Ils disent tous que j'ai vu un fantôme 10


« Attendez une minute, fit soudain Xia Jin quand sa peur disparut. Comment vous avez fait pour sortir de la cuvette tout à l'heure ? »

Li Yuanyuan était sur le point de sortir des toilettes des femmes avec moi. Quand elle entendit Xia Jin, elle se rua sur le dernier box comme si elle flottait dans les airs, en ouvrit la porte et commença à enfoncer la tête dans la cuvette.

Je la saisis rapidement et fis à Xia Jin :

« Tu as mal vu, arrête d'embêter les gens pour rien. »

Xia Jin passa une main dans ses cheveux qui se faisaient rares et prit un air perplexe.

« C'est bizarre. J'aurais juré avoir vu... »

Il nota le regard languissant de Li Yuanyuan vers les toilettes des femmes et secoua la tête.

« Laisse tomber, j'ai dû mal voir. Ramène-la vite chez elle et garde-la à l'œil. Elle ne peut pas aller partout et faire peur aux gens.

– Bien sûr. »

Je tournai la tête vers Li Yuanyuan et vis son air confus. Je ne voyais vraiment pas comment communiquer avec elle. Apparemment, Liu Shishun avait un meilleur contact avec Li Yuanyuan. À notre retour, je lui demanderais de discuter avec elle.


Tous les trois, nous nous dirigeâmes vers un ascenseur Le centre commercial était désert. L’ascenseur arriva vite au quatrième étage. Xia Jin nous fit :

« Je vais vous ramener. »

Puis il lança un regard mauvais vers Li Yuanyuan et ajouta :

« Vous n'avez pas vraiment trempé dans les WC tout à l'heure, hein ? Sinon, hors de question que vous montiez dans ma voiture. »

Je baissai la tête et reniflai les vêtements de Li Yuanyuan. Il n'y avait pas d'odeur bizarre et la robe blanche était propre. Alors je secouai la tête. Xia Jin en fut soulagé et entra dans l’ascenseur

Je le suivis mais Li Yuanyuan regarda l’ascenseur sans bouger.


« Il y a un problème ? lui fis-je. Venez. Xia Jin est un ancien camarade de classe. Il crie fort, mais n'est pas méchant. Lit : il a une bouche en couteau mais un cœur de tofu. (1) C'est quelqu'un de très franc. S'il veut bien vous raccompagner chez vous, c'est qu'il n'est plus fâché. »

Li Yuanyuan montra l'ascenseur du doigt.

« L'ascenseur...

– Quoi, vous avez peur des ascenseurs ? »

Li Yuanyuan aimait pourtant les espaces clos comme les box de toilettes. Elle ne pouvait donc pas être claustrophobe. Avait-elle peur des ascenseurs en général ?

Li Yuanyuan secoua la tête.

« Pas peur.

– Alors venez, on va rentrer et se reposer. »

Je la tirai par la manche.

Li Yuanyuan acquiesça et me suivit lentement.


Xia Jin appuya sur le bouton "- 1" pour gagner le parking souterrain au premier sous-sol. L'ascenseur était de bonne qualité et il glissa sans accroc jusqu'au premier sous-sol, mais ne s'arrêta pas : il continua à descendre.

« Ça alors, fit Xia Jin en appuyant plusieurs fois sur le bouton. Qu'est-ce qui se passe ? Il descend encore. »

Je regardai de plus près les numéros des étages affichés au mur. Le plus bas était le second sous-sol. Le parking souterrain était sur deux niveaux.

« Peut-être que quelqu'un au second sous-sol a appelé l'ascenseur ? »

Mais l'ascenseur ne s'arrêta pas au second sous-sol : il remonta directement au quatrième étage, d'où nous venions.

« Que se passe-t'il ? »

Xia Jin pressa frénétiquement le bouton "- 1" et vit de nouveau l'ascenseur passer le premier sous-sol, aller au quatrième étage, puis descendre au second sous-sol et remonter à nouveau au quatrième étage.

« … »

Xia Jin et moi en restâmes sans voix.


« C'est quoi cette histoire ? »

Xia Jin était déjà fatigué de sa journée de travail, et son visage trahissait son épuisement. Après le boulot, en plus, Li Yuanyuan lui avait fait une frayeur et maintenant, l'ascenseur fonctionnait mal. Après que l'ascenseur ait atteint le quatrième étage pour la troisième fois avant d'entamer une nouvelle descente, le visage de mon ami commençait à devenir vert.

« L’ascenseur a un problème ? »

Je pressai rapidement tous les boutons, fis signe à Xia Jin et Li Yuanyuan de se placer bien contre la paroi, et pressai aussitôt le bouton d'alarme.

Normalement, tant que l'ascenseur était en fonction, il devait y avoir quelqu'un à l'écoute mais l'interphone sonna un bon moment, sans réponse.

En tant que DRH, Xia Jin fulmina et il s'écria vivement :

« Je vais leur faire une retenue sur salaire demain, je vais les priver de salaire !

– Ce n'est pas forcément la faute du personnel, fis-je. Puisque l'ascenseur fonctionne mal, peut-être que l'interphone est cassé. Demain, tu vérifieras les caméras de surveillance et chercheras quelqu'un pour réparer l'ascenseur. Cherche d'abord qui est responsable avant de décider de ce que tu feras. »


Même si l'ascenseur ne s'était pas arrêté, il se déplaçait sans souci. Du coup, Xia Jin et moi ne fûmes pas particulièrement inquiets et nous sortîmes nos portables pour obtenir de l'aide.

Mais le réseau était faible dans l'ascenseur. Impossible de passer un coup de fil.

Li Yuanyuan n'avait sans doute pas pris son portable. Elle se contenta de nous regarder calmement.

Pour être honnête, j'avais également peur de ce genre de situation. Face à un agresseur, je pouvais au moins riposter. Mais dans une telle urgence, je n'étais qu'une personne ordinaire : comment se défendre contre une machine en acier ?

Cependant, en présence de Li Yuanyuan et Xia Jin, je ne pouvais pas hésiter et je ne devais surtout pas paniquer. Dans un environnement clos, la panique était contagieuse. Si ce genre d'émotions se propageait, on aurait moins de chance de tenir en attendant les secours.


Je restai donc calme en face d'eux, m'adossant contre la paroi de l'ascenseur d'une main et ouvrant WeChat de l'autre. Je ne pouvais pas appeler parce que le réseau était mauvais et si je persistais à essayer, la batterie se viderait. Mais WeChat n'avait pas besoin d'un réseau stable. Il suffisait que le signal soit bon pendant un instant pour que le message soit envoyé. J'envoyai donc un appel au secours à mes contacts récents, dans l'espoir que quelqu'un le reçoive.

Principale Zhang : [Vous êtes coincés dans un ascenseur ?]

La première à me répondre fut la principale Zhang, elle qui était toujours hors réseau !

[Oui, oui, principale Zhang, appelez la police ou le 119] répondis-je aussitôt.

Au même moment, la notification d'un message sonna à nouveau. Je lus sur mon portable—


Xiao Ning le superstitieux : [Vous êtes vierge ? Si oui, l'urine de vierge est très efficace pour faire fuir le mal.]

« … »

"Xiao Ning le superstitieux" était mon surnom pour Ning Tiance. Son vrai pseudo sur WeChat était Ning Tiance. Il ne faisait partie d'aucun groupe. Son profil était on ne peut plus simple : son peudo WeChat et le symbole du Yin-Yang en guise de photo.

Pour quelqu'un avec mon orientation sexuelle, les paroles du camarade Xiao Ning sonnaient clairement comme du harcèlement sexuel — et du harcèlement sexuel rempli de superstition arriérée qui plus est !


Je n'avais aucun idée de comment lui répondre. À ce moment, Li Yuanyuan pressa le bouton de l'ascenseur. Elle appuya si doucement qu'il n'y eut même pas un bruit, mais Xia Jin sursauta quand même. Il fit :

« N'y touchez pas. Cela fonctionne déjà mal, alors comment on va faire si vous cassez le bouton ? »

Au moment où il termina de parler, l'ascenseur s'arrêta. Ding dong. Les portes s'ouvrirent. Il s'était arrêté au parking du premier sous-sol.

Xia Jin bondit hors de l'ascenseur, respirant de l'air à plein poumon. Mes jambes flageolaient également un peu, mais je sortis dignement de l'ascenseur. Une fois les pieds sur la terre ferme, je pus enfin me détendre. Je me retournai et fis à Li Yuanyuan :

« C'était risqué, mais cela a marché. Vous nous avez sauvés, merci. »

Li Yuanyuan leva la tête pour me sourire légèrement.

« Vous m'avez donnés des toilettes. Je les aime beaucoup. »


Son apparence était plus que banale ; elle ne sortait pas du lot. Mais son sourire était teinté de grâce, très différent de la fille que j'avais vu fixer les toilettes avec obsession.

« Puis-je vous demander pourquoi vous aimez tellement les toilettes ? » demandai-je audacieusement.

Li Yuanyuan secoua la tête et répondit :

« Je ne les aime pas, je les déteste.

– Ah bon, pourquoi ? »

Je nageais dans la confusion.

« Avant... les gens... m'enfonçaient la tête dans les WC et m'obligeaient à boire, fit Li Yuanyuan, les larmes aux yeux. Je n'aimais pas ça, mais je ne pouvais pas m'échapper. »

Je la fixai sans rien dire, ne sachant que faire.

Les filles ne m'intéressaient pas. Par conséquent, je ne pouvais pas la laisser pleurer sur mon épaule. Ce serait mal de donner de fausses idées à une fille qui avait tant souffert.


« Maintenant, je ne les déteste plus. »

Li Yuanyuan ressuya ses larmes avant qu'elles ne coulent sur ses joues.

« Quelqu'un m'a sortie des toilettes.

— Tant mieux, fis-je avec un léger soupir de soulagement et en lui tendant la main. Il se fait tard. Rentrons nous reposer. »

Li Yuanyuan hocha la tête, posa sa main dans la mienne et murmura :

« Je ne veux pas prendre sa voiture. »

Je lançai un coup d'œil à Xia Jin qui était encore tout tremblant.

« Je ne crois pas qu'il va conduire ce soir. On serait à l'étroit dans sa voiture, ce serait trop inconfortable après ce que nous avons vécu. Prenons plutôt un vélo à louer. C'est plus sain pour l'environnement et notre santé. »

J'avais toujours soutenu les économies d'énergie et la diminution des émissions de gaz. Un vélo était un moyen de transport économique et qui vous maintenait en forme. C'était toujours mon premier choix.

Xia Jin fut d'accord. Il préférait être à l'air libre pour l'instant.


Nous quittâmes le parking par les escaliers, pour plus de sécurité. Dès que nous fûmes à l'extérieur, j'entendis la notification WeChat.

Principale Zhang : [J'ai envoyé le bus scolaire pour vous aider.]

Dans la nuit, le bus immatriculé 444 s'arrêta devant le parking.

« Ma nouvelle patronne est très généreuse. Elle a envoyé le bus de l'école pour me transporter. »

Je regardai Xia Jin.

« Dis donc, tu habites sur le chemin du quartier de l'Autre Rive, non ? Tu veux venir avec nous ? »

Xia Jin ne remarqua pas la plaque d'immatriculation mais plutôt l'intérieur spacieux du bus. Comme cela n'avait rien à voir avec l'intérieur suffoquant de l'ascenseur, il acquiesça après un moment de réflexion.

Ainsi, je conduisis Xia Jin et Li Yuanyuan dans le bus scolaire.


La parole à l'auteur :

Xia Jin : Il y a une squatteuse dans les toilettes des femmes, l'ascenseur est en panne, mais heureusement mon bon vieux pote a un moyen de transport pour nous ramener.

Li Yuanyuan (en regardant Xia Jin) : Cet homme en bave plus que moi, et j'ai de la peine pour lui.

Brûlez un cierge pour le directeur Xia Jin qui rencontre des fantômes dès qu'il fait un pas 23333333 2 se prononce 'ha' en chinois, c'est donc un code pour le rire. Le 3 amplifie cet effet. (2)


Notes du chapitre :
(1) Lit : il a une bouche en couteau mais un cœur de tofu.
(2) 2 se prononce 'ha' en chinois, c'est donc un code pour le rire. Le 3 amplifie cet effet.






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