Le méchant est outrageusement beau 62

Chapitre 62 : Un rêve qui se réalise


La cérémonie de mariage débuta.

Quand elle franchit les portes de la Vallée de la Pure Fraîcheur, Zhou Xian était légèrement maquillée mais cela ne couvrait en rien sa beauté lumineuse, son visage gracieux et ses lèvres bien rouges. Portant une robe en soie rouge feu, elle tenait un éventail en plumes et marchait à pas lents au milieu des lotus. Un couple d’aigrettes garzettes qui gardaient les portes de la montagne se lancèrent dans un long chant juste au moment où la jeune femme franchissait les portes, ce qui avait tout d’un très bon présage.

À la surprise générale, Wen Xuechen, qui s’était rendu à l’entrée de la vallée pour la rejoindre, se tint debout aux portes avec elle. Les deux marchèrent main dans la main, offrant une scène très touchante.


À cause de la santé fragile de Wen Xuechen, il se déplaçait normalement en restant assis dans son fauteuil roulant. Là, il marcha clopin-clopant depuis l’entrée de la vallée au lieu de la cérémonie. La sueur ruisselait déjà sur son front. Sa cane dans une main, le nœud de mariage dans l’autre, chacun de ses pas était ferme et décidé, sa taille détendue mais le dos bien droit.

Zhou Xian était très inquiète pour lui alors elle murmura doucement :

« Frère Chen, ne marche pas si vite, je n’arrive pas à te suivre.

– Je te tiens par la main, tu ne peux pas ne pas arriver à me suivre. »

La voix de Wen Xuechen fluctua un peu. Il était clairement épuisé et c’était peut-être à cause de ça que ses mots continrent une chaleur indicible qui démangèrent le cœur de la concernée :

« C’est notre mariage aujourd’hui, je refuse qu’on me pousse en fauteuil roulant. Je vais te faire entrer dans la Vallée de la Pure Fraîcheur de mes propres mains et je ne te laisserai jamais en ressortir. »


D’habitude, Wen Xuechen restait assis et ne se révélait pas pleinement. Mais quand il se mit debout, il était en fait le plus grand des quatre disciples en chef. Quand il passa à côté de Qu Chi, on put voir qu’il le dépassait d’une tête.

En voyant ça, Xu Xingzhi sur la plate-forme ne put s’empêcher de bouder un peu.

Qing Jing se moqua aussi gentiment de lui :

« Xingzhi, on dirait que tu es le plus petit des quatre disciples en chef. »

Comment cela aurait-il pu ennuyer Xu Xingzhi, qui faisait huit chi de haut ? Il répliqua :

« Maître, vous êtes plus petit que moi de quelques cun.

– Espèce de jeune m’as-tu vu, » répliqua joyeusement Qing Jing en se pinçant les lèvres.


Cette scène où le maître et son apprenti se murmuraient des confidences à l’oreille était depuis longtemps trop habituelle pour que les autres maîtres s’en étonnent. Ils ne prirent même pas la peine de regarder. Au contraire, Jiu Zhideng contempla les lèvres étirées en un sourire de Xu Xingzhi d’un air presque obsessif, et sa pomme d’Adam monta et redescendit alors qu’il avait subitement la gorge sèche.

Conscient d’un regard sur le côté, Xu Xingzhi regarda dans cette direction. Avant que Jiu Zhideng n’ait le temps de précipitamment détourner les yeux, Xu Xingzhi lui fit un clin d’œil de l’œil gauche.

Ce mouvement frivole sur ce si beau visage le fit se sentir comme un poisson de retour dans l’eau. Ces yeux souriants étaient très brillants lorsqu’il y eut ce clin d’œil. Quand les longs cils s’abaissèrent et se soulevèrent, Jiu Zhideng eut l’impression qu’un petit animal était en train de grignoter son cœur.

… Meng Chongguang, qui se trouvait au pied de la tribune, fut si furieux qu’il faillit déchirer sa ceinture.


* * *


Lors d’un mariage de cultivateurs, la procédure n’était guère différente que dans le monde des mortels. Après que maître Fu Yao ait dirigé la cérémonie, les jeunes mariés se prosternèrent devant leurs ancêtres, leurs maîtres, puis le Ciel et la terre. Ils se prosternèrent ensuite l’un devant l’autre, et ce fut le signal de départ du banquet.

Qing Jing garda Xu Xingzhi près de lui en prétextant que ce dernier allait lui servir l’alcool mais en fait, Xu Xingzhi avait ses propres bols, baguettes et sa coupe d’alcool. C’était donc comme s’il mangeait avec les aînés.

Puisque Jiu Zhideng était là, il était hors de question de le laisser à l’écart. Qing Jing fut le premier à lui proposer un toast :

« Xiao Deng, viens. Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, alors vide-moi cette coupe. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Xu Xingzhi ne put s’empêcher de lui rappeler :

« Maître, Xiao Den s’est toujours modéré et il ne boit pas… »

Toutefois, sans sourciller, Jiu Zhideng prit la coupe remplie de liqueur blanche. Il se cacha la bouche d’une manche puis vida la coupe, puis la reposa à l’envers sur la table.

« … Merci, maître, » fit-il.

Même Qing Jing arbora un air de stupeur. Il vida sa coupe à son tour et la posa sur la table.

Cela fit un peu froncer les sourcils à Xu Xingzhi.


Plus bas, les disciples s’amusaient entre eux. Il y avait cependant certaines personnes qui observaient ce qui se passait sur la plate-forme élevée.

Un disciple de la Montagne de la Tombe du Vent longea la table longue et étroite où étaient disposés toutes sortes de plats et discuta avec un condisciple devant lui :

« … Regarde-moi un peu grand frère martial et le fils du Seigneur Démoniaque. Cela fait un moment qu’ils n’arrêtent pas de se regarder.

– Comment ça, le fils du Seigneur Démoniaque ? répliqua le disciple devant lui. Son statut et son ancienneté actuels n’ont plus rien à voir avec ce que c’était avant. Il est d’un rang bien supérieur au nôtre. Ces maîtres immortels sont les seuls à être du même rang que lui. »


Le disciple de derrière se figea, puis grommela avec une pointe d’aigreur :

« Il a vraiment volé jusqu’aux branches pour devenir un phénix. Dire qu’avant, il n’était qu’un bon-à-rien de gamin que les Démoniaques ont rejeté…

– Chut ! Si tu dis des choses pareilles, grand frère martial va se fâcher s’il t’entend. »

Le disciple à l’arrière n’osa pas dire un mot de plus à ce sujet. Il continua cependant à marmonner :

« Grand frère martial a vraiment une amitié très profonde avec ce Jiu Zhideng. Cela ne fait qu’un an que l’autre est parti mais quand grand frère martial nous entraîne à l’épée, cela lui arrive encore de temps en temps d’appeler Jiu Zhideng pour lui demander de nous faire une démonstration. C’est vraiment… »


Arrivé là, les deux entendirent soudain un crac strident venant du côté.

Les deux se tournèrent avec horreur et virent Meng Chongguang non loin. Ce dernier tenait une coupe en argent à la main, mais l’anse de la coupe formait un angle étrange avec le reste.

Ils crurent avoir mal vu alors ils y regardèrent de plus près. La coupe ne semblait plus bizarre et Meng Chongguang la tenait simplement entre ses mains.

On a vraiment dû rêver, bah.

Malgré tout, cela leur passa l’envie de continuer à bavarder. Après tout, Meng Chongguang suivait grand frère martial Xu tous les jours. S’il lui répétait ce qu’ils venaient de dire, compte tenu du tempérament de grand frère martial, il était fort possible que ce dernier profite de la première occasion venue pour les entraîner à mort.


Meng Chongguang conserva un air neutre et reposa la coupe en argent au bord de la table.

Si on y regardait de plus près, l’anse qu’il avait effectivement cassée de ses propres mains avait été de nouveau resserrée par ses doigts.

Il leva la tête pour regarder Xu Xingzhi qui trinquait avec Jiu Zhideng. Le sourire aimable et chaleureux de Xu Xingzhi lui donna envie de renverser la table.

Grand frère martial, tu m’énerves vraiment.


* * *


Tout le monde but joyeusement de la journée jusqu’à minuit. Après que la lune radieuse et splendide avait remplacé le soleil rouge et brûlant, les invités du banquet commencèrent à se retirer par petits groupes.

Tandis que Xu Xingzhi aidait un Qing Jing ivre à retourner au Pavillon des Invités pour se coucher, Qing Jing ne cessa de tirer sur sa manche et de répéter sans cesse :

« Xingzhi, quand est-ce que tu vas te marier, ah ? Je-je t’ai déjà préparé une dot depuis bien longtemps…

– Oui, oui, oui. Maître, allez vous coucher et dès demain matin, je vous présenterai votre future belle-fille.

– … Vraiment ? Tu ne me mens pas ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Les autres maîtres qui n’étaient pas encore partis eurent tous un léger rire. Même Jiu Zhideng ne put s’empêcher de dérider un peu. Ses yeux qui brillaient à cause de la légère ivresse ne pouvaient s’empêcher de rester braqués sur Xu Xingzhi avec de moins en moins de retenue. Même Liu Yunhe toussota plusieurs fois derrière lui pour lui indiquer d’arrêter de le fixer, en vain.

Je n’ai pas vu mon grand frère martial depuis si longtemps, cela fait vraiment bien trop longtemps.

Quand il l’avait revu après tout ce temps, le désir dans son cœur avait enflé rapidement, telle une bête sauvage affamée.


* * *


Xu Xingzhi allongea son maître et lui passa une serviette sur les mains et les pieds. Il lui prépara aussi une soupe de dessaoulement qu’il lui fit boire. Il fit bouillir de l’eau et la versa dans la théière afin que son maître ait de l’eau à disposition. Après tout ça, Xu Xingzhi referma la porte derrière lui et s’en alla.

Il se renseigna auprès de disciples de la Vallée de la Pure Fraîcheur et apprit que Jiu Zhideng n’était pas parti mais qu’il logeait dans un autre pavillon quelque part dans la vallée. Xu Xingzhi fut ravi à cette nouvelle et marcha d’un pas léger vers cet autre pavillon.


Ce fut Lin Yunhe qui lui ouvrit la porte.

Toutefois, le regard de Xu Xingzhi ne s’attarda même pas deux secondes sur lui. Il le dépassa et entra dans la pièce. Il s’agenouilla devant Jiu Zhideng qui venait à peine de dénouer sa ceinture pour se changer et n’eut pas le temps de se retourner. Xu Xingzhi fit d’une voix forte :

« Xu Xingzhi, disciple de la Montagne de la Tombe du Vent, salue le Seigneur de la voie Démoniaque. »

Jiu Zhideng fit un drôle de tête en se faisant saluer si respectueusement par l’autre jeune homme. Cependant, en voyant les sourcils légèrement haussés et le sourire au coin des lèvres de l’autre, il comprit quelque chose. Il désigna la porte du doigt et fit d’un ton neutre :

« Tu peux te retirer. »

Il n’y avait aucun doute sur la personne à qui s’adressait cet ordre. Liu Yunhe pâlit soudain mais Jiu Zhideng lui adressa un simple regard en coin. L’homme réprima son humeur et fit simplement :

« À vos ordres. »

Il se tourna et referma la porte, le visage glacial.



Dès que la porte se referma, Jiu Zhideng s’avança aussitôt et serra le corps gelé dans ses bras avec fougue.

Le corps d’un homme n’était pas aussi tendre à enlacer que celui d’une femme, pourtant Jiu Zhideng le serra contre lui de toutes ses forces. Il saisit ses épaules solides et fines comme s’il avait les bras passés autour de ses propres épaules, mourant d’envie de l’intégrer dans son propre corps.

Xu Xingzhi fut pris par surprise avec cette étreinte. Ses os devinrent un peu douloureux et même la douleur à sa taille, qui s’était atténuée après une bonne nuit de sommeil sur un lit en hauteur la nuit dernière, se réveilla sourdement.

Malgré ça, il fit preuve de tolérance et laissa Jiu Zhideng le tenir aussi fort. Comme à un enfant, il lui caressa ses longs cheveux attachés.

« Grand frère martial est là, je suis là. »


Jiu Zhideng se rendit compte de son manque de contrôle. Bien qu’intimidé et mal à l’aise, il ne le lâcha qu’avec réticence.

« Grand frère martial s’est soudain agenouillé devant moi, cela m’a vraiment fait peur, fit-il d’un ton chaleureux. J’ai cru que mon grand frère martial voulait marquer ses distances avec moi.

– Il fallait bien que je me montre respectueux en présence de ton subordonné, ah. »

Xu Xingzhi chercha une chaise et s’y installa, croisant ses longues jambes.

« Alors, il t’a maltraité ? »

En tant que Vénérable Seigneur, Jiu Zhideng parlait avec un ton froid et impérieux, et il ne s’en cacha pas devant Xu Xingzhi.

« Il n’oserait pas. »

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Xu Xingzhi avait effectivement constaté que son niveau de cultivation avait énormément progressé.

Quand le jeune homme avait réveillé son sang de Démoniaque, Xu Xingzhi l’avait emmené dans le lieu secret qu’était l’Étang de Calcédoine afin de reformer ses méridiens. Par conséquent, une fois devenu pleinement un Démoniaque, il n’avait absolument rien perdu de sa puissance d’avant. Après être retourné au royaume démoniaque et avoir pratiqué la cultivation démoniaque, le niveau de cultivation de Jiu Zhideng, qui avait stagné durant plusieurs années, avait bondi au troisième rang. Il s’approchait désormais de la Grande Perfection du Noyau Doré et pouvait passer au rang d’Esprit Naissant à tout moment.

Ce Liu Yunhe était quant à lui au septième rang du Noyau Doré. Même s’il avait une base solide dans la cultivation démoniaque, il ne pouvait que redouter la puissance de Jiu Zhideng et n’osait donc pas l’importuner à la légère.


En songeant à son air arrogant alors qu’il était revenu à la Montagne de la Tombe du Vent pour récupérer Jiu Zhideng en utilisant sa mère victime du Talisman Partage-Sort, et en le voyant à présent de ses propres yeux être si furieux mais ne pas oser dire un mot, Xu Xingzhi ressentit une bouffée d’allégresse.

Tandis qu’il se réjouissait sincèrement pour Jiu Zhideng, Xu Xingzhi ne put s’empêcher de penser que si Chongguang était là, il voudrait certainement brimer et humilier Liu Yunhe pendant trois jours et trois nuits et que même si ce n’était pas raisonnable, il redoublerait d’efforts pour que l’autre le supplie de le délivrer de cette souffrance.

En songeant à la tête que l’autre ferait, un léger sourire se dessina sur les lèvres.


Jiu Zhideng observa ce visage souriant qui le fascinait tant. Il eut l’impression d’être assis et d’observer l’univers tout entier, heureux de tout son être.

« Grand frère martial, tu veux boire ? »

Vu qu’il abordait ce sujet, Xu Xingzhi se rappela de ce qui venait d’arriver au banquet et il s’enquit :

« Xiao Deng, tu ne buvais jamais avant. Que t’est-il arrivé depuis ? »

Jiu Zhideng répondit d’un ton nonchalant :

« Quand je suis retourné au royaume Démoniaque, je me suis soudain mis à apprécier le fait de boire. »

Rien qu’avec ces quelques mots, le visage de Xu Xingzhi pâlit un peu et son cœur sombra.

Il en a bel et bien bavé là-bas.


Il fit de son mieux pour réconforter le jeune homme :

« L’alcool n’a rien de bien. Si tu n’en bois qu’un peu, cela ne suffit pas. Mais si tu en bois trop, tout devient obscur et ténébreux et tu ne sais même plus si quel jour on est.  »

Après avoir dit ça, Xu Xingzhi faillit partir d’un rire d’auto-dérision.

Durant cette année passée, il n’avait cessé de songer au sentiment d’impuissance qu’il avait ressenti quand Jiu Zhideng lui avait été enlevé. Seul le fait d’être ivre pouvait atténuer ses regrets. Mais à présent, il tâchait sincèrement de convaincre Jiu Zhideng de ne pas boire, ce qui était plutôt ironique.

Jiu Zhideng n’y prêta pas attention et répondit :

« Si grand frère martial n’est pas à mes côtés, que m’importe de savoir quel jour qu’on est ? »


Ces paroles étaient un peu étranges mais Xu Xingzhi ne s’attarda pas là-dessus. Il se sentait déjà bien désolé pour lui.

Il ne peut pas revenir. Quoi qu’il arrive, il n’est plus le garçon vêtu de blanc tout simple qui était taciturne comme la mer et fendait le vent de son épée.

Xu Xingzhi se servit alors une coupe de liqueur, trinqua avec lui et vida la coupe cul-sec.

Jiu Zhideng ne but pas tout de suite. Il regarda simplement la pomme d’Adam de l’autre jeune homme qui montait et redescendait tandis qu’il buvait l’alcool. Il souhaita en cet instant que le temps s’arrête et ne reprenne plus jamais son cours.


* * *


Après trois tournées, Jiu Zhideng reposa sa coupe et fit :

« Grand frère martial, la seule raison pour laquelle je suis venu cette fois, c’est pour te voir. Je voulais te dire de ne pas t’inquiéter si par la suite, tu vois du changement dans le commandement du royaume Démoniaque. »

Xu Xingzhi tressaillit aussitôt.

«  Que se passe-t’il ? Qu’est-ce que tu vas tenter de faire ?

– Je vais tenter de survivre à la tribulation par les éclairs de l’Esprit Naissant. »

Le visage de Xu Xingzhi pâlit et il reposa brusquement sa coupe.

« Ridicule ! Ça fait seulement combien de jours que tu es entré dans la Grande Perfection ? Comment peux-tu parler de subir la tribulation ? »

Jiu Zhideng répondit d’un ton un peu espiègle, chose rare chez lui :

« À l’époque, est-ce que grand frère martial n’a pas aussi dit quelque chose de semblable ? »


Mais Xu Xingzhi n’avait vraiment pas le cœur de rire avec lui.

« Quand tu devras endurer les éclairs, préviens-moi. Grand frère martial est déjà au rang d’Esprit Naissant, il pourra largement bloquer les éclairs pour toi. »

Le cœur de Jiu Zhideng oublia un moment de battre.

Il s’entendit dire :

« Grand frère martial, tu seras blessé. »

Toutefois, Xu Xingzhi agita la main.

« Tu es mon petit frère martial que j’ai élevé moi-même. Plutôt que de te voir souffrir, je préfère encore subir quelques éclairs. »

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Jiu Zhideng le fixa, son cœur enflant de plus en plus. Il ne put retenir les mots qui suivirent :

« Alors… Grand frère martial, tu sais pourquoi je dois subir la tribulation aussi vite ?

– Je comprends que c’est difficile pour toi de diriger les cultivateurs démoniaques, répondit Xu Xingzhi avec empathie. Afin de devenir plus fort, tu dois prendre des risques. Mais grand frère martial sera là avec toi, alors sois tranquille…

– Non. »

Jiu Zhideng parut comme insulté et se permit d’interrompre Xu Xingzhi, une chose qu’il n’avait jamais faite auparavant.

— Ce n’était pas ça.

— Il faisait tout ça pour son grand frère martial. Comment la position de seigneur Démoniaque pourrait se comparer celle à de son grand frère martial ?


Mais Jiu Zhideng ne dévoila pas sa pensée réelle.

« Grand frère martial… va forcément devenir le maître de la Montagne de la Tombe du Vent.

– Rien n’est moins sûr. »

Depuis que la dernière cérémonie de succession avait été interrompue par l’éveil du sang Démoniaque de Jiu Zhideng, Qing Jing n’avait plus fait mention de la succession, ce qui convenait tout à fait à Xu Xingzhi. Après tout, il préférait continuer sa vie débridée et insouciante. Il préférait vraiment remettre au plus tard possible cette histoire de nouveau maître de la Montagne de la Tombe du Vent.

Mais Jiu Zhideng avait ses propres plans.


Liu Yunhe avait voulu se servir de lui comme d’un pantin, alors il avait fait semblant de lui obéir et l’avait laissé combattre ses deux grands frères. Une fois que Liu Yunhe eut fini de remettre de l’ordre dans le royaume, il s’était retourné et s’était rendu compte que l’adolescent faible qu’il utilisait comme seigneur symbolique et qui se noyait dans l’alcool avait rassemblé en secret des gens puissants afin de s’opposer à lui. Liu Yunhe ne put alors rien faire contre lui.

Jiu Zhideng comptait ensuite le priver progressivement de tout pouvoir pour devenir véritablement le Seigneur Démoniaque. Il signerait alors un traité officiel de paix avec la voie honorable. Du coup, parmi les quatre sectes, lui seul serait qualifié pour se comparer à grand frère martial et se tenir à ses côtés. Quand ce moment arriverait, il pourrait alors demander ouvertement et en toute légitimité à son grand frère martial de devenir compagnons de Dao.

Autrefois, il n’avait pu vivre que dans ses beaux rêves et il avait l’impression que rien que le fait d’y songer un peu souillait l’autre jeune homme. Mais à présent que c’était à portée de main, Jiu Zhideng ne put s’empêcher de trembler d’excitation en y songeant.


Il saisit tout à coup la main droite de Xu Xingzhi qui était posée sur la table.

« Grand frère martial, si… »

Ses paroles furent interrompues par le bruit de la porte qui s’ouvrait en grand.

Meng Chongguang croisa les mains derrière le dos et entra lentement dans la pièce.

« Grand frère martial, te voilà, ah. »

La voix de Meng Chongguang était suave mais semblait contenir d’innombrables pensées sombres et des murmures maléfiques. Alors bien qu’il souriait, son apparence faisait un peu froid dans le dos.

« … J’ai eu beaucoup de mal à te retrouver. »


En voyant le visage de celui qui avait la chance extrême de pouvoir rester nuit et jour avec son grand frère martial, Jiu Zhideng ressentit une bouffée d’irritation et de tristesse dans son cœur. Cependant, son excellente maîtrise de soi lui permit de se calmer rapidement. Suivant l’étiquette, il se leva pour le saluer :

« … Petit frère martial Meng. »

Par-dessus l’épaule de Meng Chongguang, Jiu Zhideng lança un regard appuyé à Liu Yunhe qui était censé garder les portes.

Naturellement, l’autre homme n’avait que peu d’efforts pour empêcher Meng Chongguang d’entrer. Il espérait secrètement que ces deux-là allaient se mettre à se battre et finiraient par s’entre-tuer, comme deux chiens qui se battaient. Alors il ignora le regard sombre du jeune homme.

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Pour une raison imprécise, Xu Xingzhi se sentit un peu coupable.

« Chongguang… »

Les yeux du jeune homme se posèrent sur le dos de sa main que Jiu Zhideng venait de toucher à l’instant et qui était encore sur la table. Il fit un pas en avant.

« Grand frère martial, cela fait plus d’un shichen que je t’attends au pavillon mais toi, tu es resté avec lui et tu m’as oublié ?

– Je… » voulut s’expliquer Xu Xingzhi ;

Mais Meng Chongguang ne lui en laissa pas l’occasion.

Il se jeta en avant et sépara les jambes de Xu Xingzhi avec un genou. Il pinça son lobe d’oreille et, le regardant de haut, il força un baiser sur les lèvres de Xu Xingzhi dont s’échappait le léger parfum de la liqueur.


Ce baiser était si violent et féroce que cela ne ressemblait pas du tout à Meng Chongguang. Ce sentiment oppressant de ravage et de punition était même un peu terrifiant. Entre les mouvements violents de va et vient et de roulement de langues, il ne fallut pas longtemps que les jambes de Xu Xingzhi se ramollissent.

« Arrête tes histoires ! »

Xu Xingzhi repoussa Meng Chongguang avant que Jiu Zhideng ne reprenne ses esprits. Il se ressuya la bouche du revers de la main et se plaignit, un peu essoufflé :

« … Xiao Deng est encore là ! »

Le fait de voir ces deux personnes s’embrasser passionnément avait déjà engourdi les membres de Jiu Zhideng. Et là, par ces simples cinq mots, Xu Xingzhi venait de lui faire un trou immense dans le cœur.

Ses yeux et leur contour se teintèrent peu à peu de rouge.


La parole à l’auteuse : Sœur Guang va à présent nous interpréter avec émotion la chanson suivante : Bien sûr que je lui pardonne Une chanson de Karina Lu : https://www.youtube.com/watch?v=eK3o-Pm-6tQ (1).

Ensuite, sœur Jiu poursuivra avec un grand classique bien nostalgique : Il t’aime vraiment beaucoup Une chanson d’Andy : https://www.youtube.com/watch?v=ZUm48lPJPLc (2).


Note de Karura : Pauvre Jiu Zhideng. À force de trop attendre, il s’est fait piquer son grand frère martial.

Ce genre de situation me fait penser à un autre de mes projets : Cent façons de tuer un prince charmant.


Notes du chapitre :
(1) Une chanson de Karina Lu : https://www.youtube.com/watch?v=eK3o-Pm-6tQ
(2) Une chanson d’Andy : https://www.youtube.com/watch?v=ZUm48lPJPLc






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