Note de Karura : Il y a une scène de sexe à la fin du chapitre. Zhou Hui sera sous sa forme de bête démoniaque, alors que les lecteurs sensibles se préparent. Je rappelle que ni Zhou Hui, ni Chu He ne sont des êtres humains, ce sont tous les deux des bêtes qui ont pris forme humaine. Il ne s’agit donc pas de zoophilie au sens propre du terme.
Chapitre 43 : Deux mille mots sont offerts aujourd’hui
L’état de santé de Chu He finit enfin par s’améliorer peu à peu. Quand le temps se réchauffa, il eut enfin le droit de se promener dans le parc de la résidence, accompagné par Zhou Hui.
Ce ne fut pas facile du tout d’obtenir cette permission car Zhou Hui y était fermement opposé au départ — Même s’il répliquait ‘non’ d’un ton léger, il était le genre de personne qui ne changeait pas facilement d’avis. Chu He dut lui en parler plusieurs fois et tout essayer, allant d’une attitude ferme à la supplication, jusqu’à finalement se fâcher un peu. Au bout du compte, Zhou Hui fut bien obligé de retirer à contrecœur le scellé sur la porte.
Mais il accompagnait Chu He à chaque fois que ce dernier descendait. Tous les deux se promenaient main dans la main dans le parc au pied de l’immeuble. Parfois, ils s’asseyaient près de la fontaine et observaient les grandes carpes koi rouges nager dans l’eau.
Cette résidence valait bien le prix scandaleusement élevé de ses loyers : le parc était vaste, splendide et à l’écart. Il y avait des ruisseaux cachés au milieu des arbres et de grands parterres de fleurs de saison fleurissaient dans l’herbe. Des tables et des chaises blanches étaient également installées autour d’une piscine entourée de palmiers. Parfois, Zhou Hui ramenait des jus de fruit frais, des sandwichs et des gâteaux de la maison et il passait son après-midi là avec Chu He.
En fin de journée, les parents venaient parfois avec leurs enfants pour se balader. Les petits venaient réclamer des friandises avec leurs voix juvéniles. Chu He souriait alors, prenait un gâteau ou un bonbon, et le déposait dans la main tendue des enfants.
Il adorait vraiment les enfants. Il semblait avoir une affinité naturelle avec ces petites créatures douces et chaleureuses.
Au contraire, Zhou Hui restait à l’écart, parfois lisant ou parfois prenant son portable pour regarder quelque chose, ignorant les gens autour. De temps en temps, des chiots ou des chatons couraient à ses pieds mais il les repoussait gentiment de la pointe du pied sans même leur accorder un regard.
Il ne les aimait pas.
Il n’aimait pas ces jeunes créatures douces et affamées.
Quand est-ce que ça avait commencé ? Parfois, Chu He se posait la question en le regardant.
Dans ses souvenirs, Zhou Hui avait aimé Mahā. En tout cas quand le garçon était encore petit et qu’il pleurait, Zhou Hui l’avait souvent porté et bercé toute la nuit pour qu’il se rendorme. Parfois, il déposait Mahā, qui avait repris sa forme d’oison, sur ses épaules ou sa tête, puis il grimpait au sommet de la montagne pour lui chanter une berceuse sous les étoiles.
La chaleur de l’époque donnait l’impression de pouvoir durer une éternité mais en fait, ce n’était qu’une illusion fugitive qui s’était rapidement brisée en mille morceaux dans le long fleuve du temps.
Quand Mahā avait sept ou huit ans, il avait commencé à rêver de la mort tragique de sa mère.
Ce qu’il voyait dans ses rêves était si clair et réaliste qu’il se réveillait souvent en hurlant au beau milieu de la nuit. L’enfant paniqué était d’abord allé voir ses parents pour trouver du réconfort mais au fur et à mesure que ses cauchemars étaient de plus en plus fréquents, Zhou Hui était devenu plus anxieux et troublé, mal à l’aise à cause des vagues spéculations, et son comportement était instable. Une nuit, son irritation accumulée depuis longtemps finit par exploser : quand un Mahā en pleurs était venu toquer à leur porte, il l’avait rejeté froidement et laissé le petit pleurer dans le couloir.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Ce fut sans doute à partir de ce moment qu’il s’était mis à regarder son fils avec une lueur de crainte et de haine dont lui-même n’avait pas totalement conscience.
Mais il ne le cacha pas très bien. Ou alors, le cœur tendre et sensible du petit avait pu sentir le dégoût de son père envers lui.
Mahā était devenu de plus en plus taciturne, désagréable et à l’humeur volatile. Ses cauchemars étaient si fréquents que souvent, il ne faisait plus la distinction entre ses rêves et la réalité. Un matin, alors que le Phénix était venu pour l’habiller au réveil, Mahā avait subitement fixé sa mère et demandé :
« Tu n’es pas mort ? »
— Ses yeux étaient perplexes et son ton très calme. Apparemment, après avoir été tourmenté aussi longtemps par ces rêves, Mahā avait accepté au plus profond de lui le ‘fait’ que sa mère était morte.
Le Phénix passa donc énormément de temps avec lui, restant même à ses côtés en permanence, mais Mahā continuait à avoir un comportement chaotique et changeant, allant du mieux au pire. Quand tout allait bien, Mahā se contentait de ne pas apprécier son père et de s’accrocher à sa mère. Mais quand ça allait mal, Mahā refusait même de voir sa mère parce qu’il était incapable de déterminer s’il s’agissait d’un être vivant ou bien d’un fantôme.
Les efforts et la patience de Zhou Hui avaient atteint leurs limites dans cette situation si dangereuse et chaotique.
Le second fils, Garuda, était arrivé dans de telles circonstances compliquées.
En fait, en y repensant, Zhou Hui n’était pas aussi mûr et expérimenté qu’à présent. Si c’était lui aujourd’hui, il serait capable de gérer ces relations familiales fragiles avec bien plus de facilité mais à l’époque, il était arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire.
Après la naissance de Garuda, les sentiments de Zhou Hui pour cet enfant qui était son portrait craché étaient plus mitigés que du simple amour. D’un côté, il se sentait naturellement responsable de cet enfant mais de l’autre, il craignait que Garuda ne devienne un autre Mahā et qu’un jour, leur famille risquait de s’effondrer.
Poussé par ces émotions complexes, il fut donc très retenu quand il s’agissait de montrer son amour paternel à son fils. Bien qu’il remplissait ses obligations de père, ça n’allait pas plus loin que ça.
Parfois, il avait même peur que Mahā s’approche de son frère. Quand il voyait les deux enfants jouer ensemble, il avait toujours l’impression que le destin se cachait derrière eux comme une présence maléfique, se moquant d’eux, et qu’ils s’avançaient pas à pas vers leur fin qui avait été prédite.
Les enfants n’étaient pas stupides. Ils ne comprenaient sans doute pas les sentiments complexes de leur père, mais ils sentaient instinctivement vers qui ils pouvaient plus se tourner. Alors plus leur père se montrait froid et distant, plus leur mère compensait par culpabilité en les choyant et plus les enfants se rapprochaient du Phénix. Au final, c’était devenu un cercle vicieux, comme un tourbillon que rien ne pouvait arrêter. Même après que Mahā soit devenu grand et soit allé dans le Trente-troisième Ciel pour apprendre et cultiver, la relation entre Zhou Hui et son second fils Garuda ne s’était pas beaucoup améliorée.
C’était peut-être depuis cette époque que Zhou Hui avait commencé à ne pas aimer les enfants. Par la suite, il s’était mis aussi à ne pas apprécier toutes les petites créatures douces qui voulaient sa protection.
Chu He avait tenté autrefois de changer cette dynamique familiale dysfonctionnelle, mais Zhou Hui n’y pouvait rien. Il avait même tenté de rendre visite seul à Mahā qui méditait seul devant les Bouddhas au Trente-troisième Ciel, et il avait aussi fait de son mieux pour se rapprocher de Garuda, mais les résultats ne furent guère concluants. L’ambiance tendue et étrange entre le père et ses fils ne faisait que les mettre mal à l’aise.
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Le Phénix lui avait demandé un jour : s’il n’y avait pas eu ce présage en rêve de Mahā, est-ce que les choses se seraient passées autrement ?
Zhou Hui avait longuement réfléchi avant de secouer la tête.
« Peut-être que je ne suis simplement pas fait pour être père… Les démons de la Mer de Sang sont des créatures de bas niveaux qui ne savent que se battre et se nourrir. Ils s’accouplent rarement pour se reproduire et même s’ils le font, ils n’ont aucun instinct pour les élever car ces petits sont nés pour être des adversaires et des prédateurs qui pourraient les priver des ressources naturelles. Certaines bêtes démoniaques vont même jusqu’à faire des petits quand la nourriture vient à manquer, tout ça pour avoir de quoi manger au cas où… Alors souvent quand je regarde Mahā, j’éprouve instinctivement un sentiment d’angoisse et de crise — Je sais bien que je ne dois pas le toucher et que je dois l’élever, mais un jour il deviendra mon adversaire et il risque même de prendre complètement ma place dans un avenir proche… »
Quand il avait dit ça, Zhou Hui avait eu un rire amer, fait rare chez lui. Sa voix était remplie de gravité :
« — “Se faire remplacer”, c’est une idée très effrayante. J’ai peut-être seulement projeté cette peur sur ma progéniture bien trop puissante. »
L’une des plus grandes qualités chez le Phénix, c’était qu’il n’était pas du genre à vouloir persuader les autres d’accepter son point de vue ou bien de les forcer à se convertir au soi-disant ‘bon’ chemin. Si Zhou Hui n’arrivait vraiment pas à faire quelque chose, même si Chu He trouvait ça nécessaire, il ne lui demanderait pas de continuer à essayer en vain.
Il respectait les instincts raciaux de Zhou Hui en tant que bête démoniaque et comprenait ses sentiments mitigés pour sa progéniture.
La méditation de mille ans sur le mont Meru libéra enfin Mahā des tourments de la confusion entre les rêves et la réalité. Durant cette période, Garuda avait également grandi peu à peu. Après le retour de Mahā dans le monde des humains, la famille s’était installée au Tibet, trouvant un équilibre précaire sur un vaste plateau enneigé.
C’était comme se retrouver au sommet d’un glacier. Même s’ils avaient tous conscience que le moindre cri pouvait provoquer la chute instantanée de tonnes de neige, au moins tout était en équilibre fragile le temps que ce cri arrive.
Et sans ce déclencheur spécifique, l’avalanche ne se produirait jamais.
Ce fut ainsi que le destin fut mis en œuvre.
Sur le pic doré de la montagne, le Paon avait avalé le Bouddha.
— La calamité du Bouddha de trente mille ans liée au Phénix s’était enfin produite de nouveau.
Le Bouddha était ressorti par le dos du Paon et lui avait fait subir le pire châtiment de toute l’Histoire. Des milliards d’éclairs avaient aplati les glaciers, bloquant l’écoulement du Brahmapoutre Un long fleuve qui prend sa source dans un glacier du Tibet. (1) qui avait ainsi inondé les vastes plaines.
Le Paon se tordait douloureusement dans le ciel rempli d’éclairs et ses cris ébranlèrent les neuf Cieux et les dix Terres. Des plumes et des morceaux de chair tombaient sur la terre dévastée comme une pluie diluvienne. Le Phénix avait voulu se précipiter dans les cieux pour sauver son fils, mais Zhou Hui le maintenait plaqué au sol, l’empêchant de se risquer dans ce champ de mines.
Quand presque tous les milliards d’éclairs se furent abattus, concentrant la fureur de tous les dieux et Bouddhas, le dernier brin d’âme du Paon s’échappa enfin de son corps. Son fantôme déchiqueté apparut et tendit sa tête ensanglantée vers le Phénix pour finalement se frotter contre la main de sa mère :
« Adieu… mère. »
Le Phénix avait alors poussé un hurlement déchirant et s’était libéré de force des quatre-vingt-unes Grandes Incantations de Scellé. Dans un cri, il avait repris sa véritable forme pour s’élancer vers le ciel, interceptant le dernier coup de tout son corps !
— En un seul éclair, le Phénix fut réduit en morceaux et brûla jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des cendres.
Le corps calciné du Phénix retomba sur la terre crevassée et, en même temps que les flots de sang et de neige, il s’enfonça profondément sous les glaciers de l’Himalaya pour ne plus jamais revoir la lumière du jour.
— Ce fut le commencement de tous les changements et des séparations.
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« À quoi tu penses ? »
Zhou Hui avait levé la tête de sa tablette et constaté que Chu He contemplait sans bouger un enfant au loin qui était accompagné par ses parents. L’enfant portait un sac d’école et il riait et criait.
« À rien… »
Chu He poussa un soupir presque inaudible et tourna la page du livre qu’il tenait.
Zhou Hui lui prit la main et en caressa le dos du pouce. Il fit subitement après un moment :
« La petite fille du directeur-adjoint Yu va avoir deux ans cette année. Elle est très douce et calme, et elle ne fait jamais de bêtises…
– Pour que tu supportes un enfant, il faut absolument qu’il soit calme et qu’il ne fasse pas de bêtises ? »
Chu He ne savait pas s’il devait en rire ou en pleurer. Il ajouta :
« Laisse tomber, j’ai déjà perdu la moitié de ma vie pour le moment. On en reparlera plus tard. »
Il posa le livre sur le côté, ayant perdu tout intérêt. Puis il se dirigea au bord de la piscine et s’accroupit, contemplant l’eau bleue qui ondulait sous le soleil couchant, ainsi que les galets ronds et blancs des marches qui s’enfonçaient dans l’eau.
Un petit chien courut vers lui, agitant la tête. Chu He regarda autour et ne vit personne en train de promener son chien. Il se demanda donc d’où pouvait bien venir l’animal. Il caressa la fourrure brun doré à poils longs du chien qui renifla les doigts de Chu He de sa truffe chaude et humide. Automatiquement, ça fit rire l’homme.
Zhou Hui tourna la tête de sa chaise-longue et les regarda, les yeux fixés sur le visage de Chu He, son regard exprimant de la surprise et de la fascination.
« Va retrouver ton maître, » fit Chu He en se redressant près de la piscine.
Cependant, il était encore bien trop faible. Quand il se releva rapidement après être resté accroupi trop longtemps, il eut soudain le tournis et recula inconsciemment d’un demi-pas, posant le pied sur les galets lisses des marches.
L’instant d’après, il glissa en arrière et tomba dans la piscine.
Plouf — !
Chu He ouvrit soudain les yeux et se redressa sur le canapé !
Zhou Hui n’avait pas pu éviter ça à temps. Il était assis sur le canapé à côté de lui, le corps rigide, lui tenant la main sans dire un mot.
Chu He haleta un peu et regarda tout autour. Il vit qu’ils étaient assis sur le grand canapé de leur appartement. Le séjour était plongé dans l’obscurité, la porte d’entrée était fermée et le ciel par la porte-fenêtre était déjà sombre.
Le coucher de soleil, le chien, la piscine… Tout ça n’était qu’un rêve absurde qui avait complètement disparu au moment où il avait ouvert les yeux.
« … Une illusion, murmura Chu He d’un ton incrédule avant de se tourner vers son compagnon : C’était une illusion ? C’est toi qui l’as créée pour moi ? »
Le visage de Zhou Hui était fermé et crispé, et il ne répondit pas.
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Chu He se libéra de sa prise, puis se tourna et voulut se diriger droit vers la porte. Ce fut alors que Zhou Hui se tourna vers lui et le retint. Sans se soucier de sa résistance, il le ramena contre lui et le pressa rudement sur le canapé.
« Tu es cinglé ? Il y a un scellé magique sur la porte. Si tu veux te cramer une main, vas-y, essaie de sortir, ah ! »
La voix de Zhou Hui était sévère, mais il ne relâcha quand même pas sa prise qui était comme un étau. En un instant, Chu He comprit enfin que ces “balades dehors” de cette période n’avaient été qu’une illusion créée par Zhou Hui. Il n’avait en fait jamais mis un pied hors de l’appartement !
Cette révélation absurde le fit frisonner au plus profond de lui. Cette sensation rampa depuis son cœur jusqu’à son cerveau, remontant le long de ses membres et de ses os. Même sa voix devint un peu tremblante :
« Qu’est-ce que tu as l’intention de faire… Zhou Hui ? Tu comptes me garder enfermé ici comme ça ? »
L’autre homme ne répondit pas. Chu He libéra son bras, mais il fut alors aussitôt saisi par les épaules et pressé de nouveau sur le canapé !
« Lâche-moi, Zhou Hui ! Qu’est-ce que tu veux faire ? Tu es devenu fou !
– Je sais très bien ce que je fais, fit enfin Zhou Hui d’une voix calme. Sans ma permission, tu ne peux pas faire un seul pas hors de cet appartement.
– Tu veux donc me garder enfermé ici toute ma vie ?!
– C’est une idée, » répliqua l’autre homme.
Chu He examina son visage. Les lumières du salon étaient éteintes. Par la porte-fenêtre, la lumière des lampadaires de la résidence qui dépassaient la cime des arbres passait à travers la vitre, éclairant la moitié du visage ciselé de l’autre homme. Le coin de ses lèvres était aussi acéré qu’une lame, formant une ligne parfaitement plate.
Il était tout à fait sérieux.
Chu He le fixa, haletant légèrement, et après un moment, il fit d’une voix légèrement rigide à force de l’avoir réprimée :
« Pourquoi… pourquoi aller jusque là ? »
Zhou Hui le regarda d’un air profond, puis un air légèrement moqueur apparut après un certain temps.
« Je t’ai dit que je ne voulais pas de tes explications quand tu m’as empêché de tuer le Troisième Roi de Clarté. Je comptais me renseigner tout seul… — Et j’ai trouvé la raison. »
Une lueur passa dans le regard de Chu He. Puis Zhou Hui lui tint le menton entre ses doigts, l’obligeant à lever les yeux et à le regarder.
« Tu te souviens quand tu as combattu tous les membres de la cinquième équipe dans l’hôpital durant les troubles du Ministère de la Sécurité de l’État, que tu leur as pris de force une âme supérieure et deux inférieures, les transformant en légumes ? Ces gens ont ensuite été conduits dans la prison souterraine du Département Spécial et aucun d’eux n’est mort… — Ça m’a beaucoup surpris : dans une bataille si féroce, s’assurer que personne ne soit gravement blessé est encore plus difficile que de se protéger soi-même. Pourquoi tu aurais fait autant d’efforts pour ce résultat ? Alors j’ai demandé à Situ Trois d’enquêter. Bien que ça ait nécessité plus de temps que prévu à cause de ses blessures, il a fini par découvrir un fait choquant la semaine dernière… »
Zhou Hui marqua une pause et plongea son regard dans les yeux de Chu He :
« Situ m’a dit que plusieurs membres de la cinquième équipe ont été gravement blessés durant leur combat contre toi et qu’ils étaient mourants, mais tu leur as aussitôt appliqué les premiers secours — Ce qui veut dire que tu t’es montré délibérément compatissant et que tu as sauvé la vie de tous ces gens. »
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Chu He lui rendit son regard et fit d’un ton léger :
« J’ai toujours eu bon cœur et j’ai tendance à me montrer clément même envers mes ennemis. Ça fait longtemps que tu le sais.
– Effectivement, je le sais depuis le tout premier jour, reconnut Zhou Hui en riant. Mais je me suis aussi rappelé de tes précédents combats. Il y a longtemps, tu n’avais aucun scrupule quand il s’agissait d’éliminer les démons. Tu tuais qui tu voulais sans te poser de question. Mais petit à petit, depuis environ quelques centaines d’années, tu es soudain devenu très clément et magnanime. Tu n’as plus jamais envoyé quelqu’un aux Enfers et je soupçonne même que parfois, tu as délibérément laissé des ennemis s’en tirer plusieurs fois. Ce comportement est très inexplicable. Si j’ajoute à ça le fait que tu m’as empêché de tuer le Troisième Roi de Clarté l’autre fois, je ne peux m’empêcher de faire une supposition qui semblait absurde au départ, mais qui est devenue très plausible — »
Zhou Hui marqua une pause. Il se pencha vers Chu He et fit d’une voix aussi légère qu’un murmure de démon :
« Si tu as obtenu le titre de Roi de Clarté, ce n’est pas pour ta pratique du Bouddhisme, mais pour tes exploits au combat. Du coup, si ton niveau de combat s’améliore encore, on t’accordera un titre plus élevé — Et la condition indispensable à l’attribution de ce titre, c’est de survivre à la tribulation par la foudre. Ton niveau de combat est arrivé au point limite. Tu ne peux plus te permettre de prendre la moindre vie dorénavant, sinon ta maîtrise du combat franchira sa limite et les éclairs te frapperont aussitôt. Et vu que tu ne possèdes plus ton véritable corps, tu te feras tuer par la foudre… »
Chu He se débattit violemment, mais Zhou Hui se tourna soudain pour s’asseoir sur sa taille fine, recouvrant sa bouche de sa main puissante et le pressant avec facilité sous lui.
Cette position était remplie d’humiliation et de répression. Les yeux de Chu He devinrent légèrement humides car il avait du mal à respirer. Zhou Hui ne le quittait pas des yeux. Une excitation indescriptible parcourait son corps, remplaçant peu à peu la colère qui l’habitait.
« Tu es donc allé trouver Fan Luo parce que le Seigneur Démon a le pouvoir de repousser la tribulation par la foudre quand il est en pleine possession de ses pouvoirs. »
Il se pencha, son souffle brûlant se répandant sur les yeux légèrement rougis de l’autre homme. Il ajouta en séparant chaque mot à la fin :
« Mais je me demande, pourquoi tu n’es pas venu me voir ? — Tu sais que même si je dois souffrir mille morts, je ferai tout pour que tu sois sain et sauf. Alors pourquoi – tu – n’es – pas – venu – me – trouver ?! »
Par la baie vitrée, le dernier rayon de soleil disparut à l’horizon et les ténèbres s’engouffrèrent tel un torrent, emportant le dernier brin de raison.
Avec une force surgie de nulle part, Chu He repoussa soudain Zhou Hui. Il se leva et se précipita vers la porte !
Malheureusement, Zhou Hui tendit les mains et le rattrapa. Il le traîna sur la table basse, le fit tomber à terre et déchira sa chemise en morceaux dans un bruit sec !
« — Zhou Hui !
– Je t’avais dit de ne vraiment pas me pousser jusque là… »
Zhou Hui saisit l’arrière du crâne de Chu He, ses doigts s’enfonçant dans la chevelure. Il se pencha et lui murmura à l’oreille :
« Sinon, tu ne seras même plus en état de gémir. »
Il retira aisément les derniers vêtements de l’homme sous lui et pressa le splendide visage contre le sol gelé. Il contempla la peau pâle recouverte par des cheveux défaits. Quelle apparence piteuse. Le désir brutal d’abus apparut dans son cœur et envahit son cerveau, emplissant tout son être.
Ses poumons semblaient remplis d’air brûlant. La colère grondante et la jalousie l’excitaient à l’extrême. Il ne se déshabilla même pas : il ouvrit juste la braguette de son pantalon et son membre dur et brûlant surgit, comme s’il n’en pouvait plus d’attendre.
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Chu He avait le visage pressé contre le sol et il haleta de douleur tout en se débattant :
« Vas-y plus… plus doucement ! »
Par chance, il ne pouvait pas voir à quoi ressemblait le pénis en ce moment, sinon il aurait été prêt à risquer sa vie pour se libérer et s’échapper. Toutefois, toute résistance à ce point n’aurait fait qu’empirer les choses. En effet, dès que ce cri légèrement suppliant fut poussé, toute la passion et le désir de Zhou Hui explosèrent d’un coup.
Il ne prépara même pas son partenaire, mais poussa férocement son prépuce dans l’entrée étroite et tendre !
Chu He fut incapable de parler et ne put que gronder de douleur :
« … Ah ! »
Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas couché ensemble. Le passage était donc extrêmement étroit et sec. La friction apporta à Zhou Hui un plaisir explosif. Il s’enfonça encore plus par réflexe, avec tellement de force qu’on put entendre un bruit de compression strident. La stimulation électrique faillit le rendre fou.
« Est-ce que ton premier amour Il parle de Shakyamuni. N’oublions pas que Zhou Hui est extrêmement jaloux. (2), qui était beau mais complètement inutile, t’a déjà fait ça ? Hmm ? » demanda-t’il plusieurs fois à Chu He.
Il contempla les yeux de l’autre qui étaient engourdis par la douleur, puis qui se fermèrent subitement à cause de l’humiliation extrême. Le plaisir pervers dans le cœur de Zhou Hui submergea tout le reste.
« Je t’ai posé une question, tu m’entends ? »
Les longs cils de Chu He projetaient une ombre presque en forme d’éventail. Il tremblait constamment à cause de l’invasion féroce et de l’humiliation continue. Il serra les dents, mais la salive qu’il n’eut pas le temps d’avaler coula le long de sa bouche. Elle fut aussitôt ressuyée par le pouce de Zhou Hui.
« Tss tss, tellement d’eau. C’est également bien humide en-dessous… »
Pendant les allers et venues, le trou se contractait, serrant fermement l’immense pénis, mais du fluide coulait rapidement le long des cuisses, émettant un gargouillement quand le pénis s’enfonçait. Ce bruit excita Zhou Hui à l’extrême. Chaque pénétration visait avec précision l’endroit le plus fatal, son pénis tournant un peu, puis il se retirait complètement avant de s’enfoncer de nouveau comme un marteau-piqueur.
« Tu es si étroit, tu ne peux pas supporter de me laisser partir, hein ? »
Zhou Hui lui mordilla la pointe de l’oreille, haletant lourdement, puis il lui demanda :
« Comment ça se fait que tu sois si affamé ? Hmm ? Tu en veux plus, c’est ça ? »
Les mains de Chu He saisirent fermement le tapis et il grogna faiblement. L’instant d’après, l’engin dans son corps grossit soudain, allant jusqu’à le compresser, ce qui lui fit pousser un cri strident.
« Zhou… Zhou Hui ! Ne fais pas ça !
– Faire quoi ? » lui demanda Zhou Hui avec un sourire diabolique.
Tout en restant inséré en lui, il s’était rapidement transformé en bête démoniaque.
« — Tu veux parler de ça ? »
Les pattes aux griffes acérées de la bête démoniaque pressèrent les mains de Chu He et son pénis fut inséré de nouveau sans la moindre pitié. La chair tendre ainsi étirée misérablement se contracta aussitôt !
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« Ah ! »
Chu He trembla en poussant un cri. Il y eut ensuite le bruit visqueux à l’endroit où le pénis s’enfonçait. Il y avait tellement de fluide que c’en devenait presque glissant, coulant le long de ses cuisses jusqu’au plancher, recouvrant même le pelage noir et luisant du fauve.
« — Je t’avais bien dit que tu aimes ça. »
Le corps musclé de la bête démoniaque se pressait complètement contre le corps nu de Chu He, comme s’il s’accouplait avec une femelle. Il s’enfonçait et s’enfonçait violemment, admirant le splendide visage où se mêlaient la douleur, l’humiliation et le désir. Il ajouta d’un ton glacial :
« Tu aimes ça, il n’y a que comme ça que tu te montres docile, seulement comme ça… »
Il retira son membre épais et luisant à cause du fluide, puis fit exprès de rester comme ça un moment. À cause de ça, le corps de Chu He, qui avait été répétitivement consumé par le désir, se mit à trembler et à se tortiller. Son anus s’ouvrait et se refermait, comme pour supplier qu’on l’envahisse encore plus rudement.
Zhou Hui put presque entendre le soupir de satisfaction de son âme perverse et folle au plus profond de son cœur. Ce plaisir le fit encore plus trembler qu’un orgasme.
« Tu veux te faire baiser à ce point, hein ? Pourquoi ça te démange autant ?… »
Il inséra de nouveau son membre dans l’entrée chaude et humide, centimètre par centimètre, comme une torture. Les pupilles de la bête démoniaque devinrent rouges à cause de cette sensation de se faire avaler et sucer lentement. Ses griffes laissèrent même quatre sillons sur le dos fin et gracieux de Chu He.
En temps normal, ça aurait été très douloureux mais là, ce fut comme un coup de fouet électrique, frappant durement les nerfs qui tremblaient déjà à cause du plaisir.
Les yeux de Chu He se voilèrent et son esprit se vida. Il ne se rendit même pas compte que le fauve rugit et pressa son poignet. L’instant d’après, l’engin monstrueux dans son corps le pénétra subitement plus profondément, à tel point que c’en était presque terrifiant. Chu He se débattit par réflexe et ce fut alors que le fauve mordit sa nuque délicate.
C’était comme ça que les animaux s’accouplaient et Zhou Hui le faisait exprès. Il le traitait exprès de cette manière. Cet homme splendide qui était toujours inaccessible dans le ciel, rempli de compassion et de bienfaisance, lui seul pouvait le presser sous lui comme une femelle. Cet homme ne pouvait qu’accepter de se faire baiser avec impuissance, se faisant ravager jusqu’à ne plus être qu’une flaque tremblante de désir.
C’est à moi, songea Zhou Hui.
Chaque gémissement, chaque respiration tremblante, tout est à moi.
Le pénis de la bête étira finalement ses épines pour se fixer à l’endroit le plus profond et le plus tendre du corps de son partenaire, puis il se mit à éjaculer violemment. Le sperme chaud fut complètement injecté dans le corps, pas une goutte ne coula à l’extérieur durant ce processus qui dura longtemps. Même une fois qu’il se serait retiré, sa semence resterait un bon moment dans ce corps splendide.
C’était la forme de possession la plus radicale et la plus humiliante.
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Chu He jouit si violemment qu’il perdit connaissance. Dans un état de confusion, ses doigts se crispaient, agrippant le sol. Le monstre se pencha sur lui, dominant son corps nu, doux et tremblant comme un tyran. Il agita légèrement ses reins tout en éjaculant longuement jusqu’à ce qu’il eut terminé, puis avec un regard condescendant, il lécha au coin des lèvres la salive obscène que Chu He n’avait pas eu le temps de ravaler. Puis il lécha et embrassa son corps jusqu’à arriver au ventre qui était légèrement gonflé, rempli de sperme.
Chu He voulut reculer par réflexe, mais il se fit ramener en avant par son anus bien plus que stimulé. Inconsciemment, il gémit à nouveau et son esprit se vida.
« C’est clair que tu as tellement envie de moi… » murmura Zhou Hui.
Il releva la tête et embrassa les cheveux trempés de sueur et les joues pâles comme la neige qui donnaient l’impression d’avoir juste été lavées.
L’irritabilité dans son regard disparut peu à peu, puis une lueur d’affection et de tolérance émergea lentement.
« C’est clair que tu m’aimes tellement… »
Chu He dormit pendant deux jours et deux nuits entières, inconscient et sans se rendre compte que Zhou Hui lui fit boire plusieurs fois le médicament durant son sommeil.
Quant à Zhou Hui, il semblait avoir récupéré sa maîtrise de soi, comme si la colère et la jalousie qui l’avaient totalement envahi l’autre jour avaient disparu sans laisser de traces — Ou plutôt, elles étaient de nouveau profondément réprimées sous un masque d’indifférence.
Il se permit même de prendre Chu He dans ses bras pour s’asseoir sur le balcon pendant un moment, sans que l’autre homme n’en ait conscience. Il contempla la lumière du soleil qui se reflétait au bout des longs cils de son compagnon, comme des milliers de petits points dorés. Il étudia longuement le visage de Chu He, y cherchant le moindre défaut. Mais il eut beau regarder, l’autre homme était tel qu’à leur première rencontre dans le Trente-troisième Ciel. On aurait dit que les années qui s’étaient écoulées depuis étaient passées en un instant, ne laissant aucune trace du passage du temps sur ce visage.
Zhou Hui baissa les yeux et contempla ses mains encore puissantes.
— Peut-être que je vais être le seul à m’affaiblir peu à peu et à disparaître au fil du temps.
Le troisième jour, Chu He se réveilla enfin. Zhou Hui se comporta comme si rien ne s’était passé. Il fit la cuisine, arrosa les fleurs, discuta avec lui et regarda la télé avec la tête posée sur ses genoux. Il ne parla pas de retirer le scellé ou des illusions.
Il semblait se comporter comme s’il allait vraiment garder Chu He enfermé ici pour la vie.
— Cependant, ce n’était pas destiné à se produire.
L’après-midi du troisième jour, Yu Jingzhong appela Zhou Hui et lui fit franchement :
« J’ai besoin que tu viennes ici tout de suite. Arrête ce jeu stupide du prisonnier et amène aussi Feng Si. »
Zou Hui se mit sur le dos sur le canapé, la tête toujours posée sur les genoux de Chu He.
« Il y a un problème ?
– Nous avons une situation sans précédent, » expliqua Yu Jingzhong.
Note de Karura : La relation entre Zhou Hui et Chu He est très difficile à comprendre, mais ça ne regarde qu’eux. Sachez que Chu He est parfaitement consentant, même si ça ne se voit pas toujours.
Notes du chapitre :
(1) Un long fleuve qui prend sa source dans un glacier du Tibet.
(2) Il parle de Shakyamuni. N’oublions pas que Zhou Hui est extrêmement jaloux.
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