Le méchant est outrageusement beau 64

Chapitre 64 : Un paysage sous l’eau


Cette fois, quand Xu Xingzhi émergea de ce rêve, il ne ressentit aucun inconfort particulier. C’était comme si cela avait été un rêve normal.

Il roula sur le côté et se mit assis. Une tunique encore chaude autour de son corps glissa dans le mouvement.

La lumière en dehors de la grotte était comme d’habitude : sombre et morose. Mais il put entendre le bruit de la pluie battante.

Cette fois, il était resté moins longtemps plongé dans ses souvenirs. Cela n’avait duré que la moitié de la nuit et les autres n’étaient pas tous encore réveillés. Certains méditaient et d’autres dormaient paisiblement. Même Meng Chongguang était endormi à côté de lui, recroquevillé. Ses paupières bougeaient un peu, comme s’il n’avait pas un sommeil paisible.


Xu Xingzhi était à peu près réveillé. Il se rendit compte qu’il était placé au plus près du feu de camp. Après tout ce temps à dormir près du feu, il était complètement sec. Xu Xingzhi se leva donc et sortit.

En émergeant de la grotte, il écarta les bras et inspira profondément.

L’air était devenu plus pur grâce à la pluie, si frais qu’il éclaircissait le cœur des gens. Le paysage autour était comme une peinture méticuleuse : la lourde pluie limpide avait laissé des dizaines de petites bulles par terre. Certaines étaient aussi grosses qu’un poing, tandis que les plus petites faisaient la taille d’une graine de tournesol. Les rochers étaient noirs de jais tandis que la terre était d’un jaune ocre. De près comme de loin, les contours étaient bien dessinés, avec un buisson de fleurs sauvages comme touche finale : un peu de rouge apparaissait entre des feuilles d’un vert brillant, comme les épingles à cheveux en rubis que les femmes aimaient utiliser. Mais après la pluie battante, le rouge avait diminué et quelques pétales bien rouges étaient tombés dans la boue.


Xu Xingzhi invoqua son Pinceau Libre et le transforma en parapluie. Il sortit de la grotte pour ramasser un bout de bois. Puis il l’agita dans les feuilles vertes afin de s’assurer qu’il n’y avait aucun insecte qui rampait sur les branches. Il cueillit ensuite une branche fleurie du buisson avant de retourner à l’entrée de la grotte.

Xu Xingzhi s’assit par terre et secoua le parapluie pour en retirer les gouttes d’eau avant de le poser à côté de lui. Une fois le parapluie sec, il le transforma en ciseaux et fil de coton. Tout en écoutant la pluie tomber, il se mit à arranger les fleurs. Il fit des coupes en ne gardant que les fleurs les plus vigoureuses et arrangea le tout pour rendre ça plus mignon.

Il utilisa ensuite le fil de coton pou faire un nœud autour des branches fleuries bien nettoyées afin d’en faire une barrette naturellement ornée de fleurs.


Au moment où il transforma Pinceau Libre en un éventail et admirait l’épingle à cheveux entre ses doigts, il fut de nouveau amusé en entendant les bruits de pas précipités derrière lui.

Après avoir couché trois, quatre, cinq ou six fois avec cet homme, comment aurait-il pu ne pas reconnaître ces bruits de pas ?

Mais cette fois, quand Meng Chongguang passa ses bras autour de lui, le jeune homme avait la respiration haletante et il y avait même un peu de sueur sur la paume de ses mains, ce qui obligea Xu Xingzhi à se retenir de rire.

« Un problème ?

– … J’étais si inquiet. »

Le souffle chaud sortant de la bouche de Meng Chongguang chatouilla légèrement le lobe d’oreille de Xu Xingzhi.

« Grand frère martial, j’ai fait un cauchemar. J’ai rêvé que tu… que tu ne voulais plus de moi tout à coup. J’avais beau t’appeler dans ton dos, tu ne te retournais pas. »


Sa voix prit un ton chagriné.

« Et quand je me suis réveillé, mon grand frère martial n’était plus à mes côtés, une fois encore. Qu’est-ce que tu voulais que je m’imagine… ? »

Xu Xingzhi fronça les sourcils.

« Pour quelqu’un qui souffre d’insomnie, je trouve que tu dors et que tu rêves beaucoup, non ? »

Comme si son mensonge avait été dévoilé, Meng Chongguang fit d’une voix grave et minaudière :

« Ce n’est pas de l’insomnie… Rien qu’en regardant mon grand frère martial, je me sens à l’aise et je n’ai pas besoin de dormir. »

Xu Xingzhi ne dit rien.

Cette fois, Meng Chongguang crut qu’il était fâché alors il n’osa plus employer ses mots doux. Il répondit honnêtement :

« … Je n’arrive vraiment pas à dormir, je me réveille tous les quarts d’heure. Ce n’est qu’en voyant grand frère martial à mes côtés en me réveillant que je peux avoir l’esprit tranquille. »

Xu Xingzhi : « … »

Pas étonnant que la tunique de Meng Chongguang sur lui avait été encore chaude quand il s’était réveillé : Meng Chongguang s’était réveillé peu de temps avant lui et l’en avait recouvert.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Démuni, Xu Xingzhi tapota ses jambes en tailleur.

« Viens. »

Meng Chongguang s’allongea docilement en posant la tête sur ses genoux et le fixa de ses yeux brillants.

« … Grand frère martial. »

L’immense affection contenue dans ces trois mots fit rougir les oreilles du jeune homme.

« Quoi ?

– J’avais juste envie de dire ton nom. »

Bien qu’allongé, Meng Chongguang restait agité. Il tourna les yeux et découvrit la barrette. Un sourire radieux se dessina au coin de ses lèvres.

« Grand frère martial est vraiment doué. »

Xu Xingzhi lui fit une chiquenaude sur le front.

« Ferme les yeux et dors.

– Je vais fermer les yeux, comme ça grand frère martial pourra mettre cette barrette dans mes cheveux, c’est ça ? »

Meng Chongguang ne se gêna pas de réclamer son cadeau.


À son grand dam, Xu Xingzhi répondit :

« … Qui a dit que c’était pour toi ? »

Meng Chongguang se redressa alors et le regarda.

« Pour qui d’autre ? »

Xu Xingzhi trouva ça amusant.

« Comment tu as pu croire que c’était pour toi ? C’est fait pour une fille. Ne me dis pas que tu aimes porter une fleur ? »

Comme par coïncidence, au moment où Xu Xingzhi dit cela, il entendit la voix claire de Yuan Ruzhou s’élever derrière lui :

« Grand frère martial et petit frère martial Meng se sont levés bien tôt, ah. »

Xu Xingzhi sourit et fit :

« Ruzhou, viens voir. »


La femme squelette s’approcha sans savoir pourquoi. Xu Xingzhi tendit la barrette fleurie et ses yeux étaient remplis d’un sourire affectueux.

« Tiens. »

Yuan Ruzhou restait une femme malgré tout. Quand elle vit une si belle barrette, elle l’apprécia tout de suite énormément.

« C’est pour moi ?

– Pas tout à fait. »

Il avait effectivement fait cette barrette pour elle mais il craignait qu’elle ne l’accepte pas, alors il fit pour plaisanter :

« C’était soit pour toi ou pour Ah Wang. En fait, c’est pour récompenser la brave fille qui se sera levée la première. »

Yuan Ruzhou prit la barrette de sa main osseuse.

« Grand frère martial me traite toujours comme une enfant. »


C’était sûrement à cause de Wutong que Xu Xingzhi traitait Yuan Ruzhou comme une enfant et une petite sœur.

« Mets-la. Montre à grand frère martial comme c’est beau sur toi. »

La femme eut un léger rire.

« Grand frère martial, vu ce à quoi je ressemble, quelle importance si c’est beau ou pas ? »

Xu Xingzhi fit claquer sa langue.

« Ne raconte pas de bêtises. Vite, mets-la. »

Les fleurs rouges et les feuilles vertes s’accordaient effectivement très bien avec le ruban de soie vert et les cheveux noirs. Xu Xingzhi la complimenta :

« C’est très joli. »

À côté de lui, Meng Chongguang fit d’un ton amer :

« Grand sœur martiale Yuan, ça ne te va pas du tout ! »

Xu Xingzhi fit un clin d’œil à la femme pour lui indiquer de ne pas prendre au sérieux ce qu’avait dit l’autre.

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Yuan Ruzhou avait l’esprit vif et comprit pourquoi Meng Chongguang semblait contrarié. Mais comme elle était aussi espiègle, elle toucha délibérément les pétales sur sa tempe et fit d’un ton exagéré :

« Je trouve que ça me va très bien. Merci, grand frère martial. »

Le visage de Meng Chongguang devint pâle de colère. Dès que la femme squelette partit, il tourna les talons et s’en alla. Il prit un petit virage dans le tunnel et s’accroupit dans un renfoncement, tournant le dos à Xu Xingzhi.

Ce dernier le suivit, hésitant entre le rire et les larmes.

« … Ce ne sont que des fleurs et d’ailleurs, je ne l’avais pas fait pour toi. Comment peux-tu être aussi étroit d’esprit ? »

Meng Chongguang ne répondit pas.

Xu Xingzhi s’approcha de lui et s’accroupit à son tour. Il lui tapota le dos.

« Hé, tu es vraiment fâché ? »

Le jeune homme se mit alors à pleurer et sanglota :

« Je suis très fâché. »

Xu Xingzhi éclata alors de rire.


Meng Chongguang lui jeta un regard triste et fit d’un ton furieux :

« … Il n’y a que toi qui as le cran de me mettre ainsi en colère. »

Xu Xingzhi ne dit plus rien. Il retira la tunique de Meng Chongguang qui était posée sur ses propres épaules et la jeta sur la tête de l’autre.

Meng Chongguang, qui croyait que Xu Xingzhi allait continuer à l’amadouer : « … »

Dès qu’il retira la tunique de sa tête, il fit volte-face dans l’intention de se jeter sur Xu Xingzhi pour lui donner une bonne leçon. Mais avant même de faire le moindre geste, il fut si stupéfait par la scène qui se présenta à lui qu’il en resta muet.

— Il y avait une fine chaîne en argent enroulée plusieurs fois autour du cou de Xu Xingzhi et ce dernier tenait une fleur dans sa bouche. Sa tunique intérieure n’était pas mise proprement, révélant plusieurs touches de peau couleur blé qui ne pouvaient que provoquer une rêverie interminable.

Il tenait l’autre bout de la chaîne argentée dans sa main et joua avec un moment, avant de la lancer à Meng Chongguang. Il fit d’un ton suggestif :

« C’est ça, ton cadeau. »


Meng Chongguang attrapa la chaîne dans sa main mais eut bien du mal à se remettre de cette vision de charme masculin. Il contempla la chaîne argentée d’un air hébété.

Un peu embêté, Xu Xingzhi se tortilla le cou et retira la fleur vivement colorée de sa bouche.

« Non, ah ? Bon, alors je le récupère. »

Sur ce, le cadeau prit la fleur dans sa main et fit demi-tour pour partir. Ce fut alors que Meng Chongguang reprit ses esprits : il tira sur la chaîne tout en se relevant et en posant une main sur le mur, et Xu Xingzhi fut stoppé net.

« J’aime mieux ça. »

Xu Xingzhi s’arrêta avec un grand sourire. Il se retourna et ouvrit les bras. Il fit brièvement mais efficacement :

« Viens. »


Très vite, le bruit de doux gémissements et de tissu qui se déchirait émana de ce petit renfoncement de la grotte.

Meng Chongguang avait invoqué une formation très simple en cet endroit : de l’extérieur, tout était calme et tranquille à cet endroit, on ne pouvait pas voir ce qui s’y passait. Mais les deux personnes à l’intérieur de la formation pouvaient aisément voir les mouvements des autres à l’extérieur.

Hésitant entre se fâcher et rire, Xu Xingzhi souleva sa tunique dont il ne restait plus que le col d’intact.

« Espère de fils indigne, tu pourrais arrêter de déchirer mes vêtements à chaque fois ?! Ce n’est pas comme si j’avais une tonne de tenues de rechange dans mon anneau de stockage, ah, et tu oses détruire ma tenue comme ça ?! »

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Une de ses longues jambes musclées et splendides était appuyée contre le mur d’en face du passage étroit tandis que l’autre était levée bien haut, ce qui faisait que ses muscles et tendons lui faisaient un peu mal.

Et la personne qui soulevait sa jambe fit d’un ton dans son bon droit :

« Un cadeau n’est-il pas fait pour être ouvert ?

– Petit enfoiré, jura Xu Xingzhi avec un rire.

– Tu m’insultes, grand frère martial ? fit Meng Chongguang en l’embrassant. Seul mon grand frère martial peut m’insulter… J’aimerais bien voir si grand frère martial peut encore continuer à m’insulter, s’il en est capable. »

Comment Xu Xingzhi aurait-il pu encore trouver la force de l’insulter ?


Comme Yuan Ruzhou qui s’était levée pour aller chercher de l’eau afin de se laver, les autres dans la grotte se réveillèrent par petits groupes. Ils s’habillèrent, bavardèrent et firent des allées et venues dans la grotte. Même s’il savait que ces gens ne pouvaient pas entendre un iota des bruits et mouvements de son côté, Xu Xingzhi ne put s’empêcher de serrer les dents pour retenir ses gémissements étouffés. Incapable d’en supporter davantage, il se laissa tomber sur le sol alcalin, restant emmêlé avec l’autre homme, et il eut l’impression d’atteindre le septième ciel.

… Allez pêcher près de la rivière, les eaux sont profondes et le poisson est bien gras. Les poissons remontent le courant, à l’aise et naturels, comme pour rentrer à la maison.


* * *


À cause de la pluie qui tomba sans interruption, le groupe dut rester encore deux jours de plus. Ils reprirent la route une fois que la pluie eut totalement cessé.

Quand Xu Xingzhi sortit de la grotte, il boitait tellement que même Zhou Wang se rendit compte du problème :

« Grand frère martial Xu, qu’est-ce qui t’arrive ? »

Meng Chongguang était en train de bien refermer une de ses tuniques de rechange autour de la taille de Xu Xingzhi. En entendant la question, les deux répondirent en chœur :

« Un tour de reins. »

À côté, Zhou Beinan ricana.

« Ça te faire rire, ah ? lui répliqua Xu Xingzhi avec un regard en coin. Comme si tu n’avais jamais de tour de reins, hein ? »

Il réfléchit un moment et reprit avec un petit sourire.

« Oh, c’est vrai, ça ne t’est jamais arrivé. … Comme c’est triste. »


Meng Chongguang s’interposa devant Zhou Beinan avant que ce dernier ne se précipite sous le coup de la fureur. Il lui adressa un regard neutre avant de prendre le bras de Xu Xingzhi pour l’aider à avancer. Il était si bouleversé que son visage devint tout pâle.

« Grand frère martial, et si on restait encore quelques jours pour que tu te reposes ? »

Xu Xingzhi perça aussitôt ses pensées à jour.

« Rester encore quelques jours pour que tu continues à me baiser ? Dans tes rêves ! »

Meng Chongguang lui caressa le bras avec un petit rire.

« Grand frère martial a paru beaucoup apprécier. »

Xu Xingzhi lui pinça le haut de l’avant-bras.

« Tu n’es qu’un débauché ! »


* * *


Après encore dix jours de marche, le groupe atteignit enfin les limites du Territoire Hors du Monde.

Des marécages azur omniprésents se dévoilèrent sous leurs yeux. Comme ils avaient la même couleur que le ciel, ils se confondaient à l’horizon et semblaient s’étaler à perte de vue. L’atmosphère humide rendait les arbres aux alentours noirs et mousseux. On pouvait voir d’innombrables petits serpents et araignées d’eau s’agiter dans la boue et les eaux turquoise.

Même en sachant que le fragment de la clef pouvait se trouver dans un endroit extrêmement dangereux, Xu Xingzhi n’était pas du tout nerveux.

Et tout cela à cause de Meng Chongguang à côté de lui.

Il se rappelait clairement que lorsqu’ils s’étaient rapprochés du Ruisseau du Tigre Bondissant, Meng Chongguang n’avait cessé de manifester des petits signes de nervosité. Le pire avait été lorsqu’ils étaient entrés dans le brouillard : sa main avait été moite tandis qu’elle tenait la sienne.

Mais cette fois, plus ils se rapprochaient du Territoire Hors du Monde, plus Meng Chongguang semblait détendu. C’était comme si ce n’était pas quelque monstre inconnu qui l’attendait mais une maison avec sa famille et de la soupe bien chaude.


Meng Chongguang marcha en tête et les guida le long des marécages déserts pendant un bon bout de temps.

Xu Xingzhi sentit son inquiétude augmenter au fur et à mesure qu’ils marchaient. Il pressa le pas pour rejoindre Meng Chongguang et lui murmura :

« Où est-ce qu’on va ?

– Fais-moi confiance, grand frère martial, répondit l’autre jeune homme. Quand tu verras ce que j’ai à te montrer, je peux t’assurer que tu seras heureux. »

Alors que Xu Xingzhi était encore plus perplexe, Meng Chongguang s’arrêta soudain. Il se tourna et pointa du doigt la mare verte devant lui qui ne se différenciait en rien des autres marécages.

« Stop. »

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Zhou Beinan commençait aussi à en avoir assez de marcher.

« Oui, ah, c’est quand qu’on s’arrête ? Ne me dis pas que tu veux que je descende jeter un coup d’œil ? »

Lu Yujiu fit avec hésitation :

« Tu sais plonger ?

– Bien sûr ! L’Île du Fleuve Céleste est proche de la mer. J’ai grandi au bord de la mer depuis tout petit. Si moi, je ne sais pas plonger, comment vous autres, les gars des terres, en seriez capables ? En plus, il y a plein de boue dans ces eaux. À part moi qui n’ai pas besoin de respirer, qui d’autre pourrait être sûr de ne pas se noyer ? »

Tao Xian fit avec nervosité :

« N-n-n’y va pas, il pourrait y avoir quelque chose sous l’eau…

– Et à quoi me servent mes jambes ? Même s’il y a quelque chose sous l’eau, je peux m’enfuir, non ? »


Zhou Beinan se tourna ensuite vers Meng Chongguang pour lui demander son avis :

« Qu’en dis-tu, je plonge ? »

Meng Chongguang la tête pour marquer son assentiment.

Zhou Beinan retira ses vêtements en deux temps, trois mouvements, ne gardant que son pantalon court. Il confia sa tenue à Lu Yujiu.

Ce dernier ne pouvait pas cacher son inquiétude malgré la couverture du masque de fantôme hideux. Ses yeux purs et limpides étaient remplis de larmes charmantes.

En voyant la tête qu’il faisait, Zhou Beinan devina ses craintes. Il tendit la main pour lui gratter l’arête du nez et railla un peu :

« … Regarde-toi un peu, tu l’as l’air bête. Garde bien mes vêtements, ah. »

Après ça, Zhou Beinan se retourna comme un busard et plongea dans les eaux turquoise. Sans même provoquer de bulles, il s’enfonça tranquillement dans le marécage visqueux.


Lu Yujiu se précipita en avant mais ne put rattraper la silhouette qui avait déjà disparu.

Depuis que Zhou Beinan avait été blessé, il ne l’avait jamais laissé s’aventurer hors de sa vue…

Même Zhou Wang vit qu’il était abattu, alors elle décida de lui remonter le moral.

« Ma tante, ne t’en fais pas tant. Ça va aller pour mon oncle, ah. »

Lu Yujiu en fut si effrayé qu’il perdit momentanément l’usage de la parole.

« Comment tu m’as appelé ?

– Ma tante, ah, répondit Zhou Wang qui ne voyait pas le problème.

– Qui… »


Le dos de Lu Yujiu se mit à lui brûler et il se redressa. Il était si embarrassé qu’il semblait avoir envie d’enfouir son visage dans les vêtements qu’il tenait.

« Qui t’a dit de m’appeler comme ça ? »

Automatiquement, Zhou Wang se tourna vers Xu Xingzhi mais ce dernier agita la main en silence et désigna plutôt l’endroit où Zhou Beinan avait plongé.

La jeune fille comprit aussitôt et répondit :

« C’est mon oncle. »

Lu Yujiu se mit alors à pétrir et malaxer les vêtements de bonne qualité qu’il tenait. Furieux et humilié, il se mordit les lèvres et marmonna :

« Enfoiré… qu’est-ce que tu vas apprendre à des enfants… ? »

Malgré ça, il n’empêcha pas Zhou Wang de l’appeler ainsi.


* * *


Cela faisait déjà un demi shichen que Zhou Beinan avait plongé. Même Xu Xingzhi, qui avait été calme au départ, s’était mis se faire du souci. Et ne parlons même pas de Lu Yujiu, qui était déjà anxieux dès le début.

Le jeune homme serrait les vêtements contre lui, accroupi sur les rives du marécage. Malgré les bouffées de méthane tièdes, acides et à l’odeur de pourri qui remontaient vers son visage, il tâcha pourtant de garder les yeux ouverts bien grands, tout ça pour distinguer s’il n’y avait pas une silhouette dans le marais azur qui remonterait à la surface.

Au moment où il commençait à voir double, on entendit soudain des éclaboussures d’eau pas loin des rives.

La tête de Zhou Beinan surgit hors de l’eau. Il retira rapidement les algues sur sa tête et nagea très vite vers le rivage.


Lu Yujiu poussa un gros soupir de soulagement en le voyant. Il s’agenouilla au bord de l’eau et lui tendit la main.

« Que s’est-il passé ? Remonte vite.

– Remonter, pourquoi ?! fit Zhou Beinan d’un air plutôt enthousiaste. C’est plutôt vous qui devriez descendre ! Venez, descendez ! »

Lu Yujiu prit un air ébahi.

« Quoi ? Mais je ne sais pas… »

Zhou Beinan était à présent près de la rive. Il fit signe à Xu Xingzhi.

« Xingzhi, viens, plonge, vite ! »

Ce dernier croisa les bras et prit un air écœuré.

« Pas question que je plonge. C’est quoi, cette odeur sur toi ? »

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À sa grande surprise, Zhou Beinan ne se fâcha pas mais resta heureux :

« Devine ce que j’ai trouvé ! »

Xu Xingzhi arbora juste un air surpris. Zhou Beinan prit alors sa lance et sans attendre que son ami réagisse, il l’agrippa avec le côté arrondi et le fit tomber à l’eau. Il passa son autre bras autour de lui et l’entraîna directement au fond de l’eau.

« Viens, descends ! »

L’eau l’entoura de tous les côtés tandis qu’il s’enfonçait, mais avant que la boue n’envahisse ses oreilles, son nez et sa bouche, il sentit soudain ses deux pieds toucher terre.

Il crut que c’était juste une impression mais quand il ouvrit les yeux et vit le spectacle qui s’offrit à lui, il écarquilla aussitôt les yeux.


L’eau et le ciel n’étaient plus à leur place. Les marais aux ondes bleues se mouvaient lentement sous ses pieds. Il fit quelques pas pour voir et c’était comme s’il marchait sur des petits sables mouvants.

Sous ses pieds se trouvaient l’étendue d’eau et le ciel des Terres Sauvages. Devant lui se trouvait un monde féerique comme une bulle d’air sous l’eau. Au-dessus de sa tête se trouvait un dôme noir qui s’étendait à perte de vue. Un bâtiment qui semblait être un temple apparut devant lui.

Il remarqua aussitôt que le style d’architecture, la décoration, tout dans ce palais était pratiquement identique au Palais de Bambou Vert de la Montagne de la Tombe du Vent dans ses souvenirs.


À l’entrée du palais, plus d’une dizaine de personnes se tenaient le long des piliers, vêtues de simples tuniques un peu grossières. Dès qu’ils virent Xu Xingzhi, ces gens s’inclinèrent puis se prosternèrent.

« Bai Qianjun, disciple externe de la Montagne de la Tombe du Vent !

– Huang Yongqi de la Montagne de la Tombe du Vent !

– Zhao Puzhi de la Montagne de la Tombe du Vent !

– Lin Haoxin du Pic du Yang Vermillon !

– Zeng Yungu de l’Île du Fleuve Céleste !

– … »

Les voix qui se présentaient retentirent l’une après l’autre, comme un déluge ou des coups de cloches. Les tympans de Xu Xingzhi se mirent à lui faire mal tandis que ses yeux le picotèrent.

Après que les quatorze personnes se soient présentées à tour de rôle, tous les disciples inclinèrent la tête dans un bel ensemble et ils firent d’une voix étouffée et remplie de joie :

« Nous saluons tous grand frère martial Xu ! »


Note de l’auteuse : Un autre chapitre doux ~

Dans deux chapitres max, on rentrera dans un nouveau long flash-back sur la mort de Qing Jing QWQ


Note de Karura : Le flash-back commencera au chapitre 67 et durera un bon moment. Ce sera intense et à vous briser le cœur.







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