Cent façons de tuer un prince charmant 87

Chapitre 87


Xiang Wen avait demandé quelques heures de congés au majordome. Quand ce dernier se rendit compte que l’heure de fin du congé avait été dépassé et que Xiang Wen n’était toujours pas revenu, cela le surprit un peu. D’habitude, Xiang Wen était du genre ponctuel et il se dépêchait en général de revenir au manoir avant la fin de son congé.

C’était presque l’heure du coucher de Shen Jue, pourtant Xiang Wen n’était toujours pas revenu. Shen Jue se rendit compte de son absence et s’enquit auprès du majordome :

« Xiang Wen est malade ? »

Le majordome se hâta d’expliquer :

« Xiang Wen a pris quelques heures de congé pour sortir mais je ne sais pas pourquoi, il n’est toujours pas rentré. »

Shen Jue réfléchit un moment avant de lui ordonner :

« Envoie quelques hommes à sa recherche. »

Le majordome émit son assentiment et sortit.


Yu Qing venait de finir de préparer le bain pour Shen Jue et sortit de la salle de bains. Quand il vit le duc assis sur le canapé, il fronça les sourcils et son regard s’assombrit. Il s’approcha d’un pas léger.

« Mon seigneur, l’eau est prête. »

Shen Jue émit un Mmm mais il se leva sans le regarder et se dirigea vers la porte. En le voyant sortir, Yu Qing en resta stupéfait.

« Mon seigneur, où allez-vous ?

– Je me fais un peu de souci pour Xiang Wen. Va te coucher le premier, ne t’en fais pas pour moi, » fit Shen Jue sans se retourner et en pressant le pas.

Le visage de Yu Qing devint aussitôt maussade. Il fixa le dos de Shen Jue qui s’éloignait et ses lèvres s’étirèrent en un sourire glacial. Il reprit rapidement son expression usuelle et rattrapa vite le duc.

« Mon seigneur, je viens avec vous. »

Quand ils arrivèrent au sommet des escaliers du premier étage, ils entendirent l’exclamation du majordome :

« Xiang Wen, tu es enfin de retour. Mais qu’est-ce qui t’est arrivé ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue entendit la voix du majordome et pressa le pas. Quand il arriva au rez-de-chaussée, il put voir Xiang Wen en piteux état : il avait des bleus sur son visage et de la boue sur ses vêtements. Il avait même perdu une botte.

Quand Xiang Wen vit le duc, il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais au moment où les mots allaient sortir de ses lèvres, il les refoula. Concernant ce qui s’était passé aujourd’hui, le plus grand chaos régnait dans son esprit. Il ignorait comment ce groupe de voleurs avait pu connaître son identité et avait même réussi à trouver la broche en diamants dans sa botte.

En fait, la broche avait été insérée dans la semelle de sa botte, pourtant ces gens étaient arrivés à la repérer précisément.

Il aurait voulu dire à Shen Jue qu’il venait de subir un vol mais il n’osait pas mentionner la broche en diamants. Cette broche avait normalement disparu et là, elle était réapparue dans sa botte pour une raison inconnue. Si Shen Jue savait que la broche en diamants n’avait pas disparu en fin de compte, est-ce qu’il allait penser que Xiang Wen avait menti à ce sujet ? Tout ça pour en profiter pour demander une nouvelle broche ?


Xiang Wen entendit la question du majordome mais ne savait pas comment répondre. À cet instant, il aperçut soudain la silhouette de Yu Qing derrière Shen Jue.

Yu Qing le fixa d’un air surpris mais quelque chose fit tilt dans l’esprit de Xiang Wen : quelques jours plus tôt, afin d’embêter Yu Qing, il lui avait confié la tâche de nettoyer toutes ses chaussures, y compris les bottes qu’il avait portées aujourd’hui.

Personne d’autre n’avait touché à ses chaussures, hormis Yu Qing.

Ce devait donc être lui qui avait volé sa broche en diamants au bout du compte. Après le vol, il l’avait cachée dans la semelle de sa botte puis avait prévenu ces voleurs dehors de voler sa brocher.

« C’est toi ! s’écria soudain Xiang Wen en pointant Yu Qing du doigt. C’est toi qui as fait ça, hein ?! »


Yu Qing en resta sidéré un moment, puis regarda Xiang Wen d’un air perdu. Il murmura :

« Frère Xiang Wen, de… de quoi tu parles, ah ? Je ne comprends pas. »

Xiang Wen fut enragé de voir Yu Qing jouer ainsi la comédie. Visiblement, le jeune homme ne s’était pas comporté de cette manière la dernière fois dans la galerie. Mais là, une fois qu’il était devant tout le monde, il jouait les petites fleurs fragiles et pures, comme si c’était Xiang Wen qui le martyrisait.

« Arrête un peu de faire semblant, c’est toi qui as demandé à quelqu’un de voler ma... »

Xiang Wen commença à crier mais s’arrêta au beau milieu de sa phrase.

Yu Qing continua de le regarder d’un air confus.

« Frère Xiang Wen, que dis-tu que j’ai fait ? »

À cause de la rage, le corps de Xiang Wen se mit à trembler légèrement. Ce qui était le plus enrageant, c’était qu’il ne pouvait rien dire. Il ne put que lancer un regard amer à Yu Qing.

Shen Jue fronça les sourcils.

« Xiang Wen, qu’est-ce qui t’est arrivé dehors ? Pourquoi tu reviens dans un tel état ? On t’a attaqué ? »


Xiang Wen savait bien que s’il racontait tout à Shen Jue, le duc trouverait probablement rapidement les voleurs mais alors, il ne pourrait pas cacher l’existence de la broche. Si Shen Jue le soupçonnait d’avoir volontairement caché la broche pour faire croire à un vol, Xiang Wen risquait de se retrouver devant le juge.

Il grinça des dents et finit par baisser la tête.

« Je suis tombé dehors et j’ai perdu mon argent. C’est pour ça que je suis rentré tard. Je suis désolé d’avoir inquiété le duc.

– Tu as fait tomber ton argent ? insista Shen Jue. Ou bien on te l’a volé ?

– Non ! nia aussitôt Xiang Wen. Je l’ai simplement fait tomber quelque part, probablement quand j’ai fouillé dans mes poches à un moment sans faire attention. »

Shen Jue garda le silence un moment puis fit :

« Très bien. Va donc dans ta chambre te reposer plus tôt. »

Xiang Wen émit un son d’assentiment morose puis se tourna pour s’en aller. Quand il partit, il boitait de la jambe gauche et le pied nu semblait saigner. Shen Jue fronça les sourcils en voyant ça mais ne dit rien.

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* * *


Ce jour-là, Yu Qing et Shen Jue dormirent ensemble. Il leur arrivait à présent de partager parfois le même lit. D’habitude, Yu Qing s’endormait très vite mais cette fois-là, il ne dormait toujours pas. Vers dix heures, il entendit finalement son compagnon de lit se lever.

Shen Jue se levait en pleine journée.

Yu Qing n’ouvrit pas les yeux et attendit que l’autre ferme la porte pour se mettre assis et regarder la porte, les yeux moroses. Après un moment, il se leva à son tour et sortit dehors à la suite de Shen Jue. Il ne le voyait plus mais il avait une petite idée de sa destination —

La chambre de Xiang Wen.

Quand Yu Qing arriva à la porte de la chambre de Xiang Wen, il vit de la lumière par la fente en bas de la porte.


Dans la chambre.

Shen Jue était assis sur le lit avec le pied de Xiang Wen posé sur ses genoux. Il avait la tête baissée et appliquait de l’onguent. Xiang Wen était tout rouge et il ne savait pas quoi faire. Il n’entendit même pas les bruits de pas de l’autre côté de la porte. Au contraire, Shen Jue les entendit très bien.

Quand il s’était levé, il s’était bien rendu compte que Yu Qing ne dormait pas. En effet, le jeune homme était bien trop immobile et bien que les mouvements de Shen Jue n’avaient pas été des plus discrets, Yu Qing n’avait pas du tout réagi. Voilà pourquoi il n’était sûrement pas en train de dormir.

Alors quand Shen Jue entendit les bruits de pas dans le couloir, il ne fut guère surpris.

Il était sûr à 80 % que Yu Qing allait le suivre alors Shen Jue avait fait exprès de se rendre dans la chambre de Xiang Wen.

Ces derniers temps, comment aurait-il pu ignorer les disputes entre Xiang Wen et Yu Qing ? C’était pour ça qu’il avait délibérément favorisé Xiang Wen afin de mieux démasquer la véritable nature de Yu Qing derrière son masque usuel.

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Le Yu Qing d’avant ressemblait plus à une poupée délicate, docile, obéissante, à la merci des autres et facile à martyriser, mais il semblait à présent que cette jolie poupée avait sa propre volonté et se mettait même à attaquer des gens.

Shen Jue n’avait pas tellement eu besoin de réfléchir pour comprendre ce qui s’était passé. Xiang Wen devait avoir été lésé quand il était sorti plus tôt mais pour une raison ou un autre, il ne pouvait rien dire à ce sujet. Si celui qui avait causé du tort à Xiang Wen était bel et bien Yu Qing, le jeune homme devait certainement se sentir très satisfait de lui-même. Toutefois, quand il découvrirait que Shen Jue était venu réconforter Xiang Wen, cette auto-satisfaction pourrait vite virer à la rancune.

Shen Jue leva la tête et jeta un coup d’œil à Xiang Wen, qui rougissait encore. Le problème était que s’il faisait ça, ce serait injuste envers Xiang Wen. Effectivement, ce dernier avait un caractère très ouvert et honnête alors quelle que soit la manière dont on regardait, il ne ferait pas le poids contre Yu Qing.


Xiang Wen ne pouvait pas comprendre à quoi était en train de penser le duc. En voyant Shen Jue le regarder, il tenta aussitôt de cacher le sourire qui lui était monté aux lèvres mais ce ne fut pas possible. Avec ses paupières enflées à cause des larmes, ça avait l’air comique. Xiang Wen avait également conscience qu’il présentait une triste vue actuellement, alors il détourna le visage avec un peu d’embarras.

« Mon seigneur, vous êtes trop bon. Je ne sais vraiment pas comment vous remercier de votre générosité. »

Shen Jue posa l’onguent sur le côté et souleva le pied de Xiang Wen sur le lit.

« Fais bien attention à ton pied durant les prochains jours et prends du repos. J’en informerai le majordome. »

Xiang Wen rougit puis hocha la tête. Il se tourna ensuite pour adresser un sourire à Shen Jue.


Voyant que le jeune homme dans le couloir n’était toujours pas parti, Shen Jue resta simplement assis un moment, mais il ne trouva aucun sujet de conversation avec Xiang Wen. Le vrai Shen Jue était plutôt quelqu’un d’ennuyeux, il ne savait que pratiquer le Taoïsme. Il pouvait heureusement prétendre être quelqu’un d’autre grâce à ces mille ans et plus dans le cycle de réincarnations. Toutefois, quand il se trouva juste face à Xiang Wen, Shen Jue redevint soudain celui qu’il était au Ciel.

Il était froid et indifférent, toutefois cette froideur était encore plus attirante.

Xiang Wen contempla le duc et plus il le regardait, plus il trouvait que Shen Jue avait l’air beau en tout point et qu’il le traitait si bien. Il savait qu’il n’était pas n’importe qui aux yeux du duc. Ce misérable semi-vampire de Yu Qing n’avait pu gagner les faveurs du duc qu’en s’immisçant dans son lit.

Cela dit, le duc n’avait pas d’amant. Sinon, il aurait rejeté dès le début un semi-vampire comme ce Yu Qing.


Toutefois, quand ce genre de pensée apparut dans l’esprit de Xiang Wen, il songea soudain à lui-même. En terme d’origines, il était bien mieux loti que Yu Qing. En terme de temps, il avait servi le duc depuis plus longtemps et le connaissait mieux. Si le duc avait vraiment besoin de quelqu’un pour dissiper l’ennui au lit, pourquoi pas Xiang Wen ?

Le serviteur sentait bien que ce genre de pensée pouvait être très dangereuse mais une fois qu’il se mit à y songer, il lui fut impossible de s’arrêter. Il fixa les marques de morsure dans le cou pâle de Shen Jue. Lui-même n’avait jamais goûté au sang du duc, pourtant ce misérable semi-vampire y avait goûté, lui. Il pouvait même en boire tous les jours. Xiang Wen l’avait vu des ses propres yeux une fois, dans le bureau : Yu Qing était assis sur les genoux de Shen Jue et pressait avidement ses lèvres contre le cou de l’autre homme.

Pendant ce temps, Shen Jue n’avait fait que légèrement froncer les sourcils. Toutefois, il avait gardé la main autour de la taille de Yu Qing, comme s’il craignait que l’autre ne tombe.

Xiang Wen était resté à la porte à regarder Yu Qing boire son content de sang avant d’embrasser Shen Jue sur la bouche. Les lèvres que Xiang Wen n’osait même pas regarder se faisaient goûter sans la moindre retenue par un misérable semi-vampire.


Le regard de Xiang Wen vacilla légèrement et il déglutit inconsciemment. Il fixa l’homme devant avec hébétude puis s’avança lentement vers lui.

L’esprit de Shen Jue était focalisé sur le jeune homme de l’autre côté de la porte. Bien qu’il remarqua l’approche de Xiang Wen, il n’y prêta pas attention. Ce ne fut que lorsque le serviteur toucha subitement son épaule qu’il tourna la tête, surpris.

Dès que Shen Jue se tourna, il se fit presser contre le lit.

Xiang Wen se pressa au-dessus de Shen Jue, si nerveux que son corps tremblait et que sa gorge était sèche. Il regarda un peu stupidement l’homme au-dessous de lui et fit d’une toute petite voix :

« Mon seigneur, je… je... »


Je quoi ?

Xiang Wen ignorait comment le dire.

C’était si dur de parler, il en venait même à envier l’audace de Yu Qing.

Il n’y avait qu’eux deux dans la chambre actuellement, le duc et lui, et pourtant il n’arrivait pas à finir sa phrase. Au contraire de lui, Yu Qing pouvait prendre le duc dans ses bras en présence d’autres personnes.

« Xiang Wen ? demanda Shen Jue en haussant les sourcils. Qu’est-ce que tu fais ? »

Xiang Wen se pinça les lèvres et se sentit soudain envahi par un courage venu d’on ne sait où. Il se redressa et, en dépit de ses mains tremblantes, se mit à se déshabiller.

Le visage de Shen Jue se figea et il voulut aussitôt repousser l’autre homme. Cependant, Xiang Wen fut plus rapide que lui : il retira sa chemise puis se pencha pour prendre Shen Jue dans ses bras avec force.

« Mon seigneur, aimez-moi… aimez-moi. »

Xiang Wen enfouit son visage contre le torse de Shen Jue et le supplia d’une voix tremblante.


La parole à l’auteur :

Le caniche demande à devenir un Teddy Cela désigne à la fois le Teddy Bear (l’ours en peluche) mais aussi un partenaire sexuel très canon. (1), veuillez approuver.

Shen Jue : Non ! Refusé ! Annule ça tout de suite !

Je dois dire que je suis vraiment sans vergogne.


Notes du chapitre :
(1) Cela désigne à la fois le Teddy Bear (l’ours en peluche) mais aussi un partenaire sexuel très canon.






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