Cent façons de tuer un prince charmant 306

Chapitre 306 : S’il y a une vie après la mort (3)


Il y avait pas mal de bruit et d’agitation autour, les silhouettes des gens n’étaient que des ombres floues.

L’adolescent vêtu de brocart regardait la lune par la fenêtre. Il tourna la tête et fit à ses amis qui étaient encore en train de jouer :

« Il se fait tard, je vais rentrer.

– Oh non ! Shen Jue, ce n’est que l’heure Xu De 19 h à 21 h. (1). Pourquoi tu veux rentrer si tôt ? » protesta aussitôt la personne à côté de lui.

Il tendit la main pour saisir le bras de Shen Jue mais avant d’avoir pu le toucher, ce dernier esquiva.

« Je dois rentrer pour écrire mon texte comme tous les soirs. Je ne peux plus rester m’amuser avec vous. Continuez à jouer, je rentre. »

L’adolescent se leva et sortit.


Le groupe d’adolescents restés en arrière garda les yeux fixés dans la direction où partait l’adolescent en brocart. L’un d’eux se mit à soupirer, vite imité par le reste du groupe.

« Ce n’était déjà pas facile d’inviter Shen Jue à sortir avec nous aujourd’hui. Il est resté à peine un shichen qu’il doit déjà repartir ! se lamenta quelqu’un.

– Il faut faire avec, répliqua un autre. J’ai entendu dire que Shen Jue a un précepteur depuis tout petit. Ce maître vit dans la demeure Shen et il est très strict avec lui. Shen Jue doit écrire un texte tous les soirs avant d’aller au lit.

– C’est vraiment trop dur, il doit écrire tous les jours. Pas étonnant que mon Shen Jue ne grossit pas et a un visage tout émacié. »


Dès qu’il eut prononcé ces mots, les autres adolescents autour de lui se mirent à le disputer :

« Qui est-ce que tu appelles ton Shen Jue ? Tu ne manques vraiment pas d’air, c’est à peine si Shen Jue t’adresse la parole ! »

Bien que la personne dont ils parlaient était déjà partie, ils continuaient de l’apprécier sans jamais se lasser. Ils soupirèrent même d’émotion intérieurement parce qu’ils ne pouvaient plus le regarder comme tout à l’heure.

Tout le monde savait que Ah Jue de la famille Shen, qui n’avait que quinze ans, était déjà connu dans toute la capitale. Il y avait même des poètes qui écrivaient des sonnets qui lui étaient dédiés, louant sa beauté et ses dispositions naturelles bien supérieures à celles d’un immortel. L’école dans laquelle Shen Jue étudiait était à la base un établissement très ordinaire de la capitale, pas dirigé par le gouvernement. Mais depuis que Shen Jue s’y était inscrit, elle devint célèbre et attira beaucoup d’autres élèves. Au final, une école si modeste attira même des jeunes gens de nobles familles de la capitale, à tel point qu’elle dut refuser du monde.


Malgré ça, plusieurs personnes avaient essayé d’infiltrer l’école en douce, tout ça dans l’espoir de voir Shen Jue. S’ils pouvaient échanger deux ou trois mots avec lui, ce serait encore mieux. Hélas, le tempérament de Shen Jue était aussi réputé que son apparence.

Il était du genre distant et n’aimait pas interagir avec trop de gens.


* * *


« Second jeune maître, nous sommes rentrés. »

Entendant la voix de son serviteur à l’extérieur, l’adolescent dans le palanquin ouvrit lentement les yeux. Il s’était laissé convaincre de boire et là, il était un peu ivre. Cela allait bien au début mais ensuite, sa tête avait commencé à tourner.

Il leva une main pour se masser le front, puis écarta le rideau et descendit du palanquin. Comme il était déjà tard le temps qu’il revienne au manoir et qu’en plus, il avait bu et sentait l’alcool, Shen Jue réfléchit un moment avant de faire au serviteur à côté de lui :

« Va dire au maître que je ne me sens pas très bien ce soir. Je ne viendrai donc pas écrire mon texte.

– Bien, second jeune maître, » fit aussitôt le serviteur.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Bien qu’il avait décidé de ne pas se rendre chez maître Xie, il allait tout de même chez sa mère. Quand madame Shen vit que son fils qui avait les joues un peu rougies et qui sentait l’alcool était quand même venu lui souhaiter une bonne nuit, elle se sentit extrêmement bouleversée et demanda aussitôt au serviteur de ramener Shen Jue dans sa chambre pour qu’il se repose.

Une fois de retour dans sa cour, Shen Jue alla d’abord prendre un bain. Au beau milieu, son serviteur revint en courant pour annoncer que maître Xie était là. Shen Jue était assis dans la baignoire mais en entendant ça, il ne put qu’en sortir et s’habiller.

« Ah Jue, que t’arrive-t’il ? »

Dès que Shen Jue entra dans l’étude, il entendit la voix anxieuse de l’homme dans la pièce. Le temps qu’il pose cette question, cet homme avait déjà accouru devant lui.


Ces dix dernières années ne semblaient pas voir trop marqué l’homme en face de lui. Quand Shen Jue le voyait, il se sentait même toujours un peu en transe, comme quand il avait quatre ou cinq ans durant cette longue saison des pluies.

« Je vais bien, assura-t’il. J’ai juste un peu la tête qui tourne parce que j’ai bu. »

Maître Xie fut visiblement soulagé, mais il prit pourtant le bras de l’adolescent.

« Je m’y connais un peu en massage qui peut soulager le mal de tête. Si tu vas te coucher comme ça, tu auras une sacrée migraine au réveil demain. Je vais te masser. »

Shen Jue aurait bien aimé refuser, mais quand il vit le visage de son précepteur, il ne put lui dire non. Il se laissa conduire à une chaise pour s’asseoir.


Des mains froides se pressèrent sur ses tempes, puis sur son point des Cent Réunions. Après plusieurs allées et venues, Shen Jue sentit que sa tête ne tournait plus autant. Par contre, il avait de plus en plus sommeil. Il rouvrit les yeux avec du mal sauf qu’après un moment, ses paupières retombèrent de nouveau. Il savait que maître Xie était en train de lui dire quelque chose, mais il n’était plus en mesure de l’écouter clairement et ensuite, il ne put carrément plus rien entendre.

Il eut l’impression de faire un rêve.

Il y avait un chien dans ce rêve. Ce chien était très enthousiaste. Il se pressait contre son visage, l’embrassait, puis frottait sa tête contre lui. Il aurait été incapable de le repousser même s’il l’avait voulu.


* * *


Quand Shen Jue ouvrit les yeux, on était déjà le lendemain matin. Il resta allongé un moment dans le lit, puis se mit lentement assis. Il écarta la tenture du lit et agita une clochette dorée posée à côté. Au bout d’un moment, un jeune serviteur arriva avec de l’eau.

« Comment je suis revenu dans ma chambre hier soir ? »

Shen Jue se rappelait uniquement d’avoir été massé à la tête par maître Xie dans l’étude. Il ne savait plus du tout comment il était revenu dans son lit.

Le serviteur aida Shen Jue à s’habiller avec adresse et répondit :

« C’est maître Xie qui a porté le second jeune maître pour le ramener dans sa chambre. Ensuite, le second jeune maître a dormi sur ses deux oreilles toute la nuit. »


Même si Shen Jue avait souvent dormi dans les bras de son précepteur quand il était petit, il se sentit un peu gêné d’entendre ça. Après tout, il était suffisamment âgé pour envisager le mariage et plusieurs personnes dans sa classe avaient déjà des mariages arrangés.

« Si cela se reproduit, tu devras me réveiller, » fit-t’il d’un ton neutre au serviteur.

Le jeune homme hocha la tête, puis arbora un sourire gêné.

« Mais second jeune maître, j’aurais bien voulu vous réveiller hier soir. C’est maître Xie qui ne m’a pas laissé faire.

– Cela ne fait rien. Si le maître se fâche, je m’excuserai auprès de lui. »

Shen Jue prit la ceinture des mains du serviteur et la noua lui-même.


* * *


Sans fête de prévue, Shen Jue rentra bien plus tôt ce soir-là. Il commença par dîner avec sa mère. Son père et son grand frère étaient pris par des affaires officielles ces derniers temps, alors ils rentraient tard à la maison le soir. Son cousin Qin Jiao avait été reçu premier à l’examen national il y avait cinq ans et il travaillait à présent comme fonctionnaire local dans une autre région. Il ne pouvait revenir au manoir que quelques jours pour le Nouvel An.

Une fois le repas fini, Shen Jue se rendit dans la cour de maître Xie. Quand il arriva, l’homme ne se trouvait pas dans l’étude mais à l’extérieur. Shen Jue se dirigea donc dans l’arrière-cour.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Les bégonias étaient en pleine floraison dans le jardin, extrêmement splendides et charmants. La personne que cherchait Shen Jue se trouvait au milieu des massifs, vêtu d’une tunique bleu clair. Le clair de lune retombait sur lui, comme pour l’envelopper d’un manteau lumineux.

L’homme se pencha pour arroser les fleurs. Son ombre fine projetée au sol se mêla à l’ombre des fleurs.

« Maître, » appela Shen Jue.

L’homme regarda par-dessus son épaule en entendant cette voix. Quand il vit de qui il s’agissait, un léger sourire naquit sur ses lèvres.

« Ah Jue, viens par ici. »


Shen Jue obéit et s’approcha. Mais dès qu’il s’arrêta devant son maître, une fleur de bégonia apparut à sa tempe. Il en resta stupéfait un moment, puis voulut la retirer. Mais avant que sa main ne puisse toucher la fleur, elle se fit saisir.

« Ne la retire pas si vite, je veux regarder ça plus longtemps, » fit l’autre homme.

Shen Jue se sentit un peu gêné d’entendre ça. Il n’était pas une femme, alors pourquoi devrait-il arborer une fleur dans ses cheveux ? Surtout quand son précepteur le regardait comme ça. Malgré le bandeau qui recouvrait ses yeux, il trouvait ça un peu bizarre.

Toutefois, cela faisait dix ans que maître Xie lui enseignait et il était à la fois un maître et un père dans son cœur. Shen Jue avait l’habitude d’obéir à ce que disait l’autre alors même s’il se sentait gêné, il détourna simplement le visage. Au bout d’un moment, il n’y tint vraiment plus. Il demanda doucement :

« Maître, c’est bon ? »


La parole à l’auteur :

Une certaine personne anonyme : En fait, je ne veux pas être comme ton père.


Note de Karura : Qin Jiao vient s’inviter dans cette réincarnation !


Notes du chapitre :
(1) De 19 h à 21 h.






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