Ils disent tous que j'ai vu un fantôme 3


Étonnamment, M. Scie était faible. Quand je lui saisis le bras, il ne put soulever sa tronçonneuse.

« Toi !!! »

Il me fixa d'un air choqué, comme s'il voulait me demander comment je pouvais être si fort.

Bien entendu, c'était parce que je faisais régulièrement du sport, que je prenais souvent part aux tournois sportifs à la fac, que j'avais choisi le Taekwondo en option, et que je connaissais un peu toute sorte d'arts martiaux. Je n'avais aucun problème à me défendre contre une personne ordinaire.

M. Scie se débattit désespérément. Comme une tronçonneuse était dangereuse, je me coupai le dos de la main dans le combat.

Heureusement, ce n'était qu'une blessure superficielle. Je parvins à lui arracher la tronçonneuse et pressai l'interrupteur.



La tronçonneuse ne réagit pas correctement. Elle ne s'éteignit pas tout de suite, alors je pressai plus fort l'interrupteur. Du sang coula le long de la main pour tomber sur le bouton. Cette fois, la tronçonneuse s'éteignit sans problème. Le bourdonnement s'arrêta aussi.

D'un coup de pied, j'écartai l'engin. Maintenant que j'avais réglé le problème de l'arme dangereuse, il ne me restait plus qu'à m'occuper de M. Scie. Si, comme il avait dit, il avait déjà coupé les jambes de plusieurs personnes, je devais prévenir la police.

Mais quand je posai les yeux sur lui, je vis qu'il était tombé à terre, ses yeux révulsés et sa langue pendante.

Je me précipitai pour le secouer mais cela ne fit qu'empirer son état : son visage était aussi pâle et exsangue qu'un cadavre dans les séries télé.


« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Bien qu'il ait tenté de m'attaquer, j'agis dans un pur esprit humanitaire, répondant au mal par le bien. En plus, si les choses tournaient mal et que mon casier indiquait un usage excessif de la force pour me défendre, j'aurais encore plus de mal à trouver un emploi.

« S-sang, sang... »

Ses jambes s'agitèrent dans tous les sens au sol. Il avait l'air très malade, comme s'il allait bientôt avoir de l'écume aux lèvres.

« Du sang ? »

Je fixai ma main blessée puis agitai la plaie en face de lui.

« Vous voulez dire ça ?

– Du s-sang, sang... »

Le visage de M. Scie révélait son agonie.


Je crus deviner ce dont il s'agissait et retirai ma veste et ma chemise. Avec regret, j'utilisai ma chemise blanche toute neuve pour bander la plaie et arrêter le sang.

Comme je le pensais, M. Scie parut aller mieux lorsqu'il ne vit plus le sang. Il se remit lentement debout, s'adossant contre le mur. Il me regarda d'un air alarmé, les yeux louchant constamment sur la tronçonneuse.

Je crus tout d'abord qu'il allait tenter de la ramasser pour m'attaquer de nouveau, mais au lieu de ça, il s'effondra en voyant l'outil. Les yeux révulsés, il fit :

« Du s-sang, sang... »

Cela ne fit que renforcer ma conviction. Je pris une serviette de mon sac et ressuyai mon sang de la tronçonneuse.



Quand j'eus nettoyé tout le sang dans la pièce, M. Scie était enfin redevenu lui-même. Il s'accrocha au mur et me lança un regard noir.

« Du pur sang Yang ! Tu as vingt-six ans et tu es encore vierge ?! »

J'avais l'intention d'avoir une conversation sérieuse avec M. Scie mais, en entendant cela, je vis rouge.

« Et alors ? »

J'étais vraiment furieux. J'avais horreur de ce genre d'attaques personnelles.

« Pendant l'école, je me suis concentré sur mes études, je n'allais pas choisir un partenaire au hasard juste à cause de pulsions physiques. Je refusais de jouer ainsi avec les sentiments des gens. Ce serait irresponsable envers les autres et moi-même. Qu'y a-t'il de mal à être vierge ? Faut-il que j'ai une centaine de partenaires pour être un homme ? Même si je suis vierge, mon esprit est inébranlable et j'ai la conscience tranquille ! »

M. Scie devait s'attendre à ce que je me sente humilié dans mon honneur de mâle mais au lieu de ça, je me suis rigoureusement défendu. Il en fut abasourdi et me regarda avec impuissance.


Je venais juste de vivre une rude bataille et je n'avais plus la force d'argumenter. Je pris une chaise pour m'asseoir. Je fis à M. Scie :

« Nous devons parler. Selon ce que vous me direz, je déciderai d'appeler la police ou pas. »

M. Scie me regarda d'un air sinistre.

J'agitai ma main droite blessée dans sa direction. Quand il vit le sang paraître à travers la chemise, il détourna le visage, terrorisé.

Je pus alors confirmer mes soupçons. Je demandai :

« M. Scie, vous ne supportez pas la vue du sang ? »

Je devais avoir visé juste. Il se tordit aussitôt le cou pour me regarder.

« Quand vous m'avez vu saigner, vous avez relâché votre prise sur la tronçonneuse, ce qui m'a permis de vous la prendre, analysai-je. Après ça, vous vous êtes senti mal. Comme maintenant. »


M. Scie se cogna la poitrine et se mit à tousser violemment. Je voulus lui tapoter le dos mais quand il me vit approcher, il se mit à hurler :

« Ah ! Ne t'approche pas ! »

Je n'eus pas d'autre choix que de reculer vers la porte et d'attendre qu'il se calme.

« Vous êtes sûr que vous ne voulez pas que j'appelle une ambulance ? Même si ce n'est qu'un problème psychologique, si quelqu'un qui a des problèmes cardiaques ou de l'asthme panique à la vue du sang, cela peut être dangereux. »

M. Scie avait l'air encore plus mal. Ses lèvres étaient bleues, comme s'il avait du mal à respirer.

« Pas la peine ! »

Il me lança un regard furieux, puis répéta :

« Pourquoi tu es encore vierge ? Pourquoi tu es encore vierge ? Tu es né quand et à quelle heure ? »


Je ne voulais pas débattre de ma virginité avec lui. L'opinion des gens ne pouvaient que lentement évoluer au cours de la vie ; un seul débat ne la changerait pas. Alors je ne répondis qu'à sa dernière question :

« Je suis né vers midi, le jour de la Fête Nationale.

– Le jour le plus chargé en énergie Yang... »

M. Scie se frappa encore le torse. Il semblait se ficher de sa santé. Le bruit des coups de poings me perturba.

« Arrêtez de vous faire du mal ! lui fis-je. Dites-moi la vérité. Selon votre réponse, j'appellerai la police ou pas.

– La vue du sang me rend malade. »

Il lança un regard d'effroi à ma main bandée avec ma chemise.

« N'approche pas ta blessure de moi. »

Je cachai ma main droite derrière mon dos, puis lui demandai :

« Si vous avez peur du sang, comment avez-vous pu couper les jambes des gens ? Ce n'est pas logique.

– Logique ? »

Il roula des yeux.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Étant donné que M. Scie se montrait si peu coopératif, je ne pouvais qu'émettre des suppositions.

« Vous avez déjà eu des hallucinations ? Ma taille vous a rappelé de mauvais souvenirs, alors vous avez pris vos hallucinations pour la rélité, c'est bien ça ? »

En tout sincérité, j'espérais que M. Scie n'était pas un maniaque qui avait blessé des gens avec sa tronçonneuse. Il était petit et manquait d'assurance. Sa vie était déjà bien assez dure comme ça. S'il avait vraiment commis un crime et devait aller en prison, son avenir serait encore plus difficile.

À présent que j'avais la preuve qu'il avait peur du sang, j'avais naturellement plus tendance à croire que M. Scie avait momentanément perdu l'esprit et qu'il n'avait jamais fait de mal à personne avant.

Si c'était bien le cas, alors tant que M. Scie n'avait pas blessé les autres, je pouvais lui conseiller de se faire soigner pour sa maladie mentale. Il n'y a qu'ainsi qu'il pourrait aller mieux.


Je lui posai plusieurs autres questions mais M. Scie refusa de coopérer. Il ne voulut répondre à aucune de mes questions.

Je ne pouvais rien faire d'autre. Je sortis mon téléphone de ma poche et composai le 110. Si M. Scie était bel et bien innocent, alors la police le traiterait équitablement.

Le réseau était mauvais dans le numéro 404. J'essayai une paire de fois, en vain. Je serais bien sorti pour chercher du réseau mais ce ne serait pas une bonne idée de laisser M. Scie tout seul. Et s'il perdait à nouveau la tête et s'enfuyait avec sa tronçonneuse ?

Je ne savais plus quoi faire, puis mon téléphone sonna. C'était le numéro 94 444.

Et là, je captais du réseau...


Je décrochai et fis sans attendre :

« Bonjour, c'est bien la principale Zhang ?

- C'est... bien ça... crrr... »

La voix de la principale Zhang était toujours aussi lente, et la réception aussi parasitée.

« Je voudrais vous parler de quelque chose, un problème au sujet du réceptionniste de l'appartement 404. Il dit qu'il s'appelle M. Scie mais il ne m'a pas donné son vrai nom. Pouvez-vous me dire si vous êtes consciente de son état psychologique ?

– Je... suis au courant... crrr...

– Il a tenté de m'attaquer avec une tronçonneuse, alors j'ai dû me défendre. Ce comportement est très dangereux. Je crois que nous devrions prévenir les autorités. En plus, il a parlé de se tuer en se jetant du haut d'un immeuble. Son discours est décousu. Il a même dit qu'il était déjà mort. Je crois qu'il a un sérieux problème mental. Il lui faut un traitement médical.

– Il n'a jamais... tué qui que ce soit... de son vivant... crrrr... »

Pourquoi les gens de cette école privée ne pouvaient pas parler correctement ? Pourquoi parlaient-ils des gens comme s'ils étaient déjà morts ?



Je répliquai avec une pointe d'indignation :

« Principale Zhang, M. Scie a seulement une maladie mentale, il n'est pas mort. Notre devoir est de l'aider, prendre soin de lui, et pas de l'ignorer. »

Là, tout de suite, je me moquais bien de parler ainsi à ma future patronne. Je n'avais pas besoin d'un boulot où les employés tentaient de vous couper les jambes à tout bout de champ.

« Crrrr... Je sais... Demain... je préviendrai... un professionnel... crrrr... Restez ici... pour la nuit... numéro de compte... virement... compensation pour la détresse émotionnelle... crrrr... »

L'appel de la principale Zhang fut coupé de nouveau. Après toute cette histoire, je n'avais plus la force de discuter alors je lui envoyai mon numéro de compte par SMS, avant de me tourner vers M. Scie.

Il était adossé contre le mur, les yeux fermés. Il avait l'air épuisé. Il paraissait endormi.

Je regardai les trois chambres. Chacune avait un lit. Je soulevai M. Scie dans mes bras pour le mettre au lit.


M. Scie se réveilla en sursaut. Il ouvrit les yeux et me regarda, son visage effrayé, puis il se débattit et tenta de se libérer.

J'en restai bouche bée. Pourquoi c'était lui qui avait peur ?

« Laquelle est votre chambre ? » demandai-je avec irritation.

Il désigna la chambre la plus sombre.

Je le posai sur le lit puis soupirai.

« Puisque la Principale Zhang dit que vous n'avez jamais tué, je vous fais confiance. Demain, l'école va faire venir un conseiller psychologique pour vous aider. Ne tentez pas de cacher vos problèmes, je serai là, avec vous. »

En entendant que je serais présent, M. Scie fut paniqué.

Constatant qu'il avait vraiment peur de moi, je quittai la chambre et refermai la porte. En partant, je fis :

« Je vais dormir dans la chambre d'à côté. Réveillez-moi s'il vous faut quoi que ce soit. Oubliez l'idée de vous enfuir avec la tronçonneuse, j'ai le sommeil léger. »

Pour l'empêcher de blesser quelqu'un, je pris la tronçonneuse et la posai sur le lit de la chambre principale. Si quelqu'un tentait de la prendre, je le sentirais à coup sûr.


Allongé dans le lit, je songeai à quel point M. Scie avait peur de moi. Il devait certainement me prendre pour l'un de ceux qui l'avaient martyrisé avant. Cela me fit mal au cœur. Je ne savais pas si je devais avoir de la peine pour lui ou être furieux.

Mon corps semblait peser des tonnes. Il s'était passé trop de choses cette nuit. Je fermai les yeux et sombrai lentement dans le sommeil.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

* * *


Quand j'ouvris de nouveau les yeux, il faisait déjà jour. Je ressuyai un peu de bave au coin de mes lèvres, puis tendis la main vers la tronçonneuse. Elle n'était plus là !

Voyons, je n'avais pas pu dormir si profondément au point que M. Scie soit venu la prendre sans que je me réveille ?

Je bondis du lit pour me ruer dans le séjour. J'y vis un jeune homme debout au milieu de la pièce. Il portait une tenue jaune avec les Huit Trigrammes brodés dans le dos, une épée en bois à la main, un foulard carré recouvrant ses cheveux, et des sourcils en biais...

J'eus l'impression de me retrouver dans une série télé. D'un ton dubitatif, je demandai :

« Euh... vous êtes... ? »

Il me toisa de la tête aux pieds, renifla puis fit sèchement :

« Vous avez vraiment de la chance. »



Note de la traductrice : Je me permets de commenter avant l'auteur !
Dans le texte qui va suivre, l'auteur va expliquer certains points de ces trois derniers chapitres. Ce ne sont pas tout à fait des spoilers, même si certains points seront traités dans les extras (tout ce qui concerne le bus). Je vous laisse le choix de les lire ou non, en sachant que l'on peut très bien comprendre l'histoire sans ça.

La parole à l'auteur : Je me suis rendue compte que certains de mes chers lecteurs avaient un peu de mal à comprendre l'histoire jusqu'ici et étaient un peu perdus, alors je vais vous expliquer.

(Les problèmes d'interférences dans le premier chapitre)

Dans le premier chapitre, le téléphone grésille parce que l'énergie fantomatique perturbe le signal. Le signal fantôme est lié au mail sur l'ordinateur du personnage principal. C'est pour ça que, quand le professeur Shen a fermé l'écran, l'appel a été coupé.

Ensuite, l'ordinateur refusait de s'éteindre et il était impossible de retirer la batterie. Mais le professeur Shen a retiré la batterie grâce à la vertu de son intégrité.

(Les sièges peints dans le bus)

Si le professeur Shen ne pouvait s'asseoir sur dans le bus scolaire, ce n'était pas à cause de la peinture. En fait, tous les sièges étaient pris mais le professeur Shen ne pouvait pas voir les passagers.

(Le bus, chapitre 2)

Dans le second chapitre, le professeur Shen a l'impression de sentir la clim mais en fait, c'est un passager qui lui souffle dans le cou. Le chauffeur paraît s'en moquer mais en fait, il a protégé le professeur Shen de ce harcèlement.

(Chapitre 3, M. Scie)

Dans le troisième chapitre, M. Scie est un fantôme qui s'est suicidé parce qu'il était harcelé à cause de ses petites jambes. Ses souvenirs sont un peu confus. En fait, il n'a vraiment jamais tué de son vivant. Il s'est mis à couper des jambes uniquement après sa mort, mais il est persuadé que c'est arrivé avant.

En plus, le point essentiel de ce chapitre est que le professeur Shen est né le jour de la Fête Nationale, à l'heure avec le plus d'énergie Yang. C'est un homme courageux et intègre, qui n'a pas peur des fantômes qui toquent à la porte. Il est également vierge, alors son sang contient une puissante essence masculine. Étant donné que les fantômes relèvent de l'énergie Yin, ils redoutent le plus l'énergie Yang.



Conclusion : je n'avais pas l'intention d'expliquer ces éléments. J'estime que moins d'explications font plus travailler votre cerveau. Mais en parcourant les commentaires, je me suis rendue compte que même des gros cerveaux avaient du mal à comprendre, d'où mes explications.

Si vous avez l'impression que ces explications gâchent l'histoire, je les effacerai demain.






Commentaires :


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Lu a écrit le lundi 23 novembre 2020 à 6:28
Salut,
Je voudrais tout d'abord te remercier pour ces chapitres.
Concernant les 4 points que tu as expliqué, tu me confirme que j'avais bien compris la même chose, sauf pour le premier (l'ordinateur). J'avais repéré un truc louche mais je n'avais pas fait le rapprochement avec l'appel.
C'est super intéressant comme approche. Merci encore et à bientôt!
Lu

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