Chapitre 77 : Un gentilhomme doit conserver un comportement correct même dans sa vie privée
La pomme d'Adam de Chi Yan tressauta et en cet instant, il crut avoir mal compris. Il ouvrit de grands yeux pour tenter de percer à jour les véritables intentions du vampire à travers le bandeau noir d'une opacité excellente. Mais ce ne fut qu'une tentative vaine.
« Vous pourriez demander autre chose ? » demanda-t'il d'un ton hésitant.
Sentant que ses lèvres étaient un peu sèches, il tira la langue inconsciemment et la passa sur sa lèvre supérieure.
Le membre du clan de sang ne répondit pas mais tapota gracieusement et nonchalamment sur l'accoudoir épais et rembourré du fauteuil en bois. Le son léger et assourdi résonna de manière régulière dans la chambre silencieuse.
Chi Yan baissa la tête et révéla la peau lisse de son cou. Il fit d'une voix à peine audible :
« Je comprends. C'est... d'accord. »
À ce moment, le vampire eut un léger rire. Il tendit les mains pour soulever Chi Yan et le faire tourner. Puis il l'enlaça par derrière, baissa la tête et enfonça ses canines dans sa cou. Les dents disparurent complètement dans la petite portion de peau que le vampire avait caressée de son pouce et qui devint un peu chaude.
Dans cette posture pour boire le sang, le torse du vampire était pressé contre le dos de l'humain dans ses bras, comme s'il l'entourait et le possédait entièrement. Le vampire ne put retenir un soupir de satisfaction.
Après avoir retiré ses dents, le membre du clan de sang lécha et soigna la plaie. Puis il sourit et murmura doucement :
« Tu ne crois quand même pas que je veux te faire quelque chose de mal, hein ? Je veux juste... te serrer contre moi et boire ton sang toute la nuit. »
Le visage de Chi Yan rougit aussitôt. Il avait effectivement eu de mauvaises pensées mais il était plus facile d'accepter le fait que le prince Eymer boive simplement son sang toute la nuit.
Le vampire soupira et son étreinte se resserra.
« Tu es venu te présenter à moi comme ça, je ne peux pas m'empêcher de vouloir te dévorer. »
C'est vrai, je ne pourrais pas non plus résister si on me livrait une fondue chinoise, songea Chi Yan en silence avant de se rappeler du plus important pour le moment.
Ye Yingzhi avait dit que Jiang Tian devait être sauvé dans les soixante-douze heures pour que ce soit efficace. S'il y avait le moindre retard, il pourrait y avoir des problèmes éventuels. Mieux valait demander au prince Eymer de soigner Jiang Tian le plus vite possible.
Chi Yan tenta de se tourner pour faire face au vampire mais le prince Eymer continuait à mordre et sucer la peau de son cou, ce qui l'empêchait énormément de tourner la tête. Alors il n'eut pas d'autre choix que de garder sa position actuelle en discutant avec l'autre homme :
« J'ai accepté votre condition mais s'il vous plaît, vous pourriez soigner d'abord mon ami ? Et je viendrai ensuite... vous tenir compagnie. »
Il n'entendit pas la réponse de l'autre mais sentit une vive douleur au cou. Il ne put retenir un grognement et un gémissement de douleur. Ses mains saisirent faiblement la main du vampire autour de sa taille.
Les canines du prince Eymer s'étaient enfoncées de nouveau sans avertissement.
C'était la troisième fois aujourd'hui. Il semblait que le fait que Chi Yan soit venu de son propre chef avait grandement stimulé l'appétit du prince.
Le vampire se lécha les canines d'un air satisfait après ce nouveau repas. Il rétracta ensuite ses canines et fit d'un ton content et lent :
« D'accord, Gray va t'accompagner. Il sait quoi faire pour sauver ton ami. Une chose cependant : une fois que tu auras l'assurance que ton ami s'en sortira, tu reviendras avec Gray pour remplir ta part du marché. »
Chi Yan n'y voyait aucune objection alors il accepta sans souci. Il quitta la pièce dès qu'il eut la permission du prince vampire.
Gray attendait juste en dehors de la chambre. Quand Chi Yan en sortit, il le conduisit au séjour du rez-de-chaussée pour qu'il s'assoit sur le canapé. Il lui apporta du café, une assiette de cookies choco-noisettes, du yaourt à la fraise, une salade nordique, deux tartines beurrées et une côtelette d'agneau rôtie. Chi Yan regarda l'heure et vit qu'il serait bientôt midi. C'était donc probablement son déjeuner ?
Après que Gray lui ait servi son repas, il remonta à l'étage pour entrer dans la chambre où se trouvait le prince Eymer.
Il vit son Altesse affalé paresseusement sur le grand fauteuil en bois. Sa chemise était déboutonnée jusqu'à son torse et le vêtement était un peu froissé, comme si quelqu'un s'y était accroché. Il se léchait les lèvres avec l'air de quelqu'un qui se remémorait quelque chose de délicieux. Mais même avec son allure un peu débraillée et avachie, il se dégageait toujours de lui le noble tempérament typique de la haute noblesse ainsi qu'une puissante aura qu'il ne fallait pas sous-estimer.
Apparemment, son Altesse était heureux et très satisfait. Gray parvint mentalement à cette conclusion et s'inclina respectueusement devant lui.
Il avait plus ou moins deviné quelle tâche son Altesse allait lui confier et que cela aurait forcément un lien avec l'humain en bas. Un bon majordome se doit toujours de savoir quand son maître va lui confier une tâche et peut toujours deviner à l'avance ce que sera la tâche, songea Gray avec fierté.
Monsieur le majordome sortit de la chambre du prince au moment où Chi Yan avait terminé sa côtelette d'agneau. Le jeune homme se leva aussitôt et lui lança un regard expectatif.
Gray s'avança et lui assura :
« Vous pouvez d'abord finir de manger. Nous avons tout le temps de sauver votre ami.
– Pas la peine. »
Chi Yan se rassit pour engouffrer les deux tartines beurrées le plus vite possible puis il se leva de nouveau.
« J'ai terminé, nous pouvons y aller. »
Gray jeta un coup d'œil au reste de nourriture sur la table et prit note mentalement de demander à la cuisine de préparer un repas copieux de nourriture humaine quand il reviendrait dans l'après-midi.
Le majordome vampire roula jusqu'à l'hôpital avec Chi Yan. Le jeune homme convainquit Lao Gao et un ami de sortir déjeuner puis il verrouilla la porte de la chambre d'hôpital.
Gray regarda Jiang Tian qui dormait dans le lit grâce à des calmants. Il se tourna de nouveau vers Chi Yan et fit d'un ton neutre :
« Vous n'avez pas besoin de regarder. »
Chi Yan devint un peu nerveux.
« Ça va être horrible à voir ?
– Ce n'est pas ça, » fit Gray en secouant la tête.
Après ça, il sortit un petit flacon de sa poche et en sortit une sorte de pilule qu'il mit dans la bouche de Jiang Tian. Après environ trente secondes, il se plaça à droite du jeune homme et plaça une boîte en fer sous son poignet droit. Puis il sortit un couteau en argent et entailla le poignet du jeune homme.
Du sang noir épais coula peu à peu de la blessure. Il coula lentement dans la boîte en fer, se mouvant et ondulant comme si c'était vivant.
Quand le sang noir eut fini de couler et que le sang de la blessure fut redevenu rouge, Gray appliqua un peu de sa salive pour aider à fermer la plaie de Jiang Tian.
Gray se tourna alors et fit à Chi Yan :
« Voilà. Quand il se sera réveillé, il n'y aura plus aucun problème. Si vous me croyez, vous pouvez me suivre maintenant. Sinon vous pouvez attendre ici les résultats des examens. De toute manière son Altesse m'a chargé de vous ramener. »
Chi Yan regarda son ami alité et fit d'un ton prudent :
« Je vais attendre les résultats des examens. »
Lao Gao et son ami revinrent vite de leur déjeuner. Comme ils craignaient que Chi Yan n'ait rien mangé, ils lui avait apporté un burger. Chi Yan les remercia et ne voulut pas refuser. Il mangea rapidement le burger.
Gray assista à tout cela et songea que cet humain n'avait pas suffisamment mangé chez le prince toute à l'heure. Si son Altesse venait à l'apprendre, il serait furieux. Gray ne devait donc pas oublier de demander à la cuisine de préparer plus de nourriture pour l'humain ce soir.
Jiang Tian se réveilla vers quatorze heures. Il était lucide, avait bonne mine et sa température était normale. C'était juste qu'il ne se rappelait pas de ce qu'il avait fait la nuit dernière après avoir perdu connaissance. Avec tact, Lao Gao lui apprit qu'il avait apparemment perdu l'esprit après son évanouissement.
Gray prit l'initiative de faire venir le personnel médical pour ré-examiner Jiang Tian. Les résultats montrèrent que tout était normal. Si rien d'autre ne se passait, il pourrait quitter l'hôpital avec une période d'observation. Les médecins et infirmières qui s'occupaient de Jiang Tian avaient aussi été en charge du diagnostic et du traitement d'Emily. Ils félicitèrent Jiang Tian pour s'être remis plus rapidement et attribuèrent cela à sa forme physique qui était meilleure.
Gray ne dit rien de plus pour le presser mais son regard silencieux rappela à Chi Yan qu'il était temps de partir. Chi Yan hocha la tête et après avoir discuté un peu avec ses amis, il trouva une excuse et partit avec Gray.
Le soleil se pressait déjà à l'ouest et n'était plus aussi brûlant qu'à midi. Sous le soleil doré et chaud, tout devenait avachi et il y avait ce sentiment indescriptible de dépression, comme si on était triste du passage de ce jour et du temps en général.
C'était l'heure du pointe de la fin de journée. Il y avait plus de voitures que d'habitude sur la route mais ils ne furent pas bloqués. La voiture noire fila à vive allure sur la route et revint bientôt au manoir familier en transportant Chi Yan.
Le jeune homme suivit Gray à l'intérieur et s'assit sur le canapé pour attendre. Gray quant à lui se rendit à l'étage pour faire son rapport au prince Eymer.
Quelques minutes plus tard, il revint et s'inclina devant Chi Yan.
« Veuillez me suivre à l'étage. Son Altesse vous a préparé le dîner et vous attend. »
Chi Yan hocha la tête et monta les escaliers. Comme d'habitude, il se banda les yeux avec le bandeau noir avant d'entrer.
Dès qu'il fut entré, il sentit l'odeur de nourriture. Il y avait aussi de la musique douce et apaisante qui résonnait lentement dans la pièce calme. La chambre était chaude, bien plus confortable que la petite chambre de dortoir où le chauffage n'était pas encore allumé.
Le prince Eymer l'emmena sans un mot pour s'asseoir à table et le nourrit patiemment durant tout le repas comme la dernière fois. Ensuite, il l'enlaça de face comme le matin et but son sang. Cette fois, il y alla très légèrement et lentement. Ce n'était pas tant pour se nourrir que pour savourer le processus.
Tout cela se fit dans le plus grand silence, ils communiquèrent à peine avec des mots.
Le prince Eymer ne le lâcha pas après avoir bu son sang mais le garda dans cette position, en le tenant contre lui d'une main.
Chi Yan put entendre le bruit des pages qu'on tournait et devina que le prince était en train de lire.
De temps en temps, le vampire posait ses dents sur sa nuque et mordillait un peu. Parfois il se contentait de mordiller, parfois il perçait la peau et buvait lentement le sang.
Chi Yan dut reconnaître que le prince Eymer savait vraiment apprécier les choses. Il se dit que ce devait être très confortable et séduisant de boire et manger un en-cas tout en lisant un livre.
Deux heures environ s'écoulèrent, durant lesquelles le prince Eymer lui donna sa salive deux fois. Finalement, le membre du clan de sang le déposa et le conduisit à la salle de bains pour qu'il se baigne.
Chi Yan désigna le bandeau sur ses yeux et le vampire réfléchit un moment avant de dire :
« Tu peux enlever le bandeau quand tu seras dedans mais tu devras le remettre avant de sortir. »
C'était plus que raisonnable. Chi Yan hocha la tête et accepta cet arrangement.
Il y avait déjà dans la salle de bains une chemise blanche qui avait l'air trop grande pour lui et pliée soigneusement, posée à côté de serviettes propres et d'autres choses. Après sa douche, Chi Yan supposa que la chemise était prévue pour qu'il se change puisque le vampire n'avait pas prévu d'autre pyjama ou peignoir ici. Il essaya la chemise mais elle était un peu trop large et les manches et le bas étaient trop longs.
Tous les vêtements qu'il avait enlevés et placés à l'entrée de la salle de bains avaient disparu.
Chi Yan hésita un moment puis demanda à voix haute pour être entendu à l'extérieur :
« Puis-je savoir pourquoi mes vêtements ne sont plus là ?
– Je les ai pris pour les faire nettoyer. Ils seront prêts pour demain matin, répondit le vampire d'un ton naturel. Je t'ai prêté une chemise à moi. Tu dois la voir près des serviettes. »
Ce prince semblait extrêmement enthousiaste pour prêter ses vêtements aux autres. Chi Yan se rappelait que le manteau du prince se trouvait toujours dans son armoire.
« Mais il n'y a pas de pantalon... » murmura-t'il.
La voix élégante et indifférente du membre du clan de sang lui parvint :
« Je me suis dis que ma chemise était assez longue pour toi. »
Chi Yan rougit subitement. Bien qu'il n'ait jamais vu le prince Eymer de ses propres yeux, d'après les contacts physiques précédents — comme par exemple le fait que le prince pouvait le porter facilement — le prince vampire devait en effet était grand et musclé. Il devait être plus grand que Chi Yan et presque de la même taille que Ye Yingzhi.
Chi Yan se regarda dans le miroir pour vérifier la longueur de la chemise derrière puis il remit le bandeau noir en place avec réticence. En fait, la chemise n'était pas assez longue. Il était quand même plus grand que l'imaginait le prince mais là, il n'avait pas le courage de se disputer sans cesse avec un vampire puissant juste pour des vêtements.
Je suis vraiment un humain incompétent et lâche. Je fais toujours honte à mes braves camarades humains mais peut-être que seuls les héros dans les romans ou les films ont le courage d'affronter toutes sortes d'ennemis qui sont bien plus fort qu'eux sans ressentir la moindre peur, hein ? Tout en se morigénant, Chi Yan tenta d'apaiser son anxiété et sortit de la salle de bains avec résignation.
Quand le vampire le vit, il ne dit rien mais le jeta directement sur le lit et lui suça le sang pendant un bon moment. Il lui donna ensuite sa salive puis l'allongea sur le côté du lit.
Chi Yan put sentit le vampire l'allonger de l'autre côté.
Il entendit la voix froide et basse du vampire :
« Dors. Quand tu te réveilleras demain matin, notre accord sera rempli. »
Chi Yan émit un léger son d'assentiment puis ferma les yeux.
Il était resté debout à l'hôpital toute la nuit et s'était inquiété de l'état de santé de Jiang Tian. Maintenant, il pouvait enfin se détendre. En plus, il avait déjà dormi dans ce lit alors il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir après qu'il eut fermé les yeux.
Mais son sommeil ne fut pas paisible. Après un certain temps, il se réveilla peu à peu et ouvrit les yeux.
Il se retrouva dans une chambre spacieuse et inconnue. Il faisait agréablement chaud avec la lumière orange de la lampe de chevet et il était allongé sur un grand lit moelleux. Sans le bandeau, il pouvait bien voir. Chi Yan toucha l'oreiller et la couverture sur lui. Il se sentait un peu vaseux, la tête lui tournait et son esprit n'était pas lucide. C'était extrêmement inconfortable de réfléchir et il ne parvenait même pas à distinguer si c'était un rêve ou la réalité.
Puis il vit un homme familier assis à côté de lui et adossé à la tête du lit. Bien qu'il ne l'ait vu qu'une seule fois, cet homme était apparu dans ses rêves toutes les nuits depuis.
Je rêve encore ? se demanda Chi Yan.
Étonnamment, Ye Yingzhi qui était si froussard en réalité faisait preuve de courage dans ce rêve. Cette nuit, il avait même eu l'audace d'apparaître dans le territoire du prince Eymer.
Puisque ceci était censé être un rêve, même le prince Eymer n'avait pas son mot à dire.
C'était juste que ce Ye Yingzhi était un peu différent que d'habitude dans ses rêves. Il ne prit pas l'initiative de l'enlacer mais resta assis là calmement à le regarder comme s'il était un peu surpris ? Nerveux ?
Chi Yan eut un rire silencieux.
Les deux premières fois où il avait fait ce rêve, il en avait été très troublé ; la troisième fois, il avait déjà l'habitude. Et bien que cela serait très difficile à avouer, c'était à partir de la quatrième fois qu'il avait commencer à apprécier consciemment le contenu de ce rêve et qu'il l'attendait même avec une légère impatience.
Les anciens disaient qu'un gentilhomme devait conserver un comportement correct même dans sa vie privée. Quand quelqu'un était seul, il se rappelait quand même de se comporter comme un gentilhomme mais dans un rêve où personne ne pouvait le voir, dans un rêve où il pouvait se dérober à toute responsabilité, dans un rêve qu'il ne pouvait pas contrôler, il pouvait complètement renoncer à un comportement correct et simplement savourer et suivre ses préférences.
Il se redressa lentement à genoux et prit l'initiative de se pencher sur l'homme adossé contre le montant du lit. Il passa les bras autour de son cou et déposa gentiment un baiser sur sa nuque.
« Je me suis réveillé trop vite du rêve d'avant-hier. Je n'en ai pas assez profité, » fit-il en posant la tête contre le torse de l'autre homme.
Il était vraiment très libre d'agir dans le rêve de cette nuit.
Ye Yingzhi baissa les yeux sur lui avec stupéfaction puis digéra rapidement la nouvelle :
« … Tu rêves de moi ? »
Chi Yan s'accrocha à lui et hocha la tête, un peu impatient et chagriné :
« Oui, toutes les nuits. »
Le chasseur de vampires déglutit et sa voix s'adoucit délibérément pour l'amadouer un peu plus :
« Alors dis-moi, qu'est-ce que je fais dans tes rêves ? »
Bien que Chi Yan soit plus courageux en rêve, qu'il n'était pas très lucide et qu'il se montrait plus proactif et ouvert que d'ordinaire, il ne put s'empêcher de rougir après cette question et il murmura :
« Fais... Fais-moi juste que tu as envie de me faire... »
Ye Yingzhi ne put s'empêcher de rire. Ses lèvres s'étirèrent inconsciemment et il caressa la nuque de son amant en murmura :
« Allez, dis-moi : qu'est-ce que je te fais ? »
Chi Yan se sentit si gêné et agacé par lui qu'il passa ses bras autour de son cou, ouvrit la bouche et lui mordit la nuque. Après avoir mordu et vu les marques de dents, il se sentit coupable et inquiet. Et si Ye Yingzhi se fâchait et ne voulait plus lui tenir compagnie dans ses rêves ? Et si Chi Yan se réveillait subitement à cause de son réveil comme la dernière fois ?
Il lécha alors la marque de morsure par culpabilité, pressa le front sur l'épaule de l'autre homme et murmura d'une toute petite voix :
« Mon époux, fais-moi l'amour. »
La respiration de Ye Yingzhi s'arrêta net. Il serra les dents et ferma les yeux. Il inspira profondément, tapota le dos de son amant et fit d'une voix douce et rauque :
« Sois gentil, viens ici. Laisse ton époux te faire l'amour. »
Ye Yingzhi passa sa langue sur ses dents du haut et leva la tête, tâchant d'empêcher ses canines de sortir.
Il contempla l'amant dans ses bras et sentit seulement que son sang affluait dans le sens contraire dans tout son corps. Il voulait enfoncer ses dents et boire son sang. Il voulait le posséder complètement et minutieusement. Avant ce jour, il n'aurait jamais pensé qu'il pouvait être si difficile de se montrer patient et d'avoir de la retenue.
Chi Yan tendit une main vers lui et le regarda d'un air confus mais aussi chagriné :
« Mon époux, prends-moi dans tes bras. »
Tu es vraiment douillet à mort. Tu as chouiné tout à l'heure quand tu étais allongé sur le ventre en disant que tu voulais me voir de face. Et maintenant que nous sommes face à face, tu veux que je te prenne dans mes bras.
Tout en se disant cela, Ye Yingzhi lui céda son caprice et se pencha pour prendre son amant dans ses bras. Il l'embrassa sur le front et les tempes, puis le cajola à voix basse.
Chi Yan en profita pour passer ses bras autour de son cou et se débattit pour lever la tête et déposer un baiser sur son menton. En voyant l'air étonné de l'autre, il déposa un autre baiser en douce au coin de sa bouche puis il se mit à rire tout seul, les sourcils recourbés. Deux fossettes apparurent sur ses joues, comme s'il venait de faire une bonne farce.
Ye Yingzhi le regarda et resserra son étreinte. Incapable de se retenir plus longtemps, il mordit finalement la chair tendre de sa gorge.
Il empêcha ses canines de sortir durant tout ce temps. Le fait de pouvoir enlacer ainsi son amant comme un humain le comblait de joie et tout était bien.
Note de Karura : Ah, Chi Yan est un petit coquin !
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