Le Prince Solitaire 7 Épilogue

Épilogue


Kurojū, troisième mois de l’année 2458


Dès que ce fut possible, Haruni se présenta au chevet de Manoru. Les appartements du Fieur se trouvaient dans le Pavillon des Invités et c’était la première fois que Haruni s’y rendait. Tomuki lui avait confié que son ami était très démoralisé par ses blessures et qu’il se renfermait sur lui-même, ce qui l’inquiétait grandement.

« Il m’écoute à peine. Toi, je suis sûr que tu sauras lui parler, avait déclaré Tomuki.

Je ne suis pourtant pas très proche de lui, » avait objecté Haruni.

Le Premier Prince avait eu un faible sourire.

« Vous réagissez de la même manière quand vous êtes blessés ou malades : vous rejetez tout le monde. »

Ce n’était pas entièrement faux, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’ils devaient bien s’entendre ! Au final, Haruni n’avait pas su dire non à son frère, d’où sa visite.


Manoru n’était plus sous sédatif, même si la douleur persistait. Les médecins estimaient que les somnifères nuiraient à guérison. Il y avait toujours un médecin dans ses appartements, au cas où. Manoru ne se redressa pas lorsque Haruni entra, mais ce dernier ne s’en offusqua pas.

« Bonjour, Manoru, fit Haruni en utilisant le registre amical. Je viens voir comment tu vas. »

Cela fit réagir le jeune homme. Il tourna la tête vers lui, une expression compliquée sur le visage.

« C’est de la pitié, votre Altesse ? Gardez-la, je n’en veux pas !

De quoi tu parles ? » demanda Haruni.

Manoru gronda avant de répondre :

« Depuis quand sommes-nous amis ?

Tu m’as fait une demande d’amitié. Après réflexion, j’ai décidé de l’accepter. »


Ça s’était produit la veille de l’attaque. En se souvenant de ce moment d’insouciance où sa vie n’avait pas encore basculé, le Fieur se mit à trembler et ses yeux s’embuèrent de larmes.

« Je ne veux pas de votre pitié ! répéta-t’il en posant un bras bandé en travers de son visage.

Ce n’est pas de la pitié, insista fermement Haruni. Tu as prouvé ton courage en protégeant mon frère jusqu’au dernier moment. Je t’en serai redevable à jamais. »

Il s’inclina respectueusement devant le Fieur, ce qu’un prince impérial ne faisait jamais. Cela fit forte impression sur Manoru qui consentit à se redresser un peu pour mieux l’observer.

« Toi… fit-il, à court de mots.

Les servants nous ont préparé du thé, enchaîna Haruni comme si de rien n’était. Tu en veux ? »

Manoru hésita, puis fit :

« Je veux bien… Haruni. »

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Le silence se fit le temps que les servants installent la table basse avec le nécessaire pour le thé. Ensuite, Haruni commença à discuter sans s’offusquer des réponses brèves de l’autre jeune homme.

« Tu es au courant du résultat de l’enquête sur l’attaque ? demanda-t’il à un moment.

Non, répondit Manoru en serrant les dents. Personne ne veut aborder le sujet avec moi, comme si ça pouvait me faire plus de mal ! »

Il eut un rire bref et sarcastique. Haruni lui raconta simplement ce qu’il avait découvert. À la fin de son récit, Manoru tremblait de rage.

« Cette… cette femme a mérité mille fois sa mort ! Et encore, vous auriez dû la jeter en pâture à ses propres Abominations, qu’elle voit un peu ce que ça fait de se faire dévorer vivant !

Briser ses rêves était assez efficace, commenta l’adolescent en prenant une gorgée de thé.

Quand je pense que tout ça n’est que de la malchance… Tous ces morts… Nous ne sommes vraiment que quatre à avoir survécu ? »


Haruni acquiesça d’un air grave. Apparemment, les médecins tout comme Tomuki n’avaient pas voulu informer le Fieur, craignant sans doute pour sa santé mentale. Pourtant, le fait de savoir ne pouvait que l’aider à surmonter son traumatisme.

« Et c’est moi le plus gravement blessé, se lamenta Manoru d’un ton morne.

Parce que vous avez été attaqués par surprise par le second groupe de vampires. Si j’avais su qu’il y avait une autre faille, je ne vous aurais jamais dit de fuir. »

Le Second Prince baissa la tête, s’en voulant de sa décision du moment. Manoru lui tapota l’épaule.

« Ce n’est pas ta faute, tu as fait au mieux, Haruni.

Mmm, toi aussi, Manoru. »

Le Fieur retira sa main, ses yeux exprimant son trouble. Il n’en était pas aussi sûr, hélas.


~*~


Haruni rendit souvent visite à Manoru, lui apportant des livres, jouant aux Pierres avec lui et même lui jouant de la musique. Il n’avait encore droit qu’à un visiteur à la fois et Tomuki, bien que ravi que son ami et son petit-frère s’entendaient bien, commença à en éprouver de la jalousie.

« De quoi vous discutez ? s’enquit-il une fois.

De tout et de rien. Et toi, tu parles de quoi avec lui ?

Mmm, c’est… difficile de trouver des sujets sûrs. »

Haruni secoua la tête en soupirant.

« Discute normalement avec lui, c’est tout ce qu’il demande. »

Ça paraissait compliqué pour Tomuki.

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Après deux semaines de ces visites, le sujet des blessures finit par être évoqué, ce qui ranima la déprime de Manoru.

« Même si je guéris, je serai au pire un infirme et au mieux un défiguré ! Comment pourrais-je encore me présenter à la Cour ? s’écria-t’il en se prenant la tête entre les mains.

Qu’est-ce qui t’inquiète ? répliqua Haruni d’un ton nonchalant.

Le regard des autres, bien sûr ! Tu vas me dire qu’ils ne vont pas parler derrière mon dos ?

Plus que d’habitude ? »

La question laissa Manoru sans voix.

« Que… Comment ça ?

Il y avait déjà des médisances sur toi puisque tu es le fils de Tadeoru. Alors de nouveaux ragots… Qu’est-ce que ça changera vraiment ? »


Manoru plissa le front, un air de détresse se peignant sur son visage.

« Ce n’est pas la même chose ! Ma parenté… c’est quelque chose que je peux négliger, donc ces médisances ne m’atteignaient pas tant que ça. Mais mon handicap… Jamais je ne pourrai l’occulter.

C’est certain pour ta jambe ? »

La jambe droite du jeune homme avait été la plus touchée. Les morsures de vampires avaient endommagé les tendons et les muscles. Cependant, n’était-ce pas encore un peu trop tôt pour un diagnostic ?

« Je le sens au plus profond de moi, fit Manoru en crispant ses mains sur les draps. Je ne pourrai plus jamais marcher normalement… ou marcher tout court ! »

Il aurait peut-être pu se faire aux hideuses cicatrices tout le long de son corps, mais un tel handicap… C’était impossible pour lui à accepter.


Haruni releva soudain sa manche et il défit la protection d’avant-bras qu’il portait en permanence, le tout sous le regard perplexe de l’autre jeune homme. Manoru fut encore plus sidéré en voyant les fines cicatrices qui recouvraient tout le bras gauche du Second Prince.

« Pendant la campagne de Dekita, j’ai été gravement blessé au bras, expliqua Haruni. À cause du commandant Gorō, la plaie s’est horriblement infectée et la seule solution envisageable était de me couper le bras. »

Le Fieur retint un cri horrifié.

« Je m’y étais presque résigné, poursuivit l’adolescent. Finalement, un traitement a été trouvé de justesse et le bras a pu guérir… mais il y a eu des séquelles. »

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En se souvenant de cette période, Haruni soupira :

« Au début, je n’arrivais pas à tenir mon sabre plus de cinq minutes. Mon bras se convulsait par moment et j’avais des douleurs atroces. Il a fallu presque deux ans pour retrouver le plein usage de mon bras. Il ne me reste plus que ces cicatrices… Tout ça pour te dire que même si la situation te paraît désespérée pour le moment, il ne faut pas renoncer. Je suis passé par là et je croyais que jamais ça n’irait mieux. Il faut juste être patient… mais je t’avoue que j’en avais assez d’entendre ce mot à l’époque. »

Manoru esquissa un sourire, avant de s’assombrir à nouveau.

« Ma jambe ne guérira jamais aussi bien que ton bras.

C’est vrai, » reconnut Haruni.

Non seulement ce n’était pas le même genre de blessure mais en plus, Haruni avait bénéficié de l’aide des Dieux. Là, même s’il parvenait à Les convaincre d’aider le Fieur, il savait qu’Ils n’en auraient pas la force. Entre sa blessure, puis la quantité d’énergie pour protéger Tomuki et lui, suivi par l’invocation de Hakurō… Les Dieux avaient sévèrement entamé Leur réserve d’énergie. Il fallait espérer que le prochain désastre attendrait qu’Ils soient de nouveau en forme !


« Imaginons ce qui peut se passer et ce que nous pourrons faire, proposa-t’il. Si tu boîtes, tu pourras toujours utiliser une canne pour marcher.

Comme un vieil homme ? s’indigna Manoru.

Ça ne t’empêchera pas de monter à cheval et là, tu ne seras pas gêné. »

Le jeune homme n’y avait pas songé : voilà au moins une activité qu’il pourrait toujours pratiquer normalement !

« Et si je n’arrive même plus à marcher ? » demanda-t’il en s’imaginant toute de suite le pire.

Haruni croisa les bras et réfléchit un moment. Se faire porter était hors de question, c’était bien trop indigne ! Manoru devait pouvoir se déplacer tout en restant assis… sur une chaise…

« Une chaise roulante ! trouva-t’il soudain.

Une quoi ? »

Le mot Vite lui était inconnu, ce qui n’était guère surprenant : les gens s’asseyaient sur des coussins de sol en général.


« Comme un trône, mais en moins encombrant, expliqua Haruni. Et en mettant des roues pour que tu puisses avancer. »

Il se souvenait avoir vu en Muthelle un enfant qui mendiait dans la rue. Le pauvre petit avait perdu ses deux jambes à cause d’un accident et il utilisait une planche avec des petites roues pour se déplacer. En se basant sur cette idée, Haruni l’avait adaptée à la situation de Manoru qui avait encore une bonne jambe. Cependant, l’idée de parut pas plaire à ce dernier.

« C’est… bien trop étrange ! commenta-t’il.

Du coup, tu préfères une simple canne, non ? »

Manoru commença à acquiescer avant de se rendre compte de la manipulation. Il lança un regard à la fois amusé et furieux au Second Prince.

« Toi… »


Haruni lui sourit en retour.

« Les solutions existent, Manoru, quelle que sera la gravité de ton état. Alors ne renonce pas et bats-toi. Et puis, tu dois encore faire ta demande de cour à mon frère, tu n’as pas oublié ? »

Manoru détourna la tête.

« Ça, je crois que ce n’est plus envisageable.

Pourquoi ?

Tomuki mérite quelqu’un de mieux.

Mieux que quelqu’un qui a su le protéger en donnant sa vie sans hésiter ? répliqua l’adolescent en souriant.

Quelqu’un en bonne santé ! répliqua le Fieur en serrant les poings.

Alors il ne te reste plus qu’à guérir au plus vite. »


Décontenancé, Manoru le fixa avec agacement.

« Tu sais ce que je veux dire, enfin ! Tomuki mérite mieux qu’un invalide couvert de cicatrices ! »

Haruni retint un soupir. Il pensait qu’ils avaient dépassé ce stade.

« Tomuki se moque bien de ça. Ses sentiments pour toi n’ont pas changé et ne changeront pas !

Tu dis ça, mais… Quand il vient me voir, il… C’est à peine si on se parle et il ne me regarde quasiment pas ! Il vient uniquement parce qu’il se sent coupable envers moi. Je refuse qu’il reste coincé avec moi pour cette raison ! »

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Le Second Prince roula des yeux devant ce malentendu.

« Bien sûr qu’il se sent coupable envers toi ! Il s’en veut horriblement et ne sait plus comment se comporter avec toi. Mais ça n’a rien à voir avec ses sentiments ! Tomuki n’est pas du genre à rester coincé avec quelqu’un par pure obligation !

T-tu crois ? demanda le Fieur, osant à peine espérer.

C’est certain. Discutez-en à cœur ouvert la prochaine fois, tu verras. »

Si on avait dit un jour à Haruni qu’il arrangerait les amours de son frère avec un autre homme, il n’y aurait jamais cru !


~*~


À la fin de l’été, Tetsuō et Yatsu arrivèrent à Kurojū où ils résideraient pour une période de quatre ans. Ils auraient pu venir plus tôt, mais Mitsuhide avait fêté ses cent ans, l’âge de raison, ce qui avait donné lieu à cinq jours de festivités à Madare. S’il n’y avait pas eu l’attaque des vampires, Haruni aurait dû y assister. Comme son père ne pouvait pas le punir en empêchant la venue des deux adolescents,, il avait interdit à son fils cadet de quitter le palais. Haruni ne regretta pas l’anniversaire, mais plutôt l’occasion manquée de revoir son ami. Il se consola en songeant aux quatre prochaines années avec son fils et Tetsuō. Il avait attendu ce moment avec impatience et les échanges de courriers avaient été nombreux entre eux pour préparer ce moment.


Il n’y eut pas de grand comité pour recevoir les deux adolescents, seulement la famille impériale — à l’exception de l’Empereur — le seigneur Hatochi, Seiryū, ainsi que quelques officiels et servants. Mitsuhide n’avait pas accompagné son fils et Yatsu à Kurojū, seulement jusqu’à Murōki. Les deux jeunes gens avaient tout de même une escorte de cinquante hommes. À leur entrée dans la cour, le regard de Haruni se porta aussitôt sur Yatsu qu’il n’avait pas vu depuis huit ans. Les lettres ne remplaçaient pas le contact. Il nota tout de suite que Yatsu avait son propre cheval, signe qu’il n’était plus malade quand il chevauchait seul. De plus, le garçon avait à présent trente-six ans et était entré dans l’adolescence. Un moment, le visage du bébé qu’il avait été se superposa à son visage dans l’esprit de Haruni et il ressentit une bouffée de fierté et de tendresse : son fils avait bien grandi et promettait de devenir un homme bien. Qui plus est, Haruni allait passer quatre ans avec lui. Rien n’aurait pu le rendre plus heureux. Même la punition de l’Empereur ne ternit pas sa joie : peu importait s’ils ne pouvaient pas se voir en privé, ils auraient plein d’occasions de se côtoyer, ne serait-ce qu’avec les cours !


Tetsuō et Yatsu furent conduits devant le comité pour présenter leurs salutations. Kaname leur sourit affectueusement :

« J’espère que vous avez fait bon voyage, les garçons.

Oui, votre Majesté, répondit Tetsuō d’un air intimidé. Mes parents vous transmettent leur salut et m’ont chargé de vous remettre cette missive, votre Majesté. »

Kaname sourit devant la nervosité de cet adolescent. Elle fit signe à un servant de prendre le message.

« Merci, Tetsuō. Nous allons vous conduire à vos quartier. Tout a été fait pour que votre séjour à tous les deux soit le plus agréable. S’il vous faut quoi que ce soit, n’hésitez pas à demander.

Merci, votre Majesté.

Merci, votre Majesté, » suivit Yatsu.

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À présent que les formalités étaient achevées, l’ambiance devint plus amicale. Yatsu n’y tint plus et se rua dans les bras de son père, tel un chiot débordant d’affection.

« Haruni ! » s’écria-t’il joyeusement.

Le Second Prince sourit tendrement et le serra dans ses bras — avant de se figer.

« Yatsu… Depuis quand tu es plus grand que moi ?! »

La réalisation fut comme un coup de poignard. Yatsu avait sept ans de moins que lui et pourtant, il faisait une demi-tête de plus. Ce n’était pas logique !

« Ah ? Oui, c’est vrai ! » fit le coupable avec un rire insouciant.

Il observa tout à coup son père et tendit la main vers lui…

« Si tu t’avises de me tapoter la tête, le prévint Haruni en grinçant des dents, je ne t’adresserai plus jamais la parole ! »

Yatsu retira sa main à regret. Pour ceux qui avaient assisté à la scène, c’était assez comique.


~*~


Les cinq jeunes gens furent ravis de se retrouver après tout ce temps. Tetsuō avait également bien grandi, même s’il ne dépassait que de peu Yatsu. Haruni reconnut en lui les traits de son père et quelques expressions de sa mère. Mitsuhide était certainement très fier de lui.

« Tetsuō, fit-il en se rapprochant de lui alors qu’ils se dirigeaient vers le Pavillon des Invités, désolé, je ne t’ai pas salué correctement.

Ce n’est rien, Haruni. Je comprends que Yatsu t’accapare… et tu ferais bien de t’y habituer ! »

Le concerné, pendu au bras du Second Prince, fit la moue.

« Mais ! Ça fait si longtemps qu’on ne s’était pas vus !

C’est pareil pour Tetsuō, fit remarquer Haruni.

Tu m’as manqué plus qu’à lui ! »

Haruni eut un rire indulgent. Yatsu avait peut-être bien grandi mais mentalement, il restait un enfant.


« Quand je pense qu’on va passer quatre ans ensemble ! On va aller en cours ensemble, manger ensemble, passer nos soirées ensemble, dormir ensemble…

Hum, à ce propos, » l’interrompit Haruni.

Il le prit à part pour lui parler de sa punition.

« Quoi ?! s’écria le garçon. Mais c’est pas juste !

C’est comme ça, » fit simplement Haruni en haussant les épaules.

Yatsu se mordit les lèvres, les larmes aux yeux. Son beau rêve venait de s’effondrer. Haruni s’en voulut de le bouleverser à ce point. Cependant au moment où il allait lui tapoter la tête pour le réconforter, le garçon prit un air résolu et fonça droit sur Tomuki, un peu plus loin.

« Tomuki ! fit-il avec un excès d’enthousiasme. Dis, tu nous invites ce soir ? »


Le Premier Prince fut un peu surpris, mais il retrouva vite son sourire aimable.

« Euh… Oui, bien sûr ! On va bien s’amuser !

On pourra dormir avec toi aussi ? poursuivit le garçon en souriant.

Ou-oui.

Ah, et tu invites Haruni également, non ? insista Yatsu, son sourire s’élargissant.

B-bien sûr…

Super ! »

Yatsu se tourna lors vers son père, très satisfait de lui. Haruni n’en revint pas que le garçon avait trouvé aussi vite un moyen de contourner la punition. Bon, cela dit, ça ne fonctionnerait pas tous les jours, mais il pouvait bien faire une exception pour le premier soir.

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Un peu confus, Tomuki regarda Tetsuō et Seiryū. Tetsuō eut un sourire d’excuse face au comportement poussif de son ami. Yatsu avait pris quelques mauvaises habitudes de comportement de son père, de toute évidence.

« Seiryū, tu veux venir aussi ? » proposa Tomuki en soupirant.

Il n’était plus à un invité près.

« Pour la soirée, c’est d’accord, accepta le Firal. Par contre, je ne resterai pas la nuit.

Parce que Kenshirō t’attendra ? insinua le Premier Prince avec un sourire taquin.

Tout à fait ! » répondit franchement son ami.

Ça fit rire Tetsuō et Tomuki.


Yatsu, qui avait tout entendu, eut l’air très intéressé et se détacha de Haruni pour les rejoindre.

« Seiryū, tu es de nouveau en cour avec Kenshirō ?

Oui, ça dure depuis quelques mois. »

Yatsu eut alors un grand sourire.

« Je suis content pour vous deux. Vous êtes vraiment faits l’un pour l’autre !

Ah ? Merci, Yatsu. »

Seiryū fut pris au dépourvu. D’ordinaire, Yatsu se montrait un peu hostile envers lui, vestige de sa rancœur d’autant lorsque Seiryū tournait autour de son père. C’était donc surprenant que le garçon soit aussi aimable avec lui tout à coup.

« Bah, les gens changent avec le temps, » se dit-il simplement.

Jamais il ne se serait imaginé que la raison pour laquelle Yatsu était si aimable, c’était parce qu’il n’avait plus à craindre que Seiryū lui vole son père.


Note de Karura : Cette septième partie se termine. Ça avait bien commencé, avec un léger mieux dans la relation Seiryū / Haruni, mais un nouvel obstacle s'est présenté. Entre Haruni qui ne veut rien à voir avec Seiryū et ce dernier qui ne fait que pousser et pousser pour vaincre les résistances de l'adolescent, on va voir qui va l'emporter !

Il était temps aussi que Tetsuō et Yatsu arrivent à la Cour. Vous verrez dans la prochaine partie quel impact leur présence va avoir sur Haruni.







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