Child of the Night 61

Remarques : Jonathan a un sachet de nourriture parce que les sacs en papier existaient mais étaient encore peu communs. On devait les assembler à la main et ce n'était pas un moyen sûr de transporter des choses.


Partie Soixante-et-une : Entrer dans le monde



L'an de grâce 1892
Londres, Angleterre



« Eh bien, Jonathan, tu t'en es bien sorti. »

La voix de William Harker était sèche, presque à contrecœur.

« J'aurais été plus heureux si tu t'étais plus intéressé aux activités viriles de l'école. Cela aurait été bien d'ajouter quelques rubans ou trophées athlétiques aux miens. »

Jonathan ne répondit pas — aucune réponse n'était demandée. Son père avait toujours profondément cru que les enfants devaient être vus et pas entendus. Il continua à manger en faisant attention à ne pas cogner ses couverts ou laisser tomber une miette.

« Oui, je présume que la forme physique ne serait pas un grand avantage dans la profession que tu as choisie. »

Il semblait que William n'y croyait pas vraiment mais qu'il essayait de se convaincre.


Il dit ça sans aucune ironie, songea Jonathan. Comme si j'avais vraiment choisi la loi.

« Je t'avais dit qu'il n'y avait pas de place dans ma compagnie puisqu'ils ne prennent que les jeunes hommes les plus prometteurs comme commis, ceux qui ont assurément le potentiel pour devenir avocats. Bon, j'ai de bonnes nouvelles pour toi. Grâce à mes bons et loyaux services, il ont consenti à te donner un poste. »

La main de Jonathan se serra sur sa fourchette et il pâlit légèrement. Comme d'habitude, son père ne remarqua rien.

« Tu peux commencer dès lundi. Normalement ils paient trois livres par semaine mais puisqu'ils font me font une faveur, tu commenceras à deux livres. Je ne demanderai que deux shillings par semaine pour ton entretien. Si tu travailles dur, tu auras certainement une augmentation dans l'année et si tu es parcimonieux... »

Il regarda sévèrement Jonathan.

« ... comme j'espère que tu le seras, tu pourras commencer à économiser. »

Il se rassit, attendant de toute évidence que Jonathan exprime son plaisir et sa reconnaissance.


Jonathan prit une gorgée d'eau.

« Cela aurait été préférable que vous m'en parliez avant d'accepter en mon nom, Père. »

William cilla.

« Qu'est-ce que tu entends par 'préférable' ?

– J'ai bien peur que ce soit un peu embarrassant pour vous de leur dire que je ne pourrai pas accepter leur offre généreuse. »

Si n'importe qui d'autre avait dit la même chose, cela aurait paru sarcastique. Jonathan semblait juste désolé.

« Tu ne pourras pas... ? Comment ça, tu n'accepteras pas ? Tu ne t'attends sûrement pas à paresser toute la journée et te faire entretenir par moi ? C'est hors de question, mon garçon !

– Non, monsieur. Vous n'avez pas à vous inquiéter pour ça. J'ai déjà une autre place. Je vais commencer en tant que commis junior au bureau de Hawkins et Thompkins la semaine prochaine. Ils m'ont offert quatre livres par semaine. »


William ouvrit la bouche puis la referma lentement. C'était un meilleur salaire que ce qu'il avait eu durant ses deux premières années de travail. Comme il avait tant insisté sur le fait de devenir financièrement indépendant, William ne pouvait pas se plaindre du choix de Jonathan sans paraître stupide. Cela le mit encore plus en colère.

« Félicitations, fit-il froidement. C'est une société assez réputée. »

Il s'éclaircit la gorge.

« Puisque tu vas gagner encore plus, ce n'est que normal que tu participes plus à la tenue de la maison. Quatre shillings par semaine devraient suffire, du moins pour l'instant. »


Jonathan se ressuya proprement la bouche puis plia sa serviette.

« Je ne peux plus continuer à être un fardeau pour vous, monsieur, maintenant que je suis indépendant. J'ai loué un logement près de mon futur lieu de travail — les propriétaires sont un charmant couple nommé Hallifax. Ils m'ont offert une jolie chambre avec la lessive une fois par semaine et deux repas par jour pour deux shillings par semaine. »

Il sourit.

« Et Mrs Hallifax a proposé de me préparer un déjeuner pour seulement quelques pences par jour, si je le souhaite. »


William se rassit, un peu stupéfait. Il s'était attendu à avoir Jonathan sous son contrôle encore quelques années de plus — au moins jusqu'à son mariage et encore probablement après. Beaucoup de jeunes couples vivaient avec leurs parents quand ils commençaient leur vie conjugale. William avait passé les dix-neuf dernières années à veiller à ce que son fils ne traîne pas dans ses jambes, n'ayant affaire avec lui que suffisamment pour apaiser toute culpabilité de négligence. Maintenant Jonathan s'enlevait de la sphère d'influence de William et au lieu de se sentir soulagé, William se rendit compte qu'il était mécontent. Comment le garçon osait-il prendre le contrôle de sa vie avant que William ne soit prêt à le lui céder ?

« Très bien, fit-il froidement. Mais je te préviens, Jonathan, n'espère pas revenir ici lorsque tu découvriras que le monde est un endroit dur et froid. »

Il fut surpris lorsque le garçon se leva brusquement, sa chaise râpant le sol. Il y avait des taches de couleur sur les joues de Jonathan et sa grande bouche était pincée de manière inhabituelle. D'une voix grave, il fit :

« Monsieur, je n'ai pas besoin de quitter cette maison pour savoir à quel point ce monde peut être dur et froid. »

Il s'inclina rigidement et quitta la pièce. Pour la première fois de sa vie, son père en resta sans voix.


« Nous y voilà, monsieur. »

Mrs Hallifax fit entrer son nouveau locataire dans la chambre.

« Je suis désolée pour la malle mais Mr Hallifax ne peut vraiment pas soulever des choses lourdes et notre bonne est une toute petite créature. Oh, elle a assez d'énergie pour deux mais elle n'a tout simplement pas la force brute pour....

– Je vous en prie, Mrs Hallifax, ce n'est pas un problème. Je suis sûr que cette malle sera toute aussi bien dans le débarras et il n'y aurait pas eu de place pour elle ici. Cela ne me prendra pas longtemps pour monter mes affaires, » assura Jonathan à la propriétaire.

Il posa sa valise sur le lit et regarda la petite chambre propre. Sa voix contenait de la satisfaction.

« C'est adorable. C'est très gentil à vous de m'avoir donné un chambre avec vue sur le jardin.

– Bien sûr. Vous êtes un brave jeune homme et nous voulons que vous soyez heureux ici. »


Elle observa le jeune homme ouvrir la fenêtre et sentir l'air frais et parfumé qui entra. Il avait d'excellentes références de son directeur et du vicaire chez qui il avait logé et elle avait entendu parler de la firme pour laquelle il travaillait. Ce serait bien d'avoir un jeune homme à la maison, surtout poli et régulier.

« Je crains juste que vous ne restiez pas longtemps avec nous. »

Quand il lui lança un regard interrogateur, elle sourit.

« Votre âge, vous savez. Vous allez bientôt vous trouver une fille et vous marier, puis vous chercherez un endroit bien à vous. »

Elle vit qu'il rougissait légèrement et songea : Ah ! il y a déjà quelqu'un. Dommage. Je pense qu'il ferait un bon pensionnaire — ce sera dommage de le perdre.


Il était arrangé que Jonathan prendrait le petit-déjeuner et le souper avec ses propriétaires. D'ici le souper, il les avait tellement charmés avec son attention et son respect sincères qu'il avait été invité à prendre le thé avec eux les après-midi où ils seraient à la maison, et Mrs Hallifax avait décidé que ce ne serait pas vraiment nécessaire de lui faire payer un supplément s'il ramenait avec lui un peu de nourriture pour déjeuner chaque jour.


Le lendemain matin, il prit un bon petit-déjeuner et fut envoyé à son nouveau travail avec un sachet de poulet froid, de pain, de fromage et de cornichons. Les bureaux d'Hawkins et Thompkins n'étaient qu'à une douzaine de pâtés de maison et Jonathan apprécia bien la marche dans l'air frais du matin. Les rues étaient remplies de vendeurs qui faisaient leurs tournées matinales, de serviteurs en train de faire les courses et d'hommes se dépêchant de se rendre au travail.

Hawkins et Thompkins était situé dans un immeuble de trois étages, avec les partenaires situés au rez-de-chaussée, la bibliothèque juridique au premier et les bureaux des commis au second. La pièce principale avait plusieurs chaises et canapés, ainsi qu'un bureau. Un jeune homme de quelques années de plus que Jonathan était assis là en utilisant une machine à écrire avec une efficacité presque effrayante. Il leva les yeux lorsque Jonathan entra, son expression neutre mais courtoise.

« Oui ? »


Jonathan retira son chapeau.

« Mon nom est Harker. Je dois me présenter à Mr Thompkins.

– Oh. »

La neutralité devint une hostilité subtile mais définie. La voix de l'homme devint froide.

« Vous êtes le nouveau commis, alors. »

Il se leva.

« Mr Thompkins est sorti. Il m'a dit de vous emmener dans votre bureau et Renfield vous fera commencer. »

Il se rendit à la porte et sortit une clef de sa poche, attachée à une chaîne qui entourait sa taille. Quand il remarqua le regard de Jonathan, il fit un peu brutalement :

« Je ne peux pas laisser la porte ouverte alors que je ne suis pas à mon bureau, n'est-ce pas ? »

Il lança un regard dédaigneux à Jonathan en le conduisant vers les escaliers.

« On ne peut pas savoir ce qui traîne dans les rues. »


Ils gravirent lentement les escaliers et Jonathan songea qu'il n'aurait pas à se soucier de faire de l'exercice tant qu'il travaillerait ici. Il y avait quatre portes dans le couloir — deux de chaque côté et le commis le conduisit à l'une des portes sur la droite. Il ne prit pas la peine de toquer mais poussa simplement la porte et jeta un regard à l'intérieur.

« Renfield, le nouveau est arrivé — Harker. »

Jonathan entendit une voix légèrement irritée venir de l'intérieur.

« Corliss, tu ne peux pas lui donner quelque chose à faire ?

– N'essaie pas de me le refiler. Tu savais très bien que tu aurais un nouveau quand ils ont mis le second bureau.

– Oui, et ils m'ont quasiment poussé à travers le mur avec ça. Il y a à peine la place pour respirer ici maintenant.

– Tu te plains sans arrêt. Au moins tu es un commis désormais. Je suis toujours coincé comme secrétaire. »


L'humeur de Jonathan devint sombre alors qu'il écoutait la conversation hargneuse. Il avait tellement attendu ce travail en espérant que ses efforts seraient enfin appréciés. Il semblait à présent que personne ne voulait vraiment de lui.

« Je suis bien trop occupé pour faire du baby-sitting, fit l'invisible Renfield.

– N'essaie pas de me le refiler, Renny ! J'ai mon propre travail à faire. Donne-lui juste une corvée à faire en attendant que tu sois prêt à lui montrer les ficelles du métier.

– Oh, très bien ! Envoie-le moi. »

Le secrétaire, dont le nom était apparemment Corliss, retira sa tête de la porte.

« C'est ta place. Fais tout ce qu'il te dit. »

Sans attendre de réponse, il descendit les escaliers.


Jonathan hésita dans le couloir, réticent à l'idée d'entrer dans ce bureau où on ne voulait visiblement pas de lui. Une voix impatiente l'appela :

« Eh bien, ne traînez pas toute la journée dans le couloir ! Entrez. »

Jonathan entra dans la pièce. Elle était effectivement petite, pas aussi grande que sa chambre chez les Hallifax, et elle était bondée. Il y avait deux bureaux cabossés dans la pièce. Le bureau vide était contre le mur du fond et l'autre bureau était contre le mur de droite, tous les deux faisant face à la pièce. Avec les livres et les classeurs, il y avait à peine la place de contourner les bureaux pour s'asseoir.


Le bureau de droite était occupé par un homme dans la trentaine. Il avait des cheveux châtains clairs et un visage pâle qui était pour l'instant pincé d'irritation. Il ne leva pas les yeux lorsque Jonathan entra et continua à prendre des notes en regardant une feuille de papier couverte de nombres. Son manteau pendait sur un crochet non loin et ses manches étaient roulées jusqu'à ses épaules, bien que son col soit toujours impeccablement boutonné.

Jonathan attendit patiemment. Finalement, toujours sans lever les yeux, l'homme fit :

« Harker, c'est ça ?

– Oui, monsieur. Jonathan Harker. »

L'autre homme leva les yeux et Jonathan lui lança un sourire plein d'espoir.

« Jonathan Harker. »

La voix était douce mais n'avait pas ce tremblement nerveux que Renfield aurait attendu d'un garçon fraîchement sorti de l'école pour son premier travail. Renfield leva les yeux et se trouva soudain capturé par des yeux sombres et liquides — des yeux qui semblaient juste un peu s'étirer aux coins. Après un moment il remarqua qu'il était en train de le dévisager, jamais une bonne idée, et cilla rapidement. Il remarqua d'autres traits — les cheveux sombres et épais, les joues presque lisses... Il ne doit pas se raser depuis plus de quelques mois. Seigneur, ils ont engagé un gamin.

Il se leva et tendit la main.

« Je suis désolé — je n'avais pas l'intention de vous ignorer. Je suis R. M. Renfield. »

Ils se serrèrent la main et la poigne du jeune homme était douce mais ferme. Renfield nota le corps long et fin de Harker, réalisant que Jonathan avait une demi-tête de plus que lui. Non, ce n'était pas le corps d'un garçon.


Le sourire était sincère et soulagé.

« Je suis ravi de faire votre connaissance, monsieur. Je suis désolé d'avoir interrompu votre travail. Si vous pouviez juste me donner une tâche, je tâcherai de ne pas vous déranger.

– Vous ne me dérangez pas, jeune homme. Je suppose que j'ai dû paraître terriblement malpoli quand je parlais à Corliss. »

Jonathan haussa les épaules, un peu penaud.

« Oui, bon, j'en suis désolé. On a l'impression qu'il n'y a pas assez d'heures dans la journée pour faire le travail et j'ai bien peur que de temps en temps je ne sois pas la personne la plus agréable. Laissez-moi juste prendre encore quelques notes et j'aurai le temps de vous montrer l'immeuble et de vous expliquer comment ça fonctionne.

– Merci, monsieur. »


Renfield indiqua le bureau vide.

« Ce sera le vôtre. Pourquoi ne pas le découvrir ? »

Jonathan alla s'asseoir derrière le bureau. Renfield retourna à son travail mais découvrit que son esprit n'était qu'à moitié concentré sur la tâche en cours. Son attention était constamment attirée par l'autre bureau alors que Harker l'explorait en ouvrant chaque tiroir, en se familiarisant avec les stylos, les plumes, les buvards et le pot d'encre. Finalement il ouvrit le tiroir du haut et plaça le paquet brun qu'il portait, referma le tiroir et se rassit d'un air satisfait. C'était le regard de quelqu'un qui venait de marquer son territoire. Quand il avait découvert qu'il devrait partager son bureau, Renfield n'avait pas du tout apprécié. Il découvrit que son ressentiment avait disparu.


Il termina enfin le travail et le mit de côté.

« Maintenant, venez avec moi, je vais vous présenter les autres esclaves. »

Il présenta Harker à deux autres commis qui travaillaient au dernier étage — Burrows et Danvers. Tous les deux accueillirent le nouvel employé avec une politesse circonspecte. Le personnel de Hawkins et Thompkins n'était pas spécialement proche et les employés avaient tendance à se considérer d'un air suspicieux, comme des rivaux pour un éventuel partenariat. Les partenaires aimaient les dresser les uns contre les autres en une compétition pour voir qui pourrait faire le plus de travail et le plus de profit pour la compagnie, en agitant l'avancement devant leurs yeux comme la carotte utilisée pour faire avancer plus vite un âne.


Quand ils quittèrent la dernière pièce, Jonathan fit doucement :

« Monsieur Renfield, puis-je vous demander quelque chose ?

– Certainement. Comment comptez-vous apprendre si vous ne demandez pas ?

– Ce n'est pas à propos de la loi, c'est juste... »

Il hésita.

« Y a-t-il une raison pour que Corliss soit en colère contre moi ? Je viens à peine de le rencontrer. »

Renfield renifla.

« C'est son comportement habituel, à moins qu'il ne pense que vous puissiez l'aider ou pas, et oui il y a une raison. »

Il sourit, pas très gentiment.

« Il est là depuis deux ans et il pense qu'il aurait dû avoir votre place.

– Oh non ! »

Jonathan parut alarmé.


Renfield secoua la tête.

« Non, Harker. Si ce n'était pas vous, ça aurait été quelqu'un d'autre. Ils ne lui donneront jamais le poste de commis — il n'a pas le truc. Il est bon pour suivre des ordres, rédiger des rapports et garder les choses en ordre mais il n'a pas la cervelle ou le talent pour réussir en loi.

– Le talent ?

– Un avocat qui veut réussir doit pouvoir négocier avec les gens, Harker. Corliss ne peut pas parler à quelqu'un sans flagorner, bégayer ou être vaguement agressif. »

Il montra à Jonathan les minuscules toilettes (vraiment une grande concession pour cette époque) puis la bibliothèque juridique au premier étage. Il observa le visage de Harker s'illuminer alors qu'il déambulait dans les pièces en passant respectueusement des longs doigts élégants sur les couvertures en cuir. Il semble comme chez lui ici — comme s'il appartenait à l'univers des livres.


Jonathan remarqua son regard et sourit.

« J'aurais aimé être bibliothécaire mais mon père ne l'aurait jamais permis. Je remarque qu'ils ont beaucoup de livres en plus des ouvrages juridiques. Peut-on les lire ? »

Renfield fut un peu pris au dépourvu.

« Je suppose que oui. J'avais presque oublié que Thompkins stockait une partie de sa bibliothèque ici. Il faudra cependant que vous fassiez attention. Si vous abîmez quelque chose, il faudra le remplacer.

– Bien sûr, mais je prendrai soin d'eux. »

Jonathan en avait pris un, un livre de poésie d'après la couverture, et il en tournait gentiment les pages. Il leva des yeux brillants vers Renfield.

« Je fais attention aux belles choses. »

Renfield se retrouva la gorge sèche et sa voix était un peu rauque lorsqu'il répondit :

« Oui. Oui, je vois ça. »







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