Lanterne 38

Chapitre 38 : La vérité sanglante et les secrets pourris


— Feng Si !

Chu He parut entendre quelque chose et se retourna subitement pour regarder.

Derrière lui cependant, la dimension parallèle était vide. Seuls d’innombrables miroirs étaient superposés et reflétaient la lumière sombre.

Ce doit être mon imagination…

Chu He détourna la tête et son regard tomba sur le miroir devant lui. L’instant d’après, il fut choqué de voir qu’il y avait quelqu’un d’autre derrière lui, apparu il ne savait pas quand.

Le nouveau venu était un homme au visage et au sourire familiers. De ses fins sourcils à ses yeux, tout était exactement comme dans les souvenirs de Chu He, comme si rien n’avait changé durant ces dizaines de milliers d’années.


Les yeux de Chu He vacillèrent légèrement et il ne put dire le moindre mot, restant bouche bée. Après un très long moment, il lança d’une voix interrogative et très faible :

« Shakya… ?! »

Shakyamuni s’avança et posa gentiment une main sur l’épaule de l’autre homme.

— Ce n’était pas une illusion glaciale comme dans le miroir, mais une vraie personne. Chu He pouvait même sentir clairement la chaleur de sa paume à travers ses vêtements.

Et la température était semblable au brasier le plus intense, brûlant chacun de ses nerfs le long de sa peau. La douleur intense était accompagnée d’un sentiment indescriptible, ce qui fit trembler Chu He de tout son être.

Ce tremblement était si violent qu’il ne parvenait pas à tourner la tête ; même en faisant appel à toutes ses forces, il n’arrivait pas à bouger d’un seul millimètre. Il ne pouvait que contempler le miroir tout proche et voir le reflet de Shakya qui souriait, ainsi que son propre reflet faible.


« Ne te retourne pas, fit Shakyamuni en se penchant pour murmurer à son oreille.

– Pourquoi… tu… »

Shakya l’interrompit avec un léger rire :

« Petit Phénix, tu as bien grandi. »

Chu He haleta vivement. Il s’enfonça les ongles dans sa paume jusqu’à ce que la chair saigne et que le sang coule le long des lignes de sa main.

« Toi, tu n’as… pas du tout changé, pourquoi… ?

– Pourquoi je n’ai pas changé n’a aucune importance. Ce qui est important, c’est pourquoi toi, tu es resté le même, répliqua l’autre homme avec un sourire. Mais pour ces joyeuses retrouvailles après une si longue séparation, ne perdons pas de temps avec des questions aussi ennuyeuses que ‘pourquoi’, hein ? »

Il marqua une pause, puis reprit avec un ton qui était exactement le même que dans les souvenirs de jeunesse de Chu He : rempli de douce tentation.

« Si je reste avec toi, tu voudras bien revenir au Ciel, mon cher… petit Phénix ? »


Il fallut plusieurs secondes pour que le sens caché de cette phrase s’insinue peu à peu dans l’esprit de Chu He, comme un subtil courant électrique le long de ses nerfs.

— Si on revenait en arrière, le Roi de Clarté Phénix qui avait pleuré toutes les larmes de son corps dans la salle déserte du temple aurait assurément pensé qu’il venait de recevoir la plus grande rédemption des neuf cieux et des dix terres. Toutefois, des dizaines de milliers d’années s’étaient écoulées, l’eau avait coulé sous les ponts et les choses avaient bien changé. Chu He contempla son reflet pâle dans le miroir, incapable de dire un mot.

« Je… Je n’ai plus confiance en toi, Shakya… »

Après un long moment, sa voix faible s’éleva soudain dans les airs, comme si elle avait dû briser une couche de glace.

« Tu as laissé bien trop de doutes dans mon cœur. La colère et le ressentiment m’ont complètement anéanti… Que ce soit ton retour dans le Ciel Incolore, ce qui s’est passé sur le mont Meru, le Dao du Ciel qui s’en est pris aux Quatre Dao du Mal, ou même le fait que tu aies nommé Trailokya Troisième Grand Roi de Clarté —

– Tu n’as jamais apprécié Trailokya, nota Shakyamuni d’un ton de regret. Désolé, j’aurais dû y penser plus tôt. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Chu He déglutit. La base de sa langue était un peu engourdie à cause de la nervosité excessive.

« Alors après tout ça, je ne peux plus te faire confiance de tout mon cœur comme avant… Mais j’ai aussi fait tout mon possible pour rester à l’écart de toi afin d’éviter de provoquer la moindre tribulation pour Bouddha. J’ai même caché à tout le monde l’état actuel de Mahā… J’ai tout tenté… »

Chu He marqua une pause, puis avoua dans un souffle :

« Sauf que… c’est impossible de mettre fin à ma propre vie. »

Shakyamuni haussa un sourcil.

« Oh ? Tu as même essayé ça ?

– … Oui, il y a plusieurs années. »

L’autre homme prit un air très intéressé et demanda :

« Alors supposons que j’essaie de te tuer, là tout de suite ? »

Les deux hommes se fixèrent un moment dans le miroir. Derrière eux, l’espace vide était vaste, silencieux et sans fin.

Chu He regarda fixement devant lui, des larmes coulant de ses yeux.

Il fit :

« Alors je ne me laisserai pas faire. »


Shakyamuni afficha sa surprise et contempla Chu He un long moment. Cependant, les yeux splendides de ce dernier étaient clairs et résolus, bien qu’en larmes, ne laissant pas la moindre place à l’hésitation.

Cette détermination inébranlable était pareille que lorsqu’il avait fait le pèlerinage dans la neige et la glace jusqu’au sommet du mont Meru, ou bien lorsqu’il s’était retiré douze os sanglants quand il se trouvait dans la Mer de Sang, ou bien encore quand il avait quitté l’arbre de la Boddhi pour se rendre de nouveau dans la Mer de Sang : il s’avançait pas à pas sans la moindre hésitation pour faire face à un avenir sombre, dangereux et inconnu.

« Tu as vraiment bien grandi… »

Pour une raison étrange, Shakyamuni semblait vivement impressionné. Il ajouta :

« Mais tu n’as pas du tout changé sur certains points : quand tu as trouvé un nouveau chemin, tu serres les dents et tu y vas complètement, même si tu dois pour ça patauger dans l’eau sanglante et pourrie… Alors comme ça, j’arrive trop tard ? »


Il tendit la main vers les milliers de miroirs suspendus dans l’espace lointain et tapota l’un d’eux. Plusieurs images apparurent dans les reflets.

— C’était une bête démoniaque qui rugissait férocement sous la Cloche de Diamant et qui préférait encore mourir que de s’agenouiller, quitte à subir les pires tortures. C’était un démon dans la Mer de Sang qui avait refusé le salut : alors que tous les autres avaient accepté de se convertir, lui seul était resté bien droit. C’était un homme surgissant dans le ciel sombre au-dessus d’une terre brûlée et fissurée ; il avait mis un genou à terre sur le champ de bataille et avait dit d’une voix rauque et ensanglantée :

« Je suis venu te demander de m’épouser… »

Encore plus loin, un miroir reflétait une lumière chaleureuse et des gens réunis ensemble. Tout le monde était heureux et se sentait complet. Il n’y avait pas de place pour le froid, la solitude et la tristesse.

« C’est donc ça ta croyance à présent ? murmura Shakyamuni à son oreille. C’est l’amour que tu reconnais clairement désormais ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Le Phénix ferma les yeux. Des larmes coulèrent le long de ses joues pâles et translucides, devenant des milliers de petits éclats dans le néant.

« Tu n’oses pas l’admettre. »

Shakyamuni eut un léger rire, trouvant ça très intéressant.

« — Tu n’oses pas. »

Il leva la main de l’épaule du Phénix et tira sur son col.

De la nuque à l’omoplate, puis des os légèrement convexes des épaules à la large zone de peau du dos, tout cela fut exposé à l’air libre et une lueur fascinante apparut dans l’obscurité. La peau semblait aussi froide que du jade mais quand on posait la main dessus, elle était incroyablement chaude, délicate et douce, tout comme le propriétaire de ce corps splendide dont le cœur était fragile et vulnérable sous son épaisse carapace.

« Dans ce cas, est-ce que ça veut dire que le petit phénix qui avait rassemblé son courage pour m’avouer son amour… »

Shakyamuni ouvrit la main et la moitié de la tunique blanche tomba par terre.

« … est toujours là ? »

Il souleva les longs cheveux du Phénix et se pencha pour déposer un baiser sur son épaule nue.


Chu He tenta de le repousser, mais ses doigts tremblaient tellement qu’il n’avait pas la moindre force. Shakyamuni attrapa facilement sa main dans la sienne et il entrelaça leurs doigts de manière très affectueuse et tendre.

« Tu te rappelles quand tu es resté sous l’arbre de la Bodhi pendant mille ans ? Le lieu interdit du Ciel, le Bodhimanda, pourquoi avoir choisi cet endroit ? Si je n’étais pas venu te voir, tu serais resté là-bas pendant des dizaines de milliers d’années, jusqu’à ta mort ? »

Chu He était incapable de répondre. Ses lèvres étaient légèrement entrouvertes, tremblant sans qu’il ne puisse les contrôler.

Shakyamuni eut un léger sourire. Dans le dos de Chu He, il passa sa main au-dessus de son épaule pour couvrir ses yeux vacillants et troubles. Il sentit les cils humides contre sa paume, s’agitant comme les ailes d’un papillon qui connaissait son dernier sursaut dans le vent glacial et la neige.

« Tandis que tu méditais pendant mille ans… »

Il déposa un léger baiser sur les lèvres douces et froides, puis demanda avec un sourire entendu :

« … sous l’arbre de la Bodhi, à quoi est-ce que tu pensais ?

– …

– Tu pensais uniquement à moi ?

– … »


Les lèvres et les langues s’emmêlèrent et les souffles se mélangèrent. Les sanglots dans la gorge de Chu He furent bloqués et ravalés gentiment, mais de manière indéniable. C’était comme s’il pleurait en secret. Au bout d’un moment, Shakyamuni saisit son menton et lui fit tourner légèrement la tête vers lui, demandant doucement :

« Réponds-moi. »

Leurs regards se croisèrent enfin. Les nombreux miroirs dans cette dimension sombre et vaste luisaient d’une lueur glaciale. Le monde disparut, seul régnait le silence éternel. On aurait dit qu’il ne restait plus qu’eux deux dans le monde et que tout ce qui s’était passé durant les dix mille dernières années avait été balayé.

« … C’était il y a bien trop longtemps… »

Chu He parvint enfin à répondre d’une voix rauque après un long moment. Chaque mot était comme une déchirure sanglante.

« J’ai déjà… oublié… »

Shakyamuni se figea légèrement.

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L’instant d’après, la lance de Chu He se matérialisa dans sa main et il se tourna pour fendre l’air avec, brisant une grande quantité de miroirs sous le choc violent !

Bang !

Des myriades de fragments de verre étincelants s’envolèrent comme de la poussière d’étoile qui explosait. Le tsunami recouvrit en un instant la moindre parcelle de l’immense dimension. Shakyamuni fut aussitôt projeté violemment en arrière sur mille mètres mais dans la seconde qui suivit, il était revenu près de Chu He, son corps bondissant subitement tel un oiseau prêt à fondre sur sa proie —

La vague d’énergie fit fondre le restant de son déguisement, dévoilant le visage du Roi de Clarté Trailokya !

Il fixa Chu He de haut et eut un sourire mauvais :

« — Ça faisait longtemps. Comment allez-vous, Votre Majesté Phénix ? »

Dès qu’il eut terminé de parler, il envoya Chu He voler dans les airs d’un coup de pied dans le torse !


Dans un grand fracas, Chu He fut projeté dans les airs et traversa un immense miroir. Cela ne ralentit même pas son élan et il continua à briser sept ou huit miroirs d’affilée. Puis Trailokya, qui l’avait suivi, le saisit par la gorge et avec un gros bam !, Chu He fut cloué au sommet d’un immense miroir à la surface lisse !

« Comment tu as su que c’était moi ?

– … »

Chu He haleta et cracha quelques gorgées de sang. Ce ne fut qu’après un long moment qu’il put répondre d’une voix éraillée :

« Je n’en savais rien. »

— Sa voix calme n’avait pas du tout changé, mais la signification de ses paroles était si claire que Trailokya put en sentir toute l’absurdité :

« Qu’est-ce que tu as dit ?

– Je ne savais pas que c’était toi, c’est juste un pur hasard. »

Étant donné que la gorge de Chu He était comprimée par une prise semblable à un étau d’acier, sa voix était un peu étrange, voire même un peu moqueuse.

« Mais maintenant, je te reconnais. »


Trailokya examina son visage qui était resté tel que dans ses souvenirs et il se rendit finalement compte que ce n’était pas un mensonge.

Ce n’était pas parce que Chu He parlait d’un ton et d’un air naturels, c’était à cause de son dédain — un dédain qui prouvait que cet homme ne se fatiguerait pas à lui mentir.

Il lâcha finalement le Phénix et recula de deux pas. Chu He tomba du haut du miroir. Quand il atterrit, il tituba un peu avant de réussir à se tenir debout, quoique avec du mal. Il cracha de l’écume sanglante provenant directement de ses poumons.

« Toujours aussi direct, tu n’as pas changé depuis des milliers d’années… Mais tu n’as pas besoin de me regarder avec un tel dégoût, j’ai spécialement modifié ma projection dharmique pour venir te voir. »

Le Roi de Clarté Trailokya baissa les yeux vers lui et le regarda, recroquevillé et en train de tousser. Il demanda avec un léger rire :

« C’est à cause de la dernière fois où je m’en suis pris à toi et ça t’a laissé un si grand traumatisme ? À tel point que même maintenant, tu n’as toujours pas oublié ?…

– Tu te fais des idées. »

Chu He ressuya l’écume sanglante du coin de ses lèvres. Il se rhabilla proprement et se releva.

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« Oh ? Alors tu n’es absolument pas surpris de me voir ?

– Je suis seulement surpris que tu oses ainsi blasphémer l’incarnation de Bouddha. »

Contre toute attente, Trailokya ne réagit pas et ne réfuta pas. Après un long moment, il se contenta de répondre d’un ton nonchalant :

« Tu penses que je blasphème l’incarnation de Bouddha… Non, je ne fais que te traiter de la même manière que Shakyamuni il y a plusieurs années. La preuve, tu n’y as vu que du feu. Est-ce que ça veut dire que tu sais très bien qu’en fait, il — »

Chu He se retourna vivement et lui fila un coup de poing !

Mais en un éclair, son poignet se fit saisir à mi-chemin et avec un bang ! le Troisième Roi de Clarté le poussa contre le miroir fissuré derrière lui. Les débris de verre tombèrent aussitôt au sol !

Chu He s’écria d’un ton sévère :

« Tu es malade ou quoi ?!

– Peut-être bien, fit Trailokya avec un sourire étrange. Mais ça n’a aucune importance. Tu ne le sais sans doute pas, non ? Je suis possédé par un démon… »


La première réaction de Chu He fut de trouver ça ridicule. Mais il n’eut pas le temps de rire, car Trailokya défit et remonta sa manche.

— Sur tout son avant-bras, des lignes noires formaient le symbole de la magie secrète des Ashuras. C’était vraiment la marque de possession par un démon !

Chu He contempla le motif noir, son visage pour une fois ahuri à cause du choc extrême.

« Avant que cela ne devienne cette marque, c’était une blessure à l’origine… Eh oui, une blessure sur moi, l’un des cinq Vrais Rois de Clarté du Bouddhisme tantrique. Tu n’es sûrement pas au courant, n’est-ce pas ? Pourquoi personne n’était proche de toi sur le Mont Meru, pourquoi personne ne voulait te parler et ensuite, pourquoi tout le monde te regardait avec peur et dégoût, chuchotant dans ton dos sur ton passage… »


Trailokya se rapprocha de Chu He, son ton prenant presque un timbre de joie mauvaise :

« Tu penses que c’est parce que tu es né sous une étoile néfaste et que tu as une apparence extrêmement maléfique ? Non, ce n’est pas ça du tout. Tu as été maudit depuis le premier jour où tu es arrivé sur le mont Meru. Hormis une seule personne, tous ceux qui se rapprochaient de toi ont souffert de malchance et subi des accidents. Certains ont même été déchus du Trente-troisième Ciel pour tomber dans les Six Royaumes afin de subir les souffrances de la réincarnation… Cette blessure sur mon bras est subitement apparue le jour même où tu as accepté de traverser la Mer de Sang… »

Les oreilles de Chu He bourdonnaient. Il ne pouvait pas entendre ce que racontait Trailokya et il en oublia même de tenter de se libérer de sa prise.


« … À force, les gens qui voulaient se rapprocher de toi ont fini par te considérer comme un porte-malheur. Dans cet environnement où tu étais isolé et ignoré, tu ne pouvais que te rapprocher de plus en plus d’une certaine personne. Est-ce que vous comprenez bien, votre Majesté le Roi de Clarté Phénix ? Tu peux continuer à jouer les fiers et les orgueilleux, tout en t’accrochant obstinément à ton pathétique espoir, mais tu ne connaîtras jamais la vérité sanglante et les secrets pourris. Tu resteras pour toujours dans cette illusion qu’un autre a soigneusement tissée pour toi…

– Assez ! » rugit Chu He.

Il se libéra subitement de la prise de Trailokya !

Pris par surprise, ce dernier dut reculer de plusieurs pas. Il vit Chu He s’éloigner en marchant sur les innombrables débris de verre qui flottaient dans l’air.

Ses manches et son col étaient balayés en arrière par le vent généré par son élan. Du point de vue de Trailokya, les cheveux du Phénix cachaient son profil et il ne pouvait pas voir clairement la tête qu’il faisait.

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Toutefois, Trailokya se rappela subitement d’une scène similaire qui avait eu lieu il y avait fort, fort longtemps, quand le Phénix avait coupé ses longs cheveux sous le Bodhimanda pour se relever et franchir la mer de lotus infinie, puis se diriger vers la vaste Mer de Sang d’où s’élevait une brume rouge — le dos du jeune adolescent était si droit à l’époque, comme s’il était certain qu’il allait surmonter toutes les difficultés à venir, quel que soit le sort atroce que le destin lui réservait.

Si ce courage innocent avait été érodé par des dizaines de milliers d’années, qu’est-ce qui lui donnait une foi plus puissante et complète à présent ?

« — Tu comptes retrouver Zhou Hui ? fit Trailoya en ricanant. C’est trop tard : tout ce petit jeu avait précisément pour but de le tuer. À présent en dehors du Monde des Miroirs Infinis, la Mer de Mort s’est déjà répandue partout — »

Chu He marqua une pause, son visage changeant radicalement d’expression.


« Dans la Mer de Mort, tout se décompose et la chair fond. Les griffes et la chair des bêtes démoniaques se transforment en écume, puis tombent dans la Mer de Sang pour ne plus jamais en ressortir. »

Trailokya tendit la main et plusieurs miroirs brisés suspendus dans les airs reflétèrent des images. En même temps, le rugissement furieux d’une bête démoniaque agita la dimension !

« On peut toujours parier sur combien de temps ce monstre va tenir le coup dans la Mer de Mort… »

Un sourire quelque peu sarcastique apparut sur le visage de Trailokya.

« Puisqu’il est né dans la Mer de Sang mais qu’il représente le Dao du Ciel, alors j’ai bien envie de voir ça — Qu’est-ce qui va bien pouvoir le sauver cette fois : la Mer de Sang ou le Dao du Ciel ? »


Note de Karura : Vous pensez qu’il y a quelque chose de louche entre Trailokya et le Phénix ? Hum, oui, peut-être 😅







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