre homme dire ça.


Il hésita puis s’approcha avec réticence. Dès qu’il monta sur le lit, il se fit enlacer. Ses sourcils tressautèrent et il baissa les yeux pour regarder cet empereur souffreteux qui s’était rapidement niché dans ses bras.

« Votre Majesté.

– En ? »

Après avoir serré contre lui ce fourneau humain, Shen Jue se sentit enfin revivre. Quand est-ce que l’été allait arriver ?

« Combien de temps sa Majesté compte serrer ce sujet ? Juste pour que ce sujet se fasse une idée, » fit Shi Ji.

Shen Jue enfouit son visage contre son torse et répondit d’un ton las :

« Toute la nuit, bien sûr. Pourquoi ? Cela ne te convient pas ? »

Cela ne me convient pas du tout.

Le coin des lèvres de Shi Ji frémit.

« Bien sûr que oui. »

Après une pause, il demanda de nouveau :

« Dans ce cas, est-ce que ce sujet peut changer de position ?

– En, » accepta Shen Jue.


Shi Ji était si fort qu’il souleva Shen Jue pour le poser à côté. Il se leva ensuite et retira ses vêtements, ne gardant que sa tunique intérieure. En fait, il aurait bien aimé retirer même sa tunique intérieure, mais il avait peur de se faire tripoter, alors il se força à conserver cette barrière.

Après s’être dévêtu, il détacha ses cheveux et s’allongea de nouveau sur le lit.

Une fois allongé, il tendit les bras et souleva Shen Jue, qui se trouvait à côté de lui, pour le placer sur lui. La main un peu lourde, il pressa de nouveau le visage de Shen Jue contre son torse.

Shen Jue se renfrogna.

« Seigneur Shi ! »

Shi Ji écarta sa main.

« Ce sujet ne connaît pas sa force. S’il a offensé sa Majesté, il vous supplie de le pardonner. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue le fixa un moment, puis se rallongea. Après ça, il n’oublia pas de tirer de nouveau la couverture sur lui, se recouvrant complètement. Seul le haut de ses cheveux était visible.

Shi Ji croisa les mains derrière la tête et ferma les yeux. Il avait passé des années à la guerre et avait dormi un peu partout, mais c’était la première fois qu’il dormait sur le lit du dragon. Ce lit était vraiment très doux, tout comme la personne sur lui.

Il renifla intérieurement. Comment ce genre de mauviette avait-il pu devenir empereur ? Il pourrait le tuer d’un seul coup. Si l’autre n’avait pas été l’empereur, il se serait fâché depuis longtemps et n’aurait jamais laissé une telle mauviette lui grimper dessus, pff.

Quant à Shen Jue, il ferma les yeux et ses pensées étaient très simples.

Cet ours en-dessous est si chaud.


* * *


Comparé à Shen Jue qui était très confortable, Shi Ji ne l’était pas autant. Mais cela restait supportable et il finit par s’endormir jusqu’au petit matin.

Il avait l’habitude de se lever tôt. Dès qu’il bougea, il entendit un léger ronflement venant de sur son corps. À ce bruit, Shi Ji, qui n’était pas encore totalement réveillé, se figea car il y avait un poids sur lui. Ne sachant pas ce que c’était, il bougea donc et sa taille se souleva un peu.

Au final, il se rappela l’endroit où il se trouvait et quel était le poids sur lui.

Son regard se modifia légèrement et il baissa les yeux, tandis qu’une tête émergeait lentement de sous la couverture.

Le propriétaire de cette tête semblait vraiment furieux, la colère pouvait se lire dans son regard.

« Seigneur Shi ! Tu es vraiment très présomptueux. »


C’était peut-être à cause de la bonne nuit de sommeil, mais Shen Jue avait bien meilleure mine aujourd’hui. Pour la première fois, son teint était d’un rose sain.

Shi Ji plissa le front et fit avec impuissance :

« Votre Majesté, c’est une réaction normale pour un homme. Cela arrive souvent le matin, ce sujet n’y peut rien. »

Shen Jue n’aurait jamais pensé que Shi Ji serait si éhonté. Ce jeune homme ne le considérait pas le moins du monde comme l’empereur et il se permettait de dire ainsi que c’était une réaction normale pour un homme. Il grinça des dents et voulut d’abord se lever. Mais il avait dormi toute la nuit sur Shi Ji en maintenant la même position, alors son corps était encore un peu engourdi par le sommeil. Quand il se leva, il vacilla et retomba de nouveau, sa main se pressant sur cette partie du corps en particulier.


Shi Ji : « … »

Il inspira brusquement.

Heureusement, les membres de Shen Jue étaient faibles et il n’avait quasiment pas de force. D’un autre côté, c’était encore plus gênant parce qu’il…

Les lèvres de Shi Ji tremblèrent et son visage, qui avait un teint normal jusque là, perdit aussitôt toute couleur.

Shen Jue parut également sentir quelque chose et son regard devint indescriptible quand il leva les yeux vers Shi Ji. Après un moment, Shi Ji se fit gifler.

Puis il se fit éjecter du lit.

« Dégage ! »


Shi Ji dégagea docilement mais avant de partir, il n’oublia pas de récupérer son manteau. Quand il sortit de la tente, il noua le manteau autour de sa taille dans l’espoir de dissimuler son état. Quand les serviteurs voulurent s’incliner devant lui, il agita vite la main pour leur dire de se redresser.

Dès qu’il vit son serviteur attitré, il baissa la voix :

« Dépêche-toi de me préparer de l’eau, même de l’eau froide ! »

Bordel, j’ai perdu la face et mes cheveux C’est pour dire qu’on a fait quelque chose de très embarrassant. (1) aujourd’hui !


* * *


Wen Yurong jeta un coup d’œil à Shi Ji, qui rougissait depuis un moment, et en conçut certains doutes.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? »

Shi Ji regardait par la fenêtre du carrosse. Quand il entendit la question de son ami, il n’osa pas le regarder en face

« Rien. »

Une pensée parcourut le regard de Wen Yurong.

« Tu ne t’es pas entraîné ce matin.

– Ah, je suis trop fatigué aujourd’hui. En plus, on a dû se mettre vite en route, alors je n’ai pas eu le temps pour ça, » fit Shi Ji en toussotant.

Après son explication, il s’éventa avec sa main.

« Vraiment ? »

Wen Yurong regarda son ami qui s’éventait et proposa :

« Tu as chaud ? Et si tu enlevais ton manteau ?

– Non ! Pas question ! »

Shi Ji songea soudain à quelque chose et refusa fermement, les joues étrangement rouges.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Ce jour-là, Shen Jue ne convoqua pas Shi Ji pour le servir. Quand la nuit tomba, le convoi s’arrêta et se prépara à dresser le campement. Un des serviteurs de l’empereur s’approcha du carrosse de Wen Yurong et Shi Ji.

« Seigneur Wen, seigneur Shi, fit le serviteur en s’inclinant devant eux.

– Qu’y a-t’il ? »

Shi Ji avait reconnu ce serviteur : c’était lui qui lui avait demandé de se changer la veille au soir. Il redressa donc bien haut le menton.

« Sa Majesté veut me voir ? »

Le serviteur eut un sourire embarrassé.

« Non, sa Majesté invite le seigneur Wen à venir dîner. »

Shi Ji regarda Wen Yurong à côté de lui avec une pointe d’embarras.

« Ah bon ? Cela ne me concerne pas alors, ah. Je vais aller marcher un peu. Après toute une journée assis dans le carrosse, j’ai un peu mal aux fesses. »


Quand Wen Yurong vit Shi Ji s’éloigner, il hocha la tête à l’intention du serviteur.

« Alors veuillez me conduire à sa Majesté.

– Seigneur Wen, je vous en prie. »

Le serviteur sourit et s’empressa de conduire Wen Yurong.

« Comment se porte sa Majesté aujourd’hui ? » s’enquit le jeune homme par pure politesse.

Le serviteur réfléchit un peu avant de répondre :

« Sa Majesté se porte à peu près comme d’habitude, sauf que ce matin, il semble avoir prononcé le nom du seigneur Shi. »

Wen Yurong plissa le front, songeur. Quand il fut devant l’empereur, il inclina la tête, comme d’habitude.

Shen Jue le fixa et fit :

« Aujourd’hui, la garde impériale a chassé un mouton et l’a fait entièrement rôtir. Je n’arriverai pas à finir cette cuisse de mouton tout seul, alors tu peux en manger. »


Le mouton sentait assez fort et ce n’était pas un plat que Wen Yurong aimait manger chez lui. Rien que l’odeur lui donnait la nausée. Malgré ça, quand il entendit les paroles de Shen Jue, rien ne transparut sur son visage. Il s’assit et prit ses baguettes pour entamer la cuisse de mouton.

Shen Jue savait très bien que Wen Yurong n’aimait pas le mouton. Il le regarda finir toute la cuisse et eut alors un léger sourire.

« Quand je vois Yurong manger, cela m’ouvre l’appétit. »

Il tourna la tête et fit au serviteur à côté :

« Tu peux débarrasser la table. Au fait, apporte ce bol de soupe à Shi Ji en guise de compensation. »

Après avoir donné ses ordres, Shen Jue se tourna de nouveau vers Wen Yurong.

« Viens dans ma tente après t’être baigné.

– À vos ordres. »

Wen Yurong se leva et sortit. Dès qu’il eut quitté la tente, il porta une main à sa bouche. Quand il fut assez loin, dans un endroit isolé, il se pencha soudain et vomit tout le mouton qu’il venait de manger.

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Du côté de Shi Ji, quand il vit le bol de soupe posé sur sa table, il haussa un sourcil.

« C’est une récompense de la part de sa Majesté ? »

Il tendit la main pour soulever le couvercle et vit le pénis du mouton dans la soupe.

Shi Ji : « … »

Le serviteur arbora un sourire gêné.

« Sa Majesté a dit que cet esclave ne devait pas revenir tant que le bol de soupe ne serait pas vide. »

Le visage de Shi Ji devint bleu. Il prit cependant ses baguettes de jade, saisit le pénis et le jeta dans un bol vide à côté. Il prit ensuite le bol de soupe et le porta à ses lèvres. En penchant la tête en arrière, il vida la soupe d’un coup.


« Cela ira ? »

Shi Ji montra le bol de soupe vide au serviteur.

Ce dernier ne dit rien mais regarda le pénis de mouton dans le bol vide.

Shi Ji : « … »

Bordel ! Ça se mange au moins ?!

Aucune importance.

Il gronda mais prit le pénis de mouton et se mit à le mâcher. Quand le serviteur vit cela, son regard s’emplit d’admiration. Quand Shi Ji eut fini de manger, il poussa un soupir d’émotion.

« Le seigneur a fini de manger, cet esclave peut donc repartir selon les ordres. »

Shi Ji le saisit subitement par le col.

« Un instant, reviens un peu ici. J’ai tout mangé, alors tu vas m’aider à demander à sa Majesté quelle va être ma récompense pour ça, hein ? »

La récompense arriva le lendemain.

Un autre bol de soupe au pénis de mouton.


* * *


Comme il avait vomi, Wen Yurong se lava consciencieusement trois fois avant de se changer. Il se rinça également sept ou huit fois la bouche avant de retourner dans la tente de l’empereur.

Dès qu’il entra, il vit que Shen Jue n’était pas allongé au lit mais assis sur un fauteuil en face, avec un livre dans les mains.

Bien que l’hiver soit passé, il portait encore un épais manteau en fourrure de renard. La fourrure rousse autour du col entourait son visage, lui apportant une petite touche de rouge.

« Yurong, viens m’aider à regarder ça, » fit Shen Jue en levant les yeux vers lui.

Wen Yurong portait une tunique blanche et argent ce soir-là. Il ressemblait totalement à un immortel sous le clair de lune. Malheureusement, Shen Jue ne lui accorda qu’un regard avant de détourner les yeux.


Après que Wen Yurong l’ait salué, il s’approcha de Shen Jue et observa soigneusement le livre qu’il lisait. Dès le premier regard, son visage pur comme le jade devint brûlant de honte.

« Explique-moi un peu ce que veux dire cette phrase, » fit doucement Shen Jue.

Cet encyclopédie vivante, qui avait un vaste savoir qui embrassait le passé comme le présent et qui avait terminé premier au concours officiel, ne put retenir le rouge qui envahit son visage. Pendant ses études à l’université, il avait été capable de mener des joutes oratoires contre tout un groupe de lettrés mais en cet instant, il en resta sans voix et ne trouva plus ses mots.

Après un moment, il baissa la voix et murmura quelque chose.


Quand Shen Jue entendit ça, il cligna des yeux.

« Je n’aurais jamais cru que le Bouddhisme avait de telles méthodes de cultivation. Cette union du lotus Une position sexuelle issue du tantrisme tibétain. (2) me semble un peu intéressante. »

Tout en disant ça, il saisit Wen Yurong par la main et l’attira pour qu’il s‘assoit sur ses genoux. Cependant, Shen Jue avait surestimé son corps : au moment où Wen Yurong s’assit, Shen Jue ne put le supporter et inspira brusquement.

Wen Yurong fut grandement embarrassé et se releva aussitôt. Il fit d’un ton confus :

« Ce sujet est trop lourd. Votre Majesté, vous avez mal ? »

Shen Jue était un peu furieux intérieurement, mais l’amusement de la journée avait déjà débuté, alors cela ne pouvait pas se terminer ainsi. Il endura donc la douleur et se leva. Il tira Wen Yurong pour que l’autre s’assied au bord du sofa puis il se mit assis sur lui tout seul.

« C’est cette position ? »

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Wen Yurong garda le silence un moment, puis il souleva les fesses de Shen Jue avec ses mains. Il mit ses jambes en position du lotus et reposa de nouveau Shen Jue. Il l’attira ensuite contre lui, leurs torses se pressant.

« C’est comme ça. »

Il fallait reconnaître que ce lauréat du concours était extrêmement précis et méticuleux. Il ne commit aucune erreur dans la posture. Cependant, les deux hommes étaient bien trop près l’un de l’autre. Leurs respirations s’entremêlèrent et l’atmosphère devint aussitôt très mal à l’aise.

Shen Jue resta assis un moment ainsi, puis ne put supporter ça plus longtemps. Il prit l’initiative de se redresser pour descendre des genoux de l’autre. Cependant, au moment où il se leva, ses jambes faiblirent et il retomba de nouveau en place.

Le front de Wen Yurong se couvrit aussitôt de sueur.


Note de Karura : Shen Jue, tu joues vraiment les aguicheurs dans ce chapitre ! D’abord avec Shi Ji, et ensuite avec Wen Yurong.

Vous avez remarqué le ton un peu déçu de Shi Ji quand il a appris que ce n’était pas lui que Shen Jue avait convoqué ? Hi hi hi, le charme (?) de Shen Jue continue d’agir !


Notes du chapitre :
(1) C’est pour dire qu’on a fait quelque chose de très embarrassant aujourd’hui.
(2) Une position sexuelle issue du tantrisme tibétain.






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