Chapitre 320
Shen Jue ne se fit pas enlacer bien longtemps, car le visage de l’autre homme devint de plus en plus pâle et il fut incapable de continuer à serrer Shen Jue dans ses bras. Shen Jue l’aida à se rendre dans la chambre du milieu pour se reposer, puis il s’arrêta à côté du lit et regarda l’homme allongé :
« Y a-t’il autre chose que je puisse faire ? »
Il ne voulait rien devoir à personne mais à présent qu’il avait une dette, il tenait à la rembourser le plus rapidement possible.
L’homme alité plissa légèrement les yeux en demi-lune, puis il tendit une main pour saisir la manche de Shen Jue.
« Ah Jue, tu peux dormir un peu avec moi ? »
Shen Jue baissa les yeux et regarda d’un air mauvais la main qui tenait la manche.
« Tout sauf ça. »
Une lueur de déception parcourut les yeux de Shu Hejun.
« Alors je n’ai besoin de rien.
– Dans ce cas, je vous laisse. »
Dès que Shen Jue eut prononcé ces mots, avant qu’il ne puisse se retourner, Shu Hejun s’était déjà redressé à moitié et tendait la main pour le retenir.
« Ah Jue. »
Ces yeux de phénix le contemplaient, embués de larmes. Momo l’avait regardé de la même manière. Ces deux-là étaient bien père et fils.
Shen Jue regarda un moment le visage bien trop pâle de l’autre homme en gardant le silence, puis il finit par hocher la tête. Quand il accepta, le visage en face de lui s’illumina aussitôt, comme une fleur de lotus qui fleurissait. C’était une vue vraiment splendide et qui plus est, le teint pâle apportait une touche de pitié.
« Ah Jue, monte. »
Le souverain céleste recula du bord du lit et quand il dit ça, il y avait une lueur de timidité dans ses yeux.
Shen Jue fit mine de ne rien voir. Il retira son manteau en silence et grimpa sur le lit. Une fois allongé, il contempla le ciel du lit. Peu de temps après, il sentit le corps glacé à côté de lui se rapprocher un peu.
Il tourna la tête vers lui et regarda l’homme qui s’approchait. Il fit d’un ton d’avertissement :
« Votre majesté. »
L’homme qu’il appela émit un son d’assentiment grave, puis fit :
« Arrête de m’appeler ‘votre majesté, utilise mon nom. »
Il saisit la main de Shen Jue comme s’il voulait écrire son nom sur la paume. Il ne se fâcha quand Shen Jue libéra aussitôt sa main. Il ouvrit sa paume en face de Shen Jue et écrivit son nom dessus, un caractère à la fois —
Shu Hejun.
Shen Jue retint ces trois syllabes, mais il fit à l’autre homme :
« Si sa Majesté ne veut pas dormir, alors je vous laisse.
– Je dors, fit aussitôt Shu Hejun, je vais dormir tout de suite ! »
Peu après avoir dit ça, il se tint tranquille pour de bon. Depuis le début, Shen Jue attendait que l’autre homme s’endorme pour pouvoir s’en aller. Quand il vit que l’autre ne disait plus rien, il se tourna pour vérifier qu’il dormait bien. Ce fut alors qu’il se rendit compte d’un problème.
Shu Hejun ne s’était pas endormi, il s’était évanoui.
De son visage à son col, sa peau arborait une rougeur anormale et ses lèvres étaient passées de blanches à bleuâtres.
Shen Jue tendit aussitôt la main pour tâter le front de l’autre homme. La chaleur qu’il sentit était affreusement élevée. Shu Hejun parut sentir la fraîcheur de la main sur son front : il se tourna inconsciemment vers Shen Jue, entrouvrit les lèvres et marmonna quelque chose d’inaudible.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Shen Jue se rappela qu’il avait de quoi se soigner. Il sortit aussitôt du lit et retourna dans la chambre où il s’était baigné. Il trouva son anneau de stockage et sortit tout ce qu’il avait pour soigner des blessures.
Il avait des médicaments, mais il restait le problème de les administrer.
De retour dans l’autre chambre, Shen Jue tenta d’user d’un sort pour garder ouverte la bouche de l’autre homme, mais rien n’y fit. Sa magie ne fonctionnait pas sur Shu Hejun. Voyant qu’il devenait de plus en plus brûlant de fièvre, Shen Jue ne put que serrer les dents et employer la méthode la plus primitive — transmettre les médicaments par la bouche.
Il sélectionna plusieurs remèdes qui avaient des effets miraculeux pour les blessures externes comme internes et les administra à l’homme inconscient. Il transmit le remède liquide par la bouche, très lentement, au bouche à bouche, leurs lèvres collées l’une contre l’autre et leurs souffles s’entremêlant. Sans doute parce que le corps de l’autre homme était bien trop chaud, ou bien pour une autre raison, Shen Jue se rendit compte que son visage était un peu brûlant après lui avoir donné les remèdes.
Les remèdes liquides ne posaient pas trop de problème au final, ce furent les pilules qui furent vraiment compliquées. Il fallait pour ça que Shen Jue pousse la pilule avec sa langue, qui allait forcément toucher celle de l’autre homme. De plus, Shu Hejun qui se faisait administrer des pilules se montra vraiment très peu coopératif. Il fallut presque une demi tasse de thé pour que Shen Jue réussisse à lui faire avaler une seule pilule et encore, il ne savait pas si la pilule avait vraiment été ingérée ou bien si elle avait fondu dans la bouche.
Passablement énervé, Shen Jue ne voulut plus continuer à lui donner des pilules. Il releva la tête et alla se rincer la bouche avec de l’eau. Mais il eut beau se gargariser, l’odeur âcre du médicament ne partit pas, pas plus que la scène où il venait de faire avaler la pilule qui restait gravée dans son esprit.
Les remèdes internes avaient été pris, mais il restait encore à appliquer les remèdes externes. Shen Jue soupira et ne put que s’y remettre.
Il fallut presque un shichen pour appliquer l’onguent et refaire les bandages. Le temps que Shen Jue ait terminé, le ciel était déjà complètement sombre.
Il alluma une lampe et resta à veiller à côté du lit, des fois que l’état de Shu Hejun s’aggrave. Au bout d’un certain temps, il y eut du bruit de l’autre côté de la porte.
« Papa ? Père ? » fit la voix de Momo à l’extérieur.
Quand Shen Jue l’entendit, il se leva aussitôt pour ouvrir la porte. Il vit le petit ravioli dans le couloir. Momo venait à peine de se réveiller car son petit visage était encore un peu rougi. Il leva la tête pour regarder Shen Jue, sa voix toujours aussi douce :
« Papa, tu étais en train de dormir avec Père ? »
En disant ça, il pointa la tête dans la chambre et vit alors les vêtements empilés un peu n’importe comment sur le tabouret. Il leva aussitôt sa petite main potelée pour se cacher les yeux.
« Momo n’a rien vu du tout et il ne sait rien non plus. »
Shen Jue suivit son regard et se renfrogna aussitôt. Il souleva Momo du sol et sortit de la chambre en refermant la porte derrière lui.
« Qu’est-ce que tu veux dire par ‘tu ne sais rien non plus’ ? »
Quand il se fit soulever, Momo passa naturellement les bras autour du cou de Shen Jue et il fit :
« En fait, je sais tout. Père a dit que les grands garçons oiseaux devaient être au courant des choses de la vie. »
En entendant ça, Shen Jue fronça encore plus les sourcils.
« Non, tu es encore trop jeune. Il y a des choses qu’il vaut mieux que tu apprennes plus tard. »
À ces mots, Momo hocha la tête pour indiquer qu’il comprenait.
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« Tu as faim ? » demanda Shen Jue en changeant de sujet.
Les immortels n’avaient pas besoin de manger. Quand ils se nourrissaient, ils ingéraient de la nourriture capable de restaurer leur pouvoir spirituel. Cela n’avait donc rien à voir avec les aliments du monde mortel. Par conséquent, il n’y avait pas de problèmes comme l’excrétion. Cependant, Shen Jue ne savait pas si Momo avait besoin de se nourrir ou pas. Après tout, le garçon faisait partie du clan des oiseaux et il était encore très jeune.
« Je n’ai pas faim. Père a donné à Momo tout un flacon de pilules. J’ai juste besoin de manger ça. »
Il sortit une petite bourse et la tendit à Shen Jue. Un peu curieux, l’autre homme l’ouvrit. Dès que le sachet en tissu fut ouvert, une odeur florale s’en dégagea. Les pilules à l’intérieur étaient apparemment confectionnées à partir de nectar.
Pas étonnant que Momo sentait les fleurs, tout comme l’autre homme évanoui sur le lit.
Au moment où Shen Jue allait rendre sa bourse à Momo, ce dernier se rapprocha de son visage et renifla.
« L’odeur de papa a changé. Papa a pris une pilule ? »
Il renifla puis posa les yeux sur les lèvres de Shen Jue.
Les lèvres de papa n’étaient pas aussi rouges que ça tout à l’heure.
Il se rapprocha de la bouche de Shen Jue et renifla encore plus fort.
En, c’est bien ça. C’est l’odeur de Père.
Il y avait aussi d’autres odeurs, comme l’amertume d’un médicament, mais c’était l’odeur de son père qui prédominait. Sauf que son père n’avait ramené qu’un seul flacon de pilules cette fois et il les avait toutes données à Momo. Alors d’où venaient la pilule que son papa avait avalée ?
Note de Karura : Sacré Momo, il a du flair !
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