Chapitre 70 : Une vision soudaine et anormale
Xu Xingzhi fut réveillé par le bruit de la pluie.
Quand il rouvrit les yeux, il vit un rideau dense de pluie devant lui et d’innombrables petites flaques d’eau mousseuse s’accumulaient sur les pierres de chaux de la cour. Sur les marches de pierre, à deux ou trois pas de ses pieds, on pouvait aussi voir des petites flaques aux endroits où la pierre avait été érodée par des années de passage. Le clair de lune se reflétait à la surface de ces eaux ondulantes.
Xu Xingzhi, qui venait juste de se réveiller, en resta un peu confus. Il était clair qu’il ne s’était pas assis sous les auvents. Pourtant la pluie tombait depuis si longtemps, et il n’était ni mouillé ni gelé.
Après qu’il se soit frotté ses yeux qui lui piquaient, il se rendit compte qu’il y avait un grand parapluie en papier au-dessus de sa tête. La pluie glissait sur le parapluie et coulait au bord petit à petit.
« Réveillé ? »
La voix interrogatrice derrière lui était aussi chaleureuse que d’ordinaire.
Xu Xingzhi tourna la tête et vit Qing Jing assis en tailleur deux marches plus haut que lui. Il tenait un parapluie en papier huilé, les protégeant tous les deux du voile de pluie de ce monde infini.
Il avait la tunique supérieure de son maître posée sur ses épaules. Le vêtement était si chaud et agréable, sûrement réchauffé par le pouvoir spirituel. C’était comme s’il se trouvait dans une étreinte si chaleureuse qu’il n’avait qu’une envie : se retourner et dormir de nouveau.
Xu Xingzhi appela d’un ton doux :
« Maître ? »
Qing Jing remit en place la tunique qui avait un peu glissé suite aux mouvements de Xu Xingzhi.
« Pourquoi tu as dormi ici, ah ? »
En songeant à ce qui s’était passé la nuit dernière, Xu Xingzhi demanda avec beaucoup d’hésitation :
« Maître, hier soir…
– Hier soir ? fit doucement Qing Jing. Je n’ai fait que boire hier soir et j’étais très fatigué, alors je me suis couché tôt. Je me suis réveillé à l’heure Chou Entre 1 et 3 h du matin. (1) et j’ai entendu la pluie dehors. Je voulais donc sortir me promener et c’est alors que je t’ai vu dormir au pied des marches. Comme la pluie s’intensifiait, je t’ai rapporté un parapluie.
– Pourquoi le maître ne m’a-t’il pas réveillé ? »
En disant ça, Xu Xingzhi fit mine de retirer la tunique pour la rendre à son maître.
Cependant, Qing Jing abaissa ses mains et lui caressa de nouveau les cheveux. Il fit d’un ton tendre :
« Garde-la, ne prends pas froid. … Je ne voulais pas t’empêcher de dormir. Je sais que ces derniers jours, ça a dû être épuisant pour Xingzhi de s’occuper de préparer la Compétition Céleste, pas vrai ? »
Xu Xingzhi se tourna alors vers lui.
« Maître, si vous voulez que je me fasse moins de souci, écoutez déjà les conseils de Xingzhi et buvez moins. Est-ce que vous savez que dans les dépenses de la montagne, environ 20 ou 30 % des frais concernent l’achat de liqueur pour vous ?
– Hein ? fit Qing Jing en plissant le nez. Tant que ça ?
– Et pourquoi pas ? Vous croyez que la liqueur tombe du ciel ? »
Qing Jing tenait le parapluie d’une main. De l’autre, il frotta lentement son col d’un air de réticence.
Xu Xingzhi se frotta son nez qui le chatouillait et qui était un peu mouillé par la pluie, puis il tendit la main.
« Maître, donnez-moi la jarre. »
Qing Jing : « … »
Xu Xingzhi reprit :
« Essayez d’abord de ne plus boire pendant deux shichen. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Qing Jing y réfléchit soigneusement. Puis, pour le bien du budget de la secte, il tendit la petite jarre qu’il avait sur lui.
Xu Xingzhi tint la jarre contre lui puis prit le parapluie des mains de l’autre homme.
« Maître, et si on allait se promener ?
– En, » répondit Qing Jing, les yeux fixés sur son torse.
… Il faisait des yeux de chien battu et regrettait visiblement de ne pas avoir pris une dernière gorgée à l’instant quand il avait tendu la jarre.
Xu Xingzhi retint un rire. Il se mit debout et tapa le sol des pieds avec soulagement.
Au moment où Qing Jing allait se lever, son visage changea d’expression dès qu’il posa le pied droit par terre.
« Xingzhi, j’ai une crampe au mollet… »
Xu Xingzhi avait l’œil vif et les mains lestes. Il coinça le manche du parapluie entre son cou et son épaule, saisit le mollet droit de son maître et pinça les tendons derrière son pied de sa main droite. Très vite, le mollet contracté de Qing Jing se détendit.
Après avoir fait des rotations de sa cheville et son mollet deux fois, Qing Jing se leva en prenant appui sur la rambarde de bambou. Il fronça un peu les sourcils. Il posa les mains au niveau de ses reins et cambra un peu sa taille fine et son aine vers l’avant.
Xu Xingzhi fit en souriant :
« Maître, qu’est-ce qui vous arrive ces temps-ci ? Vos méridiens ont l’air congestionné et vous avez l’air groggy du matin jusqu’au soir. On dirait que c’est vraiment le moment d’arrêter l’alcool.
– Pas question, » refusa aussitôt Qing Jing.
Xu Xingzhi lâcha un léger rire.
En portant la jarre de Qing Jing et son parapluie, il flâna durant les trois quarts de l’heure Yin De 3 h à 5 h du matin. (2) autour de la Montagne de la Tombe du Vent en compagnie de son maître. Durant tout le temps de la promenade, la cloche hexagonale à son poignet s’agita et les tintements accompagnèrent leurs pas.
Après avoir fait une centaine de pas et des poussières, Qing Jing demanda dans le bruit de la clochette :
« Xingzhi, tu portes toujours cette clochette ? »
Xu Xingzhi agita la clochette argentée qui semblait aussi luisante qu’au premier jour.
« C’est vous qui me l’avez offerte le jour où vous m’avez accepté comme apprenti. Comment aurais-je pu la jeter ?
– Ce n’est qu’une babiole sans valeur, fit alors Qing Jing. Si tu ne l’aimes pas, tu peux l’enlever, bah. »
Avec un sourire, le jeune homme répondit :
« Au début, ce truc m’énervait avec ses cling ding et je trouvais ça trop bizarre. Mais avec le temps, j’ai fini par m’y habituer. Alors je vais continuer à la porter. »
Apparemment, Qing Jing avait juste songé à ça comme ça et avait abordé ce sujet sur le ton de la conversation. Il ne parla plus de la clochette et Xu Xingzhi oublia rapidement cette histoire.
Les deux continuèrent à marcher un moment. La pluie, qui s’était un peu calmée, redoubla d’un coup. Alors ils durent trouver un petit kiosque récent afin de s’abriter de la pluie.
Ils s’assirent autour de la table en pierre dans le kiosque entouré par la pluie.
Après s’être installé, Xu Xingzhi déposa la jarre de liqueur qu’il tenait, ce qui fit étinceler les yeux de son maître.
Xu Xingzhi sortit aussi son Pinceau Libre et le transforma en service à liqueur. Il prit deux coupes et les remplit avec la jarre.
Il leva l’un des coupes :
« Il n’y a pas de lune dans le ciel cette nuit, pas de bambou ou de cyprès, mais il y a quelques personnes désœuvrées comme moi. »
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Avec un léger sourire, Qing Jing tendit la main pour prendre l’autre coupe. Cependant, Xu Xingzhi abaissa sa main avec le Pinceau Libre qu’il venait de retransformer en éventail.
« Maître, on avait dit deux shichen.
– Mais tu as servi deux coupes…
– Pour que je puisse boire plus vite l’autre, ah. »
Qing Jing posa alors ses deux mains sur la table de pierre et réitéra son petit manège de l’autre jour :
« … Xingzhi.
– Cela ne servira à rien, ah. »
Xu Xingzhi leva sa coupe et la vida avec un rire.
« Maître, je ne suis pas oncle martial. »
Qing Jing avait toujours eu un bon tempérament et ne se fâchait jamais. Il regarda ce jeune homme qui n’avait pas peur de lui répliquer et fit de son mieux pour penser à autre chose. Sans plus se soucier de l’odeur de l’alcool, il se concentra alors sur le bruit de la pluie.
Un oiseau d’eau élevé par Guang Fu glissa le long de la mare oscillante en délivrant un parfum de lotus. Il tenait quelques fleurs de pêcher dans le bec. L’oiseau tendit le cou vers le haut, lança un piaillement joyeux, puis battit de nouveau des ailes pour s’envoler, agitant une fois encore les lotus de la mare.
Xu Xingzhi avait été si occupé ces derniers jours et il n’avait eu que rarement un moment pour lui. Alors il apprécia grandement cet instant.
Malheureusement, après un shichen, il dut retourner dans ses quartiers pour reprendre le travail. Il se tua à la tâche sans se plaindre.
Heureusement, ces cinq jours passèrent très vite et ce fut alors le moment de la Compétition Céleste.
Très tôt le matin, Xu Xingzhi alla accueillir les maîtres des quatre grandes sectes en tant que disciple en chef de la Montagne de la Tombe du Vent. Les disciples des quatre grandes sectes et d’autres sectes de cultivateurs arrivèrent progressivement. Ils se rassemblèrent ensuite en groupes sur la place circulaire devant le Palais de Bambou Vert.
Il pleuvait un peu. Xu Xingzhi portait la tunique réservée uniquement aux grandes occasions et cérémonies de la secte. L’extérieur du vêtement était un peu humide mais heureusement, la tenue était assez épaisse pour que son corps n’ait pas froid.
Après que les maîtres aient pris place sur la tribune en hauteur bâtie devant la place, Guang Fu annonça que la Compétition Céleste débuterait aujourd’hui et durerait vingt jours.
Tout le déroulement se passa exactement selon l’organisation que Xu Xingzhi avait déjà vérifiée plein de fois avant. Toutefois, Guang Fu ajouta soudain quelque chose à la fin :
« Avant que les combats entre disciples ne commencent, Xu Xingzhi, le numéro un de la précédente compétition, va se battre en duel contre maître Qing Jing, le maître de la Montagne de la Tombe du Vent. Quelle que soit l’issue du duel, cela ne comptera pas dans le classement général. »
Sous la tribune en hauteur, les disciples en chef des quatre sectes se tenaient côte à côté, avec derrière eux leurs condisciples en ligne.
Quand il entendit ça, Xu Xingzhi haussa les sourcils.
Zhou Beinan en fut ravi.
« Yo, le maître qui démolit son disciple, ça va être un beau spectacle ! »
Le visage de Xu Xingzhi ne changea pas d’expression, mais il leva le pied gauche et écrasa celui de Zhou Beinan sans même regarder.
Le corps du jeune homme se plia en deux mais avec du mal, il parvint à se redresser et à ne pas tomber.
Comme la cérémonie était en cours, il résista à sa forte envie de se retrousser les manches pour se battre avec son ami.
Wen Xuechen, qui se trouvait à la droite de Xu Xingzhi, intervint alors :
« Beinan, ne te réjouis pas trop vite. Tu sais comment est maître Qing Jing : il va certainement y aller mollo avec Xingzhi. Xingzhi ne sera pas humilié en public. »
Qu Chi, qui se tenait de l’autre côté de Wen Xuechen, exprima son approbation en levant la main.
Naturellement, Wen Xuechen lui tapa dans le poing sur le côté.
Xu Xingzhi fit pour lui-même :
« … Mais pourquoi je n’ai pas souvenir d’un élément pareil, ah ? »
Sur la tribune élevée, Qing Jing était aussi un peu perdu. Quand Guang Fu retourna s’asseoir à côté de lui, il lui demanda dans un murmure :
« Xiyun, tu aurais dû me prévenir à l’avance d’un tel arrangement. »
Guang Fu plissa un peu le front, puis répondit d’un ton surpris :
« Mais grand frère martial, c’est toi qui m’as fait venir au Palais de Bambou Vert la nuit dernière pour me demander toi-même ce duel.
– … Hein ? »
Guang Fu expliqua :
« Tu m’as dit que si on laissait un disciple d’Esprit Naissant comme Xingzhi participer à la Compétition Céleste, il fallait lui imposer des restrictions. Par exemple, il n’aurait pas le droit d’utiliser son pouvoir spirituel de niveau Esprit Naissant pour réprimer les autres disciples. Mais si on faisait ça, la compétition perdrait tout intérêt. Alors tu as dit qu’il valait mieux organiser un duel entre vous deux. Comme ça, non seulement ça te ferait de l’exercice mais en plus, les disciples pourraient voir la véritable puissance de Xingzhi. Comme ça, tout le monde sera convaincu de sa puissance et cela résoudra bien des problèmes par la suite. »
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Alors même qu’il expliquait tout ça, Guang Fu trouva ça aussi un peu étrange.
Son grand frère martial ne s’était jamais impliqué dans les affaires séculières depuis des années. Même si de temps en temps, il intervenait dans les affaires de la secte lorsque c’était important, ce n’était pas dans ses habitudes.
Et à sa grande surprise, une fois qu’il eut tout expliqué, Qing Jing conserva pourtant son air perdu.
« … Vraiment ? »
Guang Fu crut comprendre et il ne sut s’il devait en rire ou en pleurer.
« Grand frère martial, ne me dis pas que tu m’as dit tout ça hier soir parce que tu étais encore ivre, hein ? »
Qing Jing porta une main à sa bouche et fit d’un ton innocent :
« Maintenant que tu le dis, j’avais effectivement bu un peu hier soir… »
Gang Fu : « … »
Quand la cérémonie d’ouverture fut achevée et que les disciples des sectes autres que la Montagne de la Tombe du Vent commencèrent à se rassembler autour de l’arène qui servirait pour les combats, Xu Xingzhi s’approcha de Guang Fu :
« Oncle martial, je n’étais pas du tout au courant de cette histoire, ah. »
Avec un soupir, Guang Fu lui expliqua l’affaire dans les détails.
Xu Xingzhi comprit et ne prit pas trop ça à cœur.
« Oncle martial, ce qui est fait est fait, vous avez déjà annoncé ce duel. Ne vous en faites pas, ce disciple va juste se montrer un peu sur l’arène. C’est un duel interne à notre Montagne de la Tombe du Vent. Que je gagne ou que je perde, cela ne nuira pas à notre réputation. »
Guang Fu objecta d’un ton glacial :
« Tu dois gagner. »
Cela fit rire le jeune homme.
« Que je gagne ou pas, vous avez dit que ça ne compterait pas, ah. Et en plus, cela ne dépend que du maître. »
Pour être honnête, Xu Xingzhi n’attachait pas trop d’importance à l’idée de perdre ou de gagner ce duel.
Ce combat avec Qing Jing n’entrerait pas en compte dans son score final, alors cela n’impactait en rien son plan initial.
Le problème, c’était que ce petit enfoiré n’était vraiment pas revenu comme il l’avait dit. Après tous ces jours, heureusement que Xu Xingzhi avait réussi à prendre sur lui pour ne lui envoyer aucune lettre. Mais au bout du compte, il avait terriblement envie de revoir Meng Chongguang.
En songeant à lui, il sortit son Pinceau Libre et le transforma en l’épée courte qu’il avait l’habitude de manier. Il l’accrocha à sa ceinture et monta le premier sur le terrain de combat.
Comme le soupçonnaient Wen Xuechen et Qu Chi, même si Qing Jing avait proposé de se battre contre Xu Xingzhi en public, d’après son tempérament, il allait très certainement faire exprès de perdre contre lui afin de rehausser la réputation de son disciple bien-aimé. Même Xu Xingzhi pensait pareil. Malgré ça, alors que le duel se profilait, il ressentit une vague excitation intérieure.
Maintenant qu’on en parle, cela fait très longtemps que je n’ai pas affronté le maître à l’épée.
Si je gagne, tant mieux. Mais si je perds, je dois au moins me donner à fond.
En voyant Xu Xingzhi grimper d’un bond sur l’arène, lui faire un clin d’œil et un grand sourire, une lueur d’affection apparut dans le regard de Qing Jing.
Il s’appuya sur les accoudoirs de son fauteuil et s’apprêta à se lever, quand il entendit un rire étrange :
« … Tu sembles vraiment beaucoup tenir à ce Xu Xingzhi, ah. »
Les yeux de Qing Jing se rétrécirent. Sans ouvrir la bouche, il fit un sceau de main afin d’activer son pouvoir spirituel pour se protéger. À son grand dam, au moment où il stimula ses méridiens, toutes ses veines spirituelles furent comme bloquées. Les membres aussi mous que de la boue, il se leva pourtant.
… Mais ce n’était pas lui qui avait ordonné à son corps de se lever.
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Qing Jing voulut ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais sa langue resta coincée au fond de sa gorge, impossible de déglutir. Et cette voix parut consciente de son malaise. Ses paroles se teintèrent encore plus de raillerie et elle lui murmura comme le début d’une bonne blague :
« … Yue Wuchen, devine qui je suis ? »
… Qui es-tu ?
« Cela fait si longtemps que je n’avais pas vu le ciel bleu et le soleil. J’ai vécu dans ton corps pendant un moment, mais je ne pouvais pas en sortir et aller où je voulais. C’était si ennuyeux. »
… Qui es-tu ??
« Je sais quelle question tu te poses. Mais tu le découvriras bien assez tôt. Ne sois pas si impatient, bébé. »
Qing Jing, cligna des yeux et une lueur meurtrière d’un bleu de corbeau rayonna à travers le noir pur de ses yeux. Il fit craquer sa nuque deux fois, ses os faisant un bruit sec.
Après ça, il prit un léger appui sur son pied et s’élança dans le ciel. Il guida le corps de Qing Jing jusqu’au terrain de combat.
Une main sur la poignée de son épée, il s’avança lentement vers Xu Xingzhi. Ses lèvres s’étirèrent en un arc amusé.
« Allez, viens. »
Avec un cri, il dégaina son épée Maître du Destin. Le Qi d’épée se déchaîna et la pression spirituelle d’un cultivateur de niveau Esprit Naissant explosa. Tous les autres maîtres présents en furent étourdis et leurs visages pâlirent. Certains disciples de faible niveau de cultivation qui se trouvaient près du terrain s’évanouirent même avec de l’écume aux lèvres.
Xu Xingzhi s’étrangla. Le bouclier spirituel qu’il venait de mettre en place fut également ébranlé par cette immense pression spirituelle et plusieurs fissures apparurent. Par chance, il put rester debout. Cloué sur place, il leva les yeux avec surprise et stupeur :
« Maître… »
À peine avait-il levé les yeux qu’une épée étincelante comme la neige ou l’argent s’abattit de très loin et ne se trouvait plus qu’à un demi chi au niveau de son Palais de l’Esprit Un point d’acupression situé sur le front, à la naissance des cheveux. (3) !
Xu Xingzhi la bloqua aussitôt avec son épée. Avec un clang, l’impact engourdit les os de ses mains et il tomba à genoux par terre. Il s’enfonça dans le sol de l’arène, créant deux trous dans la pierre !
Qing Jing dirigea son épée sur le côté et tenta de l’entailler au milieu. La lueur bleue glacée de l’épée descendit le long de l’épée de Xu Xingzhi, jusqu’à la garde. Voyant que la lame n’était plus qu’à un demi chi de son pouce droit qui tenait l’épée, Xu Xingzhi prit rapidement une décision et ordonna au Pinceau Libre de se changer en éventail. Reculant en titubant loin de l’épée brûlante, il en profita aussi pour se mettre hors de portée.
Cependant, avant même qu’il ne puisse reprendre son équilibre, l’épée était déjà sur lui. Xu Xingzhi ne put compter que sur ses réflexes pour ouvrir son éventail. L’instant d’après, la pointe de l’épée Maître du Destin heurta l’éventail qu’il avait placé devant son cœur pour le protéger. Des étincelles bleu clair explosèrent.
Xi Xingzhi n’eut guère le temps de se remettre de sa surprise. Il referma aussitôt l’éventail, emprisonnant dedans la pointe de l’épée. Il entraîna ainsi l’épée avec lui d’abord à gauche, puis vers le bas. Il s’envola ensuite dans les airs en tourbillonnant. Le Pinceau Libre se transforma en un millier d’aiguilles argentées et acérées, et Xu Xingzhi les lança en direction du visage de son adversaire !
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Bien que l’attaque de Xu Xingzhi était un peu sournoise, il ne l’aurait pas du tout lancée s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Mais vu qu’il s’agissait de son maître Qing Jing, il savait qu’il n’aurait aucun mal à éviter ces aiguilles. Toutefois, cette attaque allait lui servir à retarder temporairement la vitesse d’attaque de son maître, ce qui lui laisserait le temps de songer à une contre-offensive.
Contre toute attente, il sentit une vive douleur à l’épaule droite dès qu’il atterrit. Il fit un pas en avant sur un pied pour éviter la plus grande partie de l’attaque de Maître du Destin, mais son épaule droite fut quand même transpercée par l’épée et du sang en coula.
… Qing Jing avait en fait esquivé les aiguilles argentées qu’il avait lancées en attaque surprise. Il avait balayé de son épée celles qu’il pouvait et les autres, il les avait laissées s’enfoncer dans sa chair !
Xu Xingzhi n’aurait jamais pensé que son maître irait jusqu’à se laisser blesser pour éviter son attaque prompte et violente, tout ça pour l’attaquer juste après !
… Ce genre de mouvement suggérait une haine profonde envers lui, le genre où il était prêt à mourir pour le tuer…
Wen Xuechen, qui se trouvait juste au pied du terrain, avait été soudain frappé par la pression spirituelle d’un Esprit Naissant. Il grogna de douleur, se pencha et agrippa ses vêtements au niveau de son cœur. Fort heureusement, Qu Chi réagit à temps et condensa de l’énergie au niveau de sa paume pour créer un miroir de protection au niveau du cœur de Wen Xuechen. Il fallait au moins protéger cette zone.
Zhou Xian fut choquée par cette vague de pouvoir spirituelle et elle se pencha immédiatement pour s’assurer que son époux allait bien.
Elle arborait désormais la coiffure d’une femme mariée : les cheveux en chignon. Cependant son cou restait élancé sur ses épaules et sa silhouette était aussi droite qu’un pin. Elle avait encore conservé tout le charme et la vivacité d’une jeune fille.
« Frère Chen, comment tu vas ? »
Wen Xuechen agita la main pour signaler que ça allait.
Quand Zhou Beinan s’assura que sa sœur et Wen Xuechen allaient bien, il ramena son attention sur le terrain. Il aperçut brièvement du sang sur l’épaule de Xu Xingzhi, ainsi que le tissu déchiré. Son visage devint subitement bleu.
« Mais qu’est-ce qui se passe avec maître Qing Jing ? »
À la base, les maîtres et disciples avaient cru que ce soi-disant duel avec Qing Jing ne serait qu’un mise en scène pour se distraire. Mais le violent Qi d’épée qui avait envahi l’air les laissa bouche bée.
Rien qu’après ce bref échange, Yuan Ruzhou était déjà couverte de sueur froide. Sans faire attention à l’étiquette, elle s’écria anxieusement à l’adresse de Guang Fu :
« Maître ! Ce n’était pas censé être un petit duel ? Pourquoi est-ce qu’on dirait que maître Qing Jing se bat contre grand frère martial comme si… »
Elle n’osa pas dire la suite.
Mais tous les gens présents ne purent qu’avoir la même pensée qu’elle.
Pourquoi aurait-on dit que Qing Jing semblait vouloir tuer Xu Xingzhi ?
Au centre de la tempête, Xu Xingzhi sentit également cette envie de tuer qui était autant manifeste qu’inexplicable, mais il n’avait guère le temps de se demander pourquoi les choses étaient devenues ainsi.
Il n’avait aucun doute que s’il était un tant soit peu plus lent, son maître n’hésiterait pas un seul instant à lui trancher la tête d’un coup latéral d’épée !
Il transforma le Pinceau Libre en épée et la tint dans sa main gauche. Suspendu dans les airs, il se divisa en dizaines de clones. Il utilisa aussi son énergie spirituelle d’Esprit Naissant pour diriger son épée pâle comme le clair de lune vers le bas. Avec tous les clones agissant côte à côte, il était impossible de savoir où se trouvait le vrai Xu Xingzhi.
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Malgré ça, Qing Jing, qui était au centre de ces attaques combinées, ne sembla pas du tout confus. Il para chaque attaque dans l’ordre. Cette distorsion de la réalité n’était qu’un petit tour face à la vitesse ultime de son épée.
Son épée balaya donc toute la zone, s’étirant dans les six directions, émettant une vive lumière blanche !
Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.
Soudain, les dizaines de Qi d’épée se réunirent pour se condenser en un pan de soie blanche qui dansa dans les airs pour se ruer vers lui. Qing Jing agita son épée et fendit la soie.
Il s’imaginait déjà que derrière ce voile de soie, Xu Xingzhi se tenait probablement caché, son épée en main et prêt à attaquer.
Comment oses-tu utiliser un tel subterfuge, tu n’as donc pas honte de faire ça en public ?
… Il pouvait même imaginer la scène où le tête de ce gamin Xu éclaterait comme une pastèque quand il l’aurait fendue de son épée, le rouge et le blanc jaillissant de partout.
Mais jamais il n’aurait pu imaginer qu’après avoir tranché la soie blanche, ce fut un liquide turbide qui fut projeté sur lui !
Lui qui était capable de se déplacer tel le vent fut incapable de bouger tant il était prêt à décapiter son ennemi. Il se fit donc asperger subitement.
Le liquide à l’odeur nauséabonde dégoulina de sa tête et son visage. Il leva une main pour se ressuyer le visage, puis porta ses doigts à son nez pour sentir. Son visage se crispa soudain.
… De l’huile de pin ?
Comment ose-t’il utiliser ça pour me ridiculiser ?
Non, il veut y mettre le feu ?
Dès que cette pensée se forma dans son esprit, il activa son pouvoir spirituel et invoqua de la pluie au-dessus de lui au cas où.
Il leva ensuite les yeux et découvrit que Xu Xingzhi était vraiment en train de concentrer son pouvoir spirituel et lancer un sort de l’autre côté du terrain. Cependant, le sourire sur ses joues couvertes de sang était énigmatique.
En un instant, l’huile de pin sur son corps fut affectée par le sort de Xu Xingzhi et elle s’agita. Mais ce n’était pas pour s’enflammer, comme Qing Jing l’avait imaginé. Au lieu de ça, les parties de son corps qui étaient trempées avec la pluie qu’il avait lui-même invoquée et l’huile de pin furent emprisonnées dans de la glace d’un cun d’épaisseur !
Qing Jing avait été aspergé d’huile de pin sur la tête. La buée qui se condensa rendit sa vision trouble. Au moment où il voulut activer son pouvoir spirituel pour briser cette maudite chape de glace, il sentit un poids sur son épaule droite.
Aussitôt, quelque chose de glacé se pressa contre sa nuque.
Xu Xingzhi était accroupi sur son épaule et tenait une dague dans sa main gauche. La lame était pressée contre le cou de son adversaire dont les veines ressortaient à cause de la colère.
Xu Xingzhi eut un grand éclat de rire et fit :
« Maître, acceptez votre défaite. »
Voyant que Xu Xingzhi était parvenu à retourner la situation au dernier moment, Yuan Ruzhou, qui était morte d’inquiétude, poussa un petit cri de joie. Par contre, Zhou Beinan et les autres ne furent pas vraiment soulagés.
Wen Xuechen fit à voix basse :
« Quelque chose n’est pas normal. »
Zhou Beinan acquiesça.
« Maître Qing Jing… »
À peine eut-il prononcé ces trois mots qu’il entendit le bruit vif de vêtements qui se déchiraient en provenance du terrain.
Malgré le fait qu’il avait clairement perdu, Qing Jing avait de nouveau utilisé la pression spirituelle d’Esprit Naissant !
Comme Xu Xingzhi ne s’y attendait pas, son corps fut projeté en arrière. Il atterrit sur le terrain, recula de quelque pas avant de s’arrêter en mettant un genou à terre.
Cependant, sous la force de la pression spirituelle, sa tunique fut déchiquetée, dévoilant son beau torse bien large.
En voyant ça, les disciples du public explosèrent en cris et vives exclamations.
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Xu Xingzhi savait qu’il avait son ancienne cicatrice de la marque de serpent annelé argenté dans le dos. Il ne l’avait jamais montrée avant et là, elle était exposée à la vue de tous. Xu Xingzhi s’était douté que cela allait provoquer une vive agitation, mais il n’aurait jamais cru que les disciples allaient le pointer du doigt comme s’ils avaient vu un fantôme.
Hébété, il se tourna et croisa les regards de Zhou Beinan et des autres.
… Que se passait-il ?
Il n’aurait jamais cru que Zhou Beinan, Qu Chi et Wen Xuechen réagiraient comme les autres : le fixant le visage pâle comme si… comme s’ils étaient en train de voir un monstre terrifiant.
Qing Jing finit par se débarrasser des débris de son carcan de glace. Il détourna un peu son visage pour arborer hors de la vue de Xu Xingzhi un sourire malsain et démoniaque.
Guang Fu, qui avait été très inquiet à cause du comportement anormal de son grand frère martial, comprit aussitôt en voyant la marque sur le corps de Xu Xingzhi pourquoi son grand frère martial avait voulu le tuer aujourd’hui !
Il rugit alors :
« Xu Xingzhi, à genoux !! »
Même si Xu Xingzhi n’y comprenait plus rien, il n’aurait jamais désobéi aux ordres d’un supérieur de sa secte. Il mit donc un genou à terre sur le terrain de combat.
« Oncle martial, ce disciple à l’instant n’a pas eu d’autre choix que de manquer de respect au maître… »
Mais Guang Fu grinça des dents, ses paroles remplies de fureur :
« Xu Xingzhi, je te le demande : qu’est-ce que cette chose sur ton dos ?! »
Xu Xingzhi ne pouvait pas savoir à quoi ressemblait son dos en cet instant.
— Sur son dos, près de la colonne vertébrale, la cicatrice laissée par la marque du serpent annelé argenté avait disparu. À la place, un motif turquoise de la taille d’un demi-poing était apparu sans aucune raison !
Lu Yujiu, qui se trouvait dans les rangs des disciples de la Vallée de la Pure Fraîcheur, vit ce motif marbré familier et il se pinça soudain les vêtements au niveau de l’intérieur de sa cuisse. Ses yeux trahirent son incrédulité.
C’est… c’est la marque du clan des Revenants ?
Alors grand frère martial Xu… est aussi un Revenant ? Et en plus un descendant du Royaume du Cri du Corbeau, comme moi ?
Il regarda de nouveau mais trouvait que ce motif était un peu étrange. Les marbrures étaient pointées vers le bas, pas du tout comme sa propre marque de Revenant sur sa cuisse, qui pointait vers le haut.
… Une fausse ? C’est une fausse marque !
Cependant, soit les gens présents ne venaient pas du Royaume du Cri du Corbeau, soit ils ne connaissaient pas non plus les secrets des marbrures ou bien soit ils étaient bien trop loin pour bien voir. Du coup, personne ne vit l’infime différence.
Quant à Xu Xingzhi, il ignorait la modification qui avait eu lieu sur son dos. Il se disait qu’une marque de serpent annelé argenté n’était pas bien difficile à reconnaître, alors il baissa la tête et ne fournit aucune explication.
Voyant qu’il ne disait rien, Guang Fu se dit alors qu’il était coupable. Il renifla plusieurs fois de mépris puis fit :
« Xu Xingzhi, laisse-moi de demander : pourquoi tu ne te déshabilles jamais en public ? Serait-ce… serait-ce pour cacher un secret inavouable ? »
Note de Karura : AHHHHHH ! La pression monte de plus en plus dans ces chapitres ultra-longs !
Effectivement, les deux derniers chapitres sont tellement longs que l’auteuse a dû écrire la suite dans la partie normalement réservée à ses notes.
Dans le prochain chapitre… les choses ne vont toujours pas s’améliorer. 😥
Notes du chapitre :
(1) Entre 1 et 3 h du matin.
(2) De 3 h à 5 h du matin.
(3) Un point d’acupression situé sur le front, à la naissance des cheveux.
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