Child of the Night 59

Gémeaux : du 22 Mai au 21 Juin
Traits traditionnels du Gémeaux — adaptable et polyvalent. Communicatif et spirituel, intellectuel et éloquent, jeune et dynamique.
Traits négatifs — nerveux et tendu... curieux. De nature double, insaisissable et complexe.
Ce signe est lié à Mercure, la planète de l'enfance et de la jeunesse, et ses sujets ont tendance à avoir les qualités et les défauts des jeunes. Quand ils sont bons, ils sont très séduisants. Ils sont affectueux, courtois, gentils, généreux et soucieux des pauvres et des gens qui souffrent. La plupart des Gémeaux ont une intelligence vive, intuitive et parfois brillante et ils adorent les défis cérébraux. Leur agilité et leur énergie mentales leur donnent un appétit vorace pour la connaissance dès leur plus jeune âge. Et oui, j'AI laissé de côté les aspects négatifs pour Nicolae. Ma création, mon privilège.

Notes de la traductrice :J'ai choisi de garder les appellations anglaise, à savoir : mister (Mr.) pour monsieur, Mrs pour madame (et Mme) et miss pour mademoiselle. Comme ça se passe en Angleterre, j'ai trouvé ça plus naturel.



Partie Cinquante-neuf : Renaissance

Le 3 Juin de l'an de grâce 1873
Londres, Angleterre



« Vous y êtes presque, ma chérie ! Reposez-vous un peu maintenant. »

Catherine qui haletait de manière peu féminine retomba sur ses oreillers en grognant :

« Seigneur. Et William qui veut au moins cinq enfants ! Il n'en est pas question, je vous le dis ! Plus jamais. S'il le faut, je dormirai avec un pistolet à côté de moi et il ne me refera plus jamais ça. »

Sa mère ouvrit la bouche, inquiète, mais la sage-femme, Mrs Soffle, haussa les épaules en souriant.

« Vous oublierez la douleur une fois que vous aurez votre bébé, m'dame, assura-t-elle à la jeune femme en sueur et haletante. Quoi, cela ne fait que six heures qu'on y est et je suis sûre que le bébé viendra avant la fin de cette heure. Cela se passe plutôt bien.

– Combien de bébés avez-vous eus ? cracha Catherine.

– Six, jeune fille, alors je sais de quoi je parle.

– Vous ne savez pas ! Vous savez ce que je ressens ? »


Une nouvelle douleur la frappa et elle hurla.

« Donnez-moi du laudanum, pour l'amour de Dieu ! »

Mrs Drebbin, la mère de Catherine, lui tapota la main en disant :

« Cathy, c'est impossible ! Ce ne serait pas correct. Les femmes sont condamnées à engendrer leur enfant dans la douleur et le chagrin, et...

– Absurde, fit sévèrement Mrs Soffle. La raison pour laquelle je ne vous en donne pas, c'est que cette drogue affecte le bébé comme la mère. Il n'est pas possible de juger la dose précise et je ne prendrai pas de risque parce que vous avez un peu mal, ma fille. »

Cathy sentit son abdomen se contracter, les muscles ondulant d'agonie, et elle hurla :

« Je vous déteste ! Je le déteste ! Je déteste le bébé.

– Cathy, non ! » s'écria Mrs Drebbin.


Plus bas, dans le salon, William Harker leva les yeux au plafond en fronçant les sourcils. Quelle histoire faisaient les femmes ! Oh, il savait que cela devait faire un peu mal, mais une telle crise d'hystérie était de trop, même pour une dame. Cela ne l'aurait pas étonné venant d'une femme française délicate et minaudière, mais Cathy était une bonne femme saxonne et solide, bon sang. Il espérait que son fils ne tiendrait pas ça de sa mère. Il ne supporterait pas l'idée d'élever un faible.


Une heure plus tard, Mrs Drebbin se rendit en haut des escaliers et fit doucement :

« Mr Harker, venez voir votre fils.

– Un garçon, » fit calmement William.

Il hocha la tête de satisfaction en montant les escaliers. Bien sûr, un garçon. Il n'avait rien contre les filles — une fois qu'il aurait deux ou trois fils. Il était si content qu'il décida d'accorder à Catherine au moins une année de repos avant d'avoir le prochain enfant.

Il y avait dans la chambre une odeur forte, dérangeante et mûre. William fut tenté d'ouvrir les fenêtres en grand mais on était encore au début du printemps et il faisait presque aussi froid et humide qu'en automne. Cela n'aurait pas été sage d'exposer un enfant au froid et à l'humidité — pas avant qu'il ait au moins deux ou trois ans.


Catherine, aussi pâle que du fromage, était adossée contre ses oreillers. Il remarqua que ses cheveux étaient défaits et sa robe froissée, mais il décida de se montrer tolérant cette fois et il n'en parla pas. La sage-femme se tenait à côté d'elle avec un petit paquet enveloppé de linge. Elle tentait de le donner à Catherine mais sa femme secouait la tête pour refuser. Sa voix était irritée.

« Non. Je le nourrirai plus tard mais je ne veux pas le tenir maintenant. Je suis fatiguée et j'ai mal. »

Mrs Soffle vit le père entrer dans la chambre et se tourna vers lui.

« Monsieur, voici votre fils. Oh, c'est un petit garçon bien robuste ! Un peu petit, mais il va grandir, j'en suis sûre. »

Elle tendit le bébé à William Harker.


Il mit les mains derrière son dos et se pencha pour regarder le bébé.

« Ils ont tous l'air aplati et rouge ? »

Mrs Soffle lui lança un regard.

« Oui, tous. C'est un joli bébé. »

William se raidit et fit froidement :

« Pas joli, madame ! Je refuse d'avoir un joli fils ! Il est... beau. »

Mrs Soffle baissa les yeux sur le bébé. Il était petit, oui, et il avait la peau rouge et l'air un peu pincé de tous les nouveaux-nés, mais il avait déjà une poignée de cheveux noirs et soyeux. Et ses yeux, au lieu du bleu boueux et indéterminé de la plupart des bébés, étaient d'un brun riche, si sombre qu'il en était presque noir. Il était plus calme que les bébés qu'elle avait mis au monde, regardant le monde avec une intensité solennelle. Que dieu le bénisse. C'est comme s'il y avait une ancienne âme dans ce petit corps. J'espère bien. Il aura besoin de toutes ses forces avec ces deux-là pour parents.


William fit d'un ton rigide :

« Bien, Mrs Harker, vous vous en êtes bien sortie. Nous organiserons le baptême dès que vous pourrez vous lever. »

Mrs Soffle savait qu'elle devait faire quelque chose pour que la mère se lie même un peu avec son enfant.

« J'ai besoin de me laver les mains, m'dame. »

Avant qu'elle ne puisse protester, la sage-femme avait laissé le bébé dans les bras de Catherine et était partie.

Catherine tint maladroitement le bébé loin de son corps. Ils se regardèrent. William poursuivait :

« Les Bellamy ont accepté d'être les parrains. Nous l'appellerons Jonathan, comme mon père, et Hugo, comme le vôtre. »


Catherine rapprocha lentement le bébé. Une petite main s'agita puis se posa sur sa poitrine, les doigts écartés. Elle la toucha doucement en s'émerveillant de la perfection des ongles minuscules.

« Non, pas Hugo. »

William fronça les sourcils.

« Mais nous étions d'accord.

– J'ai changé d'avis.

– Vous étiez parfaitement heureuse avec Hugo comme second prénom hier. »

Elle haussa les épaules en laissant les doigts du bébé s'enrouler autour d'un de ses doigts.

« Ça ne lui va pas.

– Pour... Il a moins d'une heure, femme ! Il n'a pas de personnalité à accorder avec son prénom. Et que suggérez-vous précisément, si ce n'est pas Hugo ? »

Elle n'hésita pas.

« Nicholas. »


Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle allait dire jusqu'à ce qu'elle parle, mais une fois qu'elle prononça le nom, elle sut que c'était le bon. Elle hocha la tête.

« Oui. C'est un Nicholas.

– Fadaises. Je refuse que mon fils ait un nom aussi frivole.

– C'est mon fils aussi et je dis que son nom du milieu est Nicholas. Je vous laisse déjà choisir son prénom, alors vous pouvez bien faire ça pour moi.

– Hors de question. Hugo lui ira très bien. »

Catherine rapprocha le bébé d'elle et regarda son mari, ses yeux bleus se plissant, sa bouche généreuse se pinçant. William n'avait jamais vu une once de détermination ou de dureté dans la fille douce et docile qu'il avait épousée. Elle avait toujours été la parfaite épouse, se pliant à tous ses souhaits. Sa voix était ferme.

« Nicholas.

– Catherine, ne soyez pas ridicule. Je suis votre mari et je dis...

– Je peux rendre votre vie misérable de mille façons différentes et chaque jour de notre vie conjugale. »


Il la regarda avec stupeur.

« Je ne comprends pas. »

Elle haussa les épaules.

« Au nom du Ciel, qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis aussi soudainement ?

– Je ne sais pas. Je l'ai tenu, je l'ai regardé et j'ai su qu'on devait l'appeler Nicholas. »

William leva les mains au ciel.

« Parfait — défiez la tradition ! Je suppose que ça ne fait pas trop de différence puisque votre père est décédé. Je vous laisse vous reposer. »


Il bouscula presque Mrs Soffle en partant. Mrs Soffle sourit en voyant la jeune mère bercer le bébé. Ce n'était pas encore l'affection douce qu'elle avait l'habitude de voir, mais c'était une amélioration.

« Comment va le garçon ? »

Catherine caressa la tête duvetée.

« Ses cheveux sont comme du satin. »

Elle toucha une joue potelée.

« Il est très calme.

– Oui, eh bien, souvenez-vous qu'il pleurera parfois. C'est tout ce que connaissent les bébés.

– Je ne crois pas qu'il pleurera beaucoup. Il est si solennel. Quel jour sommes-nous aujourd'hui, Mrs Soffle ? Quelle est sa date d'anniversaire ? »

C'est typique de l'une de ces dames bourgeoises de ne pas connaître le jour du mois. Ah bon, je suppose qu'elle n'y peut rien si on l'a élevée pour être quasiment inutile.

« C'est le trois, m'dame. Le trois juin.

– Le trois juin. Voyons voir, il est alors Taureau... non. Non, il est Gémeaux. »


Elle souleva le bébé.

« Il semble presque comprendre, n'est-ce pas ? Tu es Gémeaux, Nicu.

– Qu'est-ce que c'était, m'dame ?

– Hm ? »

Elle était occupée à ouvrir la couverture pour voir les pieds de l'enfant et vérifier si ses orteils étaient aussi parfaits que ses doigts.

« Le nom que vous venez de lui donner.

– Nicu.

– Je n'ai jamais entendu un tel diminutif pour Nicholas.

- Vraiment ? fit-elle d'un ton absent. Cela semble juste... approprié, d'une certaine façon. »







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