Partie 5 : Le duc de Magnus
Chapitre 1
Alors que le printemps se terminait et que l’été commençait, le mois de Juin était le moment parfait pour que les étudiants profitent de leur jeunesse.
Malheureusement pour les étudiants de l’Académie de Solren, Juin était le mois de la mort, surtout au début. C’était parce qu’il y avait les examens de fin de semestre. Mais à présent, le premier tiers du mois était passé. La plupart des étudiants ressentirent un sentiment de libération alors qu’ils sortaient de ces partiels infernaux et quittaient l’académie.
Pourtant, Nigel était en train de lire un livre avec persistance dans une atmosphère très éloignée de la liesse autour de lui. Son camarade de chambre, Bale, s’approcha de lui.
« Sunbae J’aime bien tout traduire mais là, ça ferait bizarre. C’est comme ça qu’on appelle quelqu’un qui est dans une classe supérieure ou qui a plus d’ancienneté au travail. (1), tu ne dois pas partir ? Tu as dit que tu devais voir quelqu’un.
– Ah ? Ah oui, il faut que j’y aille ! »
Ce ne fut qu’à ce moment que Nigel vit l’heure et il se leva précipitamment de sa chaise. Le bureau de Nigel était un vrai bazar, jonché de tablettes en pierre extraites de ruines, de livres empruntés à la bibliothèque, de feuilles de papier froissées pendant qu’il faisait ses devoirs, d’une trace d’encre quand il avait renversé une fois l’encrier, de pointes de plume mâchouillées et de tasses empilées après avoir bu. Nigel soupira en voyant cet endroit qui avait clairement besoin d’un bon nettoyage.
« Il faudrait vraiment que je range tout ça, fit-il.
– Tu veux que je m’en occupe ? proposa Bale.
– Non, je le ferai quand je reviendrai.
– Le semestre se termine. Tu peux appeler quelqu’un pour te récupérer ou bien simplement rester vivre au dortoir jusqu’à ce que le prochain trimestre démarre.
– Non merci, ça ira.
– Pourquoi ? Je croyais que tu voulais passer toute ta vie ici parce que tu adooooores tellement l’académie ! »
Nigel jeta aussitôt un livre à son compagnon de chambre. Pour Nigel qui avait dû rester étudier deux années de plus car ses notes n’étaient pas suffisantes, sa vie était plutôt tragique. Il voulait donc frapper l’autre jeune homme avec le livre, mais Bale avait l’habitude et esquiva le projectile en riant.
« Si Sunbae annonçait au professeur Lannier qu’il voulait rejoindre son unité de recherche, elle en pleurerait de joie ! »
Nigel ne s’embêta même pas à répliquer à cette blague. Au lieu de ça, il jeta un coup d’œil à l’horloge et au calendrier posés sur le bureau.
On était déjà en été de l’an 280.
Nigel avait à présent vingt ans. Il s’était inscrit dans l’académie à l’âge de treize ans et même une fois que ses pairs avaient obtenu leur diplôme, il était resté à l’académie.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Naturellement, cela faisait longtemps qu’il avait terminé les cours de bases pour l’éducation des jeunes nobles. Si Nigel était resté, c’était pour se spécialiser dans la magie interdimensionnelle. Il s’agissait d’une forme de magie qu’on ne pouvait guère utiliser avec la technologie actuelle, alors elle n’existait qu’en théorie et n’avait que peu d’applications pratiques. Comme il n’y avait aucun résultat convenable de produit, le département ne recevait que peu de support financier. Jusqu’au jour où Nigel avait choisi cette spécialité.
Il avait fait don d’une très grosse somme à l’académie pour sauver le département de magie interdimensionnelle qui était au bord de la fermeture. Le professeur Lannier, qui avait étudié cette magie durant la plus grande partie de sa vie, avait accueilli ce riche étudiant avec l’air d’être prête à se jeter à ses pieds pour les lécher. Depuis ce jour, Nigel était son étudiant préféré. Et Nigel appréciait également le professeur Lannier car c’était une femme très compétente.
Cependant contrairement à elle, il n’avait pas l’intention de s’enterrer vivant dans l’académie. En effet, il s’était rendu compte avec tristesse que les humains étaient encore à mille ans d’atteindre le niveau de magie que Nigel souhaitait, à savoir traverser les dimensions.
Au moment de partir, Nigel remarqua qu’il avait de l’encre sur la manche et il finit par se changer complètement en commençant par sa chemise. Il enfila une veste bleue foncée sur sa chemise blanche, ainsi qu’une cape légère avec une capuche.
Il donnait chaud rien qu’à regarder ce qu’il portait, sauf que Nigel possédait un collier sur lequel était gravé un sort de régulation de la température. Le poids de ce bijou autour de son cou rappela à Nigel la personne qui le lui avait donné et il soupira légèrement.
« Bon, j’y vais, annonça-t’il.
– Oui. Sunbae, tu n’as pas oublié qu’on est censé se retrouver à la taverne après-demain, pas vrai ?
– Mmm.
– Tu dois absolument venir cette fois. Il y aura plein de filles !
– Raison de plus pour que je ne vienne pas !
– Allez, viens. Ce sera en tout bien tout honneur.
– Tu parles ! » fit Nigel en haussant les épaules.
Bale parut sur le point de dire quelque chose, mais Nigel savait très bien ce qu’il allait dire, alors il ne voulut pas l’écouter davantage et quitta la chambre.
Nigel sortit du dortoir et regarda autour. Les bâtiments de l’académie, qui s’était étendue à partir du moment où elle avait commencé à accepter des étudiants nobles, étaient immenses et possédaient un certain charme. Bien entendu, cet espace vaste posait problème aux étudiants qui devaient se déplacer toute la journée. Du coup, Nigel n’était guère impressionné par le paysage environnant. Son regard balaya les lieux à présent déserts, ce qui faisait un peu bizarre.
« Ça change de d’habitude, » marmonna-t’il pour lui-même.
Il se mit en route vers le lieu de rendez-vous. C’était peut-être parce qu’il ne portait pas de livres pour la première fois depuis longtemps, mais ses pas furent très légers.
Il accéléra au fur et à mesure qu’il se rapprochait du portail arrière de l’académie. Il vit un homme de haute taille qui l’attendait à la grille. Ce dernier repéra Nigel et lui fit un grand signe de le main. Nigel s’approcha de lui et le salua :
« Schumach, ça fait longtemps que tu attends ?
– Ce n’est pas grave. Je demanderai un supplément de salaire.
– Envoie la facture à Georg.
– C’est entendu. »
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Même s’il avait dit ça, Schumach n’irait jamais demander une compensation en plus. De toute manière, il recevait déjà une belle somme de la part du duc de Magnus.
Quand Nigel avait quitté le duché pour se rendre à l’académie, Luther lui avait affecté Schumach. C’était une bonne chose à la fois pour Nigel, qui voulait tout faire pour empêcher Schumach de toucher à l’épée de Glarus, et pour Schumach, qui s’inquiétait de devoir déménager dans le duché de Magnus avec sa famille. Nigel avait accepté Schumach comme son chevalier d’escorte et il retourna avec lui dans la capitale.
Ainsi pendant les sept années qui suivirent, son chevalier protecteur fut Mikhail Schumach.
À leur arrivée dans la capitale, le chevalier s’adressait à lui avec respect et courtoisie. Puisque Nigel désirait plus qu’une simple relation de maître à serviteur, il avait suggéré une relation plus amicale entre eux. Schumach avait accepté sans hésiter, comme s’il n’avait attendu que ça.
Cette attitude avait continué jusqu’à maintenant et quand ils étaient seuls, ils parlaient de manière très informelle et détendue. Ce n’était pas juste une question de parler sans titre honorifique et autres fioritures, Schumach était aussi devenu quelqu’un à qui Nigel pouvait se confier.
Outre leur relation qui avait totalement changé, Schumach était aussi devenu complètement différent de la session précédente. Était-ce parce qu’il ne subissait plus le poids de la hiérarchie et se retrouvait relativement libre aux ordres de Nigel ? En tout cas, il avait un air bien plus souriant et sa manière de penser était positive et flexible. C’était un résultat des plus satisfaisants.
Nigel consulta la fenêtre d’information de l’autre homme.
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En plus, ses stats étaient bien plus élevées que ce qu’elles seraient trois ans plus tard dans les autres sessions. Le niveau de MP était plus haut et il avait acquis plus de compétences. À présent, Schumach était indéniablement le chevalier le plus renommé de la capitale. Il avait également reçu le titre grandiose mais un peu pompeux de Chevalier de Lumière.
« Tu as l’air en forme, fit-il à Schumach.
– Toi par contre, tu n’as pas l’air bien.
– Pas moins que d’habitude, alors ça ne posera pas de problème.
– Mmm… Bon. S’il y a le moindre problème, dis-le moi tout de suite. N’en fais pas de trop, sinon tu finiras par t’écrouler comme la dernière fois !
– Oui, mais je vais vraiment bien aujourd’hui.
– Tant mieux. Alors allons-y, » fit Schumach en rajustant son épée.
Nigel ouvrit le chemin, rabattant sa capuche sur son visage.
La vue de ces deux personnes qui marchaient dans les rues était si étrange que n’importe qui les regardant de près aurait remarqué quelque chose de curieux.
Alors que Nigel marchait à grands pas, il s’arrêtait brusquement pour réfléchir. Il lui arrivait aussi d’entrer dans une allée, d’en ressortir, puis d’entrer dans l’allée suivante. Quand on voyait ça d’un œil extérieur, on aurait dit qu’il déambulait dans la rue. Mais Schumach avait l’habitude et suivait le jeune homme sans rien dire.
Alors que Nigel s’enfonçait de plus en plus dans les ruelles complexes, il s’éloigna de la rue principale et l’ambiance était devenue plus sombre. Comme on se trouvait dans la capitale où la sécurité était bonne, le quartier n’était pas si mal famé au point que quelque chose pouvait leur arriver tout de suite.
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Pourtant, Schumach se plaignit, inquiet en tant que chevalier protecteur :
« Si tu comptais te rendre dans ce quartier, pourquoi tu n’as pas fait venir plus de gens ? Ça risque d’être compliqué pour moi de te protéger tout seul.
– Je suis sûr que tu peux y arriver, sire chevalier.
– Ce ne sera pas facile. Le jeune maître n’en a pas conscience parce qu’il n’a jamais manié une épée.
– Mais j’ai eu des leçons ! Je suis aussi un membre de la famille Magnus, après tout. Bon en fait, j’ai essayé quelques fois, puis j’ai renoncé parce que j’étais très nul.
– Bah, au moins tu auras essayé ! »
Nigel rit face à cette remarque sarcastique. Schumach, qui était bien au courant de la situation de Nigel, était actuellement la personne avec qui il était le plus à l’aise pour parler. Actuellement…
Nigel s’assombrit à cette pensée subite. La personne à qui il pouvait tout dire autrefois n’était plus à ses côtés. Il devait être en ce moment bien occupé au nord avec la grande bataille, combattant un torrent de monstres.
Au lieu de se laisser envahir par ces pensées inutiles, Nigel tourna la tête. L’endroit mentionné par <Indice> se trouvait juste devant lui. Après avoir regardé tout autour, il s’arrêta.
« C’est lui. »
Schumach se tendit suite au léger murmure de Nigel.
Ce dernier désigna un homme du regard.
« Là, celui avec la capuche. »
Par ce temps estival, cet homme avait le visage couvert par une épaisse capuche noire, ce qui le rendait très suspect. Nigel était habillé pareil alors bien entendu, il ne disait pas que cet homme était suspect juste à cause de sa tenue.
Juste au moment où il allait se faire repérer par l’homme qui tournait la tête pour regarder partout, Schumach tira Nigel par le bras et ils se cachèrent dans une ruelle. C’était une précaution familière quand on avait l’habitude. Il fallait toujours rester vigilant, vu la gravité de leur travail. Nigel retint son souffle nerveusement.
L’homme qu’il avait repéré était un marchand d’esclaves clandestin.
Tout en suivant les cours de l’académie, ce que Nigel faisait avec diligence, allant jusqu’à négliger ses notes, c’était de découvrir et d’intervenir dans les très nombreuses affaires criminelles de la capitale afin de les résoudre. Le but ultime de tout ça était d’augmenter le prestige du <Messager de Dieu> et d’accomplir le plus de <Réussites> possibles, comme il en avait convenu avec Inas sept ans plus tôt.
Bien entendu, la situation avait énormément changé par rapport à ce qu’il avait eu en tête à l’époque. C’était Schumach, et pas Inas, qui se trouvait à ses côtés. Qui plus est, Nigel et Inas ne se trouvaient absolument pas au même endroit.
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Au lieu de sombrer dans la mélancolie, Nigel jeta un regard significatif à Schumach. Leur cible était très proche à présent, alors cela ne posait pas de problèmes qu’ils soient séparés. Du moment que Nigel ne le gênait pas, Schumach ne risquait pas d’être vaincu. Le rôle de Nigel s’arrêtait là.
Le chevalier hocha la tête en toute confiance et se cacha en silence dans les ombres, poursuivant l’homme à la capuche.
Nigel sortit sa montre pour consulter l’heure. Quand la petite aiguille eut fait environ dix fois le tour du cadran, il vérifia la fenêtre de compagnie. Les HP de Schumach n’avaient que légèrement diminué, tandis que ses MP avaient radicalement baissé et continuaient de décroître. Et après que la petite aiguille ait fait un autre tour de cadran, la vitesse de diminution des MP ralentit rapidement. Cela voulait dire que le combat violent dans lequel on devait utiliser des MP pour employer ses compétences s’était achevé.
Ce ne fut qu’à ce moment que Nigel se mit tranquillement en route. Bien qu’il n’avait pas pu voir où était parti Schumach, il savait où aller.
Avant même d’arriver à destination, un <Indice> clignotant devant lui montrait à Nigel la direction à prendre.
Il avait juste besoin de suivre ces indices. Comme pour lui confirmer qu’il ne se trompait pas de chemin, il put vite entendre un cri très fort venant de tout près, suivi par des bruits violents d’armes qui s’entrechoquaient.
Et cela se termina avant même que Nigel arrive.
Il consulta par réflexe sa fenêtre d’informations quand il vit un message apparaître dans une fenêtre pour l’informer que son niveau et ses compétences avaient augmenté.
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| Détails des compétences | |
| Compétences de combat | |
| Guérison : | niveau 42 |
| Résurrection : | niveau 3 |
| Compétences spéciales | |
| Prescience | niveau 58 |
| Fausse révélation : | niveau 27 |
| Intervention divine : | niveau 11 |
| Yeux du Sage : | niveau 65 |
| Compétences générales | |
| Théorie de la magie interdimensionnelle : | niveau 43 |
Note de Karura : Notre petit Nigel a bien grandi et évolué. Mais qu’est devenu Inas ?
Notes du chapitre :
(1) J’aime bien tout traduire mais là, ça ferait bizarre. C’est comme ça qu’on appelle quelqu’un qui est dans une classe supérieure ou qui a plus d’ancienneté au travail.
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