Chapitre 321
La personne à qui Momo posa la question devint soudain toute rouge.
« Tu as mal senti. »
Shen Jue reposa le garçon par terre en toussotant, puis il lui tourna le dos.
Momo leva la tête vers lui, clignant des yeux de confusion. Son père disait toujours qu’il avait un excellent flair, comme un chien. Mais puisque son papa disait qu’il avait mal senti, alors il devait avoir mal senti.
Au bout d’un moment Shen Jue se tourna de nouveau vers lui. Il lui prit la main et fit :
« Retournons dans une autre chambre. »
Il en profita pour interroger le garçon, lui demandant ce qu’il savait et comment ils l’avaient retrouvés ici. Momo lui révéla tout ce qu’il savait. Il lui avoua même que lorsque Shen Jue se battait contre l’Empereur de Jade, Shu Hejun et lui-même se trouvaient en fait à l’extérieur du palais pendant tout ce temps.
« Père a dit que papa voulait prendre sa revanche tout seul, alors il a demandé à Momo d’attendre dehors avec lui. »
Quand le petit arriva à ce point, ses yeux devinrent rouges.
« Nous étions tous les deux très inquiets pour papa. Père… Père a énormément saigné ce soir-là, Momo n’arrivait pas à ressuyer tout le sang. »
Après un moment de silence, Shen Jue serra le garçon contre lui et le réconforta :
« Tout va bien, ton père va bien. »
Momo hocha la tête, puis leva les yeux vers Shen Jue pour demander :
« Papa, tu vas veiller sur Père jusqu’à ce qu’il aille mieux ? »
Mais Shen Jue répondit pas à sa question. Au lieu de ça, il changea de sujet et l’interrogea sur les plumes. Comme Momo était encore bien jeune, ce fut facile de distraire. Quand Shen Jue mentionna les plumes, son petit visage vira au rouge.
« Papa sait donc que l’une des plumes vient de Momo ? »
Shen Jue avait vu la véritable forme du garçon et la petite plume blanche de queue qu’il avait reçue était pratiquement la même que les plumes sur le corps de Momo. Comment aurait-il pu ne pas la reconnaître ?
« En, je l’ai reconnue. À quoi sert cette plume ? »
Le petit visage du garçon devint encore plus rouge. Il baissa la tête et fit d’un ton très intimidé :
« En fait… ça ne sert à rien. Momo est encore trop jeune, mais Père allait donner une plume à papa, alors Momo voulait aussi ! »
Pour les mots suivants, il redressa la tête et fit d’un ton très sérieux :
« Quand Momo sera grand, il protégera aussi papa. Personne ne pourra faire de mal à papa, pas même Père.
– Si tu veux. »
Shen Jue caressa la tête du garçon.
« Alors tu sais à quoi servent les deux plumes de ton père ?
– Je sais, ah ! Père a dit qu’il pourrait ainsi protéger papa, et aussi… »
Momo s’arrêta soudain, comme s’il ne se rappelait plus de la suite.
« Et aussi ? » insista Shen Jue.
Momo leva sa petite main potelée et se tapota le front, son visage presque plissé. Il lâcha soudain un ah et fit :
« Je me souviens ! Cela représente la cour. Papa a accepté les plumes de queue de Père, alors il a accepté de se faire courtiser par lui. »
Juste après ça, il regarda fixement le ventre de Shen Jue.
Shen Jue se sentait déjà mal à l’aise à cause des derniers mots de Momo. En voyant que le garçon fixait son ventre, il ne put s’empêcher de faire une grimace.
« Qu’est-ce que tu regardes ? »
Momo battit des cils.
« Ma petite sœur. Quand est-ce qu’elle va sortir ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Dès qu’il eut fini de parler, il reçut une chiquenaude sur le front. Momo porta une main à l’endroit douloureux et jeta un regard de reproche à Shen Jue.
« Pourquoi papa a frappé Momo ? »
Shen Jue se pinça les lèvres.
« Parce que tu racontes n’importe quoi. »
En entendant ça, le garçon prit un air encore plus indigné.
« Momo ne dit pas n’importe quoi ! Père a promis que Momo aurait une petite sœur ! »
Shen Jue allait ouvrir la bouche pour répliquer, mais il songea soudain que la personne en face de lui n’était encore qu’un enfant, alors il ravala ses paroles.
Momo ne savait pas grand-chose et Shen Jue n’avait effleuré que la pointe de l’iceberg avec lui, pourtant il pouvait deviner deux, trois choses. L’usage majeur des plumes données par Shu Hejun était de transférer les blessures. Voilà pourquoi il n’avait pas été blessé lors de son combat contre l’Empereur de Jade : ses blessures avaient été transférées à Shu Hejun. On pouvait donc dire que sans l’autre homme, Shen Jue n’aurait pas pu tuer aussi facilement l’Empereur.
Shu Hejun ne reprit pas conscience avant le lendemain soir. Quand il se réveilla, Shen Jue aidait Momo à s’habiller. Bizarrement, le garçon avait pris l’habitude de l’aide de Shen Jue pour s’habiller cette fois. Quand Shu Hejun entra dans la chambre, ayant remis sa tunique extérieure, il vit Shen Jue debout près du lit qui habillait Momo.
Il s’adossa contre la porte. Quand il vit que le garçon était presque habillé, il appela doucement :
« Ah Jue, Momo. »
Quand Momo entendit sa voix, il pointa la tête de derrière Shen Jue. Voyant qu’il s’agissait de Shu Hejun, il s’écria immédiatement d’un ton très fort :
« Père ! »
Les blessures de Shu Hejun n’étaient pas encore complètement guéries : son visage était encore un peu trop pâle, mais ses lèvres étaient passées du bleu livide à un rouge vif. Avec ses yeux de phénix aux longs cils et aux pupilles noires, ses longs cheveux soyeux et la tunique rouge autour de lui, il ressemblait totalement à un bégonia après la pluie : il était non seulement délicat et charmant, mais en plus gracieux.
Il s’approcha lentement du lit et observa Shen Jue qui aidait encore Momo à nouer sa ceinture. Il battit des cils à son intention.
« Ah Jue, je suis réveillé. »
Shen Jue ne lui accorda même pas un regard.
« Je vois ça. »
Notant sa réaction, Shu Hejun jeta un regard significatif à son fils. Momo capta son regard. Il roula des yeux et fit aussitôt :
« Papa, Père, je veux sortir pour m’entraîner à voler ! »
Shen Jue termina de nouer sa ceinture et leva les mains pour lisser la tunique du garçon.
« Tu veux que je vienne avec toi ? »
Momo secoua la tête. Il bondit du lit, enfila ses bottes et courut dehors, n’oubliant pas de refermer la porte derrière lui. Dès que la porte se referma, Shu Hejun s’appuya contre Shen Jue comme un serpent invertébré. Mais dès qu’il se fit toucher, Shen Jue esquiva sur le côté.
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Shu Hejun porta aussitôt une main à son front et inspira brusquement. Aussitôt, l’autre homme vint le soutenir de lui-même.
« Tu as des vertiges ? » demanda Shen Jue à voix basse.
Shu Hejun n’oublia pas de profiter de la situation et se pressa contre lui, posant la tête sur l’épaule de Shen Jue. Il soupira d’une voix faible :
« Un peu. Ah Jue, serre-moi dans tes bras. »
Il semblait de toute évidence que Momo avait vraiment tout appris de lui. Quand il entendit ça, Shen Jue voulut aussitôt le repousser mais quand il vit que l’autre avait mauvaise mine, il ne put que renoncer à cette idée et il l’aida à s’asseoir sur le lit.
Mais Shu Hejun ne s’assit pas bien sagement. Il l’entraîna pour s’asseoir à côté de lui et s’appuya de nouveau contre lui. Ensuite, il se plaignit même qu’il avait mal à la tête et il s’allongea avec la tête sur les genoux de Shen Jue.
Shen Jue regarda le bel homme vêtu de rouge qui était allongé sur ses genoux. Il trouva tout ça si ridicule qu’il ne sut que dire pendant un moment.
Shu Hejun le regardait également. Contrairement à l’air renfrogné de Shen Jue, il le regardait droit dans les yeux comme un loup affamé depuis longtemps qui voyait subitement de la chair fraîche. Un tel regard effraya un peu Shen Jue qui se renfrogna encore plus.
« Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? »
La personne à qui il posa la question battit lentement des cils.
« Toi. »
À ces mots, Shen Jue le repoussa aussitôt mais très vite, Shu Hejun fut de nouveau pris de vertige, alors il dut arrêter. Ne voulant rien avoir de plus à faire avec ce type, Shen Jue détourna la tête.
Au bout d’un moment, le poids sur ses genoux disparut et en même temps, un visage apparut devant lui.
Shu Hejun s’était mis assis. Il regarda les sourcils froncés de Shen Jue, puis leva la main pour lisser lentement les rides du bout des doigts.
« Ne fronce pas les sourcils. »
Shen Jue ne put en supporter davantage et repoussa la main de cet homme.
« Ça suffit ! »
Si l’autre n’avait pas été blessé par sa faute, cela ferait longtemps qu’il l’aurait éjecté. Non, il serait même parti depuis longtemps.
Malgré le fait qu’il se soit fait repousser, Shu Hejun ne fut pas du tout fâché. Il eut même un léger rire. Il changea de position et s’assit à côté de Shen Jue.
« Momo a été sage ces deux derniers jours ? Ce n’était pas trop difficile de s’occuper de lui ? »
Dès qu’il fut question du garçon, la colère dans l’expression et le regard de Shen Jue s’atténua grandement. Il adoucit son ton pour répondre :
« Momo a été très sage. Il peut pratiquement se débrouiller tout seul.
– Tant mieux. Ah Jue, tu devrais emmener Momo pour voir ton maître, hein ? »
Shen Jue réagit vivement aux paroles de Shu Hejun en tournant la tête vers lui.
« Pourquoi je devrais l’emmener voir mon maître ? »
Shu Hejun conserva son expression usuelle.
« Tu ne crois pas que ton maître aimerait rencontrer Momo ? Ah Jue, à présent que tu t’es vengé, il est temps d’aller voir ton maître pour lui parler. »
Il saisit calmement la main de Shen Jue qui se trouvait sur ses genoux.
« Cela fait des années que ton maître ne t’a pas vu et tu t’es absenté presque aussitôt après ton retour. Tu dois lui manquer à présent et je suis sûr qu’il va adorer Momo. »
Quand Shen Jue entendit ça, son regard s’assombrit lentement.
Il n’osait pas se présenter devant son maître, il avait bien trop honte. Il n’était plus digne d’être son disciple, tout comme il ne méritait plus d’appartenir au Mont du Nuage Liquide Sacré.
« Je… »
Shen Jue ouvrit la bouche, mais ne put continuer sa phrase. Il finit par se faire enlacer.
L’homme qui le tenait dans ses bras lui caressa gentiment le dos.
« Tout est de ma faute : je t’ai martyrisé dans le monde des réincarnations alors que tu ne pouvais pas me résister. Un sale type comme moi méritait bien que tu le tues. »
La main caressa gentiment ses longs cheveux puis, passant au travers, se posa sur sa joue. Le geste était doux et affectueux.
« Ah Jue, retourne voir ton maître, hein ? Cela fait plus de mille ans qu’il t’attend. »
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Ce fut ainsi que quelques jours plus tard, Shen Jue emmena Momo pour retourner sur le Mont du Nuage Liquide Sacré. Shu Hejun eut la délicatesse de ne pas venir ou plutôt, il ne prit pas l’initiative de les suivre.
Le jour du départ, Momo pleura à chaudes larmes. Il s’agrippait à la jambe de Shu Hejun et refusait de le lâcher.
« Père, viens avec nous, père, viens avec nous ! »
Shu Hejun jeta un regard à Shen Jue qui se trouvait à côté.
« Non, ah, ton papa ne veut pas que je vienne avec. »
Shen Jue conserva un air glacial et ne dit rien.
En entendant ça, Momo tourna la tête pour regarder Shen Jue, son visage rempli de souffrance et d’injustice extrême.
Pris dans ce regard, Shen Jue tourna simplement la tête.
« Bon, écoute, pars avec ton papa, hein ? fit Shu Hejun en prenant de force Momo dans ses bras. Quand vous aurez fini de vous amuser, père reviendra vous chercher tous les deux. »
À ces mots, Shen Jue regarda l’autre homme et fronça les sourcils.
« Qui voudrait que tu… »
Shu Hejun désigna aussitôt Momo qui pleurait toujours. Shen Jue ne put que s’arrêter au beau milieu de sa phrase.
« Arrête de pleurer. »
Shu Hejun tendit ensuite directement le garçon à Shen Jue. Il le regarda clairement d’un air bien plus tendre que lorsqu’il regardait leur fils.
« Ah Jue, attends-moi. »
Shen Jue ne lui répondit pas. Il prit Momo dans ses bras et partit aussitôt. Il avait déjà deviné que l’autre avait des choses à faire, voilà pourquoi il l’avait convaincu de retourner sur le Mont du Nuage Liquide Sacré. Et si Shu Hejun lui confiait Momo, c’était parce qu’il craignait que Shen Jue ne tente de nouveau de se suicider.
Momo passa de lui-même les bras autour de son cou. Après avoir marché un peu, sa voix contenait encore quelques sanglots, mais ça allait déjà mieux.
« Papa, père nous regarde encore. »
Shen Jue s’arrêta, puis se tourna. Comme l’avait dit Momo, l’autre homme n’avait pas bougé. Quand il les vit se tourner vers lui, il fit de grands signes de la main.
C’était incompréhensible de voir cet homme se comporter de manière aussi stupide.
Shen Jue fit mine de ne pas voir son salut. Il se tourna de nouveau et reprit sa progression.
La parole à l’auteur : Tout à coup, j’ai eu l’impression de revoir ma femme qui retournait voir ses parents avec les enfants.
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