Le méchant est outrageusement beau 34

Chapitre 34 : Qui peut s’opposer à moi ?


Après que Xu Xingzhi ait tiré le nom de Qu Chi, il releva la tête et fixa le disciple de l’Île du Fleuve Céleste qui tenait l’urne.

Quand cet adolescent se retrouva fixé par un Xu Xingzhi qui souriait sans vraiment sourire, il sentit aussitôt ses jambes trembler.

« Grand frère martial Xu, ce n’est pas ma faute… je ne sais pas... »

Xu Xingzhi lui tapota l’épaule joyeusement.

« Je n’ai pas dit que c’était ta faute. J’étais juste en train de me dire que si cette fois, je pouvais vaincre Qu Chi en un seul coup, ce serait vraiment très excitant, n’est-ce pas ? »

Le jeune disciple fixa le dos de Xu Xingzhi qui s’éloignait avec panache, son visage exprimant toute son admiration.


* * *


Cependant, avant que le combat ne débute dans l’après-midi, Qu Chi était en train de se préparer sur le terrain d’entraînement quand il entendit la voix de Xu Xingzhi :

« Qu Chi, Qu Chi… Grand frère Qu Chi ? »

Qu Chi était effectivement le plus âgé des quatre disciples en chef, mais quand il entendit Xu Xingzhi l’appeler ainsi, il ne put s’empêcher de rire.

Il releva la tête et demanda :

« Qu’y a-t’il ? »

Xu Xingzhi se suspendit à la corde de soie rouge qui délimitait le terrain et fit d’un ton éhonté :

« Laisse-moi faire trois coups, tu veux bien ? »

Zhou Beinan, qui était en train de donner des conseils à Qu Chi, roula des yeux.

« Pourquoi tu ne lui demandes pas plutôt trente coups, tant que tu y es ?

– Mais oui, ce serait encore mieux ! »

Zhou Beinan : « ... »


Qu Chi répondit avec un bon tempérament :

« Ne vous disputez pas, ce n’est que trois coups. C’est d’accord, peu importe après tout. »

Xu Xingzhi adressa un sourire rayonnant à Zhou Beinan :

« Tu vois ? Tu devrais un peu plus prendre exemple sur les manières de grand frère martial Qu. Quand tu me laisseras un jour te mettre à l’épreuve, je t’appellerai aussi grand frère martial Zhou.

– Te laisser, mon cul ! objecta Zhou Beinan. Je suis plus âgé que toi, alors tu devrais normalement m’appeler grand frère. »

Après ça, il tenta de nouveau de dissuader Qu Chi :

« Qu Chi, ne fais pas attention à lui. Ne le laisse pas te marcher sur la tête. »

Qu Chi répondit d’un ton vertueux et sage :

« C’est le plus jeune de nous quatre, alors je peux bien lui laisser les trois premiers coups. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Wen Xuechen donna calmement un conseil à Qu Chi :

« … Au quatrième coup, lance-lui un mille-pattes au visage et tu gagneras. »

Dès qu’il eut fini de parler, il leva la main sans même regarder et, comme il s’y attendait, il réceptionna l’éventail que Xu Xingzhi lui avait lancé.

Xu Xingzhi se plaignit, la tête baissée :

« … Wen Cheveux Blancs, tu me blesses, ah. »

L’autre homme prit l’éventail de Xu Xingzhi et se mit à jouer avec.

« Tu devrais plutôt me remercier de ne pas participer à la Compétition Céleste.

– … Merci infiniment à vous de ne pas me massacrer. »

Xu Xingzhi tendit la main vers lui avec assurance.

« Maintenant, rends-moi mon éventail. »

Wen Xuechen le lui lança.


* * *


Peu avant le début du combat, Zhou Beinan encouragea Qu Chi :

« Bats-le, rabats-lui le caquet ! »

L’encouragement de Wen Xuechen fut un peu plus concis que l’autre :

« Bats-le. »

Qu Chi déposa son fouet et prit l’épée dont il se servait d’ordinaire avant de monter sur le terrain de combat. Il vit alors Xu Xingzhi l’y attendre déjà, ayant transformé son éventail en épée courte.

Il sourit :

« Tu ne gardes plus ton éventail cette fois ?

– Tu n’es pas comme Gros Zhou, répondit Xu Xingzhi avec un rire. … Ça fait deux fois que tu me piques la première place de la Compétition Céleste, alors je suis prêt à me montrer très sérieux, quoi qu’il arrive. »

Plus bas, les veines de Zhou Beinan tressautèrent.

« … Est-ce que je peux lancer une arme cachée pour la lui planter en pleine tête ? »

Wen Xuechen ne répondit pas mais leva les yeux vers le terrain. Il porta une main à ses lèvres, un air d’attente dans son expression.


Quand le gong et les tambours retentirent, Xu Xingzhi profita de l’occasion et fendit l’air de son épée en un geste décidé, tandis que Qu Chi tint parole.

Maître Ming Zhao du Pic du Yang Vermillon, le maître de Qu Chi, fronça légèrement les sourcils en voyant son disciple agir de manière si puérile. Mais dès que les trois attaques furent passées, Qu Chi dégaina son épée de la main gauche et l’agita. L’épée à la lame acérée fendit l’air horizontalement et le Qi d’épée dansa furieusement, comme le vent et la foudre. Voyant que la situation se présentait mal, Xu Xingzhi récupéra de force son épée qui avait été arrachée de ses mains et adopta une posture défensive. Cependant, l’épée de Qu Chi avait un pouvoir dominant. Dès qu’elle fut dégainée, plusieurs coupures se rajoutèrent sur la tunique de Xu Xingzhi.


Forçant son adversaire à reculer, Qu Chi en profita pour lancer son épée au-dessus de lui, former des sceaux de main puis les pousser en avant à l’horizontale.

Des nuages rouges emplirent le ciel et sept épées fantomatiques apparurent et se mirent à tournoyer, créant un vent violent autour de Xu Xingzhi et cachant sa silhouette. Qu Chi se jeta également dans la formation et disparut avec lui.

Pendant un moment, les spectateurs ne purent qu’entendre le son du métal et du fer qui s’entrechoquaient, et le Qi d’épée illumina les ombres en un flot ininterrompu.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Quand Xu Xingzhi avait disparu, Meng Chongguang avait déjà repéré les blessures sanglantes sur son corps. Il était si angoissé que ses joues étaient pâles et il voulut se ruer sur le terrain :

« … Grand frère martial ! »

Il fut tiré en arrière par Jiu Zhideng.

Ce dernier secoua la tête à son intention, mais il fixait également le terrain d’un air inquiet.

Qu Chi était l’un des plus grands épéistes des quatre sectes. Le fait que Xu Xingzhi se batte avec une épée ne pouvait qu’être à l’avantage de son adversaire.

En plus, Qu Chi disposait à présent de sept longues épées solides, tandis que Xu Xingzhi n’avait qu’une épée courte des plus ordinaires.


Le Pinceau Libre de Xu Xingzhi, en tant qu’arme de combat, avait en réalité un inconvénient de taille.

On avait l’impression qu’il pouvait se changer en n’importe quoi mais en fait, le Pinceau Libre avait été forgé par Xu Xingzhi en fusionnant toutes sortes d’armes qu’il avait rassemblées, mais la nature de ces divers objets ne devait pas entrer en conflit.

Par exemple, si Xu Xingzhi obtenait la même épée en bois spirituel immortel et la même lance en métal de la plus haute qualité qui soit, si les deux fusionnaient ensemble, alors le Pinceau Libre deviendrait inutilisable car le métal restreignait le bois Ce sont les relations entre les cinq éléments chinois. (1).

Du coup, Xu Xingzhi devait soigneusement calculer les attributs des cinq éléments de chaque arme dans le Pinceau Libre.


Afin d’éviter de faire n’importe quoi et que tous ses efforts soient réduits à néant, il ne raffinait qu’avec des armes aux attributs modérés et à la puissance moyenne.

Par conséquent, bien que le Pinceau Libre pouvait se transformer à l’infini, aucune de ses formes n’était aussi puissante qu’une arme spécialisée.

Jiu Zhideng se dit que si Xu Xingzhi voulait remporter ce combat, il devait employer son Pinceau Libre et faire plusieurs changements avant d’avoir une chance de gagner.

On pouvait dire que tout le monde pensait ainsi. Même Qu Chi, qui se battait contre Xu Xingzhi, pensait ainsi.


Clang.

Peu de temps après, le bruit sonore d’une épée qui se brisait se fit soudain entendre en provenance de la fumée rouge de poussière tourbillonnante, retentissant dans toute la zone.

Wen Xuechen affirma :

« … Xu Xingzhi a perdu. »

Zhou Beinan avait déjà commencé à se réjouir du malheur de son ami.

« On va voir s’il fait toujours le malin. »

Sur la tribune en hauteur, Qing Jing s’était penché en avant et contempla la boule de fumée d’un air anxieux. Les perles en bois qu’il tenait dans la main se brisèrent, mais il ne s’en rendit même pas compte. Sa concentration était telle que Guang Fu ne put que toussoter et lui rappeler à voix basse :

« … Grand frère martial, soyez un peu plus discret. »

Qing Jing agita la main et répliqua :

« Tais-toi. »


Clang.

Quand la seconde épée qui se brisait se fit entendre, des flammes surgirent de la fumée, illusoires comme les nuages empourprés du matin, blanc comme la neige, les marques bleu clair des épées s’entrechoquèrent comme des étoiles filantes, entrant en collision. Cela fit trembler le cœur de ceux qui étaient les plus proches de terrain de combat.

Wen Xuechen prit un air un peu grave.

« … Attends, il y a quelque chose qui ne va pas. »

Les troisième et quatrième bruits d’épée brisée se succédèrent. Après ces deux explosions, la moitié du terrain de combat s’effondra soudain. L’arbitre qui se tenait à cet endroit pour superviser le combat ne s’y attendait pas. Confus, il dut battre en retraite afin d’éviter les fragments.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

La formation d’épée se souleva pour se retrouver à flotter dans les airs. Xu Xingzhi et Qu Chi continuèrent de se battre à cet endroit, mais c’était difficile même pour les quelques maîtres de haut niveau de distinguer ce qui se passait à l’intérieur.

Le cinquième son d’une épée brisée fit naître une terrifiante vague de Qi spirituel à l’état pur. Plusieurs disciples au niveau de cultivation inférieur durent se couvrir les oreilles et poussèrent des cris. Wen Xuechen leva la main pour se protéger le cœur et toussa deux fois. Son visage prit une teinte livide.

Quand Zhou Beinan fixa l’endroit où les deux autres se battaient, son regard se modifia radicalement.


Le bruit de la sixième épée brisée fut extrêmement léger et se fit engloutir par les courants de vent qui persistaient autour des deux combattants. Des étincelles jaillirent entre l’ombre bleue et la lumière rouge. La pointe des épées traçaient des couches de spirales et des arcs splendides dans les airs, ce qui était un peu éblouissant.

Quand le son de la septième épée brisée retentit, Zhou Beinan s’écria avec choc :

« … Il a brisé toutes les sept épées de Qu Chi ?! »

Wen Xuechen se caressa le torse et fronça les sourcils.

« Non, sa propre épée a aussi été brisée.

– Quand ça ?

– Quand s’est brisée la septième épée de Qu Chi. »


La formation des sept épées fut ainsi rompue et des fragments d’épées tombèrent du ciel comme la pluie et la neige. Xu Xingzhi agita les mains pour se frayer un chemin hors du brouillard et de la poussière, dissipant ainsi la fumée, et il se rua hors de la formation.

Son corps était couvert de sang et ses vêtements complètement déchirés. Comme venait de le dire Wen Xuechen, l’épée courte dans sa main droite avait été brisée en deux, cependant il tenait de sa main gauche l’autre moitié de la lame. Il fit demi-tour dans les airs, tel un loup courant après une palombe, et fila droit vers Qu Chi qui avait perdu la totalité de ses sept épées.

Quand ce dernier eut repris son équilibre, il saisit une épée brisée au centre de la formation et se rua vers le bord.


Au moment où les deux se croisèrent, la manche droit de Xu Xingzhi se fendit avec un bruit sec tandis qu’une plaie peu profonde apparut sur le côté du cou de Qu Chi.

Le gong et les tambours retentirent, annonçant la fin du combat.

— Le règlement stipulait que le dernier à rester sur le terrain ou le premier à laisser une marque fatale sur son adversaire était considéré comme le vainqueur.

Et après avoir vaincu Qu Chi, Xu Xingzhi était désormais assuré de remporter la première place. Il était impossible que quelqu’un remette en cause sa position.

Qing Jing réagit le premier dans la tribune. Il se leva et s’écria :

« Bravo ! »

La mine sombre, Guang Fu le tira par le bras mais l’autre homme resta inébranlable, ses yeux tombants remplis d’une joie sincère. Il désigna Xu Xingzhi sur le terrain et déclara fièrement aux autres :

« Regardez, regardez-le, c’est mon disciple. »

Guang Fu : « ... »



Xu Xingzhi trébucha sur deux pas avant de se redresser. Il regarda par-dessus son épaule. Qu Chi venait vers lui, arborant un large sourire.

« Félicitations. »

Xu Xingzhi arbora un sourire très gai et brillant. Il retransforma son épée courte et brisée en éventail et le déplia avec un pan devant Qu Chi.

Sur la surface de l’éventail, il avait utilisé du sable doré divin pour inscrire huit caractères :

« Actuellement dans le monde entier, qui peut s'opposer à moi ? »

Et c’était signé :

« Le numéro un de la Compétition Céleste : Xu Xingzhi de la Montagne de la Tombe du Vent. »

Wen Xuechen, plus bas : « ... »

Zhou Beinan jura entre ses dents :

« … Putain, il n’a vraiment honte de rien ou quoi ? »


Même Qu Chi en resta ébahi un moment. Après ça, il ne put se retenir de rire.

« Tu as écrit ça à l’avance ? Tu étais si sûr de ta victoire ? »

Xu Xingzhi sourit et fit :

« Si j’avais perdu contre toi, je n’aurais plus été capable d’utiliser mon éventail pendant les cinq prochaines années. »

Après ça, les deux se tapèrent les poings, les paumes puis les épaules.

Dès que Xu Xingzhi lâcha la main de Qu Chi, il vit Meng Chongguang surgir du bord du terrain effondré et se ruer vers lui en deux temps, trois mouvements pour le serrer fort dans ses bras.

« Grand frère martial, je me suis tellement inquiété pour toi... »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Xu Xingzhi en resta d’abord sans voix puis ne put s’empêcher de rire et de lui tapoter le dos.

« C’est bon, c’est bon. Grand frère martial va bien, pas vrai ? Tu peux me lâcher. »

Meng Chongguang joua les vauriens :

« Je ne te lâcherai pas. »

Impuissant, Xu Xingzhi n’eut pas d’autre choix que de soulever le petit vaurien pour le passer sur son épaule. Il tourna la tête et sourit à Qu Chi, puis fit face à la tribune en hauteur où se trouvaient les maîtres. Il agita la clochette hexagonale attachée à son poignet droit en direction de Qing Jing.

C’était Qing Jing qui la lui avait donnée à l’époque.

Quand il l’avait attachée autour de son poignet pour lui, Qing Jing avait dit :

« J’espère que tu deviendras quelqu’un de meilleur que moi. »

… Bien qu’il ne comprenait pas pourquoi Qing Jing n’avait qu’une chose si simple comme attentes pour lui, puisque c’était le souhait de son maître, il l’exaucerait assurément.


En entendant le bruit léger de la clochette, Qing Jing hocha légèrement la tête et le coin de ses lèvres s’étira en un léger sourire de satisfaction.

Xu Xingzhi lui adressa un sourire, puis quitta le terrain de combat, toujours en portant Meng Chongguang.

Le front de Guang Fu se rida encore plus.

« Grand frère martial, il est trop arrogant et il parade. Et son attitude... »

Qing Jing leva son verre et, après l’avoir vidé, fit avec un sourire :

« Et ce n’est pas bien ? Moi, j’aime son style. »

Guang Fu : « ... »


En voyant que Xu Xingzhi portait Meng Chongguang pour descendre du terrain, cela déclencha soudain une discussion plus bas :

« … C’est qui, celui-là ?

– Tu ne le reconnais pas ? C’est ce beau bon à rien de la Montagne de la Tombe du Vent, qui est incapable de faire le moindre progrès depuis qu’il a formé son noyau. Même avec des trésors précieux, il n’avance pas. Mais grand frère martial Xu l’aime bien et s’occupe de lui.

– C’est donc lui ? Mais pourquoi quand je les vois tous les deux…

– Chut, chut, ne discute pas des affaires de grand frère martial Xu. … En tout cas, s’il se met vraiment avec ce bon à rien, je n’ose imaginer le nombre de jeunes disciples féminines qui seront très tristes. »

Sur le côté, Jiu Zhideng les fixa un bon moment. Incapable de supporter plus longtemps ce genre de discussion, il fit demi-tour et s’en alla, son épée en main.


* * *


Bientôt, dans la soirée, le sujet de conversation de Meng Chongguang se faisant porter par Xu Xingzhi fut remplacé par un autre événement bien plus marquant.

— Cheng Ding de l’Île du Fleuve Céleste, le nouveau venu le plus en vue de la compétition, s’était fait éjecter du terrain par Jiu Zhideng de la Montagne de la Tombe du Vent en douze attaques durant le combat de l’après-midi, et il avait fini avec deux côtes cassées. Il lui était donc absolument impossible de poursuivre la compétition.

Peut-être parce que Jiu Zhideng était un proche de Xu Xingzhi, il eut le même genre de malchance et lui aussi dut affronter Zhou Xian au combat suivant.

Xu Xingzhi avait discuté chaque jour avec Jiu Zhideng et il savait que le jeune homme se battait récemment avec un immense enthousiasme et qu’il était dans une forme idéale. Alors Xu Xingzhi fondait de grands espoirs sur lui. Il se trouva très tôt un endroit un peu dissimulé sur le côté pour observer le combat.


Zhou Xian n’avait jamais combattu Jiu Zhideng avant, mais elle n’allait prendre à la légère quelqu’un qui avait pu aisément vaincre Cheng Ding.

Elle était plutôt patiente, mais Jiu Zhideng l’était encore plus : chacun de ses mouvements était minutieux et délicat comme un cours d’eau. Plus le combat durait, plus son épée tombait comme la pluie, mordante et hardie.

Zhou Xian dut reculer face à ses offensives féroces et rapides pour ne se concentrer que sur la défense. Les muscles et les tendons de ses poignets étaient engourdis. La prochaine attaque allait sûrement lui arracher sa lance courte des mains, mais ce fut à ce moment que Jiu Zhideng dévoila une ouverture sur son flanc.

Zhou Xian était aussi prudente que les cheveux. Cette petite faille était l’occasion pour elle de renverser la balance. Elle exploita cette ouverture et réussit à éjecter Jiu Zhideng du terrain en un seul coup.


En voyant ça, Xu Xingzhi prit un air sombre et s’approcha rapidement de Jiu Zhideng qui se trouvait au pied du terrain.

Quand le jeune homme se releva du sol, il croisa le regard scrutateur de son grand frère martial.

Jiu Zhideng n’aurait jamais pensé que Xu Xingzhi viendrait assister à son combat et il prit un air nerveux en le voyant.

« … Grand frère martial, je suis désolé.

– À qui tu devrais dire ça ? Tu le sais très bien, fit directement Xu Xingzhi. Pourquoi tu as fait exprès de montrer une ouverture à la fin ? »

Jiu Zhideng baissa la tête.

« J’ai manqué de prudence. »

Xu Xingzhi lui fila une châtaigne sur la tête.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Par le passé, il avait l’habitude de frapper sur la tête de Jiu Zhideng. Bien que sa main était lourde, cela ne faisait pas trop mal mais cette fois, Jiu Zhideng fut frappé si fort que son crâne s’engourdit. La douleur le fit pâlir.

« … Tu as manqué de prudence ? Je me suis battu tellement de fois contre toi, comment pourrais-je ne pas voir que tu as fait exprès de montrer cette faille à Xiao Xian’Er ? »

Jiu Zhideng leva des yeux paniqués :

« Grand frère martial, je... »

Xu Xingzhi était venu rempli d’espoir. En voyant Jiu Zhideng échouer de cette manière, comment aurait-il pu vouloir écouter ses explications ? Il était si furieux qu’il s’éloigna.

Abattu, il agita son éventail et se dirigea vers une baie de sable blanc.


On était à présent à la fin de l’automne et le vent était froid. Pourtant, il y avait encore plusieurs jeunes disciples plein d’énergie qui allaient dans l’eau pour s’amuser et jouer comme des enfants. Les disciples moyens et inférieurs de toutes les quatre sectes s’étaient rassemblés ici. Les disciples de plus haut rang nageaient dans l’eau comme des canards, tandis que quelques disciples de rang inférieur restaient sur la baie pour surveiller leurs vêtements.

En voyant Xu Xingzhi arriver, plusieurs disciples sur la baie se levèrent pour le saluer, mais quelques disciples de la Montagne de la Tombe du Vent qui étaient dans l’eau le connaissaient bien et l’invitèrent chaleureusement :

« Grand frère martial Xu, viens nager avec nous, ah. »

Xu Xingzhi enveloppa son manteau autour de lui et refusa avec un rire.

« Pas cette fois. »


Un des disciples maugréa :

« Avant, grand frère martial adorait patauger dans l’eau avec nous. Comment ça se fait que tu aies arrêté de jouer comme ça ces dernières années ? »

Xu Xingzhi ramassa une pierre pour la lui lancer.

« Tu parles trop. »

Il la lança exprès à côté et les disciples plus bas connaissaient bien son tempérament. Sachant qu’il n’était pas vraiment fâché, ils s’éparpillèrent en riant et retournèrent jouer entre eux.

Xu Xingzhi regarda autour et découvrit que, parmi les gens qui attendaient sur la rive, se trouvait Ye Buyi, celui qui l’avait emmené au Hall de la Discipline l’autre jour. Alors il leva la main pour le saluer.

Le jeune disciple rougit d’excitation.

« Grand frère martial Xu, vous vous souvenez de moi ? »

Cela amusa Xu Xingzhi :

« Je suis plus âgé que toi, mais pas au point d’avoir des problèmes de vue, bah. »


Ye Buyi devint tout rouge. Plusieurs disciples inférieurs de l’Île du Fleuve Céleste à côté de lui s’approchèrent bravement et entamèrent timidement la discussion avec Xu Xingzhi :

« … Grand frère martial Xu, c’est vraiment vous qui avez élevé ce Jiu Zhideng ? »

Xu Xingzhi marqua une pause et s’enquit :

« Qu’est-ce qu’il y a avec lui ? »

Le disciple qui avait posé la question avait l’air plutôt geignard.

« Il ne suit pas la vraie voie, comment peut-il participer à la Compétition Céleste ? »

Un autre de ses condisciples renchérit :

« Il a agi sans la moindre retenue et a blessé Cheng Ding, n’était-ce pas par pure vengeance ? Quelqu’un qui ne suit pas le vrai Dao, c’est vraiment…

– Cheng Ding s’est montré trop agressif alors il en a subi les conséquences, l’interrompit Xu Xingzhi avant d’entendre des paroles encore plus désagréables. Si vous aviez tous bien regardé le combat, vous sauriez que la dernière attaque de Jiu Zhideng n’avait absolument pas pour intention de blesser Cheng Ding. C’est Cheng Ding qui a commis une erreur alors qu’il prévoyait une attaque féroce, d’où sa blessure. En plus, qui vous a appris que les gens qui suivent un autre Dao sont forcément mauvais ? »


Les disciples inférieurs de chaque secte se regardèrent tous entre eux dans la consternation.

Le petit disciple timide, Ye Buyi, rassembla son courage et fit :

« Je pense aussi que… les gens qui suivent un autre Dao ne sont pas forcément mauvais. »

Xu Xingzhi s’éclaircit la gorge et fit d’un ton docte :

« Ce que je veux dire, c’est que la cultivation démonique, la cultivation fantôme et la cultivation humaine, tout cela, c’est du pareil au même. Aucune n’est meilleure que les autres, et aucune n’est pire que les autres. … Les cultivateurs démoniaque et fantôme exploitent souvent des gens afin de cultiver alors naturellement, ils progressent un peu plus vite. Mais quand les choses sont trop faciles à acquérir, on risque d’y perdre son cœur. La cultivation humaine exige de cultiver son cœur avec ses propres actions. Elle est lente mais c’est plus difficile de s’égarer. C’est la plus simple pour vivre avec la conscience claire.

« Cependant, tant que vous ne faites pas du mal à tort et à travers et que vous vous concentrez sur la cultivation de votre propre corps, alors la différence entre les trois cultivations n’est qu’un préjugé. Vous comprenez ? »

Tous les disciples, y compris Ye Buyi, étaient perdus.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Xu Xingzhi tapota la tête de Ye Buyi puis fit demi-tour pour quitter la baie. Quand il arriva dans un endroit sans personne, il éleva la voix :

« … Et toi, tu comprends ? »

Jiu Zhideng apparut de derrière un arbre sur le côté, le visage baissé.

« Grand frère martial, je... »

Xu Xingzhi lui tourna le dos et soupira.

« Tu t’es dit que si tu l’emportais contre Zhou Xian, les gens feraient des remarques sur ton identité, c’est ça ? Pourquoi tu t’en fais pour ça ? Une victoire est une victoire, une défaite est une défaite, pourquoi chercher plus loin ?

– … Non... »

Les joues de Jiu Zhideng pâlirent.

« Ce n’est pas du tout ça. »

Xu Xingzhi se tourna pour lui faire face et demanda d’un ton sévère :

« Alors pourquoi tu as fait exprès de perdre ? Est-ce que tu sais que si tu avais gagné, ça m’aurait rendu encore plus heureux que le fait que je termine en tête du classement ? »


Les lèvres de Jiu Zhideng se pincèrent en une ligne pâle. Après un long moment, il fit dans un souffle :

« Grand frère martial, tu as parié sur le fait que je puisse finir quatrième du classement, c’est bien ça ? »

Xu Xingzhi se figea complètement, et ses yeux manifestèrent son incrédulité.

Jiu Zhideng n’osa pas le regarder droit dans les yeux et poursuivit d’une voix faible :

« … Alors je veux juste finir quatrième… Je ne veux pas que grand frère martial perde, je... »

Avant qu’il n’ait pu finir sa phrase, Jiu Zhideng se retrouva soudain dans une étreinte gelée, et une main aux jointures bien dessinées se glissa rudement dans ses cheveux courts pour les ébouriffer.

« … Tu n’es qu’un idiot, murmura Xu Xingzhi. Si j’avais su ce que tu pensais, j’aurais parié sur le fait que tu finisses en première position. »


Jiu Zhideng se ramollit d’abord totalement dans cette étreinte, puis il passa ses deux bras qui pendaient rigidement dans le dos de Xu Xingzhi, le serrant très fort dans ses bras. Il murmura à son oreille :

« Tant que je regarde mon grand frère martial, ça me va… »

… Tout ce qui lui suffisait, c’était de voir son grand frère martial briller fortement. Lui-même n’avait besoin de rien.

Jiu Zhideng continua d’exercer de la force et Xu Xingzhi se retrouva un peu avec le souffle coupé dans son étreinte. De sa main droite coincée entre eux deux, il le poussa légèrement au niveau de son torse.

« C’est bon, c’est bon ! Moins fort... »

Ce geste repoussa aussitôt Jiu Zhideng dans un endroit inaccessible et poussa également Xu Xingzhi dans des ténèbres profondes.


* * *


Il tomba d’une étreinte chaleureuse à une autre toute aussi chaleureuse.

Quand il ouvrit les yeux avec beaucoup de mal, ce qu’il vit fut le ciel trouble des Terres Sauvages ainsi que la source de lumière qui faisait office de lune au bord du ciel.

Je suis revenu ?

La voix douce et joyeuse de Qu Chi résonna à ses oreilles :

« Xingzhi, tu es enfin réveillé. »

Les yeux remplis d’innocence, il ordonna à Lu Yujiu qui entretenait le feu à l’entrée de la grotte :

« Xiao Lu, il est réveillé. Apporte de l’eau. »

Xu Xingzhi pressa une main sur son front et se leva lentement pour regarder Qu Chi.


Le Qu Chi fougueux et vigoureux, mais aussi calme, modéré et courtois qu’il avait vu en rêve, ou plutôt dans les souvenirs du vrai Xu Xingzhi, se superposa avec le Qu Chi devant lui qui n’avait que cinq ans d’âge mental, puis les deux se dissocièrent à nouveau.

… Qu’avait-il bien pu se passer à l’époque ?

Pourquoi Qu Chi était-il devenu ainsi ?

Pourquoi ces gens étaient-ils devenus ainsi ?


La parole à l’auteuse :

Ye Buyi (visage innocent) : Les gens qui suivent un autre Dao ne sont pas forcément mauvais.

Nan Li : En !


Note de Karura : Ces flash-backs apportent souvent plus de questions que de réponses. Mais ah, quel contraste douloureux avec ce qu’ils vivent à présent.


Notes du chapitre :
(1) Ce sont les relations entre les cinq éléments chinois.






Commentaires :


:

:

Pour insérer des émojis dans le message, appuyez sur la touche Windows et ; de votre clavier (pour Windows 10).

Derniers chapitres parus :
La Renaissance du Suprême Immortel 447 et 448
Lanterne 52
La Renaissance du Suprême Immortel 445 et 446

Planning des mises à jour :
Dimanche tous les quinze jours : Lanterne : le reflet d’une fleur de pêcher
La Renaissance du Suprême Immortel
Le Prince Solitaire