Chapitre 86 — Dōjinshi : Ce sont les deux personnes les plus sans-gêne que j'ai jamais vues.
Comme Du Ze avait le dos tourné au lit, il ne pouvait pas voir ce qui se passait, contrairement à Éric. Le temps que Du Ze s'en rende compte, Éric avait déjà reculé d'un pas avec consternation tandis que lui-même se retrouvait enlacé par derrière dans une étreinte dominante et arrogante.
Il sentait au bout de son nez une odeur comme de la vapeur d'eau fraîche. Du Ze pencha la tête et vit derrière lui le beau jeune homme avec de longs cheveux gris argenté et aux nageoires auriculaires bien distinctives. Elles étaient constituées d'os tous fins et d'une fine membrane, faisaient la taille de sa paume et s'agitaient comme des petites ailes — Du Ze ne les avait jamais vraiment vues avant, il les avait juste touchées par accident dans le noir.
C'était la forme humanoïde de dragon du seigneur Meng ?
« Pendant que je ne pouvais pas bouger, on dirait que vous avez bien parlé tous les deux. »
Baissant ses yeux rouge sombre, Xiu regarda d'abord son adorable idiot puis fixa Éric. Il étira manifestement ses lèvres en un sourire mais il avait tout l'air d'un dragon dont on avait touché l'écaille inverse et qui était furieux.
« Tu veux que Du Ze me tue ? »
… C'était quoi cette atmosphère comme si on avait été surpris au lit par l'époux ?! Du Ze contempla le profil de Xiu avec terreur. Il avait cru que Xiu était plongé dans le coma à cause de l'alcool mais il semblait qu'en fait il n'avait pas perdu connaissance. Du coup il était fort possible que le seigneur Meng ait entendu toute la conversation où le rival et lui s'étaient "ouverts l'un à l'autre".
Éric se remit enfin de son choc d'avoir vu la transformation de Xiu. Confronté à la question de Xiu, l'Enfant Sacré répondit sans la moindre hésitation et d'un ton déchirant :
« Oui. »
No zuo no die, why still try?! En anglais dans le texte d'origine. Ceux qui ne cherchent pas les ennuis ne mourront pas, pourquoi essayer encore ? (1)
Les nageoires auriculaires de Xiu se refermèrent légèrement. Il rétrécit les yeux et se mit soudain à rire.
« Tu as l'œil. »
Xiu serra Du Ze contre lui et eut un sourire insolent et sans aucun scrupule. Ses yeux écarlates dévoilèrent sa satisfaction suprême et sa résolution féroce.
« Si je dois mourir, ce sera uniquement de ses mains — il est le seul à pouvoir me tuer dans ce monde ! »
Du Ze leva soudain la tête pour regarder Xiu et il fit directement face aux yeux rouges insondables. La lueur obstinée dans les yeux de l'autre homme lui convoyait un message bien clair.
— Personne ne peut décider de ma vie ou de ma mort. À part toi, Du Ze.
À ce moment ce qui s'empara du cœur de Du Ze n'était pas tant de la joie ou de l'émotion ; la crainte était le mot le plus approprié. Le sentiment de contrôler la vie de Xiu était comme de marcher sur un fil très fin tout en portant son plus important trésor au monde, ce qui fit frémir Du Ze au plus profond de son cœur. Il n'avait aucun doute que s'il voulait la mort de Xiu, ce dernier n'hésiterait pas à se détruire lui-même.
Xiu lui avait dit il y avait longtemps que si Du Ze le rejetait, alors le monde ne valait rien à ses yeux.
« Tu veux me tuer ? » demanda Xiu à Du Ze.
Le jeune homme secoua la tête comme s'il allait la dévisser de son cou. Xiu étira ses lèvres et son sourire était rempli de victoire. Il serra Du Ze plus fort contre lui et jeta un regard à Éric.
« Il ne veut pas me tuer. »
Le regard de Xiu était provocateur et moqueur, et ses longs cheveux gris argenté glissèrent comme du mercure liquide.
« Et je vais te dire pourquoi.
– — ! »
Ce qu'Éric allait dire resta coincé dans sa gorge et il fut soudain incapable de parler. Il écarquilla les yeux comme s'il ne comprenait pas ce qui se passait devant lui : le jeune homme aux cheveux noirs fut pressé sur le lit par le dragon argenté sous sa forme humaine et se fit embrasser férocement.
Même si le lit était couvert de soie fine et douce, Du Ze ressentait quand même un peu de douleur, ce qui montrait à quel point l'autre homme le pressait fortement. Ses lunettes devinrent de travers sur son nez tandis que sa bouche se faisait envahir par Xiu sans laisser le moindre espace. Même sa respiration se fit contrôler.
Trop, trop intense... !
Les deux langues s'entremêlèrent et sa bouche se fit répétitivement lécher et caresser. Du Ze ne put même pas déglutir. Le coin de ses yeux devint rouge, des larmes apparurent et son souffle fut empli de l'odeur de Xiu. Avec un baiser aussi ardent, non seulement il ne pouvait plus songer à son environnement mais il avait même du mal à rester lucide. Quand Xiu laissa enfin une ouverture, la seule à chose à laquelle Du Ze pouvait penser, c'était le besoin instinctif d'oxygène, rien d'autre.
« … J'aime le presser au lit et l'écouter gémir. »
Xiu mordit la nuque de Du Ze, son sourire était à la fois carnassier et agressif.
« Le regarder avoir envie de crier sans oser, vouloir résister sans en avoir la force... »
Dès que Du Ze s'était un peu remis de ce baiser intense, il entendit le discours choquant de Xiu. Son souffle était encore laborieux et il était complètement mort. Xiu pencha la tête pour embrasser sa pomme d'Adam, puis il mordit le col de Du Ze pour l'élargir encore plus.
« Sucer ses points sensibles, le laisser dévoiler toute sa nature et ensuite... »
Quand Xiu leva la tête, Éric n'était plus dans la chambre.
Allongé dans le lit, Du Ze se couvrit les yeux de sa main. Son torse s'agitait frénétiquement, ses lèvres étaient légèrement enflées et ses oreilles étaient rouges. Putain, le seigneur Meng était vraiment impitoyable. Un certain adorable idiot se dit qu'Éric ne le verrait plus jamais comme le sauveur de toute sa vie. Non, on pouvait dire qu'il ne voudrait plus jamais voir ces deux chiens de toute sa vie.
Quelque d'humide toucha le poignet qui couvrait ses yeux et Du Ze retira sa main avec surprise. Ses yeux noirs encore un peu larmoyants croisèrent les yeux rouges de Xiu. Ce dernier se trouvait au-dessus de lui et ses cheveux gris argenté retombèrent froidement sur le visage de Du Ze, comme s'il touchait les écailles d'un dragon argenté.
« Je vais détruire le monde ? »
— Tu es devenu le Dieu Suprême, et alors ? Du monde entier — tu n'es plus que le dieu de toi tout seul !
Quand Xiu prononça les mots "détruire le monde", le sang dans les veines de Du Ze faillit se solidifier un moment. Il marqua une pause avant de retrouver sa faculté de penser et sa voix :
« … Il ne faut pas que tu le fasses. »
Les yeux rouge sang de Xiu contemplèrent Du Ze sans ciller. Il saisit fermement l'épaule du jeune homme puis déclara d'un ton péremptoire et dominant :
« Alors regarde-moi. Tant que tu me regarderas, je ne détruirai pas le monde. »
Le moindre mot de Xiu révélait son désir extrême de contrôle et de monopole.
« Si tu ne me regardes pas, je ne sais pas ce que je pourrai faire. »
L'épaule saisie fortement lui fit un peu mal. Du Ze contempla les billes écarlates en face de lui. Cette forte prise de la part de l'autre n'était pas tant une menace que le fait de le retenir parce qu'il avait peur de le perdre. Comme Xiu n'avait aucun sentiment de sécurité, il se servait de tous les moyens et toutes les paroles possibles pour lier leurs deux personnes ensemble et que la séparation entraînerait la mort.
« Je t'ai toujours regardé, » murmura Du Ze.
Que ce soit en lisant le roman ou après avoir été transporté dans ce monde, il n'y avait qu'une seule personne qu'il avait regardée.
Les nageoires auriculaires de Xiu frémirent puis se déployèrent comme un paon qui faisait la roue. Il se pencha pour embrasser le lobe d'oreille de Du Ze et les nageoires auriculaires froides effleurèrent la joue du jeune homme. Du Ze ne put retenir un frisson, pas seulement à cause du fait que ses oreilles sensibles se faisaient lécher mais aussi à cause de la main qui s'était faufilée sous ses vêtements.
« Je ne veux plus me retenir davantage. »
La main baladeuse de Xiu se referma peu à peu sur la peau de Du Ze.
« Je veux te posséder. »
Du Ze sentit un objet dur et chaud contre sa cuisse mais le contact était légèrement différent de d'habitude. Un certain adorable idiot posa les yeux sur les nageoires auriculaires de Xiu et se rappela subitement de quelque chose.
Une minute, la forme de dragon de Xiu semble avoir... deux... [BIP]... au fait ?
Au moment où Du Ze se rappela ce fait horrible, Xiu s'était déjà complètement pressé sur lui — il s'était vraiment pressé, le genre de pression où il avait perdu tout soutien et s'était effondré de tout son poids. Quelque chose avait dû se produire car Xiu s'effondra soudain sur Du Ze et un certain adorable idiot eut du mal à respirer sous l'effet du poids.
« Les conséquences du changement de formes... fait chier... »
Xiu ferma les yeux et les pupilles rouges contenaient de la résignation. Il avait pu rester un peu conscient pour écouter la conversation entre Du Ze et Éric mais son corps avait été incapable de bouger à cause de son état d'ivresse. Quand l'autre avait dépassé les bornes, il avait instinctivement choisi la forme la plus puissante.
« La constitution physique d'un gnome est bien trop faible, se plaignit Xiu en se pressant contre Du Ze, grinçant des dents tandis que la fatigue l'envahissait. Du Ze ivre est très obéissant. J'aurais pu faire tant de choses agréables mais il a fallu que je m'effondre avant... »
Une petite minute, ce jeune homme semble venir d'entendre une histoire cachée terrible, non ?
Xiu serra dans ses bras Du Ze qui faisait une tête de Spartiate Prêt à rugir et bondir, en référence au film 300 de Zack Snyder. (2), ses longs cheveux gris argenté tombant sur eux deux dans tous les sens.
« Nous continuerons demain dès le réveil... »
Le dragon argenté s'endormit confortablement tout en gardant son trésor favori, laissant le dit trésor avec les yeux noirs grands ouverts et qui réfléchissait avec une horreur extrême.
Continuer demain, continuer demain, continuer demain, continuer demain — est-ce que le mot demain existera encore dans le dictionnaire de ce jeune homme après demain ?
Le lendemain, quand Du Ze sortit, il fut illuminé par le soleil brillant et versa les larmes de joie du survivant. Le plan de Xiu de combattre son adorable idiot avait été interrompu par le déroulement prévu du scénario. Comparé à Du Ze qui avait rayonné de joie à l'idée d'y réchapper, Xiu, qui était bien lancé, dut ramener en arrière ses longs cheveux gris argenté. Le fort mécontentement et l'aura meurtrière qui émanèrent de ses yeux rouges avaient failli faire pleurer le garde qui leur montrait le chemin.
Garde : Je, je ne suis qu'un innocent PNJ conçu pour toi, hein ? QAQ
Le Vieux John eut la sagesse de suivre très loin derrière. Cette marionnette mécanique, qui ressemblait à présent complètement à un humain, était revenue hier peu après que Xiu se soit endormi et avait été surpris de voir le seigneur Meng avec des cheveux gris argenté et des nageoires auriculaires. Il avait rapporté une information glanée : si Xiu voulait devenir le nouveau gouverneur, ses qualifications devaient surpasser celles du gouverneur actuel. Quant à ce que voulait dire le mot qualifications et comment les améliorer, personne n'avait rien dit à ce sujet. Il semblait que c'était au candidat de trouver.
Quand Xiu et Du Ze arrivèrent dans la salle principale, Éric était déjà présent. Du Ze remarqua qu'Éric ne leur lança qu'un coup d'œil avant de détourner rapidement les yeux. Le jeune homme comprit aussitôt à quel point leur comportement honteux de la veille avait sérieusement traumatisé le cœur pur et intègre de monsieur l'Enfant Sacré. Le dōjinshi n'était que des images tandis que eux, hier, avaient offert à Éric un baiser bien réel et vivant, c'était vraiment de l'exhibitionnisme.
« Tout le monde est là ? »
Le gouverneur auréolé de sa propre lumière sacrée prit place sur un trône et continua à émettre sa lumière frivole.
« Alors commençons. »
L'Archonte qui se trouvait sur le côté émit un son d'assentiment à cet ordre et sortit un parchemin en cuir. Il entama son rapport avec respect. Au pied des marches se trouvaient des coffres à trésor soigneusement alignés dans la grande salle. Pendant que l'Archonte en vérifiait le nombre avec son inventaire, il ordonna aux soldats de porter dehors les coffres déjà comptabilisés. Du Ze qui se trouvait relativement proche de la porte put voir les soldats transporter les coffres dans le convoi plus loin et les charger dans un carrosse blanc.
« … Votre Excellence, la lumière collectée pour cette période a été complètement chargée. »
Après avoir fini son rapport, l'Archonte replia le parchemin. Il restait encore cinq coffres dans la grande salle. L'Archonte s'avança vers les coffres avec le sourire aux lèvres et les ouvrit.
« Voici la récompense pour les efforts de vos Excellences. Vous êtes tous venus de loin, pardonnez-moi ma piètre hospitalité. »
Du Ze jeta un coup d'œil à l'intérieur d'un coffre et découvrit qu'il était vraiment rempli de lumière au lieu d'argent, car il avait cru que le mot lumière était une métaphore pour l'argent. Les éléments de lumière hautement concentrés en un solide enfermé dans les coffres. Quand un des coffres fut ouvert, la grande salle devint aussitôt nettement plus lumineuse.
« C'est du bon travail. »
Bien qu'on ne pouvait pas voir le visage du gouverneur, on pouvait sentir qu'il était très satisfait.
« Le Huitième Ciel a besoin d'un bon Archonte comme toi. »
L'Archonte ainsi complimenté fut aux anges et il ouvrit tous les autres coffres sur ordre du gouverneur. Le gouverneur agita les mains et la lumière sur son corps se dispersa aussitôt pour dériver dans les airs. Ce ne fut qu'à ce moment que Du Ze réalisa que la lumière éparse était en fait des plumes brillantes, exactement comme celles de Xiu et Éric. Sans la brillance de la lumière, le gouverneur dévoila enfin son apparence : comme l'avait imaginé Du Ze, c'était un ange à l'air hautain. Les plumes volantes tombèrent sur les coffres à trésor et se mirent à absorber les éléments de lumière à une vitesse visible à l'œil nu. Au final, il ne resta plus que l'équivalent de deux coffres d'éléments de lumière.
« Le reste est à vous, » fit le gouverneur à Xiu et Éric.
Xiu jaugea la situation d'un regard puis imita le gouverneur en laissant ses plumes voler dans un coffre, et Éric fit de même. Bientôt les éléments des deux coffres restants furent complètement absorbés. Du Ze observa attentivement les plumes qui revinrent sur Xiu et découvrit qu'elles étaient passées de cinq à six.
Une plume de plus ?
Il se tourna vers Éric et découvrit qu'il en était de même pour lui. Un certain adorable idiot eut soudain une certaine conjecture : et si ces plumes de lumière étaient un symbole de supériorité ? Tout comme les rangs dans la simulation des morts-vivants.
Bien que ce ne soit encore sûr, les plumes de lumière jouaient manifestement un rôle très important et mieux valait en récolter le plus possible.
Après le déjeuner, ils repartirent pour le Septième Ciel tandis que l'Archonte leur faisait ses adieux. Leur moyen de transport était encore le même et unique carrosse, alors le trois_personnes_dans_un_carrosse.AV(I) Une blague subtile : AVI est un format vidéo tandis que AV veut dire Adult Video (ou film porno). (3) fut de nouveau tourné. C'était le même carrosse étroit et les mêmes personnages, seule l'atmosphère était plus lourde qu'avant. Comme Xiu avait changé de forme, Du Ze ne pouvait plus le prendre sur ses genoux. Ils changèrent donc de position : Xiu serra Du Ze contre lui et s'assit en face d'Éric. Avec trois jeunes hommes, l'espace étroit fut encore plus exigu. Du Ze était assis sur les genoux de Xiu d'un air impassible. Xiu avait enfoui son nez dans sa nuque et inspira profondément. Éric tourna la tête sur le côté pour regarder par la fenêtre en silence. Le seul mot qui convenait pour qualifier cette scène était bizarre.
Le sauveur envoyé par Dieu et le roi des démons qui voulait détruire le monde montraient sans vergogne leur relation torride. Rien qu'à cette idée, on pouvait imaginer tout le désespoir de l'Enfant Sacré.
Après une journée de voyage, le convoi franchit un immense mur blanc pour atteindre le Septième Ciel. En fait il y avait un outil magique très pratique dans ce monde qui s'appelait le sceau de téléportation et qui permettait d'être transporté d'un endroit à l'autre en un instant. Cependant ils persistaient à voyager dans des carrosses afin de convoyer une sorte de frime : sur leur passage, toutes les créatures qui voyaient le convoi exprimaient une profonde révérence.
Le convoi s'arrêta en dehors de la capitale du Septième Ciel et attendit là que les officiels de hauts rangs viennent les accueillir. Du Ze observa la capitale non loin et put clairement voir que le Septième Ciel était inférieur au Huitième en terme de prospérité et de localisation régionale.
L'Archonte du Septième Ciel se précipita pour les accueillir, tout sourire. Il fit ensuite pratiquement la même chose que l'Archonte du Huitième Ciel — les traiter comme des invités d'honneur, arranger les meilleurs appartements pour eux et organiser un grand banquet de bienvenue. Par ailleurs, un certain adorable idiot qui avait pu échapper au premier jour de la nouvelle année ne put échapper au quinzième jour C'est un idiome qui dit que cela ne sert à rien de reculer, cela arrivera tôt ou tard. (4). Dès qu'ils eurent fini leur dîner, le seigneur Meng l'apprécia pleinement.
Du Ze était pratiquement en train de mordre la couverture et de pleurer, son bassin lui faisait si mal qu'il avait l'impression que ce n'était pas le sien. Le seigneur Meng sous sa forme de dragon était très fort. Il exprimait clairement ses désirs et passait à l'action sans la moindre retenue. Toutefois son usage de la force n'était pas non plus de la contrainte. Du Ze savait parfaitement que s'il voulait vraiment dire non, Xiu ne le forcerait jamais. Sauf que vu les barrières sociales d'un certain adorable idiot ainsi que le comportement sans scrupule de fanboy du seigneur Meng, Xiu finissait toujours par pouvoir faire tout ce qu'il voulait à son adorable idiot.
« Il reste encore un peu de temps avant l'aube, fit Xiu en léchant la sueur sur la nuque de Du Ze. Faisons-le encore une fois.
– ... »
Cela fait déjà toute la nuit, même après mon point de restauration à minuit, et tu veux encore continuer maintenant ? Seigneur Meng, un peu de retenue !
Du Ze n'osa pas trop protester qu'il était fatigué parce que quand il l'avait fait, Xiu lui avait alors fait boire du sang de dragon. Le sang de dragon méritait bien d'être un ingrédient de qualité supérieure dans ce monde. Non seulement il pouvait restaurer la forme physique mais il pouvait aussi augmenter le niveau de force. Avec le booster d'une tonne de sang de dragon, le pouvoir de combat de Du Ze était passé de 5 à 10 (encore une mauviette) et son ouïe s'était un peu améliorée. Bien que les sons soient un peu faibles et indistincts, il pouvait se débrouiller sans ses contours d'oreille. Avec l'aide du sang de dragon, un certain adorable idiot put ainsi rester conscient après toute une nuit d'amour et il avait seulement un peu mal au dos au lieu d'être paralysé de douleur.
Xiu se retira un peu puis enfonça ses doigts dans le corps de Du Ze. À cause de leurs rapports prolongés, l'anus était légèrement rouge et enflé. Xiu put sentir la douceur et l'humidité à l'intérieur et ses yeux rouges brillèrent d'un désir amplifié.
À cause de certains scrupules, le jeune dragon aux cheveux argentés et aux yeux rouges n'avait entré que la moitié de son hémipénis de toute la nuit. Mais l'avidité avait toujours été une qualité innée chez les dragons et cette race n'avait jamais été douée pour se retenir. Même s'ils recevaient beaucoup, ils en voulaient toujours plus, c'était un gouffre de désir qui ne pouvait jamais être comblé.
« Du Ze..., fit Xiu en lui mordillant l'oreille. Je veux complètement entrer. »
Le crabe Le crabe, ou la rivière de crabes, fait référence à la censure chinoise. Bien que ce soit la version révisée du roman et qu'il y a déjà eu (et qu'il y aura encore) plein de scènes de sexe, nous ne verrons pas celle-ci et la suivante. Allez savoir pourquoi ! (5) a dit : Nous devons purifier notre cœur et modérer nos désirs.
Du Ze n'oublierait jamais la tête que fit Éric en voyant Xiu le porter pour avancer dans la grande salle. Un certain adorable idiot était grandement affligé au-delà des mots. Il ne pouvait ni empêcher le scénario d'avancer ou retirer la chaîne entre Xiu et lui, alors il n'eut pas d'autre choix et ne put résister quand Xiu parada avec lui dans ses bras — en plus c'était la déshonorante porter de princesse Quand on porte quelqu'un dans ses bras avec une main dans son dos et l'autre sous ses genoux. (6).
Le dōjinshi qui avait assisté à tout l'événement dirait encore bien des années plus tard : Ce sont les deux personnes les plus sans-gêne que j'ai jamais vues.
Le gouverneur ferma les yeux sur les remous et l'agitation plus bas. Quand tout le monde fut présent, l'Archonte local fit de nouveau son rapport. Du Ze compta : le nombre de boîtes chargées dans le carrosse blanc au Septième Ciel était le même qu'au Huitième, par contre il ne resta que trois coffres au final que l'Archonte leur offrit pour gagner leurs faveurs, soit presque moitié moins que la dernière fois.
Ce fut certainement pour cela que le gouverneur resta indifférent et n'exprima rien. Il envoya ses plumes absorber les éléments de lumière de deux coffres et n'en laissa qu'un à Xiu et Éric. À cause de la quantité moindre, Xiu et Éric n'obtinrent pas de nouvelle plume cette fois ; il y eut seulement une masse vague et lumineuse entre leurs plumes de lumière, certainement une plume qui n'avait pas encore atteint le niveau requis pour se condenser.
La Tour Divine n'allait pas les laisser obtenir de nouvelles plumes aussi facilement. En se basant sur la situation actuelle, ils recevraient par la suite de moins en moins d'éléments de lumière.
La conjecture de Du Ze s'avéra vraie au Sixième Ciel quand l'Archonte local ne leur offrit qu'un seul coffre pour obtenir leurs faveurs. Le gouverneur fut visiblement très mécontent mais il absorba les éléments de lumière du coffre sans rien dire. Cette fois il ne laissa rien pour Xiu et Éric.
« Hé. »
Le comportement du gouverneur qui s'accaparait tout fit finalement exploser de fureur le dragon. Xiu bloqua le passage du gouverneur qui allait partir.
« Laisse la lumière.
– Tu me donnes un ordre ? »
Deux douzaines de plumes de lumière s'étalèrent autour du gouverneur. Il lança un regard méprisant aux quelques plumes de lumière de Xiu et repartit d'un air arrogant.
« Attends déjà que tes qualifications surpassent les miennes. »
Du Ze s'éloigna prudemment d'un pas de Xiu sans rien dire. Le tempérament du dragon argenté à côté de lui n'était pas bon du tout. Sans la simulation des anges qui avait largement gagné le prix Nobel de la paix, le lumineux aurait été depuis longtemps réduit en miettes par un seigneur Meng furieux. En fait Du Ze aurait cru que Xiu se serait directement emparé de quelques éléments de lumière avec ses plumes en accord avec sa disposition naturelle — les dragons s'étaient toujours emparés de force des richesses qui étaient à leur goût — toutefois Xiu n'en fit rien, et même les plumes de lumière d'Éric n'avaient pas bougé.
« Je n'arrive pas à les prendre, fit Xiu en reniflant quand Du Ze posa la question ci-dessus. Tant que cet idiot est présent, mon contrôle sur les plumes est restreint. Je suis aussi allé voir le carrosse blanc de transport mais il est trop bien gardé. »
Ce n'était pas qu'il n'avait pas tenté de piller les coffres mais c'était qu'il n'avait pas réussi. Le seigneur Meng avait même tenté avec le carrosse de transport... Ce jeune homme était encore trop stupide et naïf.
Le convoi ne s'attarda pas et partit pour le prochain Ciel. Peut-être à cause de la difficulté de ce niveau de la Tour qui se manifestait progressivement, les trois passagers du carrosse songeaient à la situation actuelle et à des contre-mesures. Dans un sens, il régnait une atmosphère studieuse et harmonieuse. Du Ze résuma les informations obtenues jusqu'ici : d'après la réaction du gouverneur, il était désormais pratiquement sûr que le nombre de plumes indiquait la supériorité. Un gouverneur avec de hautes qualifications avait probablement une sorte de capacité pour réprimer les candidats de la Tour avec une qualification inférieure — le gouverneur avait un contrôle prioritaire et absolu sur les éléments de lumière des coffres à trésor et il était impossible de s'en prendre à lui. Chaque fois qu'un Archonte leur offrait des éléments de lumière, le gouverneur s'en prenait toujours plus de la moitié. Si cela continuait ainsi, le gouverneur aurait de plus en plus de plumes et pourrait encore plus réprimer les gens aux qualifications inférieures. Jamais ils ne pourraient égaler les qualifications du gouverneur. La simulation des anges était conçue de telle sorte que les gens restaient coincés dedans jusqu'à la mort.
Y avait-il un moyen de sortir de cette boucle sans fin ?
Une fois au Cinquième Ciel et dans leurs chambres respectives, Xiu demanda au vieux John de faire venir l'Archonte du Cinquième Ciel. Du Ze comprit aussitôt ce que le seigneur Meng avait en tête — puisqu'il ne pouvait pas piquer les éléments de lumière à un gouverneur hautement qualifié, il se rabattrait sur les éléments de lumière d'un Archonte sans aucune qualification.
C'était simple et violent, et c'était bien une méthode privilégiée par une race de combattants.
Face à l'Archonte qui s'était dépêché de venir, Xiu lui demanda directement les éléments de lumière. Le sourire de l'Archonte se figea alors. Il se mit à balbutier et à suer, et expliqua qu'afin d'arriver au montant d'élément de lumière qu'il devait remettre, le Cinquième Ciel manquait désormais sérieusement d'éléments de lumière et qu'il était donc impossible de trouver le moindre surplus à lui donner.
Du Ze regarda dehors par la fenêtre. Le soleil brillait et il n'y avait aucun nuage noir à l'horizon, cependant on avait l'impression que le ciel était couvert de nuages denses. Du Huitième au Cinquième Ciel, à chaque fois qu'ils arrivaient dans un nouveau Ciel, tout autour d'eux devenait deux fois plus sombre. C'était la preuve que les éléments de lumière se faisaient de plus en plus rares.
Effrayé par les yeux écarlates qui semblaient luire d'un éclat sanguinaire, l'Archonte finit par se taire. Il fit ensuite d'un air misérable que même s'il ne pouvait pas directement donner à Xiu les coffres contenant les éléments de lumière, il pouvait lui fournir un mage et des soldats afin que Xiu aille directement rassembler les éléments de lumière — Xiu avait en effet ce pouvoir.
Il semblait donc qu'il s'agissait vraiment de la bonne stratégie pour terminer la simulation des anges ?
Ce ne fut que lorsque Du Ze et Xiu emmenèrent la main d'œuvre offerte par l'Archonte pour récupérer les éléments de lumière qu'ils comprirent vraiment la difficulté de ce niveau. Du Ze montait sur Xiu. En effet ce dernier avait reprit sa forme de dragon et le dragon argenté transportait le jeune homme aux cheveux noirs dans les airs pour regarder ce qui se passait plus bas.
Dans un manoir au sol, le mage de l'Archonte était en tête d'un groupe de soldats et parlait à un noble. Le noble jeta un coup d'œil au dragon argenté dans le ciel puis hocha la tête après un moment d'hésitation. Voyant qu'il avait donné son accord, le mage agita la main pour que les soldats répandent de la poudre tout autour du manoir. Il leva ensuite son bâton pour entonner un sort. La poudre forma un cercle de runes magiques puis se condensa vers l'intérieur, devenant de plus en plus petit et brillant. Finalement une lumière de la taille d'une balle de ping-pong se forma à l'intérieur des runes. Le mage lança la balle dans le coffre transporté par les soldats puis conduisit ses hommes vers un autre endroit.
Là où les éléments de lumière s'étaient condensés, un nuage de ténèbres resta telle du brouillard noir. Il fondit peu à peu dans l'air, comme une légère brume qui se diluait dans les environs. On pouvait voir clairement que cette zone était devenue un peu plus sombre que les alentours, comme si elle était couverte d'un voile de lumière grise qu'on ne pouvait retirer.
Dans le monde de "Sang Mêlé", les éléments de lumière et de ténèbres étaient des éléments magiques spéciaux. Ils étaient opposés mais avaient aussi une certaine complémentarité — dans une certaine mesure, si les éléments de lumière diminuaient, les éléments de ténèbres augmentaient alors, et inversement. Du Ze contempla les éléments de ténèbres apparus pour compenser les éléments de lumière disparus et réalisa soudain une vérité bien sombre.
À l'instant le mage avait drainé tout un manoir et n'avait collecté qu'une balle de lumière ; pour remplir tout un coffre, il faudrait des centaines d'éléments de lumière — il leur faudrait une zone de quelle taille ou bien combien de fois collecter dans la même zone pour y parvenir ? À chaque collecte, les lieux étaient envahis par les éléments de ténèbres, c'était donc encore plus terrifiant que de leur prendre de l'argent. Les gens pouvaient vivre sans argent mais si un endroit se faisait complètement envahir par les éléments de ténèbres qui avaient un effet corrosif, toute créature ne pourrait que mourir.
Après toute une journée de collecte, ils ne récoltèrent que la moitié d'un coffre d'éléments de lumière, juste assez pour condenser la septième plume de Xiu. Du Ze contempla cette plume de lumière. Pour eux, ce n'était que la représentation de la supériorité et cela ne leur servait à rien mais cette plume avait été créée en volant de force l'espace vitale des autres créatures.
[Ton honneur est écrit dans le sang des autres.]
La Tour Divine les incitait ainsi.
Notes du chapitre :
(1) En anglais dans le texte d'origine. Ceux qui ne cherchent pas les ennuis ne mourront pas, pourquoi essayer encore ?
(2) Prêt à rugir et bondir, en référence au film 300 de Zack Snyder.
(3) Une blague subtile : AVI est un format vidéo tandis que AV veut dire Adult Video (ou film porno).
(4) C'est un idiome qui dit que cela ne sert à rien de reculer, cela arrivera tôt ou tard.
(5) Le crabe, ou la rivière de crabes, fait référence à la censure chinoise. Bien que ce soit la version révisée du roman et qu'il y a déjà eu (et qu'il y aura encore) plein de scènes de sexe, nous ne verrons pas celle-ci et la suivante. Allez savoir pourquoi !
(6) Quand on porte quelqu'un dans ses bras avec une main dans son dos et l'autre sous ses genoux.
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