Le méchant est outrageusement beau 63

Chapitre 63 : Se réveiller d’un long songe


Meng Chongguang pressa délicatement son pouce sur sa lèvre supérieure, comme pour se rappeler et se remémorer le doux contact qu’il venait d’avoir avec les lèvres de Xu Xingzhi.

Ce dernier nota son air d’envie infinie et craignit qu’il ne recommence de nouveau. Il murmura alors :

« Rentre au pavillon. »

Meng Chongguang tendit la main et prit la coupe dont venait de se servir Xu Xingzhi. En se basant sur les marques laissées par la liqueur au fond pour connaître l’inclination de la coupe, il posa ses lèvres à l’endroit exact où Xu Xingzhi avait posé les siennes et but le reste d’alcool. Il garda ensuite la coupe dans sa paume.

« Grand frère martial, tu as encore des choses à dire à grand frère martial Jiu Zhideng ? »


Sans attendre sa réponse, il poursuivit de lui-même :

« … Alors je vais retourner au pavillon pour attendre le retour de grand frère martial. Tu as déjà bien assez bu aujourd’hui, alors arrête. »

Xu Xingzhi : « … »

Meng Chongguang ne lui laissa pas la moindre chance d’en placer une et l’interrogea inlassablement d’un ton qui ne souffrait pas la moindre excuse :

« Quand est-ce que grand frère martial va revenir ? »

Pendant que cette petite canaille faisait une fois encore toute une scène, Xu Xingzhi se sentit comme une épouse surprise au lit avec un autre par son époux. C’était un peu drôle.


Il demanda en retour :

« Quand est-ce que tu veux que je rentre ?

– Tout de suite, et à toute vitesse, répondit directement le jeune homme. Quand je franchirai cette porte, j’espère voir grand frère martial au lit quand je reviendrai au pavillon. »

Xu Xingzhi souleva sa tunique et même si ses longues jambes étaient croisées de manière peu convenable, cela restait un spectacle très agréable à voir.

« En, j’ai compris. Tu peux y aller. »

Meng Chongguang sortit alors d’un pas très joyeux.

Du début à la fin, il n’avait même pas regardé une seule fois Jiu Zhideng.


Mais Xu Xingzhi ne se leva pas précipitamment. Il prit la coupe dont s’était servi Jiu Zhideng et la remplit de nouveau avec la riche liqueur. Il ne se priva pas de se plaindre :

« Ce petit gars a bien du cran, il ose me menacer. »

Jiu Zhideng était resté debout et il demanda d’une voix un peu rauque :

« Grand frère martial, tu vas y aller ? »

La jalousie fit bouillir les eaux à l’origine calme de son cœur jusqu’à ce qu’elles se soient totalement évaporées. Peu à peu, les rochers hideux qui se trouvaient sous l’eau furent exposés.

« Dans ses rêves ! ricana Xu Xingzhi. Je ne pars pas, je vais continuer à boire. Si je commence à le laisser gagner, il va vraiment finir par me marcher sur les pieds ! »


Jiu Zhideng s’entendit alors demander d’un ton sec :

« Grand frère martial, Meng Chongguang et toi, vous êtes… compagnons de Dao ? »

Il connaissait déjà la réponse, tout comme un homme qui se noyait savait que l’eau allait le submerger et le transformer en masse de chair flottante. Malgré ça, il refusait de se résigner. Même s’il posait cette question stupide, Jiu Zhideng savourait l’espoir et l’attente qui refaisaient surface en lui en cet instant.

Grand frère martial, je t’en supplie, laisse-moi une issue.

Donne-moi une raison de continuer à vivre, tu veux bien ?

« Où ça, compagnons de Dao ? »

Xu Xingzhi prit un air embarrassé et, chose rare, ses joues rougirent. Il reprit la coupe d’alcool pour tenter de masquer son embarras.

« … À vrai dire, c’est juste que je n’en ai pas encore parlé au maître. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Les poumons de Jiu Zhideng se mirent à brûler et il en oublia un moment comment respirer.

« Pour… Pourquoi ? »

Pourquoi lui ?

« J’ai peur de me faire engueuler. Ce ne sera pas un problème d’annoncer ça au maître, mais maître Guang Fu, par contre… »

Quand Xu Xingzhi eut dit cela, il releva la tête et fut choqué de voir le visage d’une pâleur mortelle de son petit frère martial.

« Xiao Deng ? Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Jiu Zhideng ne savait vraiment pas comment exprimer ses sentiments, à tel point qu’il avait dû s’entraîner à sourire devant le miroir des centaines, voire des milliers de fois quand il était seul, tout ça dans l’espoir de pouvoir montrer un beau sourire à Xu Xingzhi quand il le reverrait.


Les lèvres pointant vers le bas, il demanda à Xu Xingzhi en détachant bien chaque mot :

« Grand frère martial, tu es au courant que Meng Chongguang est en fait un démon ? »

Avant cet instant, il n’avait jamais employé un ton aussi glacial et vicieux et n’avait jamais parlé en mal de quelqu’un dans son dos.

Toutefois en cet instant, il voulait simplement voir l’expression choquée et furieuse de son grand frère martial quand il découvrirait qu’il s’était fait tromper, comme si cela pourrait soigner un peu son cœur brisé et tordu.

Cependant, en seulement trois mots, Xu Xingzhi saisit sans pitié la croûte qui s’était formée sur la blessure et l’arracha d’un coup, alors que la blessure avait été adoucie par leur conversation aimable d’avant.

Xu Xingzhi s’écria d’un ton surpris :

« … Tu le savais ? »


Au départ, Jiu Zhideng ne comprit pas bien ce que voulaient dire ces trois mots.

Mais quand la compréhension se fit, une marée intangible déferla comme un tsunami, envahissant sa bouche et son nez. Les vagues le déchirèrent lentement et en silence de l’intérieur.

Grand frère martial… tu le savais déjà ?

Voyant que Jiu Zhideng était au courant, Xu Xingzhi se mit alors à tout dévoiler sans plus se retenir :

« Tu te rappelles de la fois où j’étais gardien de l’ordre pour la Compétition des Offrandes pour l’Empereur Oriental, je suis allé aux Tertres Droits pour ramener les deux disciples de l’Île du Fleuve Céleste qui faisaient les andouilles et c’est là que j’ai rencontré Chongguang. Tu te souviens ? »

Jiu Zhideng ne dit rien mais hocha la tête en silence.

Bien sûr qu’il se rappelait de ce jour.

Avant ce jour, il n’avait jamais vraiment haï quelqu’un.


« Quand ces deux disciples ont tenté de lui piquer ses Fruits de Jade Léger, j’étais déjà sur place car j’avais remarqué un fort pouvoir démoniaque qui émanait des montagnes, mais je n’étais pas sûr que cela venait de Chongguang. Il a demandé à intégrer la secte alors je l’ai ramené avec moi. Une fois que le maître a testé ses racines spirituelles, il m’a confirmé qu’il s’agissait en effet d’un démon, un rare démon céleste au fort pouvoir spirituel comme on en voit un que tous les mille ans. Le maître a accepté de le laisser rester car il avait peur que si on le laissait dans le monde sans le former ou le guider, il finirait par acquérir une tendance à faire le mal. S’il se mettait à semer le chaos plus tard, cela ne pourrait qu’apporter le malheur aux mortels. »

Xu Xingzhi tint sa coupe devant lui et en y repensant, un sourire se dessina sur les lèvres.

« Et effectivement, il ne cause aucun malheur aux mortels, juste à moi. »


Quand Jiu Zhideng entendit ça, son sang se mit à circuler à l’envers et sa gorge le démangea.

La raison pour laquelle il n’avait jamais osé avouer ses sentiments à son grand frère martial était parce qu’il se disait que le soi-disant “tous les Dao sont égaux” de Xu Xingzhi n’étaient que de belles paroles destinées uniquement à réconforter Jiu Zhideng.

Il n’osait pas s’approcher de lui et éprouvait une véritable terreur. Il craignait plus que tout que s’il avouait son amour à grand frère martial, ce dernier réagirait comme le seigneur Ye devant le grand Dragon Un noble du nom de Chu Zhu Liang, connu sous le nom de seigneur Ye, adorait les dragons. Sa maison était décorées de peintures, statues, etc., représentant les dragons. Un jour, le grand Dragon entendit parler du seigneur Ye et de son amour des dragons, alors il décida de lui rendre visite. Mais le seigneur Ye prit peur en voyant le dragon. Cela illustre l’hypocrisie. (1), qu’il prendrait peur et se mettrait à l’éviter.

Ce ne fut qu’en cet instant qu’il se rendit compte à quel point il avait été ridicule.

Grand frère martial n’était clairement pas comme le seigneur Ye puisqu’il avait déjà trouvé son dragon adoré.


Autrefois, tandis que Xu Xingzhi choyait et dorlotait toujours Meng Chongguang, Jiu Zhideng s’était naïvement demandé : En quoi suis-je pire que Meng Chongguang ? La moralité ? Le talent ? L’apparence ? Ou bien n’ai-je vraiment qu’une toute petite place dans le cœur de grand frère martial ?

Pourquoi grand frère martial est-il toujours plus proche de Meng Chongguang ? L’embrasser, le cajoler, le prendre dans ses bras et même dormir dans le même lit… En quoi suis-je inférieur à Meng Chongguang ?!

… C’était sans doute à cause de ses origines, n’est-ce pas ? Cela ne pouvait être qu’à cause de ses origines, n’est-ce pas ?


Ce qu’il avait vu et entendu aujourd’hui tua la dernière lueur d’espoir dans son cœur.

Il crut qu’il allait s’effondrer, mais les paroles qu’il prononça furent gentilles et tranquilles :

« Grand frère martial, tu ferais mieux de rentrer vite. Si petit frère martial Meng ne te voit pas rapidement, il va encore se mettre à pleurer. »

… Mais la vérité, c’était que s’il continuait à regarder Xu Xingzhi ainsi, il allait devenir fou à cause de son désir non satisfait et de la douleur dans son cœur.

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En réalité, depuis que Meng Chongguang était venu se donner en spectacle, Xu Xingzhi n’arrivait même plus à apprécier la liqueur dans sa coupe. Il ne pouvait chasser de son esprit l’air bouleversé et affligé qu’avait eu ce garçon en colère quand il avait franchi la porte.

Depuis que Meng Chongguang l’avait embrassé sous le prunier au clair de lune, le jeune homme l’avait pourchassé toute l’année. Puisque Xu Xingzhi éprouvait également des sentiments pour lui, même s’il n’avait pas encore officiellement accepté d’être avec lui, ce n’était vraiment pas correct d’aller boire avec un autre sans lui en parler auparavant.

Alors quand il entendit Jiu Zhideng suggérer que Meng Chongguang risquait de pleurer, il se sentit encore plus bouleversé et se dépêcha de finir sa coupe.


Il se leva et fit :

« Quand est-ce que tu pars ?

– Demain matin, répondit Jiu Zhideng d’un ton neutre.

– Tu ne restes pas encore un peu ?

– J’ai beaucoup à faire au royaume Démoniaque… »

Xu Xingzhi arbora un air compatissant et posa la main sur son épaule.

« Quand tu devras subir la tribulation par les éclairs de l’Esprit Naissant, envoie-moi un message. Je viendrai t’aider. »

Jiu Zhideng, qui était déchiré et mutilé en mille morceaux à l’intérieur, prit sur lui avec du mal et répondit d’un ton chaleureux :

« Merci, grand frère martial. »

Ils avaient convenu d’un accord et en plus, Xu Xingzhi avait enfin pu revoir Jiu Zhideng à qui il n’avait cessé de songer nuit et jour. Son cœur en fut un peu apaisé. Il franchit le palier, transforma son Pinceau Libre en épée volante et sauta dessus.


À cette heure-ci, la lune était brillante. Jiu Zhideng sortit pour le regarder partir.

À chaque moment depuis son retour au royaume des Démoniaques, Jiu Zhideng avait dû s’habituer à côtoyer toutes sortes de gens. S’il apercevait quelqu’un qui présentait une vague ressemblance physique avec son grand frère martial, cela suffisait à le rendre heureux pendant deux ou trois jours. Même s’il s’agissait juste de tenir ses baguettes de la même manière que Xu Xingzhi, Jiu Zhideng ne pouvait pas détacher son regard de cette main pendant tout le repas.

Mais quand il sortit du pavillon, il ne vit que le dos de Xu Xingzhi qui s’éloignait sous le clair de lune argenté.

… Xu Xingzhi ne se retourna même pas pour le regarder.


Jiu Zhideng retourna dans le pavillon et se laissa tomber dans un fauteuil.

Après un long moment, il dégaina une dague courte d’ornement de sa ceinture puis retroussa la manche gauche de sa main droite. Il pressa la pointe de la lame très émoussée contre son avant-bras gauche.

Il venait tout à l’heure de dénoncer Meng Chongguang comme démon à Xu Xingzhi. Jiu Zhideng, qui avait toujours été très fier, ne pouvait pas tolérer un tel comportement méprisable de sa part.

Il tint la poignée de la dague avec la pointe vers le bas et exerça lentement de la force. La douleur qui naquit progressivement l’aida à le distraire d’une foule d’autres choses.

Quand il rengaina la lame, Liu Yunhe entra et demanda :

« Votre Majesté, vous voulez repartir dès demain ? »


Jiu Zhideng leva ses yeux rouges vers lui et son esprit fut tel un désert avant une tempête de sable.

Il demanda d’un ton hébété :

« … Qu’est-ce que tu dis ? »

C’était rare pour Liu Yunhe de voir Jiu Zhideng dans un tel état, alors il réfléchit un peu et demanda :

« Vous désirez boire ? Je vais boire avec vous. »

Jiu Zhideng hésita un moment, puis fit d’un ton doux :

« … Combien de jarres tu as ramenées ? Apporte-les toutes. »


* * *


Quand Xu Xingzhi retourna au Pavillon des Invités où il logeait, il découvrit que la porte de ses appartements était fermée à clef.

Il siffla un “petit saligaud” entre ses dents, à la fois furieux et amusé. Il s’assit ensuite devant la porte et posa un sac en papier à côté de lui. Il fit alors d’une voix forte :

« Chongguang, je viens juste de quitter la vallée et je t’ai rapporté les cuisses de canard croustillantes que tu aimes tant. »

Un grand silence régnait de l’autre côté de la porte.

Xu Xingzhi agita délibérément le sachet pour qu’il fasse du bruit.

« Grand frère martial va les manger à ta place, ah. »


La porte derrière lui s’ouvrit subitement et avant que Xu Xingzhi ne puisse se retourner, il se fit enlacer par derrière.

« Un quart d’heure… »

La voix de Meng Chongguang donnait l’impression qu’il allait mourir suite à une immense injustice.

« Cela fait un quart d’heure tout entier. Grand frère martial, tu m’as tellement manqué. »

Le cœur de Xu Xingzhi s’adoucit devant sa réaction. Il lui caressa les cheveux en tendant la main derrière lui.

« Petit douillet. Cela ne fait qu’un moment que tu ne m’as pas vu. Ce n’est pas comme si je n’étais pas rentré de la nuit. »

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Meng Chongguang resserra son étreinte.

« … Tu n’as pas intérêt à faire ça ! »

Xu Xingzhi le taquina :

« Et qu’est-ce que tu pourrais bien faire si je ne revenais pas, ah ? »

Meng Chongguang ne dit plus rien.

Très vite, alors qu’il avait enfoui son visage dans le creux du cou de Xu Xingzhi, ce dernier sentit quelque chose de chaud dans son cou qui lui picota le crâne.

« … Putain ? »

Xu Xingzhi ne put supporter ça et se sentit aussitôt bouleversé.

« AiAi ! Chongguang, ne pleure pas… C’est la faute de grand frère martial, mais ne t’ai-je pas acheté quelque chose de délicieux ? Je ne suis resté qu’un peu après que tu sois parti et ensuite, je suis sorti de la vallée, vraiment. »


Le petit chiot dénuda les dents et fit dans un sanglot :

« Tu ne peux pas rester juste un peu ! Ce Jiu Zhideng a de mauvaises intentions à ton égard, grand frère martial ! »

Xu Xingzhi sentit une migraine poindre.

Par le passé, comment avait-il pu s’imaginer que Meng Chongguang et Jiu Zhideng étaient amoureux ? Cela semblait une vaste blague dorénavant.

Mais en attendant, il fallait encore amadouer ce petit chiot, surtout que Meng Chongguang était d’une beauté ensorcelante et ravageuse. Le concerné ressuya ses larmes mais il resta un voile humide dans ses yeux. Il inspira légèrement puis lança un regard en coin à Xu Xingzhi rempli de doléances. Xu Xingzhi sentit que son cœur n’allait pas tarder à fondre.

Il fit d’un ton tendre :

« Xiao Deng n’est pas comme ça, ne te fais pas tant d’idées. »


Meng Chongguang s’écria alors :

« Pas comme ça ?! Mais il a a touché la main de grand frère martial ! Je l’ai vu ! »

Xu Xingzhi : « … »

Angoissé, il se gratta les cheveux aux tempes et tenta de détourner son attention de Jiu Zhideng :

« Entendu, entendu, grand frère martial a eu tort. Quand j’irai le voir à l’avenir, je te préviendrai à l’avance, d’accord ?

– Parce que grand frère martial a l’intention de le revoir ?! » critiqua Meng Chongguang en lui lançant un regard lourd de sens.

Xu Xingzhi prit alors un air sévère.

« Meng Chongguang, ne commence pas à vouloir tout contrôler, ah. Il y a déjà oncle martial qui essaie de décider des gens que je dois fréquenter, et tu as vu comment je ne l’écoute pas ? »


Voyant que Xu Xingzhi montrait des signes de colère, Meng Chongguang adoucit soudain son expression et sa voix. Il se frotta misérablement contre Xu Xingzhi.

« Mais je suis jaloux et je me sens mal. Grand frère martial, tu t’en fiches donc ? »

Le voyant changer de visage avec autant d’aisance, Xu Xingzhi faillit ne pas pouvoir se retenir de rire.

Il toussota et feignit la sévérité :

« Meng Chongguang, fouille au fond de ton cœur : quand est-ce que je t’ai déjà abandonné ? »

Meng Chongguang cligna des yeux puis baissa les yeux vers son propre cœur. Puis il relâcha son étreinte autour des épaules de Xu Xingzhi. Il se pressa contre lui sur le côté puis écarta le col de la tenue de nuit qu’il avait enfilée tout à l’heure.


Son torse, qui était normalement recouvert, fut ainsi dévoilé. Il était clairement musclé mais sous le clair de lune, sa peau semblait douce comme de la porcelaine.

Les deux côtés — pureté et malice — se coordonnèrent sur le visage de Meng Chongguang pour atteindre un équilibre insolite.

« Grand frère martial, s’il te plaît, touche mon cœur. »

Xu Xingzhi fut à présent incapable de se retenir de rire.

« Meng Chongguang, tu devrais avoir un peu de dignité, ah. »

Meng Chongguang posa la tête sur les genoux de l’autre jeune homme et se comporta comme un enfant gâté.

« Du moment que je peux avoir grand frère martial, c’est bon. Peu m’importe la dignité. »

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Après ça, son regard se posa sur le sac en papier à côté de Xu Xingzhi et ses yeux s’illuminèrent.

« C’est quoi ?

– La dernière fois que je t’ai emmené près de la Vallée de la Pure Fraîcheur pour t’amuser, tu as parlé de ça et tu as dit que c’était délicieux. »

Xu Xingzhi posa le sac en papier encore chaud sur le ventre de l’autre jeune homme.

« Tiens, mange. »

Les yeux de Meng Chongguang s’illuminèrent encore plus.

« Mais ça fait déjà trois ans depuis que grand frère martial m’a emmené dans la Vallée de la Pure Fraîcheur…

– Trois ans ? s’étonna Xu Xingzhi en plissant le front. C’est possible. »


Meng Chongguang lui saisit le col.

« J’en ai juste parlé comme ça il y a trois ans mais toi, tu t’en souviens encore ? Même moi, je ne m’en rappelais plus. »

Xu Xingzhi rougit.

« … Tu parles trop. Mange vite, ce n’est plus bon quand c’est froid. »

Meng Chongguang ouvrit un peu la bouche :

« … Aaaah. »

Xu Xingzhi resta de marbre.

« Toi du nom de Meng, quel âge as-tu ? »

Meng Chongguang ne cilla pas.

« Vingt et un ans.

– Alors tu sais que dans le monde mortel, les hommes de ton âge ont déjà deux ou trois enfants ? »

Meng Chongguang pencha la tête pour la poser contre le ventre de Xu Xingzhi et fit d’un ton espiègle :

« Alors grand frère martial va devoir me donner un bébé. »


Xu Xingzhi était complètement démuni face à cette petite canaille. Il rit et le gronda en même temps :

« Je ne vais pas me fatiguer avec toi, laisse tomber. »

Il ouvrit ensuite le sac en papier et il transforma le Pinceau Libre en un carré de soie. Il se lava les mains puis se mit à décortiquer les cuisses, détachant la chair à la fois si tendre et croustillante, parfumée. Les bouts de viande furent déposés dans la bouche de Meng Chongguang.

Le clair de lune tombait comme des perle de jade, comme des étincelles de jade ou des flocons de neige. Assis sur les marches baignées par le clair de lune, Xu Xingzhi avait la tête de Meng Chongguang sur ses genoux. Plus loin, un disciple un peu ivre jouait un air gai à la flûte traversière et la musique parvint de très loin, lavant le monde entier pour ne laisser que de la pureté et de la beauté.


* * *


Dans le pavillon à plus de cent pas de là, cela faisait déjà une heure que Jiu Zhideng s’était laissé aller et il était à présent complètement ivre.

La liqueur qu’on buvait par chagrin était la plus intoxicante. Liu Yunhe porta Jiu Zhideng, qui était trop ivre pour tenir debout, et le déposa au bord du lit moelleux. Il lui retira sa tenue dont une manche s’était peu à peu imbibée de sang, puis lui enleva aussi ses bottes.

Durant l’heure qui venait de s’écouler, il avait écouté son seigneur raconter à quel point Xu Xingzhi avait été bon envers lui. Il avait été puni et battu pour Jiu Zhideng, et souffrait même d’un corps très froid depuis qu’il avait bloqué la marque du serpent annelé argenté pour lui. Voilà pourquoi depuis, Xu Xingzhi refusait de se déshabiller en public. Et ainsi de suite.


Liu Yunhe dénoua les cheveux de Jiu Zhideng et posa le ruban de soie bleue au bord du lit. Il lui massa ensuite gentiment les tempes. Ses actions témoignaient d’une grande sollicitude, mais ses paroles étaient remplies de malveillance :

« Mon seigneur, ne pensez plus autant à Xu Xingzhi. Il pratique la voie honorable, il n’est pas comme nous autres de la voie démoniaque.

– Mais Meng Chongguang est un démon, alors pourquoi a-t’il le droit d’être avec grand frère martial… ? marmonna Jiu Zhideng d’un ton ivre. Si grand frère martial est avec lui, comment maître Guang Fu pourrait-il accepter qu’il devienne le futur maître de la Montagne de la Tombe du Vent ? Alors que deviendra grand frère martial par la suite… ? Meng Chongguang ne pense vraiment qu’à lui, il n’a jamais songé à l’avenir et la réputation de grand frère martial, lui… »

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Lin Yunhe se pencha vers lui et demanda doucement à son oreille :

« S’il ne devient pas le maître de la Montagne de la Tombe du Vent, alors il deviendra simplement un cultivateur errant. Ne serait-ce pas mieux ? »

Jiu Zhideng grinça des dents et répliqua :

« Impossible, c’est impossible… Maître Guang Fu ne le laissera jamais partir…

– … Pourquoi ? »

Une lueur d’excitation parcourut le regard de Liu Yunhe.

« Pourquoi, mon seigneur ? Vous pouvez me le dire ? »

Jiu Zhideng plissa les yeux, tâchant de distinguer le visage de l’homme en face de lui. Mais il eut beau s’appliquer, il ne vit qu’une ombre fantomatique.

Cependant, cette ombre fantomatique avait été la seule à lui tenir compagnie quand il avait le cœur brisé.


Ce secret qui était au fond de son cœur depuis des années était comme une malle en bois entreposée dans une réserve depuis des années. Elle avait beau être solide, elle ne pourrait pas réchapper au triste sort de la pourriture, tout en laissant des ulcères et des cicatrices sur son cœur.

D’habitude, cela ne le faisait pas autant souffrir mais ce soir-là, le moindre rien pouvait émouvoir et ébranler Jiu Zhideng.

« … Je les ai entendus, fit vaguement Jiu Zhideng. À l’époque… à l’époque où grand frère martial s’est rendu au royaume des Démoniaques pour livrer une lettre à ma mère, il avait été puni par des coups de bâton de la Tortue Noire. Dès que j’ai appris ça, j’ai voulu aller voir oncle martial afin d’assumer la responsabilité de tout ça. C’est alors que j’ai entendu le maître et oncle martial discuter. Ils ont dit que grand frère martial avait… »


Note de l’auteuse :

Sœur Guang : Tester les limites de la patience de grand frère martial.jpg

Sœur Jiu : Sécher ses larmes, ne me demandez rien.jpg


Note de Karura : J’ai horreur quand une phrase se termine par des points de suspension ! Cela cache toujours une information capitale et qui peut chambouler toute l’histoire !

Désolée de vous décevoir, mais vous n’aurez pas la suite de cette phrase avant plusieurs chapitres ! 😅


Notes du chapitre :
(1) Un noble du nom de Chu Zhu Liang, connu sous le nom de seigneur Ye, adorait les dragons. Sa maison était décorées de peintures, statues, etc., représentant les dragons. Un jour, le grand Dragon entendit parler du seigneur Ye et de son amour des dragons, alors il décida de lui rendre visite. Mais le seigneur Ye prit peur en voyant le dragon. Cela illustre l’hypocrisie.






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