Chapitre 244
Dès qu’il eut prononcé ces mots, Yao Zhan vit le visage de l’homme dans ses bras changer visiblement d’expression : ses yeux prirent un air furieux et agacé, tandis que ses lèvres se pincèrent en une fine ligne. Déjà que Shen Jue n’avait pas encore totalement récupéré et que son visage était pâle, il arborait en plus à présent cette expression, ce qui était à la fois assez pitoyable et adorable. Cela lui rappela l’époque où Shen Jue avait accepté de coucher avec lui. L’autre homme serrait toujours les dents pour s’empêcher de pousser des gémissements, mais il était tourmenté si férocement qu’il finissait inévitablement pour supplier Yao Zhan d’arrêter.
Yao Zhan avait à l’époque la vilaine manie de tout faire pour que Shen Jue gémisse à voix haute, car l’autre était si adorable comme ça qu’il ne pouvait s’empêcher de vouloir le tourmenter. Mais à présent, quelqu’un d’autre avait vu ce côté de Shen Jue.
Yao Zhan ne pouvait pas dire qu’il croyait tout ce qu’avait raconté Shang Jiayu, mais il le croyait en partie. En effet, le jeune Oméga lui avait montré la vidéo qu’il avait prise en cachette et qui montrait bien Shen Jue qui sortait de sa chambre.
Yao Zhan avait couché avec Shen Jue pendant des années, comment aurait-il pu ne pas voir ce qui s’était passé ?
Un autre que lui avait touché à Shen Jue, cette pensée le mettait très mal à l’aise.
Mais peu importait son malaise, ce qui était fait était fait. Shang Jiayu avait raison, on ne pouvait pas revenir en arrière.
« Xiao Jue, quand tu seras sorti de l’hôpital, tu n’auras plus besoin de faire des heures sup tous les jours. Si ce travail t’accapare tellement, pourquoi ne pas rejoindre ma compagnie ? Je te donnerai le même salaire, tu n’auras pas besoin de travailler si tard, tu n’auras qu’à suivre des horaires normaux. »
Il caressa la joue de l’autre homme.
« Et si tu ne veux plus travailler, pas de problème. Tu n’auras qu’à rester vivre chez moi. »
Le sens caché de cette proposition était évident.
Shen Jue tapa sur la main de Yao Zhan pour la déloger, puis se débattit pour se lever. Cependant, l’autre homme ne le lâcha pas. Shen Jue ne put pas du tout bouger et finit de nouveau sur ses genoux.
Il n’y avait qu’une toute petite différence de taille entre Yao Zhan et lui. Alors il était extrêmement irrité d’être tenu dans ses bras comme un enfant. Ce fut à ce moment que la porte s’ouvrit.
C’était Shang Jiayu.
En voyant Yao Zhan tenir Shen Jue enlacé contre lui, le jeune Oméga ne dit rien. Il referma simplement la porte derrière lui et la verrouilla.
Il s’avança ensuite vers le lit et quand il vit que Shen Jue ne pouvait se libérer de l’étreinte de Yao Zhan quoi qu’il faisait, son visage devint morose. Ces dix-huit dernières années, il n’avait jamais eu le moindre problème avec son identité d’Oméga mais à présent, il haïssait le fait d’en être un. S’il avait été un Alpha comme Yao Zhan et Shang Yanyu, alors Shen Jue serait incapable de le repousser même s’il le voulait, et Shang Jiayu n’aurait pas besoin de manœuvrer autant comme il le faisait actuellement.
Il dissipa rapidement l’air abattu sur son visage et tira une chaise pour s’asseoir et observer tranquillement.
Ce ne fut que lorsque Yao Zhan commença à se montrer de plus en plus excessif et pressa Shen Jue sur le lit qu’il intervint :
« Frère Zhan, grand frère vient juste de reprendre connaissance. »
Yao Zhan s’arrêta et inspira plusieurs fois. Puis il se rassit et prit la couverture à côté pour recouvrir Shen Jue.
« Xiao Jue, repose-toi encore un peu. J’ai déjà demandé à mon assistant d’apporter des plats que tu aimes préparés par Li Ma. Ça devrait te plaire. »
Li Ma était la gouvernante qui s’occupait au quotidien de Yao Zhan depuis son retour en Chine.
Shen Jue détourna le visage et au bout d’un moment, il se redressa de nouveau.
« Où est mon portable ? »
Il portait actuellement une tenue d’hôpital. Il ignorait où se trouvaient ses vêtements et même son portable avait disparu. Il était hospitalisé et n’avait même pas pu demander de congé à son travail.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Shang Jiayu jeta un regard à Yao Zhan :
« Frère Zhan, tu as vu le portable de mon grand frère ? Il n’est pas avec ses vêtements ? »
Yao Zhan fronça les sourcils à cette question.
« J’ai demandé à mon assistant d’emmener les vêtements au pressing, il n’y avait pas de téléphone dedans. »
Il sortit son propre portable.
« J’ai le numéro de Chu He sur mon portable. Si tu veux appeler ton travail, tu peux l’utiliser. »
Shen Jue fixa le mobile tendu et ne le prit qu’après un long moment de silence.
« Ton empreinte est toujours enregistrée, alors tu peux le déverrouiller toi-même, ajouta Yao Zhan à voix basse. Je n’ai pas non plus changé le code PIN. »
Après ça, il garda les yeux fixés sur le visage de Shen Jue et fut un peu déçu de n’y voir aucune réaction.
Shen Jue ouvrit les contacts, chercha directement le nom de Chu He et l’appela.
À l’autre bout du fil, Chu He décrocha rapidement et avec enthousiasme :
« M. Yao est si occupé, pourtant vous pensez à m’appeler ?
– C’est moi, Shen Jue. »
Après qu’il eut dit ça, il sentit Chu He hésiter visiblement à l’autre bout du fil. Mais très vite, l’autre homme reprit :
« Ah Jue, tu n’es pas venu travailler aujourd’hui. Tu ne te sens pas bien ?
– En effet, j’aimerais prendre quelques jours de congé, fit Shen Jue.
– Pas de problème, repose-toi bien à la maison. Ne t’en fais pas, je suis là pour assurer au travail. »
Chu He marqua ensuite une pause, puis baissa la voix de manière significative :
« Est-ce tu t’es remis avec M. Yao ? »
La voix de Shen Jue se fit très glaciale :
« Non. »
Chu He toussota.
« Oh, je vois, ah. Alors repose-toi bien, Ah Jue. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à m’appeler. »
Après que Shen Jue l’ait remercié, il raccrocha. Shen Jue tendit le portable pour le rendre à Yao Zhan, mais ce dernier ne réagit pas. Il continuait de regarder le visage de Shen Jue, comme s’il attendait que l’autre dise quelque chose.
Voyant ça, Shen Jue jeta simplement le portable sur la table de chevet à côté, puis se rallongea.
Il n’avait pas pu rater l’atmosphère étrange entre Yao Zhan et Shang Jiayu. Pourquoi Yao Zhan s’était-il comporté de manière aussi intime avec lui en présence de Shang Jiayu, mais que ce dernier n’avait pas du tout réagi ?
Pourquoi ça ?
Shen Jue ne comprenait pas le retour subit d’affection de Yao Zhan pour lui, pas plus qu’il ne comprenait à quoi jouait Shang Jiayu en ce moment. Après que Yao Zhan avait rompu avec lui dans les autres vies, il ne l’avait jamais importuné comme il le faisait maintenant, pas plus qu’il ne l’avait délibérément embrassé, enlacé et autres choses dégoûtantes. Et si Shang Jiayu avait contacté Yao Zhan dès son retour de Chine, ce n’était pas parce qu’il l’aimait ?
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Il semblait à présent qu’il se passait quelque chose entre Yao Zhan et Shang Jiayu, quelque chose dont Shen Jue n’était pas au courant.
Et si cela avait un rapport avec Si Yu ?
Shang Jiayu l’avait rencontré plus tôt que dans les autres vies, cela avait-il provoqué chez lui un sentiment de crise ? Mais même s’il se sentait en danger, ces deux hommes ne devraient pas importuner Shen Jue.
Pourtant, il trouvait que Shang Jiayu était clairement un peu différent d’avant. On pouvait dire que depuis qu’il l’avait vu marqué, Shang Jiayu avait complètement changé et cela se voyait de plus en plus.
Shen Jue ne se sentait vraiment pas bien. Il ne voulait pas quitter l’hôpital de force sur le coup de la colère et faire empirer son état, alors il resta à l’hôpital cette nuit. Comme Yao Zhan devait assister à une réception ce soir-là, il ne resta plus que Shen Jue et Shang Jiayu dans la chambre d’hôpital cette nuit-là.
Yao Zhan avait bien vu ce que Shang Jiayu avait fait à Shen Jue, mais le jeune homme était un Oméga : même s’il en avait très envie, il ne pouvait pas coucher avec Shen Jue. En plus, ils se trouvaient dans un hôpital et Shen Jue n’allait pas bien. Alors il confia tranquillement Shen Jue à Shang Jiayu et s’en alla.
Après la perfusion du soir de Shen Jue, Shang Jiayu sortit un moment. À son retour, il verrouilla la porte et s’assit sur la chaise à côté du lit.
« Grand frère, il se fait tard. Et si tu dormais plus tôt ? » fit doucement le jeune Oméga, les yeux fixés sur le visage de Shen Jue.
Ce dernier était en train de regarder par la fenêtre. Il ne répondit pas aux paroles de Shang Jiayu.
Voyant ça, le jeune homme tendit la main pour prendre celle de Shen Jue qui était posée sur la couverture. Mais dès qu’il la toucha, Shen Jue retira vivement sa main, comme si Shang Jiayu était un pestiféré. Le jeune homme ne put que rétrécir les yeux.
Une fois que Shen Jue eut libéré sa main, il se rendit dans la salle de bain pour se laver. L’assistant de Yao Zhan lui avait apporté des vêtements de rechange. Cela faisait plusieurs années que cet homme travaillait pour Yao Zhan, alors il connaissait la taille et les préférences de Shen Jue.
Une fois que Shen Jue eut fini de se laver, il alla directement au lit, ignorant Shang Jiayu à côté de lui.
Le jeune Oméga regarda Shen Jue s’allonger et tirer la couverture sur lui. Après ça, il continua de le fixer un bon moment. Puis il éteignit la lumière et alla s’asseoir sur le divan.
Il sortit son portable et cliqua sur l’album photo. Il parcourut les clichés les plus récents. Les premières photos représentaient Shen Jue allongé sur le lit d’hôpital. Celles du milieu étaient des photos de Shen Jue et lui. Pour être précis, c’étaient des photos de lui et de Shen Jue inconscient au lit. Shang Jiayu avait fait exprès de déboutonner les premiers boutons de la tenue d’hôpital pour qu’on ne voit pas qu’il se trouvait à l’hôpital. Les dernières photos représentaient Yao Zhan en train de changer Shen Jue.
Il consulta plusieurs fois les photos, puis finit par choisir la plus ambiguë parmi les photos du milieu. Il l’envoya à un certain numéro de portable.
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Après ça, il garda les yeux fixés sur l’écran de son portable. Il en eut presque la vue brouillée, mais il eut beau attendre plus de dix minutes, il n’obtint aucune réponse. Un peu agacé, il remit le portable dans sa poche.
Il posa de nouveau les yeux sur le lit et Shen Jue semblait s’être endormi pour de bon, immobile. Il le contempla un moment puis tout à coup, il se leva sans un bruit. Alors qu’il s’approchait du lit, le portable dans sa poche vibra.
Il le prit rapidement, mais c’était juste un message de Yao Zhan qui apparut sur l’écran.
L’autre homme disait que la réception s’était terminée plus tôt que prévu, qu’il allait rapporter de quoi manger et il demandait si Shen Jue avait dormi.
En voyant son texto, Shang Jiayu se rassit sur le divan.
Shen Jue resta encore un jour à l’hôpital et ne ressentit plus aucune migraine. Il demanda donc à quitter l’hôpital vu qu’il allait bien mieux. Yao Zhan voulut le dissuader avec les paroles du docteur, mais Shen Jue était bien décidé. Yao Zhan ne put que le laisser signer les papiers de sortie, mais il dicta aussi ses conditions :
« Tu n’es pas en état de prendre bien soin de toi pour le moment et Xiao Yu ne sait pas s’occuper des autres. Ma villa est très grande, venez donc vivre là-bas tous les deux. »
En voyant Shen Jue se renfrogner, il demanda d’abord au jeune Oméga :
« Xiao Yu, qu’en dis-tu ? »
Shang Jiayu eut un sourire mielleux.
« Ça me va, ah. Je vivrai là où ira mon grand frère. Après tout, c’est mon tuteur légal. »
Yao Zhan hocha la tête et se tourna de nouveau vers Shen Jue.
« Tu vois, Xiao Yu est d’accord. Ne dis pas non, viens vivre chez moi. Li Ma pourra faire la cuisine pour toi. Comme ça, tu ne mangeras plus à pas d’heure. »
Ces deux dernières jours, la patience de Shen Jue avec Yao Zhan n’avait fait que décliner. En écoutant les paroles insistantes de l’autre homme, il n’eut plus envie de prendre la peine de se fâcher avec lui. Il lui tourna le dos et se rendit simplement à l’ascenseur. Voyant Shen Jue réagir ainsi, Yao Zhan le suivit aussitôt.
« Xiao Jue, je sais bien que tu es fâché contre moi, mais tu dois prendre soin de toi, d’accord ? Dans ton état actuel, ce serait de la folie de vouloir s’occuper de Xiao Yu. »
Shen Jue ne voulait plus du tout lui parler, alors il appuya sur le bouton du rez-de-chaussée. Voyant ça, Yao Zhan pressa le bouton du premier sous-sol où se trouvait le parking.
Shang Jiayu entra au moment où les portes allaient se refermer. Il jeta un coup d’œil au visage visiblement mécontent de Yao Zhan, puis se tint dans un coin de la cabine sans rien dire.
Quand l’ascenseur arriva au rez-de-chaussée, il y avait beaucoup de patients qui attendaient dehors. Shen Jue fit mine de sortir, mais il se fit ramener en arrière par Yao Zhan. Ce dernier adressa un sourire d’excuse aux gens dehors :
« Désolé, nous devons aller au premier sous-sol. »
Après ça, il pencha la tête sur le côté et se rapprocha de l’oreille de Shen Jue.
« Ne fais pas d’histoires dehors, sois gentil. »
Shen Jue se mit alors à écraser violemment le pied de Yao Zhan, le piétinant plusieurs fois. Quand il entendit l’autre homme inspirer de douleur, il se débattit pour se libérer de sa prise et parvint à sortir rapidement de l’ascenseur au moment où les portes se refermaient. Quand Yao Zhan voulut aller à sa poursuite, il était déjà trop tard : l’ascenseur avait repris sa descente.
Un air morose sur le visage, il ne put s’empêcher de jeter un regard noir à Shang Jiayu, qui était resté sur le côté.
« Pourquoi tu ne l’as pas arrêté ? Tu n’avais qu’à presser le bouton, ah ! »
Le jeune Oméga battit des cils.
« Frère Zhan, si on tire trop sur une corde, elle finit par casser. Ça fait déjà deux jours que grand frère est coincé à l’hôpital. J’imagine qu’il n’est pas de bonne humeur et qu’il n’a plus très envie de nous voir. Laissons-le respirer un peu pour le moment. »
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De son côté, après avoir quitté l’hôpital, Shen Jue prit un taxi pour se rendre au magasin le plus proche qui vendait des mobiles. Bien qu’il avait perdu son portable, il avait toujours son portefeuille où il ne manquait pas d’argent liquide et de cartes de crédit. Il s’acheta un nouveau portable et fit dupliquer sa carte SIM.
Dès qu’il l’inséra dans l’appareil et alluma le portable, il reçut une tonne de texto. Il importa d’abord ses contacts, puis alla lire ces messages. Aucun ne venait de Si Yu.
Par contre, il y avait un appel manqué de l’autre homme.
Shen Jue réfléchit un moment, puis rappela Si Yu.
La sonnerie à l’autre bout du fil était presque arrivée au bout quand on décrocha.
« Allô ? »
La voix de Si Yu lui parvint par le signal électrique et elle semblait comme d’habitude.
Shen Jue se pinça les lèvres avant de faire :
« C’est moi, Shen Jue. J’avais perdu mon téléphone. Je viens juste d’en racheter un et de refaire un double de ma carte SIM. »
Si Yu émit un oh.
« Pas étonnant que je n’arrivais pas à te joindre. Tu as fais tomber ton portable ? Tu vas bien ?
– Je vais bien. »
Tout en discutant, Shen Jue sortit du magasin et héla un taxi pour rentrer.
« Tant mieux si tout va bien. Au fait, j’ai une nouvelle, mais je ne sais pas si tu vas trouver que c’est une bonne nouvelle, fit Si Yu avec un léger rire. Je vais sans doute rester vivre quelques temps dans ta ville. J’ai reçu une invitation d’un théâtre de chez toi pour aider durant quelques représentations. »
La parole à l’auteur : Un couteau en main, il fait revenir le grand Yu au pays pour le tuer.
Note de Karura : Dans toute cette partie, je n’ai pas arrêté de faire une faute de frappe amusante : Shen Jue est le tueur légal de Shang Jiayu…
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