Chapitre 177

Il s’avérait que puisque Shen Jue était avec Fu Jiuyin et que ce dernier était la bête démoniaque de Jie Chen, le document avait été envoyé à Jie Chen, puis transmis à Fu Jiuyin par le cultivateur. Voilà comment le renard était au courant de ce que lisait Shen Jue dans le Pavillon des Livres.

Shen Jue brûla les lettres avant de sortir pour aller se coucher dans un arbre. Alors qu’il était à moitié endormi, il fut réveillé par un petit caillou.

Fu Jiuyin était assis sur la branche à côté de son nid. Quand il vit que Shen Jue était réveillé, il lui fit signe du doigt de venir. Shen Jue n’eut pas d’autre choix que de sortir de son nid et de s’asseoir afin d’écouter ce que le renard avait à lui dire.

« Nous partons demain, mais Jie Chen ne veut pas te prendre avec nous. Tu vas donc rester tout seul dans la secte des Eaux Célestes. »

Le cerveau de Shen Jue encore à moitié endormi s’activa aussitôt. Il se redressa bien droit et, voyant que Fu Jiuyin ne semblait pas avoir dit ça pour se moquer de lui, il ne put s’empêcher d’agripper les vêtements de l’autre avec ses pattes griffues.

« Pourquoi tu ne me prends pas avec ? Je ne vous retarderai pas. »

Fu Jiuyin avait déjà prêté beaucoup d’attention à Jie Chen. Si les deux partaient ensemble, qui sait ce qui se passerait ? Si Shen Jue restait dans la secte des Eaux Célestes, il ne pourrait pas intervenir.

Fu Jiuyin tendit la main et détacha les griffes de l’écureuil.

« C’est Jie Chen qui en a décidé ainsi. Moi, je m’en fiche. Tu peux aller lui parler si tu veux. »

À ces mots, Shen Jue garda le silence un moment, puis descendit de l’arbre pour trouver Jie Chen. Le jeune homme était en train de méditer sur un rocher au bord d’une falaise dans la montagne. Le vent agitait ses vêtements. Shen Jue avait fait tout ce chemin pour le voir, mais il n’ouvrit même pas les yeux.

Voyant que l’autre était en train de méditer, Shen Jue hésita un moment avant de décider de ne pas l’interrompre. Il s’assit donc sur un petit caillou à côté de lui. Après être resté assis un bon moment, il eut soudain un peu faim. Il alla donc sur un arbre tout proche pour se trouver quelque chose à manger.

Quand il revint sur le rocher et grignota ses fruits, les longs cils de Jie Chen frémirent et il finit par ouvrir les yeux. Il tourna la tête pour regarder l’écureuil des neiges qui mangeait consciencieusement à côté de lui, ses yeux très calmes.

« Tu viens me demander pourquoi je ne veux pas te prendre avec nous ? »

Shen Jue termina son fruit, puis tourna la tête vers lui.

« En effet.

– C’est une mission dangereuse, je pense que c’est plus sûr pour toi de rester dans la secte. »

Jie Chen marqua une pause avant d’ajouter :

« Tu n’as pas fini de lire tous les livres qui t’intéressaient dans le Pavillon des Livres, pourquoi tu n’en profites pas pour le faire ? »

Il s’agissait uniquement de livres sur la double cultivation. Si Shen Jue les avait lus, c’était parce qu’il voulait en fait voir s’ils contenaient des méthodes utiles mais ce ne fut malheureusement pas le cas. Alors il avait renoncé à l’espoir de trouver les livres dont il avait besoin dans le Pavillon des Livres de la secte des Eaux Célestes.

« Je ne veux plus lire ces livres, je veux partir avec toi. Je ne serai pas un fardeau. »

Shen Jue vit que le jeune homme ne semblait pas vouloir changer d’avis, alors il n’eut pas d’autre choix que de faire :

« Autrement, on n’a qu’à se battre. Si je gagne, tu me laisseras venir. »

Quand Jie Chen entendit ça, il baissa la tête et acquiesça légèrement. Il tendit la main sur le côté et une épée volante descendit du ciel pour atterrir dans sa main.

Le fait qu’il fasse appel à son épée signifiait qu’il ne comptait pas faire de cadeaux à Shen Jue. Cela faisait longtemps que Shen Jue ne s’était pas battu contre quelqu’un, surtout un combat entre cultivateurs. Il en fut forcément un peu excité.

Il n’avait pas d’épée sur lui, mais il avait la Corde Attrape Immortel. Il retira son collier rouge de son cou et le brandit comme un fouet.

« Toi d’abord, » fit-il à Jie Chen.

Le jeune homme se leva et contempla l’écureuil qui ne lui arrivait pas plus haut qu’au mollet. Il fronça les sourcils et demanda :

« Tu ne veux pas prendre forme humaine ? »

Presque toutes les bêtes démoniaques qu’il avait affrontées étaient immenses alors pendant les combats, il n’avait pas eu l’impression d’être une brute. Mais là, il regardait ce petit écureuil qui lui faisait face avec son petit fouet dans les pattes. Bien qu’il savait que son adversaire était sûrement fort, il avait pourtant l’impression d’être en train de martyriser plus petit que lui.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

En voyant la tête que faisait Jie Chen, Shen Jue crut que l’autre le méprisait. Son ton devint beaucoup plus glacial :

« Inutile, commençons directement. »

Comme Jie Chen ne faisait pas mine d’attaquer, Shen Jue se lança. Ce qui l’énerva un peu, ce fut que Jie Chen se contenta de bloquer ou esquiver sans contre-attaquer. L’épée qu’il tenait servit juste à bloquer les sorts de Shen Jue. De colère, les moustaches de Shen Jue se tordirent.

Au bout du compte, toute envie de se battre lui passa. Il tourna les talons et s’en alla. Dès qu’il fut de retour dans la cour, il se réfugia dans son nid. Plus tard, quand Fu Jiuyin l’appela, son expression n’était pas très plaisante.

Le renard parut deviner que Jie Chen lui avait opposé un refus. Il sourit et pinça l’oreille de l’écureuil.

« Il ne veut toujours pas te prendre avec ? »

Shen Jue jeta un regard à Fu Jiuyin, puis détourna les yeux. Il détestait vraiment le sentiment de se faire traiter comme un faible. Dans des cas comme ça, il avait vraiment l’impression d’être un bon à rien.

Fu Jiuyin le lâcha puis s’allongea sur le lit. Il reprit sa forme originelle pour que Shen Jue peigne sa fourrure. Alors que Shen Jue en était à la moitié, son humeur se calma peu à peu. Il ne devait pas se laisser irriter par des choses si triviales. Sa priorité numéro un était de trouver un moyen de suivre Fu Jiuyin.

Si cela ne marchait pas avec Jie Chen, il ne restait plus qu’à tenter le coup auprès de Fu Jiuyin.

« Fu Jiuyin, si tu ne me prends pas avec toi, qui brossera ta fourrure, ah ? »

Shen Jue grimpa sur l’oreiller, s’assit et commença à brosser la tête du renard.

« Et quand tu prendras un bain, qui te lavera, ah ? »

Fu Jiuyin était vraiment au summum de l’aise quand on lui peignait la fourrure sur la tête : ses pattes arrière étaient parfois agitées de soubresauts. Ses yeux de renard se plissèrent en une courbe.

« Il y a Jie Chen. »

Shen Jue continua de peigner sa fourrure un moment avant de faire :

« Il a des grosses mains et de gros pieds. Il n’est sûrement pas aussi soigneux que moi. Tu pourrais me prendre avec toi, hein ? Je pourrais rester sur ton épaule ou dans ta manche. Je ne te causerai aucun problème. »

Fu Jiuyin rit mais ne répondit pas.

Shen Jue voulut continuer à parler mais se rendit compte qu’il était devenu muet.

Shen Jue : « … »

Fu Jiuyin et Jie Chen partirent devant Shen Jue. Fu Jiuyin avait lancé un sort de paralysie sur l’écureuil qui se lèverait automatiquement dans un shichen. Alors quand le sort de paralysie serait levé, Shen Jue n’aurait aucun moyen de savoir dans quelle direction ils étaient partis.

Shen Jue regarda la silhouette des deux hommes disparaître en un instant. Il songea alors que puisque les deux étaient partis et qu’il ne pourrait pas les rattraper, il avait autant mettre ce temps à profit pour aller visiter la secte des Âmes Ténébreuses.

Comme il s’était déjà rendu dans cette secte dans les autres vies, il connaissait plutôt bien les lieux. La secte des Âmes Ténébreuses était très loin de la secte des Eaux Célestes. En volant, il faudrait cinq jours pour arriver au pied de la montagne où se trouvait la secte.

Mais de nos jours, on pouvait louer plein de bateaux volants. Fu Jiuyin avait de nombreux trésors sur lui et il ne les avait pas tous emportés ; il les avait juste jetés dans la maison principale. Shen Jue en prit quelques-uns d’utile, puis dressa une barrière autour de la maison principale. Il quitta ensuite la secte des Eaux Célestes et alla dans la plus proche grande ville pour louer un bateau volant.

Au lieu d’en louer un pour lui tout seul, il acheta une place sur un bateau volant qui comptait de nombreux passagers. Par contre, il prit une cabine individuelle. Comme Shen Jue était à l’extérieur et n’osait pas voyager sous sa vraie forme, il s’était changé en humain mais cette fois, la queue avait disparu mais pas les oreilles. Shen Jue dut donc porter un chapeau conique noir pour les cacher.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Sur le navire aérien, Shen Jue resta dans sa cabine presque tous les jours. Ce n’était que la nuit qu’il allait à la proue du vaisseau pour prendre un peu l’air.

Pour son voyage, il avait volé un anneau de stockage à Fu Jiuyin. Comme le renard n’y avait pas apposé son empreinte, il avait facilement pu l’ouvrir. Allez savoir à quel cultivateur avait appartenu cet anneau de stockage, mais il y avait un livre de dessins érotiques à l’intérieur. Comme Shen Jue n’avait aucun endroit où le mettre, il le remit à l’intérieur de l’anneau de stockage.

Il mit aussi beaucoup de fruits dans l’espace de stockage, comme ça il pourrait les sortir pour manger dès qu’il le voudrait.

Ce bateau volant allait faire des arrêts dans plusieurs grandes villes. Comme la secte des Âmes Ténébreuses était loin, alors par la suite, les passagers du navire ne furent plus que moins d’un dixième de ce qu’ils étaient au départ.

Plusieurs d’entre eux semblaient être des cultivateurs démoniaques et ils avaient même emmené des prostituées sur le navire. Même au milieu de la nuit, on pouvait entendre des rires et des bruits dans leurs cabines.

Une nuit, Shen Jue se tenait à la proue du navire comme à son habitude. Cette nuit-là, les nuages étaient si denses qu’on ne pouvait même pas voir la lune, la brise nocturne était très fraîche et quand on regardait le ciel, on avait l’impression qu’il allait pleuvoir à tout moment. Après être resté dans le vent un bon moment, Shen Jue allait retourner dans sa cabine quand il sentit soudain une odeur.

Ce n’était ni une bonne ou une mauvaise odeur, et il n’arrivait pas à dire ce que c’était. L’odeur était charriée par le vent.

Shen Jue s’arrêta et se tourna vers la direction d’où venait le vent. On ne voyait pas très bien la nuit. Shen Jue plissa les yeux un bon moment, puis crut apercevoir une ombre noire et floue. Cela semblait être un navire volant, mais bien plus grand que le leur.

Cet autre navire allait très vite. Shen Jue l’observa un moment, puis un pressentiment surgit dans son cœur. Il se tourna aussitôt pour regagner sa chambre. Il était à peine revenu dans sa cabine que tout le vaisseau trembla brusquement dans un grand bruit, comme s’il avait été heurté durement par quelque chose.

Au même moment, une voix d’homme tonitruante retentit à l’extérieur :

« Ceci est un braquage ! Que tout le monde sorte et allonge la monnaie, autrement nous allons faire un bain de sang ! »

La parole à l’auteur : Petit conseil, ne laissez jamais vos animaux rester trop longtemps seuls à la maison.

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Un écureuil des neiges a fugué de chez lui avec son petit balluchon sur le dos et un collier rouge.

Note de Karura : Shen Jue ne peut décidément pas rester tranquille !

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