Lanterne 31

Chapitre 31 : La vie conjugale peut être trompeuse, alors réfléchis bien avant de te marier


Ce soir-là, non seulement le directeur-adjoint Yu n’était pas content, mais Shenwan Tiansi non plus.

Il se tortilla sur la banquette du box et fit d’une voix étouffée :

« J’estime que vous abusez vraiment en ligotant un Bouddha vivant. N’avez-vous donc pas le moindre respect de base pour le Bouddha ? »

Li Hu joignit les mains devant lui, son visage rempli de miséricorde. Il ressemblait à un pur lotus blanc en mini-jupe :

« Amitabha — Bienfaiteur, regarde-nous un peu : le grand-frère Zhou a détruit le Bouddhisme dans la dynastie Wei du Nord, Feng Si s’est révolté contre le Dao du Ciel, Vieux Trois est un cultivateur zombie et moi, je suis un renard à neuf queues. Même le directeur-adjoint Yu fume, boit et a des pensées impures et égoïstes. Il trouve même le temps d’aller à des rencards pour coucher. Comment peux-tu attendre du respect de notre part ? »


Le directeur-adjoint Yu protesta furieusement :

« Je ne vais pas des rencards pour coucher !

– … »

Shenwan Tiansi lutta de plus belle et appela au secours :

« Maman ! Maman, aide-moi — !

– Ta maman et ton papa sont partis ensemble pour être happy En anglais dans le texte. (1), expliqua Li Hu d’un ton affectueux. Et d’ailleurs, Feng Si n’est pas ta mère. Il t’a juste recueilli et t’a donné du lait pendant quelques jours à cause de son instinct maternel débordant. Dès que les lamas du Tibet ont envoyé un messager pour exiger ton retour, il t’a renvoyé là-bas — Le lait en poudre provenait d’Australie et ça coûtait trois dollars la boîte, yo ! »

Shenwan Tiansi répliqua d’un ton furieux :

« Ce n’est pas le moment de faire du placement de produit ! »

Il essaya désespérément de se libérer de la corde.


Malheureusement, un Bouddha vivant de dix-sept ans était impuissant face à la magie d’une corde de renard à neuf queues de trois mille ans. Shenwan Tiansi dut rester allongé sur la banquette, fesses en l’air, se lamentant que son véritable amour ait été réprimé par l’autorité avant même de pouvoir s’épanouir. Li Hu se tourna pour jeter un regard coquet au directeur-adjoint Yu qui buvait seul, assis à côté. Il lui fit d’un ton satisfait de lui :

« Qu’en dis-tu ? On peut dire que je suis de ton côté, mon oncle d’âge moyen. N’oublie pas de dire du bien de moi au Boss Zhou, ah. »

Yu Jingzhong ne savait pas s’il devait en rire ou en pleurer.

« Je ne suis vraiment jamais allé à des rencards pour coucher…

– C’est l’intention qui compte. En plus, pour un homme mûr dans la trentaine, c’est sain de coucher de temps en temps, fit Li Hu d’un ton perçant. L’abstinence à long terme peut aisément entraîner un cancer de la prostate. Tu veux avoir un cancer de la prostate ? En tant qu’humain, tu risques de mourir si tu tombes malade.

– Je ne crois pas qu’il existe de lien direct entre rester pur et mourir d’un cancer C’est pourtant vrai ! Une étude a montré que les hommes n’ayant pas eu de relations sexuelles depuis un moment avaient deux fois plus de chances d’avoir un cancer de la prostate. Yu Jingzhong, tu sais ce qu’il te reste à faire ! (2)… »


Li Hu l’interrompit :

« Si tu meurs, Zhou Hui ne restera plus au département. S’il s’en va, Feng Si ne restera pas non plus. Et s’ils partent tous les deux, le vieux Deux, le vieux Trois, le vieux Cinq et moi-même partirons aussi. Le pays deviendra donc très inférieur en puissance dans la guerre souterraine par rapport aux Japonais ou aux Coréens. Alors pour le bien de la sécurité nationale, tu dois avoir des relations sexuelles de temps en temps. Ah ? N’ai-je pas raison, petit frère Yan ? »

Yan Lanyu ne répondit pas, assis sur le côté devant un verre d’eau.

Le directeur-adjoint Yu leur jeta un regard désespéré, comme s’il voulait dire quelque chose, mais le renard ne lui en laissa pas l’occasion.

« Oh attends, j’ai oublié que tu as le ‘Charognard’ sous tes ordres, fit Li Hu en battant des cils malicieusement. Bien que le Charognard est plutôt du genre solitaire, il est nettement plus fiable que le Boss Zhou, qui pique des crises de temps en temps. Il a aidé à nettoyer après l’affaire du fœtus né de la terre de la cité de H et les troubles au sein du Ministère de la Sécurité de l’État. Boss Zhou a également dit que si le Charognard continue comme ça plus tard, il pourra sans problème balayer toute l’Asie du Sud-Est seul à l’avenir. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Yu Jingzhong intervint :

« Je tiens à expliquer que…

– En parlant de ça, quelle chance tu as eue de pouvoir sauver le Charognard de prison avant son exécution, sinon où aurais-tu bien pu trouver un subordonné si loyal, ah ? Ai, en réalité, il est parfait sur tous les plans, sauf qu’il est bien trop renfermé. Je ne l’ai jamais entendu parler à personne à part toi. J’ai même pensé qu’il était muet… »

Yan Lanyu se leva et fit d’un ton d’excuse :

« Je vais aux toilettes. »

Le directeur-adjoint Yu s’empressa de reposer son verre.

« Je t’accompagne —

– Contourne la piste de danse et va au bout du couloir, » lui indiqua Li Hu avec enthousiasme.

Yan Lanyu hocha la tête. Il contourna Yu Jingzhong et sortit du box. Il disparut rapidement dans la foule qui se massait sur la piste de danse.


Yu Jingzhong se rassit, très déprimé. Il s’alluma une cigarette et demanda à Li Hu :

« Putain, qu’est-ce que tu cherchais à faire ? Tu sais très bien à quel point il est sensible ! »

Puis il fila un coup de pied au Bouddha vivant qui gigotait tellement qu’il était à deux doigts de tomber de la banquette.

« La sensibilité et l’endurance sont deux choses différentes… »

Li Hu sourit en prenant la bouteille de whisky entamée par Zhou Hui. Il remplit le verre devant l’autre homme et, sans attendre de réponse, il changea subitement de sujet :

« — Aujourd’hui, j’ai enfin l’impression de comprendre un peu Feng Si.

– Ah ? »

Li Hu sourit sans rien dire et posa le verre devant le directeur-adjoint Yu.


Il se rappelait que lorsqu’il n’était encore qu’un petit renardeau, il s’était fait piquer par un insecte venimeux et gisait sous un arbre, contemplant le ciel noir et rempli de miasmes toxiques, tremblant et gémissant faiblement. Plus le temps passait, plus son corps devenait glacé, ses cris se faisaient de plus en plus faibles et sa vision se brouillait de plus en plus alors que la vie le quittait. Au moment où la mort allait le faucher, il se fit soudain soulever par une paire de mains chaleureuses.

Il ouvrit les yeux avec du mal et vit dans la pénombre une paire d’yeux doux qui le regardaient de haut.

Bien des années plus tard, le renard à neuf queues, qui avait cultivé pour devenir l’élite dans le Royaume des Bêtes Démoniaques, s’était mille et une fois demandé comment le puissant et distant Roi de Clarté Phénix était parvenu à le repérer, gémissant et agonisant sous un arbre, et quel avait été son état d’esprit quand il s’était arrêté pour prendre dans ses bras un petit renard sale et misérable.

Il n’avait jamais réussi à savoir.

Mais quand il avait vu Yan Lanyu assis tranquillement en buvant de l’eau en silence, il avait soudain eu l’impression de ressentir ça.

Ce devait être le même genre de sentiment impossible à décrire.

« Amitabha, petite beauté, ce pauvre monstre ne peut que t’aider… » songea-t’il, le cœur rempli d’émotion, alors qu’il regardait le directeur-adjoint vider le verre.


* * *


Yan Lanyu se passa de l’eau sur le visage. Il ferma le robinet et prit deux feuilles pour se ressuyer.

Quand il ouvrit les yeux, il vit dans le miroir un homme en train de se laver les mains derrière lui. Cet homme le fixait.

« Désolé, fit-il en souriant quand il remarqua que Yan Lanyu l’avait repéré dans le miroir. Quand tu es entré, j’ai pensé que tu portais du maquillage, ou au moins du fond de teint. Alors quand je t’ai vu laver ton visage… hé bien, j’étais juste un peu curieux.

– Ce n’est rien. »

Yan Lanyu jeta les feuilles et sortit.

À son grand dam, l’homme se tourna soudain pour lui bloquer le passage, continuant à sourire.

« Dis, comment tu t’appelles ? Et si je te payais un verre ? »

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— Cet homme n’était en fait pas vilain. Il avait la trentaine et il était grand, habillé correctement et pas spécialement luxueusement, mais avec une montre chère d’une marque connue au poignet. Yan Lanyu baissa les yeux et remarqua ses ongles manucurés et ses chaussures en cuir impeccables.

C’était le genre d’homme qui avait en général du succès quand il draguait en boîte de nuit, que ce soit auprès des femmes ou des hommes.

« Non, désolé, je ne bois pas.

– Alors allons prendre du thé. Je connais un excellent salon de thé pas très loin…

– Je suis venu avec des amis, » fit Yan Lanyu pour refuser.

Il contourna l’homme.


Cependant après deux pas, il s’arrêta de nouveau et se retourna pour faire :

« Monsieur, il y a quelqu’un derrière vous, alors soyez prudent. »

L’homme sursauta et se retourna pour voir seulement Yan Lanyu qui désignait son dos. Il ne pouvait pas voir le visage couvert de sang qui se trouvait derrière lui, juché sur son épaule avec un air de rancune profonde, alors il jeta un regard glacial au jeune onmyōji.

Yan Lanyu ne prit pas ça à cœur. Il tourna les talons et quitta les toilettes.


* * *


Quand la petite beauté Yan revint au box, il fut aussitôt choqué.

« Il a trop bu, c’est pour ça… »

Étrangement, Li Hu arborait une expression un peu subtile, comme s’il essayait de dissimuler sa conscience coupable.

« Je comptais seulement lui offrir un seul verre. Mais malheureusement, Tiansi est tombé de la banquette, alors je lui ai filé quelques coups de pied. Le temps que je me retourne, le directeur-adjoint Yu avait déjà vidé toute la bouteille… »

Le concerné était allongé sur la banquette, inconscient et le visage très rouge. Yan Lanyu essaya de le remettre debout, mais cet homme ivre était terriblement lourd. Yan Lanyu se redressa avec une légère migraine qui commençait à arriver. Il ignora les tortillements incessants de Shenwan Tiansi (“Ne t’occupe pas de lui, mon véritable amour ! Qu’est-ce que ce vieux a de si bien ? Viens plutôt me sauver, mon véritable amour !”) et demanda à Li Hu :

« Tu pourrais m’aider à le mettre dans la voiture ?

– Demande plutôt à Zhang Shun, je suis une jeune dame délicate et fragile. »

Il refila un coup de pied à Zhang Shun qui s’ennuyait tellement qu’un oiseau allait faire son nid sur son crâne.


Quand le jeune homme entendit ça, il souleva Yu Jingzhong avec un Ah ! Il le porta à moitié sur son épaule avec beaucoup de mal.

« Putain, ce type pèse vraiment son poids… Tu sais conduire ? Et si je vous appelais un taxi ?

– C’est bon, je sais conduire, » assura Yan Lanyu.

Il fit un signe de main poli à Li Hu et Shenwan Tiansi :

« Je vous laisse. À plus tard.

– Ramène-le chez lui et mets-le sous une bonne douche glacée, ah ! le hélas Li Hu d’un ton inquiet. Il ne fait pas encore trop froid ! Les douches froides sont bonnes pour la santé ! »

Yan Lanyu lui assura d’un geste de main qu’il avait compris. Avec Zhang Shun, il porta Yu Jingzhong en dehors du bar et le fourra dans la Mercedes Benz d’occasion spécialement modifiée du directeur-adjoint Yu.

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Vu qu’ils étaient des amis qui avaient vécu des expériences extrêmes ensemble, Zhang Shun était plus inquiet. Voyant l’adolescent prendre place au volant et démarrer le véhicule, il demanda d’un ton soucieux :

« Tu sais vraiment conduire ? Et si c’était moi qui roulais et que je prenais ensuite un taxi pour revenir ?

– Je sais vraiment conduire. Vous pensez tous que je ne suis qu’une petite fleur délicate qui ne connaît rien du monde ? fit Yan Lanyu avec un sourire. Je sais même programmer un ordinateur, je parie que tu ne t’y attendais pas, hein ? »

Zhang Shun en fut effectivement stupéfait. Il vit Yan Lanyu faire marche arrière avec adresse, tourner et lui faire signe de la main par la fenêtre. Ensuite, il s’inséra dans le torrent de phares qui filaient sur la route la nuit.

« … C’est-c’est une blague, hein ? » songea le second jeune maître Zhang dont la bouche fut agitée d’un tic.


Yan Lanyu s’arrêta au feu rouge et son regard se posa par hasard sur le rétroviseur intérieur. Il se figea.

L’homme qui l’avait abordé tout à l’heure dans les toilettes sortait justement du bar avec un adolescent. Ce dernier avait les cheveux teintés, ressemblait à un prostitué avec sa tenue qui ne cachait pas grand-chose et il était ivre. Allez savoir combien de verres on l’avait incité à boire.

Yan Lanyu hésita un moment.

Mais le feu passa alors au vert et la voiture derrière lui klaxonna pour qu’il avance. Il fut bien obligé d’appuyer sur l’accélérateur et de continuer à rouler.


* * *


Il ne fallait pas sous-estimer la circulation à Beijing, même de nuit. Il y eut du monde et des bouchons sur tout le trajet, à tel point qu’il fallut presque une heure pour rentrer. Yan Lanyu gara la voiture au parking souterrain et éteignit le moteur. Il se tourna ensuite pour aider Yu Jingzhong qui était assis côté passager.

Toutefois, l’homme parut se réveiller, un peu confus. Il marmonna :

« … On est où ?

– À la maison. »

Yu Jingzhong ne dit rien et ne bougea pas pendant un bon moment. Quand Yan Lanyu tendit de nouveau la main pour lui retirer la ceinture de sécurité, il le vit ouvrir subitement les yeux et le regarder d’un air agité, les yeux un peu injectés de sang.

Yan Lanyu plissa le front. Il sortit de la voiture, ouvrit la porte côté passager et demanda :

« Tu peux sortir tout seul ? »


Yu Jingzhong pencha la tête sur le côté et le regarda, comme s’il était en train de réfléchir intensément. Au bout d’un moment, il sortit de la voiture et chancela, prenant appui sur la portière. Il faillit tomber, mais Yan Lanyu le rattrapa.

« … Hein ? »

L’adolescent était un peu perplexe.

Yu Jingzhong avait été un agent de terrain à l’étranger pendant ses premières années — Il faisait vraiment partie des meilleurs. Bien qu’il n’était pas exceptionnel, il était assez remarquable et sans défaut. En terme de forme physique, il était plus musclé qu’un homme ordinaire. Ce n’était pas très voyant quand il était habillé, mais ses muscles étaient très solides et compacts, surtout dans le dos et sur les bras où il n’y avait pratiquement pas de graisse.

En général, ce genre de personne était puissant, mais pas trop nerveux.

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Pourtant, Yan Lanyu pouvait actuellement sentir que le corps de cet homme était très chaud sous ses vêtements. Ses muscles étaient également crispés, comme de la pierre.

Ça n’est pas normal, se dit-il. Le renard à neuf queues aurait-il mis quelque chose dans son verre ?

« Qui es-tu ? demanda soudain Yu Jingzhong d’une voix rauque après quelques pas chancelants.

– Seulement quelqu’un qui passait par là, » répondit Yan Lanyu d’un ton nonchalant.

Il l’aida à aller jusqu’à l’ascenseur. Dès qu’il appuya sur le bouton, il se fit soudain pousser très fort par Yu Jingzhong.

« … Va-t’en ! »

Yan Lanyu fut pris par surprise et faillit tomber. Heureusement, il s’appuya contre le mur après avoir reculé de quelques pas. Avant qu’il ne puisse se ressaisir, il vit Yu Jingzhong encore haletant, appuyé contre les portes de l’ascenseur et lui criant :

« Va-t’en ! Va-t’en ! »

L’instant d’après, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent avec un ding et le directeur-adjoint Yu tomba aussitôt en arrière.


« … »

La bouche de Yan Lanyu se tordit. Il s’avança lentement en se massant les épaules. Il vit dans l’ascenseur que Yu Jingzhong avait pu se relever tant bien que mal et s’appuyait contre la paroi en se frottant le crâne. Sous la lumière, toutes les parties visibles de son corps avaient commencé à devenir très rouges, en particulier sa nuque et derrière ses oreilles. S’il avait fait un peu plus froid, de la vapeur se serait sûrement échappée de lui. En tout cas, il avait l’air féroce et très masculin.

Ce n’était pas du tout normal.

Le directeur-adjoint Yu était le genre d’homme très déterminé à l’intérieur, mais très doux à l’extérieur. On pouvait voir qu’il était chevaleresque et tendre, ou bien qu’il était une mauviette, mais en tout cas, c’était le genre de personne prêt à contourner un oiseau mort sur la route quand il roulait.

Sa force n’était pas en apparence, mais dans son cœur. Quelqu’un comme lui ne devait donc pas se montrer trop opprimant.


L’ascenseur monta lentement avant de s’arrêter à l’étage demandé. Les portes s’ouvrirent avec un autre ding. Yu Jingzhong sortit en titubant, regardant tout autour d’un air perdu. Ce ne fut qu’après un certain temps qu’il reconnut que sa porte était celle de gauche. Il s’avança en se tenant au mur et commença à chercher la clef dans sa poche.

Malheureusement, le fond de bouteille de Li Hu était bien trop puissant. Yu Jingzhong était si ivre et hébété qu’il n’arriva pas à sortir sa clef de là. Après plusieurs minutes à observer ça, Yan Lanyu n’y tint plus et s’approcha pour prendre la clef dans la poche du pantalon. Au moment où il allait la sortir, il se figea en sentant quelque chose de très dur.

Cette fois, son cerveau court-circuita vraiment, mais la réalité ne lui laissa pas du tout le temps de s’en remettre.


Yu Jingzhong le saisit par les épaules, ses yeux confus mais remplis de colère. Il s’écria :

« Pourquoi tu es encore là ? »

La première pensée de Yan Lanyu fut : Où… Où d’autre pourrais-je aller ?

Puis Yu Jingzhong lui attrapa le bras avec une telle force que l’adolescent crut que son coude allait se disloquer.

« Yu… Yu Jingzhong ! »

Mais l’homme fit la sourde oreille. Il prit la clef de son autre main et tenta de la mettre dans la serrure. Au bout d’un certain temps, il y parvint et ouvrit la porte. Puis subitement, il poussa sans raison Yan Lanyu dans l’appartement !

Ce dernier tomba en silence sur le tapis.

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Le tapis était si épais qu’il n’eut pas mal. Il entendit ensuite la porte se refermer dans l’obscurité. Yan Lanyu se tourna et se mit assis par terre. Il vit alors Yu Jingzhong tituber et tomber à genoux devant lui, posant ses mains sur ses épaules.

L’instant d’après, un souffle imprégné d’alcool et de tabac se posa sur sa nuque, suivi par un baiser ardent et empressé.

Yan Lanyu en resta stupéfait et ne sut comme réagir.

Devait-il se laisser faire, résister ou bien faire semblant de ne rien savoir ?

« Ne bouge pas, ne bouge pas… »

La voix de Yu Jingzhong était rauque et on voyait bien qu’il avait l’esprit confus. Il déchira si fort les vêtements de l’adolescent que plusieurs boutons volèrent. Dans cette agitation, Yan Lanyu connut un pointe de regret. Il se demanda si un vieux célibataire qui vivait seul avait un nécessaire de couture chez lui. Sinon, que faire ? Devait-il jeter ces vêtements tout neufs ?

Ou devait-il juste trouver un coin où les fourrer et faire comme si rien n’était jamais arrivé ?


Lui-même n’aurait su dire pourquoi il était aussi distrait et pensait à ces choses-là. Pendant qu’il était plongé dans ses pensées, il fut soudain pressé au sol et se retrouva allongé sur le tapis sur le dos. Yu Jingzhong se redressa pour le fixer.

Les deux se regardèrent un très long moment sans rien dire. Les lampes du séjour n’étaient pas allumées, il faisait donc sombre. La seule lumière venait des lampadaires, passant par la baie vitrée. Au loin, on pouvait entendre les véhicules rouler sur la route.

« … »

Yan Lanyu tendit finalement la main et abaissa la nuque de Yu Jingzhong vers lui.

Alors que leurs souffles s’entremêlaient, il embrassa lentement l’autre homme.


* * *


Pour Yu Jingzhong, la situation au réveil le lendemain matin était très compliquée.

Il ouvrit les yeux sur le lit sale et en désordre et la lumière du soleil lui piqua aussitôt les yeux. Il les referma et se massa les tempes. Puis il se mit assis, sentant le mal de crâne causé par la gueule de bois le tourmenter comme une scie qui découpait son cerveau.

Que s’était-il passé la veille au soir ?

Oh oui, il était allé au bar pour payer la note de Zhou Hui, le type qui s’était cassé sans payer. Mais Li Hu l’avait ensuite incité à boire et il avait fini par perdre connaissance dans le box…

Comment était-il rentré chez lui ?


Yu Jingzhong rouvrit les yeux et inspira profondément. L’instant d’après, il eut subitement l’impression que quelque chose n’allait pas.

Il tourna la tête sur le côté et comme il avait la nuque raide, cette simple action se fit au ralenti, comme dans un film.

Il y avait quelqu’un d’autre dans le lit.

— C’était Yan Lanyu.

L’adolescent dormait sous la lumière du matin, ses cheveux noirs soyeux éparpillés sur l’oreiller blanc comme neige. Yu Jingzhong n’eut pas besoin de regarder sous la couette froissée pour savoir que l’autre était aussi nu que lui. Le plus choquant était que sur la nuque de Yan Lanyu, le torse et même la large portion de dos exposé, il y avait des marques rouges ou pourpres, la plupart étant des suçons. Elles étaient particulièrement visibles sur la peau pâle et translucide. Certaines avaient même commencé à devenir bleues.

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Yu Jingzhong resta assis pendant plusieurs minutes, l’esprit complètement vide.

Au bout d’un moment, il rassembla finalement le courage de soulever la couverture. Il jeta un coup d’œil en-dessous, puis la rabaissa aussitôt et sortit du lit.

De ses mains tremblantes, il commença à chercher ses vêtements — Des vêtements étaient éparpillés en une traînée depuis le séjour jusqu’à la porte de la chambre. Après un long moment, il ne parvint pas à trouver un haut. Pressé, il ramassa donc juste un pantalon et se faufila hors de la chambre comme un voleur, son torse musclé nu. Il se rendit dans le bureau au bout du couloir et referma bien la porte.

Après s’être assuré qu’aucun bruit ne pourrait se faire entendre dans la chambre, il prit son portable et composa le numéro de Zhou Hui.


* * *


Au même moment, dans un duplex de l’arrondissement voisin, Chu He buvait du café en se tenant devant la baie vitrée. Ce fut alors qu’il entendit le portable de Zhou Hui sonner sur la table du salon.

Zhou Hui était en train de se doucher et le bruit de l’eau était accompagné de sa voix forte qui chantait — aujourd’hui, il avait choisi l’opéra Turandot. S’il se rendait au Trente-troisième Ciel pour faire un solo, il rendrait le Paon tellement nerveux que ce dernier avalerait de nouveau le Bouddha. Cependant, le tempérament de Chu He avait été apaisé par des milliers d’années de mariage : il resta calme malgré la voix aux sonorités diaboliques. Il prit le téléphone pour décrocher et fit calmement :

« Allô ? »

La voix de Yu Jingzhong avait un timbre étrange :

« Où est Zhou Hui ?

– Sous la douche. Il y a un problème ? »


Dix minutes plus tard, Zhou Hui sortit de la salle de bains en se séchant les cheveux avec une serviette. Il vit Chu He assis à la table du petit-déjeuner, beurrant une tartine et en train de rire tout seul.

Il crut avoir mal vu, alors il s’arrêta et regarda de nouveau attentivement. Il fit d’un ton étonné :

« … Qu’y a-t’il ?

– Le directeur-adjoint Yu vient de t’appeler.

– … Et alors ?

– Rien. »

Chu He sourit et cligna des yeux dans sa direction. Il ajouta :

« Je lui ai juste dit qu’il n’existe pas de machine à remonter le temps. »


Note de Karura : Pauvre Yu Jingzhong… En même temps, Yan Lanyu n’était pas contre, bien au contraire !

Bon, c’est la fin de la deuxième partie.



Notes du chapitre :
(1) En anglais dans le texte.
(2) C’est pourtant vrai ! Une étude a montré que les hommes n’ayant pas eu de relations sexuelles depuis un moment avaient deux fois plus de chances d’avoir un cancer de la prostate. Yu Jingzhong, tu sais ce qu’il te reste à faire !






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