Cent façons de tuer un prince charmant 211

Chapitre 211


Deux mois après avoir recueilli Fu Jiuyin, Shen Jue fut capable de le prendre dans ses bras pour la première fois.

Fu Jiuyin avait été blessé un peu partout par une bande de gamins. Il se trouvait à présent dans les bras de Shen Jue, sa tête en sang posée doucement sur le bras de l’homme. Il gémissait faiblement de temps à autre.

Shen Jue le ramena à la maison. Heureusement, il restait des médicaments de la dernière fois. Une fois rentré, il ne se soucia pas pour le moment de la nourriture qui était restée par terre dans la cour. Il déposa d’abord Fu Jiuyin, puis entra chercher de quoi le soigner.


Il se pouvait que Fu Jiuyin avait compris que Shen Jue l’avait sauvé car quand il appliqua l’onguent cette fois, le renard ne se débattit pas comme au début. Cela dit, la douleur était si forte qu’il lâcha un grondement malheureux.

« Tu l’as bien cherché, fit calmement Shen Jue. La prochaine fois que tu te sauves, je n’irai pas te chercher. »

Allez savoir si Fu Jiuyin le comprenait ou pas, mais il répondit quand même par un aou. Shen Jue baissa les yeux vers ses yeux de renard qui brillaient un peu trop. Il se pinça les lèvres et cessa de parler.

La plus grave des blessures était à la patte arrière. Elle était presque guérie mais là, elle avait été de nouveau blessée. Quand Shen Jue la saupoudra de médicament en poudre, Fu Jiuyin eut si mal qu’il tourna la tête et mordit sa main.


Shen Jue poussa un léger cri de douleur. Il ne retira pas sa main en vitesse, mais cria au renard :

« Lâche ! »

Fu Jiuyin desserra les mâchoires avec une lueur dans le regard, puis le lâcha lentement. Malgré ça, la main de Shen Jue saigna beaucoup. Les crocs de ce petit gars étaient très pointus.

Shen Jue allait ressuyer le sang avec un mouchoir quand Fu Jiuyin se rapprocha. Il jeta un coup d’œil à Shen Jue avant de tirer la langue avec un peu d’hésitation.

Shen Jue se crispa en sentant la langue rêche du renard sur sa paume, pourtant il résista à l’envie de repousser la tête du renard.


Après s’être occupé des blessures du Fu Jiuyin, Shen Jue ramassa la nourriture par terre pour préparer le repas. Mais avec une main mordue, il ne pouvait cuisiner que d’une main tout au plus. Donc la préparation du repas prit très longtemps.

Comme il s’était fait maltraiter dehors, Fu Jiuyin se comportait bien mieux à présent. Il resta sagement allongé près de la porte de la cuisine.

Shen Jue n’avait pas besoin de manger, alors il déposa la viande cuite dans le bol de Fu Jiuyin. Il se rendit ensuite dans sa chambre pour prendre un bain. Mais dès qu’il referma la porte, Fu Jiuyin à l’extérieur se mit à hurler. C’était un cri misérable, comme si quelqu’un le frappait. Shen Jue s’empressa de rouvrir la porte en entendant ça et s’aperçut que le renard avait rampé jusqu’à sa porte à un moment ou à un autre. Quand il ouvrit la porte, Fu Jiuyin était en train de la gratter.


Shen Jue en resta stupéfait un moment, puis s’accroupit.

« Tu ne veux pas que je ferme la porte ? »

Fu Jiuyin ne dit rien, mais glapit une fois.

Le cœur de Shen Jue se mit soudain à battre plus vite.

« Fu Jiuyin, tu comprends ce que je dis ? Si tu me comprends, aboie deux fois. »

Mais après ça, Fu Jiuyin ne glapit plus. Il se contenta de tourner la tête pour le regarder.

Shen Jue eut un léger rire vain. Il se leva en secouant la tête. Comment avait-il pu croire que Fu Jiuyin l’avait compris à l’instant ? L’animal comprenait juste certains tons. S’il parlait fort, cela voulait dire qu’il était fâché. S’il parlait doucement, cela voulait dire qu’il n’était pas fâché.


Il referma de nouveau la porte mais aussitôt, Fu Jiuyin se mit à glapir de nouveau sans finir toute la viande. Shen Jue n’eut pas d’autre choix que de laisser la porte ouverte pendant qu’il se lavait. Heureusement qu’il y avait un paravent pour bloquer la vue.

Depuis qu’il était devenu un dragon, il perdait la notion du temps quand il était dans l’eau. Il posa les mains sur les bords de la baignoire, se sentant un peu fatigué. Il avait passé toute la journée à chercher Fu Jiuyin et ensuite, il était resté longtemps debout à cuisiner. Il était vraiment épuisé.

Tout à coup, il rouvrit les yeux et quand il tourna la tête, il croisa une paire d’yeux de renard.

Fu Jiuyin était arrivé à un moment donné. Il se tenait debout en s’accrochant de ses deux pattes avant au bord de la baignoire et regardait avec curiosité. Il repéra soudain la queue de dragon dans l’eau et ses pupilles s’élargirent considérablement.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue se renfrogna et fit d’une voix sèche :

« Fu Jiuyin, va-t’en ! »

Le renard blanc parut ne pas l’entendre. Il se mit même à gratter la baignoire avec ses pattes arrière et grimpa dessus en arquant son corps. C’était un mouvement très dangereux. Shen Jue voulut l’arrêter tout de suite, mais Fu Jiuyin avait déjà soulevé la moitié de son corps. Il perdit alors l’équilibre et tomba dans la baignoire comme un oignon à l’envers.

Le visage de Shen Jue fut éclaboussé. Ce ne fut pas ça qui le rendit furieux, ce fut qu’il avait à peine appliqué l’onguent sur la patte du renard et maintenant, cela n’avait servi à rien.

Dès que Fu Jiuyin tomba dans l’eau, il fut pris de panique et se débattit violemment. Il vit soudain Shen Jue et nagea vers lui. Il lui grimpa dessus, ses deux pattes avant s’accrochant fermement aux épaules de l’homme. Les griffes acérées étaient presque enfoncées dans la chair.


En voyant ça, Shen Jue n’eut pas d’autre choix que de se transformer totalement en humain. Il soutint le renard accroché à lui d’une main, tout en sortant de la baignoire en s’appuyant sur l’autre main.

Le bain était fichu et l’onguent était parti. Shen Jue jeta en hâte un sort pour sécher la fourrure du renard, puis dut sortir pour aller chez l’apothicaire. Heureusement que l’officine n’était pas encore fermée. Le temps que Shen Jue revienne pour appliquer de nouveau l’onguent sur la patte de Fu Jiuyin, il était déjà bien tard.

Il n’était plus d’humeur à prendre un bain, alors il jeta un sort de purification sur lui et alla se coucher. Il dormit jusqu’à plus de minuit, puis se fit de nouveau réveiller par une tête poilue.


Confus, Shen Jue ouvrit les yeux et aperçut une masse blanche. Il se figea, puis tendit la main pour toucher. C’était bel et bien Fu Jiuyin.

Le renard avait réussi à passer par la fenêtre ouverte et avait grimpé dans le lit de Shen Jue, sa tête poilue pointant dans tous les sens. Cela agaça un peu Shen Jue de se faire marcher dessus par l’animal. Il voulut le repousser par terre, mais Fu Jiuyin s’était déjà trouvé une bonne positon : il posa ses fesses de renard dans les bras de Shen Jue, pressa son corps contre le cou de l’homme, puis dormit avec la tête posée sur l’oreiller.

Les sourcils de Shen Jue tressautèrent. Il tendit la main pour pousser le renard mais après deux coups, l’animal gémit un peu. Il avait l’air très misérable.

Par conséquent, Shen Jue se retrouva démuni. Le renard avait été martyrisé pendant la journée et là, il avait trop peur pour dormir seul la nuit. Shen Jue y pensa un moment, puis retira sa main.


Il fut incapable de bien dormir. Fu Jiuyin changea de position après un moment, puis s’endormit sur sa tête, manquant de l’étouffer.

Ce ne fut qu’à l’aube que le renard sauta du lit et repartit par le même chemin qu’à l’aller, avec sa patte traînante.

Shen Jue ferma les yeux et lança un sort de purification sur lui-même. Enfin, il parvint à dormir un peu. Le problème, c’était qu’il ne pouvait pas dormir trop longtemps car il devait sortir faire les courses. Il n’y avait que de bon matin que la viande était la plus fraîche au marché.


* * *


Après que Fu Jiuyin se soit enfui et ait été blessé, il se montra très collant pendant plusieurs jours. Il passait par la fenêtre toutes les nuits. Shen Jue tenta bien de complètement verrouiller la fenêtre mais alors, Fu Jiuyin ne cessait de grattait à la porte. Le bruit des griffes contre le panneau de bois était insupportable. Shen Jue n’eut pas d’autre choix que de se lever pour aller ouvrir.

Quand Shen Jue dormait profondément, il arrivait que sa queue de dragon apparaisse sans qu’il ne s’en rende compte. Une nuit, il fut réveillé par un mouvement anormal. Il se releva à moitié et vit alors un renard blanc qui tenait sa queue de dragon. Il la léchait et la léchait, essayant aussi de la mordre avec ses dents. Heureusement, les écailles de dragon étaient bien dures alors la queue ne se fit pas mordre.


Shen Jue fit aussitôt disparaître sa queue de dragon et se mit assis. Il saisit ensuite le renard par la peau du cou et le souleva de force.

« Arrête de mordre. Si tu fais encore ça, je te frapperai. »

Fu Jiuyin glapit en réponse, comme pas content que Shen Jue l’empêche de faire ce qu’il voulait. Voyant ça, Shen Jue allongea simplement le renard sur ses genoux. Il pressa une main sur sa cou et de son autre main, il lui tapa sur les fesses.

Le renard fessé se débattit aussitôt. Shen Jue eut bien du mal à le garder en place.

Il fronça les sourcils et retourna le renard sur ses genoux. De son autre main, il lui fit une grosse chiquenaude sur le museau.

« Fu Jiuyin ! »

Cela calma enfin le renard.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Cela faisait plusieurs jours d’affilée que Shen Jue n’avait pas bien dormi et là, il s’était fait une fois encore réveiller par Fu Jiuyin. Très fatigué, il serra simplement le renard dans ses bras et s’allongea. Avant de s’en rendre compte, il s’endormit en utilisant l’autre comme oreiller.

Ce fut alors qu’il se rendit compte que Fu Jiuyin ne s’agitait pas au beau milieu de la nuit s’il s’endormait en le prenant dans ses bras. Alors durant les jours qui suivirent, avant d’aller se coucher, Shen Jue pratiquait un sort de purification sur Fu Jiuyin, changeait son pansement et se couchait avec lui.


* * *


Après plus de dix jours, la patte arrière de Fu Jiuyin était enfin guérie et Shen Jue n’avait presque plus d’argent. Il sortit deux perles de triton de son anneau de stockage pour les échanger contre de l’argent quand il aperçut son sang de cœur dans l’anneau.

Il avait compté à la base l’échanger contre la pilule d’Extrême Spiritualité mais quand il avait découvert que le vendeur était en fait Xue Wenchun, il ne l’avait pas sorti.

Shen Jue avait entendu dire que le sang de cœur d’un dragon pouvait accroître la longévité des cultivateurs et c’était apparemment bon aussi pour les bêtes démoniaques, mais il ne savait pas quels étaient les bénéfices spécifiques. En pensant à ça, il sortit de la maison et attrapa Fu Jiuyin qui était en train de jouer à grimper dans un arbre de la cour.


Le sang de cœur était extrêmement précieux. Shen Jue avait peur que l’autre ne le renverse s’il le servait dans un bol, alors il pressa de force les mâchoires de l’animal pour lui ouvrir la gueule et verser le sang dedans.

Fu Jiuyin ne réagit pas tout de suite après avoir ingurgité le sang mais dans l’après-midi, il commença à se sentir somnolent. Shen Jue eut peur qu’il ne lui arrive quelque chose, alors il le transporta dans son lit et le veilla sans relâche. Au milieu de la nuit, quatre queues de plus apparurent soudain derrière Fu Jiuyin.

Shen Jue n’en crut pas ses yeux. Il tendit la main pour toucher les queues afin de vérifier qu’il n’était pas en train d’halluciner. Il eut beau compter et recompter, le nombre de queues de Fu Jiuyin était passé de une à cinq.


Apparemment, le sang de dragon était efficace sur Fu Jiuyin. Bien que Shen Jue ne pouvait pas extraire de nouveau du sang de cœur, il pouvait toujours prendre son sang de dragon, mais l’effet ne serait pas aussi bon. Ce fut ainsi que durant les mois qui suivirent, il recueillit son sang tous les jours pour que Fu Jiuyin le boive. Le renard semblait très intéressé par son sang : il suffisait que Shen Jue pose le bol devant lui pour qu’il accoure et boive tout.

Après plusieurs mois de soins, Fu Jiuyin passa de cinq à sept queues et il devint capable de changer de forme.

Le jour où cela se produisit, Shen Jue fut pris par surprise car à son réveil, il vit un garçon nu de cinq ou six ans assis à côté de lui.

« Qui es-tu ? »


Dès que Shen Jue posa cette question, il se rendit compte que ce petit garçon ressemblait énormément à Fu Jiuyin avant. La marque de feu sur son front, la paire d’yeux de renard fins et splendides, le nez bien droit et les lèvres aussi rouges qu’un bégonia, tout cela ressemblait à Fu Jiuyin. Si Shen Jue n’avait pas été certain que Fu Jiuyin n’avait jamais eu d’enfant, il aurait pu croire que ce petit garçon était le fils de Fu Jiuyin.

Il hésita un moment avant de faire doucement :

« Fu Jiuyin ? »

Le petit garçon pencha la tête à ces mots et cligna légèrement de ses yeux de renard.

« Tu es qui pour moi ? »


Sa voix était claire et distincte, on n’aurait pas du tout dit une bête démoniaque qui venait à peine de se transformer pour la première fois.

Était-ce là le légendaire avantage de la lignée ? Alors que Fu Jiuyin avait été réduit à cette forme à force de recevoir des éclairs, il pouvait reprendre sa forme originelle et n’avait même pas besoin de réapprendre certaines choses.

Mais vu l’apparence actuelle de Fu Jiuyin, comment Shen Jue pouvait-il se lancer dans la séduction ?

Combien de temps faudrait-il à Fu Jiuyin pour grandir ?

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Pendant que Shen Jue était abattu, Fu Jiuyin parut perdre patience. Il s’approcha à quatre pattes et s’assit sur les genoux de l’homme. Il fit de sa voix juvénile :

« Tu ne m’as toujours pas dit qui tu es. »

Shen Jue contempla le délicat petit visage. Il réfléchit un moment, puis répondit :

« Je suis ton oncle. »

Fu Jiuyin battit des cils. Ce n’était pas certain qu’il le croyait ou pas. Après un moment, il tendit ses bras un peu potelés et les passa autour du cou de Shen Jue.

« Tonton, j’ai faim. »


La parole à l’auteur : J’ai dit une fois sur Weibo que je pourrais finir cette partie en moins de cinquante chapitres et je peux le faire ! [Non]


Auteur immoral : Dis donc, tu ne serais pas le premier à recevoir une fessée ?

Renard : … Tu cherches la mort !


Note de Karura : Au fond, l’auteur ne sera pas loin de son objectif puisque cette partie comportera 52 chapitres + un extra en 3 chapitres.







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