Cent façons de tuer un prince charmant 226

Chapitre 226


Shen Jue avait eu fort à faire pendant un mois d’affilée et il n’avait eu que quelques jours pour respirer un peu. Le PDG de leur compagnie fut très heureux de voir les ventes augmenter régulièrement au printemps. Profitant d’un jour de congé, il emmena Shen Jue et Chu He pour jouer au golf l’après-midi et ensuite, il les invita à dîner au club-house le soir.

Shen Jue ne pouvait pas refuser cette invitation du PDG, même s’il aurait bien voulu. Il resta simplement sur le côté. N’étant pas aussi bavard et loquace que Chu He et manquant d’intérêt, il se contenta de sourire et de hocher la tête occasionnellement.

Après trois tournées, le président tourna soudain son attention vers Shen Jue et demanda lentement :

« Shen Jue, ah, j’ai entendu dire que tu t’es fait récemment tatouer. Où ça ? »

Dans l’après-midi, Shen Jue avait porté une casquette et après la douche, il avait laissé ses mèches retomber sur son front. Du coup, son tatouage sur le front était presque complètement caché. Mais il savait que le PDG était au courant depuis longtemps, bien qu’il s’était retenu d’en parler.


Shen Jue n’évita pas le sujet. Il ramena ses mèches en arrière et fit très franchement :

« J’ai une cicatrice ici et je voulais la recouvrir. »

Le président examina un peu ça de manière très sérieuse, puis détourna lentement le regard.

« C’est joli, mais c’est un peu trop voyant, un tatouage sur le visage. Je sais bien ce que pensent les jeunes comme vous : c’est à la mode, mais quand on commence à se faire tatouer le visage, on finit le corps couvert de tatouages. Il paraît que ça fait très mal à enlever et qu’il peut toujours rester des traces. J’ai une petite suggestion, ah : quand tu iras au QG pour faire des réunions ou quand tu vas parler affaires à l’extérieur, laisse retomber tes mèches pour le cacher.

– Je le ferai. »

Dès que Shen Jue répondit, Chu He ajouta rapidement de l’autre côté :

« Ne vous en faîtes pas, président Chen. Ah Jue n’est pas quelqu’un qui ne sait pas se comporter. »

* * *


Shen Jue pensait pouvoir s’en aller après le dîner, mais le président continua à se montrer intéressé. Il déclara aussi qu’il voulait se rendre dans un bar tout près. Comme le patron voulait y aller, ses employés n’avaient pas d’autre choix que de l’accompagner.

Ils se rendirent dans une rue réputée pour ses bars. Il était déjà vingt-deux heures quand ils arrivèrent et là, le PDG choisit un bar qui avait l’air plutôt animé et ils entrèrent ensemble. L’éclairage était tamisé et la musique très forte. Shen Jue regarda des gens danser et n’y trouva aucun intérêt. Voyant plus tard que le président et Chu He se trouvaient tous les deux sur la piste de danse, il décida de sortir prendre un peu l’air.


Ces temps-ci, la fraîcheur ne s’était pas totalement dissipée. Shen Jue portait un manteau de laine épais et il se posta sous un lampadaire à la porte arrière du bar. Il leva les yeux vers le ciel, puis sortit un bonbon de sa poche. Il n’eut pas le temps de le déballer qu’il entendit une dispute non loin.

« Ne me touchez pas ! Dégagez !

– Yo, cet Oméga a du caractère, ah. C’est un petit piment, ah. Les gars, servons-nous.

– Vous savez qui je suis ? Bande de stupides Alphas, si vous osez poser un doigt sur moi, vous mourrez avant même de savoir comment !

– J’ai peur, ah. Ha ha. Trop tard, t’avais qu’à pas être un Oméga, ah. Tes phéromones sont bien trop attirantes, on ne peut vraiment pas nous en vouloir.

– Dégagez ! Dégagez tout de suite, ah ! À l’aide ! Au secours, ah ! »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue se figea un moment, puis suivit les voix de cette dispute qu’il avait surprise par hasard. Il vit plusieurs personnes encercler de toute évidence une autre dans un coin. Shen Jue n’avait pas trop bu ce soir, alors il comprit ce qui se passait sous ses yeux.

Il sortit son portable de sa poche et appela les urgences, tout en s’approchant.

« Allô, je voudrais prévenir la police. Il y a là quelques Alphas qui essaient de violer un Oméga. L’adresse est… »

Le temps qu’il raccroche, il était déjà arrivé près du groupe et annonça :

« J’ai déjà appelé les flics. Quoi que vous essayez de faire, veuillez arrêter.

– Fais chier. »

L’un des agresseurs se tourna, son visage rempli d’irritation.

« Un Bêta ? T’as perdu la tête ou quoi, ah ? Un Bêta qui se mêle des affaires des autres ? Qu’est-ce que ça peut te foutre ce qu’on fait ? »

Shen Jue prit un air très glacial.

« J’estime que c’est le devoir de tout citoyen d’empêcher un crime, peu importe que je sois un Bêta. Et vous, même si vous êtes des Alphas, vous n’en restez pas moins une bande d’ordures. »

Cela fit enrager tous les Alphas présents. Ils se tournèrent d’un bloc et du coup, l’Oméga encerclé se faufila rapidement pour se cacher derrière Shen Jue. Il serra son bras des deux mains et supplia :

« Frère, aide-moi. »

Shen Jue se figea un moment à ces mots. Il se tourna à moitié et aperçut un visage familier.

C’était bel et bien Shang Jiayu.


Le jeune homme avait vraiment l’air en piteux état. Il avait des marques de gifles sur le visage et ses vêtements étaient un peu déchirés. Quand leurs regards se croisèrent, les deux personnes se renfrognèrent en même temps.

« Pourquoi t’es là ? »

Shang Jiayu lâcha aussitôt le bras de Shen Jue, son regard méfiant.

« Qu’est-ce que tu fous ici ? »

Shen Jue détourna les yeux et répondit froidement :

« Qu’est-ce que cela peut te faire ?

– Yo, vous vous connaissez, ah. Tu parles d’une coïncidence, ah, fit l’Alpha qui avait déjà parlé, avant de ricaner. Puisque tu ne sais pas te mêler de tes affaires, on ne peut que se montrer brutaux. »

À ces mots, Shang Jiayu ressaisit immédiatement le bras de Shen Jue et se recroquevilla pratiquement derrière lui.


Shen Jue leva sa main pour retirer celle de Shang Jiayu, mais cette action fit tellement peur au jeune Oméga qu’il se mit à pleurer. Il serra encore plus fort le bras de Shen Jue, se collant presque de tout son corps contre.

« Shen Jue, tu n’as pas le droit de me laisser ici. Si je tombe entre leurs mains, je vais mourir, Shen Jue ! Tu es mon tuteur légal, tu as oublié ? »

Dans une telle situation, la seule personne en qui il pouvait avoir actuellement confiance, c’était Shen Jue. Après tout, Shen Jue était son tuteur légal, même si Shang Jiayu ne l’aimait pas du tout.


Voyant qu’il ne pouvait pas décoller Shang Jiayu, Shen Jue se renfrogna. Malheureusement, les autres en face avaient perdu patience et vinrent l’attaquer directement. Shen Jue avait un bras de retenu, alors il ne pouvait que riposter avec son autre bras et ses jambes. En plus, Shang Jiayu était complètement inutile : il ne savait que hurler de terreur derrière lui, de plus en plus fort. Shen Jue était pratiquement devenu sourd à présent. Finalement, il ne put en supporter davantage : il tira le jeune Oméga et le repoussa.

« Cours ! »

Puis il fila un coup de poing dans le visage de l’homme qui venait de le frapper.

Shang Jiayu le regarda d’un air affolé, puis il serra les dents et fit demi-tour pour s’enfuir.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Bien que ces Alphas étaient plus forts que Shen Jue, après s’être enivrés, ils ne savaient que se battre comme des brutes, contrairement à Shen Jue qui avait des techniques. Après plusieurs échanges de coups, ils n’étaient pas arrivés à prendre l’avantage, à leur grand dam. Cela les rendit de plus en plus furieux. L’un d’eux ramassa discrètement une bouteille vide dans un coin.

Crac —

Au même moment, des sirènes de police se firent entendre. Ces Alphas s’enfuirent en courant dès qu’ils les entendirent. L’Alpha qui avait ramassé la bouteille de vin contempla la bouteille cassée à moitié tachée de sang dans sa main. Paniqué, il la lâcha aussitôt par terre et se tourna rapidement pour détaler.

Shen Jue inspira vivement et porta une main à l’arrière de son crâne. Sa main revint couverte de sang et avec quelques débris de verre. Au même moment, il entendit quelqu’un revenir vers lui en courant.


« Shen Jue, la police est là ! La police est là ! »

C’était Shang Jiayu qui revenait en courant, suivi de plusieurs policiers. Il fut le premier à arriver et quand il se rendit compte que Shen Jue était le seul sur place, il en resta stupéfait un moment. Il regarda ensuite tout autour :

« Où sont passés ces enfoirés ?

– Ils se sont enfuis, répondit Shen Jue en fermant les yeux.

– Comment t’as pu les laisser filer ? La police est là, tu aurais dû les stopper, ah, pour que la police puisse tous les arrêter ! »

Furieux, Shang Jiayu le poussa. Avec ce seul geste, Shen Jue tomba à moitié à genoux par terre.


* * *


Dans la salle de perfusion des urgences.

Shang Jiayu jeta un regard furtif à l’homme assis à côté de lui. L’air un peu timide, il ouvrit la bouche et la referma, puis recommença ce manège un peu après. Il lui fallut très longtemps avant que les mots ne puissent sortir de sa gorge :

« Grand frère, tu vas bien ? »

Le jeune homme à côté de lui l’ignora et ferma simplement les yeux. Le néon au-dessus projetait sa lumière sur lui et les longs cils laissaient une petite ombre sous ses yeux. Voyant ça, Shang Jiayu se pinça les lèvres et fit d’un ton chagriné :

« Je ne l’ai pas fait exprès. Je ne savais pas que tu étais blessé. Grand frère, ne sois pas fâché. »


L’autre homme continua de l’ignorer, alors Shang Jiayu réfléchit un moment et décida d’utiliser sa meilleure arme de minauderie. Il prit de force la main de Shen Jue qui n’était pas reliée à la perfusion et frotta son visage contre l’épaule de l’autre.

« Grand frère, pardonne-moi, hein ? Tu étais vraiment extra aujourd’hui, ah. Tu as battu tout seul pleins d’Alphas. »

Les cils de Shen Jue frémirent. Il aurait bien voulu retirer sa main, mais le jeune Oméga la tenait trop fermement. Il n’y avait pas qu’eux deux dans la salle de perfusion, beaucoup de gens étaient sous perfusion et certains dormaient.

Comme Shen Jue ne voulait pas les réveiller, il ne put que froncer les sourcils.


« Shang Jiayu. »

Le jeune homme répondit aussitôt :

« Je suis là !

– J’ai des bonbons dans ma poche, fit Shen Jue.

– Hein ? »

Shang Jiayu ne comprenait pas ce qu’il voulait dire, alors il fouilla dans la poche du manteau de Shen Jue. Effectivement, il y avait une poignée de bonbons à l’intérieur. Il les sortit et demanda en clignant des yeux :

« Tu veux un bonbon ?

– C’est pour que tu en prennes un. »

Shen Jue ouvrit les yeux et se tourna pour le regarder.

« Garde la bouche fermée quand tu le manges. Arrête de me parler. Si tu continues à me casser les oreilles, quand j’aurai fini ma perfusion, je te casserai quelques dents. »

Shang Jiayu : « … »

Il retira silencieusement sa patte et se cacha sur le côté pour manger son bonbon.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

À ce moment, son portable qui se trouvait dans sa poche se mit à sonner. Quand Shen Jue décrocha, il vit qu’il s’agissait de Chu He.

Dès qu’il décrocha, la voix anxieuse de l’autre homme lui parvint :

« Ah Jue, tu as dit que tu étais à l’hôpital, que s’est-il passé ?

– Ce n’est rien, je suis juste tombé et je me suis cogné la tête. Ils m’ont donné une perfusion. Préviens le président Chen de ma part, s’il te plaît.

– Ne t’en fais pas pour le président Chen, je le tiendrai au courant. Tu es vraiment trop maladroit. Je ne peux pas venir te voir, je dois raccompagner le président Chen. Fais bien attention en rentrant chez toi, ah.

– En. »

Quand Shen Jue eut raccroché, ce fut le portable de Shang Jiayu qui sonna.

Shang Jiayu devint visiblement très nerveux en voyant le nom sur l’écran. Il jeta d’abord un regard à Shen Jue, puis se leva et sortit de la salle pour répondre. Shen Jue l’entendit juste dire :

« Frère Zhan. »


Au bout d’un moment, Shang Jiayu revint et ses yeux se posèrent sur les bandages autour de la tête de Shen Jue.

« Grand frère, j’ai dit à frère Zhan que je vais dormir chez toi ce soir. Ne lui dis rien, ah. Il est en voyage d’affaires et il ne sait pas que j’étais sorti dans un bar ce soir. »

Shen Jue lui jeta un regard en coin et fit d’un ton très glacial :

« Et pourquoi je devrais t’aider ? »

Quand Shang Jiayu entendit ça, il se mordit les lèvres d’un air de victime. Au bout d’un moment, il se rapprocha de nouveau de Shen Jue et s’assit à côté de lui.

« Grand frère, je sais que tu as une bouche en couteau mais un cœur de tofu, sinon tu ne m’aurais pas sauvé aujourd’hui. Si frère Zhan apprenait que je suis allé au bar, il me sermonnerait à mort. Il déteste le plus les gens qui traînent dans les bars et en plus, je n’ai pas encore vingt ans. »


Voyant que Shen Jue continuait de l’ignorer, il grinça des dents. Subitement, il se pencha et l’embrassa sur la joue.

Pour lui, c’était la plus grande récompense qu’il pouvait accorder. Il n’embrassait pas n’importe qui.

Mais il se rendit compte que juste après ce bisou, l’homme à côté de lui ressuya plusieurs fois sa joue du revers de la main, l’air dégoûté.







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