Cent façons de tuer un prince charmant 269

Chapitre 269


Shen Jue n’était pas bien sûr de ce que Lin Chuyan avait découvert, mais sa véritable identité n’avait pas pu encore être percée à jour. Si Lin Chuyan savait qu’il était un fantôme, il ne serait pas aussi calme. Ce devait être autre chose.

Le mensonge dont parlait Lin Chuyan, ce devait être le fait que Shen Jue avait fait semblant d’être un mendiant pour l’approcher délibérément. Sa prétendue véritable identité était un ancien jeune maître du pavillon Tunjin. Comment un tel jeune maître pouvait-il être réduit à mendier dans les rues ? Se pouvait-il que Lin Chuyan croyait qu’il avait fait exprès de jouer les mendiants juste pour trouver quelqu’un qui pourrait le racheter ?


En songeant à ça, Shen Jue jeta un regard à Lin Chuyan et vit le regard profond de ce dernier. Il hésita un moment, mais dut prétendre avoir peur et se nicha de lui-même dans les bras de l’autre homme. Il était comme un canari qui se montrait fier et sûr de ses faveurs en temps normal, mais qui avait offensé son maître aujourd’hui et admettait peureusement ses torts.

Shen Jue se sentait totalement écœuré intérieurement, mais son geste plut clairement beaucoup à Lin Chuyan. Il caressa légèrement les longs cheveux de Shen Jue, puis prit son menton entre ses doigts et lui fit tourner la tête de force pour effleurer ses lèvres.

« Je reviendrai te voir dans quelques jours. Mange bien. Si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le simplement à Ah Yuan et il ira te l’acheter. »

Pendant qu’il parlait, il vit que l’adolescent dans ses bras était très calme et obéissant. À cette pensée, la main qui tenait le menton de Shen Jue se dirigea vers le bas.


* * *


Après cette nouvelle séance, le ciel était déjà gris et brillant dehors. Shen Jue était épuisé, mais il craignait que Lin Chuyan ne s’aperçoive que sa peau avait commencé à changer de couleur. Il ne put que prétendre être honteux et se cacher sous la couverture. Heureusement, Lin Chuyan se rendit compte qu’il était resté trop longtemps, alors il embrassa simplement les longs cheveux de Shen Jue, puis il s’habilla en vitesse et partit.


Cela faisait bien longtemps que le cocher de Lin Chuyan attendait dans une ruelle près de la porte arrière. Quand il vit son maître revenir, il ouvrit rapidement la tenture du carrosse. Lin Chuyan monta, se changea dans le carrosse, puis demanda au cocher de le conduire au Temple des Mille Bouddhas en dehors de la ville. Il avait reçu une lettre de Xie Zhi il y avait quelques jours : son ami l’invitait à venir le voir aujourd’hui. Il aurait normalement dû rentrer chez lui pour se rafraîchir, mais il n’en avait plus le temps.

Il baissa les yeux sur ses doigts. Bien qu’il n’avait pas dormi de toute la nuit, il n’avait pas du tout sommeil, il était même bien réveillé. Les actes intimes de ces derniers shichen étaient encore frais dans sa mémoire.


Quand il étudiait à l’académie, ses camarades aimaient regarder en privé des livres d’images érotiques ou bien se lire des récits osés. Lin Chuyan s’était fait entraîner pour en lire certains. Sauf que quand il lisait, tout le monde autour de lui rougissait, tandis que lui-même restait comme d’habitude. Xie Zhi l’avait aussi invité à regarder un livre d’images ensemble et il l’avait taquiné en disant qu’il devait être la réincarnation du Bouddha de Pierre. Il semblait à présent que ce n’était pas du tout le cas.

Lin Chuyan frotta gentiment ses doigts l’un contre l’autre. La sensation de toucher la peau de l’autre semblait rester sur ses doigts, comme de la soie. C’était difficile de la faire partir.

Il dut fermer les yeux pour tâcher de chasser les images qui défilaient dans son esprit. Comme disait le dicton, il ne devait vraiment pas trop s’adonner à ce genre d’activités.


* * *


Le temps que le carrosse de Lin Chuyan arrive au Temple des Mille Bouddhas, on était déjà dans l’après-midi. En descendant, il vit Xie Zhi. Bien que ce dernier avait intégré un temple, il était toujours vêtu de rouge. Il s’approcha rapidement de Lin Chuyan et l’accueillit :

« Le voyage n’était pas trop fatigant ? Un plat végétarien a été préparé et c’est cuisiné selon tes goûts.

– Shengyi, je ne me sens pas très bien. Je n’ai vraiment pas faim. Il y aurait un endroit où je pourrais me reposer ? »

Lin Chuyan était fatigué à présent. Il ne l’avait pas senti en quittant la maison de Shen Jue mais après plusieurs shichen de voyage, la fatigue s’était tout à coup réveillée.

Zie Xhi fut un peu surpris, mais il fit aussitôt :

« Oui, tu peux te reposer dans ma chambre. »


* * *

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Xie Zhi avait toujours aimé utiliser de l’encens à l’odeur prononcée et Ah Yuan aimait aussi parfumer la chambre de Shen Jue avec de l’encens fort. Après que Lin Chuyan se soit allongé et ait dormi pendant plus d’un shichen, il avait à peine récupéré des forces.

Le temps était nuageux aujourd’hui. Les volets de la chambre étaient bien fermés et il faisait assez sombre. Quand Lin Chuyan se réveilla, il vit quelqu’un assis sur le lit, de l’autre côté de la tenture. Trompé par l’odeur, il crut qu’il se trouvait encore chez Shen Jue. Il se mit assis et ensuite, par habitude, il passa les bras autour de la personne sur le lit. Il frotta même sa joue affectueusement contre son oreille.

« Combien de temps ai-je dormi ? Tu as déjà mangé ? Qu’est-ce que Ah Yuan a préparé aujourd’hui ? »


Tout en disant cela, il tendit la main pour toucher le ventre de l’autre personne.

« Laisse-moi voir si tu as bien mangé. »

Mais avant de pouvoir toucher le ventre, son poignet se fit saisir.

Cela acheva de réveiller totalement Lin Chuyan, parce que les doigts qui se refermèrent sur son poignet avaient de légers cals, tandis que les mains de Shen Jue étaient extrêmement tendres. Il aimait jouer à chaque fois avec les mains du jeune homme. Bien sûr, ses pieds étaient aussi très tendres, mais il ne pouvait pas jouer avec à loisir. En effet, Shen Jue se fâchait très vite et quand il était fâché, il donnait des coups de pied.


Quand Xie Zhi avait senti les bras autour de lui, il avait aussitôt voulu tourner la tête pour embrasser Lin Chuyan. Ce dernier lui avait terriblement manqué, surtout après ce qui s’était passé entre eux. Son cœur le démangeait douloureusement à chaque fois qu’il repensait à l’apparence de l’autre jeune homme dans son lit. Mais il savait que Lin Chuyan chérissait sa réputation, alors il ne mentionnerait jamais de lui-même leurs tendres moments à l’extérieur.

Xie Zhi avait que cela resterait leur petit secret à eux deux mais malheureusement, il avait été envoyé de force au Temple des Mille Bouddhas par ses parents peu de temps après. Il lui était interdit de descendre de la montagne, il avait même dû passer le Nouvel An dans le temple. Toutefois, ses parents étaient tout de même venus pour lui tenir compagnie.


Comme Lin Chuyan lui manquait de trop, il lui avait envoyé une lettre pour l’inviter. Il avait été très heureux de voir l’autre venir. Pendant que son ami dormait, il avait été fortement tenté de l’embrasser pour soulager la douleur d’être séparé de l’être aimé, mais il s’était rappelé à temps qu’il s’agissait d’un lieu saint. Alors il s’était assis sur le lit et avait attendu patiemment que l’autre se réveille. Contre toute attente, Lin Chuyan l’avait enlacé de sa propre initiative. Le cœur de Xie Zhi avait battu plus vite et il ne se souciait plus que cet endroit soit un lieu consacré. Il voulait tout de suite l’embrasser, sauf qu’il entendit les paroles de son ami.

Le ton de Lin Chuyan ne semblait pas indiquer que c’était à lui qu’il parlait.

Et qui était ce Ah Yuan ?


Xie Zhi tourna la tête. Une tempête couvait dans ses yeux de phénix rouge. Il regarda son bien-aimé d’un air morose, grinça des dents, puis demanda :

« Chuyan, tu m’as pris pour qui ? »

Lin Chuyan retira ses bras autour de Xie Zhi, mais une de ses mains était toujours prisonnière. Il tenta de la retirer, sauf que quand Xie Zhi s’en rendit compte, il augmenta aussitôt sa force. Il était un pratiquant des arts martiaux, tandis que Lin Chuyan n’était qu’un lettré. Ce dernier ne put s’empêcher de grimacer en sentant une telle force.

Quand Xie Zhi le vit faire cette tête, il se sentit tout de même bouleversé. Sa main se desserra un peu, mais il refusait de le laisser partir.

« Chuyan, réponds-moi !

– Je… »

Lin Chuyan ne savait pas quoi répondre. Il considérait Xie Zhi comme un ami proche, mais il savait aussi que l’autre était intelligent et qu’il ne se ferait pas avoir par un mensonge maladroit. Cependant, son histoire avec Shen Jue ne devait jamais voir le jour. Si cela se savait, Xie Zhi penserait qu’il était un fou et une bête.

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Xie Zhi vit son ami hésiter et sa colère se fit plus intense. Il se rapprocha soudain de lui et après avoir inspiré profondément, ses yeux faillirent se briser sous l’effet de la fureur. Lin Chuyan utilisait d’ordinaire du bois de santal et l’encens de Jianan mélangé avec du parfum de Hunsu. Mais là, l’odeur qui émanait du jeune homme ne se limitait pas à ces deux parfums.

« Lin Miao ! Réponds-moi clairement ! Qui as-tu été voir avant de venir ici ? Qu’est-ce que vous avez fait ?! »

Xie Zhi allait vraiment devenir fou. Il avait déjà trouvé ça bizarre que Lin Chuyan s’endorme aussitôt arrivé mais à présent, il avait découvert que Lin Chuyan avait peut-être quelqu’un d’autre à l’extérieur ! Pas étonnant que l’autre l’ait traité avec autant de froideur ces derniers mois, pire encore qu’avant d’être venu dans sa chambre.

Il avait d’abord pensé que son ami était timide mais à présent, il semblait s’être trompé sur toute la ligne. Lin Chuyan était tellement volage qu’il s’était déjà trouvé quelqu’un d’autre, tandis que Xie Zhi était resté dans l’ignorance comme un pauvre imbécile.


Lin Chuyan n’aurait jamais pensé que Xie Zhi s’agiterait autant, alors il ne put s’empêcher de rester figé. Mais cette pause ne fut pas ratée par Xie Zhi qui crut que c’était parce que Lin Chuyan n’avait pas la conscience tranquille. Une conscience pas tranquille voulait dire que ses suppositions étaient vraies. Bien sûr, ce qu’il imaginait n’était pas loin de la vérité, sauf que la personne volage n’était pas Lin Chuyan.

Il avait pris Shen Jue pour Lin Chuyan, et Lin Chuyan avait pris Shen Jue pour sa belle-sœur, puis comme substitut pour Jing He. Après tout ça, la relation entre ces trois hommes était vraiment devenue tordue.

« Tu ne vas rien dire, hein ? Ne crois pas que je ne peux pas le découvrir. Je vais savoir ce qui se passe et je tuerai ce type ! »

Xie Zhi était si furieux qu’il avait des envies de meurtre. Cependant, son ton et ses paroles irritèrent Lin Chuyan.


Il cachait bien son jeu mais en fait, il était affolé et agacé. Et voilà que Xie Zhi le menaçait ainsi, prétendant tout découvrir de ses affaires et le forçant à dire des choses qui ne devaient pas voir le jour. Il ne put s’empêcher de se fâcher à son tour et son ton se fit glacial.

« Xie Zhi, tu n’as pas à t’informer sur mes affaires. J’ai effectivement rencontré quelqu’un, mais tu n’as pas à te mêler de ce que je fais avec cette personne. Si tu veux prendre sa vie, il faudra d’abord que tu me tues ! »

Tout en disant cela, il retira de force sa main de la prise de son ami. Il se leva du lit, prit son manteau sur le tabouret à côté et commença à l’enfiler.

Après à peine deux secondes, son bras se fit de nouveau saisir.

« Tu veux le protéger ? Hé, c’est l’un d’eux ? »

Xie Zhi cita ensuite le nom de plusieurs jeunes maître avec qui Lin Chuyan s’entendait bien.

« C’est lequel ? »


Voyant que Lin Chuyan voulait seulement retirer son bras sans répondre, il parla de manière irresponsable, énervé et exaspéré :

« Se peut-il qu’ils soient tous tes amants ? Lin Miao, dire que tu joues encore les prudes… »

Avant de finir sa phrase, il se fit gifler.

Quand Lin Chuyan eut porté son coup, sa main tremblait encore car il avait employé trop de force.

« Xie Zhi, tu es fou ! »

En même temps, il retira brusquement son bras.

Zie Xhi ne bougea pas après avoir reçu cette claque. Ce ne fut qu’en entendant la porte s’ouvrir qu’il murmura :

« Lin Miao, ne t’avise pas de partir ! Si tu pars, tu peux être sûr que je trouverai cet homme et que je le tuerai ! »

Pour toute réponse, il n’eut que le vlan de la porte qui se referma.


* * *


De son côté, Ah Yuan sortait par la porte arrière en portant une boîte de repas. Dès qu’il sortit, il rencontra un jeune homme portant une tunique en brocart.

Lin Chuyan jeta un coup d’œil à la nourriture que tenait le serviteur et son expression s’assombrit.

« Où est-ce que tu vas ? »

Ah Yuan était en fait hypnotisé par Shen Jue. Ce dernier devait cacher le fait qu’il ne mangeait pas mais si Ah Yuan était le seul à se nourrir tous les jours, Lin Chuyan se rendrait forcément compte de quelque chose au bout d’un moment. Après tout, il fallait clairement moins d’argent pour nourrir une personne que pour en nourrir deux. Alors Shen Jue avait demandé à Ah Yuan de continuer à préparer deux portions, sauf qu’il donnait tous les jours la seconde part à une grand-mère qui vivait de l’autre côté de la rue.

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Cette vieille femme vivait seule et n’avait personne pour s’occuper d’elle. Avant ça, elle n’avait pas d’autres choix que de manger la nourriture pourrie jetée dans les rues. Une fois que Shen Jue l’avait vue, il avait demandé à Ah Yuan de lui apporter trois repas par jour. Non seulement cela réglait le problème de lui qui ne mangeait pas mais en plus, cela permettait à la grand-mère de survivre. C’était faire d’une pierre deux coups, sauf que Shen Jue n’aurait pas cru que Lin Chuyan arriverait à ce moment.

Ah Yuan sortait pour apporter la nourriture à la grand-mère. Comme il préférait éviter les gens, il choisissait toujours une heure un peu tardive quand il n’y avait plus personne dans les rues voisines. Quant à Lin Chuyan, il venait en général dans la soirée, soit un shichen plus tard qu’actuellement. Alors ils ne s’étaient jamais croisés tous les deux.

Sauf qu’aujourd’hui, quand Lin Chuyan était revenu du Temple des Mille Bouddhas, il s’était senti un peu abattu et n’avait pas voulu retourner dans la résidence Lin pour le moment. Il était donc venu directement ici.


En voyant son maître faire une tête horrible pour la première fois, Ah Yuan paniqua et se mit à genoux. Comme il ne pouvait pas parler, il ne put qu’agiter la tête. Lin Chuyan le regarda un bref moment, puis se pencha et ouvrit la boîte repas à ses pieds. Une lueur défila dans son regard quand il vit la nourriture à l’intérieur, comme s’il venait de comprendre quelque chose. Il prit ensuite la boîte repas et se dirigea vers la maison.







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