Child of the Night 39

Partie Trente-Neuf : Réveil

L'an de grâce 1462
Château Draculea, Valachie



Pendant un long moment, Simion ne put que se tenir là et regarder les deux corps paisibles enlacés sur le sol inondé à présent de sang. Mircea revint rapidement avec deux soldats tremblants, en les intimidant par des menaces de châtiment divin s'ils négligeaient leurs devoirs par lâcheté. Mircea dégagea gentiment Nicolae de l'étreinte de Draculea, et les soldats transportèrent le corps flasque.

Draculea était à présent allongé sur le sol, ses bras tendus vers les hommes qui partaient, comme s'il voulait atteindre son amant. Il semble si seul.

Simion se ressaisit. Il retira le reste de l'armure de Draculea pour être capable de le porter. Il ne demanda pas d'aide. S'ils sont tellement lâches pour l'abandonner maintenant, qu'ils soient tous maudits, songea-t-il férocement.


Ce ne fut pas simple. Draculea était plus grand que lui mais Simion parvint tout de même à soulever le corps mou sur son épaule et le transporta ainsi jusque dans sa chambre à l'étage au-dessus. Là, il déposa Draculea sur son lit et examina à nouveau le prince.

Il se renfrogna. Il n'y avait pas de respiration, pas de buée lorsqu'il tenait une pièce de métal bien polie devant ses narines de son maître. Il ouvrit la chemise du prince et posa son oreille contre la large poitrine, retenant son souffle en écoutant. Pas de bruit, et la chair tachée de sang semblait déjà se refroidir.

Le prêtre a dit que bien qu'il ne soit pas vivant, il n'est pas mort non plus. J'ai entendu parler d'hommes qui ont eu des crises et semblaient morts, puis se sont réveillés dans leur cercueil. Il frémit. Cela ne vous arrivera pas, mon prince. Je resterai près de vous jusqu'à votre réveil, ou bien jusqu'à ce que la pourriture gagne votre chair.


L'eau de la nuit précédente était encore là. En temps ordinaires, une telle négligence aurait fait punir quelqu'un à moins que Nicolae ne plaide leur cause. Simion aurait préféré de l'eau chaude mais il ne voulait pas quitter Draculea de peur qu'il ne soit pas là lorsque son prince reviendrait à la vie. Il déshabilla plutôt Draculea et le lava soigneusement en enlevant le sang de la bataille et celui de la chapelle. Ses mains restèrent calmes mais il tremblait à l'intérieur. C'était un homme courageux mais la scène épouvantable à la chapelle l'avait salement secoué. Tout ce qui le maintenait à présent, c'était son amour et son sens du devoir — Draculea avait besoin de lui.

Quand il eut fini, il recouvrit son seigneur d'un linge propre. Il commença à tirer le drap sur la tête puis hésita en regardant les traits pâles et sévères. Finalement, il plia soigneusement le drap sur son torse immobile, tira une chaise à côté du lit et s'assit pour attendre.


Un peu plus tard, on toqua à la porte. Simion ne répondit pas sur le coup. Quand on toqua à nouveau, il se leva et se rendit à la porte. Il était un peu surpris. Il aurait cru que les domestiques et les hommes de Draculea auraient déjà fui. La plupart étaient superstitieux et les nouvelles de ce qui s'était produit avaient dû se répandre rapidement, gagnant de plus en plus de violence et d'étrangeté à chaque fois qu'elles passaient d'une personne à l'autre. Je ne serais pas surpris s'ils disaient maintenant que Satan lui-même est apparu dans des flammes et de la fumée pour proposer à Draculea un contrat pour son âme, à signer avec du sang.


Il y avait un serviteur dehors, un homme basané qui ne semblait pas aussi nerveux que Simion l'aurait cru. Simion l'examina attentivement.

« Oui ? »

L'homme s'inclina bas.

« Mon sieur, nous avons attrapé un voleur.

- Pourquoi m'ennuyez-vous avec ça maintenant ? Vous connaissez la punition pour le vol. »

Il s'inclina à nouveau.

« Oui, mon sieur, mais ce cas est différent. »

L'homme avait un fort accent. Alors c'était l'un des tziganes. Tandis que la plupart des gens chassaient les tziganes de place en place en les traitant de voleurs et de canaille, Draculea en avait accueillis beaucoup à son service et avait décrété qu'ils étaient sous la protection royale. Les tziganes n'avaient pas oublié une telle bonté et étaient loyaux envers le prince.


« On a attrapé une femme dans les écuries qui essayait de voler un des chevaux du prince. Pas une paysanne, mon sieur, ni une dame de la cour. C'est la servante personnelle de feue la princesse Elizabeta. Elle avait une bonne quantité d'argent et d'or sur elle et nous craignions qu'elle l'ait volé au château, bien qu'elle prétende que c'est à elle et qu'elle ait offert de payer le cheval. »

Lena ? Je pensais que Nicolae s'était peut-être occupé d'elle aussi, mais il semble que j'avais tort.

L'homme haussa les épaules.

« Nous l'aurions exécutée mais je me suis rappelé que... »

Il pencha la tête et fit sur le ton de la réflexion :

« ... que le prince Draculea ne l'aimait pas beaucoup. Nous avons pensé que le prince aimerait peut-être s'occuper en personne d'elle. »


Simion acquiesça lentement.

« Vous avez bien fait. Oui, il voudra assurément s'occuper d'elle si... »

Simion secoua légèrement la tête.

« … quand il se réveillera. Emmenez-la dans les cachots. Personne ne doit la toucher sans ordre explicite. Veillez à ce qu'elle ait de l'eau et de la nourriture. »

Il eut un petit sourire froid.

« Garnissez la nourriture avec ce que vous voulez. »

L'homme ricana alors que Simion ferma la porte. Lena l'exigeante, si difficile pour la nourriture et la boisson, la trouverait moins que parfaite à présent. Si elle ne pouvait pas supporter le goût de la salive, la pisse et probablement la merde, elle mourrait de faim. Il avait cependant le sentiment qu'elle ne refuserait pas longtemps ce qu'on lui offrirait, son désir de survie était trop fort pour la laisser mourir de faim juste parce qu'un garde avait sali sa nourriture.


Simion se rassit à côté de Draculea. Je vous promets ceci, Domn. Si vous ne vous réveillez pas, je veillerai à ce que sa nourriture contienne plus que ce que les gardes lui offriront. J'ai certaines drogues qui peuvent tuer comme soigner. Pour vous et pour Nicolae, je veillerai à ce que cela lui prenne des heures pour mourir. Elle pensera que son ventre est rempli de verre brisé et que ses veines sont pleines d'acide, et je resterai à regarder chaque tremblement jusqu'à ce que le Diable vienne chercher son âme noire pour l'Enfer.

Simion était assis et attendait. Le feu qui avait été allumé plus tôt ne fut plus que braises, et les braises devinrent des cendres. De temps en temps, il pouvait entendre des bruits de pas distants ou des murmures mais pas autant qu'on aurait pu s'y attendre dans un château de la taille du château Draculea. Pas dans une maison animée, en tout cas. Je crois que le même sort de notre maître est tombé sur le château. C'est approprié puisqu'il est une telle part de cet endroit.


L'aube vint, et le jour commença à passer. Deux fois, des tziganes silencieux apportèrent de la nourriture dans la chambre. Ils la plaçaient près de Simion en étudiant stoïquement la forme toujours immobile du prince puis partaient. Simion savaient que, bien que tous les autres avaient fui, les tziganes resteraient jusqu'à ce qu'il leur dise qu'il n'y avait plus d'espoir pour leur maître.

Il mangea, mais seulement parce qu'il savait qu'il devait garder des forces pour mieux servir Draculea. Si Draculea était en effet mort... Il avait dit à son maître ce qu'il ferait alors. Il gardait son couteau prêt à sa ceinture.


Le jour se fatigua. Il sut que la nuit approchait lorsqu'un des tziganes vint allumer un autre feu dans l'âtre. Cette fois, l'homme s'approcha de Simion et attendit patiemment qu'on le remarque. Simion décida que cet homme avait suffisamment de bon sens pour ne pas l'ennuyer à moins qu'il n'ait une importante information, et il lui fit signe de parler.

« Mon sieur, j'ai pensé que vous aimeriez savoir. Le jeune compagnon du maître a été enterré sous le château. Mes hommes ont creusé la tombe car le vieux prêtre n'y serait jamais arrivé.

- Je vous remercie. Le prince aussi, quand il reviendra parmi nous. »


L'homme haussa les épaules.

« Ce n'est pas nécessaire, monsieur. C'était notre devoir et les hommes aimaient bien le garçon. Il était toujours courtois et gentil... »

Il sourit d'un air grave.

« ... bien qu'il nous harcelait souvent pour nous apprendre ses gribouillis. Le prêtre a dit quelques mots sur la tombe. Ce n'est pas la cérémonie complète d'inhumation mais il a béni le garçon et prié pour son âme. »

Simion secoua la tête.

« Je savais que Mircea ferait tout son possible pour Nicolae. Il est parti à présent ?

- Oui, après qu'il ait inhumé la princesse. »

La voix de Simion était remplie d'une pointe de satisfaction grave.

<< Alors elle a reçu la cérémonie complète mais il a d'abord enterré Nicolae. Bien. »


Il fit signe à l'homme de partir.

« Encore deux jours, mon ami. Si Draculea n'a pas repris conscience à ce moment, nous l'enterrerons et votre peuple sera libéré de sa fidélité. »

L'autre homme s'inclina en disant :

« Mon sieur, mon peuple ne jure pas allégeance à la légère. Si vient le moment où la maison Draculea n'aura plus besoin de nous, nous le saurons. »

Il partit, et Simion reporta son attention sur son maître déchu. Mis à part sa pâleur, il ne semble pas mort. Il paraît simplement dormir. Endormi, mais pas en paix. L'expression calme que Nicu lui avait apportée est partie.


Simion ferma les yeux en se souvenant des différentes humeurs de son seigneur. Il ne vit pas le faible mouvement derrière les paupières de Draculea, le déplacement subtil qui ressemblait beaucoup à ce qui accompagnait un rêve. Il y eut un infime soulèvement sous le drap alors que de longs doigts s'étendirent légèrement et s'étirèrent. Il y eut beaucoup de mouvements infinitésimaux mais la poitrine ne se souleva jamais et la peau à son pouls ne vibra pas avec le flot du sang.

Les paupières de Draculea se soulevèrent. Les yeux qui regardèrent le plafond était aussi froids et ternes que la pierre. Puis il y eut une étincelle dans leurs profondeurs. La rage et le chagrin explosèrent, ramenant le regard mort à la vie.


Simion s'était légèrement assoupi lorsqu'il entendit un cri qui semblait venir des profondeurs de l'Enfer. Avant même qu'il n'ait pu ouvrir les yeux, il sentit un corps entrer en collision avec le sien, le faisant tomber de son siège et à terre.

Simion combattit frénétiquement, mais c'était comme si la chose au-dessus de lui avait la force de dix hommes. Des membres froids se mêlèrent aux siens, le clouant au sol de telle façon qu'il se sentit sans défense, comme un enfant.


Il y eut un grognement grave et inhumain au-dessus de lui. Il ouvrit les yeux et découvrit un visage à la fois familier et hideusement étrange au-dessus du sien. C'était son maître, Draculea, mais une chose sans âme transparaissait dans ses yeux. Il fixa Simion. Ses lèvres bien dessinées se retroussèrent comme les babines d'un chien sauvage en sentant une proie et Simion gémit quand il vit que les canines de Draculea avaient poussé. C'était devenu des crocs, presque longs d'un pouce, les pointes aiguisées brillant.

« Nosferatu ! » murmura-t-il.

Simion fut encore plus choqué lorsque Draculea acquiesça d'une voix rauque.

« Nosferatu. »

Simion avait d'abord cru que tout ce qui avait été Draculea avait fui, ne laissant qu'une enveloppe corporelle habitée par un démon. Mais il pouvait voir que l'essence de son maître était toujours là, bien qu'il n'ait pas le contrôle pour l'instant.


Une grande main saisit les cheveux de Simion en tirant sa tête sur le côté et en étirant son cou, tandis que l'autre main déchira le col de sa chemise. Simion profita de ses mains libres pour tenter de combattre mais l'être effrayant ignora ses efforts avec presque du mépris.

Simion se souvint des légendes sur le Nosferatu. Ces créatures s'éveillaient à leur nouvelle existence avec un désir obsessionnel de se nourrir. Seuls ceux qui avaient le plus de volonté dans leur vie conservait une part d'équilibre mental et de raison après leur mort et même eux étaient fous jusqu'à leur premier repas. Cela semblait sans espoir, mais s'il pouvait éviter un massacre, il devait tenter le coup.


Simion hoqueta :

« Mon prince, pitié ! Laissez-moi vivre pour vous servir.

- Tu me serviras dans la tombe, humain, » fit-il d'une voix étouffée.

Il pressa son visage contre la gorge de Simion. Bien qu'il ne respirât pas, il inspira de l'air à plein poumons, appréciant l'odeur riche et chaude de la vie. Simion pouvait sentir de la salive froide sur sa peau et la pression dure des crocs sur sa jugulaire.

Désespéré, Simion s'écria :

« Si vous me tuez, Nicolae aura de la peine quand il reviendra. »


Le corps au-dessus de lui se raidit. Draculea leva la tête et regarda Simion droit dans les yeux avec sa bouche légèrement ouverte. Simion regarda avec fascination les crocs se retirer lentement, s'enfonçant dans les gencives jusqu'à ce qu'ils aient une taille normale. Draculea fit lentement d'une voix encore rauque :

« Oui. Oui, c'est vrai. »

Se déplaçant lentement comme si chaque mouvement était douloureux pour lui, Draculea s'enleva de Simion et s'assit à terre, dos contre le lit. Simion s'assit en se frottant la gorge, résistant à l'envie de s'éloigner rapidement.

Draculea regarda dans le vide, sans voir son serviteur. Il fit enfin :

« Tu devrais partir. Je ne peux pas garantir mes actions pour le moment. Je ne veux pas te tuer mais... »

Il ferma les yeux.

« Simion, je brûle. Je me sens comme si je n'avais pas mangé depuis des années et j'ai soif comme si je n'avais jamais humecté ma langue avec de la boisson. Du plomb fondu coule dans mes veines, et je sais qu'une seule chose peut apaiser ces tourments. »


Il glissa son regard sur Simion et fit calmement :

« Pars, mon vieil ami. Enfuis-toi de peur que je ne laisse le contrôle à la bête qui s'est réveillée en moi et que je ne te massacre.

- Non, mon seigneur. Je me suis lié à vous il y a plusieurs années, par ma propre volonté.

- Tu ne sais pas ce que je te demanderais pour rester à mon service. Je te libère. Va.

- Non, mon prince. Je sais très bien ce dont vous avez besoin. N'ai-je pas assisté à votre serment dans la chapelle ? N'ai-je pas entendu des contes sur le Nosferatu dans mes jeunes années ? »

Simion se mit à genoux devant Draculea et sortit son couteau.


Draculea eut un rire sans joie.

« Tu cherches à abréger mes souffrances, Simion ? Dans ce cas, tu n'as pas fait assez attention aux contes que tu as mentionnés, à moins que ce couteau ne soit en argent pur. Même alors, tu aurais du mal à me tuer, mon ami. »

Draculea leva ses genoux en passant ses bras autour, comme s'il avait froid.

« On ne se débarrasse pas aussi facilement des morts.

- Non, mon prince. Je ne cherche pas à vous tuer, j'ai l'intention de vous aider. Je peux vous donner ce dont vous avez besoin maintenant. »

Simion passa la lame sur sa paume gauche, la plus proche de son cœur, et laissa tomber le couteau. Le sang commença à couler de la blessure et il mit ses mains en coupe avant que le sang ne coule sur le sol.


Draculea regarda d'un air étonné. Chaque fibre de son être lui criait de se jeter sur cet homme et de prendre ce dont il avait besoin. Mais la volonté de Draculea était autant de fer dans sa mort que dans sa vie et il résista, bien que cet effort le fasse trembler.

Alors que le sang coulait et faisait une flaque dans ses mains, Simion fit :

« J'ai fait le serment du sang de vous servir, prince. Ceci n'est que l'étape suivante. »

Il leva les mains vers Draculea en les lui offrant.

« Buvez, Maria Ta. »

Quand Draculea hésita, il fit doucement :

« Je vous en prie, Vlad. Laissez-moi vous faire ce cadeau. »

Draculea bougea si rapidement que Simion recula, mais il ne perdit pas une seule goutte du précieux sang. Il sentit des mains froides et inhumainement fortes agripper ses poignets. Draculea étudia son visage, et Simion acquiesça d'un air grave. Draculea baissa lentement la tête.


L'odeur le rendait fou. Il put sentit de la douleur alors que ses canines s'allongeaient à nouveau. Il pouvait sentir le flux chaud et doux du sang juste en-dessous de la peau du poignet de Simion, et il pouvait s'imaginer en train de déchirer la chair et boire du flot pourpre. Mais une source de vie offrant l'élixir se trouvait juste en-dessous de cette pulsation, et on la lui offrait librement. Draculea baissa la tête plus bas, tendit la langue et en plongea la pointe dans le sang.

Une bouffée de chaleur l'envahit, quelque chose de plus intense que la jouissance du goût ou l'anticipation de la satisfaction d'une faim charnelle. Il pinça ses lèvres et prit une gorgée. C'était chaud, salé et doux à la fois. C'était délicieux. Il avala et prit rapidement une autre gorgée. Le liquide traça une ligne de chaleur jusqu'à son estomac. La douleur aiguë qui se trouvait là se calma presque immédiatement, et quand la seconde gorgée arriva, un feu chaleureux commença à se répandre.


Draculea continua à siroter le sang avec empressement jusqu'à ce que le liquide ait disparu. La plaie avait cesser de saigner et il ne restait plus qu'une pellicule sur les paumes et les doigts de Simion. Le côté insistant de la faim et la soif de Draculea était parti ; il savourait simplement le goût à présent. Il écarta les mains de Simion sans relâcher ses poignets, et commença à lécher le reste de sang.

Il y avait eu du changement. Quand Draculea avait d'abord saisi Simion, ses mains avaient été froides. Maintenant... Bien qu'elles ne soient toujours pas normales, la chair semblait s'être un peu réchauffée. C'est le sang, songea-t-il. Ça le réchauffe. Je crois que s'il en buvait assez, il pourrait être comme avant, chaud et avec les couleurs de la vie. Mais je crains que prendre autant d'une seule victime ne signifierait la mort. Alors qu'il y songeait, Draculea léchait sa paume. Simion mordit ses lèvres en sentant cette caresse froide et humide.


La chaleur du sang qu'il avait bu se répandit dans le corps de Draculea, allumant un feu familier dans ses reins. Maintenant qu'un appétit avait été satisfait, un autre le harcelait. Pendant longtemps, il n'avait partagé son désir qu'avec Nicolae mais avant ça, Simion s'était souvent occupé de lui lorsque son désir se réveillait.

Il prit l'un des doigts de Simion dans la bouche en le suçant fortement. Simion inspira profondément en sentant le bord aiguisé d'une canine mais Draculea était prudent. Il enroula sa langue autour du doigt de Simion, le sortant puis le faisant entrer dans sa bouche, tout en regardant son serviteur. Il libéra un poignet et laissa tomber sa main sur l'aine de Simion. Il eut un murmure d'approbation en découvrant le renflement chaud de son érection. Draculea n'était pas le seul à trouver ce partage érotique. Draculea murmura :

« J'ai encore faim, Simion. »


L'autre homme tendit la main pour toucher doucement son visage et fit :

« Alors prenez ce dont vous avez besoin, mon seigneur. »

Simion commença à délacer ses braies tandis que Draculea se tournait vers la petite table près du lit. Le bol d'huile aromatique était toujours là. Cela ne faisait-il vraiment que deux jours qu'il s'en était servi pour son bien-aimé, l'étirant gentiment et patiemment pour qu'il puisse recevoir facilement et plaisamment la chair enflée de désir de Draculea ?

Simion jetait les braies sur le côté lorsque Draculea se retourna. Le prince retira le drap qui l'avait recouvert, ne nécessitant que quelques gestes rapides, puis encouragea Simion à s'allonger sur son ventre sur le sol. Simion écarta les jambes en s'allongeant et Draculea s'agenouilla entre elles. Alors qu'il écartait les fesses de l'autre homme, il fit doucement :

« Je suis désolé, Simion. Je ne vais pas pouvoir me retenir longtemps, je le crains, et ma chair est toujours froide. Cela pourra être inconfortable. »


Simion tendit la main en arrière à l'aveuglette. Sa main saisit brièvement l'avant-bras de Draculea et il pressa.

« Je le veux, mon prince, plus que vous ne pouvez l'imaginer. Laissez-moi vous aider ainsi. Je vous promets qu'en faisant ça, je prends aussi ce dont j'ai besoin. »

Il hoqueta lorsque le premier doigt bien graissé glissa profondément en lui, mais ce doigt passa sur son lieu de plaisir dès le premier coup et le hoquet devint un gémissement de plaisir.

Draculea œuvra rapidement, son toucher dur mais pas brutal. Après seulement quelques coups, il ajouta un second doigt et un troisième s'ensuivit rapidement. C'était un peu inconfortable car Simion ne l'avait pas fait depuis des mois, mais c'était son prince bien-aimé et c'était bienvenu.


Draculea prit une autre part d'huile, graissant généreusement son sexe rigide, puis s'allongea sur Simion. Le serviteur ferma brièvement les yeux lorsqu'il sentit la présence froide du sexe de Draculea à son entrée arrière. Puis Draculea s'engouffra en lui d'un coup long et régulier, le pénétrant totalement.

Ce fut un choc. La chaleur familière était absente, mais il était toujours aussi long, large et remplissait comme toujours, et toujours aussi activement. Il commença à s'enfoncer rapidement, reposant totalement sur l'homme en-dessous de lui, son poids l'emportant plus profond, encore et encore. Simion grogna de plaisir lorsque la large tête frotta son endroit spécial, envoyant des vagues d'extase à travers son corps. Il glissa ses mains sous son corps. Ses paumes étaient humides à cause de la salive de Draculea et de son propre sang chaud lorsqu'il attrapa son propre membre rigide et commencer à se caresser.


Draculea agrippa ses hanches et s'enfonça lourdement en lui, se collant à l'homme qui se contorsionnait sous lui, poussant en arrière pour prendre le plus possible du sexe de Draculea. En dépit de ce que Draculea avait dit, il ne faillit pas, ni ne ralentit. Simion cria en répandant sa semence alors que Draculea continuait à le baiser. L'homme blond resta allongé et tremblant tandis que le prince continuait à s'exciter sans jamais ralentir. Draculea continua à frapper l'endroit sensible en lui et Simion, à sa grande surprise, découvrit qu'il était à nouveau excité.

Simion jouit rapidement une seconde fois et Draculea était toujours en lui. Quand il sentit son corps faible s'éveiller pour la troisième fois, Simion supllia :

« S'il vous plaît, mon seigneur. Je n'en peux plus. Prenez votre plaisir de moi. »


En réponse, Draculea passa ses bras autour de la taille de Simion et se pencha en arrière. Il se mit à genoux en prenant Simion avec lui, et tendit la main vers son sexe. Une main se referma sur le membre de Simion. Le sexe du serviteur était tendre mais encore engorgé. Sa chair était glissante à cause de la semence déjà répandue, et la main de Draculea bougea facilement. L'autre main de Draculea se referma sur la gorge de Simion et pressa. Simion hoqueta, mais la prise ne se resserra pas. Draculea le tint là, immobile, dans une étreinte presque gentille mais qui indiquait un pouvoir incalculable.


Draculea pressa et tira fermement sur le sexe de Simion tandis qu'il pompait fortement dans le passage anal de l'homme. Soudain il se raidit. Tandis que Simion sentait un jet chaud de liquide dans ses intestins, il sentit aussi les dents de Draculea s'enfoncer dans son cou, juste à l'endroit où il rejoignait son épaule. Il hurla de douleur et de plaisir mélangés alors que son dernier orgasme, faible mais tout de même plus fort qu'il ne l'aurait imaginé, tira les dernières gouttes de sperme de son corps. Il sombra dans l'inconscience.


Quand il se réveilla, il était complètement nu, allongé sur son ventre sur le lit de Draculea. Le prince reposait près de lui et il léchait oisivement un endroit douloureux sur la nuque de Simion. Simion se sentait faible, et Draculea était chaud à ses côtés, ses couleurs vives. Il a bu.

Simion écouta son propre corps pendant un moment, triant les sensations et parvint à la conclusion qu'il n'allait pas mourir, pour le moment.

Draculea posa sa tête sur l'épaule de Simion et murmura :

« Je suis désolé, mon vieil ami. J'ai cru que je pourrais me contrôler.

- Vous l'avez fait, Maria Ta, fit Simion d'une voix étouffée. Sinon, je ne me serais pas réveillé. »


La voix de Draculea était morose.

« Ou bien tu te serais réveillé, mais comme moi. Je t'ai presque... »

Draculea hésita. Il allait dire 'tué'. Il fit plutôt :

« Je t'ai presque transformé.

- Mais vous ne l'avez pas fait. »

Simion s'assit avec un peu de peine. En regardant le prince, il vit que Draculea avait récupéré et remis ses braies. Simion prit les poignets de Draculea et les tourna en examinant ses mains.

« Domn, vous vous êtes coupé les mains dans la chapelle. Je vous ai vu les entamer avec votre armure. »

Draculea regarda.

« Vraiment ? fit-il vaguement. »


La peau était intacte à présent, mis à part quelques anciennes cicatrices. Il secoua la tête comme si cela n'avait que peu d'importance. En frottant ses genoux, il fit d'une voix grave :

« Je suis allé à la chapelle pendant que tu dormais. Où l'ont-ils emmené ? »

Simion posa une main réconfortante sur le dos du prince.

« Je n'en suis pas sûr, mais pas loin. Mircea a dit qu'il veillerait à ce que Nicolae soit décemment enterré. Il n'a pas pu le faire seul, les tziganes savent où il repose. Il n'est plus concerné par les problèmes de ce monde désormais, Domn, mais il y a des choses dont vous devez vous occuper. »


Le regard que Draculea lança à Simion était sardonique comme s'il demandait pourquoi le serviteur guiderait le maître. Simion fit simplement :

« Lena. »

Draculea sursauta, jetant sa tête en arrière, les yeux fous, comme quand Lucifer avait senti pour la première fois l'odeur de la bataille. Simion regarda avec émerveillement une lueur rouge vaciller dans les profondeurs des yeux du prince. Un doux grognement émana de sa gorge.

« Le-e-na. »

C'était presque un soupir.

« Nous la tenons, Domn. Elle se trouve en sécurité dans les cachots, en attendant votre bon plaisir. »


Draculea regarda Simion et sourit. Simion recula. Il y avait quelque chose qui n'allait pas. Les creux et les angles du visage de Draculea semblèrent se modifier subtilement. Les sourcils étaient plus touffus, courbés vers le haut, les pommettes plus hautes et les mâchoires plus larges et plus longues. Il sourit et Simion vit que les canines s'étaient à nouveau allongées en crocs qui auraient fait pâlir d'envie le loup le plus féroce qu'on avait jamais vu en Valachie. Il était toujours le prince Draculea, pas d'erreur, mais c'était comme si son visage flottait sous d'autres, sous un visage qu'on ne pouvait décrire que comme démoniaque.

Sa voix était douce.

« Attendant mon... bon plaisir. »

Et il sourit à nouveau.






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