Cent façons de tuer un prince charmant 246

Chapitre 246


Si Yu se chargea de maquiller Shen Jue. Il se montra très sérieux durant le processus, appliquant lentement et couche par couche le maquillage de l’autre homme. Après avoir fini, il reprit sa perruque pour la mettre sur Shen Jue. Une fois que tout fut fait, il prit le visage de Shen Jue entre ses mains pour le tourner vers le miroir.

« C’est joli ? »

Leurs deux visages étaient l’un à côté de l’autre. Comparé au maquillage héroïque de Si Yu aujourd’hui, celui de Shen Jue était plus doux.

« C’est le maquillage de Si Fan. J’ai pensé qu’il te conviendrait très bien, alors je te l’ai fait. »


Quand Si Yu eut fini d’expliquer, il se tourna et se rendit à la penderie où étaient accrochés les costumes. Il en prit un et fit :

« Viens, enfile-le. C’est mon propre costume, alors ne t’inquiète pas de le salir. »

Shen Jue enfila donc le costume de Si Yu qui, il fallait le dire, lui allait à merveille. Les broderies et les boutons exquis du costume dévoilaient tout son côté précieux.

Du bout des doigts, Si Yu toucha gentiment les broderies sur le col. Il leva ensuite les yeux et lui adressa un léger sourire.

Quand Fan Chen avait tenté cette petite nonne qui ne savait pas grand-chose du monde, avait-il lui aussi souri ainsi ?


* * *


Les choses ne pouvaient pas bien se faire, surtout dans un endroit où quelqu’un pouvait entrer à tout moment.

Le pinceau de maquillage de Si Yu avait été fabriqué spécialement pour lui, il n’y en avait qu’un seul comme ça au monde et son nom était gravé dessus. Ses longs cils baissés, il dessinait sur le papier immaculé qu’il tenait avec le pinceau trempé dans de la peinture à l’huile rouge. Le pinceau circulait à loisir entre les deux bords dominants et dans la vallée étroite.

Rouge comme une feuille d’érable en automne, ajoutant d’autres couleurs sur ce papier.


Le seul problème, c’était que ce papier tremblait tellement qu’il devait le tenir pour qu’il reste tranquille.

Le pinceau de Si Yu se rendit à la falaise de la cascade, où il dessina une fleur délicate et splendide. Cette fleur jolie et coquette sur la blancheur pure du papier, mélangés ensemble, rouge ou blanc, seul le peintre, Si Yu, pouvait dire qui était le plus beau.

Après ça, Si Yu changea de pinceau. Il employa des coups forts, suivis de coups léger, de l’encre épaisse et une couleur dense. Pour dire les choses, il se servit de tout.


* * *


Tout à coup, Si Yu caressa le visage de Shen Jue et quand ses doigts effleurèrent le coin de ses yeux, l’autre homme détourna aussitôt le visage. Si Yu marqua une pause, puis retourna de force l’homme qui se trouvait sous lui. Sous la lumière de la loge du théâtre, les yeux légèrement maquillés étaient déjà remplis de larmes et ses dents blanches mordaient ses lèvres rouges. Nul ne savait depuis combien de temps il se retenait.

Apparemment, la lumière était trop aveuglante : au moment où l’homme se fit retourner, une larme coula du coin de ses yeux.

Si Yu tendit instinctivement la main, juste à temps pour attraper la larme qui coulait le long de la joue.

La perle se cacha dans la paume de sa main.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

La personne qui pleurait avait déjà fermé les yeux, mais Si Yu contempla la larme dans sa paume, perdu dans ses pensées un moment. Il prit soudain le costume abîmé à côté de lui et en recouvrit le corps de l’autre homme, cachant la scène de printemps sous son indifférence habituelle.

« Désolé, je suis désolé. »

Si Yu le prit dans ses bras et pour la première fois, son ton n’avait plus rien de calme. Après l’avoir serré très fort, il se rendit compte que le corps de l’autre homme tremblait en permanence. Ce n’était pas par timidité, mais parce qu’il réprimait ses émotions.


Shen Jue avait horreur de pleurer, surtout quand c’était par faiblesse, mais il ne pouvait pas se retenir en ce moment. C’était comme si ses émotions avaient été réprimées pendant si longtemps et qu’elles avaient trouvé aujourd’hui le moyen de s’exprimer. C’était comme une tornade qui passait, incontrôlable.

Il ne pourrait dire combien de temps il pleura. La personne qui le tenait patiemment lui tapota le dos, le rendant un peu confus. Comme en transe, il crut qu’il était retourné au Ciel.


Quand il était petit, il avait pleuré une fois dans les bras de son maître parce que sa cultivation ne progressait pas beaucoup. À l’époque, son maître l’avait consolé comme ça. Il avait complètement trempé le bas de la tunique de son maître, mais ce dernier ne l’avait pas disputé. Il l’avait même félicité :

« À un si jeune âge, ton cœur de Dao est déjà si pieux, aussi immuable qu’un roc. C’est vraiment très rare. »

Il en avait aussi profité pour critiquer le grand frère martial de Shen Jue :

« Cela n’ a rien à avoir avec ton incompétent de grand frère martial, qui ne sait étudier que l’amour à longueur de journée. »


Son cœur de Dao était-il vraiment pieux ?

Shen Jue n’en savait plus rien.

Il savait seulement que cette voie était si difficile. Cela faisait longtemps qu’il l’arpentait. Contrairement au début où il avait regardé tout ça de haut, il se sentait à présent de plus en plus souillé. Il haïssait l’Empereur du Ciel, son fils cadet et tous les gens qu’il avait rencontrés dans les différents mondes. Mais la personne qu’il haïssait le plus, c’était lui-même.

C’est parce qu’il était impuissant et trop faible. Voilà pourquoi il pleurait.

À quoi bon pleurer ?

Cela pourrait résoudre le moindre problème ?

Allait-il pouvoir briser ce monde juste en pleurant ?


Mais il ne pouvait vraiment pas s’en empêcher sur le coup. Il avait même oublié qui le tenait dans ses bras et où il se trouvait actuellement. Il sentait juste qu’il avait enfin trouvé une oasis dans le désert : il voulait juste s’arrêter là pour se reposer et ne plus penser à rien.

Ce serait tellement bien s’il pouvait ouvrir les yeux et découvrir que les réincarnations qu’il avait vécues n’avaient été qu’un rêve, qu’il n’était jamais allé à l’Assemblée de la Pêche d’Immortalité avec son maître et qu’il n’avait jamais rencontré le fils cadet de l’empereur.


* * *


Quand Si Yu s’aperçut que l’homme dans ses bras était en fait en train de dormir, il en fut un peu surpris et se sentit même ridicule. Mais quand il souleva le visage dans ses bras, ses yeux s’adoucirent de nouveau lentement.

Il le souleva et le porta jusqu’au divan dans la loge. Il changea ses vêtements et sortit chercher de l’eau. Il s’assit ensuite au bord du divan et retira soigneusement le maquillage sur l’homme endormi, petit à petit. Il n’agissait pas aussi soigneusement pour lui-même.

En plein milieu du démaquillage, on toqua subitement à la porte.

Si Yu se figea, puis il se redressa et regarda la porte. Au bout d’un moment, il se leva pour ouvrir.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Dès que Shang Jiayu vit que la porte s’ouvrait, il fit mine de se précipiter à l’intérieur, mais il se fit retenir par Si Yu. Il fut si furieux qu’il ouvrit la bouche pour l’injurier, mais Si Yu fut le plus rapide.

Il couvrit directement la bouche du jeune Oméga et le tira dans le couloir. Il n’oublia pas de refermer doucement la porte. Il tira Shang Jiayu dans une autre loge vide, puis le lâcha d’un air dégoûté.

Les yeux un peu rouges, Shang Jiayu jeta un regard noir à Si Yu qui bloquait la porte. Il fit en crachant presque chaque mot :

« Il est à l’intérieur ?

– Non, répondit Si Yu d’un air glacial. Qui t’a fait monter ?

– Il doit être à l’intérieur, ne me mens pas. »


Shang Jiayu toisa son demi-frère de la tête aux pieds, puis ricana subitement.

« Dire que vous faites ce genre de choses dans un endroit pareil. C’est vraiment dégoûtant, sans gêne ! »

Dès qu’il eut prononcé ces mots, il se retrouva étranglé.

Si Yu le fixa de la même manière qu’il regarderait un rat dans un caniveau puant. Ses yeux ne contenaient aucune autre émotion, hormis du dégoût.

« Tu ferais bien d’arrêter de dire tes conneries, petit bâtard, sinon je ne te garantis pas que je ne te ferai rien. »

Shang Jiayu n’était pas aussi grand ou aussi fort que Si Yu. Il faillit ne plus pouvoir respirer quand l’autre serra son cou. Il fit tout son possible pour retirer la main de l’autre mais après un long moment, il n’y parvint pas. Au lieu de ça, il se fit étrangler si fort par l’autre homme que des larmes physiologiques se mirent à couler.


Dès qu’il versa des larmes, Si Yu retira sa main en fronçant les sourcils. Il se rendit à la table de maquillage à côté, prit une lingette humide et se ressuya les mains.

Dès que Si Yu le libéra, Shang Jiayu retomba par terre, sans forces. Il porta une main à son cou et toussa sans interruption. Il avait à peine un peu récupéré qu’il se fit directement presser au sol par un pied.

Si Yu portait encore les chaussures à semelle douce de son costume de scène. Il posa un pied sur l’épaule de son demi-frère, puis le projeta par terre. Ses yeux étaient très glaciaux.

Le jeune Oméga se fit renverser au sol. Il faillit devenir fou de rage, mais il ne pouvait pas du tout battre Si Yu. Il ne put que se faire piétiner par terre par l’autre homme. Il regarda le visage au-dessus qui était presque identique au sien et ressentit une vive douleur dans tout son être.


Pourquoi ?

Pourquoi était-ce lui qui se faisait piétiner par terre ?

« Petit bâtard, la prochaine fois que tu oses apparaître devant moi, je ne te laisserai pas t’en sortir aussi facilement. »

Pour Shang Jiayu, la voix de son demi-frère semblait venir de très loin. Il ne parvenait plus à entendre ou voir clairement.

Tout ce qu’il pouvait voir, c’était la botte sur lui.

Cette chaussure semblait luxueuse et exquise, mais elle l’empêchait de se redresser, tout comme sa naissance.

Il avait beau avoir eu un père riche et une mère très belle, cela lui avait-il apporté de la gloire ou plutôt de l’humiliation au bout du compte ?

Alors que la porte s’ouvrait et se refermait de nouveau, Shang Jiayu resta allongé par terre, ses yeux contemplant bêtement le plafond. Tout ce qu’il voyait semblait déformé et il ne pouvait plus distinguer le bien du mal.


* * *

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Quand Shen Jue se réveilla, il était confus. Il regarda autour de lui, puis se releva lentement.

Ce n’était pas son appartement.

Il s’assit sur le lit et réfléchit un long moment. Une fois que les souvenirs commencèrent à lui revenir lentement, il faillit étouffer et ses mains de chaque côté de son corps se pressèrent faiblement en un poing. Il avait bel et bien pleuré dans les bras de Si Yu et s’était endormi en pleurant, toujours dans les bras de l’autre.

Tout cela était vraiment ridicule.

Shen Jue serra les dents et il lui fallut un bon moment pour évacuer de force sa honte. Il se leva du lit. Bien qu’il avait mal à la taille et que ses jambes flageolaient, il était encore capable de marcher. Comparé à la dernière fois, il allait nettement mieux.


Une fois qu’il quitta le lit, il s’aperçut que le pyjama qu’il portait semblait appartenir à Si Yu. En effet, le nom de l’autre homme était brodé sur la manche et c’était dans le même style que le pinceau de l’autre homme.

Shen Jue sortit de la chambre et ce fut seulement à ce moment qu’il eut la certitude de se trouver dans un hôtel. Il vit un cendrier avec un logo sur la table basse. Il resta debout un moment dans le séjour avant de se rendre dans la cuisine d’où provenait du bruit.

La cuisine était à moitié ouverte. Bien qu’il y avait une cloison, elle était simplement vitrée.

Shen Jue se tint à l’entrée de la cuisine, observant l’homme à l’intérieur qui coupait de la viande, la tête baissée.


Cet homme ne s’aperçut pas de la présence de Shen Jue à l’entrée, tant il était concentré sur la cuisine. Après un moment, l’eau bouillit et l’homme souleva le couvercle de la marmite pour verser du poulet préparé. Quand il se tourna pour laver le plat, il aperçut l’autre homme par la verrière.

Ses yeux s’illuminèrent et Si Yu lui adressa un léger sourire.

Il ne dit rien mais désigna simplement la table du salon.

Shen Jue suivit son doigt et s’aperçut que le petit-déjeuner était déjà servi.


Note de Karura : Shang Jiayu semble avoir eu une révélation… Que va-t’il préparer ?

Quant à Si Yu, il est déjà en mode lune de miel ~







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