Child of the Night 28

Partie Vingt-Huit : Équilibres


L'an de grâce 1460
Château Draculea, Valachie


Le lendemain matin, le corps du seigneur Varga fut placé sur un catafalque devant l'autel. Le père Mircea discuta avec Draculea tandis que le paquet odoriférant était installé.

« Mon seigneur, en général je ne suis pas un homme dispendieux et je sais que l'encens coûte cher, mais...

– Brûlez tout ce dont vous avez besoin, prêtre, et j'en ferai apporter plus du village. »

Il plissa le nez en signe de dégoût.

« Utilisez la réserve d'une année entière, si vous le devez. De deux années. Je sais que Nicolae va insister pour passer la plupart de la journée ici afin de prier, et je ne veux pas que le garçon s'évanouisse à cause de la puanteur. »

Mircea parla avec précaution :

« Domn, je sais que vous n'aviez aucune affection pour cet homme. Je veux vous remercier de laisser au garçon ce temps et de ne pas tenter de limiter ses dévotions. Cela lui permettra de faire la transition plus facilement.

– Il est inutile de me remercier, prêtre. Je ne veux que le bien de Nicolae, émotionnellement comme physiquement. Je ne le connais pas depuis aussi longtemps que vous mais je pense déjà bien le connaître. Varga avait beau être vil, Nicu aurait de la peine s'il n'avait pas le sentiment de faire quelque chose pour faciliter le passage de ce chien dans l'au-delà.

– En effet. »


Mircea étudia Draculea.

« Mon sieur, nous n'avons pas parlé avant mais j'ai un peu discuté avec votre homme, Simion.

– Oui ? »

Il examina le prêtre de près. Cet homme pouvait rendre les choses difficiles s'il le voulait. La dévotion de Nicolae à l'Église le rendrait vulnérable à l'influence de ce prêtre.

« Je veux vous remercier de ce que vous faites pour le garçon. »

Draculea fut surpris. Il savait que beaucoup d'hommes saints étaient si plongés dans leur contemplation de l'autre monde qu'ils étaient à peine conscients de ce qu'il se passait dans celui-ci, mais Mircea ne lui semblait pas être de ce genre. Il se demanda si Mircea était au courant de la vraie nature de sa relation avec Nicolae ou bien s'il ne le voyait que comme un patron généreux et bon. Ses doutes s'envolèrent lorsque le prêtre fit à voix basse :

« Mon prince, savez-vous à quel point c'est important pour Nicolae ? Alors que la plupart des garçons connaissent plusieurs amours dans leur jeunesse, j'ai bien peur que le premier amour de Nicolae sera également son dernier. »


Draculea regarda plus loin dans l'église où Nicolae était agenouillé devant le catafalque, la tête penchée sur ses mains jointes, les lèvres bougeant silencieusement. Il fit lentement :

« C'est possible pour un homme de vivre de nombreuses années parmi beaucoup de gens sans jamais vraiment aimer un seul d'entre eux, mon Père. »

Il ramena son regard sur Mircea.

« Nicolae n'est pas le seul dont le premier amour sera le dernier. »

Il ramena son regard sur le jeune homme agenouillé afin de prier pour un homme qui n'avait jamais eu la moindre pensée gentille à son égard.

« Vous m'en êtes témoin, mon père ; je jure devant Dieu que cet amour sera éternel. »


Quiconque ayant entendu cette dernière phrase aurait pu croire que le prince Draculea faisait référence à sa jeune épouse mais le prêtre savait qu'il voulait parler du jeune homme innocent qui priait devant l'autel avec tant de diligence pour l'âme d'un homme destiné à l'Enfer, peu importe le nombre de prières qu'on dirait pour lui, tandis que lui-même était en paix pour les âmes de ces deux individus liés par ce serment d'amour éternel.

Nicolae passa toute la journée dans la chapelle. Respectant les souhaits de son amant, il ne resta pas tout le temps à genoux comme il l'aurait fait autrement. Il s'assit plutôt sur le banc de devant, égrenant ses perles, se levant de temps en temps pour allumer une autre bougie. Beta passa brièvement, se joignant à lui pour quelques prières, puis partit consulter un marchand. Elle expliqua à son frère que l'homme ne restait pas longtemps dans la région. Vraiment, elle devait choisir maintenant le tissu pour les nouvelles tentures sinon elle devrait attendre presque six mois pour qu'il revienne.

Nicolae ne protesta pas mais la regarda descendre l'allée pour rejoindre Lena à l'entrée. L'autre femme lui lança un regard dur tandis qu'elle posait la main sur l'épaule de Beta et la conduisit à l'extérieur. Nicolae était perplexe à cause de l'attitude d'Abdul. À sa connaissance, il n'avait jamais rien fait pour l'offenser mais il était évident qu'elle ne l'aimait pas du tout.


Il soupirant, retournant à sa méditation, conscient que c'était un problème qu'il ne pouvait résoudre. Tant que cela n'interférerait pas avec ses moments avec Beta, il ferait avec. Il en avait été ainsi avec tous les serviteurs au château Varga. Ils prenaient tous exemple sur leur maître et c'était bien connu que Varga ne l'aimait pas. Pourtant, il espérait que ce serait différent ici et il était réconfortant de constater que le cuisinier qui venait du château Varga était plutôt amical depuis son arrivée, et les autres servantes, bien que gloussant trop pour être sensées, ne semblaient pas aussi distantes que celles au château du seigneur Varga. Et les soldats et valets de Vlad paraissaient également amicaux mais il y avait d'autres personnes issues du personnel du seigneur Varga qui étaient encore distantes, en particulier la servante de Beta, Lena. Elle semblait le détester encore plus que les autres et il en ignorait la raison. Ah, tant pis. Les gens de Draculea sont gentils et je ne peux pas m'entendre avec tous les enfants de Dieu.


En le grondant, Simion parvint à faire sortir Nicolae de la chapelle assez longtemps pour qu'il déjeune mais ne put le convaincre de se reposer dans sa chambre après. Nicolae était doux et désolé, mais si têtu que Simion dut cacher son sourire. Il ne le pensait sans doute pas lui-même mais quand il s'agissait des autres, le jeune homme avait une volonté de fer.

Le soir, lorsque Nicolae n'apparut pas au dîner, Draculea se rendit directement à la chapelle. Il trouva Nicolae encore à genoux.

« Mon garçon, ça suffit. Viens. »

Nicolae lui lança un regard puis détourna les yeux.

« Bientôt.

– Maintenant.

– Domn, j'ai accepté de ne pas passer la nuit ici, bien que ce serait strictement correct...

– Bien que ce serait stupide. Tu sais très bien que Mircea sera là, Nicolae. L'âme de Varga s'est enfuie vers le sort qu'on lui a préparé, et je te promets que le corps ne risque pas d'être volé. Viens.

– Juste encore quelques rosaires. »

Draculea grogna.

« Ton premier défi est comme ton premier mensonge, fait pour un autre. »


Les épaules de Nicolae se raidirent mais il poursuivit ses prières. Draculea soupira.

« S'il doit en être ainsi... »

La voix de Nicolae défaillit lorsque Draculea s'accroupit devant lui. Le prince enroula ses bras autour des jambes de Nicolae, posa son épaule contre le ventre du jeune homme et se releva. Nicolae haleta lorsqu'il fut soulevé sur l'épaule de Draculea. Il s'agrippa au large dos de son amant, le rosaire tombant de ses mains.

Mircea arriva et récupéra les perles pour les tendre au garçon.

« Bonne nuit, Nicolae. »

Draculea commença à le porter vers la porte et Nicolae s'écria :

« Mon Père ! Parlez-lui !

– Bonne nuit, Prince. Veillez à ce qu'il dorme bien. »


Nicolae protesta avec tout autant de véhémence tandis que Draculea le transportait dans la grande salle. Il s'arrêta, se calmant et se taisant quand ils passèrent à côté d'une servante curieuse. Il laissa retomber sa tête, ses cheveux retombant pour cacher son visage et le rouge sur ses joues alors que Draculea le portait dans les escaliers. Mais une fois hors de vue, dans le couloir, il frappa fort.

« Lâchez-moi !

– Comme tu l'as dit, Nicolae, bientôt. »

Nicolae se tortillait tellement que Draculea n'osa pas relâcher sa prise lorsqu'il atteignit sa chambre. Un coup de pied rapide sur la porte fit que Simion l'ouvrit. Simion regarda, presque étonné, son maître porter jusqu'au lit le bibliothécaire qui se tortillait dans la chambre et le jeter dessus. Le visage du garçon était rouge de colère et d'embarras. Simion fut content de voir que le jeune homme avait un peu de caractère.


Le jeune homme commença à sauter du lit mais Draculea le poussa pour qu'il se rallonge.

« Reste ici et calme-toi.

– Vous me traitez comme un enfant !

– Quand tu te comportes comme un enfant, oui ! Je ne veux pas que tu mettes ta santé en danger, Nicolae. »

Nicolae respirait lourdement. Simion observa avec intérêt. Il n'avait imaginé que le jeune homme puisse se mettre en colère mais il semblait qu'il allait bientôt y avoir une démonstration de son caractère.

Il avait raison. Les deux hommes furent étonnés lorsque Nicolae attrapa un oreiller et le lança sur Draculea. Le prince ne fit pas un geste pour l'éviter et il l'atteignit doucement au torse, tombant à terre. Vlad regarda l'oreiller puis ramena son regard sur le garçon assis sur le lit.

« Bon, fit-il doucement. Je suppose que je dois m'estimer content qu'il n'y avait rien de lourd à portée de main. »


Nicolae essaya à nouveau de se lever mais Draculea le fit se rallonger avec un coup ferme au torse.

« Nicolae, pourquoi me défies-tu ? »

Nicolae était empourpré, la couleur agitée lui montant aux joues. Sa voix était enflammée même si elle tremblait un peu.

« Suis-je votre catin pour que vous m'ordonniez tout ce que je dois faire ? »

Draculea tressaillit.

« C'est ce que tu penses ? »

Avec une mine renfrognée, le jeune homme se tourna sur le ventre, enfonçant son visage dans l'oreiller restant.

« Que puis-je penser d'autre ? »

Draculea s'assit à côté de lui.

« Que je tiens à toi. Nicolae, tu vacillais agenouillé. »

Le jeune homme lança un regard au prince par-dessus son bras.

« Je ne voulais que quelques minutes de plus. J'aurais fini le rosaire puis je serai venu avec vous de mon plein gré. Mais vous ne m'avez pas laissé le choix. »


Draculea se renfrogna mais il ressentait quelque chose d'étranger — il se sentait honteux.

« Tu dois comprendre, Nicolae. Je n'ai pas l'habitude qu'on me défie. Ma réaction était instinctive. »

Nicolae se rassit. Son expression n'était plus furieuse mais elle était encore sévère.

« C'est une raison, Vlad, pas une excuse. Quant à vos instincts, eh bien, notre Seigneur a donné à tout homme son libre arbitre. Oui, nos instincts sont forts mais ils n'ont pas à nous contrôler. C'est ce qui nous sépare des animaux. »

Il soupira, passant une main sur son front.

« Je n'ai peut-être pas expliqué assez clairement à quel point mes dévotions sont importantes pour moi. »

Il resta silencieux un moment, réfléchissant. Il fit finalement :

« Pendant la majeure partie de ma vie, tout ce que j'avais, c'était l'Église. Elle m'a donné un endroit où j'étais accepté, si ce n'est aimé. C'était la seule force dans ma vie sur laquelle je pouvais toujours compter. Ça m'a soutenu par le passé et m'a conduit à mon futur, m'offrant un chemin clair et sûr. J'ai été éloigné de ce chemin quand le seigneur Varga m'a ordonné de quitter l'abbaye. Depuis, je me suis débattu, priant uniquement pour pouvoir retourner à ce que je connaissais. »


Vlad se souvint que Nicolae avait essayé de se rendre à l'abbaye lorsqu'il s'était enfui. Il craignit subitement que même après ce qu'ils avaient fait ensemble, il pouvait regretter d'avoir été amené au Château Draculea.

« Et maintenant ? »

Les lèvres du jeune homme se tordirent en un sourire bref mais sincère.

« Maintenant, je suis content que la réponse à toutes ses prières ait été 'non'. C'est ici qu'est ma place, avec vous. »

Soulagé, Draculea se pencha vers lui pour l'embrasser.

« Mais... »

Nicolae le tint à distance, mais gentiment.

« Vlad, vous devez comprendre à quel point c'est important pour moi. J'en ai besoin. »


Il caressa le bras de Draculea.

« Je vous aime, mais il est dangereux de consacrer sa vie entière à une seule personne. C'est pourquoi je ne suis pas jaloux de ce que vous avez avec Beta.

– Tu n'as aucune raison d'être jaloux, Nicu. L'union est fragile et superficielle.

– Il n'en sera pas toujours ainsi. Quand vous aurez un enfant, vous ne pourrez pas vous empêcher d'en aimer la mère, et ce sera normal. »

Draculea tint sa langue. Seigneur, Nicolae, et tu penses que tu es conscient du monde ? Je pourrais te donner plein d'exemples pour prouver que tes croyances naïves sont fausses, à commencer par nos deux pères. Il ne dit rien, cependant. Il était secrètement ravi que Nicolae ait le cran de s'opposer à lui, mais il sentait qu'il ne devait pas excuser une révolte.


Nicolae poursuivait :

« Domn, j'aurai bientôt dix-neuf ans. Il y a des hommes de mon âge qui ont déjà une famille à chérir, et il est grand temps pour moi de me comporter comme un homme. Vous devez me faire confiance pour trouver mes propres limites. Vous ne pouvez pas me protéger au point que je ne puisse jamais cogner mon pied contre une pierre. »

Mais c'était exactement ce que Draculea voulait. Songer que Nicolae puisse souffrir, que ce soit physiquement ou émotionnellement, c'était comme de l'acide pour son âme. Pourtant il savait que s'il étouffait le jeune homme en le restreignant et en lui dictant le moindre de ses gestes, cela tuerait une partie précieuse de lui.

Il soupira.

« Ce n'est pas facile, Nicolae. Ma famille a protégé la Valachie depuis des générations. Protéger, j'ai ça dans le sang. »


Nicolae se pencha et l'embrassa gentiment sur la joue.

« Vous devez apprendre à me faire confiance avec ma propre vie et après toutes ces années où le moindre de mes gestes a été dicté par l'Église ou mon patron, je dois apprendre à prendre mes propres décisions et à vivre avec. »

Il réfléchit pendant un moment puis fit :

« Je souhaite entendre une dernière messe aujourd'hui. Le père Mircea ne le refusera pas. »

Draculea acquiesça avec réticence.

« Quant à vous, mon prince, vous devriez aller voir votre épouse. »

Il fronça les sourcils.

« Elle aussi peu envie de me voir que moi.

– Pas vraiment. Même quelqu'un comme moi a pu voir qu'elle voulait vous attirer dans son lit hier. »


À sa grande surprise, Draculea se sentit légèrement rougir, bien qu'il ne puisse dire si c'était d'embarras ou d'irritation.

« Elle veut un enfant... »

Pour assurer sa position, et je ne suis pas sûr de le vouloir autant qu'elle.

Nicolae hocha la tête.

« Et vous aussi. Et le peuple de Valachie attend avec impatience un hériter pour assurer la lignée. Plus tôt vous en avez un, plus tôt les tensions de Beta s'apaiseront. »

Quand il vit le regard de Draculea, il ajouta :

« Non, je ne crois pas, contrairement à beaucoup, qu'avoir un enfant va résoudre tous les problèmes d'un couple. En effet, parfois de nouveaux problèmes surgissent. Mais cela va au moins apaiser certaines tensions entre Beta et vous. »

Il sourit brillamment.

« Et j'adore les bébés. J'aimerais bien être oncle. »

Après avoir embrassé son amant et lui assurer qu'il n'était plus fâché, Nicolae se dirigea vers la chapelle et demanda à un Mircea surpris de célébrer une dernière messe pour l'âme du seigneur Varga. Durant la cérémonie, le prêtre jeta des coups d'œil rapides à l'entrée, se demandant si Draculea allait surgir dans la pièce pour en faire à nouveau sortir Nicolae, mais cela n'arriva pas. Le rituel s'acheva sans encombres. Au lieu de s'agenouiller à nouveau pour prier, Nicolae le remercia, se signa devant le crucifix et la statue de la Vierge, puis retourna à l'étage.

Il semblerait qu'ils soient parvenus à un compromis, songea le prêtre en retirant son surplis. Il espérait que cet arrangement allait bien fonctionner. Il n'y avait aucun doute que l'Église s'opposait officiellement à ce genre de couple. La façon dont ils étaient ouvertement traités était cependant une autre affaire. Cela dépendait beaucoup de la position des hommes impliqués, de leur utilité pour l'Église et de leur discrétion. Draculea était un homme puissant, il avait rendu de grands services à l'Église et il en rendrait sûrement encore dans l'avenir.


Mircea n'était pas vraiment sûr de ce qu'il ferait lorsque Nicolae viendrait se confesser à lui. Il ne pouvait pas en toute conscience ignorer simplement ce que l'Église considérait comme un péché capital, mais il n'avait pas non plus le cœur à condamner cette relation. Draculea était la seule personne à avoir jamais montré un intérêt sincère et personnel pour le garçon à la connaissance de Mircea et, péché ou non, cela réjouissait le cœur du prêtre de voir le jeune homme si heureux.

Et Mircea lui-même ? Il aimait bien le jeun homme, assurément. Nicolae était l'une des âmes les plus douces qu'il avait jamais rencontrées mais le garçon était si nécessiteux. Le prêtre avait vu il y avait longtemps que le jour où Nicolae aimerait, ce serait avec tout son être. En tant que prêtre, Mircea ne pouvait pas laisser cet amour se focaliser sur lui. Son premier engagement devait toujours être pour Dieu, et Nicolae avait besoin de quelqu'un qui le placerait au premier rang. Si le destin était compatissant, il trouverait cette personne.

De retour dans la chambre, Nicolae trouva son amant en train de se détendre avec un verre de vin devant le feu. Nicolae retira son rosaire soigneusement et plaça ses bras autour du cou de Draculea.

Quand il sentit les lèvres douces se presser contre sa tempe, Draculea grogna :

« As-tu envoyé son âme au Paradis, Nicu ? »

Il ferma brièvement les yeux, regrettant sa remarque.

Mais Nicolae répondit seulement :

« Personne ne peut faire ça, mon seigneur, mais chacun devrait au moins avoir une âme sur Terre pour plaider sa cause avec sincérité, et non par devoir.

– Tu sais que je ne crois pas qu'il mérite ton intervention ?

– Je sais. Peut-être que c'est vrai. Mais si je ne prie pas pour une âme perdue, comment pourrai-je demander des prières quand je quitterai ce monde à mon tour ? »


Draculea répondit à l'étreinte de Nicolae.

« Prieras-tu pour moi, Nicu ? Si je meurs, adresseras-tu tes supplications au ciel pour moi ? Si quelqu'un peut persuader Saint Pierre d'ouvrir les portes pour quelqu'un d'aussi imparfait que moi, ce sera bien toi. »

Nicolae se tendit.

« J'aimerais que vous ne parliez pas ainsi, Domn. Cela me rend triste.

– Je n'en parlerai plus à l'avenir, mon cœur. Mais réponds-moi pour cette fois. Si je meurs, prieras-tu pour moi ? »

Nicolae recula. Il sourit mais ses yeux étaient infiniment tristes, et Draculea regretta de ne pas avoir laissé la question en suspens.

« Oui, Vlad. Je prierai pour vous. »

Il regarda les flammes, son sourire s'effaçant.

« Pendant tout le temps qu'il me restera sur cette Terre, je prierai pour vous. »







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