Chapitre 178
Après la commotion à l’extérieur, le plus ivre et agité des cultivateurs démoniaques sortit le premier.
« De quoi vous parlez ? Vous osez tenter de nous voler ? Vous savez au moins qui nous sommes ? »
À peine eut-il prononcé ces mots que sa tête tomba par terre. Le cultivateur tenait encore une prostituée dans ses bras et le visage pâle de la femme fut aspergé de sang. Elle poussa un hurlement de terreur et tomba aussitôt à genoux par terre, incapable de se relever.
Ces cultivateurs démoniaques avaient bien bu. Quand ils virent leur compagnon se faire tuer, leur ivresse diminua de plus de la moitié. En voyant l’immense navire aérien non loin, ils comprirent aussi qu’ils étaient tombés sur des gens qu’ils ne pouvaient pas se permettre d’offenser. Alors ils s’avancèrent aussitôt docilement et déposèrent les jarres de liqueur qu’ils tenaient.
Le capitaine sortit du poste de pilotage et vit le cadavre sur le pont. Il se tourna et demanda à ses employés de faire sortir tous les passagers de leurs cabines.
Les gens comme lui qui travaillaient dans ce domaine avaient bien conscience de la réalité des choses : au lieu de résister et de finir par perdre la vie, mieux valait céder gentiment son argent. Après tout, l’argent n’était qu’un bien matériel et on pouvait toujours en gagner de nouveau plus tard.
Quand un employé toqua à la porte de la cabine de Shen Jue, ce dernier cherchait toujours un moyen de faire disparaître ses oreilles animales. Il avait essayé plusieurs fois de changer de forme, mais avait échoué. En entendant qu’on le pressait de sortir, il dut se résoudre à remettre son chapeau noir et à sortir.
Le bateau volant s’était arrêté dans les airs et les passagers attendaient en rangs sur le pont à l’avant. Un groupe sortit de l’autre immense navire aérien. Ils avaient tous le visage caché par des masques noirs en tissu. Ils tendirent des sacs noirs devant les passagers en disant :
« Mettez tout dedans. »
Personne n’osa résister, du coup chacun déposa son argent et ses biens l’un après l’autre. Shen Jue était en fin de rangée. Il regarda son anneau de stockage à son doigt et plissa le front. Il se dit qu’il ne pouvait pas faire autrement que de le donner, sinon cela attirerait des soupçons de la part de ces voleurs. Alors quand le sac noir fut présenté devant lui, il retira l’anneau de stockage de son doigt et le jeta dedans.
Après un premier passage, les bandits ne partirent pas tout de suite. L’un d’eux, un homme grand, jeta un coup d’œil aux passagers et demanda :
« C’est tout ? »
Le capitaine regarda de tous les côtés et conseilla :
« Vous avez vraiment tout donné ? Ne perdez pas votre vie pour pas grand-chose. »
Quand il eut dit ça, plusieurs passagers s’avancèrent en faisant une vilaine tête et déposèrent d’autres choses dans le sac noir.
Le grand bandit ricana, puis fit un clin d’œil à un complice à côté de lui. Après ça, les bandits se mirent à fouiller le bateau.
Pendant que les autres fouillaient, le grand bandit s’approcha des prostituées. Il se frotta le menton en hochant la tête.
« Vous êtes mignonnes. Montez à bord ! »
Les femmes semblèrent sur le point de fondre en larmes en entendant ça, pourtant elle s’avancèrent vers l’autre bateau volant en tremblant. Quand elles arrivèrent près du navire, un escalier en bois apparut et elles purent monter à bord.
Le bandit continua à avancer et s’arrêta devant un cultivateur démoniaque qui semblait avoir la peau très douce et la chair très tendre. Il se frotta de nouveau le menton.
« Tu n’es pas trop mal, toi aussi. »
Quand
le cultivateur démoniaque entendit ça, ses yeux
s’écarquillèrent aussitôt. Ces gens lui
avaient déjà pris son argent et les prostituées,
et maintenant c’était lui qu’ils voulaient
prendre ? Il était hors de question qu’il accepte
ça, il devait réagir tout de suite. Mais alors qu’il
préparait une attaque, le grand bandit fit apparaître un
marteau météorique Une arme de la Chine ancienne. (1)
de nulle part et
l’enfonça rudement dans le ventre du cultivateur
démoniaque. Ce dernier fut aussitôt projeté dans
les airs et glissa ensuite de plusieurs zhang sur le pont.
« Tu crèves ou tu montes à bord. À toi de choisir. »
Le marteau météorique dans ses mains faisait au moins la taille d’un homme, pourtant il le maniait comme si c’était un simple jouet.
Le cultivateur démoniaque qui avait reçu le coup vomit un peu de sang. Haletant, il ne put que dire :
« Je monte à bord, je monte à bord ! »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Le froncement de sourcils de Shen Jue augmenta encore plus en voyant cette scène. Vu la tournure des événements, il n’allait pas du tout pouvoir cacher son identité. Alors que le grand bandit allait s’approcher, les autres qui étaient partis fouiller le navire revinrent et ils avaient trouvé un bon butin dans les cabines.
Du coup, le grand bandit se tourna pour regarder leur butin et Shen Jue poussa un discret soupir de soulagement. Ces gens parurent se dire que c’était bon et ils se préparèrent à retourner dans leur vaisseau.
Cependant, au moment où ces gens montaient à bord, une voix s’éleva en provenance de leur navire.
« Les passagers n’ont pas été fouillés. Allez le faire. »
Quand le grand bandit entendit ça, il ordonna à ses hommes d’aller fouiller les passagers. Celui qui se chargea de Shen Jue était un homme assez petit. Shen Jue remarqua une marque noire sur son front et cet homme avait tout l’air d’être un cultivateur démoniaque. Ils étaient très près de la secte des Âmes Ténébreuses. Vu qu’un si grand navire aérien les attaquaient ouvertement, on pouvait dire que même si ce n’étaient pas des gens de la secte des Âmes Ténébreuses, ils avaient un lien avec.
L’homme tâta au travers des vêtements de Shen Jue, puis leva les yeux.
« Pourquoi tu portes un chapeau la nuit ?
– J’ai d’affreuses cicatrices sur le visage, murmura Shen Jue, c’est pour ça que je porte un chapeau pour le couvrir. Je n’ai rien du tout sur moi, j’ai déjà tout donné. »
Quant à la Corde Attrape Immortel qui était à présent attachée dans ses cheveux, du moment qu’il ne s’en servait pas, les gens penseraient juste qu’il s’agissait d’une simple ficelle rouge pour attacher les cheveux.
L’autre homme lui jeta un regard suspicieux, mais se tourna et s’éloigna. Par contre, ce fut cette fois le grand bandit qui s’approcha. Il remarqua très vite Shen Jue et lui jeta un regard :
« Enlève ton chapeau ! »
Shen Jue marqua une hésitation avant de lever la main pour retirer son chapeau. En fait, il n’enleva pas totalement le chapeau mais souleva simplement un peu le voile devant. Quand l’homme vit son visage, il manifesta un air de dégoût :
« Ne sors pas dehors si tu es si laid ! »
Quand Shen Jue avait entendu qu’ils allaient fouiller les passagers, il avait aussitôt utilisé un sort pour changer son visage. Comme il était pressé, seul le visage de l’homme-serpent à deux visages lui était venu à l’esprit. Alors il avait transformé son visage en prenant pour modèle l’un des deux visages de l’homme-serpent, mais l’avait délibérément enlaidi.
Shen Jue baissa à la tête à ces mots, un air sincèrement contrit sur le visage.
Le grand bandit renifla et s’éloigna. Mais il avait à peine fait deux pas qu’il s’arrêta de nouveau. Après un moment, il se tourna subitement et s’approcha de nouveau de Shen Jue.
Quand Shen Jue le vit revenir, un mauvais pressentiment l’envahit. Effectivement, l’homme se planta devant Shen Jue avec un regard un peu étrange.
« Tu montes aussi. »
Il avait dû être contacté mentalement.
En entendant ça, Shen Jue se pinça les lèvres mais n’eut pas d’autre choix que de suivre le grand bandit à bord du vaisseau.
Étant donné qu’il ne pouvait pas s’enfuir, mieux valait monter et voir ce qui se passait.
Une fois à bord, Shen Jue se fit aussitôt enfermer avec les autres dans une petite pièce. Pendant qu’il montait à bord, il avait rapidement regardé partout et s’était rendu compte que ce bateau volant était vraiment immense, au moins plusieurs fois le bateau volant qu’il venait de quitter.
Quand Shen Jue fut poussé dans la pièce, le cultivateur démoniaque gisait au sol, le visage pâle et poussant des gémissements de douleurs. Les prostituées étaient pressées l’une contre l’autre. Contrairement à leur air paniqué d’avant, elles étaient à présent en train de commérer et de glousser.
« Ces gens ont l’air très riches, non ?
– Alors on va se faire plus de fric avec eux ?
– Si ce n’est pas pour nous payer, pourquoi prendre des prostituées ?
– Alors on va leur en donner pour leur argent ! »
…
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Le cultivateur démoniaque fut incapable d’en écouter davantage. Il leur fit d’un ton furieux :
« Vous ne voyez pas que je suis blessé ? Pourquoi vous ne venez pas m’aider ?
– Yo, grand-père, t’as pas réussi à te protéger alors ne viens pas tenter de nous commander, ricana une des prostituées. Pour qui tu te prends ? »
Shen Jue ne participa pas à leur dispute. Il se trouva un coin et s’assit. En voyant qu’il n’obtiendrait pas d’aide de la part des prostituées, le cultivateur démoniaque jeta un regard mauvais à Shen Jue :
« Toi, l’enfoiré hideux. Viens ici. »
À peine avait-il dit ça que la prostituée qui lui avait répliqué à l’instant reprit la parole :
« C’est quand même pas croyable de traiter quelqu’un d’enfoiré hideux quand on veut lui demander de l’aide. »
Les autres femmes firent à Shen Jue :
« Petit frère, ne l’écoute pas. Nous sommes tous logés à la même enseigne sur ce navire à présent. On ne sait pas si on va se faire tuer ou si on va survivre, alors à quoi bon supporter ses grands airs ? »
Shen Jue les remercia, puis rabaissa son voile noir. Le fait que ces gens lui aient ordonné de monter, cela voulait dire qu’ils avaient découvert quelque chose. Si son identité était percée à jour, il y avait de fortes chances que quelqu’un signe un contrat avec lui.
Une fois qu’une bête démoniaque signait un contrat avec un cultivateur, l’une des règles importantes était qu’elle ne devait pas tuer son maître. Par contre, si son maître était tué par quelqu’un d’autre, cela n’avait aucune importance.
Ils étaient enfermés et personne ne vint les voir. Le cultivateur au visage tendre avait eu l’énergie d’insulter les gens au départ, mais il finit ensuite par se rendre compte que cela ne servirait à rien, alors il se calma. De son côté, Shen Jue lança plusieurs sorts en cachette pour faire partir ses oreilles mais au beau milieu, sa queue réapparut. Heureusement, les gens près de lui étaient en train de dormir, alors ils ne se rendirent compte de rien.
Après la nuit, Shen Jue eut l’impression que le navire s’était arrêté. Au bout d’un moment, quelqu’un ouvrit la porte de la pièce et leur cria :
« Tout le monde dehors ! »
Shen Jue se leva. Il jeta un coup d’œil aux prostituées qui faisaient de nouveau mine d’être effrayées, puis se dirigea vers la porte.
Quant au cultivateur démoniaque qui n’arriva pas à se relever, il se fit tirer par deux des bandits.
Le navire s’était arrêté à ce qui semblait être un petit manoir dans les montagnes vu du sol. Personne n’était en vue.
Shen Jue et les autres furent poussés hors du navire. Puis on attacha leurs mains avec des cordes et ils durent suivre les bandits vers le petit manoir.
Après avoir marché un certain temps, Shen Jue fit une immense pierre avec quatre mots gravés dessus de manière tordue —
On aurait dit que c’était un enfant qui avait écrit ça, sauf qu’il y avait des dizaines d’empreintes de mains sanglantes sur la pierre, ce qui donnait à ces mots une aura étrange et terrifiante.
Quand les prostituées virent ces mots, leurs visages pâlirent. Ce qu’elles avaient dit la veille sur le navire, c’était juste pour réconforter leur petite sœur. Qui ignorait que les cultivateurs démoniaques de la secte des Âmes Ténébreuses étaient les pires au monde et que même les bébés cessaient de pleurer en les voyant.
Mais quand Shen Jue vit ces mots, il se dit simplement que cela lui avait épargné bien des soucis. Il avait beaucoup réfléchi avant au moyen de se faufiler en douce dans la secte des Âmes Ténébreuses mais c’était réglé à présent : il n’avait plus besoin de se faufiler, il avait été fait prisonnier.
Ils arrivèrent aux portes de la secte des Âmes Ténébreuses. Le grand bandit de la veille invoqua une épée volante capable de porter plusieurs dizaines de personnes. Shen Jue et les autres furent poussés sur l’épée volante et ils s’envolèrent vers le sommet de la montagne.
Après plusieurs minutes de vol, l’épée atterrit.
Dès qu’ils atterrirent, Shen Jue et les autres purent voir un bâtiment immense comme un palais, avec un escalier en jade de quatre-vingt-dix-neuf marches devant le bâtiment. Ils ne firent que voir ce palais, on les emmena ensuite dans un autre endroit pour les enfermer.
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Les prostituées n’avaient aucune cultivation et pratiquaient encore moins l’inédie. Après autant de temps, elles étaient déjà mortes de faim. Elles hésitèrent longtemps avant d’aller négocier avec leur geôlier pour avoir quelque chose à manger.
L’homme les fixa et eut un rire mauvais.
« Pourquoi est-ce qu’on vous nourrirait ? Je ne sais déjà pas si vous allez survivre ou pas. »
Dès qu’il eut dit ça, même le cultivateur démoniaque au visage tendre pâlit, ainsi que les prostituées. Elles se rassirent de nouveau et les plus timorées se mirent à pleurer.
La parole à l’auteur : Un écureuil qui part faire du tourisme, c’est quoi ce bordel ? Ah ah ah
Note de Karura :
Les prostituées et le cultivateur démoniaque : Oh non, on est dans la secte des Âmes Ténébreuses ! Tout mais pas ça !
Shen Jue : Oh, chouette, ça m’arrange !
Les autres : …
Shen Jue ne pense vraiment pas comme tout le monde 😅
Notes du chapitre :
(1) Une arme de la Chine ancienne.
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