Cent façons de tuer un prince charmant 308

Chapitre 308 : S’il y a une vie après la mort (5)


L’homme qui le portait continua de marcher. Nerveux, Shen Jue se mit à paniquer. Il ne se soucia plus de rien et se débattit pour descendre. Même si maître Xie voulait le tenir fermement, une de ses mains était déjà prise pour guider le cheval. Après avoir gigoté, Shen Jue tomba par terre sur les fesses. Il n’y prêta pas attention et se releva aussitôt pour courir tout droit. Mais après à peine quelques pas, l’homme qui se trouvait derrière lui apparut rapidement devant lui.

« Ah Jue, n’aie pas peur, » le stoppa maître Xie.

Avec ça, Shen Jue fut encore plus sûr que cet homme était un fantôme. Le chemin devant lui était bloqué, alors il serra les dents, tourna les talons et courut vers la forêt qu’ils avaient quitté. À nouveau, il ne put aller bien loin : maître Xie apparut une fois de plus devant lui. Cette fois, Shen Jue le vit clairement en train de flotter vers lui, ses pieds ne touchant pas du tout le sol. Sous le choc, il se laissa directement tomber par terre.


Il était déjà fatigué mais là, il était en plus effrayé. Ses jambes étaient devenues complètement molles et il n’avait plus la force de courir nulle part.

Le propriétaire du manoir leur avait dit que cette forêt était très étrange. C’était comme un labyrinthe fantôme : une fois qu’on y entrait, il était impossible d’en sortir. Shen Jue n’aurait donc pas dû pouvoir sortir de la forêt, mais il avait subitement rencontré cet homme qui l’avait conduit hors des bois.

Cette personne était-elle maître Xie ou bien un fantôme ?

Mais si ce n’était pas son précepteur, comment se faisait-il qu’il se comportait exactement comme lui ?

Shen Jue regarda l’homme faire un pas vers lui et s’écria aussitôt :

« Restez là où vous êtes et ne vous approchez pas ! »


Maître Xie s’arrêta à ces mots. Il se pinça légèrement les lèvres, comme en proie à une douleur extrême. Même sa voix qui s’éleva juste après trahit sa douleur actuelle :

« Ah Jue, n’aie pas peur de moi. Je ne te ferai aucun mal.

– Vous êtes un humain ou un fantôme ? »

Shen Jue poussa un soupir de soulagement quand il vit l’autre s’arrêter vraiment. Cet homme semblait lui obéir, mais il ne savait pas si ce n’était pas pour endormir sa méfiance et lui faire baisser sa garde.

En tout cas, sa question fit longuement garder le silence à maître Xie.

« Je suis un fantôme.

– Quelle est votre but ? Pourquoi vous avez pris l’apparence de mon maître ? »

Les mains de Shen Jue devinrent moites quand il entendit l’autre avouer qu’il était un fantôme. Il n’avait lu que des histoires de fantômes et dieux dans des livres, il n’avait encore jamais entendu quelqu’un de proche dire qu’il avait vu des esprits.


« Je… Je suis ton maître. »

Shen Jue resta sidéré par ces mots. Son regard trahit son incrédulité.

« Vous voulez dire… vous voulez dire que vous êtes maître Xie et que maître Xie est un fantôme ? Que ça fait plus de dix ans que vous êtes un fantôme ? »

Il vit l’autre homme acquiescer faiblement.

Il resta figé un long moment avant de pouvoir regarder l’autre de nouveau. Shen Jue le dévisagea attentivement, essayant de trouver la moindre différence avec son précepteur mais malheureusement, ses recherches furent vaines.

Shen Jue et maître Xie avaient passé les dix dernières années ensemble, surtout quand Shen Jue était plus petit. Ils restaient toujours l’un avec l’autre et dormaient même ensemble. L’apparence, l’expression et le comportement de maître Xie, tout cela était extrêmement familier pour lui.

« Vous êtes vraiment un fantôme ? » demanda Shen Jue avec hésitation.

Maître Xie hocha de nouveau la tête.

« Mais je ne te ferai pas de mal. Tu n’as pas à avoir peur. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue inspira profondément, une expression compliquée sur le visage.

« Si vous êtes un fantôme, pourquoi vous n’allez pas vous réincarner ? »

Personne ne voulait que celui avec qui on avait passé autant de temps soit un fantôme.

Face à cette question, le précepteur ne répondit pas tout de suite. Il regarda Shen Jue pendant un long moment avant qu’un sourire amer n’apparaisse sur ses lèvres.

« Parce que la personne que je recherche se trouve dans le monde des mortels. Je ne peux donc pas me réincarner.

– Qui est-ce que vous recherchez ? »

Shen Jue se rappela rapidement du comportement de son précepteur au manoir. Il ne sortait pas et ne fréquentait personne. Son grand frère l’avait plusieurs fois invité à sortir, mais maître Xie avait toujours décliné.

S’il était à la recherche de quelqu’un, alors pourquoi passait-il tout son temps au manoir ? Et même si la personne qu’il cherchait se trouvait dans le manoir Shen, il n’était pas particulièrement proche de qui que ce soit… Une minute…


Shen Jue jeta un regard surpris à maître Xie.

« Se peut-il que ce soit moi que vous recherchez ? »

L’homme le regarda et félicita :

« Ah Jue est définitivement très intelligent.

– Mais pourquoi vous me recherchiez ? Est-ce que vous et moi… on se connaissait ? » demanda Shen Jue avec hésitation.

Le sourire au coin des lèvres de maître Xie disparut lentement, comme une peinture qui perdait ses couleurs à cause du passage du temps, devenant terne et sans vie.

« On se connaissait, nous étions même très proches, mais tu as tout oublié désormais. Tu as oublié qui je suis et ce qui s’est passé entre nous. »

En voyant sa réaction, Shen Jue devina qu’ils avaient dû être amoureux dans leurs vies précédentes. Si cela n’avait été qu’une simple amitié, maître Xie n’aurait pas réagi comme ça et n’aurait pas renoncé à se réincarner juste pour le retrouver.


À ce moment, il vit l’autre homme s’approcher de lui, cependant il ne songea pas à s’enfuir. Si cet homme voulait vraiment lui faire du mal, il y avait plusieurs moyens d’y parvenir et en plus, Shen Jue n’était plus en état de s’enfuir.

Maître Xie s’agenouilla devant lui. Son visage semblait luire sous le clair de lune brillant, tel un morceau de jade exquis. Sa peau était crémeuse et son visage au teint aussi pur que du jade blanc.

Shen Jue regarda le bandeau qui cachait les yeux de maître Xie. Tout à coup, il tendit la main et tira dessus.

Il retira le bandeau et les yeux qui avait été cachés derrière pendant dix ans furent finalement exposés. Au moment où Shen Jue vit clairement ces yeux, il en resta ébahi.


Il y avait une étrange beauté dans ce regard. C’étaient des yeux de phénix aux cils épais, mais les pupilles étaient d’un gris blanchâtre. Les yeux des gens ordinaires étaient vif, brillants comme la surface d’un lac. Mais on avait l’impression que ces deux yeux-là n’étaient que des diamants.

C’était beau, certes, mais cela n’avait pas d’âme.

« Tous les fantômes ont des yeux comme ça ? » ne put s’empêcher de demander Shen Jue une fois qu’il eut repris ses esprits.

Maître Xie se figea un moment avant de répondre :

« Oui. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue sentit vaguement que son précepteur était très abattu, alors il lui rendit tout de suite le bandeau et l’appela par son titre habituel :

« Désolé, maître.

– Tu n’as pas besoin de t’excuser. »

Maître Xie ajouta d’un ton doux :

« Et Ah Jue, ne m’appelle plus maître. J’aimerais que tu m’appelles par mon nom.

– Votre nom ? Comment vous vous appelez ?

– Chuyan, c’est comme ça que tu m’appelais. »

Maître Xie eut soudain un léger rire, comme s’il se remémorait le passé.

« Et quand tu étais fâché, tu m’appelais jeune maître Lin. »


Note de Karura : Avez-vous remarqué que Shen Jue semble enfin avoir développé un QE ? Il a deviné tout seul et tout de suite que son maître et lui étaient amoureux dans leur vie passée ! Miracle !

Le prochain chapitre sera le dernier de l’extra. Après ça, on pourra assister à la vengeance de Shen Jue. Ya ah !






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