Esprit Malin 98

Chapitre 98 : Entrer dans le village


Chi Yan réfléchit un moment avant d'acquiescer.

Mais il ne partit pas tout de suite. Il retourna plutôt à l'endroit où ils avaient garé les motos. Il sortit son briquet et enflamma deux talismans. C'étaient des talismans guides. La famille Zhuhui et les deux policiers n'étaient pas revenus après avoir emprunté cette route. Il soupçonnait donc qu'il y avait quelque chose d'étrange sur cette route. Avec ce talisman guide, il ne craignait pas d'être égaré par les fantômes ou autres tours des esprits. Quoi qu'il arrive, il pourrait retrouver son chemin.


* * *


Les deux roulèrent lentement sur la route en observant bien des deux côtés. Les ornières de la moto s'estompèrent de plus en plus et la marque du chemin disparut progressivement. Bientôt, il n'y eut plus qu'une forêt dense devant eux. Au moment où ils hésitaient sur la direction à prendre, voire même s'ils n'allaient pas rebrousser chemin, Chi Yan vit un peu de lumière devant eux.

Il arrêta sa moto et grimpa sur un gros rocher non loin pour mieux regarder dans cette direction — il n'y avait pas qu'une petite lumière mais plutôt plusieurs. On aurait dit un petit village.


Chi Yan descendit du rocher et fit signe à son ami de monter voir. Se tenant plus bas, il leva les yeux vers Song Jin et demanda :

« Da Song, tu crois que c'est un village par là-bas ? Tu as déjà entendu parler d'autres villages et villes dans le coin ? »

Chi Yan avait suivi sa mère dans la ville de R au début du lycée et il avait vécu en ville depuis. Sauf pour les vacances, il voyageait rarement dans les villes du district voisin. Il connaissait approximativement le nom et la position des onze districts dépendant de la ville de R, mais il ignorait le noms des villages et villes dans ces districts. Ce fut uniquement à cause de cette affaire qu'il avait appris qu'il y avait deux villes dans le district de Pinggu du nom de Fengshui et Qingyao.


Song Jin sauta du rocher et hocha la tête.

« C'est bien un village. J'ai consulté plein de fois la carte des environs de Fengshui et Qingyao mais je n'ai jamais remarqué qu'il y avait un tel village. Cela dit, cette montagne est la frontière entre le district de Pinggu et celui de Huilin. Si on continue dans cette direction, on arrivera au district de Huilin, c'est sûrement pour ça que je n'ai pas fait attention. »

Il y avait pratiquement trente villages autour de Fengshui et Qingyao. S'ils ne s'étaient pas rendus sur le terrain, ils auraient facilement négligé ce village qui n'était pas sous la juridiction du district de Pinggu. Après tout, ce village n'était pas sur la route habituelle entre les deux villes.


Song Jin hésita un moment avant de demander :

« La Règle, que faire : rentrer et se renseigner sur ce village avant de revenir demain en journée ou bien aller tout de suite jeter un coup d'œil ? »

Il était déjà 21:45. En se basant sur le nombre de lumières qu'ils voyaient, ce ne devait pas être un trop petit village. Il devait au moins compter des dizaines de maisons.

Chi Yan comprit que Song Jin voulait vraiment poursuivre son enquête. Ce village qui n'avait pas été remarqué avant pouvait très bien apporter des indices concernant la disparation des cinq personnes. Il estima donc la distance et le temps que cela prendrait pour rentrer, et finit par suggérer :

« Et si on continuait à pied puis qu'on se reposait au village ? »


La nuit était très froide dans les montagnes. Chi Yan n'était pas assez habillé. Quand il avait roulé en moto, il n'avait pas cessé de trembler. Pour le moment, il n'avait qu'une envie : une pièce chaude pour se réchauffer, pouvoir se mettre sous les couvertures et bien dormir. Il leur faudrait au moins une heure pour retourner à Fengshui ou Qingyao tandis qu'ils pouvaient arriver au village en moins de dix minutes, à en juger par la distance.

Song Jin hocha la tête.

« Okay. Arrête-toi à l'entrée du village. J'irai d'abord vérifier la situation. Si tu ne me vois pas revenir après un quart d'heure, n'hésite pas : pars tout de suite et retourne en ville pour chercher du secours. »


En ce moment, il n'avait pas peur des fantômes et démons mais il craignait plutôt que ce village caché dans les montagnes soit en fait un repaire de criminels, comme on voyait souvent dans les séries télé. Les Zhuhui et les deux agents avaient peut-être été enlevés ou tués parce qu'ils avait découvert cet endroit. Il ne pouvait pas rester sans rien faire en songeant à cette éventualité.

Chi Yan acquiesça et remonta sur sa moto. Les deux jeunes hommes continuèrent à rouler en direction du village.


* * *


Sans surprise, après avoir roulé dix minutes seulement en direction du village, la route de montagne se dégagea soudain et le sentier devint clairement visible. Bien qu'intermittent, le portable captait du réseau mais la vitesse d'internet était très lente et capricieuse.

Avec internet et du réseau, la situation était bien plus rassurante. Ils ouvrirent la carte sur leur portable et découvrirent que le village où ils se trouvaient s'appelait le village Hejia. Song Jin brûlait d'impatience et il trouva un endroit hors du village avec un bon signal pour appeler son supérieur. Il l'informa de l'endroit où il se trouvait et des indices qu'il avait découverts. Il lui demanda aussi de se renseigner sur ce village de Hejia.

Les résultats des recherches de l'autre homme furent que tout était normal. Ce n'était qu'un village ordinaire. La seule chose un peu spéciale était que la plupart des habitants de ce village avaient apparemment emménagé ici il y avait quelques années et qu'ils venaient du sud.


Après avoir obtenu cette réponse et signalé sa position, Song Jin fut visiblement soulagé et il entra directement dans le village avec Chi Yan. Il y avait encore de la lumière dans un petit magasin du village. Song Jin arrêta la moto et acheta un paquet de cigarettes et deux bouteilles d'eau. Il en profita pour poser quelques questions.

Le propriétaire du magasin leur indiqua qu'il y avait un petit hôtel pas loin et que c'était le seul restaurant et hôtel du village. Song Jin et Chi Yan décidèrent donc de passer la nuit là-bas. Ils chercheraient le lendemain des informations sur le village avant de prévoir la suite.

Effectivement, après trente mètres tout droit, ils virent un panneau rectangulaire où était écrit en blanc sur fond rouge le mot Hôtel en caractères classiques. La façade n'était pas bien grande et une ampoule incandescente un peu faible brillait par la porte. On pouvait voir un comptoir ancien à l'intérieur ainsi qu'un homme d'âge moyen assis derrière.


Quand les deux jeunes hommes entrèrent, l'homme posa sa console portable en entendant du bruit. Il se leva et s'enquit :

« Vous cherchez une chambre ? »

Il y avait un tube néon au plafond. Cela faisait un bon moment que le néon n'avait pas été changé : les deux bouts étaient noirs et le milieu un peu terne. Il bourdonnait également et ne projetait pas une lumière très forte.

Chi Yan baissa les yeux sur la console. L'écran pixelisé en noir et blanc montrait une bataille de tanks. Il se souvenait qu'il avait eu aussi une console dans le genre à l'âge de cinq ou six ans. Sa mère la lui avait achetée à l'extérieur. Avant qu'il ne rencontre cet homme, cette console lui avait tenu compagnie durant tout ce temps ennuyeux et morose. Il fut fort surpris de voir que des gens jouaient encore avec ce genre de vieille console. Le gérant devait s'en servir pour passer le temps.


Ils demandèrent une chambre pour deux. Après avoir payé, le propriétaire prit la clef et les conduisit à la chambre. Ici, on ouvrait encore les portes avec une clef au lieu d'une carte. Les trois personnes discutèrent de tout et de rien en chemin. Chi Yan et Song Jin prétendirent qu'ils étaient en voyage dans les environs et qu'ils revenaient tard. Comme le temps était glacial et qu'ils passaient dans le coin, ils avaient décidé de passer la nuit ici avant de repartir.

Le gérant les informa que comme le Nouvel An était passé, peu de gens venaient séjourner ici, alors il n'y avait qu'eux deux dans l'hôtel. Il n'y avait pas d'autre employé, c'était sa femme et lui qui s'occupaient des arrivées et des départs. Il y avait aussi leur fille de huit ans qui vivait ici.


L'hôtel était petit avec seulement deux étages. Au rez-de-chaussée, il y avait la réception, le restaurant et le logement des propriétaires. Au premier, il y avait sept ou huit chambres de disponible. Le propriétaire leur montra leur chambre puis redescendit en leur laissant la clef.

Leur chambre n'était pas en très bon état. Il y avait des murs blancs des quatre côtés mais ils avaient un peu jauni. On pouvait également voir des traces laissées par des insectes ou d'autres choses. Il n'y avait pas de salle de bains, seulement une table, une chaise et deux lits dans la pièce. Heureusement, les draps blancs avaient l'air propre.


Song Jin n'y prêta pas attention et Chi Yan n'était pas du genre difficile. Bien que sa mère l'aimait, elle ne l'avait jamais gâté pourri. La seule personne à avoir fait ça avait été cet homme. Après être retourné avec sa mère chez ses grands-parents, la santé de sa mère s'était détériorée de jour en jour. Ses grands-parents étaient des personnes âgées de plus de soixante ans. Il a donc dû se débrouiller tout seul à la maison. Non seulement il ne pouvait pas compter sur ses grands-parents, mais il devait en plus s'occuper autant que possible de sa mère et ses grands-parents. Avec de telles circonstances, son tempérament d'adolescent choyé par cet homme s'était rapidement adouci.

Du coup, Chi Yan ne fit pas d'histoire sur l'état de la chambre. Le seul point vraiment négatif était qu'il n'y avait pas de chauffage et que cela faisait un moment que la pièce n'avait pas été occupée. Il faisait extrêmement froid. Même après deux heures passées à l'intérieur enveloppé dans les couvertures, Chi Yan avait bien du mal à se débarrasser de cette sensation de froid dans son corps.


Il prit son portable et consulta l'heure : il était déjà 23:30. Sur le lit voisin, Song Jin dormait depuis déjà longtemps et ronflait légèrement. La chambre était sombre, les rideaux étaient tirés et on ne pouvait pas voir le ciel nocturne dehors. Le village était très calme, comme s'il était plongé dans un profond sommeil.

Il se leva sans un bruit et prit la clef de la chambre ainsi que son portable. Il referma la porte à clef derrière lui puis se rendit dans la salle de bain. Les chambres ne possédaient pas leur salle de bain attenante, par contre il y avait des toilettes communes au bout du couloir ainsi qu'une petite salle de bain. Le couloir était très sombre, peut-être parce que les propriétaires n'avaient pas allumé les lumières afin d'économiser du courant, vu qu'il n'y avait pas beaucoup de clients. Chi Yan dut se servir de la lampe-torche de son portable pour se déplacer et il se rendit dans la salle de bain à l'autre bout du couloir.


Une fois qu'il en fut sorti, il remit la lampe-torche du portable pour éclairer le couloir. La lumière blanche et brillante scintilla tout à coup, illuminant une petite silhouette qui se tenait de l'autre côté du couloir et qui lui faisait face.

Cette chose n'était pas plus grande qu'un enfant mais avec une très grosse tête. En cette fraction de seconde, Chi Yan ne put l'examiner en détail. Il ne vit que vaguement le sourire étiré vers le haut sur le visage, les pupilles dépourvues de blanc de l'œil et qui le fixaient sans bouger.

Chi Yan se rappela subitement de l'esprit ancré qu'il avait rencontré dans les bains publics durant sa terminale. Il était également le visage pâle et fin, comme une idole en argile dans les temples, ainsi que le même large sourire et qui semblait vous regarder où que vous soyez.


Son cœur se serra soudain et il s'écria :

« Qui ?! »

Au même moment, il ramena la lumière de son portable sur cet endroit.

Quand la lumière se posa de nouveau sur elle, la chose émit un rire de petite fille.

« Que se passe-t'il ? » héla le propriétaire du rez-de-chaussée.

On entendit le son des escaliers qui grinçaient pendant qu'il montait, puis avec un clic, les lumières du couloir s'allumèrent.

Chi Yan put alors clairement voir cette chose. C'était une petite fille de sept ou huit ans mais elle portait un gros masque blanc comme la fillette de Nouvel An. Le coin des lèvres du masque était étiré vers le haut avec des sourcils fins et arqués et de grands yeux, mais c'était des yeux blancs sans la pupille.

Le gérant de l'hôtel prit la petite fille dans ses bras et murmura :

« Yingying, qu'est-ce que tu fais dehors au lieu de dormir ? Où est ta mère ? »

La fillette retira son masque et fit la moue à son père :

« Maman dort. J'arrive pas à dormir. »


Le gérant lui fit quelques reproches puis prit le masque et lui demanda de retourner au lit. Il se tourna ensuite vers Chi Yan une fois que l'enfant soit descendue et soit hors de vue. Un peu embarrassé, il fit :

« Désolé, ma fille est un peu malicieuse. En plus, je n'ai pas pensé à laisser les lumières allumées parce qu'on n'avait plus de clients pour le moment. Elle ne vous a pas fait trop peur au moins ?

– Non, ça va. »

Chi Yan sourit et regarda le masque dans les mains du gérant.

« Qu'est-ce que c'est ?

– C'est un masque de Nuo Nuo = chasser les esprits. (1). On s'en sert pour faire la danse de Nuo. Presque toutes les maisons dans notre village en possèdent un. Je ne sais pas comment elle a mis la main dessus, expliqua l'homme. Dans notre village, nous effectuons la danse de Nuo durant le Nouvel An. C'est une sorte de tradition.

– Je connais. Cuicui et Nuo Song Deux personnages d'un roman de 1934 par Shen Congwen : La ville frontalière. (2), » fit Chi Yan en hochant la tête.

Il s'approcha pour mieux voir le masque.


Le Nuo était plutôt une danse religieuse traditionnelle qui remontait à la dynastie Zhou Environ 1 000 ans avt JC. (3). Quand ils la pratiquaient, les danseurs portaient ce masque qui s'appelait un masque de Nuo. Ce mot apparaissait dans La Ville Frontalière où on disait que le nom Nuo Song signifiait Envoyé par le dieu Nuo. Cependant, ce genre de tradition et de cérémonie religieuse persistait surtout dans le Sichuan et le Jiangxi. Comme la ville de R était au nord, Chi Yan n'avait jamais entendu parler d'un tel rituel. Il se rappela alors que le supérieur de Song Jin avait dit que la plupart des habitants du village de Hejia étaient venus du sud il y avait plusieurs années, alors ils avaient dû apporter cette tradition avec eux. Cette migration pouvait avoir plusieurs raisons. Autrefois, c'était surtout à cause de catastrophes naturelles ou causées par l'homme, comme les sécheresses, les inondations ou les guerres. Après la fondation de la République Populaire de Chine, ce fut surtout à cause de la politique. Toutefois, ils n'avaient pas besoin de chercher la raison pour laquelle les habitants étaient venus vivre dans le village de Hejia car cela n'avait rien à voir avec ce qui était arrivé à la famille Zhuhui et les deux policiers.


Le propriétaire ne comprit pas de quoi voulait parler Chi Yan, alors il se contenta de sourire et partit avec le masque.

Chi Yan retourna dans la chambre et referma bien la porte. Il allait se recoucher quand il entendit toquer doucement à la porte. On toqua trois fois puis, quand il n'y eut pas de réponse, la personne dehors toqua de nouveau trois fois.

Ce son paraissait un peu étrange mais il n'était pas étrange en lui-même : c'était l'endroit d'où il venait qui était un peu bizarre. La plupart des gens toquait au milieu de la porte, donc le son venait de là. Cette fois pourtant, le son venait du bas de la porte, comme si celui qui toquait était couché par terre — allongé par terre tout en regardant par la fente de la porte au sol et en tendant la main pour toquer.

Le visage de Chi Yan s'assombrit.

Depuis le moment où il était entré dans ce village, il n'avait cessé de ressentir un sentiment d'étrangeté indescriptible sans pouvoir toutefois trouver ce qui n'allait pas.


Il réfléchit un moment puis saisit un talisman d'exorcisme entre deux doigts avant de tourner la clef puis d'ouvrir la porte.

Cette fois, le couloir était éclairé. Il put donc voir clairement la petite silhouette de l'autre côté de la porte : c'était Yingying, la petite fille de tout à l'heure.

Elle était petite, cela expliquait donc pourquoi elle avait toqué bas à la porte.

La petite fille tenait deux poupées de chiffon dans les mains. En voyant Chi Yan ouvrir la porte, elle leva les yeux vers lui et fit un peu timidement :

« Monsieur, je t'ai fait peur tout à l'heure ? Alors je vais laisser mon petit frère et ma petite sœur avec toi, d'accord ? »

En disant cela, elle lui tendit les deux poupées qu'elle tenait.


Les deux poupées de chiffon avaient une taille moyenne. On pouvait voir qu'il s'agissait d'un garçon et d'une fille de la taille d'un avant-bras d'adulte. Les poupées étaient cousues si grossièrement qu'on aurait cru que c'était un enfant qui les avait faites. Si ça se trouvait, c'était cette petite fille elle-même qui les avaient cousues.

Chi Yan ne sut pas tout de suite comment réagir. Il se pencha et fit doucement :

« Merci, mais je n'en ai pas besoin. Tu ne m'as pas fait peur tout à l'heure. »

Son refus ne servit à rien, la fillette insista pour qu'il accepte les deux poupées.

Comme on était au beau milieu de la nuit, Chi Yan n'eut pas d'autre choix que d'accepter les poupées et de demander à la gamine de retourner au lit.

Yingying eut un sourire ravi en le voyant prendre les poupées. Elle se dirigea vers le bas en sautillant.

Le gérant de l'hôtel devait pourtant être au comptoir. Chi Yan ne voyait vraiment pas comment la petite avait pu passer sans se faire voir de son père et monter à l'étage.


Chi Yan secoua la tête et referma la porte à clef. Il plaça les deux poupées sur la table vide de la pièce. Quand ils repartiraient le lendemain, le propriétaire pourrait venir les récupérer.

Il ignorait si cela avait été son imagination qui lui jouait des tours ou bien s'il avait juste trop froid, mais au moment où il avait pris les poupées de la petite fille, il avait senti la chaleur de la peau humaine. Cela ne dura qu'un bref moment. Ce qu'il avait tenu et posé sur la table n'étaient que deux poupées en chiffon un peu mal faites.


Note de Karura : Des poupées, bien sûr. Je ne dirai pas que c'est une de mes phobies ! 🥶


Notes du chapitre :
(1) Nuo = chasser les esprits.
(2) Deux personnages d'un roman de 1934 par Shen Congwen : La ville frontalière.
(3) Environ 1 000 ans avt JC.






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