Child of the Night 29

Partie Vingt-Neuf : Frustration


L'an de grâce 1461
Château Draculea, Valachie



« Lena, j'ai besoin des linges. »

Lena Abdul, assise pour coudre dans la chambre de sa maîtresse, leva les yeux et soupira lourdement.

« Oh, Beta, pas encore.

– Si, Lena, encore, comme chaque mois. Je suis aussi régulière que la lune. Mes règles sont encore allées et venues, et ne commence pas à me réprimander. Je n'y peux rien si je n'ai pas eu d'enfant. »

Elle boudait.

« Ce n'est pas comme si j'essaie de l'empêcher.

– Mais ce n'est pas suffisant, Beta. Tu dois essayer davantage.

– Et comment, je te prie, dois-je faire ça, Lena ? fit hargneusement Beta. J'écarte les jambes à chaque fois qu'il vient dans ma chambre. Je ne me lave pas pendant un jour après qu'il m'ait eue. Je reste au lit pour que sa semence ne soit pas perdue. »


Elle leva les mains.

« Dieu interdit qu'un futur prince pousse entre mes jambes.

– Beta ! C'est impardonnablement grossier. Pas étonnant que tu n'aies pas conçu. »

Elizabeta rit brièvement.

« Tu crois que la grossièreté rend stérile ? Alors explique-moi la fécondité des paysans, Lena. Maintenant, vas-tu me chercher les linges ou veux-tu que notre joli nouveau tapis soit abîmé ? »

Lena soupira et mit de côté le délicat tissu qu'elle était en train de broder, puis se rendit à une lingère pour la réserve de linge en lin que l'on gardait pour contenir le flot des règles mensuelles de Beta.


« Je pensais en avoir fini avec cette corvée il y a des mois. Cela fait un an que tu es mariée, Beta. Tu devrais être en train de t'occuper de ton premier-né.

– Je le jure devant Dieu, Lena, tu es pire que les vassaux de mon mari. Dieu merci, Draculea a pas choisi de ne pas en faire toute une histoire pour le moment, mais son homme de loi compense ce manque d'attention. On pourrait croire que cet homme s'attend à ce que j'engendre soit son propre petit-fils ou bien le messie.

– Il veut que la lignée soit assurée. Il ne fait qu'exprimer à voix haute ce que la plupart des sujets du prince pensent.

– J'essaie, Lena !

– Je ne suis pas sûre que tu comprennes à quel point c'est important, ma biche. Tu...

– Que les Saints me gardent ! Oui, Lena, je sais ! Tu me l'as dit assez souvent. »


Lena continua à parler d'un ton grave tandis qu'elle épinglait un linge dans une culotte.

« Tu dois concevoir. Si tu t'avères stérile, il pourra annuler le mariage et de se remarier.

– Mais l'Église ne le permettra pas. »

Lena renifla dédaigneusement, aidant Beta à enfiler sa culotte.

« C'est un prince, Beta. Tu n'es certainement pas assez naïve pour croire que l'Église ne trouvera pas un moyen de satisfaire un serviteur aussi précieux ? Si tu continues à être stérile, il te mettra à l'écart. Tu dois faire plus d'effort, mon enfant.

– Lena, il vient me voir au moins deux fois par semaine, et je peux déjà à peine l'endurer. »


Lena attrapa durement son menton.

« Tu dois supporter encore plus de choses pour ta position. Il doit simplement venir plus souvent dans ton lit. »

Beta se libéra de sa prise en grommelant :

« Je ne pense pas que c'est possible. Cet homme est froid. Je pense parfois qu'il tire aussi peu de joie du sexe que moi. »

Beta regarda avec étonnement Lena qui commençait à rire.

« Qu'y a-t-il de si amusant, Lena ?

– Draculea ? Alors qu'il peut se montrer froid avec ceux qu'il n'aime pas, lui, physiquement froid ? »

Elle éclata d'un rire strident. C'était assez déconcertant de voir Beta, d'ordinaire aigre, ricaner comme une jeune fille.

« Mais c'est vrai. Lena, tu sais qu'il n'aime pas beaucoup mes étreintes et, à ce que je sache, il n'a aucun bâtard parmi les paysans. Il n'a même pas de maîtresse... »

Beta recula d'étonnement lorsque Lena s'écroula à moitié sur le lit, tremblante de rire. Elle se rendit compte qu'il y avait une certaine amertume dans le rire qui était, au moins partiellement, dirigé contre elle.


Finalement, Lena se ressaisit, essuyant les larmes sur ses joues.

« Dieu, mon enfant, je ne comprendrai jamais comment tu peux être aussi aveugle, mais je suppose que j'aurais dû m'y attendre. Tu ne peux pas voir plus loin que le bout de ton nez. Si cela ne t'affecte pas directement, de manière physique, tu l'ignores. »

Elle s'éclaircit la gorge et se rassit droite, fixant Beta avec un regard amusé et un peu cruel.

« N'as-tu jamais songé que le prince pouvait peut-être avoir quelqu'un d'autre qu'une maîtresse ? »

Elizabeta fit les cent pas, confuse.

« Je suppose qu'il pourrait simplement visiter de temps à autres une catin dans le village au lieu de garder une maîtresse, bien que j'aurais cru qu'il avait des goûts plus raffinés. »

Lena secouait la tête.

« Non ? Mais qu'y a-t-il d'autre ? »

Lena roula des yeux.

« Beta, arrête-toi une minute et regarde nous deux. »


Elle regarda Beta digérer cela jusqu'à ce que la lumière se fit lentement en elle.

« Lena, non ! Tu... tu ne veux pas dire que Draculea est... est... »

Lena rit à nouveau.

« Oh, tu es si choquée ! Oui, c'est un sodomite, amoureux de son propre sexe.

– Mais... mais... »

Beta bégayait tant elle était confuse.

« Il couche avec moi ! »

Lena secoua la tête devant l'ignorance de la jeune femme.

« Ce n'est pas parce qu'un homme préfère la viande qu'il ne refusera pas un morceau de poisson de temps en temps, Beta. »

Lena fronça les sourcils.

« Ce ne serait pas aussi mauvais s'il prenait juste son plaisir là où il le trouvait. Je n'aime pas le fait qu'il se soit arrêté sur un seul amant.

– Qui ? Un de ses hommes ? Il y a quelques nobles très beaux qui servent Draculea. »


Lena répliqua avec hargne :

« Ma fille, est-ce que ton cerveau fonctionne à part pour choisir tes robes ? Qui est le compagnon du prince le plus constant ? Qui est-ce qu'il dorlote ? À qui il ne peut rien refuser ? Qui le regarde avec de grands yeux doux à chaque fois qu'il entre dans une pièce ? »

Beta réfléchit intensément. Elle fit finalement :

« Cela ressemble presque à Nicolae. »

Lena leva un sourcil. Beta rit nerveusement.

« Lena, non ! Oh, c'est si stupide. Nicolae est tellement... tellement innocent. Si humble, si naïf. Pour l'amour de Dieu, il a failli être moine !

– A-t-il demandé à retourner à l'abbaye depuis qu'il est venu ici ? Il a changé, Beta. Tu étais bien trop occupée par tes propres affaires pour le remarquer.

–Mais ça ! Nicolae, un mignon Un garçon qui a des relations sexuelles avec un homme (1) ? Il passe du temps avec les filles du château, je le sais.

– Il leur apprend à lire, la plus ridicule de toutes les notions. Il a dans l'idée qu'elles peuvent apprendre à leur enfants à lire, qui apprendront à leurs enfants, etc. Cela ne me gêne pas de te le dire, Beta, je ne pense pas que ce soit propre ou complètement sûr. Tu devrais peut-être en faire part au prince. »


Beta était silencieuse, étudiant ce que Lena lui avait dit. Maintenant qu'elle y pensait, Nicolae et son époux étaient inhabituellement proches. Elle n'en avait pas pensé grand-chose, sauf qu'elle était reconnaissante qu'il ait un compagnon pour l'occuper et la libérer de sa fastidieuse tâche de le divertir. Mais l'idée que Nicolae puisse avoir un attachement passionné était surprenante. Elle avait tellement l'habitude de le considérer comme asexué que la révélation qu'il puisse désirer quelqu'un, et qui plus est de son propre sexe, était un choc.

« Je suppose, fit-elle lentement, que c'est presque une bonne chose. Nicolae est un gentil garçon et il mérite un peu de bonheur dans sa vie. »

Elle s'illumina un peu.

« Il est heureux. Je me souviens qu'il avait l'habitude de se déplacer furtivement dans le château, apeuré à l'idée de faire le moindre bruit et de provoquer la colère de Père.

–Ton père était un homme sévère mais il le maintenait en place. Je peux comprendre que Draculea s'en serve pour réchauffer son lit. C'est un garçon assez avenant, je suppose, fit-elle à contrecœur. Mais cet homme répond au moindre de ses caprices. Nicolae n'a qu'à exprimer un souhait et on le lui accorde. Tu dois supplier pour avoir ce que tu veux. »


Beta haussa les épaules. Elle ne se sentait pas privée, sauf lorsque Lena portait de telles choses à son attention.

« Il est plus généreux que la plupart des maris.

– Et c'est ainsi qu'il doit en être ! Mais tout ce qu'il te donne est comme une tolérance. Il donne joyeusement à son petit jouet. »

Lena étudia sa pupille. La femme noble n'avait jamais aimé Nicolae, détestant les quelques miettes d'affection que Beta donnait au jeune homme. Maintenant, elle détestait le fait que Nicolae soit plus apprécié de Draculea, en réalité sinon en apparence, que son épouse. Et puisque Lena évaluait sa propre position par rapport à celle de Beta, cela voulait dire que le jeune homme usurpait la place qui lui revenait de droit.


Nicolae était une épine plantée fermement dans le pied de Lena Abdul. Il savait que la femme ne l'aimait pas mais il n'avait aucune idée à quelle point cette animosité était profonde. Alors que Beta souhaitait que le prince passe le moins de temps possible avec elle, Lena savait que le plus sûr était que le prince l'aime à la folie. Un homme amoureux irait loin pour plaire à celle qu'il adore. Beta était une charmante petite créature, mais il y avait peu de chance qu'elle puisse capturer le cœur du prince tant que Nicolae était dans les parages. Draculea était entiché du jeune homme.

Lena était trop intelligente pour tenter de tourner le prince contre son amant. Draculea avait bien fait comprendre qu'il ne tolérait Lena que pour Beta, et toute attaque directe contre Nicolae, même subtilement présentée, pourrait être très dangereuse pour elle. Lena n'avait jamais été complètement satisfaite par les explications sur la mort du seigneur Varga et avait choisi de se montrer très prudente lorsqu'il s'agissait de Draculea et Nicolae.


Pourtant, si elle pouvait retourner Beta contre le jeune homme, elle pourrait éventuellement créer un fossé entre les deux hommes, surtout si Beta produisait l'héritier désiré. Ainsi elle commença.

« Si le prince passait moins de temps avec son jouet de chambre, tu pourrais concevoir.

– Je ne vois pas comment.

– Vraiment, Beta, ces passe-temps aussi peu virils ne peuvent qu'affaiblir sa semence. Et je sais que le bibliothécaire a parlé d'être le précepteur de ton enfant une fois qu'il sera né. Je ne pense pas que tu aimerais que ton précieux bébé soit sous l'influence de quelqu'un comme lui.

– Oh, Lena, Nicolae est un brave garçon. C'est l'une des personnes les plus douces et les plus gentilles que j'ai jamais connues.

– C'est possible, mais on ne peut guère considérer un mignon tel que lui comme une bonne influence, n'est-ce pas ? »

Beta haussa les épaules.

« Cela n'a pas d'importance, du moins pour l'instant. Il n'y a pas d'enfant et il n'y en aura pas pour les mois à venir. »


Beta rajusta sa robe.

« Je dois allez dire au Signor Vitelli que je ne peux pas poser pour lui aujourd'hui, voire pour les prochains jours. »

Signor Vitelli était le peintre italien que Draculea avait convoqué au château pour peindre son portrait. Tous les membres de la famille royale devaient avoir un portrait.

« Il faudra qu'il se trouve autre chose pour s'occuper.

– Ce ne sera pas un problème. »

La voix de Lena était volontairement nonchalante.

« Je suppose qu'il profitera de ce temps pour travailler sur le portrait de Nicolae. »

Beta hésita.

« Le portrait de Nicolae ?

– Oui, Beta. Tu ne le savais pas ? Le prince a commandé un portrait de son bibliothécaire. »

Cela ennuya Beta bien plus que les autres problèmes que Lena avait mentionnés. Les gens du commun n'avaient pas leurs portraits peints. À quoi cela servirait-il pour la postérité ?

Elle trouva le prince, Vitelli et Nicolae dans la bibliothèque. Nicolae était assis immobile à une table chargée de livres et de parchemins. L'artiste, un homme mince et intense avec une barbe propre, était en train de faire une esquisse, ses yeux faisant des allers et retours entre Nicolae et son travail. Le prince était assis sur le côté et il regardait le travail, mais son attention était principalement fixée sur Nicolae.

Nicolae fut le seul à la remarquer. Un sourire doux et ravi apparut à nouveau sur son visage et elle se sentit vaguement honteuse. Elle n'avait pas beaucoup de temps pour lui mais il était toujours si content de la voir.

« Beta ! »


Il bondit pour l'accueillir et l'artiste émit un bruit de détresse.

« Jeune maître, j'avais presque fini.

– Je suis désolé, Signor, vraiment. Vous êtes très patient avec moi et je vous promets d'être aussi immobile qu'une statue lorsque vous commencerez à peindre, mais une dame est entrée dans la pièce. Je ne peux pas rester assis, n'est-ce pas ? »

Les deux autres hommes remarquèrent enfin Beta. L'expression de Draculea était comme d'habitude indéchiffrable mais celle de l'Italien montra clairement de la réticence à interrompre sa tâche actuelle. Pourtant son ton fut courtois lorsqu'il fit :

« Ah, Princesse ! Vous êtes aussi adorable que d'habitude. Si la lumière se maintient aujourd'hui, je pense pouvoir faire de grands progrès. »

Beta baissa modestement les yeux.

« La lumière est sans importance, Signor. J'ai bien peur de ne pas pouvoir poser pour vous aujourd'hui. Je suis... indisposée. »


Ils savaient tous ce qu'elle voulait dire. Les deux hommes haussèrent simplement les épaules, mais Nicolae parut déconfit. Je crois que ce garçon veut un enfant autant que Lena et Stefan, et pour des raisons beaucoup moins égoïstes, songea Beta. Pauvre Nicolae. Si ce que Lena a dit est vrai, il y a peu de chance pour qu'il soit père un jour.

« Bien, si la dame n'est pas encline à poser aujourd'hui, ce sera une excellente occasion de commencer le portrait du jeune seigneur. »

Beta se renfrogna légèrement au titre et songeait à corriger le peintre lorsque Nicolae parla.

« Signor, je ne suis pas un seigneur. Le prince est assez bon pour être mon patron, mais je travaille pour me nourrir. »

Il regarda la bibliothèque autour de lui avec des yeux brillants.

« Ceci est mon travail. »


La fierté n'était pas une émotion familière pour Nicolae mais il était fier de la bibliothèque, et à juste titre. Les changements avaient été merveilleux, et pas qu'un peu. Avant que Nicolae ne commence, c'était une caverne poussiéreuse, humide et morne ; c'était maintenant un lieu clair et aéré, offrant du confort. Il avait convaincu Draculea de faire deux ouvertures dans les murs extérieurs pour laisser la lumière et l'air entrer, et le prince avait installé sans qu'on lui demande des vitraux riches. Toutes les étagères étaient nouvelles, douces et vernies. Il y avait des doux tapis sur le sol en pierre et des tapisseries aux quelques pans de murs qui n'étaient pas couverts de livres.


Les livres eux-mêmes n'avaient jamais été en aussi bon état ou en ordre. Comme promis, Draculea avait engagé un relieur pour enseigner cet art à Nicolae, et le jeune homme avait passé de nombreuses heures à coudre et coller soigneusement les volumes endommagés qu'il avait découverts. Tous les livres étaient rangés sur les étagères en un ordre qui n'était non seulement plaisant mais aussi logique. Nicolae pouvait retrouver n'importe quel ouvrage parmi les centaines et centaines en quelques minutes à peine. Mircea, qui avait fait un pèlerinage à Rome dans sa jeunesse, avait dit que, selon lui, seul le Vatican avait une bibliothèque mieux entretenue.

Oui, la fierté était bien placée, mais cela ennuyait tout de même Beta. Nicolae était après tout seulement un peu plus qu'un paysan, et quel droit à la fierté avait un paysan ?


L'artiste partit récupérer son matériel et Nicolae retourna à un manuscrit sur lequel il travaillait, espérant terminer la page avant qu'il ne doive recommencer son inactivité forcée. Lui-même pensait que l'idée d'un portrait était un peu au-dessus de son rang. Mais Draculea l'avait voulu et il ne pouvait pas refuser grand-chose à son amant.

Beta attira son mari sur le côté et fit à voix basse :

« Mon époux, est-ce sage ? Bien que j'aime tendrement Nicolae, il n'est pas un sujet approprié pour un maître peintre.

– Oh ? »

Beta sut tout de suite qu'elle avait commis une erreur. Le ton de sa voix était froid et dur.


« C'est juste que... que c'est une telle dépense. Signor Vitelli est très cher, n'est-ce pas ?

– Vous devriez le savoir. Il me semble que vous regardez plus le prix des artistes que je vous suggère que les échantillons de travail qu'ils envoient. Comment se fait-il que vous soyez subitement concernée par l'état de ma bourse, Beta ? Cela ne vous a pas dérangée outre mesure avant. Vous avez toujours été empressée de me demander de l'ouvrir. En quoi cela est-il différent ? »

Beta garda le silence. Elle ne pouvait guère dire la vérité ; à savoir que ces dépenses étaient pour son confort et celui de Lena, donc elles devaient avoir la priorité.


Finalement, Draculea fit :

« Je le veux. C'est la seule raison qui doive vous concerner. »

Alors qu'il commençait à se retourner, Beta lâcha :

« Vous aimez bien Nicolae. »

Draculea s'arrêta, se tournant à nouveau vers elle. Il y avait une lueur d'amusement dans son regard mais sa voix était plate et presque défiante.

« Oui, Beta, beaucoup.

– Vous passez presque tout votre temps avec lui.

– Une bonne partie, oui.

– Cela ne me semble pas juste que vous badiniez autant avec un serviteur, perdant votre temps, alors que vous ne m'avez pas encore donné d'enfant. »


Draculea saisit le bras de Beta et la conduisit rapidement à la porte, loin de Nicolae. Une fois là, il fit à voix basse :

« Premièrement, vous ne l'appelez pas un serviteur. C'est compris ? »

Il y avait à présent de l'acier dans sa voix et elle acquiesça craintivement.

« Deuxièmement, quant à votre stérilité, j'essaie de vous donner un enfant. Je fais un effort bien plus grand que ce que l'on pourrait raisonnablement attendre, étant donné votre froideur et votre manque d'intérêt. »

Beta ouvrit la bouche mais Draculea continua à parler, coupant ce qu'elle aurait pu dire.

« Et troisièmement, je ne crois pas que vous ayez eu cette idée irraisonnable et égoïste toute seule. Vous feriez mieux de changer de conseillers, Beta, avant qu'ils ne vous mènent à votre perte.

– Je veux seulement ce qui me revient de droit.

– Vous l'avez déjà, Beta. Vous avez le titre, la position, l'admiration des foules, le luxe. Je ne saurais dire ce que vous pourriez vouloir de plus. »

Elle leva son menton.

« Votre amour ? »


Draculea cilla puis sourit lentement. Ce n'était pas une expression aimable.

« Dieu, ma fille, vous ne voulez pas mon amour. Vous tolérez à peine mon contact. Vous pourriez être heureuse si vous vous y autorisiez. De nombreux maris et épouses ont eu des mariages longs et paisibles avec moins que ça. Non, Beta, vous n'aurez jamais mon amour. Il appartient à un autre. Et vous risquez de perdre mon amitié et mon respect. Prenez garde. »

Sur ce, il se tourna pour aider le Signor Vitelli qui se démenait pour passer la porte, tentant de jongler avec un chevalet, une toile et divers pinceaux et pots de peinture.

Ainsi tout est clair entre nous à présent, songea-t'elle. Nous allons poursuivre cette mascarade pour les autres, but à présent je sais, et je ne peux plus feindre l'ignorance devant lui.


Elle regarda l'artiste italien s'affairer autour de Nicolae, essayant de l'arranger d'une manière qui rendrait le portrait agréable. Son demi-frère surprit son regard et sourit à nouveau, roulant des yeux. Beta ne put s'empêcher de sourire en retour. Elle quitta la pièce en songeant : J'espère que je serai bientôt enceinte. Peut-être qu'alors j'aurai la paix. Un dernier regard à la bibliothèque montra Nicolae assis, détendu et calme tandis que l'artiste commençait à esquisser sur la toile. Draculea se tenait tout près derrière pour surveiller les progrès. Que cela soit pour bientôt. Je ne veux pas te détester, Nicolae.






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