Chapitre 7
Alors que la pression de la main de Schumach se faisait plus forte, Nigel commença à manquer d’air. Il tenta de desserrer la main de son adversaire avec ses deux mains. Malheureusement, la prise de Schumach était comme un étau et ne faisait pas mine de se relâcher.
Nigel avait eu beau augmenter son niveau et ses stats, il ne pouvait pas vaincre Schumach qui, hormis Inas, était l’un des hommes les plus puissants au monde.
« Ug-Ughn… ! »
L’air lui manquait de plus en plus. En désespoir de cause, Nigel continua de se débattre en vain contre la force inébranlable de son adversaire. Mais ses mains se firent progressivement plus faibles. Même en pleine résistance futile, Nigel trouva le moyen de s’indigner.
Franchement, allait-il vraiment mourir à peine de retour dans ce monde ? Qui plus est des mains de Schumach, avec qui il avait vécu tant de choses depuis les sept dernières années ?
C’était si injuste qu’il était au bord des larmes. Il n’était pas revenu dans ce monde pour mourir comme ça !
Ce ne fut pas qu’une simple pensée, les larmes lui vinrent vraiment aux yeux. Nigel ne savait pas s’il s’agissait de larmes physiologiques ou de douleur. Un fin filet d’eau tiède tomba des yeux de Nigel pour couler le long de ses joues.
« … »
À ce moment, il vit à travers sa vision brouillée Schumach se renfrogner sombrement. L’homme murmura des jurons agressifs, puis lâcha brusquement Nigel qu’il étranglait depuis tout à l’heure comme s’il voulait le tuer.
« Keuf, keuf… ! »
Peu importait le regard que lui lançait Schumach, Nigel était soulagé pour le moment que l’autre l’ait lâché. Libre de la prise de Schumach, le jeune homme rampa par terre pour mettre une certaine distance entre lui et son agresseur. En même temps, il toussait douloureusement tandis qu’il tâchait de reprendre son souffle.
Cela devait lui avoir laissé une sacrée marque sur la nuque. Schumach fixa Nigel d’un air glacial, tandis que ce dernier continuait de tousser, le visage rouge.
« Même si c’est un piège de cette vipère de Chancelier… Je ne peux pas te tuer avec ce visage. »
Alors pourquoi il l’avait étranglé à l’instant presque jusqu’à le tuer ? Nigel était abasourdi, mais il ne pouvait pas risquer de se plaindre. Le Schumach qu’il revoyait était un peu effrayant.
Il ne savait pas pourquoi l’autre homme se montrait soudain si hostile envers le Chancelier. Pour autant que Nigel le savait, aucun Chancelier dans l’histoire du royaume de Belfir n’avait été si détestable. N’importe qui de compétent qui pouvait devenir Chancelier pouvait se montrer un peu arrogant, mais… qui était ce Chancelier envers qui Schumach éprouvait une telle hostilité ? Il semblait que la situation dans ce monde avait radicalement changé pendant que Nigel était absent.
Sa vision encore brouillée, Nigel consulta la fenêtre d’informations de l’autre homme.
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Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Nigel cessa de tousser et se ressuya les yeux.
Il avait vérifié la fenêtre d’informations parce qu’il se demandait si l’homme en face de lui pouvait être quelqu’un d’autre que Schumach, bien qu’il lui ressemblait. Il aurait encore préféré que cet homme soit un inconnu qui se faisait passer pour Schumach.
Schumach était un rebelle et un criminel recherché de niveau 1 ?!
Autrefois, Nigel avait été si inquiet que Schumach devienne à nouveau le boss de fin qu’il l’avait élevé soigneusement, le transformant en or ou en jade. Comment se faisait qu’à peine Nigel parti, il retombait de nouveau du côté obscur ?
« Schu-Schumach.
– Ne prononce pas mon nom ! » répliqua Schumach d’un ton féroce, comme s’il allait tuer Nigel.
Il lui jeta également un regard très mauvais, l’air extrêmement furieux.
« Même ta voix est pareille, » marmonna-t’il.
Non, c’est pareil parce que c’est moi.
Nigel ne pouvait pas dire ça à voix haute. Quoi qu’il dise, Schumach ne risquerait pas de le croire. Pire encore au moindre faux pas, Schumach allait éclater comme un explosif dangereux et étrangler de nouveau Nigel. Par où diable Nigel pouvait-il commencer pour le convaincre ?
Pendant que le jeune homme se tourmentait, Schumach lui tourna le dos. Ce n’était pas pour laisser Nigel partir — au vu de ses compétences, il pouvait facilement vaincre Nigel où que ce dernier soit, alors il semblait plutôt tester ses réactions.
Nigel, qui avait pleinement conscience des compétences de Schumach, ne tenta pas bêtement de s’enfuir. S’il se mettait à courir maintenant, ce serait comme tourner le dos à une bête féroce.
Il tâcha donc de penser de manière positive. Même s’il n’avait pas encore pu retrouver Inas, il était tombé sur cet homme qui serait de son côté. Bien sûr, il devait d’abord le convaincre de son identité avant ça…
Feignant d’être détendu, Nigel regarda autour en profitant de la lumière projetée par la lanterne apportée par Schumach.
Comme il l’avait deviné tout à l’heure, il se trouvait dans un vieux bâtiment en ruines qui avait été construit dans un style architectural assez ancien. Un autel étrange et inquiétant se dressait, fait en pierre noire qui absorbait la moindre lumière.
Le motif gravé au centre de l’autel était le signe de Glarus, mais l’énergie contenue était celle de son opposé, le dieu maléfique Ederta. Et sur l’autel se trouvait enfoncée uniquement la poignée brisée d’une épée.
Ce ne fut qu’à ce moment que Nigel reconnut l’endroit où ils se trouvaient.
Cette réalisation le frappa comme la foudre. Il en oublia la douleur et se rua droit sur Schumach.
« Arrête, Schumach !
– Quoi… ?! »
Nigel parvint à peine à s’accrocher aux bras de Schumach qui tenta de le repousser.
« Non ! Absolument hors de question, qu’est-ce que tu crois faire ? Tu es devenu fou ?
– C’est toi qui es devenu fou ! Si tu ne veux pas mourir sur-le-champ, lâche-moi ! » gronda férocement l’autre homme.
Malgré ça, Nigel ne bougea pas. Même si sa vie était de nouveau menacée, il était hors de question qu’il laisse faire.
« C’est toi qui es fou, Mikhail Schumach ! Tu veux essayer de rassembler l’épée de Glarus maintenant ? C’est n’importe quoi ! »
Quand il hurla ainsi, Schumach s’arrêta net. Un profond doute apparut sur son visage, comme s’il se demandait comment diable Nigel pouvait savoir ce qu’il était venu faire ici. Mais Nigel ne pouvait que le savoir. Il l’avait vu gâcher sa vie à cause de ça plusieurs fois.
Effectivement, cet endroit était là où Schumach obtenait une des parties de l’épée de Glarus.
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Contrairement à son nom qui suggérerait que son pouvoir viendrait de Dieu, l’épée de Glarus était une arme démoniaque dans laquelle Glarus avait scellé le dieu maléfique Ederta.
Dans Legend of Heroe 2, Schumach avait rassemblé toutes les parties de l’épée de Glarus et avait connu une fin tragique, perdant son esprit et ayant son corps volé par Ederta.
En fait, malgré toutes les sessions qui avaient eu lieu jusque là, il n’y avait jamais eu une route où Schumach n’avait pas récupéré cette arme. C’était comme si c’était son destin.
Voilà pourquoi, afin de créer une situation exceptionnelle et inédite, Nigel s’était mis d’accord avec Inas pour prendre Schumach comme son chevalier d’escorte…
Mais Nigel l’avait à peine quitté des yeux une seconde que Schumach avait récolté un tas de titres affreux et essayait de mettre la main sur la première pièce de l’épée. Nigel se sentit furieux et indigné, alors que sa sympathie et son affection pour Schumach s’exprimaient.
Hé, je fais ça tout ça pour toi !
Cependant, Nigel était content que Schumach n’ait pas encore touché à l’épée de Glarus. Il implora avec sincérité l’autre homme qui le fixait d’un air sombre, comme s’il se méfiait de lui.
« Ne touche pas à ce morceau d’épée, Schumach. Je dis ça pour ton bien.
– Pour le bien de qui tu dis ça ?!
– Pour toi, bien sûr. Tu crois que quelqu’un qui manie l’épée du dieu maléfique Ederta peut trouver le bonheur ? »
Plutôt que de se laisser convaincre par Nigel, le visage de Schumach se tordit d’une sombre grimace.
« Je n’ai pas besoin de bonheur, j’ai déjà… » marmonna rudement l’homme en tendant de nouveau la main vers Nigel.
Mais il s’arrêta à nouveau. Il tira brusquement sur la cape qu’il portait pour la retirer et l’enroula complètement autour de Nigel, recouvrant son visage jusqu’à sa taille. Alors que Nigel en restait figé, Schumach le souleva pour le porter par-dessus son épaule. Nigel eut la vue complètement obstruée et se tortilla sur l’épaule de l’autre homme.
« Schumach !
– Tais-toi, je ne vais pas toucher à cette arme. Je dois d’abord m’occuper de toi.
– …
– Tu es vraiment trop bruyant. Mais quand je vois ton visage… »
Nigel allait répliquer quelque chose, mais il referma sagement la bouche. Pour commencer, Schumach ne semblait plus avoir l’intention de le tuer sur-le-champ, alors mieux valait rester tranquille. Étant donné qu’il avait flanché en voyant le visage de Nigel, il semblait être vraiment incapable de lui faire du mal.
Même si cet homme était le boss de fin, il avait toujours eu le cœur tendre. Même si Nigel n’arrivait pas à prouver qu’il était bien lui, Schumach ne tenterait plus de le tuer après avoir déjà hésité une fois.
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Mais pourquoi diable cet homme était-il devenu un traître ? Même si Nigel avait disparu, Schumach restait un chevalier du duc de Magnus et n’était donc pas en position de se faire injustement accuser. En plus, comment aurait-il pu se révolter alors que cela aurait inquiété sa famille… ?
Ne me dites pas qu’ils sont déjà tous morts…
Le cœur de Nigel devint lourd. Il y avait une très forte probabilité qu’il était arrivé malheur à la famille de Schumach. Quelqu’un qui devenait un traître ne pouvait pas garantir la survie de ses proches et Schumach n’était pas du genre à abandonner sa famille.
Nigel se dit qu’il avait dû se produire quelque chose de très grave pendant qu’il avait disparu de ce monde, mais il ne savait pas encore quoi exactement…
Pendant que Nigel songeait à tout cela, il sentit Schumach monter des escaliers.
Si on prenait les escaliers de ces ruines, on arrivait à une porte qui conduisait à l’extérieur. Effectivement, la vieille porte s’ouvrit bientôt dans un bruit sourd et le vent souffla autour de Nigel. Ce n’était plus l’été de toute évidence, puisque le vent n’était pas juste rafraîchissant, mais un peu glacial. Pendant que Nigel se recroquevillait dans la cape, il entendit d’autres bruits de pas.
« C’est vraiment ça, la pièce de l’épée ? »
C’était la voix d’une femme qui semblait encore assez jeune, mais elle contenait une touche glaciale. Schumach se tourna vers la voix et répondit :
« Non, c’est quelque chose de bizarre que j’ai trouvé dans les ruines.
– Quelque chose de bizarre ? »
Nigel tomba par terre. Il tomba sans s’y attendre, mais cela ne fit pas vraiment mal car Schumach le rattrapa au dernier moment. Malgré tout, Nigel resta un peu étourdi à cause de sa chute subite. Schumach tira sur la cape pour la récupérer.
Les cheveux de Nigel s’étaient emmêlés à cause de la cape et lui cachèrent les yeux. Il leva une main pour les ramener en arrière et put alors voir la jeune fille qui le fixait attentivement.
Il fut surpris de voir un visage familier.
Lana. Celle qui était toujours aux côtés de Kei. C’était la compagne de Kei et une héroïne.
Ce n’était pas banal de voir Lana amie avec Schumach. Mais le plus étonnant encore dans cette situation, c’était l’apparence actuelle de la jeune fille.
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Lana, qui était une guérisseuse, portait en général des tenues amples qui étaient confortables au vu de son activité, mais qui permettaient aussi de transporter facilement des médicaments ou des bandages. Sauf que la Lana actuelle portait une armure légère et élégante, une grosse épée à la ceinture et une dague à la cuisse.
Elle était si différente de l’ordinaire que c’en était ahurissant. Comment les choses avaient-elles pu changer à ce point ?! Nigel ouvrit aussitôt la fenêtre d’informations de Lana pour la consulter.
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Note de Karura : Qui avait oublié Lana ? Girl power, elle déchire grave à présent !
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