Le Lecteur et le Héros doivent absolument tomber amoureux 76

Chapitre 76 — Héros : Il y a quelqu'un que tu aimes ?


Le vent provoqua des rides à la surface du lac. Viviane retint ses cheveux blonds voletant d'une main. Elle aperçut Xiu dans les bois. Ses yeux s'écarquillèrent et elle manifesta une légère surprise qui devint rapidement une agréable surprise.

« C'est toi. »

Xiu observa silencieusement l'expression de Viviane et nota qu'elle exprimait de la joie. Il étira ses lèvres en un sourire et sortit de l'ombre. Il salua Viviane comme une amie qu'il n'avait pas vue depuis longtemps.

« Cela faisait longtemps. Tu as encore perdu ton bracelet dans un lac ? »

Les eaux turquoise du lac reflétèrent les deux jeunes gens. Autrefois Xiu avait rencontré Viviane de la même manière au lac de l'Académie de Magie. Il l'avait alors aidée à retrouver son bracelet qui était tombé dans l'eau. En songeant à ces événement passés, Viviane sourit aussi et tendit la main pour dévoiler un bracelet assez ancien.


« Merci de me l'avoir retrouvé. C'est un souvenir très important à mes yeux. »

Viviane contempla calmement Xiu de ses magnifiques yeux.

« La dernière fois j'ai eu une urgence et j'ai dû partir avant de t'avoir remercié. Loué soit le dieu de la Lumière, j'ai pu te voir à nouveau ici.

– Moi aussi, je suis content de te revoir, fit Xiu avec un sourire. Je ne m'attendais pas à ce que tu viennes aussi à la Tour Divine. »

Viviane eut un léger sourire, sa bouche étirée en demi-lune. Elle appréciait ce beau jeune homme blond aux yeux bleus. C'était peut-être parce qu'ils n'avaient pas échangé leurs noms, mais cet homme ne la complimenterait pas à cause de son identité et ne l'approcherait pas délibérément à cause de sa beauté. Que ce soit à leur première rencontre ou maintenant, ils pouvaient bien s'entendre et discuter naturellement, en harmonie comme s'ils se connaissaient depuis longtemps.


Tous les deux semblaient tacitement d'accord sur le fait de ne pas demander le nom de l'autre. Viviane demanda à Xiu :

« Cela fait combien de temps que tu es là ?

– Je viens d'arriver, fit Xiu avec un sourire impuissant. Je n'ai pas encore compris ce qu'il fallait faire.

– J'ai neuf jours d'avance sur toi et je vais bientôt partir. Laisse-moi te donner quelques indices en remerciement pour ton aide la dernière fois, fit Viviane avec un clin d'œil. Cet endroit est le Labyrinthe des Dragons. Les sauriens vont sans cesse tenter de s'emparer de ton antre. Tu dois tenir dix jours. Passé ce délai, le dieu dragon Io apparaîtra — tu as déjà entendu parler de Io ?

– Oui, Io est le dieu dragon à neuf plis. Il peut apparaître sous la forme de n'importe quel dragon.

– C'est exact, Io peut se transformer en n'importe quel dragon. Il est puissant mais il existe un moyen de l'affaiblir. »

Viviane eut un léger sourire.

« Il y a beaucoup de repaires de sauriens dans le Labyrinthe des Dragons et ils contiennent également des trésors. Ramène ces trésors dans ton antre. Plus tu amasses de richesses, plus tu as de chance d'attirer un dragon.


« Chaque fois qu'un dragon est tué, l'une des formes de dragon d'Io peut être scellée. »

Viviane sourit.

« Ce ne sera ensuite pas difficile d'affronter Io. »

Xiu fixa la Sainte naïve, baissa les yeux puis sourit.

« Merci, vraiment... merci infiniment. »

Viviane ne put s'empêcher de regarder les coins de la bouche de Xiu. Que ce soit les cheveux ou le sourire de cet homme, les deux étaient éblouissants comme le soleil.

« J'ai un ami qui te ressemble beaucoup, murmura Viviane. Il a aussi des cheveux blonds étincelants et c'est un excellent chevalier. »

Xiu savait bien que Viviane parlait de l'Enfant Sacré, Éric, et ses yeux s'assombrirent.

« Si possible, j'adorerais rencontrer cet ami dont tu parles. »

Le sourire resta fixé sur les lèvres de Xiu.

« Je lui ressemble vraiment ? »


Viviane hocha la tête.

« Je pense que vous devriez bien vous entendre mais... »

Le splendide visage de la Sainte fut assombri par une ombre de tristesse.

« Je l'ai perdu — mon ami ne peut plus utiliser sa magie ou son art du combat suite à l'utilisation d'une technique interdite. Un jour son partenaire et lui ont quitté sans un mot le Temple... notre foyer.

– J'en suis désolé, » fit Xiu.

Viviane secoua la tête pour indiquer à Xiu qu'il n'avait pas à s'excuser. Les feuilles tombèrent des arbres dans le lac, observant tout cela avec ironie.

« Cela fait un moment que je me suis absentée, il faut que je rentre. Tu— »

Viviane marqua une pause puis fit :

« Tu voudrais venir avec moi ? Je laisserais mes hom... mes compagnons t'aider. »

C'était si facile de rester avec cette personne et elle ressentait de la répugnance à le quitter.

« Tu veux m'aider parce que celui que tu vois maintenant, c'est moi. »


Viviane lança un regard incertain à Xiu. La voix du jeune homme blond était aussi basse que s'il se parlait à lui-même. Avant qu'elle ne puisse l'interroger, Xiu lui posa soudain une autre question :

« Il y a quelqu'un que tu aimes ? »

Le cœur de Viviane battit soudain plus vite et elle ressentit cette atmosphère étrange pour la première fois. Elle garda le silence un moment avant de répondre :

« Je crois de tout mon cœur en le dieu de la Lumière, je suis incapable de penser à un autre que lui.

– … Alors tu ne comprendras jamais ce que je ressens, murmura Xiu. Sais-tu ce que ça fait de dériver sur l'océan avec seulement une planche pour s'accrocher ? Sachant que ta survie dépend uniquement de cette planche ? Du coup cette planche dans tes bras devient même plus importante que ta vie — ça a l'air ridicule mais c'est ce que je ressens actuellement. »


Viviane regarda Xiu d'un air confus. L'homme en face d'elle souriait, sa bouche et ses sourcils souriaient mais seuls ses yeux ne souriaient pas. Il y avait seulement une lueur froide et effrayante dans le bleu pâle qui était aussi pur et magnifique que de l'eau.

« Il y a quelqu'un que j'aime alors je ne tolérerai pas la moindre menace qui pourrait me l'enlever. »

Bien que le pendentif de Viviane sente le danger et mette en place très vite une barrière, la lance dragon de Xiu pénétra aisément la barrière de lumière et transperça la poitrine de la jeune fille. Xiu se pencha vers elle et fit :

« Je ne suis pas comme Éric. Son respect de l'honneur, sa compassion pour les faibles, son envie de justice pour le monde... je n'ai rien de tout ça. »

Les deux jeunes gens reflétés dans l'eau du lac étaient comme un couple idéal. Bien que la scène soit similaires, les choses étaient restées les mêmes mais les gens avaient changé.


Viviane ouvrit de grands yeux. Elle bafouilla comme les aiguilles d'une vieille horloge, en tremblant et laborieusement :

« Comme... Éric... ? Tu... es... »

Xiu sourit et montra une cruauté presque gentille.

« — Pratiquant maléfique Xiu, je me souviens que c'est comme ça que tu m'as appelé à l'époque.

– ... »

Viviane s'effondra à terre sans un mot. Xiu retira la lance dragon. Il n'y avait pas de sang dessus et la poitrine de Viviane ne portait aucune blessure — elle n'était pas morte mais son temps était scellé. Xiu déposa la jeune fille endormie sur les eaux du lac et la vit s'enfoncer peu à peu dans les eaux pures.

À la dérive sur l'océan avec juste une planche. Même si vous la perdiez, vous ne mourriez pas tout de suite mais la douleur de se débattre dans l'eau serait encore plus terrible que la mort.

Il avait peur de perdre Du Ze un jour alors il était prêt à tout faire.


* * *


« Cui, cui ~ »

Le Phénix de Feu sauta de l'épaule gauche à l'épaule droite de Du Ze en passant devant lui, puis de l'épaule droite à l'épaule gauche en passant derrière lui. Il semblait ne pas être en mesure de trouver la bonne place. Du Ze attrapa sans un mot la queue emplumée qui s'était presque enroulée autour de son cou et tenta de faire descendre le mignon animal.

Le dragon noir redressa vivement la tête mais ce n'était que Xiu qui revenait. Le Phénix de Feu qui encore à l'instant se collait à Du Ze renonça soudain à sa position très docilement. Du Ze vit que les vêtements de Xiu n'étaient même pas froissés. Apparemment il n'avait pas eu trop de mal à éliminer cet ennemi.

« J'ai eu des informations. »

Xiu s'assit derrière Du Ze et le serra dans ses bras.

« Rentrons. »

Muir déploya ses ailes et retourna à la caverne avec Xiu et Du Ze.


De retour à leur antre, Du Ze vit Énoch jongler avec plusieurs pierres précieuses de la taille d'une pomme. En les voyant, l'imbécile de service leur fit de grands signes de la main et faillit se manger une des pierres précieuses sur la tête.

« Vous êtes de retour ! fit Énoch en montrant les pierres précieuses dans ses mains. Regardez un peu ce que ce voleur a trouvé. »

Se lançant dans son récit, Énoch raconta qu'il avait trouvé non loin une grotte remplie de pierres précieuses et de trésors et gardée par des sauriens. Il était aussi revenu après s'être bien servi au passage.

« Il y a tellement de pierres précieuses, fit Énoch avec excitation. Et si on y allait pour les prendre ?

– D'accord. »

Du Ze n'aurait jamais pensé que Xiu accepterait la proposition d'Énoch. Xiu lui lança un sourire. Quand tout le monde fut revenu, il leur raconta ce qu'il avait découvert.

« … Ainsi nous devons protéger cet antre pendant dix jours. »

Xiu lança un regard au Labyrinthe des Dragons et ajouta en souriant :

« Et le remplir de trésors. »


* * *


Les gens sont prêts à mourir pour de l'argent, les oiseaux sont prêts à mourir pour de la nourriture Une expression qui compare l'avidité humaine à un besoin essentiel pour les animaux. C'est pour critiquer les gens qui ne cherchent qu'à s'enrichir. (1).

Après quelques jours passés dans la simulation des dragons, Du Ze comprit pleinement cette vérité suprême.

Depuis, le nombre de sauriens à l'assaut de leur antre passa d'une poignée à des centaines. Ces créatures vert-jaune avaient une arme dans une main et leur sac dans l'autre et elles se ruaient vers leur antre. Ce genre d'impulsion, d'attitude inévitable, de détermination à mourir, un millier de mots pouvaient se résumer en une seule phrase :

Patron, soyons amis, OK ? ~

Seigneur Meng : Dégagez.

Paf, le saurien qui avait accouru en tête fut réduit en chair à pâté par le dragon noir et ne parvint pas à saisir la cuisse Je pense que vous connaissez cette expression largement répandue dans les romans chinois : saisir la cuisse pour demander des faveurs, supplier quelqu'un. (2) du patron.

... En vérité, ceux qui voyaient cette histoire versaient des larmes et ceux qui entendait cette histoire en étaient attristés.


Afin de saisir la cuisse du patron, les sauriens se mirent à user de stratagèmes. Ils arrivèrent sur le dos de dragons de terre — cela ne pouvait que se terminer en immense tragédie.

Saurien (sur le dos d'un dragon de terre) : Patron, soyons amis, OK ? ~

Adorable idiot : …

Pan, frappé d'une terreur extrême Je rappelle que les bêtes ont toutes extrêmement peur de Du Ze, sauf le petit phénix qui a fini par se faire à lui. Une explication ? Vous l'aurez plus tard ! (3), le dragon de terre éjecta son cavalier, piétina mortellement la moitié des sauriens et s'enfuit.

… Observons trois minutes de silence.


Le visage couvert de sang, les sauriens déclarèrent qu'ils ne connaîtraient pas le repos tant qu'ils n'auraient pas saisi la cuisse et qu'ils n'auraient pas dû se fier à un monstre : les dragons de terre étaient les montures de plus bas rang. Il y avait toujours des moments dans la vie où on n'était pas brillant alors cette fois, ils choisirent un wyverne pour une attaque aérienne.

Saurien (sur le dos du wyverne) : Patron, soyons amis, OK ? ~

Adorable idiot : …

Boum, l'armée toute entière fut balayée.

… En ce jour les sauriens se rappelèrent enfin de l'horreur d'avoir été déjà piétiné à mort par le dragon de terre et l'humiliation de se faire tuer par un adorable idiot.


En résumé, grâce à un certain adorable et stupide agent répulsif contre toute bête spirituelle, la pression pour protéger l'antre diminua aussitôt de moitié et ils purent libérer plus d'hommes pour chercher des trésors. Énoch avait un flair naturel pour les richesses. Il arrivait toujours à trouver là où les sauriens cachaient leur or. Par conséquent, bien que le pauvre voleur n'avait pas besoin de se battre, il dut tout de même faire des allers et retours vers leur antre en se fatiguant finalement comme un chien. En comparaison avec les combats et la recherche de trésors, ce qui prenait le plus de temps c'était de ramener les trésors dans leur antre. Rachel et la Légion du Tonnerre passèrent une demi-journée à tracer un cercle de téléportation mais le rendement n'était pas très efficace Je pense qu'un cercle de téléportation ne fonctionne qu'une seule fois. (4) s'ils s'appuyaient seulement sur la main d'œuvre .

Du Ze ne put s'empêcher de se tourner vers Xiu. Sous sa forme de dragon, Xiu était un dragon argenté qui était spécialisé dans la magie spatiale. Le seigneur Meng devait y avoir pensé depuis longtemps pourtant il n'avait pas utilisé cette forme.

Était-ce à cause de ce qui s'était passé sur l'Île des Dragons ?


« Pourquoi tu n'utilises pas ta forme de dragon ? »

À la question de Du Ze, Xiu fit courir ses doigts sur la nuque du jeune homme.

« Je ne peux pas me retenir sous la forme de dragon, fit-il en souriant. Je ne pourrais pas m'empêcher de vouloir t'emporter, te cacher dans un endroit où personne ne pourra te trouver et profiter impitoyablement de toi. »

Le seigneur Meng avait l'air de dire ça sur le ton de la plaisanterie, cependant Du Ze savait très bien que Xiu était sérieux donc le lecteur adorable et stupide n'osa plus mentionner ce sujet.

Le trésor dans leur antre grossit à vue d'œil et Du Ze se rendit compte qu'il était impossible de remplir complètement cette grotte, tout comme l'avidité sans fin de la race des dragons.


Dans la plupart des légendes, les dragons aimaient amasser des trésors et empiler les pièces. Un dragon n'aurait jamais assez de trésors. Ils aimaient admirer leur fortune et baigner joyeusement dans la lumière émise par l'or. Yi Ye Zhi Qiu avait également écrit ses dragons ainsi : les dragons abandonnèrent leur maîtrise de soi et reçurent le don de longévité. Ils ne réprimaient pas leurs désirs car ils étaient assez puissants — assez puissants pour s'emparer sans difficulté de ce qu'ils désiraient, assez puissants pour que personne ne puisse leur voler leur trésor dans leur antre.

Tout comme eux maintenant.

Protéger l'antre et s'emparer de trésors.


* * *


Avec l'augmentation du trésor, Xiu et du Ze reçurent leur premier visiteur dragon dès le second jour. C'était un dragon blanc qui tomba soudain d'un endroit en hauteur et répandit son souffle de glace sur le dragon noir. Du Ze faillit être congelé mais le Phénix de Feu cria et les flammes autour de lui s'étendirent à Du Ze comme un voile qui le protégea du froid.

Après la panique initiale, tout le monde se calma. Les sœurs démones éliminèrent quelques sauriens qui en profitaient pour attaquer l'antre et Xiu chevaucha le dragon noir afin de combattre le dragon blanc. Par rapport aux autres dragons, le dragon blanc était féroce mais simple d'esprit. Il n'était pas aussi rusé que les autres dragons et savait seulement heurter violemment et utiliser son souffle de glace. Avec l'aide de Muir, Xiu élimina le dragon blanc sans trop de difficulté.


Quand le dragon blanc mourut, il disparut en fumée comme les sauriens. Ce fut le commencement. Plus ils amassaient de trésors, plus ils attiraient de dragons : des dragons verts qui crachaient une fumée empoisonnée, des dragons saphirs et émeraudes qui utilisaient des attaques sonores, des dragons de cristal étincelants... Toutes sortes de dragons se présentèrent tour à tour.

Le septième jour, Du Ze et les autres eurent affaire à un dragon argenté. Ce fut la plus rude bataille. Le dragon argenté se servit de sa magie spatiale pour transférer la moitié de leur trésor dehors, et les sauriens se ruèrent aussitôt dessus comme au premier jour des soldes. Le dragon argenté fut finalement vaincu mais ils durent néanmoins récupérer peu à peu le trésor qu'il avait envoyé ailleurs.


* * *


Xiu ressuya le sang sur son front et projeta violemment sa lance dragon en l'air. Une légère ondulation apparut à cet endroit et un dragon améthyste invisible se montra soudain. Il avait été frappé à son écaille inverse et tomba par terre avant de disparaître en fumée. Énoch haleta et hurla par terre :

« Ahhhh ! C'était le dernier ! Je suis épuisé ! »

Les autres aussi étaient si fatigués qu'ils ne pouvaient même pas parler. C'était le dixième jour de la simulation des dragons et tout le monde n'en pouvait plus. Comme l'avait pressenti Du Ze, les montagnes finirent par être couvertes de sauriens. Ces créatures vert-jaune n'étaient pas très fortes mais elles attaquaient inlassablement nuit et jour. C'était comme une colonie infinie de fourmis : bien qu'il suffisait de les écraser du pied pour les tuer, ils devaient le faire un grand nombre de fois. Même s'ils se relayaient, ils n'avaient que très peu de temps de repos. Non seulement ils devaient éliminer l'afflux sans fin de sauriens, ils devaient aussi attirer tous les dragons pour les éliminer avant la fin des dix jours. Tout le monde était sur les nerfs et plus on approchait de la fin, plus la pression s'accumulait.

Pour ce dernier jour, tout le monde était au bout du rouleau, encore plus qu'avec les trois premiers étages combinés de la Tour Divine. Bien qu'il n'y ait aucun danger mortel à affronter, ils étaient complètement vidés de leur énergie.


Ce fut alors que le Vieux John, dont c'était le tour d'éliminer les sauriens dehors, bondit dans l'antre.

« Petit maître, tous les sauriens ont disparu d'un coup. »

Tout le monde comprit ce que cela signifiait. Du Ze voulut se lamenter : Grande dame Tour Divine, sois un peu magnanime et laisse le seigneur Meng souffler, tu veux ?!

Tout à coup l'entrée de la grotte fut subitement scellée et les lieux furent plongés dans les ténèbres. Seuls les trésors luisaient. Muir leva vivement la tête et balança sa queue d'un mouvement brusque. La queue hérissée de pointes tapa dans les airs et brisant le vide.

Un homme avec de longs cheveux bleus surgit du néant. Même s'il ne parlait pas et n'avait aucun trait particulier, il se dégageait de lui la même aura que Toth, ce qui signifiait qu'il était aussi un dieu principal — le dieu principal des dragons, Io.


Io atterrit sur une pile de trésors et contempla le groupe et il était impossible de dire si son regard exprimait des louanges ou des reproches.

« Vous avez tué tous les dragons alors je ne vous combattrai pas sous la forme d'un dragon. »

Après cette brève phrase d'ouverture, le dieu principal des dragons lança une attaque. Face à son dieu principal, Muir hésita un moment et Io en profita pour monter sur lui. Xiu se servit de la lance dragon pour attaquer Io qui avait sauté sur le dos du dragon. Cependant la lance dragon était une arme lourde qui servait plutôt pour charger. En combat rapproché il fallait du temps pour la manipuler et il y avait un trop grand intervalle entre les attaques, ce qui exposait de nombreuses ouvertures. Io évita aisément la pointe acérée de la lance dragon. Il brandit son cimeterre et l'abattit en visant le bras droit de Xiu.


Xiu resserra sa prise sur sa lance dragon et la balaya vers Io. Ce dernier ne tenta pas d'esquiver. Il était déjà assez près de Xiu alors la forme conique de la lance dragon n'était pas une menace pour lui. Il frappa le bras droit de Xiu. À cet instant, Xiu changea d'arme d'une pensée et la lance dragon devint aussitôt le sabre démonique Désir Brûlant. La réaction de Io fut extrêmement rapide : au moment où Xiu transperça son corps avec le sabre démoniaque, il se retira aussitôt et battit en retraite. De ce fait il ne récolta qu'une longue et superficielle coupure au lieu de se faire couper en deux.

Io pressa une main contre sa taille ensanglantée et contempla avec un peu de surprise le long sabre dans les mains de Xiu.

« Une très bonne arme, » fit Io.

Il jeta un coup d'œil à sa blessure à la taille et soupira.

« La forme humaine est vraiment trop fragile. »


Muir réagit enfin et tenta de mordre Io pour le faire partir de son corps. Évitant la morsure du dragon, Io bondit sur une montagne d'or à côté et ne put s'empêcher de regarder à nouveau sa blessure.

La coupure longue et superficielle saignait encore et ne montrait aucun signe de guérison. Au contraire elle semblait presser le sang hors de son corps.

Désir Brûlant était couvert d'une lueur écarlate et vibrait doucement. Comme Xiu était blessé au bras droit, il transféra Mille Formes à sa main gauche. Muir n'hésita pas plus cette fois. Avec son chevalier dragon sur le dos, il décida d'attaquer le dieu dragon.

Io semblait bien connaître toutes les méthodes d'attaque des dragons alors il put aisément éviter l'attaque du dragon noir. Cependant les mouvements de Io parurent manquer légèrement de coordination. Il ne semblait pas pouvoir bien se battre sous sa forme humaine. C'était un problème courant chez les dragons. Sans parler de sa blessure qui saignait toujours, les mouvements de Io se ralentirent de plus en plus. Il évita un coup d'aile de Muir et recula hors de portée de Xiu quand ce dernier abattit son long sabre sur lui.


Le sabre démoniaque de Xiu passa à quelques centimètres du nez de Io. Quand il fut au niveau de son torse, le sabre démoniaque redevint la lance dragon qui gagna en distance. Io voulut éviter mais en fut incapable.

« Argn— »

Le sang du dieu dragon se déversa sur les pièces d'or. L'or et l'écarlate se mélangèrent pour former une jolie couleur claire. Io baissa les yeux sur son torse transpercé puis il regarda le dragon noir Muir. Son regard était rempli d'approbation, comme un ancien qui regardait son enfant.

« Ton chevalier dragon est excellent. »

Aussitôt que tombèrent les paroles du dieu dragon, tous les trésors de l'antre furent réduits en poussière et se transformèrent en un pilier de lumière bleue. Énoch vit disparaître l'or et l'argent et il poussa un cri de lamentation :

« Laissez au moins une pièce à ce voleur en souvenir, vous savez le mal que je me suis donné à les ramener ?! »


Une fois le portail apparu, la grotte où ils se trouvaient commença à s'effondrer tout comme le Labyrinthe des Dragons. Xiu demanda à Io qui disparaissait peu à peu :

« Que sais-tu du Dieu de la Création ? »

Du Ze qui courait vers le portail entendit ces mots. Io répéta ces mots "Dieu de la Création" et ça aurait été bien difficile de décrire l'expression qu'avait le dieu dragon en cet instant.

« Le Dieu de la Création a créé toute chose. Si vous pouviez trouver Dieu le père... »

Le corps d'Io disparut peu à peu et seul resta un soupir dans l'air :

« Peut-être que ma race ne sera pas affligée... »


La race des dragons était au bord du désespoir à cause du très faible taux de natalité. En tant que dieu principal des dragons, Io dévoilait dans ses paroles qu'il avait également recherché le Dieu de la Création en vain. Du Ze se dit : comme l'avait dit Toth, se pouvait-il que seuls le dieu de la Lumière et Baël avaient des nouvelles du Dieu de la Création ?

Il avait manqué l'occasion de parler à Baël et pouvait seulement contempler l'idée de demander au dieu de la Lumière. Un lecteur adorable et stupide se mit à songer au moyen de faire parler ce boss tsundere. C'était un sérieux problème.

Avec la mort d'Io, l'effondrement de la grotte s'accentua et tout le monde regagna vite la rotonde au moyen du pilier de lumière bleue. Du Ze avait pris l'habitude de regarder les piédestaux dès qu'il revenait. En face la statue du mort-vivant il découvrit la nouvelle statue de dragon — c'était un immense dragon occidental assis sur le piédestal, sa longue queue autour de lui. Sans la moindre caractéristique, on ne pouvait pas dire s'il s'agissait d'un dragon métallique, chromatique ou gemme.


Ajoutée aux précédentes statues de démon, mort-vivant et humain, les piédestaux en pierre de la rotonde étaient à présent à moitié remplis. Du Ze en fut très excité. Il voulut prendre la main de Xiu pour lui montrer mais il ne put rien attraper en tendant la main.

— À cet instant sa main passa au travers de celle de Xiu et elle était devenue presque transparente comme celle d'un fantôme.


Note de Karura : Ouch, ça ne présage rien de bon tout ça !

Sinon la partie de la Tour Divine contient nettement plus d'action que de scènes chaudes. Je ne dirai pas que c'est ma partie préférée mais elle est néanmoins essentielle pour l'histoire.

Ne vous en faites pas, une scène très chaude arrivera dans la prochaine simulation ! L'auteur sait faire plaisir à ses lecteurs 😉


Notes du chapitre :
(1) Une expression qui compare l'avidité humaine à un besoin essentiel pour les animaux. C'est pour critiquer les gens qui ne cherchent qu'à s'enrichir.
(2) Je pense que vous connaissez cette expression largement répandue dans les romans chinois : saisir la cuisse pour demander des faveurs, supplier quelqu'un.
(3) Je rappelle que les bêtes ont toutes extrêmement peur de Du Ze, sauf le petit phénix qui a fini par se faire à lui. Une explication ? Vous l'aurez plus tard !
(4) Je pense qu'un cercle de téléportation ne fonctionne qu'une seule fois.






Commentaires :


:

:

Pour insérer des émojis dans le message, appuyez sur la touche Windows et ; de votre clavier (pour Windows 10).

Derniers chapitres parus :
La Renaissance du Suprême Immortel 447 et 448
Lanterne 52
La Renaissance du Suprême Immortel 445 et 446

Planning des mises à jour :
Dimanche tous les quinze jours : Lanterne : le reflet d’une fleur de pêcher
La Renaissance du Suprême Immortel
Le Prince Solitaire