Le méchant est outrageusement beau 142

2. Le Masque


La Vallée de la Pure Fraîcheur était à présent spécialisée dans les fantômes.

Après la mort d’un cultivateur honorable, si son âme ne souhaitait pas entrer dans le cycle de réincarnation mais voulait au contraire continuer à cultiver comme de son vivant afin se créer son propre corps astral, elle pouvait intégrer la Vallée de la Pure Fraîcheur. Si certains fantômes rencontraient des obstacles du karma difficiles à surmonter et que cela les empêchait de se réincarner, ils pouvaient aussi intégrer la vallée. Ils récitaient alors des textes sacrés et cultivaient pendant trois ans afin d’éliminer leurs obsessions et accomplir leur dernier souhait, puis ils recevaient de l’aide pour entrer le plus vite possible dans les six royaumes.


Sous l’influence du précédent disciple en chef Wen Xuechen pendant plus de dix ans, la Vallée de la Pure Fraîcheur avait complètement développé une conduite et une moralité intègres et sans failles, ce qui convenait tout à fait pour abriter les âmes errantes et éliminer les obstacles.

Cependant, c’était précisément à cause de l’éducation qu’il avait reçue depuis tout petit que Lu Yujiu était récemment déprimé. Il soupirait souvent devant la lampe de clairvoyance.

Jie Xinyuan remarqua son air triste et s’enquit :

« Maître de la vallée, auriez-vous quelque chose qui vous pèse ? »

Lu Yujiu avait bien du mal à entendre son grand frère martial l’appeler ‘maître de la Vallée’. Il se sentait toujours honteux d’accepter ce titre. Cependant, telle était l’étiquette, alors il ne put que répondre par un En maladroit, puis confier sagement ses soucis.


Pour résumer, ce qui le tourmentait, c’était un mensonge qu’il n’avait pas pu dissiper à temps.

Et la source de ses ennuis était la vieille manie de Zhou Beinan de toujours défendre ses défauts.

Il y avait quelques jours alors que le jeune homme visitait la Vallée de la Pure Fraîcheur, il avait surpris un nouveau disciple fantôme en train de raconter des ragots à d’autres disciples. Il racontait qu’il avait déjà vu le visage du maître de la vallée : le visage était brûlé horriblement et très hideux, voilà pourquoi le maître devait porter un masque en permanence pour cacher sa laideur.

C’était bien sûr du grand n’importe quoi, mais cela provoqua Zhou Beinan. Il retroussa ses manches et alla corriger ce disciple bavard, ce qui causa une vive agitation.


Quand il avait appris ce qui s’était passé, Lu Yujiu ne savait pas s’il devait en rire ou en pleurer. Après tout, il savait très bien qu’il avait un beau visage, alors quelles soient les rumeurs et les suppositions grossières à son sujet dans son dos, cela ne risquait pas de l’atteindre. Du coup, il raisonna Zhou Beinan en quelques mots, lui assurant que cela n’avait aucune importance et qu’il n’avait pas besoin de s’en soucier.

Zhou Beinan avait eu de bonnes intentions, mais il se retrouvait critiqué par Lu Yujiu. Il fit d’un ton furieux :

« Tu as raison, je n’ai vraiment pas besoin de m’en soucier. Désormais moi, Zhou Beinan, n’a plus aucune importance pour le maître de la Vallée de la Pure Fraîcheur ! »

Et il était reparti brusquement.


Depuis ce jour, Zhou Beinan ne lui avait plus jamais parlé le soir à minuit au moyen de la lampe de clairvoyance. La lampe avait eu beau brûler pendant trois nuits d’affilée, Lu Yujiu attendit en vain un mot de la part du jeune homme. Il se sentit coupable de gaspiller autant de corne de rhinocéros alors dans un mouvement d’humeur, il cessa lui aussi de vouloir contacter Zhou Beinan.

Et après être resté dans son coin pendant plus de deux semaines, son inquiétude s’était peu à peu changée en anxiété profonde.

Lu Yujiu caressa son masque et murmura :

« Je ne sais pas comment lui dire la vérité… »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Après avoir entendu les problèmes du maître de la vallée, Jie Xinyuan était aussi resté sans savoir quoi faire.

Les règles de la Vallée de la Pure Fraîcheur étaient si strictes que pendant bien des années, le monde extérieur croyait qu’il s’agissait d’une secte où on modérait ses désirs et ses sentiments. La preuve en était : sur plus de deux mille disciples fantômes, seuls seize étaient mariés.

En tant qu’un des presque deux mille célibataires, Jie Xinyuan avait bien du mal à conseiller son maître.

Il reconnut avec honte :

« … Ce disciple est incompétent. »

Lu Yujiu ne put que continuer à caresser son masque en soupirant.

Ils étaient revenus dans le vrai monde alors il s’était douté que tôt ou tard, il devrait présenter son vrai visage à Zhou Beinan.

Mais le problème était… comment lui avouer ça ?


* * *


Peu de temps après, Zhou Beinan et Lu Yujiu se revirent de nouveau à la Compétition d’Offrandes de l’Empereur Oriental.

Cette compétition avait pour but de qualifier des disciples externes afin qu’ils intègrent la secte interne. Xu Xingzhi et les autres n’avaient plus à officier comme des gardiens de l’ordre à présent, ils devaient juste s’asseoir dans le palais principal. Toutefois, la Vallée de la Pure Fraîcheur était dans une situation quelque peu différente des autres sectes.

Pour commencer, c’était la première fois que des fantômes participaient à la Compétition d’Offrandes de l’Empereur Oriental et il n’y avait pas encore de rituels et de mesures complètement abouties pour les fantômes.


Deuxièmement, les disciples de la Vallée de la Pure Fraîcheur ne pouvaient pas sortir pendant le jour. Ils ne pouvaient donc partir que le soir, quand tous les autres disciples étaient revenus au palais principal pour se reposer après une longue journée de chasse.

Lu Yujiu faisait donc double emploi : durant le jour, il restait assis avec les trois autres maîtres et la nuit, il servait de gardien de l’ordre par crainte qu’il n’arrive quelque chose à ses disciples. En à peine quelques jours, le menton qui était visible sous le demi-masque était devenu plus pointu et ses yeux comme ceux d’un daim étaient devenus plus brillants et plus attirants.


* * *


La nuit sur le mont Prospérité.

Le vent sifflant de la montagne charriait les cris de bêtes démoniaques étranges. Plusieurs disciples vêtus de vert cigale couraient à tout va dans la forêt. L’un des plus grands ouvrit le sac à sa taille et y rangea en tremblant les écailles de Feiyi qu’il avait récupérées.

Dans la panique, deux écailles de jade fin tombèrent par terre. Il se pencha précipitamment pour les ramasser. Dès qu’il baissa la nuque, le disciple à côté de lui le saisit par le col pour le pousser en avant —

Un jet de souffle spirituel brûlant se répandit à l’endroit où le grand homme s’était juste penché, brûlant ses manches qui voletaient et les réduisant aussitôt en une traînée de cendres.


« Tu as vraiment envie de mourir une deuxième fois ? »

Le disciple qui venait de sauver le grand homme n’eut pas du tout l’attitude réservée d’un sauveur. Il saisit le grand homme par le bras et se remit à courir à toute vitesse, tout en hurlant :

« Tu veux vraiment risquer ta vie et te faire réduire en cendres juste pour quelques écailles ? »

L’homme était grand en taille, pas en audace. Rien que le fait de voir fumer son col avait fait faiblir ses jambes. Le visage pâle, il ne cessa de demander :

« Qu’allons-nous faire ? Qu’allons… »


Alors qu’il sombrait dans la panique, le Feiyi, qui les pourchassait et tentait de les mordre derrière, hurla soudain très fort comme un gong. Son cri retentit comme un coup de tonnerre et faillit projeter dans les airs les corps astraux des disciples qui s’enfuyaient. Le grand disciple eut si peur que ses jambes se dérobèrent sous lui. Il tomba par terre et resta là, tremblant de tout son long.

Par contre, le disciple qui venait de le gronder prit un air ravi et soulagé :

« … Maître de la vallée ! »

L’homme grand leva bêtement les yeux.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Leur maître, Lu Yujiu, était en train de flotter dans les airs, vêtu de noir. Son corps était recouvert de son aura et ses longs cheveux attachés dans son dos étaient un peu dressés en l’air à cause de cette aura.

Un féroce masque de fantôme recouvrait la moitié supérieure de son visage et ses yeux étaient d’un turquoise avec une pointe d’émeraude, émettant une vive lueur. Un long talisman fin flottait devant lui, tournoyant doucement. Alors que sa vitesse augmentait, d’innombrables petites mottes de terrain comme des tombes se soulevèrent autour du Feiyi et beaucoup d’os pourris en surgirent. Des griffes osseuses, des dents acérées, toute une forêt blanche et dense s’agrippa au corps du Feiyi, l’immobilisant sur place.

Quant à la chose qui mordait la queue du Feiyi pour l’empêcher de bouger, ce n’était nul autre que le cadavre d’un autre Feiyi auquel il ne restait plus que quelques os !


Lu Yujiu baissa les yeux et ordonna aux disciples stupéfaits plus bas :

« … Courez. »

Si Jie Xinyuan avait été présent, il aurait trouvé que le regard glacial du jeune homme ressemblait presque à celui de Wen Xuechen au moment où il avait dirigé la secte.

Il se trouvait que le grand disciple était justement celui qui avait dit du mal de Lu Yujiu quelques temps auparavant et que Zhou Beinan avait corrigé. En tant que disciple externe, il n’avait jamais été en mesure de voir le maître de la Vallée, mais voilà que ce dernier venait le sauver comme un dieu dans une telle situation critique. En songeant aux choses terribles qu’il avait dites avant, il se sentit encore plus honteux. Il se cacha le visage et s’enfuit en courant.


C’était bien beau de comparer Lu Yujiu à un dieu, sauf que ce dieu était un peu petit, surtout quand il ne se tenait pas en hauteur et bien en évidence. Quand il atterrit, Lu Yujiu n’était plus qu’un petit animal comparé au Feiyi qui faisait bien la même taille qu’un pavillon de sept étages de haut.

Tout à coup, le Feiyi qui était assiégé par une pile d’ossements, incapable d’avancer ou de reculer, rendu fou par la douleur, redressa la tête et lâcha un rugissement sauvage.

Sous le clair de lune, Lu Yujiu put clairement voir une plaie de la taille d’un bol à sept cun en-dessous de la tête du monstre.

Il rit malgré lui : C’est bien, mes braves amis morts.


Il y avait des règles durant la Compétition d’Offrandes de l’Empereur Oriental : les gardiens de l’ordre devaient en priorité maintenir l’ordre et protéger les disciples participants. Ils n’avaient pas le droit de tuer ou de blesser les bêtes démoniaques gardiennes, sauf en cas de force majeure. Voilà pourquoi les cadavres invoqués par Lu Yujiu n’avaient pas pour but de tuer, seulement de retenir le Feiyi.

Après avoir confirmé que tous les disciples avaient pu s’enfuir en sécurité, Lu Yujiu agita ses manches et se tourna, prêt à repartir. Tout à coup, le Feiyi, dont les yeux étaient devenus rouges à force de se faire tirer dans tous les sens, ouvrit sa gueule immense avec férocité et de toutes ses forces, il cracha un jet enflammé dans le dos du jeune homme !


Lu Yujiu avait survécu pendant des années dans les Terres Sauvages, alors il avait déjà des yeux dans le dos. Au moment où la vague de chaleur sortit de la gueule du monstre, il avait déjà senti le danger et était prêt à s’élancer très vite vers l’avant.

… Mais quelqu’un fut plus rapide que lui.

Une ombre blanche le dépassa rapidement à la vitesse d’une étoile filante, puis le prit avec lui et ils s’enfuirent dans les profondeurs de la forêt. Avant que le souffle rougeoyant et brûlant ne puisse même effleurer le dos de Lu Yujiu, ce dernier se trouvait déjà sur une falaise rocheuse à cent zhang de là.


Dès qu’il reprit son équilibre, Lu Yujiu entendit Zhou Beinan faire d’un ton furieux :

« Tourner le dos à cette bête, tu cherches à te faire tuer ou quoi ?! »

Il aurait été inutile de lui demander pourquoi il était venu.

Avec encore le bras de Zhou Beinan autour de sa taille, Lu Yujiu rougit, mais n’oublia pas de se justifier :

« … J’allais m’enfuir. »

Zhou Beinan ouvrit la bouche pour répliquer :

« T’enfuir avec quoi ? Tes minuscules jambes ? »

Lu Yujiu : « … »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Durant le jour, tous les deux devaient conserver une apparence solennelle et majestueuse devant les autres disciples alors naturellement, ils n’avaient pas pu se parler en privé. Et maintenant qu’ils avaient enfin le temps d’exprimer leurs sentiments, Zhou Beinan se montrait si déraisonnable. C’était vraiment énervant.

Voyant que les lèvres de Lu Yujiu étaient pressées en une ligne et qu’il cherchait à retirer son bras pour partir, Zhou Beinan sut que l’autre était fâché. Il s’en voulut d’avoir parlé si rudement sans réfléchir, mais ses mains refusèrent de le lâcher. Il le reprit de force dans ses bras. Avant que Lu Yujiu ne puisse réagir, Zhou Beinan l’attira contre lui et le souleva pour le poser sur ses pieds, comme un enfant gâté.

« Tu veux encore courir ? Reste-là pour moi ! »


Lu Yujiu se retrouva collé contre cet imbécile à la cervelle épaisse et il rougit aussitôt. À la pensée que les autres disciples pouvaient être encore dans les environs, il s’agita encore plus.

« Qu’est-ce que tu fais ? Lâche-moi ! »

Zhou Beinan passa les bras autour de son dos, comme s’il préférait encore mourir que de le lâcher.

En terme de combat au corps à corps, Lu Yujiu ne risquait pas de tenir plus de vingt coups contre le jeune maître Zhou, mais comment aurait-il pu renoncer ? Une paire de bottes en soie grise à la semelle douce écrasa les pieds de Zhou Beinan. Lu Yujiu fit d’un ton maladroit :

« Lâche-moi tout de suite ! »

Malgré ça, Zhou Beinan refusa de le lâcher.

« Attends ! »

Attends un peu que je trouve comment bien m’excuser.


Depuis qu’ils étaient revenus dans le monde réel et que Lu Yujiu était devenu le maître de la Vallée de la Pure Fraîcheur, ils n’avaient plus eu trop l’occasion de parler. Toutes les pensées de Lu Yujiu avaient été uniquement pour sa secte, alors il avait de moins en moins communiqué avec Zhou Beinan.

Quand ils étaient encore dans les Terres Sauvages, les autres esclaves fantômes de Lu Yujiu n’étaient que des âmes incomplètes, alors Zhou Beinan avait naturellement pensé que Lu Yujiu et lui n’avaient que l’un pour l’autre. Mais dès leur retour dans le monde réel, Lu Yujiu s’était retrouvé avec deux mille esclaves fantômes, qui plus est des gens auxquels il n’avait pas arrêté de penser pendant toutes ces années.


Zhou Beinan dut reconnaître qu’il avait alors paniqué.

Si Lu Yujiu ne se souciait plus de lui, alors qu’était-il ? Un fantôme solitaire que personne ne pouvait toucher ou sentir ?

La dernière fois, quand il avait perdu son calme avec Lu Yujiu, c’était seulement parce qu’il l’avait vu prendre la défense de ce disciple externe. Cela avait ravivé sa panique, alors il avait craqué. Après ça, il n’avait pas répondu pendant quelques jours quand Lu Yujiu allumait la lampe de clairvoyance, puis le jeune homme avait totalement cessé de vouloir communiquer avec lui. À cause de ça, Zhou Beinan s’était rongé les sangs pendant deux bonnes semaines.


Après avoir cogité un bon moment, Zhou Beinan dit quelque chose qui divergeait totalement de son intention première :

« … Pourquoi tu n’allumes plus la lampe de clairvoyance ces jours-ci ? »

D’un ton très raisonnable, le jeune homme expliqua :

« C’est parce que tu ne m’as pas répondu.

– Même si je ne te répondais pas, riposta Zhou Beinan, ça ne t’empêchait pas de continuer. »

C’était vraiment éhonté. Lu Yujiu lui jeta un regard noir.

« La corne de rhinocéros noire est très difficile à trouver et donc très chère ! Elle est très rare et se consomme très vite. Comment aurais-je fait s’il y avait une urgence à signaler absolument aux quatre sectes ?! »

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À ces mots, Zhou Beinan poussa un soupir de soulagement.

… C’était donc juste un problème de stock de corne de rhinocéros noir.

« Dis-moi simplement ce qu’il te faut. »

Il arrêta de tenir Lu Yujiu si fort et s’assit avec lui au bord de la falaise.

« Je te trouverai autant de corne de rhinocéros noir qu’il te faut. »

Lu Yujiu sut que l’autre voulait faire ainsi la paix.

À chaque fois qu’ils se fâchaient, Zhou Beinan était toujours le plus prompt à s’emporter et le plus prompt à reconnaître son erreur. Lu Yujiu décida de ne pas l’habituer à lui pardonner trop vite, alors il garda un air morose et ne dit pas un mot.

Zhou Beinan l’appela :

« Xiao Lu. »

Lu Yujiu ne répondit toujours pas.


Zhou Beinan lui embrassa le lobe d’oreille.

Le visage de Lu Yujiu devint tout rouge, mais il se força à ne pas bouger.

En voyant son manque de réaction, Zhou Beinan paniqua d’autant plus. Il hasarda avec prudence :

« Dorénavant… J’allumerai la lampe pour te parler, d’accord ? »

Quand il remarqua un léger relâchement dans les épaules et la nuque tendues du jeune homme, Zhou Beinan lâcha un soupir de soulagement.

Quand l’autre était détendu, c’était plus facile de dire ce qu’on avait sur le cœur. Zhou Beinan ajusta sa position pour que le jeune homme, qui était assis sur ses genoux, lui tourne le dos.

Cela rendit Lu Yujiu un peu confus. Quand il voulut tourner la tête pour regarder derrière lui, il sentit les bras autour de sa taille se resserrer.


« Ne me regarde pas. »

Zhou Beinan avait la tête pressée contre le dos du jeune homme, comme si cette position était la seule manière pour lui d’exprimer tout ce qu’il avait dans son cœur.

« … Xiao Lu, ne nous disputons plus, d’accord ? Tu as désormais tes deux mille grands frères martiaux de la Vallée de la Pure Fraîcheur mais moi, je n’ai que toi. Parfois… je — keuf — j’ai très peur, peur que tu ne veuilles plus du tout de moi. Je sais aussi que mon caractère de chien est pénible, alors je vais faire de mon mieux pour changer ça…

« Ah Wang étudie sous la tutelle de Qu Chi sur le Pic du Yang Vermillon pour apprendre à diriger une secte. Quand elle sera prête, je lui donnerai l’Île du Fleuve Céleste pour qu’elle en hérite. »


Après ça, il serra fort la personne dans ses bras.

« … À ce moment-là, je te rejoindrai dans ta vallée et je resterai avec toi tous les jours. Ça t’évitera d’avoir à allumer la lampe de clairvoyance. »

Lu Yujiu se sentit un peu mal à l’aise en lui tournant le dos et en écoutant sa voix faible. Il tendit sa main au-dessus de son épaule sans un mot. Quand l’autre saisit sa main avec joie, il fit doucement :

« … Laisse-moi reconstituer ton essence. »

Depuis que Lu Yujiu avait obtenu le niveau d’Esprit Naissant, il était capable de fournir de l’énergie à Zhou Beinan sans avoir à le toucher. Cela faisait donc bien longtemps qu’ils n’avaient pas partagé une étreinte aussi paisible.

Naturellement, Zhou Beinan n’avait aucune raison de refuser.


Rapidement, la lumière lavande et chaleureuse enveloppa leurs deux corps, se fondant dans l’ombre vert pâle du mont Prospérité.

Dans les bras de Zhou Beinan, Lu Yujiu eut l’impression d’être revenu à une certaine nuit dans les Terres Sauvages. Ils s’étaient disputés pour une raison futile, puis avaient dû se serrer l’un contre l’autre avec réticence, de peur que Zhou Beinan n’ait pas assez d’énergie quand il partirait le lendemain à la recherche des fragments de clefs.

… En y repensant maintenant, cette période pouvait être qualifiée de “dépendre l’un de l’autre”.

Tout en injectant lentement son essence dans le corps de Zhou Beinan, Lu Yujiu prit peu à peu sa décision.

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Une fois que le nuage de lumière se fut dissipé autour d’eux, les perles de jade autour du cou de Lu Yujiu n’étaient pas illuminées, signe que les autres disciples étaient tranquillement en train de chercher leur offrandes pour l’Empereur Oriental et qu’il ne leur était rien arrivé de dangereux.

Les deux jeunes hommes restèrent assis côte à côte sur la falaise, leurs doigts silencieusement entrelacés. L’ambiance était calme et paisible.

Cependant, Lu Yujiu rompit cette tranquillité :

« J’ai quelque chose à te dire. »

Zhou Beinan se tourna vers lui.

« … Tu te rappelles de mon disciple externe que tu as frappé la dernière fois ? »


Zhou Beinan se renfrogna un peu.

Il savait que ce qu’il avait fait la dernière fois, c’était comme le fort qui s’en prenait au faible, ce qui était honteux. Si Lu Yujiu en parlait maintenant, c’était sûrement parce qu’il voulait que Zhou Beinan vienne s’excuser en personne auprès de ce disciple externe qu’il avait corrigé.

Même si cela ne lui plaisait pas du tout, il répondit quand même :

« Oui, je m’en souviens.

– Ne lui en veux pas, il ne sait absolument rien de moi. Il disait juste ça pour se vanter. »

Zhou Beinan répondit franchement :

« Ça ira pour cette fois. Mais si je le surprends à recommencer, je lui filerai une nouvelle raclée.

– Tu n’as pas besoin de me défendre comme ça… »

Voyant que Zhou Beinan était encore un peu mécontent, Lu Yujiu posa une main sur son masque et eut un sourire embarrassé :

« Je vais te révéler un secret. Surtout, ne te fâche pas… »


Note de Karura : L’auteuse nous laisse imaginer la réaction de Zhou Beinan, quelle sadique !

Bon, vous pensez qu’il va être fâché, vexé, heureux, soulagé et amusé ? Peut-être un peu de tout ça ? À vous de voir ~







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