Chapitre 26 : Boss Zhou a dit : “Les pauvres fonctionnaires ne peuvent pas se trouver une femme même s’ils vont à des rendez-vous à l’aveugle…”
Une semaine plus tard, dans la clinique du Département Spécial.
Zhou Hui goûta le bouillon et commenta :
« Tu ne peux pas lui donner ça, c’est bourré d’acide glutamique. Ce n’est pas bon du tout pour un patient ! En plus, la petite beauté souffre de blessures internes, ce n’est pas comme s’il avait mis au monde ton enfant et qu’il avait cessé de produire du lait, alors pourquoi tu as mis autant de carassins dedans ?!
– … »
Yu Jingzhong demanda humblement :
« J’ai commandé ça au mess militaire. Qu’est-ce que j’aurais dû prendre ? »
— Il s’avérait que Zhou Hui adorait enseigner aux autres.
Il était différent de Chu He qui était précis et minutieux dans ses plans, mais ne vous disait jamais rien. Chu He n’avait pas d’intérêt particulier, au contraire de Zhou Hui qui s’intéressait à tout et n’importe quoi. Du moment qu’on le lançait sur un sujet qu’il maîtrisait, ça ne le dérangeait pas du tout de partager ce dont il était le plus fier.
« Quand on rend visite à un patient, le plus important, c’est de lui apporter des aliments pour nourrir le sang et refaire le plein de Qi. Et ce qui compte le plus dans une soupe, ce n’est pas son goût mais ses qualités nutritives. Ajouter autant d’ingrédients avec des acides glutamiques, ça ne sert à rien en fait. Si tu as les moyens, achète simplement du ginseng de cinq cents ans d’âge. Je connais quelques vendeurs de ginseng sur le mont Paektu En Corée du Nord. (1). Que les prix soient justes ou pas, c’est une autre histoire, mais la marchandise est clairement de qualité. Si tu n’as pas les moyens, tu peux simplement faire mijoter du poisson noir ou de la poule soie à feu doux jusqu’à ce que la viande et les os soient complètement dissous dans le bouillon. Ajoute ensuite des lamelles de bambou et du goji, et fais réduire jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un petit bol. C’est tout aussi nutritif d’en donner un bol pour jour au patient. »
Zhou Hui leva le thermos qu’il tenait et ajouta :
« Tiens, voici de la soupe de poule soie avec du ginseng vieux de cinq cents ans. Un morceau pas plus gros qu’un ongle suffit amplement. Et aussi, la cuisson est très importante quand on prépare de la soupe. N’utilise pas des plaques à induction ou des cocottes-minutes pour ça. Comment la qualité nutritionnelle de quelque chose qu’on a cuit vingt minutes à l’électrique peut se comparer à celle de deux jours de cuisson à basse température ? »
Yu Jingzhong hocha la tête, acceptant les conseils de bon cœur. Les deux hommes gravirent les marches conduisant à la clinique et traversèrent le hall bondé pour entrer dans l’ascenseur.
Zhou Hui continua à prodiguer volontiers ses conseils :
« Ne va pas croire que ça prend énormément de temps : en fait, c’est trois fois rien. Il suffit de bien surveiller le feu. Au fait, tu t’es déjà demandé ce que veut la petite beauté en te suivant ? En tant que pauvre fonctionnaire, as-tu assez d’argent pour lui acheter une maison dans le troisième arrondissement Un quartier huppé de Beijing. (2) et une voiture de luxe ? Peux-tu lui offrir trois voyages par an en Europe pour faire du shopping ? Ne me regarde pas comme ça, je sais que tu as été suspendu de tes fonctions le temps de l’enquête. Non seulement tu n’as pas d’argent, mais ta carrière est pratiquement fichue. Alors tu ferais mieux de prendre le temps de réfléchir à comment le faire rester avec toi, ah. — Et tu ferais bien de prier pour que la petite beauté n’ait jamais entendu parler de la règle d’or ‘la gentillesse ne vaut pas l’argent’. Sinon, ça ne servira à rien de lui apporter huit ou dix bols de soupe par jour, tu te finiras cocu en deux temps, trois mouvements !
– … »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Yu Jingzhong fit d’un ton morose :
« Je n’ai vraiment aucune pensée inappropriée pour Yan Lanyu…
– En effet, c’est mieux de se dire ça. »
Zhou Hui se tapa la cuisse, très satisfait et compréhensif. Il reprit :
« — Pour être honnête, je devrais te soutenir en tant que frère, mais je ne peux vraiment pas aller contre ma conscience, ah. Qu’est-ce que tu as pour toi, hein ? Ne parlons même pas de tes misérables économies ou du fait que tu as été suspendu après être enfin arrivé au poste de directeur-adjoint. Pour dire les choses gentiment, tu es plus âgé et tu peux être prévenant mais pour être honnête, tu n’as plus l’énergie de la jeunesse et qui sait combien de fois tu peux le faire par nuit… Ai, je me sens tellement désolé pour la petite beauté. Ç’aurait été tellement mieux s’il avait craqué pour mon beau-frère : même s’il est un peu stupide, il est au moins jeune, beau, affectueux, amusant, grand et riche. Mais il a fallu qu’il te choisisse toi, un homme d’âge moyen fauché, rien d’exceptionnel au niveau de l’apparence et pas très performant au lit…
– Zhou Hui ! l’interrompit Yu Jingzhong d’un air très fâché. Yan Lanyu n’a absolument pas ce genre de sentiment pour moi ! Alors ne parle pas de lui comme ça ! »
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent avec un ding et Zhou Hui en sortit en passant de force un bras autour de la nuque de Yu Jingzhong, un sourire salace sur les lèvres.
« Je sais, je sais, il n’y a rien entre vous deux, absolument rien. Tu n’as pas fumé et ressuyé tes larmes devant son lit et il ne s’est pas déboîté les épaules pour te libérer… Il n’y a rien du tout, vous avez tous les deux une amitié pure et éternelle. Je comprends, mon frère. »
Yu Jingzhong tenta de se libérer, mais Zhou Hui le serra fort et refusa de le lâcher. Les deux hommes se débattirent et se chamaillèrent tout en arpentant le couloir. Des docteurs et des infirmiers les saluèrent en passant. Quand les jeunes infirmières virent Zhou Hui, leurs visages rougirent de timidité.
De bonne humeur, Zhou Hui salua les belles femmes. Il demanda à Yu Jingzhong :
« Alors, tu vas vraiment te faire virer ? »
Quand le sujet fut abordé, Yu Jingzhong fut pris de l’envie de fumer. Mais quand il vit sur le mur les trois mots en rouge vif ‘Interdiction de fumer’, il se retint avec du mal. Il répondit :
« J’ai tué le vieux sur le coup de l’excitation. Ses partisans veulent à présent ma mort. Me suspendre de mes fonctions est un moyen de me protéger d’eux.
– Alors quand tu reprendras le travail ?
– Je n’en sais rien. »
Zhou Hui le fixa d’un air affectueux.
« Laisse-moi te dire, pourquoi tu ne viendrais pas travailler pour moi ? La dernière fois, les Coréens m’ont envoyé quelqu’un pour me supplier d’être un putain de ministre. Ils sont prêts à me payer huit cent mille yuans Environ cent mille euros. (3) par mois… Et si tu acceptais le boulot et que je restais ton homme de main, hein ? »
Yu Jingzhong répondit d’un ton abattu :
« Non.
– Aiya, toi, soupira Zhou Hui. Tu ne sais pas t’adapter aux circonstances et tu ne gagnes plus ta vie, putain, qui voudrait t’épouser, ah ? Je comptais te vendre du ginseng pour un prix d’ami, mais tu ne pourrais même pas te le payer ! »
Yu Jingzhong se mit aussitôt à fouiller les poches du pantalon de Zhou Hui sans perdre de temps.
« Où est ce ginseng ? Donne-le moi ! »
Zhou Hui couvrit ses poches et hurla :
« Vieux Quatre C’est le surnom de Chu He / Feng Si, le chef de la quatrième équipe. (4) ! Vieux Quatre, viens vite ! — Le directeur-adjoint Yu est devenu fou et il essaie de violer ton mec, viens me protéger ! »
Dans une chambre d’hôpital non loin, Chu He posa son livre et se massa le front. Il songea : Pitié, laisse-le simplement te violer, hein ? Vous êtes tous les deux faits l’un pour l’autre, ah.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Zhou Hui se protégea l’aine d’une main et le thermos de l’autre. Il dut vite céder à l’ennemi : Yu Jingzhong s’empara prestement du ginseng blanc et luisant. Il le serra soigneusement dans ses bras et tourna les talons pour s’éloigner. Zhou Hui fit mine de le pourchasser sur deux pas, tandis que l’autre homme courait directement vers les soins intensifs. Il put entendre Zhou Hui crier dans son dos :
« Dix mille par année ! — Je te le fais au prix de 9 800 par année, mais il y a 2 % de frais si tu règles par carte ! »
Yu Jingzhong faillit trébucher, mais il reprit vite sa course.
« Les pauvres fonctionnaires ne peuvent pas se trouver une femme, même s’ils vont à des rendez-vous à l’aveugle, » murmura Zhou Hui en secouant la tête avec une vive émotion.
Il entra ensuite dans la chambre de Chu He en tenant le thermos, faisant d’un ton minaudier :
« Mon chéri ~ Comment tu vas ? »
Dès que Chu He posa son livre, Zhou Hui se précipita aussitôt et le lui arracha des mains, en dépit de sa résistance.
« Hé hé hé — Je savais que tu profitais d’être seul pour lire un bouquin porno. Ton époux te manquait vraiment, hein ? Les dix-huit fois par nuit de ton époux sont tellement mieux que Fan Luo qui n’y arrive même pas une fois, hein ? Tu devrais le faire venir pour que je lui donne deux, trois conseils — Ai ? »
Zhou Hui feuilleta le livre jauni et relié à la main. Il demanda d’un ton confus :
« Le Shizi Le même ouvrage de philosophie que lisait Chu He dans le chapitre 1. (5), enlacer des cadavres ? Les cadavres, je connais, mais c’est quoi ça, enlacer des cadavres ? »
Chu He récupéra le livre et le rangea dans le tiroir de la table de nuit. Il demanda d’un ton calme :
« Qu’est-ce que tu viens de vendre à Yu Jingzhong ? »
Chu He portait un fin pyjama, assis dans un fauteuil à côté du lit et fixant Zhou Hui de ses yeux un peu plissés. Pour quelqu’un de son âge, sa peau et sa silhouette étaient extrêmement bien entretenues. Les lignes de ses épaules à son dos et sa taille étaient fines et droites, et une partie des bras fins mais musclés apparaissait sous les manches. Les mollets sous la robe de chambre étaient longs et droits, un top-modèle s’entraînant à défiler n’aurait pas pu obtenir mieux.
« Oh, je lui ai donné du ginseng… »
L’attention de Zhou Hui fut tout de suite distraite quand il posa les yeux sur Chu He. Il l’examina attentivement de la tête aux pieds sans s’en cacher et faillit renverser la soupe qu’il était en train de verser.
« Mon cœur, fit-il d’un ton très sérieux, et si tu restais comment ça pendant quelques centaines d’années ? Je trouve ça très bien. »
Chu He haussa légèrement un sourcil, mais ne fit pas de commentaires. Il prit le bol de soupe et but une gorgée.
« Avant que ton véritable corps ne soit détruit, tu ressemblais à une véritable star de cinéma. Pour être honnête, ça me stressait énormément, ah. »
Zhou Hui s’assit sur le lit, étalant ses deux jambes longues et fines comme des sabres, mais il ne s’en soucia pas du tout. Il poursuivit :
« Sans parler de Fan Luo, ce sale type qui bave sans arrêt sur les femmes et les fils des autres, chaque fois qu’on sortait, les gens ne regardaient que toi et m’ignoraient. Putain, ils osaient même se précipiter vers toi en présence de ce grand-père pour témoigner de leur affection. Ils croyaient que ta première épouse était morte ou quoi ?! Et ce Trailokya Ça veut dire littéralement ‘Troisième Roi de Clarté’, mais c’est aussi le nom de la divinité. (6)…
– Keuf keuf keuf, s’étrangla Chu He avec la soupe. Zhou Hui !
– Oh — Je n’en parlerai pas maintenant, monsieur ‘deux poids, deux mesures’. »
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Chu He continua de tousser. Il posa le bol sur la table et demanda avec curiosité :
« C’est quoi cette odeur ? Qu’est-ce que tu as mis dedans ? »
Zhou Hui avait continué de déshabiller son époux du regard avec un mélange de taquinerie, de flirt et de désir à l’état pur. Il répondit lentement :
« … Le ginseng que tu as planté. »
Une veine commença à pulser sur le front de Chu He.
« Techniquement, on ne peut pas dire que tu l’as cultivé. Après tout, c’est moi qui l’ai arrosé pendant toutes ces années. Ah — je comptais m’en servir à la base pour prolonger la vie de cet idiot de Jingzhong le jour où sa dernière heure arriverait. »
Zhou Hui se gratta le menton et fit d’un ton ému :
« Mais après qu’il ait tué le vieux l’autre jour, je suis descendu le chercher et je l’ai trouvé accroupi à côté du lit de la petite beauté, en train de fumer. Tout en fumant, il m’a dit : ‘Zhou Hui, ah, quand mon heure sera venue, n’essaie pas de prolonger ma vie. Laisse-moi simplement rejoindre en paix le cycle des réincarnations’ — Quand je l’ai vu jouer la comédie comme ça, je suis tout de suite aller arracher le ginseng, le découper et en faire de la soupe une fois rentré. »
Chu He fit d’un ton neutre :
« J’estime toujours que c’est moi qui ai cultivé ce ginseng.
– Ce n’est pas parce que tu le penses que c’est forcément vrai, répliqua aussitôt l’autre homme. Par exemple il y a plusieurs années, tu pensais que j’étais simplement ton sex friend. Tu le penses toujours maintenant ?
– … »
Chu He se dit intérieurement : Je pense surtout qu’il faudra moins de temps pour que tu passes de mon sex friend à mon non sex friend qu’il n’en a fallu pour faire pousser ce ginseng.
Mais il eut la sagesse de ne pas dire ça à voix haute. Au lieu de ça, il répondit docilement :
« Tu as raison. »
Zhou Hui fut aussitôt ravi.
Ce Zhou Hui ravi aurait bien aimé continuer à parler de sex friends, des maigres économies du directeur-adjoint Yu et de qui possédait vraiment le ginseng mais à ce moment, on toqua doucement à la porte deux fois. La voix circonspecte de Zhang Shun se fit entendre :
« … Grand frère ? Tu es là ? »
Le visage de Zhou Hui s’assombrit aussitôt.
Chu He lui fit signe d’ouvrir, mais Zhou Hui resta longuement à hésiter. Au bout du compte, Zhang Shun toqua plusieurs fois et finit par faire :
« Toi du nom de Zhou, tu es là aussi ? Tu es là, hein ? »
Zhou Hui éleva la voix pour répondre :
« Je suis là ! Tu veux quoi ? Le petit têtard cherche son grand frère pour téter le sein ? »
Zhang Shun répliqua à voix basse :
« Les… les grenouilles sont des ovipares, ils ne nourrissent donc pas leurs petits au sein. »
Les lèvres de Chu He se redressèrent en un sourire imperceptible, puis il reprit son air impassible.
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Secouant la tête, Zhou Hui s’approcha de la porte et retira un talisman qui se trouvait dessus. Puis il ouvrit.
Zhang Shun pointa sa tête dans l’ouverture. Il regarda d’abord Zhou Hui, puis posa son regard sur Chu He d’un air coupable.
« … Grand frère, je suis venu te voir. »
Depuis le jour de l’affrontement, Zhou Hui n’avait cessé de le regarder de travers. Bien que Zhang Shun s’était senti indigné, il savait aussi qu’il avait fait quelque chose de mal, alors il avait gardé sa queue entre ses jambes tous les jours. Il allait voir Yan Lanyu dans la chambre voisine quand il n’avait rien à faire et il était rarement venu rendre visite à son grand frère.
Ce qui énervait Zhou Hui au plus haut point, c’étaient les gens lâches et pleurnicheurs — Il préférait encore quelqu’un comme Fan Luo qui était venu l’affronter en face. Comme ça, ça lui permettait de le frapper à mort et de le jeter en pâture aux chiens, puis après sa réincarnation, de le frapper à mort encore dix-huit fois et de le jeter en pâture aux chiens. Mais Zhang Shun avait le culot d’en appeler à la pitié de son grand frère. Chu He était clairement un reste que Zhou Hui avait laissé il y avait des années, mais ce petit enfoiré qui prétendait être un cochon pour mieux dévorer le tigre l’avait récupéré pour jouer de nouveau avec. C’était vraiment désagréable, quelle que soit la manière dont il regardait la situation.
Le Boss Zhou pas content était prêt à employer ses compétences de moquerie quand il entendit la voix de Chu He qui contenait un léger avertissement :
« Zhou Hui.
– Yo ! Tu as pitié de lui maintenant, ah ? Quand ce petit enfoiré s’est tellement bien amusé avec la Technique d’Absorption d’Étoile l’autre jour, je ne l’ai pas vu avoir pitié de toi…
– Zhou Hui ! » fit Chu He en haussant le ton.
L’interpelé roula des yeux et était prêt à lancer deux autres piques cinglantes quand il vit Zhang Shun tendre sa main droite.
— La paume marquée du sceau de Bouddha était recouverte d’un bandage très serré. Aucune portion de peau n’était exposée de la base des doigts au poignet.
« … »
Zhou Hui renonça et renifla froidement.
« Tu peux entrer. »
Zhang Shun rentra la tête dans les épaules comme un enfant qui savait qu’il avait fait une bêtise. Il se faufila dans la chambre avec des petits pas et posa sur la table de nuit le panier de fruits qu’il avait acheté à l’entrée — Comme il allait voir son grand frère, il n’avait naturellement rien ramené du tout. Mais une fois fois la clinique, il avait eu des remords alors il avait couru à l’épicerie au rez-de-chaussée et avait acheté en désespoir de cause le plus cher panier de fruits. Il s’était dit que s’il y avait un silence gênant, il pourrait toujours peler une pomme pour sauver la situation, une méthode qui avait toujours prouvé son efficacité.
« Je vous laisse discuter tous les deux, » déclara Zhou Hui.
Il remit ses manches en place et toisa le second jeune maître Zhang. Puis il fit d’un ton lent et mesuré, comme un maître :
« Ton grand frère est encore faible, alors ne le dérange pas trop longtemps. À toi de savoir quand tu devras partir. »
Il agita ensuite le talisman devant Chu He et lui fit :
« Je vais coller ça sur la porte dans le couloir, alors ne t’enfuis pas. Ne va pas croire que j’ai oublié. »
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Quand la porte se referma, Zhang Shun ne put s’empêcher de demander :
« C’était quoi, ça ? »
Chu He releva le menton.
En suivant la direction indiquée, Zhang Shun découvrit avec horreur qu’il y avait plus d’une dizaine de talismans jaunes sur les murs, dont les traits à l’encre étaient dynamiques et coulants. Même la tête du lit et le plafond n’étaient pas épargnés. Au premier regard, on se serait cru dans une maison hantée.
« Des talismans d’emprisonnement, expliqua Chu He, pour m’empêcher de m’enfuir dès qu’il a le dos tourné. Ça dure depuis que je suis revenu à Beijing — N’y touche pas. »
Il arrêta le second jeune maître Zhang au moment où ce dernier allait arracher les talismans d’un geste rageur. Il lui fit :
« Ce qui se passe entre Zhou Hui et moi, tu n’as pas à t’en mêler. En plus, ces talismans sont extrêmement offensifs, tu ne pourrais pas le supporter.
– Il n’a pas le droit de te retenir prisonnier, ah ! s’indigna Zhang Shun d’un ton incrédule.
– Ce sont nos affaires, ce n’est pas ton problème. »
Le visage de son grand frère était très calme, sans la moindre émotion, comme s’il énonçait un simple fait. Face à une attitude aussi inébranlable, Zhang Shun ne put que s’asseoir et faire d’un air dépité :
« Je savais que tu ne me donnais jamais d’explications… »
Chu He changea légèrement de position dans le fauteuil. Il croisa ses doigts longs et fins et les posa sur ses genoux. Puis son regard se posa sur la main droite de Zhang Shun, qui était enveloppée d’un bandage mal fait.
« Que s’est-il passé ? » demanda-t’il.
Au premier regard, le bandage semblait ordinaire, mais on pouvait voir une légère et ancienne tache de sang au coin.
Zhou Hui n’avait rien remarqué tout à l’heure, mais ce n’était pas le cas de Chu He : de toute évidence, n’importe quel parent au monde remarquait tout de suite le moindre signe de maladie ou de blessure chez son enfant, rien ne lui échappait. Zhang Shun repensa à son grand frère qui lui avait toujours donné tout ce qu’il demandait, l’avait constamment traité avec patience et attention et s’était occupé de lui jusqu’à ce qu’il soit grand. Son nez se mit à le démanger.
« J’ai coupé le sceau de Bouddha, murmura-t’il d’une voix nasale. Comme la peau n’a pas été coupée nettement, j’ai dû aller aux urgences il y a deux jours. »
En cet instant, il s’attendait à ce que Chu He renverse la table, se fâche ou se précipite même pour le frapper un bon coup sur la tête. Mais son grand frère ne fit rien de tout ça. Il conserva sa position et le regarda simplement en lui demandant :
« Pourquoi ? »
Zhang Shun inspira profondément, son torse se soulevant et s’abaissant violemment.
Il contempla sa main sans bouger, comme s’il avait subitement vu une fleur s’épanouir sur le bandage. Après un long moment, il déglutit et demanda à voix basse :
« … Grand frère, ça a un rapport avec moi si Mahā est devenu comme ça ? »
Notes du chapitre :
(1) En Corée du Nord.
(2) Un quartier huppé de Beijing.
(3) Environ cent mille euros.
(4) C’est le surnom de Chu He / Feng Si, le chef de la quatrième équipe.
(5) Le même ouvrage de philosophie que lisait Chu He dans le chapitre 1.
(6) Ça veut dire littéralement ‘Troisième Roi de Clarté’, mais c’est aussi le nom de la divinité.
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