Chapitre 245
Si Yu voulait venir ici ?
Quand Shen Jue entendit la nouvelle, sa première réaction fut de penser à Yao Zhan : quand l’autre allait venir, il risquait de voir Yao Zhan. Est-ce que Si Yu allait tomber amoureux de lui ?
« Hé ? Pourquoi tu ne dis rien ? »
Le silence de Shen Jue obligea Si Yu à ouvrir la bouche, son ton quelque peu circonspect.
« Tu ne veux pas que je vienne ? »
Shen Jue se reprit. »
« Non, c’est juste que ça m’a pris de court. Quand est-ce que tu arriveras ? Je viendrai te chercher à l’aéroport.
– Inutile, je t’inviterai à venir voir ma première représentation ici, » fit Si Yu.
Si Yu ne révéla pas à Shen Jue quand il allait venir. Shen Jue passa les deux jours qui suivirent à se reposer à la maison. Durant ces deux jours, le monde fut paisible : ni Shang Jiayu, ni Yao Zhan ne vinrent sonner à sa porte.
Le troisième jour, il retourna travailler, mais aperçut par hasard Shang Jiayu dans sa compagnie.
Le jeune homme se tenait aux côtés de Chu He et dès qu’il vit Shen Jue, il s’approcha aussitôt.
« Grand frère, tu vas mieux ? »
Shen Jue le regarda et plissa le front.
« Qu’est-ce que tu fais ici ?
– Le président Chen l’a personnellement engagé. »
Chu He s’approcha à son tour avec un sourire, et il poursuivit :
« Dorénavant, Xiao Yu est notre top-modèle engagé spécialement. Il portera les nouvelles tenues pour les essayer. »
Le choix des mannequins pour essayer les nouveaux modèles avait toujours été sous-traité. Chaque fois qu’ils avaient besoin d’un mannequin, ils contactaient l’agence avec laquelle ils coopéraient toujours. La société n’avait encore jamais engagé directement quelqu’un, sans parler du fait que Shang Jiayu n’était pas du tout mannequin.
Mais comme il avait été engagé par le président, il était impossible de discuter. Shen Jue ne put que hocher la tête et se rendre dans son bureau.
Mais ce jour-ci, Shang Jiayu ne se comporta pas comme un top-modèle venu pour des essayages, mais plutôt comme un assistant. Il ouvrait la porte toutes les dix minutes pour apporter du café et des en-cas à Shen Jue. L’assistant de ce dernier aurait bien voulu l’en empêcher, mais c’était difficile. L’assistant était arrivé plus tôt que Shen Jue aujourd’hui, alors il avait vu le président Chen accompagner en personne Shang Jiayu ici. On pouvait donc considérer le jeune homme comme un petit ancêtre qu’il ne fallait pas offenser.
L’assistant ne put donc que lancer un regard gêné à Shen Jue à chaque fois que Shang Jiayu entrait.
Shen Jue observa le manège incessant du jeune homme. Il fut bien obligé de lever la tête pour regarder le concerné à côté de lui.
« Qu’est-ce que tu fais ? »
Shang Jiayu battit des cils.
« J’ai apporté du café à mon grand frère, mais il a refroidi. Le café froid n’est pas bon. »
Shen Jue regarda la tasse posée à sa gauche.
« C’est toi qui l’as fait ? »
Le jeune homme marqua une pause, puis répondit :
« Non, j’ai demandé à quelqu’un de me le préparer.
– Tout le monde est occupé, alors arrête de les embêter pour faire du café. Si tu t’ennuies, mets tes écouteurs et regarde la télé ou joue à des jeux. Par contre, va dans le bureau de Chu He, il sera ravi de te voir. »
Shen Jue baissa de nouveau la tête, son ton très froid.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
« Grand frère, tu es encore fâché contre moi ? J’ai trop bu l’autre jour et j’ai raconté des conneries. Ne prends pas trop ça à cœur, » murmura Shang Jiayu.
Quand il vit que Shen Jue l’ignorait, une lueur défila dans son regard. Il prit la main de Shen Jue et s’assit carrément sur son bureau.
Shen Jue se retrouva forcé à regarder l’autre droit dans les yeux, ce qui le surprit un peu. Il allait le repousser quand la porte de son bureau s’ouvrit.
« Ah Jue, je voudrais te parler de… Désolé, désolé, j’ai encore oublié de toquer avant d’entrer. Je reviendrai plus tard. »
Chu He avait à peine mis un pied dans le bureau qu’il se retira aussitôt. Avant de partir, il n’oublia pas de refermer la porte derrière lui.
Quand il revint à son bureau, il se frotta le menton, abasourdi. Le fait que Shang Jiayu avait pu se faire embaucher directement par M. Chen, il savait un peu que c’était dû à Yao Zhan qui était personnellement intervenu. Mais que voulait donc dire cette scène qu’il venait de voir ?
En fait, il trouvait ça bizarre : la dernière fois, Shang Jiayu s’était plaint de Yao Zhan devant lui et maintenant, Yao Zhan l’avait fait envoyer dans leur compagnie. C’était…
Laisse tomber, cette histoire est un vrai bordel.
Au même moment, dans le bureau de Shen Jue.
Shen Jue aurait bien voulu faire descendre Shang Jiayu du bureau, mais ce dernier refusa avec obstination. Il se tortilla et se tordit comme une anguille, puis se libéra finalement et se mit assis. Mais pour une raison inconnue, il s’assit sur les genoux de Shen Jue.
Après ça, Shang Jiayu refusa de le lâcher et serra Shen Jue très fort.
« Shang Jiayu, lève-toi, » fit Shen Jue d’une voix glaciale.
Le jeune Oméga passa les bras autour de son cou.
« Je ne me lèverai pas tant que grand frère ne m’a pas pardonné.
– Tu ne veux vraiment pas te lever ? »
Le ton de Shen Jue devint très sérieux.
« Pas… »
Avant que Shang Jiayu n’ait pu finir sa phrase, il se fit repousser et reçut du café en pleine figure.
De l’autre côté de la porte, l’assistant entendit soudain un hurlement en provenance du bureau. Il vit ensuite le petit ancêtre partir en courant du bureau de son chef, se couvrant le visage d’une main.
Inévitablement, les vêtements de Shen Jue avaient été aspergés mais heureusement, son bureau contenait une petite annexe avec une douche et une armoire. Il s’y rendit pour changer sa chemise puis après ça, il passa un coup de fil interne au bureau de Chu He.
« Qu’est-ce que tu voulais me dire tout à l’heure ? »
La voix de Chu He fut un peu bizarre.
« Tu as déjà terminé ?
– Terminé quoi ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Après avoir dit ça, Shen Jue réagit subitement, l’air morose.
« Chu He, à quoi tu penses encore ? »
L’autre homme toussota deux fois.
« Ce n’est rien, je ne pensais à rien du tout ! Bon, j’arrive. »
Quand il s’aperçut que Shen Jue avait changé de chemise, son expression se fit de nouveau un peu subtile. Il s’enquit de Shang Jiayu.
« Xiao Yu n’était pas là à l’instant ? Où est-il allé ? »
Quand il s’approcha du bureau et vit la tasse de café vide et la tache au bord de la tasse, son expression n’avait plus rien de subtile :
« Vous avez même renversé le café ? Ça a dû être très intense, ah. »
Mais après un regard froid de la part de Shen Jue, il changea aussitôt de sujet pour revenir aux affaires.
Shang Jiayu parut refroidi par cette éclaboussure et il ne se présenta de nouveau devant Shen Jue qu’au moment de quitter le travail. Il s’était lui aussi lavé et changé. Cependant, bien que le café n’avait pas été particulièrement chaud, il lui avait un peu rougi le visage. À cause de ça, quand Shang Jiayu réapparut, il ne cessa de se couvrir l’endroit de son visage avec une main.
Quand il vit Shen Jue, il ne parla pas trop. Il le salua simplement d’un ‘grand frère’, puis le suivit en silence.
Chu He, qui avait accompagné Shen Jue au parking, jeta un coup d’œil au jeune Oméga derrière. Il ne put se retenir de filer un léger coup de coude à Shen Jue et baissa la voix :
« Que s’est-il passé ?
– De quoi tu parles ?
– Ah Jue, tu sais très bien ce que je veux dire, ah. »
Craignant que Shang Jiayu ne l’entende quelques pas en arrière, Chu He se rapprocha de Shen Jue.
« Xiao Yu n’avait pas l’air très animé tout à l’heure ? Pourquoi maintenant… »
Il n’eut pas le temps de finir qu’il se fit pousser sur le côté.
Il jeta un regard abasourdi à Shang Jiayu qui s’était faufilé entre Shen Jue et lui.
« Xiao Yu, qu’est-ce que tu fais ? »
Le jeune homme garda une main sur son visage et répondit d’une voix étouffée :
« Rien. »
Mais il se pressa contre Shen Jue. Ce dernier recula sur le côté pour l’éviter, mais Shang Jiayu recula aussitôt sur le côté. C’était comme s’il voulait devenir le siamois de Shen Jue.
Voyant ça, Chu He prit un air un peu gêné et salua très vite les deux jeunes gens.
Une fois Chu He parti, Shang Jiayu lâcha la main de Shen Jue et fit d’un ton de victime :
« Grand frère, mon visage est si rouge que je ne peux plus le montrer à personne ! »
Shen Jue lui jeta un coup d’œil. Effectivement, le jeune homme avait été un peu brûlé du côté gauche du front à la pommette. Comparé à la chair tendre et pâle de l’autre côté, cet endroit était en effet un peu rouge.
« Grand frère, quand on sera rentré, tu appliqueras de la glace pour moi, hein ? »
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Voyant que Shen Jue le regardait, Shang Jiayu leva une main avec hésitation pour lui saisir la manche. Il leva la tête, le regardant de ses yeux humides.
Mais dès qu’il eut prononcé ces paroles, il vit l’homme à côté de lui s’éloigner directement. Sa main tendue se retrouva dans le vide. Il grinça des dents et serra lentement sa main en un poing mais très vite, il se couvrit de nouveau le visage et le suivit précipitamment.
Dès que Shen Jue fut monté dans la voiture, il monta côté passager et mit la ceinture de sécurité. Quand Shen Jue démarra, Shang Jiayu poussa un soupir de soulagement.
Malheureusement, bien qu’il avait suivi Shen Jue à la maison, ce dernier l’ignora constamment sur le trajet et même une fois de retour. Autrefois, Shen Jue lui répondait au moins de temps en temps mais là, il ne lui parlait plus du tout.
Bien que Shang Jiayu se rendait tous les jours au travail dans la voiture de Shen Jue, il était le seul à parler, Shen Jue ne disait rien du tout. Après trois ou quatre jours, plus aucun des deux ne parlait.
Quand Shen Jue travaillait, Shang Jiayu venait parfois s’asseoir sur le divan de son bureau. Il regardait Shen Jue parler à son assistant, à Chu He, aux partenaires commerciaux, mais ne lui disait rien.
Un jour, Yao Zhan arriva dans la compagnie de Shen Jue juste après les heures de travail. Il tenta de faire monter Shen Jue de force dans sa voiture dans le parking. Shen Jue fit venir la sécurité, ce qui humilia Yao Zhan qui ne put que partir en baissant la tête.
Sept jours passèrent en un clin d’œil.
Shen Jue reçut un texto de Si Yu le matin du huitième jour.
Il y avait d’abord l’adresse du théâtre et l’heure du spectacle.
Le message disait ensuite :
[M. Chocolat, je t’ai laissé un ticket. Il faut que tu viennes.]
Le spectacle était à vingt heures.
Si Yu était arrivé.
À cause de ce texto, Shen Jue fut inexplicablement agité durant le travail la journée. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait vaguement qu’il allait se produire quelque chose. Cela dit, c’était aussi une bonne opportunité.
Si l’autre était resté dans le pays M, le temps où Shen Jue pouvait y rester était limité et il devait en plus travailler tard le soir, alors il n’aurait pas eu énormément d’occasions de voir Si Yu.
Comme il allait voir la représentation de Si Yu, Shen Jue ne travailla pas plus tard ce jour-là. Il quitta le bureau à l’heure pour la première fois, retourna à la maison pour se doucher avant de se rendre à l’adresse donnée par l’autre homme.
Quand il sortit, il fit exprès de ne pas chercher à éviter Shang Jiayu. Ce dernier lui demanda alors qu’il allait franchir la porte :
« Grand frère, où tu vas ? »
Sauf que Shen Jue ne lui répondit pas.
Il était déjà 19 : 40 quand Shen Jue arriva à destination. Il lui fallut encore cinq minutes pour garer la voiture. On aurait dit que beaucoup de gens étaient venus voir la représentation de ce soir.
Quand il sortit de la voiture, il passa un coup de fil à Si Yu tout en entrant dans le théâtre.
Si Yu décrocha après un moment.
« Tu es là ? Attends à la porte, je vais envoyer quelqu’un pour t’apporter ton billet. »
Il semblait très occupé et raccrocha après avoir dit ça.
Shen Jue dut patienter à l’entrée. Au bout de cinq minutes, un jeune homme s’approcha de lui et demanda d’un ton circonspect :
« Vous être M. Shen ?
– C’est exact, » fit-il.
Le jeune homme se fendit alors d’un sourire et lui tendit un billet.
« Voici votre billet, dépêchez-vous de vous rendre dans la salle. Il y a beaucoup de monde aujourd’hui. »
Il aida Shen Jue à se rendre dans la salle de représentation et lui apporta même une bouteille d’eau. Une fois que Shen Jue s’installa, il se rendit compte que son billet était en fait une place au milieu de la première rangée.
En d’autre terme, il était le plus proche de la scène et jouissait de la meilleure vue.
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Il fut bientôt vingt heures.
Le spectacle débuta.
Ce soir, Si Yu n’interprétait pas Si Fan mais La Combattante Mu Guiying. Cette fois, il était complètement différent de la charmante et vivace petite nonne de la dernière fois. C’était comme si la personne sur scène était vraiment cette générale héroïque. Quand il chanta les deux vers :
Les émotions du public atteignirent leur summum et tous les yeux devinrent rouges.
Après le spectacle, l’employé qui avait apporté le billet à Shen Jue réapparut.
« M. Shen, veuillez me suivre. »
Il le conduisit dans une loge à l’étage.
« C’est la loge personnelle de maître Si Yu. Il est encore dans les coulisses pour remercier les spectateurs. Beaucoup de gens importants sont venus aujourd’hui, alors ça va lui prendre un moment avant de monter. »
En parlant de ça, le jeune homme lui fit un clin d’œil.
« Beaucoup de gens auraient été prêts à payer à prix d’or votre billet ce soir, mais maître Si Yu a négocié avec notre théâtre depuis le tout début : cette place devait lui être réservée. »
Une fois que l’employé fut sorti, Shen Jue resta seul dans la loge.
Cette pièce était bien plus grande que la loge de Si Yu dans le pays M. La table de maquillage aurait pu servir à plusieurs personnes. On pouvait voir que le théâtre s’était vraiment donné beaucoup de mal pour inviter l’artiste.
Shen Jue attendit presque une demi-heure, mais personne ne vint. Il s’ennuya un peu, alors il se mit assis sur la chaise en face de la table de maquillage. Au moment où il s’assit, la porte s’ouvrit.
C’était Si Yu.
L’homme entra rapidement et referma la porte du revers de la main. Après ça, il lâcha un soupir de soulagement, la crainte évidente dans son regard.
« J’ai failli ne pas pouvoir venir ici. »
Shen Jue le regarda dans le miroir.
« La représentation de ce soir était merveilleuse.
– Merci. »
Si Yu s’approcha et posa les mains sur les épaules de Shen Jue. Il se pencha et le regarda lui aussi dans le miroir. Son maquillage était très complexe ce soir, mais aussi splendide. On ne pouvait s’empêcher de le regarder.
« Tu as attendu tellement longtemps. Tu as déjà mangé ?
– Pas encore, répondit Shen Jue, mais je n’ai pas faim. »
Si Yu retira ses mains et se mit à retirer sa perruque. Il la retira très lentement et parla tout aussi lentement :
« Même si tu n’as pas faim, tu dois manger. »
Après avoir retiré la perruque, il la posa sur l’étagère derrière lui. Quand il se tourna et revint, ses yeux étaient devenus des yeux de phénix qui clignèrent lentement.
« Et si on mangeait d’abord ici ? »
Sa main blanche se posa de nouveau sur l’épaule de Shen Jue et se mit à glisser lentement vers le bas.
La parole à l’auteur : Citation :
— La combattante Mu Guiying
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