La Renaissance du Suprême Immortel 111

Chapitre 111 : Extorsion et chantage


Le visage du Cinquième Aîné devint aussitôt rouge alors qu’il se sentit insulté et méprisé. Il ne put s’empêcher de crier :

« Petit saligaud, qui voudrait de tes trois melons et deux jujubes C’est pour désigner quelque chose de peu de valeur. (1) ? Ce grand maître a vécu tant d’années, qu’y a-t’il qu’il n’a encore jamais vu ? Tu crois que je veux m’emparer de ton machin ? Tu te fais une image trop vile de nous. »

Ces méthodes de cultivation étaient en général la propriété de l’individu. Si la personne les dévoilait à d’autres et que quelqu’un tentait de s’emparer de ses méthodes, ce serait une affaire terrible.

Si cela se passait mal, les deux partis se haïraient profondément !

En tant que Patriarche, le Cinquième Aîné évitait naturellement ce genre d’incidents mais… putain, il n’était ni un Artisan, ni un Alchimiste, alors comment pouvaient-ils penser qu’il voulait se servir de leurs fichus méthodes de cultivation, ah ?!

À en juger par la situation actuelle, Lin Xuanzhi n’avait pas du tout caché le corps. Même s’ils avaient des doutes, personne ne pouvait aboutir à une conclusion tant qu’ils n’auraient pas la preuve concrète !


Pourtant, le Troisième Aîné continuait à attiser les flammes :

« Tu n’as pas le droit de dire ça. Ta cultivation actuelle a avancé à pas de géant. Beaucoup de gens dans la famille te soupçonnent donc d’avoir pratiqué des arts démoniaques. Si tu veux mettre un terme à ces ragots, tu n’as qu’à sortir ton manuel, les gens seront alors convaincus de cœur et par la parole.

– Oh, pour résumer, vous voulez vraiment ma méthode de cultivation, renifla Lin Xuanzhi d’un air déçu. Ce n’est pas que je ne veuille pas vous la donner, c’est juste que cette méthode d’Artisan n’aura que très peu d’utilité pour la famille Lin. Troisième Aîné, se peut-il vraiment que juste pour cette méthode, vous vouliez que Xuanzhi coupe totalement les ponts avec la famille Lin ?

– Ne dis pas n’importe quoi ! »

Le Cinquième Aîné en eut soudain le cœur serré et il s’en voulut pour avoir hésité un moment. Il déclara avec émotion :

« Ce n’est absolument pas notre intention. Puisque l’innocence et l’intégrité de Xuanzhi ont déjà été clairement prouvées, cette histoire va s’arrêter là et plus personne n’en fera jamais mention ! »


Le Second Aîné savait également tout ce qui était en jeu et il sourit en jouant les médiateurs. Il fit calmement :

« Xuanzhi, ah, c’est nous qui nous nous sommes montrés trop brusques. Nous t’avons soupçonné à cause de quelques mots. Mais tu dois comprendre que la famille Lin a toujours était une famille orthodoxe de Daoïstes et que nous sommes inconciliables avec la voie démoniaque. Alors quand nous avons entendu quelqu’un dire qu’il y avait des gens dans notre famille qui pratiquent la voie démoniaque, nous étions naturellement très inquiets en tant qu’Aînés. »

C’était l’issue que Lin Xuanzhi attendait. Il savait faire la part des choses, alors il emprunta cette issue et fit d’un ton modéré :

« Dans ce cas, les Aînés ont-ils autre chose à voir avec moi ? »

Le Cinquième Aîné eut un rire jaune et fit :

« Non, c’est tout. »


Lin Xuanzhi lança alors un regard glacial à Lin Yangzhi qui en restait stupéfait :

« Si tu avais des questions sur ma méthode de cultivation, tu aurais pu simplement le dire, je t’aurais donné des explications. C’est vraiment trop excessif de te lancer dans ce genre de sale coup dans le dos. »

Le visage du Lin Yangzhi devint rouge, bleu puis blanc. Il serra les dents et fit :

« Tu as forcément dû déplacer le corps ailleurs. Comment peux-tu prouver que tu étais bien chez toi cet après-midi ?

– Tu fais bien d’en parler, j’ai failli oublier. »

Lin Xuanzhi étira les lèvres d’un air pensif.

« J’ai passé l’après-midi à forger. Si vous n’aviez pas soudain enfoncé la porte pour entrer, ce qui m’a obligé à m’interrompre, j’aurais certainement pu forger un outil magique de qualité haute cette fois. Si les Aînés ne me croient pas, ils peuvent envoyer quelqu’un récupérer les débris et les présenter à quelqu’un qui s’y connaît. Il pourra vous dire le temps que ce genre d’outil magique nécessite comme fabrication continue afin d’atteindre un tel niveau ! »


Lin Yangzhi fit aussitôt au Cinquième Aîné :

« Patriarche, je vais envoyer quelqu’un examiner ces débris !

– Cela suffit ! »

Le visage du Cinquième Aîné était à présent totalement noir et il fit d’un ton sec :

« Sans même chercher à vérifier les faits, tu as conclu à la légère et tu as failli calomnier Lin Xuanzhi. Tu me déçois vraiment énormément.

– Patriarche... »

Le corps de Lin Yangzhi se pétrifia.

Le mot calomnier, c’était un peu trop fort Ah, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Étant donné que Lin Xuanzhi aurait pu se faire bannir de la famille, voire pire, Lin Yangzhi mérite bien ce qui lui arrive ! (2).

« À compter d’aujourd’hui et durant les deux mois à venir, tu es interdit de sortie et tu iras réfléchir proprement sur ce que tu as fais sur la Falaise de la Contemplation. »

Le Cinquième Aîné rendit ainsi son verdict et ponctua :

« Va tout de suite exécuter cet ordre ! »


Le visage de Lin Yangzhi changea radicalement de couleur et il fut rempli de mécontentement — il avait vraiment vu ce cadavre de ses propres yeux et l’avait même touché !

Cependant, en ce moment et dans cette situation, il n’avait aucune preuve pour étayer ses propos !

Erreur, il avait son Oiseau Céleste, la bête démoniaque espionne qui avait aussi vu Yan Tianhen trafiquer le corps dans la cave !

« J’ai un Oiseau Céleste pour témoigner ! »

Lin Yangzhi trouva la solution pour se sortir de l’embarras : il fit sortir de son sac de stockage l’Oiseau Céleste de la taille d’une mouche.

Comme l’Oiseau Céleste avait déjà senti l’odeur du cadavre, il pouvait facilement le retrouver grâce à la disposition innée et du talent naturel de son espèce.


Dès que Lin Yangzhi relâcha l’Oiseau Céleste, ce dernier s’élança dans le ciel et vola directement en direction de la montagne, battant des ailes.

L’expression sur le visage du Troisième Aîné se modifia aussitôt. Tel un vautour, il s’envola dans le ciel en partant de la cave. Il forma un sceau de main et une lame de Qi acérée apparut. Il l’envoya vers l’oiseau minuscule et le tua sans faire de quartier !

Avec un sifflement, l’Oiseau Céleste se fit réduire en pièces par la lame de Qi !

Le visage de Lin Yangzhi devint pâle et se vida de son sang. Son corps tout entier se mit à chanceler !


« Quelle insolence ! s’écria soudain le Troisième Aîné d’un ton glacial. Tu oses employer des moyens aussi vils contre ta propre famille ! Lin Yangzhi, ne va pas croire que parce que tu as été accepté comme disciple par la Secte du Pic Céleste, ma famille Lin n’a plus aucune autorité sur toi ! »

En voyant son bien-aimé Oiseau Céleste se faire ainsi assassiner, Lin Yangzhi fut si furieux que son corps trembla de manière incontrôlable.

Il ne comprenait pas pourquoi le Troisième Aîné, qui semblait pourtant regarder Lin Xuanzhi d’un œil défavorable, avait été étonnamment le premier à réagir et à tuer son Oiseau Céleste !

C’était l’espion que son maître lui avait offert !


Le Second Aîné secoua la tête en soupirant, puis fit d’un ton sincère :

« Yangzhi, si l’un de nous prospère, c’est toute la famille Lin qui prospère. Mais si l’un de nous est blessé, c’est tout le monde qui en souffrira. Un arbre seul ne peut pas former une forêt. Tu as un haut niveau de cultivation mais ton cœur du Dao n’est pas stable. Tu devrais aller réfléchir sur tes actes. Autrement, tu seras facilement bloqué dans ton avancée future de cultivation. »

Après avoir fini son sermon, le Second Aîné fut le premier à quitter les lieux, laissant un Lin Yangzhi pâle et dont le visage faisait peur à voir.

Le Troisième Aîné partit en lui lançant un regard d’avertissement. Il fixa également Lin Xuanzhi un bon moment, d’un regard qui signifiait “Évite que je découvre quoi que ce soit sur toi.” Il partit ensuite avec un air furieux.

Quant à Lin Yangzhi, il fut directement emmené par les gardes du Hall d’Application des Règles pour aller à la Falaise de la Contemplation afin de méditer sur ses actes.


En tant que Patriarche, le Cinquième Aîné dut rester seul pour réparer les pots cassés.

Lin Xuanzhi et le Cinquième Aîné se regardèrent. À leurs côtés se tenait Yan Tianhen, qui ressuyait ses larmes d’un air pitoyable.

Lin Xuanzhi étira légèrement les lèvres en un sourire qui n’en était pas un.

Quand le Cinquième Aîné vit ce sourire, il sentit son cuir chevelu picoter. Il eut un rire amer intérieurement et fit :

« Xuanzhi, dans cette affaire, on peut dire que nous avons été injustes envers toi cette fois. »

Lin Xuanzhi sourit et déclara d’un ton négligeant :

« J’ai l’habitude de l’injustice. Après tout, la famille Lin a toujours été ainsi. S’il se passait un jour sans que personne ne tente de me chercher des ennuis, je me poserais au contraire des questions. »


Après s’être fait railler ainsi par des paroles ni trop dures ni trop tendres, le Cinquième Aîné se sentit également qu’il s’était montré très éhonté.

Il toussota pour dissimuler son embarras et fit d’un ton mal à l’aise :

« Ce n’est pas entièrement notre faute non plus, en fait. Après tout, ta vitesse de progression et celle de Yan Tianhen sont tout bonnement ahurissantes. Au même moment, Lin Yangzhi a juré avec tant d’assurance qu’il avait vu un cadavre dans ta cave. Voilà pourquoi sur le coup, nous avons oublié de chercher des preuves.

– Le Patriarche n’a nul besoin de s’expliquer. Xuanzhi doit se résigner à un simple manque de chance, fit-il d’un ton léger. Toutefois, je voudrais bien savoir pourquoi quelqu’un irait subitement dire qu’il y a un cadavre raffiné dans ma cave dont je ne me suis pas servi depuis si longtemps, tout ça pour qu’après avoir ramené une troupe grandiose, on découvre que le corps a disparu dans laisser de trace. Patriarche, vous ne croyez pas vraiment que Lin Yangzhi a tout orchestré et joué la comédie en inventant ce mensonge, n’est-ce pas ? »


Il aurait vraiment fallu être un idiot pour ne pas comprendre que Lin Yangzhi s’était fait avoir aujourd’hui.

Mais la question était : qui l’avait trompé en fait ?

Honnêtement, le Cinquième Aîné était convaincu au départ que c’était Lin Xuanzhi qui avait conçu ce piège, avait délibérément attiré Lin Yangzhi dedans puis l’avait ainsi mis dans l’embarras. Une autre possibilité était que Lin Xuanzhi pratiquait vraiment la voie démoniaque mais avait rapidement réagi et joué avec Lin Yangzhi à “la mante religieuse traque la cigale, mais le loriot guette derrière Être concentré sur le gain devant en ne prêtant pas attention au danger derrière. (3)”. Toutefois, le comportement de Lin Xuanzhi ne laissait pas penser qu’il était au courant de quelque chose.

Plus de doutes naquirent soudain dans le cœur du Cinquième Aîné.

Il fronça les sourcils et fit :

« Si tu as des idées, tu peux me les dire. »


Lin Xuanzhi regarda Yan Tianhen qui s’appuyait contre lui comme une aubergine qui avait subi le gel. Il passa un bras autour de lui.

« Patriarche, ni Ah Hen, ni moi n’avons vu le cadavre mais Lin Yangzhi l’a vu et a insisté sur le fait que c’était le nôtre. Nous pouvons donc supposer que quelqu’un a placé ce cadavre dans la cave et que Lin Yangzhi l’a bel et bien vu. »

Les lèvres de Lin Xuanzhi s’étirèrent et il poursuivit :

« Cependant, le vrai malfaiteur a rapidement appris la nouvelle que le corps avait été découvert, alors il a envoyé quelqu’un déplacer le cadavre en avance. Du coup, une fois que Lin Yangzhi vous a tous fait venir ici, il n’y avait plus rien. De cette manière, vous alliez tous me soupçonner d’avoir agi en secret et cela détournerait votre attention de celui qui agit vraiment dans l’ombre pour vous concentrer sur moi. Deuxièmement, hé hé. »

Lin Xuanzhi lâcha un léger rire puis regarda le mont Tiare derrière lui. Il plissa les yeux et conclut :

« Le corps raffiné est toujours entre les mains de cette personne, tranquillement. »


Le visage du Cinquième Aîné prit soudain un air grave. Son visage qui était beau et jeune fut brièvement déformé par une grimace avant de retrouver son calme.

Il contempla Lin Xuanzhi d’un air significatif et déclara :

« Les événements d’aujourd’hui sont uniquement du fait de Lin Yangzhi qui a voulu te piéger et t’accuser faussement. Quant au reste, toi et moi ne devons pas trop y réfléchir. »

Lin Xuanzhi sourit et reprit :

« J’ai été interrompu pendant que je fabriquais un objet, ce qui m’a causé une grosse perte. Mon petit frère, qui a toujours été timide et harcelé en temps normal, s’est également fait conduire sous escorte durant tout le trajet et a été malmené. Le Patriarche croit vraiment que dans cette situation, je ne vais pas trop y réfléchir ? »

Le coin des lèvres du Cinquième Aîné frémit malgré lui. Il fixa le jeune homme.

« Dis-moi simplement combien tu veux m’extorquer cette fois.

– Patriarche, le mot extorquer me semble un peu trop fort, argua Lin Xuanzhi d’un ton léger. Ce n’est tout au plus qu’une petite compensation des plus légitimes.

– ... »


Lin Xuanzhi poursuivit :

« Puisque j’ai la chance d’avoir une famille si généreuse et que vous m’avez demandé de m’exprimer, je ne vais pas m’embarrasser de politesse. Il n’y plus d’argent sur la carte pourpre de la dernière fois. J’ai utilisé tout l’argent pour acheter des pierres forgées et des matériaux afin de forger un objet mais malheureusement, une bonne partie d’entre eux ont été détruits tout à l’heure. Quant à mon cher petit frère, le Patriarche a également vu aujourd’hui qu’il possède des racines spirituelles doubles de bois et de feu. J’ai également vérifié qu’il y a bien un feu d’alchimiste en lui qui lui permet de devenir un cultivateur Alchimiste. Cependant, nous sommes un petit peu dans la gêne et nous n’avons pas les moyens d’acheter des matériaux pour raffiner des pilules, ce qui rend son entraînement difficile. Et si le Patriarche offrait à Ah Hen quelques ingrédients pour raffiner des pilules ? »


Le Cinquième Aîné eut l’impression d’avoir totalement perdu contre Lin Xuanzhi.

Donner une telle somme, cela reviendrait à peu près à jeter à l’eau plusieurs mois de revenus pour la famille Lin.

Cependant, quand Lin Xuanzhi avait parlé de “couper totalement les ponts avec la famille Lin”, le Cinquième Aîné avait vraiment reçu un coup intérieurement.

Un Artisan et un Alchimiste, sur l’ensemble des Cinq Continents, c’étaient les deux professions les plus courues par toutes les grandes puissances. Il ne pouvait déjà pas se permettre d’en offenser un, alors ne parlons pas d’en offenser deux, même si ces deux petits saligauds étaient des membres de sa famille Lin et mangeaient le riz de sa famille Lin !

À nouveau, le Cinquième Aîné proféra intérieurement un torrent d’injures contre Lin Yangzhi qui lui avait causé autant de soucis.

Entre les amadouer ou les faire partir, y avait-il vraiment beaucoup à hésiter ?


Le Cinquième Aîné lança donc une carte saphir à Lin Xuanzhi et roula des yeux.

« Il y a cent mille pièces d’or là-dessus. Ce sont tous les profits de la famille Lin pour ce mois-ci. Va t’acheter ce que tu veux avec, bah. »

Yan Tianhen écarquilla les yeux — cent mille pièces d’or ? Il n’avait encore jamais vu autant d’argent de toute sa vie !


Note de Karura :

Lin Xuanzhi : C’est moi qui ramène l’argent dans cette maison désormais, alors c’est moi le gong !

Yan Tianhen : C’est toi aussi qui dépenses le plus, grand frère.

Lin Xuanzhi : … Je vais retourner travailler mes sceaux de main.


Notes du chapitre :
(1) C’est pour désigner quelque chose de peu de valeur.
(2) Ah, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Étant donné que Lin Xuanzhi aurait pu se faire bannir de la famille, voire pire, Lin Yangzhi mérite bien ce qui lui arrive !
(3) Être concentré sur le gain devant en ne prêtant pas attention au danger derrière.






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