Chapitre 148 : L’Attelage Immortel de Grues Blanches
« Jixue, depuis combien de temps tu attends ici ? »
Huangfu Jin franchit rapidement le palier surélevé Fait amusant : dans les anciennes demeures en Chine, le seuil de la porte d’entrée n’est pas au niveau du sol, il y a une planche à enjamber. C’est pour empêcher les fantômes d’entrer car les fantômes n’ont pas de pieds, donc ils ne peuvent pas enjamber le seuil. (1), entra dans la maison et referma la porte du revers de la main.
« Pourquoi les serviteurs n’ont pas allumé le feu ? »
Un jeune homme, qui était assis dans un fauteuil et jouait avec un trésor magique, leva la tête à ces mots et eut un doux sourire.
« Je possède des armes magiques de la tête aux pieds pour me réchauffer, alors je ne sens pas du tout le froid. Je n’ai donc pas besoin d’un petit feu. »
Malgré ça, Huangfu Jin fronça les sourcils et s’approcha.
« Tu ne peux pas supporter le moindre froid. Ces stupides serviteurs aveugles —
– C’est bon, je ne suis pas en sucre. Tu en fais trop. »
Leng Jixue se leva et eut un léger rire.
Son corps était recouvert de toutes sortes de manteaux épais en permanence. Sur ces manteaux se trouvaient d’innombrables trésors fabriqués par des Artisans dont la fonction était de repousser le froid et d’éliminer le Qi Yin. Le vêtement d’un blanc immaculé était bordé de fourrure noire et ornait son visage élégant et souriant en permanence. Il semblait se dégager du jeune homme une aura chaleureuse et douce.
Sur le beau visage de Huangfu Jin, on pouvait voir l’ébauche d’un sourire. Sa voix normalement froide et sérieuse prit une teinte minaudière et de compliment :
« Comment se fait-il que grand frère martial ait accepté de descendre de la montagne ?
– Avec le Tournoi des Cent Familles qui approche, de nombreuses grandes familles vont venir se présenter au manoir du seigneur de la cité. Je suis donc venu au nom de mon maître pour voir s’il y n’aurait de bonnes graines qui valent le coup d’œil. Comme ça, je pourrai leur mettre la main dessus pour mon maître et éviter qu’ils ne se fassent piquer par d’autres personnes ensuite. »
Huangfu Jin prit un air un peu mécontent.
« Tu aurais pu trouver quelqu’un d’autre pour ce genre de tâche, pourquoi a-t’il fallu que tu te déplaces personnellement ? En plus, tu n’es pas sans savoir que les plus puissants ont déjà été choisis par les sectes, alors pourquoi ils iraient participer au Tournoi des Cent Familles ? »
Leng Jixue ne prit pas ça à cœur. Il sourit et fit :
« Ce n’est pas sûr, je peux toujours trouver quelqu’un qui aurait échappé aux autres sectes.
– Même si tu trouves quelqu’un qui aurait échappé aux autres sectes, ce devra être quelqu’un d’une famille d’élite. »
Huangfu Jin continua à arborer un air pas content. Il réchauffa une théière et servit de ses propres mains une tasse pour Leng Jixue avant de la lui tendre.
« C’est un thé spirituel que j’ai fait venir exprès du Continent Sud. Il paraît qu’en le buvant, il peut réchauffer et nourrir la mer de Qi dans ton Dantian et éliminer le Qi Yin de ton corps.
– Tu t’es donné du mal. »
Leng Jixue prit la tasse et but une gorgée.
Huangfu Jin le regarda boire avant de poursuivre :
« Et si tu prenais mon petit frère ? Il est sans conteste le plus puissant des disciples de notre famille qui n’a pas encore intégré de secte. »
Leng Jixue secoua la tête.
« Ton petit frère est un petit ancêtre Une manière polie de dire ‘un sale morveux’. (2) que personne n’ose provoquer. »
En entendant ça, Huangfu Jin fit avec un mal de tête :
« Mes parents l’ont gâté pourri. Je suis sûr qu’il s’améliorera après quelques raclées.
– Tu plaisantes encore. Qui oserait lever la main sur le petit ancêtre de la famille Huangfu ? »
Avec un sourire, Huangfu Jin répliqua :
« Grand frère martial, si tu veux le frapper, tu auras tout mon soutien.
– Ah, toi... » fit Leng Jixue en riant.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
À ce moment, ils entendirent du bruit dehors. Huangfu Jin arbora un air mécontent, et ce qui se passa ensuite le mit encore plus de mauvaise humeur.
Avec un bang, la porte qu’il avait fermée de ses propres mains fut ouverte par quelqu’un.
Huangfu Jin voulut aussitôt réprimander le nouveau venu, mais quand il vit qu’il s’agissait de son subordonné le plus compétent, il réprima sa colère et fit simplement :
« Tu fais irruption ici comme ça, quel scandale ! Il y a intérêt à ce que ce soit urgent. »
Quand le subordonné, du nom de Liu Yun, vit Leng Jixue dans la pièce, il eut un rire amer en son for intérieur et alluma mentalement un cierge pour lui-même. Cependant, il y avait plus important. Au risque de se faire frapper et projeter au loin, il fit bravement :
« Immortel Leng, jeune seigneur, un combat a éclaté aux portes de la cité ! »
Huangfu Jin se renfrogna.
« Un combat ? Cela n’a rien d’exceptionnel, cela arrive tous les jours. Ne me dis pas que vous n’êtes pas capables d’appréhender le fauteur de troubles cette fois ? »
Liu Yun eut envie de rire amèrement.
« Ce n’est pas un combat ordinaire. Il ne s’agit pas d’une seule personne, mais de tout un groupe. »
Huangfu Jin prit un air mécontent.
« Ces gens n’ont vraiment pas peur de mourir. »
Quant à Leng Jixue, il afficha une légère surprise.
« Voilà qui est étonnant. Cela fait des années que je suis ici et je n’ai jamais entendu parler de quelqu’un qui oserait défier l’autorité du seigneur de la cité. Explique-nous un peu la situation. »
Le subordonné prit une profonde inspiration avant de se lancer :
« Il s’agit d’une dizaine de familles nobles de troisième classe qui faisaient la queue pour entrer dans notre cité. J’ignore quel conflit il y a eu avec les gardes de la cité, mais ils se sont subitement unis et ont attaqué la cité ensemble. »
Huangfu Jin : « … »
S’il n’avait pas eu la certitude absolue que Liu Yun n’oserait jamais s’amuser avec lui, Huangfu Jin aurait pensé que ce gamin se payait sa tête !
Ses sourcils tressautèrent et il fit :
« Qu’est-ce que tu veux dire par ‘attaqué la cité’ ?
– Exactement ce qu’a compris le jeune seigneur, répondit l’autre jeune homme en clignant des yeux. Ils ont lancé une attaque coordonnée sur les gardes et ils n’y sont pas allés de main morte. »
Une lueur d’acier apparut dans les yeux de Huangfu Jin. Il saisit la poignée de la longue épée qu’il portait à la taille et déclara :
« Je vais aller voir. »
Leng Jixue renchérit :
« Je vais aussi voir. »
Huangfu Jin se tourna vers lui et son regard s’adoucit un peu.
« Tu ferais mieux d’attendre ici. Je reviendrai te tenir compagnie après avoir réglé le problème aux portes de la cité. »
Le visage de Leng Jixue prit une teinte insolite tandis qu’il arborait un petit sourire.
« N’oublie pas que je suis déjà un cultivateur au niveau Primaire et que mon niveau de cultivation n’est en rien inférieur au tien. Pour que cet incident inhabituel se produise, il doit forcément y avoir une mauvaise raison derrière, alors je peux peut-être t’aider à résoudre ce problème. En plus, mes grues spirituelles sont déjà à la porte, ce qui est bien pratique. »
En le voyant insister autant, Huangfu Jin ne refusa plus. À chaque fois qu’il faisait face à Leng Jixue, il était incapable de lui refuser quoi que ce soit. Que voulez-vous, il avait cette personne dans son cœur !
Huangfu Jin et Leng Jixue conduisirent ensemble l’attelage tiré par trois grues blanches. Ils s’envolèrent très haut en partant du grand espace ouvert devant le manoir du seigneur de la cité pour se diriger vers les portes de la cité.
Le temps qu’ils survolent les lieux, l’attaque avait encore lieu mais était pratiquement terminée.
Les deux camps avaient subi des dommages, mais cela restait dans la limite acceptable pour les deux partis. On voyait tout de suite que ce genre de bataille avait eu pour but d’attirer l’attention, pas d’envahir la cité pour de bon.
Huangfu Jin plissa les yeux. Il dégaina sa longue épée et fendit l’air en direction du sol. Avec un Pa assourdissant, le Qi de l’épée creusa un cratère de trois chi de profondeur dans le sol. Immédiatement après, les fissures firent exploser les Balles Coups de Tonnerre enterrées sous les portes de la cité. Les bombes explosèrent l’une après l’autre, contraignant les deux camps qui se battaient encore à reculer rapidement.
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Lin Xuanzhi leva les yeux vers l’Attelage Immortel de Grues Blanches qui atterrissait sur les remparts et aperçut vaguement une silhouette blanche. Ses pupilles se contractèrent subitement, son cœur déborda et des sentiments incroyablement complexes défilèrent sur son visage.
À côté de lui, Yan Tianhen eut forcément les yeux attirés par l’Attelage Immortel des Grues Blanches. Il ne put s’empêcher de s’écrier :
« Trois grues spirituelles, les gens du seigneur de la cité sont vraiment riches ! »
Il était facile de domestiquer trois grues spirituelles, mais si vous vouliez trouver trois grues spirituelles qui pouvaient tirer un carrosse en même temps et coexister en paix, il y avait une condition capitale à remplir — ces trois grues devaient avoir les mêmes parents. Rien que le fait que ce soient trois grues spirituelles du même œuf ou des grues au plumage d’un blanc immaculé, il y avait fort à parier que si on les vendait aux enchères, rien que le prix de départ dépasserait les un million de pièces d’or.
Lin Xuanzhi hocha la tête.
« Effectivement, ils sont riches. »
Que ce soit la nourriture, les vêtements ou les autres dépenses de Leng Jixue, tout était ce qui se faisait de mieux.
Huangfu Jin descendit de l’Attelage Immortel et se tint au-dessus des portes de la cité. Il contempla les cultivateurs amassés plus bas et fit avec un regard sombre :
« Puis-je savoir pourquoi les différentes familles qui sont venues pour participer au Tournoi des Cent Familles se sont alliées pour attaquer la cité du Pic Céleste ? »
Le jeune maître de la famille Gu s’avança et fit d’une voix forte et d’un air glacial :
« Tu n’as vraiment aucune idée de la raison ?
– Hé hé, chacune de nos grandes familles est venue de loin en toute bonne foi. Nous ne nous serions pas attendus à ce qu’une fois aux portes de la cité, nous serions harcelés et humiliés par ta famille Huangfu. Ne va pas t’imaginer que juste parce que nos familles ne sont pas aussi puissantes que la tienne, nous allons rentrer la tête dans notre carapace comme une tortue par peur de toi ! »
Celui qui dit cela était le jeune maître d’une famille du Continent Nord.
« Quel pet de chien ! Il nous regarde de toute sa hauteur, n’est-ce pas très vivifiant, ah ?
– Entre la dette d’il y a cent ans et celle d’aujourd’hui, le moment est venu de régler nos comptes. J’ai très envie de voir si nos douze familles œuvrant ensemble peuvent ébranler ta famille Huangfu ! »
Le regard de Leng Jixue parcourut les jeunes maîtres plus bas qui étaient agités émotionnellement. Il ne put que nourrir des doutes intérieurement.
« Ah Jin, il semble y avoir une sorte de malentendu. »
Huangfu Jin prit un air grave. Il sauta directement du haut des portes de la cité.
Il atterrit les mains dans le dos devant les jeunes maîtres et libéra de son corps la formidable pression spécifique aux cultivateurs de niveau Primaire. Du coup, ces jeunes maîtres qui étaient encore en train de se plaindre refermèrent tous la bouche un par un.
En face du pouvoir absolu, qui oserait se montrer débridé ?
« Je ne demanderai qu’une seule chose : qu’est-ce qui vous a poussé à attaquer la cité du Pic Céleste ? »
Huangfu Jin n’était pas du genre à parler pour ne rien dire, alors il alla droit au but.
Plusieurs jeunes maîtres échangèrent des regards, puis l’un d’eux rapporta toute l’affaire de manière très claire.
Huangfu Jin plissa le front.
« Qui vous a dit que vous deviez être fouillés avant d’entrer dans la cité ?
– N’est-ce pas précisément les gens de votre seigneur de la cité, hein ? Des chiens qui utilisent leur position pour intimider les autres, le renard qui emprunte le prestige du tigre !
– Nous avons tous pu voir de nos propres yeux que cet homme en armure rouge a empêché la famille Lin de franchir les portes.
– La famille Lin ? »
Huangfu Jin parut alors avoir un mauvais pressentiment et il lança un regard vers le convoi de la famille Lin.
Ce fut ainsi que son regard croisa celui de Lin Xuanzhi.
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Huangfu Jin en resta figé un moment, puis une idée apparut dans son esprit.
Il détourna le regard et fit d’un ton solennel aux jeunes maîtres toujours en colère qui lui faisaient face :
« Sur mon honneur de jeune seigneur de la famille Huangfu, je vous assure que ni les gens du seigneur de la cité, ni la famille Huangfu n’ont voulu manquer de respect à vous, nobles invités venus de si loin. Il n’a jamais été question d’une fouille corporelle. »
Après un moment de silence, un jeune seigneur osa arguer :
« Jeune seigneur Huangfu, vous voulez dire que nous avons imaginé tout cela ?
– Cette affaire nécessite une enquête minutieuse, biaisa le jeune homme. Pour aujourd’hui, je vous invite tous à entrer dans la cité et à vous installer. D’ici trois jours, je vous fournirai asurément une explication. »
Puisque Huangfu Jin leur avait fourni un moyen de s’en sortir, ces jeunes maîtres de famille de troisième classe n’allaient naturellement pas continuer à s’impliquer dans cette démonstration de force. Aujourd’hui, ils avaient seulement voulu en profiter pour se défaire de leur colère après avoir attendu des heures sans pouvoir entrer dans la cité.
Après tout ça, ils s’étaient bien défoulés et l’humiliation subie il y avait cent aux aux portes de la cité du Pic Céleste était enfin un peu adoucie. Par conséquent, toutes les nobles familles qui avaient participé à cette bataille manifestèrent leur volonté de témoigner du respect à Huangfu Jin.
Après que la foule se soit dispersée, le regard de Huangfu Jin tomba sur Lin Xuanzhi, et il s’avança vers lui sans hésiter.
Yan Tianhen tira la manche de son frère et fit :
« Grand frère, il vient pour te frapper ?
– Ce ne serait pas dans son intérêt, répondit Lin Xuanzhi.
– Pourquoi ?
– Parce qu’il a sa fierté. Un cultivateur au niveau Primaire me frappant moi, un Artisan dont le Dantian a été détruit, si cela venait à se savoir, que resterait-il de sa réputation ? »
Yan Tianhen hocha la tête et poussa un soupir de soulagement.
« Ce que dit grand frère est vraiment sensé. »
Huangfu Jin entendit clairement leur conversation et résista à l’envie de se pincer les lèvres. Il fit à Lin Xuanzhi :
« C’est toi qui as orchestré ce qui s’est passé aujourd’hui, n’est-ce pas ?
– Comment aurais-je pu provoquer tout cela ? répliqua Lin Xuanzhi d’un ton lourd de sens. Le jeune maître Huangfu ferait mieux de retourner chez lui et demander à l’aîné de sa famille qui a provoqué les choses en premier. »
Dès que Huangfu Jin avait appris que cette attaque surprise avait eu lieu parce que le convoi des Lin avait été bloqué, il avait deviné que quelqu’un avait demandé aux gardes de compliquer exprès les choses pour Lin Xuanzhi. Du coup, quand ce dernier se plaignit franchement, il ne fut pas bien surpris.
Huangfu Jin sentit une migraine venir et, intérieurement, il maudit Huangfu Chengxuan qui manquait de réussites mais ne manquait pas de causer des ennuis, déversant un torrent d’injures sur lui.
Il inspira profondément et fit :
« Tu t’y connais vraiment pour inciter le cœur des gens.
– C’est clairement votre famille Huangfu qui tyrannise les autres sans mesure ! On aurait dû rester là sans riposter ? » fit Yan Tianhen en faisant la moue et en fixant le jeune homme.
Huangfu Jin lui lança un regard.
« Je ne tyrannise pas les enfants. »
Yan Tianhen : « ... »
Notes du chapitre :
(1) Fait amusant : dans les anciennes demeures en Chine, le seuil de la porte d’entrée n’est pas au niveau du sol, il y a une planche à enjamber. C’est pour empêcher les fantômes d’entrer car les fantômes n’ont pas de pieds, donc ils ne peuvent pas enjamber le seuil.
(2) Une manière polie de dire ‘un sale morveux’.
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