Child of the Night 101

Remarques : J'ai eu mes informations sur l'époque victorienne ici :
http://www.snap.com/snap_frame.php?url=http%3A%2F%2Fwww.oldandsold.com%2Farticles05%2Fbusiness-6.shtml&query=dinner+etiquette&rank=1
Je vous aurais bien donné l'adresse où j'ai eu la liste des plats mais j'ai été sur Ask Jeeves et cet idiot faisait presque une demie-page. :) C'était facile de trouver les menus des restaurants modernes spécialisés dans l'ambiance victorienne mais ça n'a pas été facile de trouver de vrais menus servis durant l'ère victorienne. Au lieu d'avoir des détails, j'ai eu la liste des plats et c'est parti de là. 1. Hors d'œuvre. 2. soupe. 3. poisson. 4. entrée 5. rôti 6. salade 7. dessert 8. café. Et j'ai pensé que Lucy voudrait impressionner et offrirait au moins deux ou trois choix pour chaque plat (puisqu'elle n'avait pas à cuisiner ou nettoyer elle-même). Et oui, les gens ont VRAIMENT mangé des bananes avec couteau et fourchette. Ça semble ridicule, je sais, mais c'était l'Angleterre victorienne.

Avertissements : Okay, c'est purement de la romance mais Vlad ne peut pas simplement SAUTER sur Jonathan. Il doit se montrer un peu plus subtil — du moins pendant un jour ou deux. :) Et c'est une occasion pour moi de vous donner un peu plus d'informations sur l'Angleterre victorienne et peut-être faire en sorte que Lucy vous énerve un peu plus.


Partie Cent-un : Dîner


L'an de grâce 1892
Le manoir Westenra, Angleterre


Jonathan continua à regarder cet homme. Après un moment, il entendit un bruissement proche et le léger bruit de quelqu'un qui se raclait la gorge, et il se rendit compte qu'il tenait toujours la main du comte Dracula. Il le serra fermement et brièvement puis la libéra.

« Je suis ravi de faire votre connaissance, monsieur. Votre nom me semble familier. Êtes-vous par hasard apparenté au prince Draculea en Transylvanie ? »

Dracula sourit.

« En effet, bien que je n'ai pas vu ce vieux gentilhomme depuis un moment. C'est un parent très lointain. »

Dracula fit un geste d'excuse.

« J'ai bien peur de ne pas pouvoir vous dire quel est exactement notre lien de parenté. Il faudrait que je dépoussière la copie de mon arbre généalogique et que je passe un peu de temps à en parcourir les branches.

- Prince ? fit Arthur. Alors vous êtes apparenté à la royauté ? »


La seule chose qui pouvait vraiment impressionner Arthur, c'était quelqu'un dont les ancêtres pouvaient être aussi illustres que les siens. Pour les étrangers, cela excluait tout le monde sauf la royauté.

« Oui, fit Dracula d'un ton nonchalant. Je pourrais moi-même prétendre au titre de prince mais actuellement, j'ai choisi de ne pas le faire. »

Quincy hochait la tête.

« C'est ça. Le monde avance lentement mais sûrement vers la démocratie. »

Dracula lui sourit.

« Vous parlez avec la ferveur d'un vrai croyant, mister Morris. »

Dracula étudia Jonathan.

« Il y a certaines choses en ce monde qui peuvent changer en apparence, mais si on y regarde de plus près, on découvrira que tout est comme avant. »


Mina se renfrogna.

« C'est perturbant. »

Dracula inclina la tête.

« Peut-être pour vous, miss Murray. Pour d'autres, c'est réconfortant.

- Bien, fit brillamment Lucy, il semblerait que nous aurons beaucoup de sujets de conversations au dîner. »

Elle agita un doigt taquin en direction de Quincy.

« Mais bon, pas trop de politique ! Cela gâche la digestion. Nous y allons ? »

C'était un ordre posé comme une question. Le groupe commença aussitôt à se ranger. C'était une coutume particulière dans les classes supérieures qu'on ne choisissait pas son compagnon de dîner simplement pour son plaisir. L'ordre dans lequel on entrait dans la salle à manger était fermement établi et l'hôtesse n'avait que très peu de liberté pour choisir les sièges.


En tant qu'hôte, mister Westenra escorta lady Holmwood — la femme de plus haut rang. En tant qu'hôtesse, Lucy se trouvait au dernier rang pour escorter l'invité mâle de plus haut rang. Cela aurait dû être lord Holmwood mais puisqu'ils étaient fiancés, l'honneur retomba sur le comte Dracula. Aucun des deux hommes ne fut ravi de cela mais ils étaient tous les deux suffisamment experts en société pour ne pas le montrer.


Puisqu'il était mal considéré que les couples mariés ou fiancés restent ensemble (on supposait qu'ils se voyaient déjà assez comme ça et qu'ils devaient répandre leurs attentions sociales aux autres en public), Mina fut appariée avec lord Holmwood. Lucy avait suggéré à son père que puisqu'il y avait beaucoup plus d'hommes que de femmes, les dames pourraient aller au dîner avec un gentilhomme à chaque bras. Son père avait sévèrement répondu que lady Holmwood serait choquée et que Lucy n'avait pas besoin d'offenser sa future belle-mère. En plus, c'était la dame qui devait orner le bras d'un gentilhomme — pas l'inverse. Le plus grand groupe de célibataires (Quincy, Jack, Rill, Sinn et Jonathan) se dirigèrent vers la salle à manger derrière les couples.


Arthur aurait préféré escorter Lucy. Son rang, sa fortune et son charme lui avaient toujours assuré un choix de femmes empressées. Mina Murray était beaucoup trop sérieuse pour lui. Mais aucun des hommes seuls ne l'intéressait vraiment. Il avait été poli avec les deux étrangers, bien sûr, mais il n'avait aucun désir de passer la moitié de la nuit à discuter avec eux. Jack Seward était aussi familier et terne que de l'eau de vaisselle et Jonathan Harker — Jonathan était un employé de bureau — qu'y avait-il de plus à dire ?

Sinn se plaça à côté de Jack Seward alors qu'ils passaient dans le couloir.

« Ainsi, docteur — vous étudiez l'esprit ? »

Jack ne se serait pas attendu à ce qu'un jeune homme aussi élégant et apparemment aussi superficiel s'intéresse à de telles choses mais il était toujours prêt à parler de sa profession.


« Oui. Je dirige un asile non loin. Je n'aime pas les devoirs administratifs mais ce travail est important pour mes études. Cela me permet d'observer de près des patients avec des troubles variés.

- Ah. Je suppose que ce sont tous des malheureux dont la maladie les empêche de s'adapter à la société normale ?

- Eh bien, oui. Leur comportement ou leur apparence serait alarmante ou désagréable pour la plupart des gens.

- Mais n'êtes-vous pas d'accord sur le fait que certains ont... Devrions-nous dire, des personnalités irrégulières ? Qu'il y a des gens qui ont des croyances et des opinions, qui ont des pratiques cachées qui choqueraient et horrifieraient le monde, mais qui en surface ont l'air parfaitement normaux — et même... »

Il sourit.

« Charmants ?

- Oh, sans aucun doute. Ce sont les plus dangereux.

- Je ne peux qu'être d'accord. J'espère que miss Westenra nous a mis l'un à côté de l'autre, docteur. Je trouve cette conversation fascinante. »


Jonathan marchait près de Rill. Le garçon le regardait avec un air si amical que Jonathan n'eut aucune peine à entamer la conversation.

« Votre pays est très beau. »

Rill acquiesça.

« Oui. J'ai vécu à la campagne et dans une grande ville, mais les montagnes où nous nous sommes installés sont à présent mon endroit préféré sur terre.

- Vous vivez aussi dans les montagnes ? Le prince à qui j'ai rendu visite avait un château dans les montagnes, près du col de Borgo. »

Rill lui lança un regard en coin.

« J'y suis déjà allé. C'est assez sauvage, malgré le village non loin. Quand j'y suis allé la première fois, j'ai dû faire attention à ne pas m'aventurer trop loin et me perdre.

- Oui, il y avait des loups. Je les ai entendus.

- Oh, les loups ne me dérangent pas, fit Rill d'un ton insouciant. Il fallait juste que je fasse attention à ne pas aller trop loin du château pour pouvoir rentrer avant l'aube ou...

- La tombée de la nuit, *chéri*, » intervint Sinn.


Rill lui lança un regard perplexe et Sinn fit lentement :

« Tu devais faire attention à rentrer avant la tombée de la nuit. »

Rill parut embarrassé.

« Oui, bien sûr.

- Je pense que la forêt autour du château Draculea est plutôt dangereuse une fois le soleil couché, fit Jonathan.

- Je suppose, fit Rill mais il y avait un soupçon de doute.

- Quant à moi, poursuivit Sinn, j'aime un peu de sauvagerie. Dites-moi, mister Morris, est-ce que le Texas est vraiment cette nature sauvage que l'on décrit dans les romans à dix cents ? »

Rill rit.

« Simion dit que c'est ridicule, que Sinn a une merveille collection de littérature à portée de main et qu'il se fait envoyer les romans les moins chers et les plus crus.

- Que puis-je dire ? »

Sinn s'examina les ongles puis lança un regard à Quincy.

« On a de temps en temps envie de... truculent. »


Ils entrèrent dans la salle à manger. Chacun s'arrêta un moment à la porte pour admirer proprement la belle porcelaine, l'argent, le cristal et les décorations de la table. Lucy était très fière du fait qu'elle avait elle-même arrangée la décoration principale. Bien sûr le jardinier avait cultivé les fleurs et une servante l'avait suivie avec un panier alors qu'elle coupait chaque fleur choisie, la gouvernante lui avait apporté le bol en verre ciselé et avait en fait placé le bol sur la table après que les servantes aient mis la table. Mais Lucy AVAIT arrangé les fleurs et elle l'indiqua avec une modestie convenable, selon elle.

Son art fut mornement admiré.

« Très joli, miss Westenra, fit le comte Dracula. Comme c'est agréable de voir une jeune femme qui possède des talents pratiques et qui n'est pas simplement décorative. »


Jonathan le regarda vivement en entendant un certain amusement sec dans sa voix, mais Lucy prit ce commentaire au premier degré.

« Merci — j'essaie de rester occupée. J'aide le vicaire locale dans les bonnes œuvres quand j'ai le temps. J'aimerais organiser les événements de charité... »

Elle se renfrogna et son expression se fit irritable.

« ... mais il semble penser que je suis trop jeune et trop inexpérimentée. »

Elle lança à lady Holmwood un regard clairement envieux. La vieille femme conserva son attention sur mister Westenra mais son dos se raidit un peu. Elle avait entendu la plainte de Lucy mais elle était trop bien élevée pour répliquer.


La place de mister Westenra se trouvait en tête de table avec lady Holmwood à sa droite et Lucy s'assit en bout de table avec le comte Dracula à sa droite. Avant qu'ils ne s'asseyent, Lucy fit :

« Bon, puisque nous n'avons pas de parité dans nos invités alors je suppose que nous n'avons pas besoin de respecter les conventions. Je ne vous dirais pas où vous asseoir sauf pour une chose — Mina, il faut que tu te places avec un gentilhomme de chaque côté. N'essaie pas de t'asseoir près de moi ou de lady Holmwood. »

Elle sourit brillamment.

« Nous devons répandre notre conversation autant que possible. »


Il y eut un peu de remue-ménage avant que les invités ne s'installent. Au final, il y avait lady Holmwood, Jack, Mina et Rill d'un côté, et Sinn, Quincy, Jonathan et le comte de l'autre. Bien qu'elle ait dit à ses invités de choisir leurs propres sièges, Lucy n'était pas complètement satisfaite du résultat. Elle commença à suggérer que Mina change de place pour qu'il y ait une femme de chaque côté, mais son père lui lança un regard sévère. Normalement, elle aurait allègrement continué mais le comte lui lançait aussi un regard plutôt plissé aussi sonna-t-elle simplement pour que les valets commencent à servir.


Il y avait des bols remplis de fruits à côté de la décoration centrale et Rill regardait l'un d'eux avec fascination. Il était couronné par une grosse banane d'un jaune brillant et finement courbée. Puisqu'il avait passé la plus grande partie de sa vie isolé dans le château, il n'avait jamais connu les fruits exotiques. Puisque c'était placé avec des pommes, des poires et du raisin, il en avait déduit que c'était comestible mais il ne pouvait pas imaginer COMMENT. Alors que les valets apportaient les premiers plats, ses mains dérivèrent lentement vers cet objet tentant. Dracula se racla la gorge et Rill leva les yeux d'un air alerte. Le comte secoua légèrement la tête et Rill ramena rapidement sa main sur ses genoux. Il se souvenait à présent que Simion lui avait parlait des repas avec les classes supérieures — il devait attendre que quelqu'un d'autre à table ait pris un fruit ou qu'on le lui offre. Il n'avait jamais rien fait contre ce que Simion lui avait appris mais cela n'empêcha pas ses yeux de dériver de temps en temps vers ce fruit, l'envie et la curiosité évidentes dans son expression.


Le premier plat fut à choisir entre des œufs épicés ou des huîtres dans leur coquille. Les huîtres étaient offerts dans des bols individuels de glace pilée et quand un valet se tint à côté de Rill pour les offrir, le garçon lança un regard presque horrifié aux morceaux luisants et frémissants. Son aliment principal était désormais le sang mais il ne s'était jamais fait à l'idée de manger de la viande crue. Il accepta avec gratitude deux œufs garnis plutôt. Au contraire, Sinn accueillit les huîtres avec joie.

« Bien que je ne devrais peut-être pas, murmura-t-il à Quincy à voix basse pour que les autres convives n'entendent pas. Les huîtres sont connues pour réveiller d'autres appétits. »

Sinn prenait toujours de temps en temps de la nourriture normale et Rill avait gardé l'habitude de se joindre à Simion pour au moins un repas par jour, mais cela faisait des siècles que Dracula avait pris autre chose que du sang pour se nourrir. Durant sa vie mortelle, cependant, il avait assisté à de nombreux dîners formels. Souvent, il n'avait pas eu envie de consommer trop de la nourriture offerte, aussi pour être diplomatique il était devenu expert pour faire semblant de manger alors qu'en fait il réarrangeait la nourriture dans son assiette. Il n'avait pas eu besoin de pratiquer cette mascarade depuis longtemps mais il était toujours doué. Il choisit aussi les œufs épicés mais pour une autre raison que Rill. Il serait plus simple de faire comme s'il en avait consommé une bonne quantité, alors que les coquilles d'huîtres toujours pleines auraient été dures à dissimuler.


« Je prendrai un cuisinier français, bien sûr, quand j'aurais ma propre demeure, confia Lucy au comte. Mais Père insiste pour garder la même femme qui travaillait pour lui depuis la mort de Mère. Elle s'en sort très bien avec la nourriture simple mais on doit presque la battre pour qu'elle produise une sauce plus compliquée que la sauce au beurre. Si Arthur ne s'était pas proposé pour nous fournir des produits et des fruits de ses serres et du gibier de ses terres, je doute que j'aurais pu constituer un menu convenable pour les invités. »

Vous cherchez les compliments avec tellement de subtilité, songea Dracula. Il choisit un consommé clair au lieu de la crème verte pâle de soupe au concombre.

« Vraiment, miss Westenra, vous vous inquiétez pour rien. C'est un vrai festin pour nous. Étant un groupe de célibataires, nous dînons très simplement. En fait, il y a en général un seul plat... »

Rill eut un léger rire et Dracula lui lança un regard de fausse sévérité puis sourit.

« Mais il nous convient très bien. La nourriture que vous nous fournissez nous semble très riche, aussi ne vous offensez pas si nous ne pouvons en manger que de petites quantités. »

Il porta son verre de vin à ses lèvres.

« La digestion, vous savez. »


Il regarda Jonathan. Depuis le moment où il l'avait vu, Dracula avait exercé une volonté de fer pour ne pas simplement le prendre dans ses bras. Sinn l'observait avec curiosité de l'autre bout de la table. Il savait que Dracula avait affiné sa maîtrise de soi depuis des siècles mais il savait aussi à quel point Dracula voulait Jonathan Harker. Sinn n'avait aucun mal à imaginer Dracula prendre simplement ce qu'il voulait en tuant quiconque se mettrait en travers de son chemin. Cela pourrait s'avérer intéressant. Si le comte perdait son contrôle, Sinn avait pleinement l'intention de prendre Quincy Morris pour lui-même.


D'une voix calme, Dracula s'adressa à Jonathan.

« Vous ne semblez pas avoir ce problème, mister Harker. »

Jonathan avait pris un morceau de son petit pain et il était sur le point de le manger. Il s'arrêta, le morceau pas tout à fait à ses lèvres, pour regarder le comte Dracula. Dracula sentit son ventre se serrer. À nouveau, il vit Nicolae perché à la fenêtre du château Varga pour manger son simple petit-déjeuner et regardant Draculea alors qu'il montait Lucifer pour sa promenade matinale.

« Monsieur ? Oh, la digestion. Non, non. Bien au contraire, je le crains. La gouvernante de mon père avait l'habitude de dire que quand j'étais là, elle n'avait pas besoin d'utiliser la poubelle.

- Quelle femme charmante. »

Quel dommage que je ne puisse pas lui rendre visiter avant de quitter l'Angleterre.


Alors que le repas progressait avec le poisson, la poule rôtie de Guinée, un rôti de bœuf avec des pommes de terre et des légumes, et la salade, Lucy devint de plus en plus irritée. Elle avait l'habitude que ses compagnons de table rivalisent entre eux pour avoir son attention. Alors que le comte lui adressait de temps en temps une remarque, la plus grande partie de son attention était concentrée sur Jonathan. Lucy ne pouvait pas comprendre. Comment un homme sophistiqué pouvait-il préférer passer du temps avec un simple employé de bureau alors qu'ELLE était prête à étinceler pour son amusement ? Sa fierté ne lui permettait pas de tenter d'engager la conversation avec Dracula de manière plus ostensible aussi se concentra-t-elle plutôt sur Rill. Même s'il n'aurait pas été son premier choix, il était tout de même avenant et sa position parmi les gens du comte semblait être respectable.


Rill partagea poliment sa conversation entre Mina et Lucy mais le garçon n'avait aucune idée des modes actuelles, des ragots et n'était pas intéressé par les loisirs traditionnels de la campagne, comme la pêche, le tir au fusil et la chasse. Il s'était un peu redressé quand Lucy avait parlé de chasse mais il avait alors dit :

« Oh, la chasse au RENARD. Non, je n'ai jamais fait ça.

- Vraiment ? Alors qu'AVEZ-vous chassé ? »

Le comte et Sinn étaient devenus très silencieux en observant attentivement Rill. Le garçon avait ramené son attention sur l'assiette devant lui en jouant avec un morceau de tomate.

« Du gros gibier. Miss Murray, vous travaillez vraiment avec une machine à écrire ? Ce doit être horriblement compliqué. Cela m'a pris longtemps pour apprendre à utiliser correctement un stylo et de l'encre sans faire de dégâts... »

Lucy resta avec l'impression dérangeante que ce garçon apparemment simple avait habilement éludé la question.


Mister Westenra avait passé la plus grande partie du repas à discuter avec lady Holmwood. C'était une vieille amie et le fait que leurs enfants allaient se marier leur donnait des sujets de conversation. Mais malgré le fait qu'il lui consacrait la plupart de son temps, il était parfaitement conscient de ce qui se passait parmi les autres convives. Il semblait que Lucy n'avait pas eu besoin de s'agiter à propos du nombre inégal d'hommes et de femmes. Le comte et ses compagnons n'avaient aucun mal à discuter. En effet, le comte et Jonathan Harker, Sinn Barbee et Quincy Morris semblaient sur le point de forger des amitiés solides. La préoccupation du comte pour le jeune Harker et le fait qu'il négligeait presque Lucy par conséquent amusaient plutôt mister Westenra. Il adorait sa fille mais il savait très bien qu'elle était terriblement gâtée. Il n'y avait eu que très peu de moments dans la vie de Lucy où elle n'avait pas eu ce qu'elle voulait et il songea que quelques déceptions supplémentaires pourraient lui faire du bien.


Les assiettes à salade furent retirées et on apporta finalement le café et les assiettes de petits gâteaux ornés. Jonathan tentait de choisir un gâteau avec empressement quand il remarqua Rill. L'autre jeune homme avait finalement pris la banane qu'il avait convoitée depuis le début du repas mais il la retournait dans ses mains en la regardant d'un air perplexe. Il y avait une autre banane dans le bol de fruits et Jonathan fit :

« Vous avez bon goût. »

Rill le regarda curieusement et Jonathan prit le second fruit.

« Je pense que je vais en prendre une moi aussi. »

Il posa le fruit sur son assiette en bougeant un peu lentement et délibérément. Puis il prit sa fourchette à dessert et son couteau, maintint la banane en place et la coupa de haut en bas. Il posa le couteau, maintint la banane en place avec la première fourchette et utilisa une seconde fourchette pour peler le fruit. Rill l'observa attentivement, la compréhension naissant sur son visage, puis il commença à imiter joyeusement Jonathan.


Une fois la banane pelée, Jonathan déposa la pelure sur le bord de son assiette, prit à nouveau le couteau et commença à couper et à manger de petits morceaux. Rill suivit et fut bientôt joyeusement absorbé dans son festin. Dracula le regarda avec affection puis tourna son regard sur Jonathan.

«  Vous êtes un jeune homme très gentil. »

Jonathan rougit.

« Je suis gourmand parce que non seulement je mange cette banane mais j'ai bien l'intention de prendre un ou deux de ces gâteaux en plus.

- Peut-être... »

Dracula désigna un gâteau couvert de fondant et décoré avec des amandes pilés et sucrées.

« Celui-là ?

- Oui, j'ai des vues sur lui. J'espère que je n'aurai pas à me battre avec vous pour l'avoir. »

Dracula eut un léger rire.

« Non, ce n'est pas le genre de sucreries que je préfère. Je vais apprécier de vous voir l'apprécier.

- Comment saviez-vous que je choisirais celui-là ? »

Le sourire de Dracula se ternit un peu et il y avait une lueur distante dans ses yeux.

« J'ai connu quelqu'un qui aimait beaucoup les amandes sucrées. Vous me faites penser à lui. »







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