Cent façons de tuer un prince charmant 88

Chapitre 88


Avant que Shen Jue ne puisse répondre, on toqua à la porte.

La voix de Yu Qing s’éleva de l’autre côté :

« Frère Xiang Wen, je voudrais te demander quelque chose. Tu dors ? »

Xiang Wen en sursauta et il releva la tête du corps de Shen Jue. Il y avait de la confusion, de la timidité, de l’agacement et d’autres émotions complexes qui défilèrent dans son regard. En fait, tout bon valet personnel qui se respectait ne devait jamais agir pour séduire soin maître et Xiang Wen venait sans aucun doute de dépasser les limites. Si Shen Jue s’en offensait ou bien si le majordome venait à l’apprendre, Xiang Wen risquait de se faire directement chasser du manoir.


C’était aussi l’une des raisons pour laquelle il était si mécontent avec Yu Qing. Le semi-vampire n’était pas digne d’occuper la fonction de valet de chambre, pourtant Shen Jue et le majordome fermaient les yeux et acceptaient le comportement outrageant du jeune homme.

Malgré tout, Xiang Wen suivait correctement les règles. Bien qu’il ait tenté audacieusement de séduire on maître, il craignait quand même que d’autres découvrent cette affaire. Il se mordit les lèvres et baissa la tête pour regarder de nouveau Shen Jue. Son corps tremblait tellement qu’on ne pouvait pas le rater.

« Frère Xiang Wen ? Tu es là ? reprit Yu Qing dans le couloir.

– Mon seigneur, » murmura Xiang Wen à Shen Jue d’un ton plaintif en entendant la voix dehors.


Les sourcils de Shen Jue tressautèrent. Il soupira un moment puis, usant subitement de la force, il inversa leurs positions. Il saisit les deux mains de Xiang Wen et les posa au-dessus de la tête de l’autre homme. Il se pencha ensuite sur lui. Quand Yu Qing ouvrit la porte, il vit donc que la tête de Shen Jue était enfouie dans le creux de la nuque de Xiang Wen dont le torse était complètement dévoilé. Son visage délicat était rouge et les doigts des mains prisonnières se pliaient faiblement.

La main de Yu Qing se resserra sur la poignée de la porte. Il contempla d’un air vide la scène qui s’offrait à lui.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Xiang Wen se fit soudain toucher quelque part et il laissa échapper un gémissement qui débordait de désir. Yu Qing n’aurait jamais penser que l’autre homme pouvait avoir une voix si érotique. Il sentit un grand froid l’envahir. Il aurait aimé dire quelque chose, mais ne savait pas quoi. Tout à coup, Shen Jue releva la tête et lui lança un regard mécontent. Yu Qing quitta lentement la chambre, le visage crispé.

Il aurait pu se dire que tout ce qu’il venait de voir n’était pas réel, qu’il était encore en train de rêver, mais quand il avait vu les lèvres de Shen Jue avec du sang au coin et les canines bien visibles, il savait que ce n’était pas un rêve.

Shen Jue ne buvait pratiquement jamais son sang mais là, il avait tellement envie du sang de Xiang Wen qu’il s’était levé en plein jour pour le boire.


Ha ha, pas étonnant alors que même si Xiang Wen commettait des erreurs, Shen Jue ne lui faisait aucun reproche. Shen Jue n’avait donné qu’une paire de boutons de manchette à Yu Qing, par contre il avait offert à Xiang Wen une broche très chère qu’il avait personnellement choisie.

Et quand la broche avait été perdue, il lui en avait achetée une encore mieux.

Yu Qing renifla tout en marchant. Il avait cru au départ qu’il était spécial dans le manoir et que lui seul pouvait obtenir le duc. Il semblait désormais qu’il s’était seulement cru irrésistible. Le problème, c’était qu’il s’était fait des idées depuis le début et maintenant, il était comme sa pauvre mère.


Durant l’enfance de Yu Qing, quelqu’un lui avait confié en secret que son père était un noble qui s’était amusé avec une jeune humaine avant de la quitter avec une tape sur les fesses. Cependant, sa mère avait attendu le retour de cet homme jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus cacher son gros ventre. Il était alors trop tard et elle n’eut pas d’autre choix que de donner naissance à l’enfant.

Yu Qing avait été abandonné à la frontière entre le royaume des humains et celui des vampires, un endroit que les deux races ignoraient et qui était l’endroit le plus cruel au monde. Yu Qing s’était autrefois juré qu’il vivrait la vie d’un noble et qu’il ne laisserait jamais personne le prendre de haut. Jamais il ne se fierait aveuglément à un homme comme sa stupide mère, et jamais il ne se lancerait dans un amour vain.


Malheureusement, il semblait qu’il avait suivi la même voie que sa mère et qu’il s’était laissé séduire par une façade.

Il ne devait croire en rien, seuls le pouvoir et l’argent qu’il détiendrait lui permettraient de mener une belle vie.

Yu Qing ferma les yeux, les larmes coulant de son menton.

S’il avait le pouvoir et l’argent, il pourrait obtenir tout ce qu’il voudrait. Au lieu de ça, il devait actuellement avoir recours à des méthodes méprisables et vaines. Shen Jue ne se souciait pas du tout de lui. Yu Qing avait beau faire et se montrer attentionné, Shen Jue ne se souciait que de cet idiot de Xiang Wen.

Il se mit soudain à rire et le rire grave sembla particulièrement effrayant dans le couloir vide. Yu Qing traversa le couloir et toucha du bout des doigts la fresque sanglante au mur, son beau visage se déformant peu à peu.

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Il allait obtenir ce qu’il désirait, même s’il devait ignorer toutes les conséquences possibles. Shen Jue n’aurait finalement d’yeux que pour lui, il en était convaincu.

Yu Qing s’arrêta et le sourire disparut de son visage. Il regarda droit dans les ténèbres — comme les vampires du manoir dormaient, les volets étaient bien fermés. Dans la journée, le manoir avait donc l’air cent fois plus effrayant que durant la nuit.

Il resta ainsi dans le couloir, sans sourire, comme un fantôme dans ce splendide manoir horrifique qui serait mort de jalousie et serait revenu pour se venger.


* * *


Yu Qing attendit toute la journée dans la chambre de Shen Jue, mais l’autre homme ne revint pas avant presque la tombée de la nuit. Quand il vit Yu Qing, il ne dit rien mais se rendit dans la salle de bains. Yu Qing voulut le suivre mais fut arrêté au pas de la porte.

« Inutile de me servir, tu peux sortir. Va dire au majordome que je n’ai pas besoin de dîner, » fit Shen Jue d’un ton froid avant de refermer lourdement la porte devant le nez de Yu Qing.

Ce dernier ouvrit légèrement la bouche, puis pinça ses lèvres en une ligne fine.


Quand il alla rapporter les paroles au majordome, ce dernier en fut un peu surpris.

« Mais qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Xiang Wen aussi a dit qu’il n’allait pas très bien. »

Il ne se sent pas bien ? Où peut-il bien avoir mal ? Je suis sûr que c’est plutôt très agréable.

Yu Qing faillit ricaner. Toutefois, son regard devint si sombre que même le majordome s’en rendit compte.

« Yu Qing, tu vas bien ? Tu as l’air un peu bizarre. »

Le majordome n’avait jamais vu une expression si horrible sur le visage de Yu Qing, qui était toujours si bien élevé. C’était comme s’il avait vu une créature maudite dont le regard débordait de haine.


Yu Qing émit un léger ah et modifia son regard. Il leva des yeux confus vers le majordome.

« Qu’est-ce qui a l’air bizarre chez moi ? »

Le majordome fixa le jeune homme qui était redevenu normal et il fronça les sourcils, se demandant s’il ne s’était pas imaginé tout ça. alors il ne dit rien.

Étonnamment, Yu Qing se proposa pour apporter le repas de Xiang Wen.

« Frère Xiang Wen ne se sent pas bien mais il a besoin de manger. Et si je lui apportais son repas ? »

En voyant l’air désapprobateur du majordome, il ajouta :

« Je sais bien que frère Xiang Wen ne m’apprécie pas beaucoup, mais nous sommes tous les deux au service du duc. Si nous continuons à nous quereller, cela n’apportera rien de bon à aucun de nous deux et cela pourrait aussi nuire le service du duc. Je voudrais donc en profiter pour avoir une bonne discussion avec Xiang Wen et espérer qu’il puisse renoncer à son antipathie à mon égard. »

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Quand le majordome entendit ça, il dut reconnaître qu’il y avait du vrai là-dedans. Il accepta donc mais resta réaliste :

« Tu peux y aller mais si Xiang Wen dit qu’il ne veut pas te voir, ne lui tiens pas tête et sors, sinon il t’insultera. Il est comme ça. Si tu l’ignores, il te traitera peut-être normalement. »

Yu Qing eut un léger rire, avec un sourire calme.

« Je sais. Merci, majordome. »

Yu Qing prit donc une portion du repas des serviteurs dans la cuisine pour l’apporter à la chambre de Xiang Wen. La nourriture des serviteurs était en fait très bonne, mais vu que Xiang Wen avait l’habitude de manger ce que Shen Jue partageait avec lui, il y avait à craindre qu’il ne dédaigne ce repas, surtout que c’était Yu Qing qui allait le lui apporter.


* * *


Yu Qing dut toquer un bon moment à la porte avant que Xiang Wen ne vienne lui ouvrir.

Ce dernier semblait juste sortir de la douche, ses cheveux étaient encore mouillés. Quand il vit Yu Qing à la porte, il prit d’abord un air crispé.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Yu Qing le contempla calmement puis fit d’un ton doux :

« Je suis venu apporter ton repas, frère Xiang Wen. Je peux entrer ? »

Xiang Wen le fixa un moment avant de le laisser entrer.

Yu Qing posa le repas sur la table dans la pièce, puis il se tourna pour regarder l’autre homme. Xiang Wen boitait un peu à cause de sa blessure au pied, toutefois sa façon de marcher fit penser Yu Qing à autre chose, une chose à laquelle il ne devrait pas penser.

La scène de quelques heures plus tôt où Xiang Wen était dans une pose lascive, les mains maintenues par Shen Jue, était encore très claire dans son esprit.


Xiang Wen boita jusqu’à la table et vit le repas apporté par Yu Qing. Bien que ses lèvres se tordirent, il ne commenta pas. Il s’assit sur la chaise la plus proche puis leva les yeux vers l’autre jeune homme.

Il l’avait laissé entrer car il avait quelque chose à lui demander.

« Dans la journée, pourquoi tu es venu me voir ? »

Yu Qing prit un pot d’onguent de sa poche pour le tendre à Xiang Wen.

« Je venais apporter de la crème à frère Xiang Wen mais je ne m’attendais pas... »

Il marqua une pause.

« Je crois que j’ai dérangé frère Xiang Wen et le duc. Je suis désolé, je ne savais pas que le duc était là. »


Quand Xiang Wen entendit le nom de Shen Jue, une trace d’embarras apparut sur son visage.

Durant le jour, après que Yu Qing soit parti, Shen Jue l’avait immédiatement lâché et lui avait jeté les vêtements qu’il venait de lui retirer. C’était la première fois que Xiang Wen avait fait preuve d’autant d’audace, mais aussi la première fois qu’il subissait une telle humiliation. Il ne put se maîtriser et se mit à pleurer.

Son attitude en pleurs parut prendre Shen Jue au dépourvu. Le duc passa donc un long moment à le consoler. Xiang Wen pleura dans les bras du duc jusqu’à salir les vêtements de l’autre. Après ça, il l’avait même serré dans ses bras pour que le duc ne s’en aille pas. Heureusement qu’il avait sa blessure au pied et qu’il n’avait donc pas besoin de servir Shen Jue aujourd’hui. Sinon, il n’aurait jamais le courage de lui faire face.

Cela expliquait pourquoi les anciens du clan des vampires disaient toujours qu’il ne fallait pas chercher à réfléchir durant la journée, car on risquait certainement de faire des choses stupides et irréparables.


« Hum, toussota Xiang Wen en prenant la crème des mains de Yu Qing. Merci pour l’onguent. »

Il ne savait pas comment expliquer ce qui s’était passé avec Shen Jue, alors il préféra ne rien expliquer du tout. De toute façon, il n’avait pas de compte à rendre à Yu Qing.

En plus…

Il ne l’aimait vraiment pas.

À cette idée, Xiang Wen tira soudain sur son col et dévoila la morsure toute fraîche sur sa nuque.

« J’ai un un peu chaud, ah. »

Il remua de nouveau les fesses, fronça les sourcils et fit :

« Pour le divan est-il aussi dur ? C’est si inconfortable de s’asseoir dessus. On dirait que je vais devoir faire une demande au majordome pour en avoir un nouveau. Je me demande s’il sera d’accord. »


Yu Qing le fixa et fit d’un ton gracieux :

« Peu importe. Le duc aime tellement frère Xiang Wen que si tu veux juste changer de divan, le majordome sera forcément d’accord. »

Aimer ?

Le visage de Xiang Wen prit un air crispé puis il détourna rapidement le visage. Toutefois, son visage rougit malgré lui.

Ses paroles impétueuses et irréfléchies durant le jour lui faisaient encore battre le cœur plus vite.

Yu Qing fixa Xiang Weng qui rougissait et il rétrécit les yeux. Après un moment, il baissa la tête et se rapprocha en silence de lui. Le temps que Xiang Wen s’en rende compte, leurs visages étaient déjà très proches.

L’homme sursauta puis recula rapidement.

« Tu es malade ou quoi ? Qu’est-ce que tu fais aussi près ? »

Yu Qing le regarda fixement puis étira soudain les lèvres en un sourire.

« Frère Xiang Wen, tu savais que le duc ne pouvait pas bander ? »


La parole à l’auteur :

Qiao Jiangyuan : Je ne le savais pas.

Yu Qing : Je ne t’ai pas sonné, toi.

Xiang Wen reste pétrifié, sous le choc.


Pendant que j’écrivais le chapitre précédent, ça m’a fait penser à une chanson de Andy Le nom anglais d’un chanteur singapourien, 阿杜 (Ah Du). La chanson se nomme : He loves you very much. https://www.youtube.com/watch?v=ZUm48lPJPLc (1) :

Il y a deux voix,

j’ai été pris par surprise.

Ce devrait être moi.

Je devrais être dans la chambre

Je ne devrais pas être de l’autre côté de la porte

à vous regarder tous les deux être heureux.


Qiao Jiangyuan : Tu comprends enfin ce que j’ai ressenti, félicitations.

Yu Qing : Dégage !


Note de Karura : Pauvre Shen Jue, tout ce qu’on raconte sur lui !

Pour la chanson d’Andy, les paroles en gras ont été modifiées par l’auteur pour correspondre à la situation. En réalité, dans la chanson, un homme attend sa copine dans sa voiture avec du champagne, pour lui faire une surprise pour son anniversaire. Mais la copine arrive avec un autre homme. Le chanteur dit : “Je devrais être en dehors de la voiture, je ne devrais pas être dans la voiture…”


Notes du chapitre :
(1) Le nom anglais d’un chanteur singapourien, 阿杜 (Ah Du). La chanson se nomme : He loves you very much. https://www.youtube.com/watch?v=ZUm48lPJPLc






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