Ils disent tous que j'ai vu un fantôme 4


D'après ce qu'il disait, je compris qu'il s'agissait du professionnel invité par la principale Zhang. Ceci dit, ses vêtements ne faisaient pas très professionnel.

Je me rendis d'abord dans la chambre de M. Scie. Non seulement la tronçonneuse n'était plus là, mais M. Scie avait disparu lui aussi.

« Inutile de le chercher. Je me suis déjà occupé de lui. »

Le jeune homme me fixa, les bras croisés.

« Vous devez être très brave pour oser dormir ici une nuit entière. Partez vite. Si vous restez plus longtemps dans cet appartement, je ne saurais dire comment vous allez mourir. »

Sur ce, il quitta les lieux. Il était venu et parti comme un souffle de vent, sans même me dire son nom.


Je restais les yeux dans le vague un moment. Je n'avais pas vraiment compris ce qu'il avait voulu dire par "occupé de lui" et "je ne saurais dire comment vous allez mourir." Je n'avais pas vu la moindre trace de M. Scie. Ce jeune homme l'avait déjà emmené se faire soigner ?

Dans ce cas, je pouvais être tranquille. Mais j'avais beau retourner ça dans tous les sens, rien chez ce jeune homme, de son accoutrement à sa façon de parler en passant par son attitude, ne faisait penser à un psychiatre ou un policier. Je n'étais pas rassuré. Je pris mon portable pour contacter la principale Zhang et lui demander ce qu'avait fait exactement ce professionnel.


Dès que je déverrouillai mon portable, je vis deux SMS. Je les avais reçus pendant que je dormais. Le premier était une notification de virement de ma banque : la principale Zhang m'avait transféré quinze mille yuan. L'autre SMS provenait du numéro 94444 :

[Dix mille en compensation pour la détresse émotionnelle. Cinq mille, c'est votre premier salaire ; je vous le verse d'avance pour vous aider à vous installer. M. Scie a été emmené par le professionnel afin de recevoir les soins appropriés. Inutile de vous inquiéter pour lui. Il y a deux autres collègues qui vivent au numéro 404, y compris celui qui va emménager dans la chambre de M. Scie. Ils travaillent le jour et ne rentreront que la nuit. Ils ne vous dérangeront pas. Les cours de notre institut ont lieu la nuit. Je vous enverrai le planning ce soir. Vous pouvez user librement de votre temps dans la journée.]

Je n'ai même pas encore accepté de travailler pour vous ! Qui aurait envie de travailler là où il avait failli se faire scier les jambes par un futur collègue la veille ?

Mais en regardant ces quinze mille yuan, je...

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Je décidai de rester en contact avec la principale Zhang et de bien discuter. Tant qu'elle pouvait me garantir que M. Scie n'avait commis aucun crime et qu'il était sous traitement, et aussi que les deux autres collègues ne partageaient pas le même passe-temps que M. Scie, alors je voulais bien travailler dans cette école privée au nom de ces quinze mille yuan.

Toutefois, le téléphone de la principale Zhang était de nouveau hors-réseau. Est-ce qu'elle se trouvait dans les montagnes, quelque part à l'étranger ? Était-ce pour cela que le réseau était si mauvais ?

Je fis les cent pas dans l'appartement. Ces quinze mille yuan sur mon compte étaient vraiment agaçant. L'employeur avait déjà montré tant de bonne foi, ne serait-ce pas ingrat de ma part de refuser ?


Ce fut alors que je reçus un appel du gestionnaire de ma résidence universitaire, me demandant quand je comptais déménager. Il y avait un nouvel étudiant qui voulait la place.

Je lus de nouveau le message sur le virement des quinze mille yuan. Je serrai les dents et me résolus, puis répondis au gestionnaire que j'avais déjà trouvé un emploi et que j'allais justement rentrer pour déménager mes affaires.

Je ne pouvais pas rater ce travail à cause des autres employés. Je devais déménager.


* * *


Maintenant que j'avais de l'argent, il n'était plus question de louer un cyclo-pousse. Je revins à la fac, emballai mes affaires et engageai une compagnie de déménageurs pour m'aider.

Après avoir installé mes affaires au quartier de l'Autre Rive, je me rendis au supermarché pour acheter des biens de première nécessité. Je changeai les draps, nettoyai les pièces et remplaçai les rideaux par des moins épais.

Je ne touchai pas aux chambres de mes collègues. Je ne nettoyai que les pièces communes.

Les pièces étaient très poussiéreuses. Je n'osais imaginer comment les autres avaient vécu ici avant. Comment pouvaient-ils supporter un endroit aussi sale ?

Le numéro 404 était bien équipé, en tout cas. Il y avait une machine à laver, un réfrigérateur et une bouilloire. Mais les casseroles et les bols étaient couverts de rouille. Je ne pouvais vraiment pas m'en servir. J'avais l'intention de cuisiner dorénavant afin d'économiser un peu, alors je m'achetai de nouveaux ustensiles.

Je ne jetai pas les anciens, cependant. Je fis tout mon possible pour les nettoyer.


Cela devait faire très longtemps que le robinet de la cuisine n'avait pas servi. Quand je l'ouvris, l'eau était rouge sang, pleine de rouille. Après avoir fait couler l'eau un bon moment, elle s'éclaircit enfin. Ce fut pareil pour le robinet de la salle de bain.

C'était du boulot de nettoyer un appartement aussi sale. Quand j'eus terminé, il était déjà 18 heures. Je n'avais plus le temps de cuisiner. Je me fis livrer mon repas, le mangeai puis sortis la poubelle avant d'aller prendre une bonne douche.

En ce qui concernait la douche, heureusement que je fus malin. Je me souvins à temps de la rouille dans les robinets de la salle de bain et de la cuisine, alors je laissai d'abord l'eau couler jusqu'à ce qu'elle soit claire avant de me doucher. Sans ça, j'aurais fini couvert de rouille.

Après la douche, je me sentis épuisé. Je m'affalai dans le lit et plongeai dans un sommeil profond, sous la lumière du soleil couchant.


Quand je rouvris les yeux, il faisait complètement nuit. Je regardai mon portable et vis qu'il était 23:59. Je n'avais reçu aucun appel ou message.

La principale Zhang n'avait-elle pas dit qu'elle allait m'envoyer le planning des cours ce soir ?

Maintenant que j'avais reçu ma paie, je ne pouvais pas négliger mon travail. Je pris donc l'initiative d'appeler moi-même la principale Zhang. Cette fois, le réseau était bon et l'appel aboutit.

« Principale Zhang, pourquoi on ne s'ajouterait pas sur WeChat L'équivalent de Snapchat/WhatsApp/etc. en Chine. (1) ? Votre réseau est toujours mauvais. Mon identifiant WeChat est mon numéro de portable. »

Dès que je l'eus en ligne, j'allai droit au but. Il fallait que je dise les choses importantes tout de suite. Et si l'appel était de nouveau coupé et que je perdais l'occasion d'en parler ?

« Crrr... Très... bien... crrr... »

La principale Zhang était-elle âgée ? Elle parlait de plus en plus lentement.


Nous nous ajoutâmes sur WeChat et je lui envoyai aussitôt un message :

[Principale Zhang, comment va M. Scie ?]

[Interné.]

Elle ajouta une photo de M. Scie en chemise d'hôpital. Il semblait se trouver à l'étranger. Le nom sur sa chemise n'était pas écrit en chinois. Cela disait "jutuigui". Fantôme Coupeur de Jambes. (2)

Alors comme ça, son nom de famille était vraiment Ju. Quel était son nom complet alors ? Jù Tuìguī ? Jù Tuìguì ? Jū Tuìguì ? Il essaie différents accents et idéogrammes chinois, mais la prononciation reste la même. La signifiation des prénoms est : Retraite, Remboursement et Retirer. Aucun d'eux n'est un vrai nom ! (1)

Je passais un certain temps à tenter de deviner son nom, avant de laisser tomber. Quoi qu'il en soit, M. Scie était à l'hôpital. Son environnement avait l'air bon. Je pouvais finalement être rassuré à ce sujet.


[Alors M. Scie n'a vraiment jamais blessé quelqu'un ?]

[Jamais.]

La réponse de la principale Zhang était toujours aussi brève.

Je lui faisais confiance, surtout parce que j'étais enclin à croire que M. Scie n'avait jamais blessé qui que ce soit. Après tout, il avait peur du sang. Il n'aurait jamais fait de mal à quelqu'un volontairement.

À présent qu'il recevait un traitement médical, j'espérais qu'il serait capable de surmonter son traumatisme et d'affronter la vie avec une attitude positive.


[Principale Zhang, vous pourriez m'envoyer le planning et le programme des cours ? J'aimerais avoir le temps de me préparer.]

[Demain soir à minuit, à l'école primaire de la Bienveillance, troisième année, salle n°4. Parlez de ce que vous voudrez.]

« … »

Cette fois, je ne m'attendais pas du tout à cet horaire. Il ne s'agissait pas d'une entreprise internationale qui devait contacter des associés à l'étranger. Pourquoi les cours avaient-il lieu à minuit ? Et l'école de la Bienveillance, elle n'avait pas fermé depuis trois ans ? J'avais entendu dire qu'un élève avait sauté d'un bâtiment. Du coup, beaucoup d'élèves avaient préféré changer d'école. L'école privée, qui avait autrefois excellente réputation, n'avait pas pu poursuivre et avait fermé ses portes. Comment pouvait-il encore y avoir des cours là-bas ? Ceci dit, les bâtiments étaient toujours là. Ce devait être donc possible de les louer.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Même en ignorant ces deux premiers points, il restait un dernier souci : je pouvais parler de ce que je voudrais. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Les gars, vous ne savez même pas ce que vous enseignez dans votre école ?

J'étais sur le point d'en discuter avec la principale Zhang mais elle m'envoya rapidement deux messages :

[Je vais me coucher.]

[Bonne nuit.]

Puis elle effaça ses messages un par un, comme si elle craignait que je fasse une capture d'écran. Le moindre mot, de "Interné" à "Je vais me coucher" disparut. Il ne resta que le "Bonne nuit".

Cela ne faisait vraiment que deux minutes qu'on chattait ? Elle fut même capable d'effacer le premier message. Quelle genre de technologie louche était-ce ?

C'était plus que bizarre. Je la rappelai de nouveau. Évidemment, elle était hors-réseau.


J'étais abasourdi par ses manières désinvoltes et fixai le mur d'un air perdu. Puis j'entendis la chasse d'eau dans la salle de bains et me dis que mes collègues étaient arrivés.

Je pouvais toujours demander à mes collègues et obtenir des conseils de la part de mes seniors. Ils travaillaient dans cette école depuis un moment. Ils savaient sûrement ce qu'on devait enseigner et le genre d'élèves on avait.

Je sortis donc de la chambre et vis que les deux autres portes étaient fermées. Je ne savais pas à laquelle toquer.

Cela ne me semblait pas une bonne idée de déranger les gens au beau milieu de la nuit. Je me dirigeai d'un pas hésitant vers la salle de bains, en me demandant si ce ne serait pas mieux de leur parler au matin. Il était déjà minuit. Je ferais bien mieux de dormir.


Je comptais aller aux toilettes avant de me coucher, mais quand je soulevai le couvercle des WC, je vis une touffe de cheveux noirs flottant dans la cuvette.

Mon sang ne fit qu'un tour en voyant cela. Je sortis aussitôt de la salle de bains et me tins au milieu du séjour. Je m'écriai :

« Qui a jeté une perruque dans les WC ? Vous ne savez pas que ça risque de boucher ? Vous n'avez donc aucun esprit de communauté ? »

J'étais vraiment furieux !



La parole à l'auteur :

Professeur Shen : J'ai passé toute la journée à nettoyer !

Vulgarisation scientifique dans ce chapitre : l'eau rouge qui coule du robinet est bien du sang, mais Shen pense que c'est juste de la rouille.

En plus, le jeune homme au début du chapitre est bien le gong Ou le seme, ou l'attaquant. (4).

Dans ce roman, la seule façon de différencier les humains des fantômes, c'est que les fantômes ne se montrent pas le jour. Alors les gens que le professeur Shen voit de jour sont tous humains. La nuit, on ne peut pas savoir.


Notes du chapitre :
(1) L'équivalent de Snapchat/WhatsApp/etc. en Chine.
(2) Fantôme Coupeur de Jambes.
(3) Il essaie différents accents et idéogrammes chinois, mais la prononciation reste la même. La signifiation des prénoms est : Retraite, Remboursement et Retirer. Aucun d'eux n'est un vrai nom !
(4) Ou le seme, ou l'attaquant.






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